Attentat psychiatrique d’Andreas Lubitz : des psychiatres toujours dans le déni 31 mars
Quoique l’enquête sur le crash de Barcelonnette de la semaine dernière se poursuive dans d’autres directions que celle d’un acte délibéré du copilote Andreas Lubitz, il paraît d’ores et déjà acquis qu’il se soit volontairement enfermé dans le cockpit de l’avion, dont il a dû tout à fait sciemment bloquer l’accès au commandant de bord lors de son retour après une absence de quelques minutes.
Cependant, tandis que par ailleurs sont quotidiennement révélés par les médias de nouveaux éléments confortant la thèse d’un suicide monstrueusement égoïste ou totalement fou, des psychiatres curieusement toujours français continuent à soutenir des « théories » toutes plus invraisemblables les unes que les autres.
Après le suicide « altruiste », la crise de somnambulisme…
Crash A320 : un pilote néerlandais avait prophétisé le drame
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- Par lefigaro.fr
- Mis à jour le 30/03/2015 à 14:19
- Publié le 29/03/2015 à 20:18
Il y a deux mois, ce pilote avait expliqué, dans une publication professionnelle, le danger des cockpits ultra-sécurisé: «J’espère qu’après une pause pipi, je ne me retrouverai jamais devant une porte de cockpit verrouillée.»
Le déroulé du crash de l’A320 de Germanwings avait été imaginé il y a deux mois par un pilote néerlandais. Ce dernier avait décrit dans la publication professionnelle Piloot en Vliegtuig son scepticisme face aux cockpits ultrasécurisés imposés dans toutes les compagnies aériennes depuis le 11-Septembre. Certes, ces systèmes empêchent d’éventuels terroristes d’accéder aux commandes, mais le danger ne serait-il pas déjà présent dans la cabine de pilotage? «Grâce aux portes blindées extra-sécurisées, il n’est plus difficile pour un pilote d’empêcher à son collègue l’accès au cockpit», écrivait le commandant Jan Cocheret, qui travaille pour la compagnie Emirates. «Il suffit d’attendre qu’il aille satisfaire un besoin naturel pour ne plus jamais ouvrir la porte.»
Le texte prophétique a été repéré ce week-end par le site néerlandais AD, puis traduit en français par le site belge 7/7. «Je me demande régulièrement qui est à mes côtés dans le cockpit», poursuit le pilote. «Comment être sûr que je puisse lui faire confiance? Peut-être vient-il de se passer quelque chose de terrible dans sa vie qu’il est incapable de surmonter. J’espère qu’après une pause pipi, je ne me retrouverai jamais devant une porte de cockpit verrouillée.»
«Rien d’autre à faire que d’aller s’asseoir avec les passagers»
Les nouvelles normes édictées après le 11-Septembre empêchent toute entrée forcée dans un cockpit: ce dernier ne peut s’ouvrir que de l’intérieur de la cabine de pilotage. Il existe un code secret pour déverrouiller le cockpit depuis l’extérieur – par exemple, si le pilote est évanoui -, mais sa composition s’accompagne d’une alerte. Le pilote dispose alors de quelques secondes pour verrouiller définitivement la porte, grâce à un simple bouton. «Il n’y a alors rien d’autre à faire que d’aller s’asseoir avec les passagers et attendre de voir ce qu’il adviendra», explique Jan Cocheret.
«Ce scénario effroyable est malheureusement devenu réalité», a commenté le pilote sur sa page Facebook quelques jours après le drame. De nombreuses compagnies imposent depuis le crash de l’A320 la présence permanente de deux membres de l’équipage dans le cockpit, afin d’éviter qu’une telle tragédie se répète à nouveau.
Crash de l’A320 : «Ouvre cette foutue porte!», a supplié le pilote en hurlant
«Ouvre cette foutue porte!», a hurlé quelques minutes avant la catastrophe le commandant de l’Airbus A320 de Germanwings à son copilote qui précipitait l’appareil vers le sol et le crash qui a fait mardi 150 victimes.
Des dernières minutes effroyables pour le pilote et les passagers de l’Airbus A 320 de Germanwings. Piégé à l’extérieur du cockpit de l’avion, le commandant de bord a hurlé «Ouvre cette foutue porte!» à Andreas Lubitz, son copilote, qui précipitait froidement l’appareil vers le sol.
Des instants terrifiants pour le pilote et les passagers qui criaient, paniqués, quelques minutes avant la catastrophe. Ces nouvelles révélations, issues de la boîte noire qui enregistrait les sons à l’intérieur du cockpit, ont été dévoilées par l’édition dominicale du quotidien allemand Bild.
Le procureur de la République de Marseille avait expliqué jeudi que cet enregistrement montrait que le copilote, Andreas Lubitz, avait verrouillé la porte du cockpit après la sortie momentanée du commandant de bord, avant de déclencher la descente de l’avion vers le sol. Mais il n’avait pas détaillé la teneur des échanges entre les deux hommes.
Le pilote tente d’ouvrir la porte à la hache
Selon Bild, les 20 premières minutes du vol sont l’occasion d’échanges banals entre le pilote, Patrick S., et Andreas Lubitz. Il explique notamment à ce dernier qu’il n’a pas eu le temps d’aller aux toilettes au départ, à Barcelone. A 10h27, le pilote demande à Andreas Lubitz de préparer l’atterrissage à Düsseldorf (ouest de l’Allemagne). Ce dernier prononce quelques mots: «J’espère», «On verra». Le pilote sort pour aller aux toilettes, l’appareil commence à descendre. Quelques minutes plus tard, on entend un «claquement fort», comme si quelqu’un essayait de rentrer dans le cockpit, écrit Bild. Puis la voix du pilote: «Pour l’amour de Dieu, ouvre la porte.» En arrière-fond, les passagers commencent à crier, note le journal. Le pilote essaie manifestement d’ouvrir la porte à la hache. Puis crie: «Ouvre cette foutue porte !»
Vers 10h40, l’Airbus touche une montagne, on entend les cris des passagers. Ce sont les derniers bruits sur l’enregistrement, écrit Bild. Aussitôt après, l’appareil percute de plein fouet un versant à 700 km/h et est instantanément pulvérisé avec ses 150 occupants.
La compagne d’Andreas Lubitz serait enceinte
Bild affirme aussi que la compagne du copilote, avec laquelle il vivait près de Düsseldorf, serait enceinte de lui : enseignante d’anglais et de mathématiques, déjà entendue par la police, elle aurait partagée cette nouvelle avec ses élèves, croit savoir le journal populaire, qui ne cite pas de sources.
Samedi, le journal allemand avait publié une interview d’une hôtesse de l’air présentée comme une ancienne petite amie de Lubitz, qui renforçait la piste selon laquelle le jeune copilote souffrait de troubles psychiatriques. La jeune femme affirme que lorsqu’elle a appris la catastrophe, une phrase du copilote lui est «revenue en mémoire: -Un jour, je vais faire quelque chose qui va changer tout le système, et tout le monde connaîtra mon nom et s’en souviendra-». Si Andreas Lubitz «a fait ça», «c’est parce qu’il a compris qu’à cause de ses problèmes de santé, son grand rêve d’un emploi à la Lufthansa, comme commandant de bord et pilote de long courrier était pratiquement impossible», selon elle.
De graves troubles psychiatriques
Un autre journal allemand, Welt am Sonntag, a affirmé que les enquêteurs ont découvert au domicile de Lubitz «de très nombreux médicaments» destinés à soigner des «maladies psychiques». Le jeune homme, «gravement dépressif», aurait souffert d’un stress important et avait été pris en charge par «plusieurs neurologues et psychiatres».
VIDEO. Crash A320 : le copilote a caché qu’il était en arrêt maladie
Vendredi, le parquet de Düsseldorf avait indiqué que des attestations d’arrêt maladie avaient été retrouvées déchirées chez Andreas Lubitz. Aucune lettre d’adieu dévoilant un acte prémédité à l’origine de la catastrophe n’a été retrouvée. Selon Bild et le New York Times, le jeune homme souffrait en outre de gros problèmes de vue susceptibles de remettre en cause son aptitude à piloter. Dimanche, Bild rapporte également qu’Andreas Lubitz aurait souffert d’un décollement de la rétine, une affection oculaire guérissable mais qui, si elle n’est pas prise à temps, peut définitivement empêcher un pilote de voler.
Le général de gendarmerie Jean-Pierre Michel, présent samedi à Düsseldorf parmi une délégation française de trois personnes venue collaborer avec les enquêteurs allemands, a confirmé que la «personnalité» d’Andreas Lubitz était «une piste sérieuse» et l’acte volontaire le scénario privilégié, tout en soulignant que les autres pistes, faute involontaire ou défaillance technique de l’appareil, n’étaient toujours pas exclues.
VIDEO. Crash A320: la personnalité du copilote, une «piste sérieuse»
Les rotations d’hélicoptères entre l’aérodrome de Seyne-les-Alpes (Alpes-de-Haute-Provence) et le site du crash, distant d’une dizaine de kilomètres, ont repris vers 9 h 30, ce dimanche, pour la 6ème journée consécutive de recherches. Pour les enquêteurs, il s’agit avant tout de retrouver la deuxième boîte noire, «la priorité depuis le début», insiste le capitaine Yves Naffrechoux, du Peleton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) des Alpes-de-Haute-Provence, et d’identifier au plus vite les corps évacués de la montagne, notamment grâce à des prélèvements effectués sur les familles jeudi après-midi.Le terrain sur lequel évoluent les enquêteurs est très accidenté et nécessite l’encadrement permanent de militaires spécialisés dans le milieu montagnard: «on est sur une zone montagneuse, escarpée, difficile d’accès», confirme l’adjudant-chef Stéphane Laout, du PGHM de Grenoble. Les militaires doivent ainsi encadrer «des techniciens d’identification criminelle qui sont là pour faire des relevés» et des enquêteurs, précise-t-il, «des gens qu’il faut encorder» et «accompagner sur un terrain qu’ils ne maîtrisent pas du tout». Une cinquantaine de personnes environ travaillent sur le site du crash et à peu près 400 sont mobilisées au total, selon la préfecture, pour effectuer un travail parfois éprouvant.
VIDEO. Crash A320 : le père d’Andreas Lubitz «effondré»
VIDEO. Recueillement au Vernet en hommage aux victimes
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VIDEO. Crash A320 : la surveillance des pilotes en question
VIDEO. Crash A320: «Nous n’avons pas retrouvé un seul corps intact»
EXCLUSIF – Crash de l’A320 : Andreas Lubitz fréquentait les aéroclubs de la région depuis ses 9 ans
- Créé : 27-03-2015 20:51
INFO METRONEWS – Un nouvel élément vient éclairer d’une manière un peu plus dramatique l’acte insensé d’Andreas Lubitz, copilote de l’A320 qui s’est crashé mardi 24 mars au Vernet. Il connaissait les lieux du drame depuis l’âge de 9 ans.
Nouveau détail troublant qui vient s’ajouter dans la compréhension du geste d’Andreas Lubitz, copilote de l’A320 qui aurait volontairement provoqué le crash, mardi 24 mars, de l’avion de la compagnie Germanwings dans les Alpes de Haute-Provence, engendrant la mort de 150 personnes.
EN SAVOIR +
>> Suivez les dernières informations en direct sur le crash de l’A320
>> Andreas Lubitz, sa dépression et le déni de Lufthansa
Sisteron, puis la Seyne-les-Alpes
En effet, un ami des parents du copilote de 28 ans a confié à metronews que ce dernier avait fréquenté, alors âgé de 9 ans, entre 1996 et 2003, l’aéroclub de Sisteron, situé à 69 km en voiture du Vernet, au coeur du Massif de l’Evêché. Avec ses parents, il logeait au camping attenant à l’aéroclub et était décrit comme « un garçon normal » par ceux qui l’ont fréquenté. Après quoi, il a alors rejoint le club de Seyne-les-Alpes, toujours en compagnie de ses parents.
La région comprend quantité de clubs de vol à voile, où nombre de touristes allemands, particulièrement attachés à ce sport, vont et viennent dès le mois de mars.
« On a l’impression qu’il a modifié sa trajectoire pour venir ici »
Les deux aéroclubs de Sisteron et Montabaur étant jumelés, « ses parents venaient y faire du planeur, confie Francis Keser, designer sur planeur à l’aéroclub de Sisteron. Il connaissait bien les lieux » De quoi penser qu’il aurait pu se crasher intentionnellement sur place ? « On ne pourra jamais comprendre une telle folie », reprend le designer, qui concède : « Ça commence à faire beaucoup de coïncidences. S’il est venu au club de Seyne, c’est troublant. Il y a probablement une relation. »
Jean-Pierre Revolat, instructeur de l’aéroclub, est plus catégorique : « C’est mon opinion, je ne peux pas le garantir, mais on a l’impression qu’il a modifié sa trajectoire pour venir ici. » De quoi donner plus d’épaisseur à la thèse de la préméditation qui hante les esprits depuis les révélations de ce jeudi matin.
EN SAVOIR +
>> L’incroyable scénario : seul dans le cockpit, le copilote a fait s’écraser l’appareil
>> Les précédents cas de suicide du pilote avec l’avion
A320 : Andreas Lubitz venait d’être quitté par sa compagne enceinte qui jugeait son comportement trop « erratique »
Les détails autour de la vie du copilote montrent un homme impulsif, capable de s’acheter deux voitures de sport sur un coup de tête ou complètement obsessionnel lorsqu’il s’agissait de commander une pizza.
Nouvelles révélations
Publié le 30 Mars 2015
Lorsqu’il a précipité l’avion de Germawings au milieu des Alpes, Andreas Lubitz venait d’apprendre, depuis à peine deux semaines, qu’il allait avoir un bébé. Mais cette bonne nouvelle en cachait une mauvaise : sa compagne, qui partageait sa vie depuis 7 ans, venait de le quitter de peur pour sa sécurité et jugeant le comportement du jeune homme trop « erratique. »
Leur relation était aussi inégale. Dans la presse allemande, une de ses connaissances raconte : « il a essayé de lui ordonner ce qu’elle devait porter, les hommes avec qui elle devait parler et même la longueur de ses jupes. » Peu à peu, cette professeure de 26 ans a perdu patience.
Au moment du suicide du pilote, elle cherchait un autre endroit pour vivre.
Son caractère imprévisible se vérifiait tous les jours. Quelques semaines avant le crash, Andreas Lubitz a dépensé des dizaines de milliers d’euros pour s’acheter deux voitures Audi. La première lui avait été livrée à peine 5 jours avant le drame.
Un vendeur de pizza se souvient aussi de son obsession pour les ingrédients : « Le menu ne l’intéressait pas, il voulait toujours du paprika, du jambon des oignons et brocolis. Toujours dans cet ordre » se souvient l’homme.
Parallèlement à sa relation avec la professeure, Lubitz a entretenu une brève relation, non-officielle, de quelques mois avec une hôtesse de l’air, dont l’interrogatoire à filtré récemment dans la presse. Celle-ci le présente aussi comme un paranoïaque, particulièrement en colère contre son employeur et fataliste face aux peu de chances de réaliser une grande carrière de pilote en raison de ses problèmes psychiatriques.
http://www.guineepresse.info/index.php?id=10,15583,0,0,1,0
Crash du A320 de la Germanwings : un jour après notre article, la copine du pilote Andreas Lubitz confirme notre analyse.
2015-03-28 13:33:57
Dans notre article d’hier (Lire), nous affirmions que les causes du crash de l’avion Airbus A320 de la Germanwings peuvent être la pression actuelle sur les employés. Dans la presse allemande de ce matin, cela semble se confirmer à travers les témoignages de l’ex-copine du copilote Andreas Lubitz qui serait responsable du drame.
Cette fille de 26 ans confirme qu’Andreas Lubitz était une personne très aimable et gentille, mais qu’il se plaignait très souvent de leurs conditions de travail devenues très mauvaises avec des pressions énormes et des salaires insignifiants.
Quelques changements sont déjà intervenus dans le système qui a poussé Andreas Lubitz à la folie. Les compagnies allemandes qui refusaient jusque-là certaines mesures de sécurités jugées couteuses sont désormais obligées de les appliquer. Le coût sera faramineux pour la compagnie allemande marionnette Germanwings et sa maman Lufthansa. En effet, pour un crash provoqué par une panne technique, le maximum que la compagnie doit payer par tête de victime est 150 000 euros, mais si l’accident est volontairement provoqué par le personnel de la compagnie, ce montant n’est qu’un minimum, pas de limite supérieure. Ainsi, cette compagnie risque de payer 1000 fois ce qu’elle aurait dû payer à ses travailleurs pour toute la durée de leur service en se garantissant la loyauté de ces derniers.
Espérons que les entreprises et institutions européennes finiront par considérer les conditions de travail et le salaire juste (équitable) comme également un facteur important de sécurité !
GUINEEPRESSE.INFO
29 mars 2015
Andreas Lubitz : dans trois mois, il pouvait perdre sa licence de vol
Il prenait des médicaments, était suivi par psychiatres et neurologues… Derrière sa façade de gendre idéal, Andreas Lubitz, le copilote de Germanwings était psychiquement fragile. Une maladie qu’il a soigneusement cachée.
Le copilote devenu tueur s’appelait Andreas Lubitz. Mais les autorités allemandes ont, dès le début, écarté l’hypothèse d’un acte terroriste : le casier judiciaire de ce jeune homme de 27 ans, engagé en septembre 2013 comme pilote par Germanwings, est vierge ; et aucun document saisi dans ses appartements ne laisse supposer un quelconque engagement politique. À défaut d’une « faute involontaire ou d’une défaillance technique », que les enquêteurs n’évacuent pas totalement avant de retrouver la deuxième boîte noire, reste la personnalité de l’ex-steward devenu copilote. Qui était véritablement ce jeune homme aux cheveux châtains, au regard clair et au visage poupin?
Un jeune homme « discret, gentil, poli »
Lubitz vivait avec son frère au premier étage de la maison familiale de leurs parents, dans la bourgade de Montabaur, près de Coblence (Rhénanie-Palatinat). Il possédait aussi depuis quelques mois un appartement dans un quartier résidentiel bourgeois au sud de Düsseldorf. Ses voisins le décrivent comme un jeune homme « discret, gentil, poli, amical ». Un sportif qui courait et « prenait soin de son corps, ne fumait pas », confie Heike, une voisine de Lubitz à Düsseldorf.
Lire aussi : Le père d’Andreas Lubitz est « au bord du gouffre »
Selon son profil Facebook, le copilote aimait la musique électro – les DJ David Guetta et Paul Kalkbrenner –, le bowling, les burgers et les blagues potaches. Profil ordinaire d’un jeune homme de 27 ans dont rien n’indiquait qu’il avait l’intention de mettre fin à ses jours. « Encore hier, nous avons parlé de ce que nous ferons ensemble à ton retour », postait l’un de ses amis de Montabaur sur Facebook, le jour du crash. Il y a quelques semaines, Lubitz aurait même, selon le magazine Focus, acheté deux nouvelles Audi, l’une pour lui, l’autre pour son amie, enseignante, avec qui il vivait à Düsseldorf. Et aucune lettre d’adieu n’a été retrouvée.
Depuis son adolescence, Andreas Lubitz rêvait de devenir pilote. Il avait intégré à l’âge de 14 ans le LSC Westerwald, un club de vol à voile de Montabaur. C’est là qu’il a passé son premier brevet de pilote. « Andreas était heureux de son travail à Germanwings, il avait réalisé son rêve », a confié à la télévision allemande Peter Rücker, membre émérite du LSC Westerwald.
« Il se réveillait et criait : ‘Nous tombons’ »
Heureux? Pas si l’on en croit l’hôtesse de l’air de Germanwings, âgée de 26 ans, avec qui il a eu une relation pendant cinq mois l’an dernier. « Il s’énervait contre les conditions de travail, les salaires trop bas, la pression », confie l’ex-petite amie du copilote dans un entretien à Bild, publié samedi. La jeune femme explique s’être séparée d’Andreas Lubitz « parce qu’il devenait de plus en plus clair qu’il avait un problème ». La nuit, en proie à des cauchemars, « il se réveillait et criait : ‘Nous tombons’ ».
Lire aussi : Le commandant de bord de l’A320, « un des meilleurs »
En 2009, Lubitz aurait souffert d’une grave dépression et avait interrompu sa formation de pilote pendant six mois, a révélé vendredi Bild. Il était depuis l’objet d’un suivi « médical particulier et régulier », selon le quotidien, qui cite des documents de l’autorité allemande de supervision du transport aérien. « Andreas Lubitz était à 100% apte à voler », affirmait pourtant vendredi le patron de la Lufthansa, Carsten Spohr, soulignant que le copilote avait passé avec succès tous les tests, y compris psychologiques, au moment de son recrutement.
Vendredi, l’enquête a révélé que le copilote n’aurait pas dû voler le jour du crash. Des attestations d’arrêt maladie ont été retrouvées déchirées dans la poubelle de son appartement. Ils attestent d’une « maladie existante et de traitements médicaux correspondants », a déclaré le procureur de Düsseldorf, Christoph Kumpa. Ces arrêts, qui couvrent la période du 16 au 29 mars, ont selon Die Welt am Sonntag été prescrits par divers « neurologues et psychiatres ». La perquisition menée dans la nuit de jeudi à vendredi aurait aussi permis de mettre la main sur « un grand nombre de médicaments pour le traitement de maladies psychosomatiques », affirme le quotidien allemand. Andreas Lubitz souffrait, semble-t-il, d’un stress important et était gravement dépressif.
Des troubles psychosomatiques
Une clinique de Düsseldorf a également reconnu avoir reçu Andreas Lubitz le 10 mars pour « des diagnostics », se refusant toutefois à parler de « dépression ». Selon plusieurs sources, le copilote souffrait de troubles de la vue importants qui auraient pu l’empêcher de piloter. Ces troubles pourraient être d’origine psychosomatique. « Une baisse, voire une perte de la vue n’aurait pas pu échapper à la médecine du transport aérien, ce sont des données médicales que l’on ne peut pas dissimuler », a déclaré hier soir au JDD le porte-parole de Lufthansa, Wolfgang Weber. « Lors de sa dernière visite médicale annuelle », qui remonterait à l’été 2014, Lubnitz « a été déclaré apte à voler à 100% ». Pourtant Lubnitz, qui se faisait soigner, n’a rien dit.
« La loi allemande oblige tout pilote à se déclarer ‘unfit to fly’ », explique au JDD Markus Wahl, du syndicat de pilotes allemand Vereinigung Cockpit. Or la direction de Germanwings n’a reçu aucun arrêt maladie de la part d’Andreas Lubitz. Et les médecins qui ont signé ces arrêts n’ont pas alerté la compagnie en raison du secret médical. Lubitz a aussi pu ne pas leur mentionner sa profession.
Les parents du copilote, interrogés par les enquêteurs français, son amie, ses proches et ses médecins, diront si Andreas Lubitz était un grand dissimulateur. « Il a fait ça parce qu’il a compris qu’à cause de ses problèmes de santé, son grand rêve d’un emploi à la Lufthansa comme capitaine et comme pilote sur long courrier était pratiquement impossible », a déclaré l’ex-petite amie, Maria W., à Bild. La licence de pilote commercial de Lubitz arrivait à expiration en juin prochain.
Le jeune homme devait, pour la renouveler, réussir les tests médicaux annuels que subissent tous les pilotes. L’hôtesse de l’air a déclaré que lorsqu’elle a entendu parler du crash, une phrase de Lubitz lui est revenue en mémoire : « Un jour, je vais faire quelque chose qui va changer tout le système, et tout le monde connaîtra mon nom et s’en souviendra. » En Allemagne, il est aujourd’hui question de faire subir des tests psychiques réguliers aux pilotes.