L’Islam en Asie, une donnée non négligeable 7 février
Sur ce point, Thanh a raison.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Expansion_de_l%27islam
Expansion de l’islam
L‘expansion de l’islam passe par la conquête, mais également par le commerce et des missions jusqu’aux Philippines.
Sommaire
- 1 Premiers siècles
- 2 Du VIIe au VIIIe siècle
- 3 Époque contemporaine
- 4 Repères chronologiques
- 5 Notes et références
Premiers siècles
Ces guerres de conquête contre les anciens empires sassanide, perse et byzantin répondent à différents objectifs : islamisation sans apport financier ou contribution financière sans conversion, Djihad pour prévenir l’Islam de l’expansion du christianisme, recherche de butins lors de razzias notamment par les nomades intégrés dans les armées musulmanes, contrôle des réseaux commerciaux par l’aristocratie marchande arabe qui est à la tête des armées, etc. Selon la légende, leur succès fulgurant est le résultat du génie militaire des arabes mais il résulte en fait de l’affaiblissement des anciens empires : leurs provinces désarmées (dans le but de maintenir ordre et sécurité, ce qui facilite les victoires militaires des tribus arabes) souffrent de divisions internes, de guerres incessantes, de l’exploitation économique et de l’oppression religieuse si bien que tout conquérant est vu comme un libérateur apportant des réponses à ces problèmes sociaux et religieux, les autorités musulmanes allégeant les impôts fonciers et menant une politique initiale de « tolérance islamique » limitée toutefois aux Gens du Livre1.
Né en Arabie, l’islam s’est étendu par la guerre à la Perse dès 636 (Bataille de Cadésie), puis vers l’Irak, l’Iran, la haute Mésopotamie ; et à l’ouest vers la Syrie, la Palestine et l’Égypte (provinces les plus riches de l’Empire byzantin, qui démarrent son enrichissement matériel).
L’islam pénètre le monde chrétien et gréco-romain peu après la mort du prophète de l’islam Mahomet. Sous les Omeyyades, l’expansion continue, les conquêtes territoriales se faisant par voie terrestre jusqu’en Afrique de Nord amazigh à la fin du VIIe siècle et jusqu’aux côtes espagnoles au début du VIIIe siècle. En 712, certains de leurs conquis berbères menés par Tarek-Ibn-Zyad voulant son armée constituée à 100/100 de berbères (appelés les Maures car originaires de Maurétanie, royaume berbère) franchissent le détroit de Gibraltar (dès leur accostage en terre ibérique, Tareq Ibn Zyad, après avoir ordonné la destruction totale de sa flotte navale par le feu, prononça cette phrase « l’ennemi est devant vous et la mer est derrière vous »[réf. nécessaire])2 et conquièrent l’Espagne, d’où l’architecture du style mauresque. Ils sont arrêtés à Poitiers en 732 par les troupes du maire du palais, Charles Martel, grand-père du futur Charlemagne3.
Expansion vers l’Asie centrale, Boukhara, Kaboul, et ils atteignent la frontière de l’Indus. Contact avec l’Empire byzantin, la mer Caspienne et Caucase au nord.
L’Empire byzantin contrôle alors la mer Méditerranée, ce qui peut entraver les conquêtes arabes. Les Arabes construisent alors une flotte et attaquent Constantinople à trois reprises, mais sans succès, car le feu grégeois donne un fort avantage tactique aux défenseurs. Ceux-ci, restant maîtres de la mer bloquent donc l’expansion musulmane, et cessent de commercer avec les Arabes. La mer sera quelque temps une frontière, mais redeviendra rapidement une zone d’échanges. Après une conquête rapide d’un siècle, les frontières ne bougent plus jusqu’au XIe siècle.
Quand les Arabes ont conquis un territoire, ils établissent des camps à part et vivent du fruit de leurs conquêtes et d’impôts (la jizya) versés par les non-musulmans, en échange d’une liberté et protection restreintes. Les musulmans sont enjoints pour leur part de pratiquer la Zakât (aumône au pauvre), un des cinq piliers de l’islam, mais seront, selon les périodes, libres de la pratiquer à leur gré (c’est-à-dire sans contrôle réel) ou non.
Le VIIIe siècle est marqué par la forte résistance de l’Empire byzantin, mais aussi par une agitation à la fois politique et religieuse à l’intérieur du monde arabo-musulman. Unification et arabisation des territoires conquis (par la langue, la monnaie, l’administration), ainsi que leur islamisation (écoles instituées pour répandre le Coran, juges formés au droit musulman) sont donc entrepris.
Les sécessions politico-religieuses n’en continuent pas moins : les Abbassides fondent Bagdad. Il y a alors un déplacement vers l’Est du centre politique arabo-musulman, déviant les flux d’arrivées de l’Extrême-Orient, mais éloignant ainsi le Centre du pan Ouest de l’empire. La tension qui en résulte provoque de nouvelles sécessions dont émergeront trois grandes zones de califats : abbasside, fatimide et andalouse; il en résulte aussi une émulation religieuse entre les successeurs de Mahomet.
Aux IXe et Xe siècles, l’Empire arabo-musulman ne s’étend plus sous les Abbassides.
Du VIIe au VIIIe siècle
Les historiens ont souligné l’importance et la rapidité de la première conquête qui en un siècle permit rapidement aux Arabes sous-équipés et sous-entraînés de ravir à des empires séculaires et solidement établis un immense espace, du littoral atlantique aux déserts d’Asie centrale4. De fait, les empires byzantin et perse sont affaiblis au terme de leur rivalité pour la domination de l’Arabie[réf. nécessaire].
En Orient
Péninsule arabique
On date la révélation du prophète Mahomet à environ 610. Les premières années sont difficiles et les musulmans sont souvent persécutés, certains migrent vers l’Abyssinie. En 622, Mahomet, chassé de la Mecque5, se réfugie à Médine, c’est l’an I de l’Hégire. À partir de cette date, il commence à étendre son audience et son pouvoir (voir Tribus musulmanes et juives de Yathrib) et parvient à conquérir La Mecque. À sa mort en 632, il a conquis toute la péninsule arabique.
L’intense activité militaire et diplomatique qu’a été la Ridda peut être considérée comme la répression d’une apostasie, une reconquête, ou une conquête. Un exemple est le cas particulier de Musaylima (Banû Hanifâ), dernière confédération de tribus du Hedjaz à être réfractaire aux demandes musulmanes. D’autres exemples isolés sont Ayhala le Noir au Yémen, Tulayha al-Asadî dans le Nedjd, et la prophétesse Sajâh des Tamîm et des Taghlib.
Proche-Orient
Au Proche-Orient à l’arrivée des Arabes, l’empire byzantin est fortement affaibli par sa lutte contre les Perses sassanides.
Les Perses ont pris Jérusalem en 614 et l’ont gardée quinze ans, jusqu’en 629. Les musulmans prennent donc une ville affaiblie en 638.
Moyen-Orient et Asie centrale
Les Arabes, menés par les troupes du général Qutayba ibn Muslim, conquirent vers 712 les territoires des actuels Ouzbékistan et Kirghizistan6. Ils y entrent au contact avec les Chinois pendant le règne du premier abbasside Abou al-`Abbâs à la victoire de Talas. Ils ont appris l’islam aux peuples centre-asiatiques pratiquant jusqu’alors le zoroastrisme.
Le contrôle arabe de l’Asie centrale fut consolidé à la suite de la bataille de Talas (au Kirghizistan près de la ville actuelle kazakh de Taraz) contre les Chinois en 751. Cette victoire qui a marqué l’avancée la plus à l’Est des armées arabes a été également l’occasion d’acquérir un certain nombre de techniques chinoises dont celle de la fabrication du papier. Lors de la bataille de Talas, les Arabes, victorieux, font prisonniers de nombreux Chinois et récupèrent ainsi le secret. Ils comprennent rapidement l’intérêt de ce nouveau support pour propager l’islam, et Samarcande en sera le tout premier centre de production du papier du monde musulman. Par ailleurs, ils en amélioreront la fabrication en y incorporant à sa préparation des chiffons. Haroun ar-Rachid imposa l’usage du papier dans toutes les administrations de l’empire. Le papier arrive alors dans le reste du monde connu et en Occident grâce aux conquêtes arabes en Asie centrale. On le retrouve à Bagdad en 793, au Caire en 900, à Xàtiva (San Felipe, Espagne) en 1056 et enfin en France au début du XIVe siècle.
Les conquérants arabes se frottent aussi à la Perse et vont, à l’est, jusqu’à l’Indus. Quelques populations turques se convertissent à l’islam. Au XIIIe siècle, le monde islamique joue un rôle important pour le commerce entre l’Europe, l’Inde et la Chine, les Arabes ayant, à cette époque et jusqu’à l’arrivée des Portugais en Inde, le monopole du commerce sur la côte de Malabar. Les Arabes naviguaient par un petit bateau à voile nommé boutre. Tamerlan (1336-1405), turc converti à l’islam, fonde un Empire dit mongol mais turc de fait, dont l’existence ne sera qu’éphémère. L’un de ses successeurs, Babur restaure l’empire, en Inde surtout, que l’on nommera moghol. En Inde se produiront nombre de syncrétismes dont la tentative de l’empereur moghol Akbar, qui promulgue l’un des premiers édits de tolérance.
L’expansion de l’islam se poursuit vers l’Asie du Sud-Est et la Chine, tout d’abord par l’intermédiaire des marchands.
L’Afrique
Les troupes d’Oqba Ibn Nafaa entrent en Ifriqya, nom donné à cette ancienne province romaine, mais il se heurte à la résistance de Kusayla. En 683, lors d’une terrible bataille, Oqba meurt ainsi que la plupart de ses hommes. Kusayla marche alors sur Kairouan, il y règnera près de cinq ans, mais des renforts venus de Syrie destituent le roi.
La conquête du Maghreb reprend et aussitôt un nouveau soulèvement gagne la région des Aurès, Dihya (Kahena) parvient à rassembler plusieurs tribus berbères et repousse provisoirement les soldats musulmans jusqu’en Tripolitaine (l’actuelle Libye). Carthage est prise en 698, la résistance est dominée à partir de 702 et l’Afrique du nord est « officiellement » conquise en 711. Cette même année, les premiers contingents berbères et arabes passent en Andalousie, dirigés par Tariq ibn Ziyad. À la phase d’organisation militaire de la conquête, va se substituer l’administration d’un territoire encore partiellement insoumis, et non converti.
Les populations afro-arabo-persanes d’Afrique de l’Est qui commerçaient depuis des siècles avec les Arabes se sont islamisés dès le VIIIe siècle. La culture swahilie est à la fois le fruit de ce métissage et de l’islamisation de la région.
L’Europe
Dès le VIIe siècle, de la péninsule arabique jusqu’à la péninsule Ibérique, l’expansion de l’islam se fait selon le principe de la guerre juste ou Jihad. Cette terre, alors chrétienne, avait été usée par les luttes intestines concernant l’hérétique (arianiste dans la péninsule Ibérique et donatistes dans le Maghreb) et, de ce fait, longuement persécutée par le pouvoir impérial. Ce qui explique l’accueil facile aux conquérants fait par la majorité d’entre eux au moins en Afrique du Nord. Cette terre espagnole devient le pays d’al-Andalûs pour 800 ans.
En revanche les courants du christianisme ont considéré d’abord très négativement l’émergence de l’islam. Cette nouvelle religion faisait obstacle à leur revendication d’universalisme (« catholique » signifiant universel), et les références aux messages de la Bible leur apparaissaient, ainsi qu’aux Juifs, plutôt comme une hérésie schismatique (pour les courants qui utilisent ce concept) que comme une reconnaissance. Au mieux, l’islam leur apparaissait comme une forme de concurrence légère, partageant sa reconnaissance du Dieu unique, mais réfutant en revanche l’idée de Trinité et ayant par ailleurs besoin d’une évangélisation.
Jusqu’à l’arrivée des Turcs Seldjoukides, pourtant, la cohabitation à Jérusalem se passe sans difficulté majeure, malgré les invasions répétées de l’Europe par des troupes maures se réclamant de l’islam. La situation change totalement avec l’occupation turque, qui entend interdire aux chrétiens le passage vers les lieux saints.
Une tension se crée alors. Pour l’Occident chrétien, le mahométan devient l’infidèle par excellence, et Mahomet (déformé parfois en baphomet) celle d’un démon perfide, qui prêche au nom de Dieu pour détourner les fidèles de la vraie foi. Parfois on l’assimile à l’Antéchrist, parfois plus simplement on rappelle une parole attribuée par les Évangiles à Jésus et mettant en garde contre de faux prophètes qui viendront après lui.
La conquête islamique, comme plus tard les croisades, sont en fait aussi motivées
- pour les chefs de guerre, par l’envie d’étendre leur territoire
- pour les populations préparées à cette fin, par une nécessité perçue de répandre la vraie foi
L’acmé de la civilisation musulmane (sur le plan du développement scientifique et technique) se situe aux VIIIe et IXe siècles.
Les bénéfices culturels et techniques retirés par les territoires occidentaux issus de l’expansion musulmane sont objet d’un débat d’historiens concernant les transmissions.
Les progrès sont tels qu’on peut parler de « première renaissance », bien antérieure au phénomène qui a lieu en Italie durant le XVe siècle. Les conquérants n’en sont pas les auteurs, mais ils les ont reçus des pays de vieille civilisation qu’ils ont conquis par la force : (Syrie, Liban, Égypte, Mésopotamie, province romaine d’Afrique). L’imprimerie viendra ensuite inverser le sens du décalage chronologique.
Plus que la victoire de 732 par Charles Martel, qui repousse l’invasion à Poitiers, c’est l’échec du siège de Constantinople qui stoppe la progression des armées arabes. Les établissements maures perdureront longtemps sur les rives Ouest Européennes de la Méditerranée : la Sicile fut conquise à partir de 827, Malte en 870, les Baléares en 902.
On connaîtra le mouvement inverse de guerre juste aussi, quelques siècles plus tard, dans la Reconquista de la péninsule ibérique qui débute véritablement à la bataille de Las Navas de Tolosa, la première victoire de cette campagne, et s’achève au XVe siècle par la conquête des derniers reinos de Taïfa en 1492 (conquête de Grenade). Cette date correspond aussi selon Jacques Attali et Arnold Joseph Toynbee à l’extermination des derniers noyaux de résistance chrétienne en Égypte. Quelques croisades préalables destinées à reconquérir le tombeau du Christ avaient rouvert aux pays chrétiens la route des épices en s’emparant des échelles du Levant tel le port d’Ascalon, en Palestine, l’origine du mot « échalote ».
L’Inde
L’histoire de l’islam aux Indes ne s’arrête pas aux frontières de l’Inde dans ses frontières de 1947 et de 1971. Elle est inséparable de la progression musulmane dans le sous continent Indien dans son ensemble. On date la percée musulmane par les Arabes en 711. Le XIe siècle démarque la véritable expansion de l’Islam en Inde
En 1414 Sayyd s’empare du trône de Delhi puis Buhlul qui fonde la ligné des Lodi en 1451. En 1526 la dynastie des Lodi s’éteint, victime des conquête lancées par Badur roi de Kabul. Cependant, le dernier des Lodi, occupe toute la vallée du Gange et fonde l’empire moghol. C’est la fin de l’Inde islamique.
La conquête ottomane
Au IXe siècle, on note la progression de peuples turco-mongols de la région des montagnes Altaï et du lac Baïkal vers l’Ouest; ces peuples s’islamisent progressivement. Par la suite, appelées en renfort par le calife abbasside pour calmer les agitations, des populations turques appelées Seldjoukides s’installent à Bagdad au XIe siècle.
L’islam s’étend en Asie Mineure et en Inde. Un prince afghan converti à l’islam instaure un sultanat en Inde. Il y a différentes influentes familles dans les tribus turques en Asie Mineure, et la famille Osman, implantée près d’Istanbul, va entreprendre la conquête de l’Asie Mineure et des Balkans. Constantinople tombe en 1453. L’expansion de l’islam en Europe a été le fait des Ottomans qui ont remporté d’importants succès militaires dans les Balkans, en particulier sur les Albanais et sur les slaves de Bosnie.
L’Asie du Sud-Est insulaire
Époque contemporaine
En 2010, le nombre de musulmans dans le monde est estimé à 1,6 milliard, soit 23,4 % de la population mondiale7.
Depuis leur indépendance, certains pays de la bande sahélienne d’Afrique noire ont noué des relations religieuses avec les pays arabes musulmans (Niger, Mali, Tchad) plutôt qu’avec les anciens colonisateurs. Les Africains du Sahel et les Arabes musulmans avaient des contacts approfondis des siècles avant l’arrivée des Européens car les caravanes de chameaux menées par les Arabes, transportaient le sel, l’or et l’ivoire à travers le Sahara. La facilité de diffusion de l’islam en Afrique s’explique aussi par le fait que ce sont les pays du Golfe, finançant la construction de Mosquées et de madrassas, et non plus des évangélisateurs comme dans le cas du christianisme8. Il est à noter qu’il y a très peu d’échanges religieux entre les pays du Nord et du Sud du Sahel. En revanche, la rivalité entre les pays sahéliens d’Afrique Noire, et la bande côtière, datent de bien avant la colonisation, et ont un fond ethnique.
Cette expansion est aussi source de tensions et de conflits. En Côte d’Ivoire ou au Nigeria, par exemple, l’opposition entre les populations musulmanes dans le nord du pays et les populations chrétiennes du sud alimente une instabilité permanente qui peut aller jusqu’au conflit armé à l’échelle nationale (Côte d’Ivoire) ou en tout cas à des attaques et représailles dans les régions « mixtes » (Nigeria). Aux questions religieuses se greffent cependant des intérêts économiques et politiques (partage des richesses et du pouvoir politique) dans la genèse des affrontements.
La diffusion de l’islam hors du monde arabo-musulman traditionnel s’explique aussi en partie par la croissance des flux migratoires à partir des pays de religion et de culture musulmane. C’est le cas dans les pays occidentaux où l’immigration de populations musulmanes s’est développée depuis les années 1950. Cette immigration semble toutefois avoir un impact aussi bien démographique, ethnique, religieux et politique dans les pays occidentaux.
L’islam continue aussi sa diffusion vers l’est en Asie. En Indonésie notamment, l’islam, arrivé avec des marchands arabes, indiens et chinois qui faisaient escales dans les ports de Java et Sumatra depuis au moins le XIIe siècle, a eu une progression plutôt lente. De nos jours, 88 % de la population indonésienne est administrativement enregistrée comme musulmane.
Une étude conduite en 2011 par le Pew Research Center s’attache à établir l’évolution de la population musulmane dans la démographie mondiale7 :
Région | Pourcentage de musulmans en 2010 |
Pourcentage de musulmans en 2030 (projections) |
Évolution 2010-2030 |
---|---|---|---|
Afrique du Nord et Moyen-Orient | 91,2 % | 91,4 % | +0,2 |
Afrique subsaharienne | 29,6 % | 31,0 % | +1,4 |
Asie et Océanie | 24,8 % | 27,3 % | +2,5 |
Europe (sans la Turquie) | 5,8 % | 7,8 % | +2,0 |
Amérique du Nord (États-Unis et Canada) | 1,0 % | 2,2 % | +1,2 |
Amérique du Sud, Amérique centrale et Caraïbes | 0,3 % | 0,3 % | +0 |
Monde | 23,4 % | 26,3 % | +2,9 |
Repères chronologiques
- 570–632 : Vie du prophète de l’islam Mahomet
- 622 : L’Hégire. Le début du calendrier musulman correspond à la fuite de Mahomet chassé de la Mecque qui se réfugie à Yathrib, future Médine.
- 630 : Prise de La Mecque (pacte d’Houdaibiya) après 8 ans de conflit avec les tribus Qorayshites de la Mecque.
- 632-661 : Les quatre premiers califes et le début de l’expansion au Proche Orient et en Égypte
- 638 : Prise de Jérusalem
- 642 : les musulmans pénètrent en Égypte.
- 656 : Assassinat de `Uthman. Bataille du chameau. Début de la fitna.
- 661 : Assassinat de `Ali ; début du chiisme.
- 661–750 Dynastie des Omeyyades (Damas siège du califat)
- 698 : chute de Carthage
- 711 : Débarquement en Espagne, amorce de la Conquista mauresque.
- 718 : Début de la Reconquista dans les Asturies. Échec du siège de Constantinople par les Arabes.
- 771 : achèvement des conquêtes de l’Indus et de l’Espagne.
- 732 : défaite arabo-berbère contre Charles Martel à Poitiers.
- 750–1258 : dynastie des Abbassides (Bagdad siège du califat)
- 878 : Occultation du douzième imam, descendant de `Ali.
- 1000 : début des conquêtes en Inde par des souverains turc-musulmans.
- 1037 : mort du penseur Ibn Sina (Avicenne).
- 1099 : prise de Jérusalem par les croisés
- 1187 : Saladin reprend Jérusalem aux croisés
- 1198 : mort du philosophe Ibn Rouchd (Averroès).
- 1250–1517 : dynastie des Mamelouks en Égypte
- 1258 : destruction de Bagdad par les Mongols, fin des Abbassides. Dynastie des Ilkhans mongols.
- 1297 : mort du sultan Malik as-Salih de Pasai, premier royaume musulman indonésien (Sumatra).
- 1419 : Le roi de Malacca se convertit à l’islam.
- 1453–1571 : apogée de l’Empire ottoman, entre la prise de Constantinople (Istanbul) et la défaite navale de Lépante.
- 1492 : chute du Royaume de Grenade, fin de la reconquête chrétienne en Espagne.
- 1683 : échec relatif des Turcs ottomans (ils ne repartiront en effet qu’en échange d’un tribut) devant Vienne. L’empire commence un lent déclin.
- 1798 : arrivée de Bonaparte en Égypte. Celui-ci adopte une stratégie en demi-teinte, se déclarant l’ami du sultan ainsi que du peuple égyptien, mais l’ennemi des mamelouks qui se comportent comme en pays conquis, et faisant proclamer cette déclaration dans tout le pays.
- 1830 : début de la conquête française de l’Algérie.
- 1881 : début du mouvement mahdiste au Soudan. Protectorat français en Tunisie.
- 1882 : protectorat britannique sur l’Égypte.
- 1912 : protectorat français au Maroc.
- 1920 : mandat français sur la Syrie, le Liban ; mandat britannique sur la Palestine mandataire et l’Irak.
- 1921–1926 : Guerre du Rif au Maroc.
- 1922 : indépendance de l’Égypte.
- 1924 : abolition du califat en Turquie par Mustafa Kemal.
- 1928 : fondation en Égypte du mouvement des Frères musulmans.
- 1932 : les territoires conquis par Abd al-Azi ibn Saoud deviennent le royaume d’Arabie saoudite.
- 1956 : Indépendance de la Tunisie et du Maroc.
- 1962 : Indépendance de l’Algérie.
- 1979 : Révolution iranienne.
- 2010 : début du Printemps arabe.
Notes et références
- ↑ Khaled Ridha, Le prophète de l’islam et ses califes : religion, classes sociales et pouvoir, Éditions Publibook, 2011, p. 212-218
- ↑ On remarquera la similitude avec l’expression latine « brûler ses vaisseaux » (ustulare)
- ↑ Suzanne Citron, Le mythe national : l’histoire de France revisitée, Éditions de l’Atelier, 2008, p. 56-57
- ↑ Thierry Bianquis, Pierre Guichard et Mathieu Tillier, « Les débuts du monde musulman, VIIe ‑ Xe siècle. De Muhammad aux dynasties autonomes », éd. P.U.F./Nouvelle Clio, 2012, p.108
- ↑ Larousse [archive]
- ↑ (fr) Jacques Barrat, Coline Ferro et Charlotte Wang, Géopolitique de l’Ouzbékistan, éd. L’Harmattan, Paris, 2011, p. 44 [archive]
- ↑ a et b The Future of the Global Muslim Population [archive]
- ↑ univ-lyon2.fr [archive]
Articles connexes
- Histoire de l’expansion de l’islam
- dans la péninsule arabique
- en Occident :
- en Orient :
- Tunisie à l’époque médiévale – Histoire de l’Égypte, période islamique – Guerres entre Arabes et Empire byzantin
Sources et bibliographie
- Ferdowsî, Shâh Nâmeh [détail des éditions], 1000
- Pascal Buresi, Géo-histoire de l’islam, Paris, Belin, Sup-Histoire, 2005, 355 p.
- « Chrétiens et musulmans, le premier face-à-face VIIe-VIIIe siècle », dans Le Monde de la Bible, no 154, novembre 2003.
- Louis Chagnon, La conquête musulmane de l’Égypte (639-646), Economica, 2008 (ISBN 978-2717855937)
- Alfred Schlicht, Die Araber und Europa, Stuttgart 2008
Liens externes
- (fr) Les particularités de l’islam au Maghreb par Paul Balta, Ancien directeur du Centre d’études de l’Orient contemporain à l’université de Paris III-Sorbonne Nouvelle.
- (fr) Les particularités de l’islam marocain par Bernard Lugan, Maître de conférence à l’université de Lyon III.
- (fr) Textes sur l’islam, la conquête arabe et la société musulmane
- (fr) La conquête musulmane de l’Occident par Philippe Conrad, Historien. Directeur de séminaire au Collège Interarmées de Défense.
Les pays musulmans asiatiques : Différents chemins vers le progrès
«Quand les rois pénètrent dans une cité, ils la pervertissent et font, des nobles qui l’habitent, des misérables. C’est ainsi qu’ils agissent»
Le Coran, Sourate 27, Les Fourmis, Verset 34,
Le XXe siècle, disait Jean-François Liotard, a vu la disparation des grands récits de légitimité à l’instar du communisme, du socialisme, voire du «socialisme de la mamelle spécifique» à la gabegie algérienne. Le XXe siècle est, par excellence, celui de la jouissance, l’homme prométhéen entend tirer profit de tout. Dany Robert Dufour a justement touché du doigt cette perversion du capitalisme à la fois perverse et puritaine. Nous l’ écoutons: «L’objectif du philosophe est assez simple. Il entend démontrer comment la libération des passions – autrement dit le triomphe absolu de l’égoïsme, l’impératif de jouissance, le besoin de domination – a transformé toutes les économies où interagissent les hommes: l’économie marchande, l’économie politique, l’économie esthétique, voire symbolique. Le libéralisme selon Dufour, possèderait donc au moins deux faces: une face puritaine, représentée par Adam Smith, et une face perverse, représentée par le divin Sade. Il serait l’accoucheur d’un monde où les individus obéissent avant tout à ce commandement suprême: jouis!» (1)
Ce monde de la «guerre de tous contre tous à pour fondement», l’égoïsme: «(…) Le principe d’égoïsme absolu qui est révélé par Sade écrit le philosophe Dany Robert Dufour, c’est celui qui est en jeu dans la crise. Et c’est le principe, cette fois, de la défense à tous crins de l’intérêt personnel à tel point que cela s’est nommé la cupidité. Donc, c’est une forme de l’égoïsme absolu que cette cupidité et ce n’est pas moi qui le dit au fond, quand on réfléchit un instant, c’est l’économiste en chef de tout le tournant libéral, celui qui a été interrogé par la commission fédérale, que l’on appelle le Maestro, qui a été le président de la Réserve fédérale, quand on lui demandait ce qu’il pensait de la crise, il disait: «Je pensais que la cupidité – c’est Alain Greenspan, bien, vous l’avez deviné – des banquiers était la meilleure garantie qui soit pour chacun et je m’aperçois que je me suis trompé.» C’est ce principe de la cupidité, d’égoïsme absolu, de la défense à tous crins de l’intérêt personnel, de la jouissance absolue dans tous les domaines où cela peut se manifester, dans les trois libidos que j’ai repris dans la philosophie classique…» (1)
Au XXIe siècle, pour pouvoir mener à bien cette «jouissance multiforme» il faut faire disparaitre les autres. Après la disparation du communisme, l’Islam est (re)devenu le nouveau Satan de rechange. De ce fait, sa diabolisation a précipité dans la tourmente les pays musulmans principalement arabes. Pourquoi? Est-ce que les peuples arabes ne sont pas dignes? Est-ce que ce sont des sous-hommes. Nous allons montrer a contrario que ce n’est pas l’Islam qui est en cause, c’est l’Islam arabe du fait des dirigeants dont la légitimé est tout sauf être légitime du fait qu’ils ont jailli du néant. A l’inverse, l’Islam asiatique ne semble pas concerné par les convulsions. Les peuples musulmans d’Asie avancent dans le domaine économique, scientifique et culturel sans que l’Islam ne soit un frein; au contraire, c’est un puissant stimulant. Nous citerons trois pays, l’Indonésie, la Malaisie et l’Iran dont la croissance est permanente.
L’Indonésie: le plus grand pays musulman
L’Indonésie est un pays musulman à 85% avec 240 millions d’habitants, 19.000 îles dont 6000 habitées; 6000 langues locales. C’est une République avec un régime présidentiel.. La liberté de la presse dans le pays s’est considérablement améliorée avec la démocratisation du pays. Des centaines de nouveaux magazines, journaux et tabloïds sont apparus. Il existe également 10 chaînes de télévision nationales qui concurrencent la chaîne nationale. Dans un esprit de tolérance dont devraient s’inspirer les Européens,. Les cours de religion (agama) sont obligatoires dès l’école primaire. Ils correspondent à la religion de chacun, les Musulmans étudiant par exemple l’Islam et la langue arabe. La plupart des Indonésiens parlent l’une des langues parmi plusieurs des centaines de langues locales (bahasa daerah) existantes, souvent comme langue maternelle. Les jours fériés en Indonésie, en dehors de la fête de l’Indépendance, reflètent la diversité religieuse et culturelle du pays et le respect des coutumes de celle-ci, indépendamment de la taille de la population concernée. Dans un esprit réel de tolérance pour un pays à 85% musulman, il existe des fêtes chrétiennes, chinoises hindouistes.
Dans les années 1970, les exportations étaient à 90% à partir des revenus des hydrocarbures. Trente ans plus tard, elles ne sont plus que de 14%.
L’Indonésie exporte son savoir et son savoir-faire. A titre d’exemple, l’Algérie a fait le chemin inverse. Dans les années 1970, les hydrocarbures représentaient 60% de nos exportations, actuellement ils représentent 98%. L’Indonésie exporte surtout des produits manufacturés pour 141 milliards de dollars (2008), des appareils électroménagers, des produits chimiques. Elle fabrique ses armes… elle s’est retirée de l’Opep, sa production pétrolière sur le déclin lui sert à son développement. Le pays est d’ailleurs devenu importateur net de pétrole en 2005. La part des produits manufacturés dans les recettes d’exportation de l’Indonésie bondit de 18% en 1986 à 52% en 1994. Inversement, le pétrole, qui en 1980 représentait 80% des exportations, ne représente plus que 15% en 1998. Entre 1999 et 2003, la croissance annuelle moyenne du PIB est de 3,3%.
L’Indonésie semble avoir renoué avec une certaine croissance, mais n’a pas encore retrouvé les taux des années 1990. Son PIB était en 2008 de 932,1 milliards de dollars (et la croissance du PIB est de 6,1% depuis plusieurs années malgré la crise de 1998 qu’elle a surmontée). En 2005, la balance commerciale de l’Indonésie était excédentaire avec 83,64 milliards de dollars américains à l’export. Le tourisme est une activité économique importante pour l’Indonésie avec 7,6 milliards de dollars de recettes en 2010. Le plus gros contributeur au tourisme indonésien est en fait le tourisme intérieur. Voilà donc un pays musulman tolérant qui avance et qui permet sans nul doute à son peuple de s’épanouir. C’est la quatrième démocratie au monde. (2)
La Malaisie: un pays industrialisé
Au cours des dernières décennies, la Malaisie a joui d’un développement économique et social exceptionnel et a enregistré l’un des taux de croissance les plus élevés d’Asie. La population malaisienne est jeune et en expansion (elle a doublé entre 1970 et 2000). La religion d’État est l’Islam du courant sunnite et de l’école chaféite, observé principalement par la majorité malaise. La Malaisie est un pays volontariste dans sa politique de développement économique. C’est l’une des économies les plus ouvertes du monde et les plus dynamiques (croissance de 7,2% en 2010). (3)
Le parti au pouvoir en Malaisie depuis l’indépendance en 1957 a remporté les législatives, dimanche 5 mai, selon des résultats officiels publiés par la commission électorale. Le leader de l’opposition, durant la campagne, le parti de M.Razak, avait brandi le spectre du chaos en cas de victoire de l’opposition, tout en revendiquant la responsabilité du formidable boom économique du ´´tigre´´ malaisien, une nation musulmane de 28 millions d’habitants passée en 25 ans du stade de pays en développement à celui de pays développé. Le Premier ministre sortant a appelé l’opposition à ´´accepter le résultat´´ des élections ´´dans l’intérêt national´´.
lsa Lafaye de Micheaux nous résume les prodiges de ce pays: «Pays pauvre jusqu’à son indépendance en 1957, la Malaisie figure en ce début de XXIe siècle à mi-chemin sur l’échelle des revenus entre les nouveaux pays industriels d’Asie orientale et Singapour. Tigre? Miracle asiatique? Nouveau pays industrialisé? Pays émergent, l’auteure distingue trois parties: «La première partie décrit la mise en place, après les sanglantes émeutes raciales de 1969, de la New Economic Policy (NEP) en 1970 qui s’assigne deux objectifs: restructurer la société et éradiquer la pauvreté. Durant deux décennies, ce programme va permettre le quadruplement du PIB et la multiplication par six des exportations. La deuxième partie débute à l’aube des années 1990,. Si le principe de la planification est maintenu, une dose de libéralisation est introduite. La croissance malaisienne se poursuit à un rythme soutenu jusqu’aux crises qui vont secouer le pays à partir de 1997. La résilience de la Malaisie lui a permis, après la période qualifiée de rétablissement (2002-2005), de retrouver une croissance robuste, faisant d’elle «non seulement un pays émergent, mais un tigre asiatique de premier ordre dans la région la plus dynamique du monde». La troisième partie éclaire sur les spécificités du «modèle malaisien» que les seules analyses économiques ne suffisent pas à caractériser. Le rôle de l’État et l’insertion dans la division internationale du travail en constituent les deux axes majeurs. «Ainsi sont liées dans une dialectique inédite la force des logiques internes – exprimées par des choix de politique nationale, voire nationaliste – et les contraintes extérieures associées à l’extraversion économique du pays.» (4)
L’Iran: une vieille civilisation, une nation d’avenir
Voilà un pays fort de près de 80 millions de musulmans chiites, qui a fait de son développement une priorité quels que soient les gouvernants. Ces huit dernières années, l’Iran a volé de succès en succès technologique. On se souvient de son obstination à traiter son uranium, diabolisé malgré des centaines d’inspection de l’Aiea. Elle a réussi à enrichir l’uranium en construisant des milliers de centrifugeuses. On se souvient du satellite iranien Omid (espoir) lancé le 5 février 2009, l’Iran rentrait dans le club fermé des nations spatiales. Malgré tous les empêchements de l’Occident, notamment une attaque informatique de grande ampleur, selon le site Mardomak. Pour rappel, il y a deux ans, l’Iran avait déjà fait face au virus Stuxnet, qui avait visé ses installations nucléaires. Selon le Guardian, Flame est bien plus complexe que Stuxnet et est un logiciel d’espionnage incroyablement.
Le secret? «Le taux d’alphabétisation était de moins de 50% (avant la Révolution islamique) tandis que grâce à la révolution, il est maintenant de plus de 86%.» De nos jours, l’Iran est une puissance technologique de loin plus performante que les autres pays musulmans. En 2003, les responsables du département d’«Electronical Engineering» de l’Université de Stanford, constatent que les meilleurs étudiants aux difficiles épreuves d’admission à leur cycle Ph.D. proviennent d’un même pays et d’un même établissement: la «Sharif University of Science and Technology» en Iran. Sharif dispense, selon de nombreux spécialistes, l’un des meilleurs programmes «undergraduate» (niveau licence) du monde en electronical engineering en compétition avec le MIT, Caltech, Stanford, du fait d’un excellent corps enseignant avec une priorité donnée aux sciences dans les programmes scientifiques des lycées. Un succès certes, surprenant, mais qui -c’est certain- ne doit rien au hasard. Enfin, le rapport du FMI de 2011- malgré l’embargo occidental, fait un constat de bonne gouvernance en Iran. On mesure sans peine ce lourd aveu d’un pays qui n’a jamais cessé d’être diabolisé. Ce qui est à retenir de la lecture du rapport du FMI c’est le «constat» de la remarquable réussite, à l’étonnement des experts eux-mêmes, portant sur la profonde rénovation en cours du système économique de l’Iran.
En août 2011, l’Iran a créé et a mis en orbite la maquette de son premier satellite sans assistance russe, a déclaré, à Moscou, un responsable de l’industrie spatiale russe. Un scoop délibérément ignoré: l’Iran annonce le lancement d’un ´´Google Earth islamique´´. L’Iran a annoncé la création d’un ´´Google Earth islamique´´, qui proposera des cartes en 3D conformes à la vision du monde selon Téhéran (…) Mohammad Hassan Nami, le ministre iranien de la Communication, a déclaré que la version islamique de Google Earth, baptisée Basir (c’est-à-dire ´´spectateur´´), ´´orienterait les peuples du monde vers la réalité´´. (5)
Dans la guerre de l’ombre contre Washington, la République islamique se sent désormais en position de force. Le point de vue d’un spécialiste anglo-iranien. Le 18 décembre dernier, les autorités iraniennes présentaient Amir Hekmati à la télévision d’Etat. L’arrestation de cet homme, soupçonné de travailler pour la CIA, est un succès de plus à l’actif des services de renseignements de Téhéran. Ce succès du contre-espionnage s’ajoute à la capture d’un drone américain RQ-170 Sentinel ultrasecret le 4 décembre. L’Iran affirme que ses unités de guerre électronique sont parvenues à prendre le contrôle de l’appareil et l’ont contraint à se poser. Le fait que le ministère iranien parvienne systématiquement à trouver la parade aux méthodes toujours innovantes de la CIA prouve que ses capacités en matière de contre-espionnage ne cessent de s’améliorer. La capture du RQ-170 Sentinel vient encore compliquer la tâche de la CIA en confortant l’image de l’Iran comme acteur incontournable du contre-espionnage et de la guerre électronique et informatique.» (6)
La Turquie un pays musulman laïc
C’est là encore à l’instar de l’Empire perse de Darius ( actuel Iran) un autre empire qui a duré plus de sept siècles avant que les accords de Sykes Picot ne le démantèlent avant même la fin de la première guerre mondiale. Ce fut alors la fin du califat en 1924 et Mustafa Kémal institua une République où la religion fut séparée du pouvoir.. On ne le répétera jamais assez, mais en Turquie, les femmes votèrent dès 1930 bien en avant que le général de Gaulle « n’octroie » ce privilège aux françaises après la seconde guerre mondiale. L’actuel gouvernement de teinte islamique – l’équivalent des démocrates chrétiens en Allemagne..- respecte la constitution et mène lui aussi une Turquie forte de 80 millions avec un taux de croissance supérieur à 5% au moment où les autres pays d’Europe qui lui ferme la porte à l’intégration européenne sont en récession..
Curieusement les autres pays musulmans , arabes, connaissent à des degrés divers des tourments Les pays arabes non encore « normalisés » se tiennent le ventre et attendent patiemment leurs printemps . Ils ont acquis la certitude qu’ils ne sont plus maîtres de leur sous-sol et que le Nouvel ordre mondial permettra la répartition mondiale des ressources uniquement à l’avantage et entre les seigneurs de la science et de la technologie. Les exemples arabes sont ceux des pays rétrogrades qui bâillonnent les espérances de leurs peuples On s’étonne que des musulmans soient capables d’orbiter des satellites? Inacceptable! Inimaginable, dirait-on en Occident et même chez les défaitistes qui sont légion en terre d’Islam puisque leur religion est incompatible avec la science!
Les pays décrits qui, a bien des égards, peuvent servir d’exemple, tout n’est pas rose, loin s’en faut, les mêmes maux de corruption, de népotisme, gangrènent la société comme dans toute société humaine. Le fait est là, l’Islam ne semble pas freiner la marche vers le progrès au contraire, c’est un garde fou contre les excès du néolibéralisme notamment avec la moralisation de l’argent avec les banques islamiques et leur philosophie qui interdit l’usure
Ce sont des pays musulmans (sunnites et chiites) qui avancent et qui misent sur leur intelligence. Ils ne singent pas l’Occident- appartenant à des civilisations prestigieuses- ils, avancent avec leur propre cinétique sans que l’Islam ne soit pour eux un horizon indépassable, au contraire ils y puisent leurs valeurs.
Il est donc mal venu, de notre point de vue, de diaboliser une religion dont l’Occident et ses médias mains-stram, ne s’évertuent à n’en diffuser, en boucle, que les extrêmes. Ces extrêmes- à titre d’exemple, les fondamentalistes juifs et chrétiens nous les retrouvons d’ailleurs dans toutes les religions, mais seul l’Islam fait l’objet d’un « traitement spécial » . On amalgame tout la religion avec la gabegie de certains dirigeants arabes notamment du Golfe, qui font de l’Islam un fond de commerce pour asseoir leur pouvoir , tout ceci pour le plus grand bien du « choc de civilisations » que des idéologues comme Samuel Huntington et Bernard Lewis avaient théorisé. Ce qui a permit la mise en œuvre par les idéologues qui ne veulent pas de l’Islam, « ce tiers exclus de la révolution abrahamique », idéologie qui a pris son essor dans les années soixante dix du siècle dernier avec ce que l’on appelle le judéo-christianisme..
Ce qu’ont fait les hommes des religions est une autre histoire. Il est à espérer que l’on rende justice, à cette espérance de centaines de millions d’humains. Puissent aussi, les dirigeants arabes musulmans passer la main autrement que par Darwin ou l’émeute, et permettre l’alternance. Nous aurons alors, un islam apaisé, un ressourcement de chacun en solitaire, avec des dirigeants fascinés par l’avenir dans cette marche forcée vers le savoir et tourner le dos à la fatalité qui a fait le malheur de leur peuple. (7)
Prof. Chems Eddine Chitour
Ecole Polytechnique enp-edu.dz
1. http://www.fabriquedesens.net/La-fabrique-de-l-humain-Naissance
2. L’Indonésie, information tirée de l’encyclopédie Wikipédia
3. La Malaisie: la coalition au pouvoir remporte les législatives. Le Monde. 05.05.2013
4 l sa Lafaye de Micheaux: La Malaisie, un modèle de développement souverain Ed. ENS 2012
6. http://www.courrierinternational.com/article/2012/01/04/une-serie-de-succes-regonfle-teheran
7. C.E. Chitour : http://www.geostrategie.com/4169/le-developpement-technologique-de-l%E2%80%99iran-un-resistant-contre-le-nouvel-ordre-mondial.
http://muzulmans.fr/articles/decrypter-lactualite/les-musulmans-dasie-parmi-les-plus-pratiquants
Les musulmans d’Asie parmi les plus pratiquants
L’idée reçue voudrait que l’Islam soit la religion des arabes. Pourtant, Allah, exalté soit-Il, dans le Coran ne fait aucune mention de cela, au contraire, la seule distinction qu’il peut y avoir entre musulmans, c’est la piété: « Ô hommes ! Nous vous avons créés d’un mâle et d’une femelle, et Nous avons fait de vous des nations et des tribus, pour que vous vous connaissiez. Le plus honorable d’entre vous auprès d’Allah, c’est le plus pieux » Sourate 49, verset 13.
Il y aurait 1,6 milliards de musulmans à travers le monde, dont à peu près 930 millions en Asie. D’après une étude réalisée dans les pays d’Asie du Sud-Est, les musulmans asiatiques seraient parmi les plus pratiquants.
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Première religion en Asie du Sud-Est
L’Islam est la deuxième religion en Thaïlande, première religion en Malaisie et en Indonésie ; minoritaire dans de nombreux pays asiatiques comme la Birmanie, Chine ou encore le Cambodge, nous oublions pourtant souvent que c’est dans cette partie du globe que nous trouvons une forte Communauté de Mohammed, prière et salut sur lui.
Un centre d’études américain, qui, à travers une quarantaine de pays, voudrait réaliser une photographie du monde musulman dans « son unité et sa diversité » s’est intéressé à la pratique d’une poignée de musulmans à travers les trois pays d’Asie du Sud-Est : la Thaïlande, la Malaisie et l’Indonésie.
Cette enquête a été réalisée auprès de 5 000 musulmans, et montre que 93% des musulmans Malaisiens et Thaïlandais pratiqueraient la zakat (l’aumône, troisième pilier de l’Islam), en Indonésie ils seraient 98%, alors que chez la plupart des musulmans du Moyen-Orient ou d’Afrique, le taux ne dépasserait pas 80%. Les chercheurs notent que: « L’aumône annuelle, qui par tradition doit en principe équivaloir à 2,5% de la fortune totale d’une personne, est presque autant observée que le jeûne durant le Ramadan. »
En effet, 100% des musulmans Thaïlandais pratiqueraient le jeûne du mois de Ramadan, ainsi que 99% des musulmans Malaisiens et Indonésiens. Pour comparaison, 72% des Malaisiens disent fréquenter au moins une fois par semaine la mosquée, contre 61% en Egypte.
En revanche, les musulmans d’Asie du Sud-Est ne sont que 6% à s’être rendus à La Mecque, sans doute ralentis par les listes d’attente pour s’y rendre, ils étaient 1,5 millions d’Indonésiens en attente en 2011…
Cette étude ne doit pas être perçue comme une mise en compétition entre musulmans, elle est au contraire l’occasion de nous rappeller la beauté de la diversité qui fait notre religion… Allah, exalté soit-Il, a dit: « Vous êtes la meilleure Communauté qu’on ait fait surgir pour les hommes vous ordonnez le convenable, interdisez le blâmable et croyez en Allah » Sourate 3, verset 110.