Affaire Karachi : Nicolas Bazire et cinq comparses renvoyés en correctionnelle 13 juin
Affaire Karachi : Nicolas Bazire, ex-bras droit de Balladur, en correctionnelle
Publié le 12.06.2014, 20h33 | Mise à jour : 13.06.2014, 08h33
L’ancien chef de cabinet d’Edouard Balladur Nicolas Bazire à Paris le 2 novembre 2011 | Martin Bureau
Le financement de la campagne présidentielle de 1995 d’Edouard Balladur sera au coeur d’un procès pénal, les juges ayant ordonné jeudi le renvoi en correctionnelle de six personnes, dont son ex-homme lige, Nicolas Bazire, actuel dirigeant de LVMH.
Au terme de plus de trois ans d’investigations internationales, les magistrats Renaud van Ruymbeke et Roger Le Loire ont acquis une conviction: 327 millions d’euros de commissions «indues» et «exorbitantes» sur des contrats d’armement, notamment ceux de fourniture de sous-marins au Pakistan et de frégates à l’Arabie Saoudite (Agosta et Sawari II), ont été versés à un réseau d’«intermédiaires affairistes» qui n’était d’«aucune utilité», selon des sources judiciaires.
Des rétrocommissions pour financier la campagne d’Edouard Balladur
Selon elles, ce «réseau K» (pour «King», allusion au roi saoudien) a été imposé à la fin du processus, alors que tout était réglé. Il avait pour «vocation première», outre l’enrichissement de ses membres, le financement «occulte de politiques français» via des «rétrocommissions» : Edouard Balladur, Premier ministre et candidat malheureux à la présidence sans être adossé à la machine d’un parti, et François Léotard, patron d’un parti en déconfiture financière, le Parti Républicain.
Comme l’avait requis le parquet, six personnes sont renvoyées, notamment Nicolas Bazire et Renaud Donnedieu de Vabres, hommes de confiance des deux anciens responsables politiques. L’enquête visait notamment des faits d’abus de bien social.
D’ici un mois Edouard Balladur et François Léotard seront fixés
MM. Balladur et Léotard seront absents, mais pourraient devoir s’expliquer devant la Cour de justice de la République (CJR), seule habilitée à enquêter sur les faits commis par des ministres dans l’exercice de leur fonction. Une décision sur ce point est attendue d’ici un mois, selon une source proche du dossier.
Sur le banc des prévenus, prendra aussi place celui qui a incarné le dossier, l’intermédiaire franco-libanais Ziad Takieddine, seul à avoir été placé en détention provisoire et qui affirme que le «réseau K» a permis de débloquer les contrats. Son associé Abdul Rahman el Assir est également renvoyé. Il vit en Suisse et s’est gardé de passer la frontière durant l’enquête.
Quant à Thierry Gaubert, un proche de Nicolas Sarkozy, chargé durant l’enquête par son ex-femme, il est soupçonné d’avoir rapatrié en France du liquide retiré de comptes reliés au «réseau K», empochant sa commission au passage. La sixième personne renvoyée est l’ex- PDG de la branche internationale de la Direction des constructions navales (DCN-I) Dominique Castellan.
10 millions en T-shirts et gadgets
Après avoir beaucoup tergiversé, Ziad Takieddine a fini par concéder qu’il avait financé la campagne Balladur pour 6,2 millions de francs (moins d’un million d’euros), affirmant avoir été sollicité par Nicolas Bazire via Thierry Gaubert.
L’enquête s’est notamment penchée sur les 10,2 millions de francs versés en espèces le 26 avril 1995 sur le compte de campagne de M. Balladur après son élimination.
L’ex-Premier ministre avait invoqué des ventes de gadgets et de T-shirts en meetings pour expliquer ce versement au Conseil constitutionnel. Dubitatifs, les Sages n’en avaient pas moins validé ses comptes en octobre 1995.
S’ils ne l’avaient pas fait, Edouard Balladur aurait été redevable sur ses deniers personnels des frais de campagne.
20 ans avant Bygmalion : lutte fratricide et frais de campagnes
Les retraits d’espèces en Suisse «devaient nécessairement profiter à ceux qui avaient autorisé la mise en place du réseau El Assir/Takieddine, le ministre de la Défense» François Léotard et «le Premier ministre», Edouard Balladur, résume une source judiciaire.
Dans cette enquête hors-norme, il a fallu comprendre des montages financiers opaques, dont les flux ont été tracés en Irlande, au Liechstenstein et jusqu’aux Iles Vierges britanniques, aux Bahamas ou aux Caïmans.
«C’est une première grande victoire car à l’origine, le parquet s’était opposé à l’ouverture de ce volet financier», a réagi Me Olivier Morice, avocat de parties civiles.
Au moment où, avec le dossier Bygmalion, un nouveau scandale financier éclabousse la droite, l’affaire Karachi vient rappeler ses luttes fratricides des années 1990. Elu président en 1995, Jacques Chirac avait ordonné en 1996 l’arrêt du versement des commissions au réseau K.
A alors été évoquée l’hypothèse que l’attentat de Karachi, qui a coûté la vie à 15 personnes dont onze ouvriers français construisant des sous-marins, était une mesure de rétorsion ourdie par des responsables pakistanais qui se sont sentis floués. Ce pan du dossier fait l’objet d’une enquête menée par le juge antiterroriste Marc Trevidic.
VIDEO. Septembre 2011 : Nicolas Bazire mis en examen dans l’affaire Karachi
Affaire Karachi : Bazire mis en examen par BFMTV
LeParisien.fr
Moi, je veux bien croire que le « réseau K » ait permis de débloquer les contrats. Encore faudrait-il que Mr Takieddine précise, éléments de preuve à l’appui, quels sont les blocages qu’il a pu faire sauter, et comment.
En attendant, j’observe que les réactions de Mrs Mélenchon et Besancenot sur cette affaire ont été extrêmement discrètes, voire inexistantes.
En effet, je ne trouve que celles-ci, consécutives aux mises en examen de septembre 2011, et auparavant, deux commentaires du 22 novembre 2010 :
Affaire Karachi: Mélenchon « consterné »
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- Par AFP
- Publié le 22/09/2011 à 21:58
Le leader du Front de gauche Jean-Luc Mélenchon, s’est dit à Nérac (Lot-et-Garonne) « consterné » et « affligé » après les mises en examen dans l’affaire Karachi et a ironisé en disant espérer qu’ils sont « innocents ». »Comme tout le monde je suis consterné, affligé, car j’imagine qu’un juge ne met pas en garde à vue des personnes aussi importantes sans qu’il ait de bonnes raisons », a indiqué Mélenchon avant un rassemblement de soutien aux deux candidats du Front de gauche du département aux sénatoriales.
« J’espère que tout cela n’est pas vrai mais ça commence très mal, je crains le pire », a-t-il dit à propos des mises en examen de proches de Nicolas Sarkozy dans le volet financier de l’enquête sur l’attentat de Karachi, qui concerne le financement de la campagne d’Edouard Balladur de 1995. »Bien sûr ils sont présumés innocents et j’ai presque envie qu’ils le soient car s’ils étaient coupables quelle catastrophe, qu’est-ce que cela révèlerait d’un mode de fonctionnement épouvantable », a-t-il ajouté.
Avant de soutenir Michel Cerutti et Bernard Faucon-Lambert, candidats du Front de gauche aux sénatoriales dans le Lot-et-Garonne, M. Mélenchon a planté « un arbre de la laïcité » dans un square de Nérac. « Les symboles sont importants aujourd’hui car la laïcité est attaquée par toutes les religions », a-t-il commenté.
Parallèlement, Jean-Luc Mélenchon a jugé être « une très bonne chose » la première condamnation de deux femmes poursuivies pour avoir porté le voile intégral sur la voie publique. « Il est normal que la loi soit appliquée », a-t-il dit, estimant que le voile intégral était « dégradant pour la femme ».
Deux femmes portant des niqab ont été condamnées jeudi par le tribunal de police de Meaux à des amendes, première décision de ce type prononcée par un tribunal depuis l’entrée en vigueur de la loi sur le port du voile intégral le 11 avril.
http://www.europe1.fr/Politique/Karachi-la-consternation-de-Melenchon-735089/
Karachi : la « consternation » de Mélenchon
Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de Gauche à la présidentielle, a réagi samedi aux propos de la femme de Thierry Gaubert qui a confirmé publiquement samedi que son mari rapportait des valises d’argent de l’étranger dans les années 1990 , en pleine enquête sur des financements politiques présumés occultes visant des proches de Nicolas Sarkozy et d’Edouard Balladur : « je devrais dire que cela prouve ce qu’on ne cesse de dire, qu’ils sont tous pourris et qu’il est temps d’en changer mais à vrai dire je ressens surtout de la consternation, pour notre pays, pour l’image qu’ils en renvoient, par un tel comportement de la part de personnalités si haut placées », a-t-il déploré.
Karachi, peut-être « la peau de banane du système » , selon Mélenchon
Par La rédaction numérique de RTL | Publié le 22/11/2010 à 07h29
Jean-Luc Mélenchon sur RTL
Crédit : Capture rtl.fr
Jean-Luc Mélenchon a estimé dimanche que l’affaire Karachi pouvait « être la peau de banane finale sur laquelle va glisser tout le système ». Interrogé par des journalistes, à son arrivée au Parc des expositions du Mans où se déroule le congrès du PG, sur une éventuelle implication de Nicolas Sarkozy dans ce dossier, le président du Parti de gauche (PG) il parlé d’événements « extrêmement graves ».
Ecouter, Voir
« Le Front de Gauche est prêt à prendre la relève si tous ces gens s’effondrent dans leurs histoires »
Crédit : Christian Panvert
Karachi: « c’est le pompon » (Besancenot)
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- Par AFP
- Publié le 22/11/2010 à 08:58
Le porte-parole du NPA Olivier Besancenot a estimé qu’après les affaires Clearstream et Woerth-Bettencourt, « Karachi, c’est le pompon », jugeant le pouvoir « durablement plombé » par ces dossiers.
« Karachi, c’est le pompon (…) Ca s’inscrit après l’affaire Clearstream, mais aussi après l’affaire Woerth-Bettencourt, c’est une nouvelle démonstration que ce système est nauséabond », a déclaré M. Besancenot sur LCI.
C’est aussi « le bal des hypocrites parce que plutôt que de pleurnicher, il faudrait que la justice puisse faire son travail et pour ça, il faut lever non seulement le secret défense, mais aussi, à un certain moment, probablement, le secret commercial et le secret des affaires », a-t-il ajouté.
« Le pouvoir est plombé durablement par ces affaires-là et par le climat social », a aussi déclaré le leader d’extrême gauche. Selon lui, « il faut arrêter les ventes d’armes, arrêter ce business-là ».
Il faut aussi lever tous les secrets du NPA ou de l’ancienne LCR.
Concernant son associé Jean-Luc Mélenchon, notons qu’il compte comme Nicolas Bazire parmi les anciens élèves du Lycée Pierre Corneille de Rouen :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Nicolas_Bazire
Nicolas Bazire
Nicolas Bazire, né le 13 juillet 1957 à Fort-de-France, est un homme d’affaires français, et un ancien haut fonctionnaire.
Biographie
Fils de Nicolette Barroux et d’Albert Bazire (directeur de la radio ondes courtes Radio Brazzaville de 1952 à 1963 puis directeur de la RTF aux Antilles et en Guyane ; retraité, il lance Radio Rouen en 1982)1 ; frère Benoît Bazire, PDG d’Areva TA depuis mai 2010, et d’Arnaud Bazire PDG de Lamy ; Nicolas Bazire suit sa scolarité au lycée Corneille à Rouen, puis devient diplômé de l’École navale et de l’Institut d’études politiques de Paris.
Ancien élève de l’École navale et de l’ENA (1985-1987 ; promotion Fernand-Braudel), il devient auditeur à la Cour des comptes en 1987, puis conseiller référendaire en 1991 et chargé de mission auprès du secrétaire général du groupe Thomson2.
Il est depuis 1993 un proche de Nicolas Sarkozy et un de ses conseillers personnels. Il a été son témoin lors de son mariage avec Carla Bruni le 2 février 20082.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Luc_M%C3%A9lenchon
Jean-Luc Mélenchon
Jean-Luc Mélenchon, né le 19 août 1951 à Tanger au Maroc1, est un homme politique français.
Militant socialiste à partir de 1977, il est successivement élu conseiller municipal de Massy (1983), conseiller général de l’Essonne (1985) puis sénateur du même département en 1986, 1995 et 2004, enfin député européen en 2009 dans la circonscription Sud-Ouest. Il est ministre de l’Enseignement professionnel de 2000 à 2002, dans le gouvernement de cohabitation de Lionel Jospin.
Il fait partie de l’aile gauche du Parti socialiste jusqu’au congrès de Reims, en novembre 2008, date à laquelle il quitte ce parti pour fonder le Parti de gauche (PG). D’abord président du bureau national, il en est actuellement coprésident aux côtés de Martine Billard. Il est le candidat du Front de gauche à l’élection présidentielle de 2012, où il se positionne quatrième au premier tour, avec 11,10 % des voix.
Biographie
Famille
Jean-Luc Mélenchon est le fils cadet de Georges Mélenchon, receveur des PTT, et de Jeanine Bayona, institutrice, tous deux Français nés en Algérie2.
Son grand-père paternel, Antonio Melenchón est un Espagnol de la région de Murcie. Au début des années 1900, il s’installe à Oran, en Algérie, et épouse Aimée Canicio, elle aussi d’origine espagnole. Du côté maternel, son grand-père, François Bayonna, est né en 1889 près de Valencia, en Espagne, et est marié à Jeanne Emmanuelle Caserta, une Italienne originaire de Sicile2.
En 1962, à la suite du divorce de ses parents3, il quitte le Maroc pour la France, et s’installe à Yvetot, dans le Pays de Caux, puis dans le Jura, où sa mère est mutée4,5,6. Marié durant son séjour à Besançon (puis divorcé), il a une fille, Maryline, née en 19746, adjointe au maire du 4e arrondissement de Lyon de mars 2008 à février 20097, fonctionnaire au conseil général de l’Essonne et compagne de Gabriel Amard, secrétaire national du Parti de gauche8.
Durant l’élection présidentielle française de 2012, il refuse que les médias s’approchent de sa famille et s’immiscent dans sa vie privée.
Parcours professionnel
Titulaire d’une licence de philosophie5,9, il devient correcteur6 à l’imprimerie Néo-Typo10 de Besançon, parallèlement à ses études6. Il a également travaillé à l’entreprise d’horlogerie Maty et dans une station-service10. En 1976, il retourne à Lons-le-Saunier6, où il est professeur de français11,12 dans un lycée technique13,6, puis devient journaliste à La Dépêche du Jura, collabore ponctuellement en qualité de dessinateur à l’hebdomadaire catholique d’information La Voix Jurassienne et dirige La Tribune du Jura, le mensuel de la fédération socialiste du Jura, qui finit par péricliter, à la fin des années 197014,15. En 1978, à la demande de Claude Germon, maire de Massy qu’il a rencontré lors d’une visite de ce dernier dans le Jura, il s’installe dans l’Essonne où il devient son directeur de cabinet14,9,16 et fonde un bulletin hebdomadaire intitulé À Gauche6. De 1993 à 1995, il est directeur politique de l’hebdomadaire du Parti socialiste Vendredi5,9,6.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Lyc%C3%A9e_Corneille_%28Rouen%29
Lycée Corneille (Rouen)
Le lycée Pierre-Corneille est un lycée quadricentenaire de Rouen. Il y forme des élèves de la seconde jusqu’aux classes préparatoires aux grandes écoles.
Le lycée fait l’objet de classements au titre des monuments historiques depuis les 21 mars 1910 (chapelle) et 31 décembre 1985 (Ancien collège des Jésuites, Petit lycée de Joyeuse) et d’une inscription le 28 décembre 1984 (Ancien collège des Jésuites, Petit lycée de Joyeuse)2.
Association d’anciens élèves
Depuis 1840, l’habitude s’était établie d’un repas des Anciens fixés à Paris. En 1864, l’Association des Anciens élèves est créée avec comme buts essentiels de resserrer les liens de camaraderie et de venir en aide aux plus jeunes. En 1906 est fondé Notre vieux lycée, bulletin de l’Association auquel ont collaboré entre autres Maurice Leblanc, André Maurois ou le peintre Jacques Villon. L’association sportive, les Francs Joueurs, est fondée en 1890.
Aujourd’hui
Le lycée a suivi l’évolution générale du système scolaire national. Devenu mixte et ne comptant plus que les classes secondaires du second degré, il reste un établissement prestigieux par ses résultats au baccalauréat et les succès de ses classes préparatoires.