L’actualité du NPA est toujours tournée vers l’étranger ou l’international

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Alain Krivine : «Syriza n’est pas transposable en France» (La Dépèche)

International
actualité

Jeudi 12 Février 2015

L'actualité du NPA est toujours tournée vers l'étranger ou l'international dans Attentats
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Jeudi à 20 h 30 salle du Sénéchal, Alain Krivine interviendra aux côtés d’une militante anticapitaliste grecque./Photo DDM, Archives

Article de la Dépèche du Midi. Alain Krivine, le leader historique du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) participera ce jeudi 12 février, à Toulouse, à un meeting de solidarité avec le peuple grec.

En quoi la victoire de Syriza est-elle un événement politique majeur pour le NPA ?

C’est la première fois que la population et le monde du travail enregistrent un succès électoral. C’est positif, mais la bataille va être difficile car l’épreuve de force est engagée entre le peuple grec et les gouvernements de l’Union Européenne. On peut être inquiets face aux compromis que Syriza pourrait être contraint de concéder. Mais pour le moment, les mesures annoncées par Tsipras vont dans le bon sens. En France nous devons continuer à soutenir le peuple grec. C’est ce que nous ferons notamment lors des deux grandes mobilisations européennes des 15 février et 18 mars.

La victoire de Syriza peut-elle faire boule de neige ?

Il faut avoir conscience que la politique d’austérité est une véritable guerre sociale engagée contre les peuples par tous les gouvernements européens. Jusqu’à la victoire de Syriza cette guerre n’avait généré que des défaites du monde du travail et un renforcement quasi général de l’extrême droite nationaliste. La Grèce et l’Espagne avec Podemos constituent les deux exceptions à cette règle parce que ces deux pays ont développé des mobilisations populaires très fortes. Ce qui n’est pas le cas en France. L’expérience Syriza n’y est donc pas transposable pour le moment.

Cette expérience reste fragile ?

Syriza peut échouer pour deux raisons : si Tsipras abandonne la politique pour laquelle il a été élu. Ou si Syriza est écrasé par l’intransigeance de l’Union Européenne qui va tout faire pour casser l’expérience grecque. Car si elle va jusqu’au bout cette expérience est dangereuse pour les gouvernements de l’Union puisqu’elle montre qu’il existe d’autres voies que l’austérité en réponse à la crise.

Quelle est la position du NPA sur une éventuelle sortie de la Grèce de l’Euro ?

Nous ne sommes pas pour une sortie de la Grèce de la zone euro. Mais si elle est virée nous en prendront acte et nous accentuerons notre solidarité avec le peuple grec.

Une union des partis d’extrême gauche en vue d’une victoire électorale est-elle envisagée au NPA ?

C’est effectivement le moment de s’unir, et d’abord au sein même du NPA. Mais nous devons conserver notre indépendance lors des élections. Notamment avec le Front de Gauche qui est trop réformiste et institutionnel à notre goût. L’adversaire c’est le Front national. Et comme le FN bâti sa propagande contre les institutions et les partis au pouvoir, nous ne devons pas lui laisser prise. Le NPA lutte également contre les institutions telles qu’elles existent. Mais contrairement au FN qui développe des thèses libérales, nous donnons un contenu de classe à notre opposition. Notre position doit être claire et audible.


Depuis 1969

En 1969, après la démission du général De Gaulle, Alain Krivine effectuait son service militaire lorsqu’il fut candidat à la présidentielle sous les couleurs de la ligue communiste révolutionnaire (LCR). En 2009, la LCR est devenue NPA et l’image d’Olivier Besancenot a détrôné celle du vieux chef dans un parti qui, depuis que Besancenot a quitté à son tour le devant de la scène, peine à se trouver un leader.

Recueilli par Bernard Davodeau

 

http://www.npa2009.org/actualite/i-simpson-sur-sivens-va-bien-reflechir-la-suite

I. Simpson sur Sivens : «On va bien réfléchir à la suite»

Écologie
actualité

Mardi 24 Février 2015

Article de la Dépêche. Membre du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) de la Haute-Garonne, signataire de l’appel avec ATTAC, Ian Simpson s’explique sur la manifestation de samedi dernier…

24 heures après la manif des anti-Sivens, on a le sentiment que tout n’a pas été maîtrisé…

On peut effectivement dire ça. De notre côté, en déclarant la manifestation, notre volonté était de permettre que celle-ci puisse se dérouler dans de bonnes conditions, de manière sécurisée, afin d’éviter de revivre les événements de novembre, avec leur lot de blessés et d’interpellations.

On n’a pas vu non plus de drapeaux du NPA, ni ceux d’ATTAC, dans le cortège. Pourquoi, vous n’assumez pas ?

Pas du tout, nous assumons pleinement d’avoir appelé à manifester en soutien aux ZADs. Nous étions bien présents à Toulouse avec drapeaux, tracts et mégaphone pour faire entendre notre message. Nous regrettons d’ailleurs de n’avoir pas réussi à élargir la manifestation à un arc de forces plus important, car vu la gravité de la situation sur place, toutes les organisations progressistes auraient dû se retrouver dans la rue samedi.

La préfecture parle toujours de «casseurs» concernant certains des manifestants. Viennent-ils pour cela à Toulouse, ou ce sont les circonstances, la provocation réciproque avec les policiers, copieusement représentés (250), qui peut soudain tout faire basculer ?

Difficile à dire vu que nous ne sommes dans la tête ni des uns ni des autres. Casser des vitrines ne fait pas partie de nos méthodes et nous ne pensons pas que cela fasse avancer la lutte, bien au contraire. Ceci étant dit, nous ne mettons pas sur le même plan des dégâts matériels regrettables d’un côté, et de l’autre, la mort d’un homme et les blessés graves qui l’ont précédée, résultant des violences des forces de l’ordre. Ces événements, l’impunité jusqu’ici des responsables de la mort de Rémi Fraisse, la fuite en avant répressive qui a suivi, tout cela a vraisemblablement joué un rôle dans la situation aujourd’hui.

Pensez-vous qu’il y aura d’autres manifestations ?

Il n’y a pas d’autre manifestation programmée sur ce thème pour l’instant, mais la lutte contre les grands projets inutiles et imposés (GP2I) va évidemment continuer tant que ces projets continueront. On va prendre le temps de faire les bilans et de bien réfléchir à la suite la plus appropriée…

Recueillis par X. Hurtevent

 

http://www.sudradio.fr/Politique/L-interview-politique/Poutou-NPA-denonce-la-grosse-comedie-des-frondeurs-du-PS

Poutou (NPA) dénonce “la grosse comédie des frondeurs” du PS


Par La rédaction
Publié le 04/03/2015  à 11:08

Philippe Poutou, porte-parole du NPA, était l’invité politique de Sud Radio ce mercredi matin.

 

Philippe Poutou © FRED TANNEAU / AFP

© FRED TANNEAU / AFP
Philippe Poutou

Philippe Poutou réagit ce matin à la politique du Gouvernement (loi Macron, etc.) en proposant de réunir la gauche radicale de France. « Une gauche radicale a intérêt à se rassembler, selon lui, des libertaires aux associations, en passant par les milieux syndicalistes, la gauche de la gauche, le NPA, etc. Il y a besoin de se réveiller à la gauche de la gauche ! » clame-t-il, pour lutter contre la politique capitaliste du Gouvernement. Et de lancer un appel à manifester le 9 avril partout en France.

Philippe Poutou dénonce « une grosse comédie du coté des frondeurs [du PS]«  et déplore que « pour beaucoup de gens cela ne paraisse pas naturel de se mobiliser, de descendre dans la rue ». « On verra bien qui se retrouvera » à la mobilisation du 9 avril, « mais il faut déjà y aller », estime-t-il. « On verra après qui se rassemble ou non », et avec quel projet politique. Car, pour le porte-parole du NPA, il y a avant tout « urgence à engager des luttes sociales ! »

 

Le 5/9 Info Sud Radio

Philippe Poutou, porte-parole du NPA.

 

http://www.npa2009.org/actualite/finistere-une-liste-unitaire-anticapitaliste-dans-le-kreiz-breizh

Finistère : une liste unitaire anticapitaliste dans le Kreiz-Breizh

Politique
actualité

Vendredi 6 Mars 2015

 dans LCR - NPA
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C’est la suite des municipales à Carhaix qui avait vu l’élection d’un conseiller municipal du NPA ; la suite des luttes contre les licenciements à Marine Harvest, Tilly Sabco ; la suite aussi du boulot de construction d’un pôle ouvrier anticapitaliste au sein du mouvement dit des « Bonnets rouges ». Des militants du NPA, du PCF, du PG, des syndicalistes, des non « organisés », se retrouvent une nouvelle fois pour faire entendre le refus de se résigner et la colère contre l’austérité.

Quatre candidats bien entourés d’une équipe motivée expriment la nécessité d’une démocratie réelle. Les gens d’en-bas doivent prendre leurs affaires en main. Une campagne pour la défense des services publics, notamment dans la santé, le logement et pour les transports gratuits… Pour des choix politiques qui répondent aux besoins quotidiens de la population, au respect de l’environnement. En clair, une politique qui s’oppose aux règles libérales du moment.

La première réunion publique à Huelgoat a rassemblé 60 personnes. Une très bonne surprise. Débats sur l’importance de cette liste, la seule vraiment de « gauche », à l’opposé des candidatures de politiques professionnels. La lutte contre l’austérité passe par les élections mais aussi par les luttes sociales qui seules peuvent changer le rapport de forces. On a aussi discuté du besoin de recoller les morceaux et de reconstruire le mouvement social, de retrouver une dynamique. Qu’il ne faut rien lâcher…

Étaient présents des élus locaux (maire, conseillers municipaux) sensibles à la bataille démocratique, à la défense d’une politique sociale, au service des populations. Des participants parlaient du désespoir ambiant, du danger du vote extrême droite. Dans ce climat, la liste anticapitaliste peut aider à redonner confiance à toutes celles et ceux qui cherchent un cadre pour résister.
Les tracts ont été répartis entre les participantEs. Le calendrier des activités et réunions est fait, reste à mener la campagne et au-delà du résultat électoral, au moins important pour le moral, la reconstruction d’un réseau militant. L’espoir était bien présent à l’issue de la réunion.

 

http://blogs.mediapart.fr/blog/jean-marc-b/080315/le-groupe-de-travail-economique-du-npa-son-site

Le groupe de travail économique du NPA a son site

08 mars 2015 |  Par Jean-marc B

 

-Anti-K.org veut contribuer à répondre au besoin d’information économique. Ce site est lancé sur l’initiative du Groupe de travail économique (GTE) du NPA mais ouvert à toutes celles et ceux qui ne se contentent pas de commenter et d’analyser les mécanismes du « système » mais veulent passer d’une économie mue par le profit à une économie au service de l’humanité et qui protège la planète.

Sur le site, vous y trouverez régulièrement des données et analyses critiques de l’économie capitaliste, ainsi qu’une veille de l’actualité économique nationale et internationale. La petite équipe de la phase pilote a déjà mis en ligne plus de 1 900 documents (textes, articles, vidéos, graphiques, caricatures) sur les sujets économiques les plus divers : de l’agriculture à la crise immobilière chinoise en passant par le rôle des banques centrales… et en ce moment un suivi serré de la situation de la Grèce.

Participez !
Consultez le site, envoyez commentaires, suggestions et critiques… Et contribuez sur tel ou tel sujet à la bataille idéologique sur l’économie ! Pour des militantEs, cela ne nécessite pas des compétences particulières en « économie », cette prétendue science qui ne sert qu’à justifier des politiques antisociales. Vous pouvez contribuer à :
– La gestion des documents mis en ligne sur un ou plusieurs domaines qui vous intéressent particulièrement
– La veille de l’actualité : il s’agit de permettre aux militants (et à celles et ceux que cette lecture « radicalisera » jusqu’à rejoindre nos rangs…) de saisir en quelques minutes l’essentiel de l’actu économique.
Tant pour le volet documents que pour le volet actualités, nous pouvons vous former « on line » à agir avec le site Anti-K. Et pour tout cela, on se donne aussi rendez-vous à la prochaine Université d’été…

Le GTE du NPA
Site : http://www.anti-k.org

Contact : gte@anti-K.org
Dessins : blog.fanch-bd.com et contact@fanch-bd.com

 

http://www.npa2009.org/actualite/usa-israel-la-tension-monte

USA-Israël : la tension monte

International
actualité

Mercredi 11 Mars 2015

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Netanyahou applaudi par les Républicains DR

Le discours prononcé par Benyamin Netanyhaou devant le Congrès US le 3 mars dernier n’avait rien d’original : défense de la politique coloniale et militariste israélienne, appel au soutien inconditionnel des États-Unis, dénonciation de la « menace nucléaire » iranienne, etc.

Rien de bien nouveau dans le contenu, donc, mais un petit événement tout de même : Barack Obama avait expressément demandé à Netanyahou de ne pas s’exprimer devant le Congrès, une demande ignorée par le Premier ministre israélien.
Cet « accrochage » révèle une tension grandissante entre l’administration US et les autorités israéliennes, conséquence de la déstabilisation du Moyen-Orient et de l’incapacité des États-Unis à réaffirmer un semblant d’hégémonie sur la région.

L’accord sur le nucléaire iranien
L’une des principales cibles du discours de Netanyahou a été l’accord, toujours en discussion, sur le nucléaire iranien. Les négociations en cours, dans lesquelles l’administration Obama est en pointe, ont pour objectif d’obtenir d’ici la fin du mois de mars un règlement politique de la question du nucléaire iranien : garantie du caractère non-militaire du programme nucléaire iranien contre levée des sanctions internationales.
Netanyahou dénonce  un tel accord : pour lui, il est impossible de faire confiance à l’Iran, et la République islamique doit donc renoncer à toute forme de nucléaire, y compris civile. Cette position « maximaliste » du Premier ministre israélien, qui feint de s’inquiéter d’une « course à l’armement nucléaire » dans la région (alors qu’Israël est le seul État disposant de l’arme atomique), dissimule mal une triple inquiétude : la fin du « monopole légitime » d’Israël sur le nucléaire à l’échelle régionale sur lequel repose en grande partie sa force de dissuasion ; la reconnaissance internationale de la fin de la « menace iranienne », au nom de laquelle Israël justifie sa politique ultra-agressive ; une inflexion stratégique des États-Unis au Moyen-Orient.

Crise d’hégémonie des États-Unis
Ce dernier point est en effet essentiel pour comprendre ce qui se joue derrière les affrontements symboliques entre Obama et Netanyahou. L’administration US a en effet pris acte de son incapacité à stabiliser le Moyen-Orient, y compris avec ses alliés occidentaux, et opère depuis plusieurs années un rapprochement avec l’Iran, un État qui présente le double avantage de la stabilité institutionnelle et de l’influence régionale, notamment vis-à-vis de courants hostiles aux États-Unis.
La décomposition de l’Irak et de la Syrie, les politiques ambiguës des États du Golfe et la fuite en avant de l’État d’Israël, font de l’Iran un État toujours plus central pour quiconque veut, à l’instar des États-Unis, éviter de perdre totalement pied dans une région aux enjeux économiques et géostratégiques majeurs. On se souviendra ainsi que, jusqu’en 1979 et la chute du Shah, l’Iran était l’un des piliers du système d’alliance régionale des États-Unis au côté d’Israël et de l’Arabie Saoudite…

Offensive israélienne
L’offensive de Netanyahou n’est donc pas seulement une énième preuve du jusqu’au-boutisme d’un Premier ministre israélien en pleine campagne électorale. Elle illustre les conséquences potentielles de la déstabilisation régionale, en cours depuis plus de quatre ans : pour les États-Unis, l’alliance quasi-exclusive avec Israël ne suffit pas, et elle peut même être, au contraire, un poids. D’où les manœuvres d’approche vis-à-vis de l’Iran.
Mais, paradoxalement, cette inflexion politique de l’administration Obama est révélatrice de sa faiblesse relative dans la région : faiblesse sur laquelle Netanyahou tente de s’appuyer en se posant, notamment auprès des Républicains, comme seul allié véritablement fiable, qui devrait dès lors être soutenu aveuglément et sans aucune critique.
Si nous sommes évidemment très loin d’un véritable « clash » entre États-Unis et Israël, il s’agit toutefois de prendre acte du fait que les soulèvements arabes n’ont pas fini de produire leurs multiples effets, et qu’au Moyen-Orient comme ailleurs, rien n’est gravé dans le marbre quand les peuples surgissent sur le devant de la scène.

Julien Salingue

 

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Areva : vers le carnage

Entreprises
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Jeudi 12 Mars 2015

«  Il n’y aura pas de carnage social », a déclaré Emmanuel Macron alors qu’Areva annonce 4,8 milliards d’euros de perte en 2014 et programme un plan d’économies. En fait, carnage économique et carnage social sont bien à l’horizon.

Areva, créé en 2001, est un poids lourd du système industriel français. L’entreprise est le produit d’une stratégie visant à construire un leader mondial du nucléaire, de l’amont à l’aval de la filière, en rapprochant la Cogema et Framatome. La Cogema avait pour missions essentielles l’extraction, le traitement et le retraitement du combustible afin d’alimenter les centrales, tandis que Framatome travaillait à la conception et à la fabrication de réacteurs nucléaires. EdF de son côté avait la charge de la conception des nouvelles centrales et du pilotage de leur construction.
Sous la houlette d’Anne Lauvergeon, ancienne conseillère de Mitterrand qui a présidé son directoire de 2001 à 2011, Areva a adopté une politique de puissance, et s’est positionné en concurrent d’EdF. L’État détient 87 % du capital d’Areva mais, comme dans d’autres cas, ses représentants se sont alignés sur les décisions de dirigeants avides de pouvoir et de rémunérations élevées dont « Atomic Anne » a été un des plus purs représentants.

La direction a creusé un gouffre financier
Derrière les 4,8 milliards de perte de 2014 (et ceux des années antérieures), il y a trois facteurs : des erreurs de gestion, la dégradation de l’outil industriel et un recul du chiffre d’affaires.
Parmi les erreurs de gestion imputables à « Atomic Anne », il y a l’EPR et UraMin. En 2003, le groupe, en tandem avec l’allemand Siemens, avait emporté la construction de l’EPR (réacteur pressurisé européen) finlandais. Il s’avère rapidement que l’opération dépasse les compétences d’Areva. Démarré en septembre 2005, le chantier devait être terminé en 2009. En 2015, il n’est toujours pas achevé et nul ne sait exactement quand il le sera. Cette opération se révèle être un gouffre financier : la facture atteint 7,4 milliards d’euros dont 3,9 milliards d’euros de surcoût. Rien qu’en 2014, selon le Figaro, le groupe a dû provisionner 600 millions d’euros au titre des pénalités de retard.
S’y est ajouté l’achat de la société minière canadienne UraMin qui aurait causé 2 milliards d’euros de pertes entre 2010 et 2013. On peut se demander comment Areva a pu racheter en 2007, pour 1,8 milliard d’euros et sans véritable expertise, une entreprise détenant des mines d’uranium… qui se sont révélées inexploitables. La justice est sur l’affaire mais avance lentement…

Malfaçons, retards et reculs
La dégradation de l’outil industriel a eu comme conséquence une multiplication des malfaçons et des retards de livraison, d’où surcoûts et des pénalités de retard. Ce n’était pas une préoccupation essentielle de la haute hiérarchie de l’entreprise empêtrée dans ses rêves de puissance. Ainsi, un couvercle de cuve pour Flamanville a pris deux ans de retard : de mauvaises consignes ont été données aux soudeurs, reconnaît la direction selon le quotidien économique les Échos. Comme le dit un responsable CGT de l’usine de Saint-Marcel (en Saône-et-Loire) qui évoque toutes les erreurs de gestion : « La note va être présentée aux salariés… alors que objectivement ce n’est pas le soudeur qui est responsable ».
Il y a enfin, et c’est le facteur sur lequel les dirigeants de l’entreprise préfèrent mettre l’accent, un recul du chiffre d’affaires de l’entreprise qui renvoie notamment à un « effet Fukushima » et à la montée en puissance de la Chine désormais capable d’élaborer et construire des équipements.

« L’équipe de France du nucléaire » !
Pour l’instant, entreprise et gouvernement jurent qu’il n’y aura pas de licenciements, mais une réduction des effectifs (45 000 salariéEs au total, dont 28 000 en France) est de toute évidence à l’ordre du jour. Les salariéEs vont payer les pots cassés et le mirifique projet industriel risque de s’effondrer.
Valls a parlé d’« un dialogue social efficace qui permette d’identifier les mesures à mettre en œuvre dans la concertation avec les salariés et les élus des territoires concernés », ce qui n’annonce rien de bon au vu des expériences d’autres entreprises. Quant à Hollande, il veut que « les acteurs de l’équipe de France du nucléaire puissent collaborer davantage ». Derrière ce langage, il faut comprendre l’idée qu’EdF doit apporter un soutien à Areva.
Quelle qu’en soit la forme précise, cette solution lierait organiquement EdF au nucléaire alors que c’est une tout autre voie qu’il faudrait emprunter : économies d’énergie et sortie du nucléaire. Dans le cadre d’une rupture avec le nucléaire, il y aurait des emplois et des activités à développer pour Areva : démantèlement de centrales, techniques de décontamination, gestion des déchets. En tout cas, les salariéEs ne doivent pas faire les frais d’une gestion patronale catastrophique cautionnée par les gouvernements successifs.

Henri Wilno

 

http://www.npa2009.org/actualite/allemagne-des-salaires-sans-eclat

Allemagne : des salaires sans éclat

International
actualité

Jeudi 12 Mars 2015

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La presse bourgeoise aime bien évoquer des « victoires » du syndicalisme… surtout quand ces victoires sont en demi-teinte, pour accréditer l’idée que demander plus serait alors irresponsable ou utopique. « La victoire d’IG Metall » écrivait ainsi le Monde fin février suite à l’accord signé par le syndicat sur la question salariale…

Affiliée à la confédération quasi unique DGB, la fédération de la métallurgie IG Metall représente quelques 2,27 millions de membres (avec une croissance de + 110 000 adhérentEs au cours de l’année 2014). Plus d’une structure syndicale en Europe en rêverait, bien que IG Metall dise aussi qu’au mieux, « un membre sur cent est unE militantE », les autres se comportant comme des adhérentEs qui s’affilient à un syndicat tout comme ils adhéreraient à une assurance…

Croissance positive, salaires en berne
Alors que plusieurs sources prédisent à l’Allemagne un taux de croissance proche de + 2 % pour l’année en cours, la question des salaires revient fréquemment sur le tapis. Jusque-là, la croissance était souvent tirée par les exportations, alors que les rémunérations dans certains secteurs d’activité en Allemagne (hors ouvriers hautement qualifiés ou spécialistes) sont parfois très basses. Le ministre des Finances conservateur, Wolfgang Schäuble, s’était d’ailleurs prononcé au printemps 2013 pour des augmentations salariales afin que les rémunérations puissent constituer une « seconde locomotive » (selon les termes utilisés par certains économistes) de la croissance, à côté des exportations.
Le gouvernement de « Grande coalition » a par ailleurs introduit pour la première fois un salaire minimum légal, qui existe depuis le 1er janvier 2015, mais comporte encore de nombreuses exceptions et laisse (entre autres) subsister des minima conventionnels inférieurs au minimum légal. Et ce n’est que dans deux ans, à partir de début 2017, que ce salaire minimum légal sera vraiment généralisé… cela alors que des secteurs de la droite veulent créer des exceptions et des dérogations.
Les regards sont donc naturellement tournés vers les négociations syndicales, pour voir si elles réussissent à obtenir de l’oxygène pour les travailleurEs, si possible au-delà de ce que le patronat voudrait lui-même accorder aux salariéEs en vue de soutenir la croissance. À cet égard, l’article du Monde présente une vision triomphaliste : « Le syndicat de la métallurgie fait grise mine », même si l’article précise par la suite que ce dernier « n’est pas à plaindre », non plus…

Un accord en demi-teinte
Un accord a été conclu entre IG Metall et le patronat de la métallurgie le 24 février dans la région du Bade-Wurtemberg, une région de forte industrie qui sert souvent de région-pilote dans les négociations (les résultats étant étendus partout à la suite). Cet accord donne une augmentation salariale de l’ordre de + 3,4 %, cela sans qu’il y ait vraiment eu un affrontement de taille pour l’obtenir, même s’il y a eu des débrayages d’avertissement dans plusieurs régions la semaine précédant la conclusion de l’accord.
Mais la durée de l’accord n’est pas de 12 mois, comme c’est souvent le cas pour les accords collectifs en matière salariale, mais de 15 mois. Il court en effet rétroactivement depuis le 1er janvier dernier, et jusqu’à la fin mars 2016. Or, l’augmentation salariale, elle, ne prendra effet qu’au 1er avril 2015. Pour les trois premiers mois de 2015, les salaires n’augmentent donc pas, mais une prime unique à hauteur de 150 euros est versée pour compenser le manque à gagner. Mais cette prime unique ne rentre ni dans l’assiette de calcul des cotisations sociales, ni dans celle des futures évolutions salariales. Ce qui fait écrire à l’économiste keynésien Heiner Flassbeck que « l’augmentation est en réalité de l’ordre de + 2,72 % », si on ramène l’augmentation à la durée de l’accord. Et si on prend en compte le fait que les institutions européennes souhaitent elles-mêmes des augmentations de + 1,9 % en moyenne dans les pays membres afin de ne pas tomber en « déflation » (inflation négative), on mesure que le résultat n’est pas si faramineux que ça…
Par ailleurs, l’accord prévoit quelques mesures d’ordre qualitatif, notamment concernant le temps partiel des seniors préparant leur retraite. Cela devrait concerner environ 4 % des effectifs. Le groupe syndicaliste progressiste « Daimler Alternativen » à Hambourg écrit que c’est une bonne idée sur le principe, mais que les conséquences matérielles pour les collègues concernés seront « des retraites très basses, parfois proches du minimum en matière de retraite »…

Bertold du Ryon

 

http://www.npa2009.org/agir/toulouse-31-succes-des-6-heures-pour-kobane-et-le-kurdistan

Toulouse (31) : succès des 6 heures pour Kobané et le Kurdistan

Activité du NPA
agir

Jeudi 12 Mars 2015

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Samedi 28 février, plus de 500 personnes ont participé aux 6 heures pour le Kurdistan. Cette initiative était organisée par le collectif de solidarité avec le peuple Kurde (CSPK) qui regroupe des organisations kurdes et des organisations « françaises » (dont le NPA).

Les 6 heures ont commencé par deux forums : « Histoire du Kurdistan » et « Actualité du Rojava » animés par Clémence (NPA), Richard (CGT) et Sylvie Jan (PCF). S’en est suivi un meeting avec des prises de parole des organisations du collectif, de Suleymane Güneley (HDP) et de Farouk (PKK). Les différents intervenants ont pu expliquer le bras de fer engagé entre la résistance kurde et le gouvernement turc, et la résistance héroïque des combattantEs de Kobané contre Daesh.

Au côté d’autres intervenants, notre camarade Olivier Besancenot a fait une prise de parole très applaudie pour, entre autres, rappeler la responsabilité du gouvernement français face à l’isolement de la résistance kurde, exiger la sortie du PKK de la liste des organisations terroristes et la vérité et la justice pour les 3 militantes kurdes assassinées à Paris en 2013. Il a également salué le combat des militants kurdes, combat face auquel « nous nous sentons tout petits » et qui nous donne des responsabilités.
L’heure est maintenant à la reconstruction de Kobané et à la solidarité internationale. Une délégation toulousaine unitaire partira au Kurdistan dans les semaines qui viennent pour porter cette nécessité.

 

http://www.npa2009.org/actualite/racisme-et-islamophobie-le-gouvernement-contre-les-oppressions

Racisme et islamophobie : le gouvernement contre les oppressions ?

Antiracisme
actualité

Jeudi 12 Mars 2015

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Photothèque Rouge / JMB

La ministre de la Justice a annoncé la préparation d’une loi aggravant la pénalisation des propos racistes et antisémites… Et dans le même temps, la Secrétaire d’État aux Droits des femmes, son intérêt pour un projet de loi interdisant le port du voile à l’université.

Pièces d’un « Patriot Act » français…
En fait de lutte contre le racisme, le projet Taubira sera focalisé sur les délits d’opinion. La fausse solution : une justice toujours plus expéditive. Parallèlement, la fermeture de sites internet peut se faire désormais sans passer par un juge, et la lutte contre l’apologie du terrorisme entretient une panique morale. Parmi les cas extrêmes, l’interrogatoire policier d’un enfant de 8 ans, et même la prison pour des propos tenus sous l’emprise de l’alcool. La restriction des libertés est une tendance de fond…
Le projet fragilisera aussi la liberté de la presse, un comble après les beaux discours du mois de janvier… Pourtant la presse défend parfois cette démarche autoritaire, citant le précédent de l’été 2014 : la lutte contre l’antisémitisme… par l’interdiction de manifestations de solidarité avec les Palestiniens de Gaza ! Et les partenaires du gouvernement jouent les pompiers pyromanes, comme le CRIF (« Marine Le Pen est irréprochable ») ou la Licra (avec la promotion de l’occupation israélienne dans les écoles).

Acharnement islamophobe, raciste et antisocial
Au même moment, un député UMP propose, lui, d’interdire le voile dans les universités. Au nom des droits des femmes, le gouvernement a d’abord exprimé son intérêt, cela alors qu’une telle loi, comme bien des discriminations et agressions islamophobes, serait une attaque contre les libertés des femmes musulmanes. Par la suite, face aux critiques, Valls a déclaré que ce projet n’est pas d’actualité. Jusqu’à la prochaine occasion ?
En attendant, après le succès du meeting de Saint-Denis du vendredi 6 mars contre l’islamophobie qui a réuni 600 personnes, la mobilisation continue : contre la circulaire Chatel interdisant les sorties scolaires aux mamans voilées ; contre les discriminations au travail ; contre la loi du 15 mars 2004.
Quand ce gouvernement, par la voix de Valls, dénonce « l’apartheid », c’est pour encourager la spéculation immobilière tout en rendant les minorités responsables de la ségrégation qu’elles subissent. Condamnant certains propos racistes, il perpétue dans le même temps un racisme banalisé par les hommes politiques de tous bords et les médias. Par la loi et la police, l’État contribue aussi à un racisme structurel. Difficile de déposer plainte pour islamophobie. « Si la police nous protège, qui nous protège de la police ? », dit-on. On pourrait rajouter : si l’État nous protège du racisme, qui nous protège du racisme d’État ?

Ripostons !
Face aux coups de com’ (et de matraque) du gouvernement, nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes. En soutenant l’auto-organisation des oppriméEs, construisons un front large contre le racisme, le fascisme, la violence d’État et l’impérialisme. Un front contre la poursuite d’une même politique gauche-droite, et contre les « alternatives » réactionnaires cristallisées par le FN. Le succès – encore modeste – de ce dernier parmi les minorités révèle aussi le gouffre creusé entre le mouvement ouvrier et les cibles du racisme.
Comme dans l’appel à manifester le samedi 21 mars prochain, la lucidité sur l’action de l’État n’empêche pas de revendiquer de véritables réformes démocratiques : retrait des lois racistes et liberticides, droit de vote des étrangers, reconnaissance et réparation des discriminations racistes.

Mathieu Bonzom



Coucou ! Je vous vois !

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Article du 17/12/2014 :

http://petitcoucou.unblog.fr/2014/12/17/qui-est-roger-potin-de-plougastel-daoulas/

 

Cet article débute ainsi :

C’est l’un des deux avocats de Josette Brenterch pour le procès qu’elle me fait depuis 2011 pour avoir osé publier des droits de réponse à la suite des opérations de harcèlements en tous genres et campagnes de calomnies publiques nominatives particulièrement ordurières qu’elle a organisées à mon encontre sur Internet à compter de l’année 2008.

C’est aussi l’un de ses amis politiques depuis de très nombreuses années.

Et comme tous les amis de Josette Brenterch, il ment beaucoup.

 

Lecteur :

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Alors, on réfléchit ?



La famille Merah impliquée dans une exécution de l’Etat Islamique

 

 

 
http://www.lesechos.fr/monde/afrique-moyen-orient/0204218412212-etat-islamique-une-execution-pourrait-etre-liee-a-la-famille-merah-1101121.php

La famille Merah impliquée dans la dernière exécution de l’Etat Islamique filmée en video ?

 

Le 11/03 à 18:00, mis à jour à 18:23
  • Selon Reuters, les services français pensent que le djihadiste qui apparaît dans la vidéo publiée mardi l’Etat islamique est Sabri Essid, le demi-frère de Mohamed Merah – Capture d\’écran

Selon l’agence Reuters, les services français pensent que le djihadiste qui apparaît dans une vidéo diffusée mardi par l’EI, montrant une exécution, est Sabri Essid, le demi-frère de Mohamed Merah.

 

Les services français pensent que le djihadiste qui apparaît dans la vidéo publiée mardi par le service média de l’Etat islamique (EI), Furkan, est bien Sabri Essid, le demi-frère de Mohamed Merah, selon l’agence Reuters, citant une source policière.

De leur côté, les autorités n’ont pas commenté l’avis d’experts du djihadisme selon lesquels cette vidéo, montrant un enfant tirant une balle dans la tête d’un Arabe israélien, serait liée à la famille Merah.

Par ailleurs, ils cherchent également à savoir si l’enfant qui a tiré les coups de feu n’est pas un fils de Sabri Essid, parti en Syrie avec sa famille depuis plus d’un an, et non de Souad Merah, la soeur de Mohamed, a-t-on ajouté de même source, rapporte Reuters. Il y a trois ans, Mohamed Merah a assassiné trois militaires ainsi que trois enfants et un enseignant d’une école juive de Toulouse avant d’être abattu par les forces de l’ordre lors de l’assaut de son logement.

Un « djihadiste français originaire de Toulouse »

En mai 2014, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve avait annoncé que les autorités soupçonnaient Souad Merah, la soeur du djihadiste de Toulouse, d’avoir rejoint son compagnon en Syrie avec ses quatre enfants. Le chercheur Romain Caillet a estimé sur son compte Twitter que l’homme apparaissant sur la vidéo était un « djihadiste français originaire de Toulouse », dont il n’a pas précisé le nom.

 

Le journaliste David Thomson, auteur du livre « Les Français jihadistes », précise également sur Twitter que certains pensent reconnaître Sabri Essid, ancienne figure du milieu salafiste radical toulousain.

 

« Pensé et réfléchi par les spin doctors de l’État Islamique »

Pour la première fois sur une vidéo de l’EI, la sentence de mort est prononcée en français. Tout en restant prudent, Wassim Nasr, journaliste à France 24 et spécialiste du djihadisme, rapporte pour sa part que l’enfant mis en scène dans la vidéo serait français et pourrait avoir l’âge d’un fils de la soeur de Mohamed Merah.

Sur Twitter, il rappelle que le 11 mars correspond au début des attaques de Mohamed Merah dans la région de Toulouse il y a trois ans. « Ce timing n’est pas le fruit du hasard mais il est pensé et réfléchi par les spin doctors de l’État Islamique à l’adresse de la France », écrit-il.

 

La vidéo de 13 minutes diffusée mardi montre un Arabe israélien, Mohamed Moussallam, 19 ans, vêtu d’une combinaison orange, raconter comment il a été recruté et entraîné par les services de renseignement israéliens, encouragé en cela par son père et son frère. Moussallam est ensuite conduit à l’extérieur, jusqu’à un champ où il écoute à genoux la sentence de mort lue par un djihadiste qui s’exprime en français, puis un enfant en uniforme militaire, en face de lui, lui tire une balle en pleine tête.

Source Reuters

 

 

http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2015/03/11/ce-que-l-on-sait-de-la-video-de-l-ei-mettant-en-scene-un-enfant-bourreau_4591713_1653578.html

Ce que l’on sait de la video de l’EI mettant en scène un enfant bourreau

 

Le Monde.fr | 11.03.2015 à 21h12 • Mis à jour le 12.03.2015 à 14h38 | Par Elise Vincent, Soren Seelow et Piotr Smolar (Jérusalem, correspondant)

L’Etat islamique (EI) a diffusé, mercredi 11 mars, une vidéo de propagande dans laquelle, pour la première fois, est mis en scène dans le rôle de bourreau, un mineur soupçonné d’être français. Présenté comme « un jeune lion du Califat », le garçonnet y est montré abattant à bout portant un arabe israélien qualifié d’espion du Mossad. Beaucoup de zones d’ombre entourent toutefois cette vidéo.

Selon une source proche des services de renseignement, le jeune garçon « est susceptible d’être » le beau-fils de Sabri Essid, un ancien proche du tueur de Toulouse, Mohamed Merah. Sabri Essid est lui-même « susceptible » d’être l’adulte qui apparait aux côtés de l’enfant à l’écran. Le journaliste de RFI David Thomson est le premier à avoir identifié Sabri Essid sur la vidéo, sur la foi de témoignages provenant de Syrie, mais les autorités françaises se sont pour l’heure refusées à confirmer ces informations.

La justice française a annoncé, jeudi, avoir ouvert une enquête, notamment pour assassinat, selon une source judiciaire à l’Agence France-Presse.

Reconnu par des amis d’enfance

Capture d'écran de la vidéo diffusée par l'EI mardi, où l'on aperçoit un homme qui pourrait être un proche de Mohamed Merah, Sabri Essid.

Les seuls éléments établis sont que Sabri Essid, 30 ans, a rejoint les rangs de l’EI en avril 2014. Il avait auparavant quitté la France avec femme et enfants : ses filles jumelles, un nourrisson et un enfant de 12 ans que son épouse a eu d’une première union. C’est ce dernier qui apparaîtrait sur la vidéo de propagande.

Les autorités françaises sont extrêmement prudentes depuis la confusion, en novembre 2014, autour de l’identification d’un autre djihadiste français : Mickaël Dos Santos. Celui-ci avait été officiellement reconnu par le parquet de Paris comme faisant partie des bourreaux de 18 soldats syriens. Mais le jeune homme avait ensuite démenti l’information via un compte Twitter créé pour l’occasion. Sa propre mère l’avait également reconnu, avant de se rétracter.

Selon nos informations, des amis d’enfance de Sabri Essid qui habitent la cité des Izards, à Toulouse, l’ont néanmoins formellement identifié. Un des responsables de la mosquée du « château », dans le quartier du Mirail, à Toulouse, juge également que la photo lui « ressemble » fortement, même si il aurait pris du poids depuis.

La date de diffusion de la vidéo tend également à désigner Sabri Essid. C’est il y a exactement trois ans, le 11 mars 2012, que Mohamed Merah débutait sa cavale meurtrière en tuant à bout portant Imad Ibn Ziaten, un militaire français. Sabri Essid avait un lien familial avec Mohamed Merah, car son père avait épousé sa mère. C’est par ailleurs lui qui avait organisé ses funérailles.

« Un signe envoyé aux juges »

« Le dossier montre que Sabri Essid a pu jouer un rôle important dans l’endoctrinement de Merah. Il lui rendait souvent visite en prison et l’a eu au téléphone la veille de l’attentat. Or il n’a jamais été entendu. pourquoi ? Cette vidéo est un signe envoyé aux juges instructeurs », estime de son côté Me Samia Maktouf, avocate de la veuve d’Imad Ibn Ziaten.

Certains experts ont toutefois des doutes sur le fait que ce soit bien l’enfant qui tire sur l’agent supposé du Mossad. Le montage ne permet pas de le voir clairement l’abattre. Cette vidéo est la deuxième du genre diffusée par l’EI. En janvier, dans une mise en scène similaire destinée à montrer que Daech dispose d’une génération de réserve, on pouvait voir un très jeune garçon abattre deux espions russes.

Reste l’identité de la victime de la vidéo du 11 mars. Il s’agit d’un arabe israélien de 19 ans : Mouhammad Moussalam. Il avait rejoint les rangs de l’EI en octobre 2014. Originaire du quartier de Beit Hanina, à Jérusalem-est, il avait, selon son père, très vite regretté sa décision et tenté de revenir deux mois après son arrivée. Mais, toujours selon son père, il avait alors été arrêté à un barrage, incarcéré, et forcé à reconnaître qu’il était un agent israélien.

En février, le magazine anglophone Dabiq, instrument de propagande de l’EI, avait publié un entretien – dont l’authenticité est impossible à établir – avec le jeune homme. Dans celui-ci, il expliquait que son recrutement avait été facilité dans son quartier par un voisin juif, policier de profession. Il aurait perçu un salaire de base de 5000 shekels (1100 euros) et suivi une formation initiale d’un mois. Puis un agent du Mossad l’aurait sollicité pour qu’il infiltre les rangs de l’EI afin de repérer les caches d’armes et identifier les Arabes israéliens et les Palestiniens dans ses rangs.

Selon un haut responsable militaire, interrogé par Le Monde, l’influence de l’État islamique parmi les Arabes israéliens et les Palestiniens des territoires occupés, à Gaza ou en Cisjordanie, «n’est pas un problème central, mais une inquiétude ». Les autorités ont comptabilisé une quarantaine d’Arabes israéliens partis combattre dans les rangs djihadistes, et à peu près le même nombre de Palestiniens partis des territoires occupés.

 

http://www.liberation.fr/societe/2015/03/11/le-demi-frere-de-merah-etendard-francais-de-l-ei_1218844

Le «demi-frère» de Merah, étendard français de l’EI

 
Jean-Manuel ESCARNOT (Correspondant à Toulouse) 11 mars 2015 à 19:36 (Mis à jour : 11 mars 2015 à 19:39)

Capture d’écran de la vidéo de propagande publiée mardi par l’EI dans laquelle Sabri Essid évoque la prise d’otages de l’Hyper Cacher.

Capture d’écran de la vidéo de propagande publiée mardi par l’EI dans laquelle Sabri Essid évoque la prise d’otages de l’Hyper Cacher. (Photo AFP)

RÉCIT

Connu de la police depuis 2002 et membre d’un groupe extrémiste basé en Ariège, Sabri Essid s’exprime dans la dernière vidéo d’exécution de l’Etat islamique.

 

L’homme qui apparaît dans la vidéo d’exécution de l’Etat islamique publiée mardi serait Sabri Essid, 31 ans, le «demi-frère» de Mohamed Merah. Selon plusieurs sources dans son entourage jointes par Libération, il y aurait peu de doutes sur son identité. «Des vérifications avec des membres de sa famille» sont en cours, nous a précisé une source judiciaire. Les images de la vidéo sont ultra-violentes. Un enfant âgé d’une dizaine d’années en djellaba et treillis camouflage exécute, d’une balle dans la tête, un arabe israélien soupçonné d’être un espion du Mossad. Le gamin – il pourrait s’agir du beau-fils de Sabri Essid, âgé de 12 ans – tire ensuite plusieurs balles sur le corps en criant «Allah akbar». A ses côtés et s’exprimant en français, Sabri Essid, s’il s’agit bien de lui, évoque l’attaque de l’Hyper Cacher Porte de Vincennes en janvier et menace de s’en prendre aux Israéliens et de conquérir Jérusalem.

Prosélytisme. L’homme, longue barbe et queue-de-cheval, est une figure de l’islamisme radical toulousain. Sa dernière apparition publique remonte au 29 mars 2012, le jour de l’enterrement de Mohamed Merah. Entouré d’une vingtaine de proches du tueur de Toulouse et Montauban, il participe alors à l’inhumation dans le carré musulman du cimetière de Cornebarrieu (Haute-Garonne). Joint par Libération, il refuse notre demande d’interview. Se sachant surveillé par la Direction générale du renseignement intérieur (DGSI), il fait profil bas. Jusqu’à son départ en famille, fin mars 2014, pour la Syrie. Le Franco-Tunisien y rejoint l’Etat islamique avec son frère Walid, 28 ans, sa femme, le fils de celle-ci et leurs trois jeunes enfants. C’est sa belle-mère qui signalera leur disparition, fin avril, à la police.

Sabri Essid était très lié à Mohamed Merah et était même devenu son «demi-frère» après le mariage de son père, Mohamed Essid, 60 ans, avec la mère de Merah. Après la mort du «tueur au scooter», Sabri Essid était resté en contact avec sa sœur aînée, Souad, et sa mère, qu’il accompagnait parfois faire ses courses dans le quartier toulousain du Mirail.

Sabri Essid apparaît dans les radars policiers dès 2002. Avec des jeunes des quartiers des Izards et du Mirail, il appartient à un groupe d’islamistes rassemblés autour d’Olivier Corel, natif de Syrie et fondateur d’une communauté islamique dans le hameau de Lanes à Artigat (Ariège). Sa maison aux fenêtres obstruées y accueille des stages d’apprentissage de la «religion vraie». Considéré comme un «émir», Corel y dispense un enseignement théologique doublé d’analyses de géopolitique internationale.

Les plus assidus, Essid et l’Albigeois Thomas Barnouin, font du prosélytisme à Toulouse et diffusent des textes sur l’interprétation du Coran. Le groupe se réunit dans la salle de prière d’un foyer Adoma (ex-Sonacotra) du quartier des Izards. A partir de 2004, il déserte les mosquées toulousaines, trop modérées à ses yeux, pour se réunir dans des appartements.

En avril 2005, Sabri Essid est interpellé à cause d’un courrier anonyme l’accusant de préparer un attentat contre le consulat des Etats-Unis à Lyon et deux supermarchés toulousains. Il ressort libre de sa garde à vue. Le groupe se durcit, parle ouvertement du jihad. En novembre 2006, Sabri Essid et Thomas Barnouin échappent à la vigilance policière, partent en Syrie et projettent de passer en Irak pour y mener le jihad contre les Américains. Les deux sont interpellés par les services syriens dans une maison à la frontière et renvoyés en France.

«Fondus». A leur descente d’avion, Essid et Barnouin sont mis en examen à Paris pour «association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste» puis incarcérés. Mohamed Merah «assiste» en détention Sabri Essid. Les autres membres du groupe qui s’apprêtaient à les rejoindre en Irak sont arrêtés dans la région de Toulouse. Jugé en 2009 à Paris avec ses comparses, Sabri Essid est condamné à quatre ans de prison puis, à sa sortie, devient grutier.

Disséminés dans la nature, les membres du groupe reviennent sur le devant de la scène en 2012, lors des attentats de Merah. «On les sentait inquiets», livre un policier. Le groupe est surveillé par la police, qui les file lors de séances de paintball, de réunions dans des appartements et de déplacements à Grigny, en région parisienne. De nouvelles têtes, notamment des convertis, apparaissent dans leur entourage. Mais leur suivi n’empêche pas leur départ simultané d’Albi et de Toulouse pour la Syrie entre mars et avril 2014. Une vingtaine de départs au total.

«Le profil de types comme ceux du groupe d’Artigat est inquiétant. Ce sont des fondus qui auront gagné en influence à leur retour, s’ils reviennent», commente une source judiciaire. Depuis septembre 2013, le juge antiterroriste Marc Trévidic enquête sur ce réseau dit «Artigat 2» et «susceptible de commettre des attentats sur le territoire national». Sabri Essid et comparses sont soupçonnés de continuer à recruter dans la région toulousaine.

Jean-Manuel ESCARNOT (Correspondant à Toulouse)

 

 
http://www.liberation.fr/societe/2014/05/26/les-disparus-de-la-nebuleuse-merah_1027555

Les disparus de la nébuleuse Merah

 

Jean-Manuel ESCARNOT (à Toulouse) et Patricia TOURANCHEAU 26 mai 2014 à 19:56

Lors de l'enterrement de Mohamed Merah, le 29 mars 2012, au cimetière de Cornebarrieu, près de Toulouse.

Lors de l’enterrement de Mohamed Merah, le 29 mars 2012, au cimetière de Cornebarrieu, près de Toulouse. (Photo Eric Cabanis. AFP)

RÉCIT

Comme la sœur et le «demi-frère» du «tueur au scooter», les jihadistes du groupe d’Artigat ont réussi, les uns après les autres, à partir pour la Syrie. Malgré la surveillance de la police.

 

Les jihadistes de la région Midi-Pyrénées ont parfaitement rangé leur appartement avant de partir pour la Syrie. A Toulouse et à Albi, entre janvier et mai, une quinzaine d’islamistes radicaux pourtant surveillés par la police s’en sont allés. Dernière en date, Souad Merah a quitté Toulouse le 9 mai avec ses quatre enfants (Libération des 24 et 25 mai). Les membres de ce réseau sont des salafistes proches des frères Merah, passés comme eux par les stages dispensés par Olivier Corel, le «cheikh» franco-syrien de la communauté islamique d’Artigat (Ariège).

Comme l’a révélé le Journal du dimanche, Sabri Essid, 29 ans, serait parti fin mars pour la Syrie. Il était très lié à Mohamed Merah, le «tueur au scooter» qui a perpétré sept assassinats de militaires et de Juifs à Montauban et Toulouse en mars 2012. Il était devenu son «demi-frère» après le mariage de son père, Mohamed Essid, 60 ans, avec la mère de Merah. Surveillé par la Direction générale de la sécurité intérieure, le Franco-Tunisien a filé en Syrie avec son frère, sa femme, le fils de celle-ci et leurs trois enfants en bas âge. C’est sa belle-mère qui a signalé leur disparition, début avril, à la police. Après la mort de Mohamed Merah, Sabri Essid était resté en contact avec sa sœur aînée, Souad, et sa mère, qu’il accompagnait parfois faire ses courses dans le quartier toulousain du Mirail.

Couvertures. Sabri Essid apparaît dans les radars policiers dès 2002. Avec ses coreligionnaires, les frères Jean-Michel et Fabien Clain, âgés de 33 et 35 ans et originaires de l’île de la Réunion, Mohamed Megherbi et le Français converti Thomas Barnouin, issus des quartiers des Izards et du Mirail à Toulouse, il appartient à un groupe d’islamistes rassemblés autour du charismatique Olivier Corel, natif de Syrie et fondateur d’une communauté islamique dans le hameau de Lanes à Artigat. Sa maison en parpaings rouges aux fenêtres bouchées par des couvertures y accueille des stages d’apprentissage de la «religion vraie». Considéré comme un «émir» ou un «gourou» par les services de renseignements, Corel y dispense un enseignement théologique doublé d’analyses de géopolitique internationale. Souad Merah, qui pratique un islam rigoriste et a inévitablement fréquenté ce haut lieu d’Artigat, nous disait de lui : «C’est un savant, un cheikh à qui nous demandons conseil. Il a des chevaux, et mes enfants ont découvert chez lui la poterie et l’équitation.»

Les plus assidus, Essid, Barnouin, les frères Clain et Megherbi, font du prosélytisme à Toulouse, diffusent des textes sur l’interprétation du Coran. Megherbi épouse l’une des sœurs Clain. La nuit, le groupe se réunit dans la salle de prière d’un foyer Sonacotra du quartier des Izards. A partir de 2004, il déserte les mosquées toulousaines, trop modérées à leurs yeux, pour se réunir dans des appartements. L’Albigeois Barnouin part étudier la religion dans une école coranique de Médine, en Arabie Saoudite. Essid, les frères Clain et Megherbi se rendent à Utrecht, aux Pays-Bas, d’où ils rapportent de la littérature islamique et des cassettes de prêches vendues sur les marchés toulousains. En 2005, les frères Clain et Megherbi séjournent en Egypte, dans une école coranique.

En avril 2005, Sabri Essid est interpellé à cause d’un courrier anonyme l’accusant de préparer un attentat contre le consulat des Etats-Unis à Lyon et deux supermarchés toulousains. Il ressort libre de sa garde à vue. Le groupe se durcit, parle ouvertement du jihad autour de lui. En novembre 2006, Sabri Essid et Thomas Barnouin échappent déjà à la vigilance policière, partent en Syrie et projettent de passer en Irak pour y mener le jihad contre les Américains. Les deux sont interpellés dans une maison à la frontière et renvoyés en France. Leur compagnon de voyage Miloud Chachou disparaîtra en Irak.

Grutier. A leur descente d’avion, Essid et Barnouin sont mis en examen à Paris pour «association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste» puis incarcérés. Mohamed Merah «assiste» en détention son pote et «demi-frère» Sabri Essid. Les autres membres du groupe d’Artigat qui s’apprêtaient à les rejoindre en Irak sont arrêtés dans la région de Toulouse. On retrouve un testament chez Megherbi. Jugé en 2009 à Paris avec ses comparses, Sabri Essid est condamné à quatre ans de prison, devient grutier à la sortie. Dissipés dans la nature, les membres de ce groupe sont revenus sur le devant de la scène en 2012 avec les attentats de Mohamed Merah. Essid a assisté à son enterrement en catimini. «On les sentait inquiets», livre un policier.

A Albi, Thomas Barnouin agrège autour de lui une poignée de jeunes du quartier sensible de Cantepau. Le groupe est surveillé par la police qui assiste en janvier à des entraînements au close-combat. Cela n’empêche pas leur départ simultané d’Albi et de Toulouse pour la Syrie en février. Essid, Megherbi, Barnouin et quatre de ses potes d’Albi disparaissent les uns après les autres. Les familles signalent les départs à la police. «Le profil de types comme ceux du groupe d’Artigat est inquiétant. Ce sont des fondus qui auront gagné en influence à leur retour, s’ils reviennent», commente un policier du renseignement. C’est pourquoi, depuis septembre 2013, le juge antiterroriste Marc Trévidic enquête sur ce réseau dit Artigat 2, «susceptible de commettre des attentats sur le territoire national».

Jean-Manuel ESCARNOT (à Toulouse) et Patricia TOURANCHEAU

 

http://www.ladepeche.fr/article/2015/03/12/2065447-otage-israelien-execute-ei-justice-francaise-ouvre-enquete.html

Otage israélien exécuté par l’EI : la justice française ouvre une enquête

 

Publié le 12/03/2015 à 14:59, Mis à jour le 12/03/2015 à 15:00

Terrorisme

Sabri Essid, 30 ans, a épousé les thèse de l'islamisme radical dès le début des années 2000./

Sabri Essid, 30 ans, a épousé les thèse de l’islamisme radical dès le début des années 2000./

zoom dans Crime

Une enquête a été ouverte en France notamment pour assassinat à la suite de la diffusion de la vidéo de l’exécution d’un otage arabe israélien par l’organisation Etat islamique (EI), dans laquelle apparaît un homme présenté comme étant le demi-frère de Mohamed Merah.

Sur les images, on voit un jihadiste s’exprimant en Français avec l’accent de Toulouse en compagnie d’un enfant d’une douzaine d’années qui semble exécuter avec un pistolet un homme présenté comme un espion d’Israël. Selon des sources proches du dossier, il pourrait s’agir de Sabri Essid et d’un des fils de Souad Merah, la sœur du tueur au scooter. Ces identifications n’ont pas été confirmées par les autorités françaises.

L’enquête a été ouverte des chefs d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste, association de malfaiteurs criminelle en relation avec une entreprise terroriste, apologie du terrorisme et indication à commettre des actes de terrorisme. C’est la première application en France de ce chef de poursuites.

Sabri Essid est le fils d’un ancien compagnon de la mère de Mohamed Merah. Les deux hommes étaient proches. Âgé de 31 ans, Sabri Essid est parti pour la Syrie au printemps 2014 avec des proches, dont une figure du jihadisme dans le Sud-Ouest, Thomas Barnouin. Les deux hommes avaient été interceptés en 2006 par l’armée syrienne alors qu’ils se rendaient en Irak pour y prendre part au jihad contre les forces de la coalition internationale. Ils avaient été condamnés en 2009 à cinq ans de prison.

Dans l’enregistrement, le jihadiste menace Israël et évoque en français la récente attaque contre l’Hyper Cacher à Paris, où Amédy Coulibaly a assassiné quatre juifs.

LaDepeche.fr

 

 

http://www.ladepeche.fr/article/2015/03/12/2065316-la-france-est-le-pays-le-plus-menace.html

«La France est le pays le plus menacé»

 

Publié le 12/03/2015 à 07:53

Terrorisme – Daniel Thomson, Journaliste à RFI, auteur du livre «Les Français jihadistes»

«La France est le pays le plus menacé»
«La France est le pays le plus menacé»

zoom dans Folie

Est-on sûr que le jihadiste qui s’exprime dans la vidéo, est bien Sabri Essid ?

Pour moi, il n’y a pas de doute. J’ai eu confirmation de plusieurs sources en Syrie, et de combattants de l’Etat islamique. C’est pour ça que j’ai été le premier à mentionner son nom sur mon compte Twitter.

La vidéo a été publiée à la veille du 11 mars, 3e anniversaire du premier meurtre de Merah à Toulouse. Ce n’est pas qu’une coïncidence… ?

Non, effectivement, je ne pense pas que ça puisse être une coïncidence, surtout connaissant les réflexes de la propagande de l’Etat islamique, qui adore ce genre de symbole. Chaque vidéo est toujours pensée parfaitement, ils pensent toujours à la cible qu’ils veulent toucher. Si un des plus proches du clan Merah intervient dans cette vidéo en faisant allusion aux attaques passées contre les juifs en France et en menaçant les juifs de France, la veille du premier assassinat de Merah, ce n’est pas possible que ce soit un hasard. Ils veulent marquer l’événement, ils veulent le célébrer à leur manière.

C’est une manière de continuer à mettre la pression sur la France ?

Tout à fait. On peut même dire que parmi tous les pays qui font partie de la coalition, la France est le pays qui est le plus menacé dans toute la propagande, la communication, les vidéos, les textes de l’EI. Leur idée c’est de continuer à menacer, à donner une illusion de puissance, à dire on peut frapper partout à tout moment, même si ce n’est pas vrai. Ils font en sorte, par leurs vidéos, que cette peur existe.

Comment expliquer que ces vidéos justement, servent à embrigader les jeunes français et européens ?

Effectivement, quand tu poses la question aux jihadistes, ils répondent toujours que chaque vidéo a deux volets : terroriser leurs ennemis et recruter de nouveaux adeptes. Quels sont les ressorts qui permettent à ces vidéos de fonctionner, ça, c’est très difficile à expliquer. Ce qui est sûr, c’est qu’au sein du public jihadiste, beaucoup ne s’informent qu’à travers ces vidéos. Ce sont leurs JT. Et ils considèrent que la vérité ne vient que de ça, et que tout ce qui vient de nos médias mainstream est faux. C’est un inversement des valeurs.

Voyez-vous le rapprochement entre Boko Haram et l’EI comme une menace supplémentaire ?

C’est plus qu’un rapprochement, Boko Haram est devenu la branche nigériane de l’EI. On peut imaginer qu’il y aura des transferts de combattants étrangers, comme ça a été le cas de la Syrie vers la Lybie, avec la création de la branche libyenne. Par contre on a déjà pu constater une mise à niveau médiatique de Boko Haram, qui en 2 semaines est passé de l’âge de pierre, à des vidéos sophistiquées du niveau de l’Etat islamique. C’est, selon moi, le signe d’une volonté d’expansion, pas de faiblesse, mais je n’ai pas de certitude là-dessus.

Recueillis par Olivier Auradou

 

 

http://www.ladepeche.fr/article/2015/03/12/2065440-sabri-essid-proche-merah-tres-probablement-filme-ei-video-execution.html

Sabri Essid, proche de Merah, « très probablement » filmé par l’EI dans une vidéo d’exécution

 

Publié le 12/03/2015 à 14:03

A la Une

Capture d'écran en date du d'une vidéo diffusée par le groupe Etat islamique (IS) et présentant
Capture d’écran en date du d’une vidéo diffusée par le groupe Etat islamique (IS) et présentant « très probablement » Sabri Essid, un proche de Merah –  /  Al-Furqam media/AFP

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Le jihadiste s’exprimant en français dans une vidéo d’exécution diffusée mardi par le groupe État islamique est « très probablement » Sabri Essid, un proche de Mohamed Merah, et l’enfant qui tue le prisonnier est le fils de sa femme, ont indiqué jeudi des sources concordantes.

Selon une source proche du dossier, qui demande à rester anonyme, « il y a une forte probabilité » que le jihadiste filmé en compagnie d’un enfant d’une douzaine d’années qui exécute avec un pistolet un Palestinien présenté comme un espion soit bien Sabri Essid, « demi-frère » de Mohamed Merah après le mariage de son père, Mohamed Essid, avec la mère du tueur au scooter de Toulouse.

Une autre source proche de l’enquête en cours, lancée pour l’identifier, précise que tout porte à croire qu’il s’agit bien d’Essid, 31 ans, dont les enquêteurs estiment qu’il est parti pour la Syrie au printemps 2014. L’enfant filmé en train d’exécuter de plusieurs balles l’Arabe israélien Muhammad Said Ismail Musallam, accusé d’être un agent du Mossad, serait le fils de la femme de Sabri Essid, précise la même source.

Mais, faute de preuve irréfutable, comme son arrestation ou un élément pouvant permettre le prélèvement d’ADN, il ne sera pas possible d’affirmer que c’est bien Sabri Essid avec davantage de certitude, à la vue de ce film d’une dizaine de minutes, précisent à l’AFP ces deux sources.

Vieille connaissance des services antiterroristes français, figure de l’islamisme radical à Toulouse, Sabri Essid évoque en français, dans cet enregistrement, la récente attaque de l’Hyper Cacher, menace de s’en prendre aux Israéliens et de conquérir Jérusalem. Il avait été intercepté en décembre 2006 en Syrie, dans une maison connue pour abriter des membres d’Al-Qaïda en transit pour l’Irak. Renvoyé en France, il avait été condamné en 2009 à cinq ans de prison dont un avec sursis dans une affaire de filière jihadiste irakienne.

Il était proche de Mohamed Merah et de son frère Abdelkader, mis en examen et en détention provisoire dans le cadre de l’enquête sur les tueries de Toulouse et de Montauban en mars 2012.

Mohamed Merah avait semé l’effroi en France en tuant entre le 11 et le 19 mars 2012 à Montauban et Toulouse trois militaires et trois enfants et un enseignant dans une école juive.

© 2015 AFP

 

 

http://www.ladepeche.fr/article/2015/03/12/2065315-sabri-essid-toulousain-et-bourreau-de-daech.html

Sabri Essid : Toulousain et bourreau de Daech

 

Publié le 12/03/2015 à 07:51, Mis à jour le 12/03/2015 à 09:36

Terrorisme

Le jihadiste apparaissant sur la vidéo d'exécution diffusée hier par Daesh pourrait être Sabri Essid./ Photo DR
Le jihadiste apparaissant sur la vidéo d’exécution diffusée hier par Daesh pourrait être Sabri Essid./ Photo DR

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C’est une quasi-certitude : dans cette dernière vidéo postée par Daesh, le jihadiste aux côtés d’un enfant qui va assassiner un otage est le Toulousain Sabri Essid. Il se présentait comme le «demi-frère» de Mohammed Merah. Quant à l’enfant, est-il lui aussi toulousain ?

Il n’a que 30 ans, mais c’est déjà un des adeptes les plus actifs du salafisme toulousain, se disant le «demi-frère» de Mohammed Merah. Sabri Essid a franchi un nouveau degré dans l’horreur, en se présentant dans une vidéo postée sur internet. On le découvre en compagnie d’un jeune garçon d’une douzaine d’années, qui va, devant la caméra, abattre un otage.

La vidéo a été diffusée mardi par L’État islamique. Dès les premières images, les spécialistes du renseignement, voyant qu’ils avaient affaire à un jihadiste parlant français, ont pensé qu’il s’agissait bien de Sabri Essid. Des vérifications sont en cours, mais elles tendent bien à confirmer ces premiers éléments. Des témoins toulousains, qui ont connu Essid, ont également le sentiment qu’il s’agit bien de cet ancien gamin de Jolimont sur les photos venues de Syrie.

La vidéo est effarante. Conçue comme un véritable clip, avec ralentis, travellings avant, zoom, gros plans et fond musical. Celui que l’on pense être Sabri Essid se lance alors dans une logorrhée mystico-apocalyptique : «Louange à Allah le fort, le tout-puissant vainqueur des mécréants et des athées, le prophète de la grande bataille. Vous les Juifs, Allah nous a permis de tuer vos frères sur le sol français, et ici sur la terre de l’État islamique.»

En désignant de la main le garçon qui est à ses côtés, il lance : «Les jeunes lions du califat vont tuer ceux que le Mossad imbécile a envoyés pour espionner les moudjahidins et les musulmans. Un sale espion apostat, dit-il en pointant du doigt l’otage à genoux, mais Allah a retourné votre ruse contre vous. Oh, Juifs, les conquêtes de l’État islamique viennent de commencer…»

Essid fait alors un geste vers l’enfant. Qui se place devant l’otage, toujours agenouillé, vêtu d’une combinaison orange. Il vise, et tire une balle dans le front. La victime s’écroule. L’enfant fait feu alors encore plusieurs fois sur le corps. Puis lance les bras au ciel avec un grand sourire en s’écriant : «Allah Ou Akbar !» avant de tirer une ultime cartouche.

Qui est cet enfant ? Fait-il partie de cette «famille» élargie de la galaxie Merah ? On sait que le père de Sabri Essid a épousé la mère de Merah, ce qui a scellé cette espèce de «fraternité». Essid a ensuite épousé une femme qui était mère d’un petit garçon. On suppose que toute cette famille a pris ensemble le chemin de la Syrie. Alors, l’enfant, exécuteur docile et manifestement totalement insensible, est-il le beau-fils d’Essid ? En tout cas, selon certaines sources de renseignements français, il s’agirait d’un enfant français.

Quant à la victime, il s’agit d’un garçon de 19 ans, Arabe israélien, Muhammad Said Ismail Musallam. Il est accusé d’être un espion du Mossad, ce que son père dément totalement. Au contraire, Muhammad aurait faussé compagnie à sa famille, pour rejoindre le jihad, en cachette. Avant d’être tué par l’enfant, il paraît étonnamment calme : selon certains médias orientaux, rapportant des témoignages d’ex-prisonniers des terroristes, c’est parce que souvent, les bourreaux de Daech expliquent qu’il s’agit juste d’une mise en scène pour l’Occident, et qu’ils ne seront pas tués… Les nazis ne faisaient pas mieux.

D. D. et F. Ab.

 

 

http://www.ladepeche.fr/article/2015/03/12/2065313-il-y-a-trois-ans-les-massacres-de-merah.html

Il y a trois ans, les massacres de Merah

 

Publié le 12/03/2015 à 07:52

Affaire Merah – Zoom

C'était le massacre de l'école Ozar Hatorah, à Toulouse./ DDM, archives
C’était le massacre de l’école Ozar Hatorah, à Toulouse./ DDM, archives

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Cette vidéo où l’on retrouve Sabri Essid vient rouvrir des plaies qui ont bien du mal à se cicatriser, à Toulouse : car il y a trois ans, jours pour jour, on était en plein dans le début de l’affaire Merah.

C’est en effet le 11 mars 2012, vers 16 heures, que le tueur au scooter va donner rendez-vous à Imad Ibn Ziaten, du côté de la Cité de l’Hers, et perpétrer son premier meurtre. Il assassine le soldat à bout portant.

Quatre jours plus tard, c’est la tuerie de Montauban. À proximité de la caserne Doumerc, Merah va abattre trois hommes : Loïc Liber, Mohammed Legouad, Abel Chennouf. Seul Liber survivra, mais il est encore très handicapé et poursuit sa convalescence.

Le 19 mars, enfin, c’est le massacre de l’école Ozar Hatorah, à Toulouse. Il tue un enseignant, Jonathan Sandler et ses deux enfants, Gabriel 3 ans, et Aryeh, 6 ans, ainsi qu’une petite fille, Myriam Monsonégo, qu’il rattrape avant de l’exécuter d’une balle dans la tempe. Elle était la fille du directeur de l’école.

Merah blesse aussi un adolescent, Brian Bijaoui, qui réussira à s’en sortir.

Cette trajectoire sanglante va s’achever le 21 mars, dans l’appartement du tueur. Les services de police ont réussi à l’identifier et à le loger. Après un siège de 32 heures, l’assaut est donné et Merah tué en essayant de s’échapper.

Son père souhaitait qu’il soit enterré en Algérie, mais la commune choisie a refusé l’inhumation. Le tueur a donc été enterré le 29 mars dans le carré musulman du cimetière de Cornebarrieu, près de Toulouse. C’est Sabri Essid qui a alors organisé ces obsèques. C’était également lui qui avait largement contribué à la radicalisation de Mohammed Merah, qui venait le visiter à la prison où il a été incarcéré entre 2006 et 2010.

La Dépêche du Midi

 

 

http://www.ladepeche.fr/article/2015/03/12/2065314-le-jihad-dans-l-ombre-de-merah.html

Le jihad dans l’ombre de Merah

 

Publié le 12/03/2015 à 07:52

Terrorisme – Portrait

Sabri Essid, 30 ans, a épousé les thèse de l'islamisme radical dès le début des années 2000./

Sabri Essid, 30 ans, a épousé les thèse de l’islamisme radical dès le début des années 2000./

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Les vidéos de propagande, Sabri Essid a l’habitude. Celui qui est réapparu, hier, sur la dernière exécution filmée de l’État islamique (EI) pour menacer de reprendre Jérusalem «aux juifs qui tremblent», affiche tranquillement sa barbe soigneusement coupée sur YouTube. Au vu et au su de toute la Toile. Sur le site sanâbil.fr, dédié à la propagation de l’islam en prison, ce salafiste toulousain de 30 ans, très tôt séduit par les vertus du jihad, évoque ses années de prison à Fresnes dans la région parisienne.

Le document a été mis en ligne en janvier 2011, juste à sa sortie de détention. Quatre ans censés solder son activisme au sein de la filière islamiste radicale d’Artigat, du nom du village ariégeois où Olivier Corel, alias L’Émir blanc, son mentor d’origine syrienne, a été arrêté avec toutes ses ouailles en 2007. Toutes ? Deux au moins ont échappé au coup de filet et à la curiosité de la police. Pas des moindres.

Leurs noms ? Abdelkader et Mohammed Merah. À l’époque, le tueur sanguinaire d’Ozar Hatorah, n’est qu’un adolescent mal dans sa peau, un petit voyou en rupture familiale, qui traîne son mal de vivre d’enfant de divorcés dans la cité des Izards. À boire et à fumer. «On lui reprochait d’être un mécréant, c’est dire», se souvient un proche. Sans soupçonner que la métamorphose, est déjà engagée, dans ce quartier des Izards où tout le monde se croise. Où Sabri Essid, en tout cas, a fini par débarquer. Comme tous ses «frères» de jihad, lui non plus n’a pas toujours porté la barbe du converti.

Petit, c’est sur les bancs de l’école Monge, dans le quartier Jolimont-Matabiau qu’il a usé ses fonds de culotte. Avant de partir vivre dans le quartier Bellefontaine, au Mirail. Mais des embrouilles entre petits délinquants l’en chassent définitivement. Ce jeune homme de 18 ans, au visage encore émacié, a plongé très vite dans la religion.

Dès 2002, il est actif dans la mouvance salafiste d’Artigat, fait du prosélytisme, tourne (déjà) des vidéos et s’imagine mourir en martyr au cœur de la filière irakienne. «Aux Izards, il indisposait beaucoup de gens par son côté intégriste, souffle un habitant. Les familles avaient peur de son influence sur leurs enfants». Dans la cité, tout le monde a en tête la disparition de Miloud Chachou, un gamin du quartier qui n’a plus jamais donné de nouvelles. Sans doute tué, selon les services de renseignements dans les premières vagues de convertis partis au Moyen-Orient. C’est dans cette ambiance-là que Sabri Essid va rencontrer la famille Merah.

«Avec Mohammed ils ne se fréquentaient pas. Ils ne pouvaient pas ne pas se connaître, mais ils n’avaient pas de relation étroite», se rappelle un de leurs copains. Celui que Sabri Essid connaît très bien en revanche, c’est le frère aîné de Mohammed, Abdelkader, toujours emprisonné dans le cadre des enquêtes sur les tueries de Toulouse et de Montauban, il y a tout juste trois ans.

«C’est lui, Abdelkader qui a favorisé le rapprochement entre le père de Sabri Essid et sa propre mère, alors divorcée», croit se souvenir ce témoin.

Quoi qu’il en soit, l’idylle ne va pas durer longtemps. En fait, l’union ne tiendra pas un an. Les proches subodorent que la mère de Mohammed et Abdelkader Merah ne goûte guère la religiosité exacerbée de son nouveau conjoint. C’est pourtant sous le signe du culte le plus traditionnel, que ce mariage s’est conclu… à Artigat, en Ariège. Olivier Corel, l’Emir blanc en personne a uni les deux familles. Dans l’ombre de cette alliance, Mohammed Merah a commencé à changer. «Il s’est rapproché de Sabri Essid à partir du moment où il a commencé à s’intéresser à la religion, à sa sortie de prison en 2007», note l’avocat Chritian Etelin. À l’époque, Merah n’a pas encore 20 ans. Incarcéré pour des affaires de vols, il a beaucoup souffert de sa détention. D’autant plus sensible au discours qu’il entend déjà depuis plusieurs années, sans accrocher. Mais l’adolescent a changé. Dans la bouche des intégristes d’Artigat, il est question de la nécessité de respecter les règles du Coran, aussi bien que de jihad. Mohammed Merah et son frère Abdelkader fréquentent plus assidûment la cellule salafiste. Dans laquelle Sabri Essid prend de plus en plus de place. Et commence à intéresser les services de police. Il est inquiété une première fois en avril 2006. Un courrier anonyme l’accuse de préparer un attentat contre le consulat des États-Unis à Lyon et deux supermarchés toulousains. Le suspect s’en sort, mais franchit une nouvelle étape dans son engagement. Quelques mois plus tard, il est arrêté à la frontière irakienne, après un passage en Syrie, en compagnie de Thomas Barnouin, un converti albigeois. De retour en France, il rejoint Artigat au moment où les services de renseignement frappent. La filière est démantelée. Mohammed Merah et son frère Abdelkader passent bizarrement au travers du coup de filet. Mais ils n’oublient pas leur «demi-frère». Signe d’une vraie complicité, Mohammed Merah entreprend même toutes les démarches pour visiter Sabri Essid, emprisonné à Fresnes. Sans attirer plus que ça l’attention. Pourtant, le mécanisme psychologique qui va le jeter dans l’action terroriste est enclenché. «Lui qui n’avait jamais eu beaucoup de reconnaissance ne voulait pas apparaître comme un bouffon, il voulait monter aux autres ce qu’il était capable de faire», analyse a posteriori une connaissance. Pour le pire. En apparence, Sabri Essid, lui, s’est acheté une conduite. Libéré à l’automne 2010, il s’est trouvé un job de grutier à Toulouse. Un jeu de rôle. Le salafiste est loin d’être repenti, mais il se sait surveillé de près par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Il ne bouge plus. Sans s’éloigner de Mohammed Merah. C’est même lui qui creusera sa tombe, pelle à la main, dans le cimetière de Cornebarrieu. Sabri Essid a finalement pris le chemin qu’il indiquait dans ses «prêches». La Syrie où il s’est volatilisé, il y a un an, avant de ressurgir aux côtés de Daesh sur cette vidéo glaçante.

Et pendant ce temps, sur le site sanâbil.fr, au vu et au su de toute la toile, s’affiche toujours le cynisme de l’embrigadement islamiste. Avec en exergue cet ahurissant appel au martyr… «La bonne récolte d’ici-bas pour l’au-delà».

Gilles-R. Souillés

 

 

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Ecroué depuis 3 ans, Abdelkader Merah placé à l’isolement

 

Publié le 12/03/2015 à 07:53

Affaire Merah – Zoom expert

Ecroué depuis 3 ans,  Abdelkader Merah placé à l'isolement

Ecroué depuis 3 ans, Abdelkader Merah placé à l’isolement

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Depuis début janvier, Abdelkader Merah, le frère du tueur au scooter, est placé à l’isolement. Un régime restrictif qui le prive d’activités, de travail dans les ateliers ou de formation. Seules, des visites au parloir sont autorisées mais il est coupé de la population carcérale. Une décision intervenue au moment des attentats de Paris, à Charlie Hebdo et dans l’hyper Cacher. «Il n’a pas changé de version depuis le début. Il se dit toujours innocent. Il n’a jamais aidé ni assisté son frère Mohammed à commettre les crimes à Toulouse et Montauban», insiste Me Tiffany Dhuiege qui défend les intérêts d’Abdelkader Merah avec Me Dupont-Moretti. Ecroué et mis en examen (photo) depuis le 26 mars 2012 pour «complicité d’assassinat, association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste et vol en réunion», le frère du tueur au scooter âgé de 32 ans avait déjà été placé à l’isolement durant 2 ans. La décision du renouvellement ou pas de sa détention doit intervenir avant le 25 mars, devant le juge des libertés et de la détention. Islamiste radical formé dans un institut coranique égyptien, Abdelkader est décrit par les enquêteurs comme «l’idéologue» à l’origine de la radicalisation de son frère. Même si c’est en prison que ce dernier avait épousé les thèses de l’islam radical. Autre personnage emblématique du clan Merah, la sœur, Souad. Une femme de 36 ans qui se trouverait actuellement en Algérie avec ses enfants. Elle avait quitté Toulouse au printemps 2014 pour rejoindre la Syrie, via Barcelone, sur les pas de Sabri Essid. Proche elle aussi des milieux salafistes, elle avait commencé à se radicaliser au début des années 2000. Comme Abdelkader, elle a suivi une formation religieuse et rigoriste au Caire. Elle est signalée par la DCRI (ex-DGSI) dès 2010, comme adepte de l’islam radical. A Toulouse, elle vivait dans le quartier du Mirail avec ses quatre enfants. Mohammed Merah a tué trois militaires, trois enfants et un enseignant juifs, entre le 11 et le 19 mars 2012, à Toulouse et Montauban au nom du jihad avant d’être abattu par le Raid.

F. Ab


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