La gauche à côté de ses pompes 15 juin
Voilà ce qui arrive quand les juges refusent de démanteler des organisations fascisantes criminelles et de poursuivre leurs principaux contrevenants, et s’amusent même, comme à Brest le 11 juin 2013, à condamner leurs victimes lorsque celles-ci tentent de se défendre.
En quatre années de campagnes de calomnies publiques nominatives quotidiennes et intensives auxquelles des magistrats du Tribunal de Grande Instance de Brest ont donné leur caution quand ils n’y ont pas participé de manière plus active, celles de Cyprien Luraghi et de ses complices de Brest et Béziers à mon encontre, un très grand nombre de personnes qui me connaissaient ou m’ont connue ont pu se rendre compte du degré de corruption des magistrats en question… et ont eu tout le loisir de le faire connaître autour d’elles… L’information s’est bien propagée.
Quand Jean-Luc Mélenchon choisit de se mettre en retrait
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- Par Sophie de Ravinel
- Publié le 13/06/2014 à 20:50
L’ancien candidat à la présidentielle a pris ses distances de la scène médiatique et politique depuis les européennes alors que les communistes appellent à la transformation du Front de gauche.
Jean-Luc Mélenchon s’est mis au vert ces derniers jours. Au bleu plus précisément, au bord de la mer. En Espagne, glisse un proche, pour des affaires familiales et quelques jours de repos. Il en avait visiblement besoin après les européennes et ses larmes au soir de la large victoire du Front national. Sur son site, la vidéo de ce moment cruel a été vue par plus de 223.000 personnes. Dans la dernière note de son blog datée du 7 juin, le leader du Front de gauche raconte combien la vue de la mer lui a fait du bien. «Regarder les vagues moutonner, c’est les faire entrer dans l’esprit et, de là, dans tout le corps. Il peut en résulter une plage aussi lisse que fraîche.» Serait-il apaisé? Pas vraiment. Au fil de l’eau, il voit surtout les déchets. «Notre civilisation, dit-il, est celle des déchets massifs.» L’humeur est sombre.
En 2002, après la défaite de Lionel Jospin et un Front national au second tour, celui qui était alors socialiste avait plongé dans la dépression. Un rude moment, qui avait duré. Il en reparle relativement facilement aujourd’hui, comme d’une grande secousse psychique.
«Percuté par les résultats»
S’il est revenu à Paris mercredi soir, Jean-Luc Mélenchon reste volontairement en retrait des médias. En catimini, ou presque, il s’est rendu jeudi devant le Palais de justice de Paris pour soutenir des salariés et des syndicalistes de la RATP. Il communique peu, ou pas, avec ses alliés de la gauche radicale en dehors de son Parti de gauche. Et il ne se rend plus, depuis longtemps déjà, aux réunions des responsables du Front de gauche. Figure féminine du Front de gauche, Clémentine Autain, de la formation Ensemble, affirme n’avoir «aucune nouvelle» de lui. «Il est percuté par les résultats, dit-elle. Les coordonnées politiques telles qu’il les voyait ne sont pas sorties des urnes, ça remet en cause tout le mécano politique qu’il avait construit.»
Le 23 mai sur son blog, à la veille des européennes, Mélenchon affirmait: «Dimanche ça va le faire, j’en suis certain. Faites attention aux annonces de 20 heures. A la présidentielle, Le Pen était annoncée à 20 %. Le lendemain matin, elle était à 17. Comme son papa l’ami d’Ebola au mieux de sa forme. Mais pas mieux.» Pour Clémentine Autain, «Jean-Luc Mélenchon a besoin de retrouver un souffle, une stratégie.»
Un ancien cadre du Parti de gauche, qui a pris ses distances, observe avec sévérité Mélenchon, «incapable de remettre en cause une stratégie d’autonomie qui a visiblement échoué». «Il est dans une impasse politique et le Front de gauche, que personne n’ose débrancher, est dans un stade de coma dépassé.» Pour cet ancien cadre, les propos de l’ex-candidat à la présidentielle tenus après les européennes «n’annoncent pas d’aggiornamento politique».
Autre figure du Front de gauche, Pierre-François Grond, tente de passer outre la figure imposée de Jean-Luc Mélenchon. «Je n’ai pas plus de nouvelles récentes que les autres. Mais son absence, assure-t-il, ne nous empêche pas de travailler sur la rentrée». Objectif: dépasser les oppositions sur les questions d’alliance ou non avec le PS qui ont déchiré le Front de gauche aux municipales et contribué à éloigner Mélenchon du PCF. «Tout le monde s’accorde, assure Grond, sur la nécessité d’un front large et commun avec des socialistes et des écologistes, pour contrer la politique du gouvernement.» Vendredi matin, Jean-Luc Mélenchon et Martine Billard, les co-présidents du Parti de gauche, ont d’ailleurs aussi répondu favorablement à la proposition d’une rencontre lancée par la secrétaire nationale des écologistes, Emmanuelle Cosse. Tout en lui reprochant d’avoir envoyé une même invitation au MoDem.
Quand au PCF, il semble tenir Mélenchon particulièrement à distance ces temps-ci. Le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, appelle à une «transformation» du Front de gauche pour aller vers «un rassemblement plus large». Le Conseil national du PCF qui se réunit samedi devrait entériner et préciser la mutation, qui sera proposée lundi lors d’une réunion des responsables du Front de gauche. Jean-Luc Mélenchon n’y sera sans doute pas. Dans son agenda, seule figure, le 1er juillet, la session du Parlement européen à Strasbourg. «Ce n’est pas là qu’il va se remonter le moral», ironise un membre du Front de gauche.
Le Parti de gauche dit oui à Cosse, non à Bayrou
RÉCIT
Dans une lettre adressée vendredi à Emmanuelle Cosse, les coprésidents du Parti de gauche (PG), Martine Billard et Jean-Luc Mélenchon, répondent favorablement à la demande de la présidente d’EE-LV qui souhaitait une rencontre bilatérale.
Les deux partis tombent d’accord sur le principe d’une rencontre, forts des «excellents résultats» de leurs listes communes aux municipales, le plus probant étant la prise de Grenoble. Les européennes renforcent ensuite le sentiment «d’urgence de la construction d’une alternative de gauche à la politique d’austérité». Cette alternative de gauche passerait ainsi par les deux partis, eux qui partagent tant d’idéaux et de combats. Ainsi «l’écologie, la question sociale et la démocratie» sont au cœur de leurs préoccupations communes et plus concrètement le Traité transatlantique qui est devenu pour eux un cheval de bataille.
Le rapprochement en bonne et due forme entre le PG et EE-LV n’est pas surprenant mais Mélenchon et Billard sont très clairs sur un point : pas question de traiter avec les centristes. L’invitation lancée par EE-LV au Modem n’est pas vraiment pour plaire au PG qui y voit un défenseur des politiques d’austérité et des baisses des dépenses publiques.
En attendant cette fameuse rencontre au sommet, Cosse reçoit donc les «salutations éco-socialistes» de Mélenchon.
De Rugy (EE-LV) : «Mélenchon ressort le même prêchi-prêcha»
INTERVIEW
François de Rugy, député Europe-Ecologie les Verts de Loire-Atlantique et coprésident du groupe EE-LV à l’Assemblée nationale, regrette le sectarisme de Jean-Luc Mélenchon, qui a accepté la demande de rencontre d’Emmanuelle Cosse, la présidente d’EE-LV, à la condition de ne pas traiter avec les centristes.
Comment analysez-vous la réponse de Jean-Luc Mélenchon à la lettre d’Emmanuelle Cosse proposant des échanges entre toutes les forces qui ont appelé à voter Hollande en 2012 ?
C’est bien triste. Tout change, on dit que les résultats des européennes sont très graves pour la gauche et les écologistes, mais rien ne change. Le score du Front de gauche c’est un échec personnel de Jean-Luc Mélenchon, un rejet de sa virulence sur le fond comme sur la forme. Or, il nous ressort le même prêchi-prêcha: il faudrait diviser la gauche en deux pour faire en sorte que l’un des morceaux, celui de la gauche qui dit rejeter l’austérité et la politique de l’offre, devienne plus gros que l’autre. C’est dommage. Si chacun reste dans son couloir et continue à débiter le même discours, nous ne risquons pas de progresser et de répondre aux attentes des Français. S’ils avaient adhéré en masse aux idées du Front de gauche, cela se serait traduit dans les urnes. Mais ils n’ont fait que 6%. De la même façon, si le programme d’Europe-Ecologie-les Verts avait suffi à les convaincre nous aurions totalisé plus de 9% Si nous avons envoyé cette lettre, c’est que nous ne pensons pas avoir la solution à nous tous seuls.
Jean-Luc Mélenchon est d’accord pour une rencontre bilatérale avec vous, voire à des alliances pour les élections départementales et régionales de 2015…
Mais avant de parler alliance électorale ou périmètre, l’urgence est de se remettre en cause et d’ouvrir un espace de dialogue. Et ce, dans les six mois qui viennent. Si l’on pouvait déjà confronter nos analyses ce serait un premier pas. Evidemment que cela inclut le PS
Pourquoi avoir invité le Modem qui, en s’alliant à l’UDI, est revenu dans le giron de la droite ?
En 2012, François Bayrou a indiqué qu’il allait voter à titre personnel pour François Hollande alors qu’en 2007, il n’avait donné aucune consigne. Certes il s’est depuis allié à l’UDI, mais il serait intéressant de confronter son point de vue aux nôtres.
Etes-vous surpris de la réaction de Jean-Luc Mélenchon ?
Non. Le sectarisme n’est pas près de quitter Mélenchon. Il n’en a pas l’exclusivité puisqu’il touche tous les partis, y compris Europe-Ecologie-les Verts. Mais les Français sont exaspérés par ces postures politiciennes qui nous condamnent à l’impuissance. Beaucoup se disent : pourquoi voter pour des partis qui reconnaissent eux-mêmes qu’ils n’y arriveront pas ? Ou qui pensent que rien ne peut être tenté tant que les anticapitalistes ne font pas plus de 50%… Le problème c’est que c’est précisément ce genre d’attitude qui nourrit le vote FN.
Recueilli par Matthieu Ecoiffier
VIDEOS. Valls met en garde le PS : «La gauche peut mourir»
P.Th. | Publié le 14.06.2014, 12h52 | Mise à jour : 17h50
Maison de la Chimie (Paris VIIe), samedi 14 juin 2014. Manuel Valls a affirmé devant le conseil national du Parti socialiste que «le risque de voir Marine Le Pen au second tour de l’élection présidentielle» de 2017 existait. | AFP / Fred Dufour
Dramatiser pour remobiliser. Devant le conseil national d’un Parti socialiste divisé sur la politique menée par son gouvernement, Manuel Valls a mis en garde contre «le risque de voir Marine Le Pen au second tour de l’élection présidentielle de 2017». Et affiché sa fermeté face aux ruades de l’aile gauche, qui prend ses distances avec le président de la République François Hollande, notamment en réclamant une primaire PS en vue de la présidentielle de 2017.
«Notre pays peut se défaire et se donner à Marine Le Pen», a prévenu le Premier ministre. Comprendre : il est urgent de serrer les rangs derrière l’exécutif. Car selon le chef du gouvernement, la France pourrait basculer dans «une ère dans laquelle un des grands partis républicains et cette fois sans que cela soit une surprise… peut être absent de ce grand rendez-vous électoral». «Et si rien n’est fait, ce peut être la droite, ce peut être nous, par conséquent une ère dans laquelle la gauche peut aussi disparaître», s’est-il inquiété.
«Oui la gauche peut mourir», a-t-il renchéri, alors que le parti majoritaire a essuyé, coup sur coup en mars et en mai, deux claques électorales historiques. Aux municipales, tout d’abord, au cours desquelles le PS a perdu 155 villes de plus de 9 000 habitants. Aux européennes, surtout, qui ont vu le FN arriver en tête d’une élection nationale pour la première fois de la Ve République.
VIDEO. Manuel Valls : «La gauche peut disparaître»
Valls: « la gauche peut disparaître » – 14/06 par BFMTV
>> LA QUESTION DU JOUR. Pensez-vous, comme Manuel Valls, que le Parti socialiste «peut mourir»?
«La gauche n’a jamais été aussi faible»
«Nous sentons bien que nous sommes arrivés au bout de quelque chose, au bout peut-être même d’un cycle historique pour notre parti», a analysé Valls, finissant par lâcher : «La gauche n’a jamais été aussi faible dans l’histoire de la Ve République.» Un message qui sonne comme un appel à la raison, alors qu’un vent de fronde souffle dans les rangs de la majorité.
Face à une aile gauche qui n’hésite pas à remettre publiquement en cause la politique conduite par l’exécutif, Manuel Valls a prévenu : il n’existe «pas d’alternative à gauche». «La radicalité en interne ou dans la société mène à une impasse. C’est le réformisme qui est en jeu», a-t-il encore lâché. Et de mettre en garde les élus les plus audacieux : «La reparlementarisation à outrance des institutions n’est pas tenable.»
VIDEO. L’aile gauche donne de la voix
Défendant dans ce même discours ses choix en matière de politique budgétaire, le chef du gouvernement ne s’est pas privé de souligner que l’échec électoral du PS n’avait pas renforcé les formations politiques de «la gauche de la gauche». «La gauche doit être capable de se dépasser», a-t-il lancé, appelant les siens à se «réinventer». «Et se réinventer dans un contexte particulier : l’exercice du pouvoir, faute de ne l’avoir pas fait dans l’opposition.»
Une lueur d’espoir tout de même, et un gage de loyauté envers le président de la République : «Nous avons encore trois ans pour nous. Trois ans pour réussir et pour continuer à gouverner. Autour du président de la République, autour de François Hollande», a lancé le Premier ministre.