Merah, Kouachi, Coulibaly, Ghlam : même groupe, même combat 3 août
Tout compte fait, mon Chinois de Thaïlande avait bien raison de s’inquiéter ces derniers jours : Sid Ahmed Ghlam, l’homme aux trois avocats dont la petite amie brestoise est toujours libre comme l’air a bien commencé à parler au juge le 19 juin dernier, tandis que son ordinateur l’avait déjà trahi.
Les enquêteurs soupçonnent aujourd’hui Fabien Clain, un Toulousain d’origine réunionnaise proche des frères Mohammed et Abdelkader Merah, d’avoir commandité son attentat manqué à Villejuif depuis la Syrie où il se trouve.
On apprend également qu’Aurélie Châtelain aurait été tuée pour avoir été soupçonnée d’être un agent de renseignement.
Notons par ailleurs qu’à l’égal de Josette Brenterch du NPA de Brest et de ses complices les cybercriminels Pascal Edouard Cyprien Luraghi, NEMROD34 et autres « déconnologues », celui qui apparaît désormais comme l’un des chefs du djihadisme français s’était plaint en 2013 d’être « diffamé » par la diffusion d’informations pertinentes le concernant.
Curieusement, selon une information exclusive de 20minutes.fr du 5 juin 2013, Fabien Clain avait décidé d’attaquer France Télévisions en diffamation pour cette diffusion très précisément ce 5 juin 2013.
Rappelons que la rixe ayant conduit à la mort très médiatisée du jeune Brestois Clément Méric s’était produite le même jour, dans l’après-midi.
Attentat manqué de Villejuif : sur la piste des commanditaires
LE MONDE | 03.08.2015 à 08h28 • Mis à jour le 03.08.2015 à 13h12 | Par Soren Seelow
L’enquête a débuté comme un gag. Au bout du fil, un apprenti terroriste un peu maladroit vient de se tirer une balle dans la jambe :
« Le SAMU de Paris, bonjour !
– Oui, bonjour, au secours…
– Vous êtes sur la voie publique, monsieur ?
– Oui, sur la voie publique… Ahhh ! (…) J’suis dehors là. Ils ont tiré dans mon pied…
– Tiré dans vos pieds ! Avec.. avec une arme, monsieur ? »
Quelques minutes plus tard, la police découvre le blessé gisant sur le trottoir au pied de sa résidence étudiante, dans le 13e arrondissement de Paris : Sid Ahmed Ghlam, un étudiant algérien de 24 ans. Tandis qu’il est emmené à l’hôpital, les policiers remontent une trace de sang jusqu’à sa voiture. A l’intérieur, une kalachnikov, deux armes de poing, un gilet pare-balles et des documents manuscrits sur un projet d’attentat. Dans sa chambre, ils mettent la main sur trois autres kalachnikov et trois gilets pare-balles. L’analyse du matériel informatique confirme leurs inquiétudes : le jeune homme envisageait, comme il l’a reconnu par la suite, d’attaquer une église de Villejuif, dans le Val-de-Marne, le matin même, le dimanche 19 avril.
L’attentat n’a jamais eu lieu. Dans des circonstances qui restent à éclaircir, une jeune femme, Aurélie Chatelain, a été tuée dans sa voiture, garée à quelques centaines de mètres de l’église Sainte-Thérèse de Villejuif. Sid Ahmed Ghlam attribue ce meurtre à un complice, mais l’ADN de la victime a été retrouvé sur sa manche et l’expertise balistique a établi que la même arme avait tué Aurélie Chatelain et transpercé sa jambe. Toujours est-il que ce meurtre, apparemment non prémédité, a fait dérailler un scénario écrit depuis plusieurs semaines.
Téléguidé de l’étranger
La maladresse du jeune Algérien est un coup de chance inédit dans les annales de l’antiterrorisme, et va permettre aux enquêteurs de mettre au jour un projet d’attentat orchestré de Syrie par des djihadistes français, que les services de renseignement pensent avoir identifiés. Sur leur principale hypothèse de travail plane un spectre, connu des services depuis plus de dix ans : Fabien Clain, un proche de Mohamed Merah, considéré comme un des principaux animateurs de la filière dite « d’Artigat », dans l’Ariège, au début des années 2000.
Le dossier d’instruction dresse, par le jeu des relations de ses protagonistes, un tableau vivant de la galaxie djihadiste de ces quinze dernières années. Cette enquête à tiroirs commence par le décryptage de dizaines de fragments de correspondance retrouvés dans le matériel informatique de Sid Ahmed Ghlam. En moins de trois jours, les hommes de la Sous-direction antiterroriste (SDAT) et de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) restaurent les fichiers effacés. Leurs auteurs n’apparaissent pas, mais le contenu est explicite : l’étudiant a visiblement été téléguidé de l’étranger.
L’aspect le plus intéressant de ces échanges réside dans la précision des instructions qui lui sont envoyées. Une de ces missives lui indique comment récupérer des armes dans une voiture volée sur un parking d’Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis :
« Tu vas trouver sur cette rue une sandwicherie qui est dans un angle, ça s’appelle L’Atmosphère. (…) Tu regardes parmi les voitures garées là, et tu cherches une Renault Mégane. (…) Tu regardes sur la roue avant droite, tu vas trouver les clés posées dessus. (…) Tu ouvres, tu récupères le sac et tu vas le ranger dans ta voiture. (…) Une fois que c’est fait tu vas garer ta voiture plus loin et tu la laisses, tu reviendras la récupérer demain matin. (…) Tu rentres en transport à la maison. (…) Mets des gants quand tu touches la voiture. (…) Le paquet, c’est ce que tu as besoin pour travailler. Quand tu as récupéré le sac, envoie-moi un message. »
Mais c’est une autre instruction qui va permettre aux enquêteurs de remonter jusqu’aux possibles commanditaires. Son auteur suggère à l’étudiant de se rendre dans un garage de Pierrefitte-sur-Seine (Seine-Saint-Denis), pour récupérer une deuxième voiture afin d’y cacher son arsenal : « Quand tu arrives là-bas, tu demandes à parler à Rabi. Dès que tu le vois tu lui dis : “Je viens de la part de Vega et Thomas pour récupérer la BMW 318”. » Les acteurs de l’opération ont pris soin de crypter toutes leurs conversations. Mais ils ont commis un impair : ils ont livré aux enquêteurs un surnom et un prénom.
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Des vieilles connaissances de l’antiterrorisme
Il faudra quelques jours seulement à la DGSI pour exploiter cet indice : Vega s’appelle en réalité Macreme A., comme l’a confirmé le gérant du garage, et son acolyte Thomas M. Les deux hommes, originaires de Seine-Saint-Denis, sont partis en Syrie au début de 2015 et apparaissent dans la même procédure de filière djihadiste que Fabien Clain. Présenté comme leur « comparse », ce Toulousain de 36 ans d’origine réunionnaise aurait joué de la Syrie un rôle majeur dans leur endoctrinement.
Selon une note des services de renseignement, Fabien Clain apparaît dès 2001 dans le radar de l’antiterrorisme. Son frère Michel et lui ont fondé un groupuscule salafiste et épousé deux converties qui portent la burqa – ce que leur vaut le surnom de « clan des Belphégor » dans le quartier du Mirail. Leur groupuscule fusionne à la fin de 2004 avec une autre communauté, structurée autour d’un Français d’origine syrienne, Olivier Corel, dit « l’Emir blanc ».
A l’occasion des réunions organisées dans la ferme de l’émir, à Artigat, les frères Clain rencontrent Abdelkader Merah et Sabri Essid, les frère et beau-frère de Mohamed Merah. Considérée comme un des noyaux historiques du djihadisme français, la cellule d’Artigat apparaît dans plusieurs dossiers de terrorisme, dont celui de Merah. En 2009, Fabien Clain a été condamné à cinq ans de prison pour avoir animé une filière d’acheminement vers l’Irak. Parti rejoindre les rangs de l’Etat islamique après sa libération, il n’a pu être entendu par les enquêteurs.
Le volet français de l’enquête a en revanche permis la mise en examen de trois personnes elles aussi connectées – de façon plus ou moins directe – à d’anciennes cellules djihadistes. Parmi elles figure une autre vieille connaissance de l’antiterrorisme : Rabah B., dit le « Kabyle », soupçonné d’avoir organisé la livraison des armes cachées dans la Mégane à l’attention de Sid Ahmed Ghlam. Il avait été interpellé puis relâché faute de preuves lors du démantèlement en 2005 du réseau Chérifi, dont onze membres ont été condamnés en 2011 pour un projet d’attentat contre la DST, la Direction de la surveillance du territoire, l’ancêtre de la DGSI. Le « Kabyle » a continué à en fréquenter plusieurs après leur sortie de prison.
Les deux autres mis en examen, également soupçonnés d’avoir participé à la livraison des armes, n’ont jamais été impliqués dans des affaires de terrorisme. Mais leur cercle relationnel illustre là encore le microcosme de la nébuleuse djihadiste et sa porosité avec le milieu du banditisme. Le premier est un proche de Moussa Coulibaly, qui avait agressé trois militaires au couteau à Nice le 3 février. Quant au second, il fréquente un ancien membre du Groupe islamique combattant marocain, suspecté d’avoir commandité les attentats de Casablanca et de Madrid au début des années 2000.
Un autre homme, Pascal K., a été interpellé après l’identification de son ADN sur une brosse à cheveux retrouvée chez Ghlam. Il a finalement été relâché, mais les enquêteurs ont découvert que son frère Franck, un déserteur de l’armée française ayant participé à une opération extérieure au Liban, avait été l’élève de Farid Benyettou – l’ancien mentor de Chérif Kouachi, l’un des auteurs de la tuerie de Charlie Hebdo. Autant de connexions qui retracent l’historique de la famille du djihadisme français. Les anciens réseaux des années 2000 ont planté leurs graines. Sid Ahmed Ghlam était leur dernière jeune pousse. Jusqu’à ce qu’il se tire une balle dans le pied.
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Soren Seelow
Journaliste
Sid Ahmed Ghlam évoluait dans la même sphère que Mohamed Merah
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- Par lefigaro.fr
- Mis à jour le 03/08/2015 à 12:57
- Publié le 03/08/2015 à 12:28
Principal suspect dans l’enquête sur l’attentat déjoué contre une église de Villejuif, l’homme était piloté par deux Français partis en Syrie, eux-mêmes recrutés par une cellule terroriste liée à Mohamed Merah, selon Le Monde.
Le 19 avril dernier, le SAMU de Paris reçoit un appel étonnant depuis le XIIIe arrondissement: un étudiant algérien de 24 ans prétend qu’on vient de lui tirer dans la jambe. Dépêchée sur place, la police ne tarde pas à découvrir que la victime, Sid Ahmed Ghlam, est en possession de plusieurs kalachnikovs, d’un revolver, d’un gilet pare-balles et de notes sur la planification d’un attentat contre une église de Villejuif. Plus tard, l’individu prétendra s’être lui-même tiré dessus pour se faire arrêter et échapper au courroux de l’État islamique s’il n’allait pas plus loin.
Quatre mois plus tard, l’enquête des services de renseignement progresse. Dans un article publié ce lundi, Le Monde révèle que la DCRI relie désormais l’apprenti terroriste à de nombreuses figures du djihadisme français. Surtout, il semble que l’homme était téléguidé depuis la Syrie par des Français partis faire le djihad. «Autant de connexions qui retracent l’historique de la famille du djihadisme français. Les anciens réseaux des années 2000 ont planté leurs graines. Sid Ahmed Ghlam était leur dernière pousse», affirme le quotidien qui aurait eu accès au dossier d’instruction.
Piloté depuis la Syrie
C’est l’analyse du matériel informatique retrouvé chez Sid Ahmed Ghlam qui a rapidement permis de mettre au jour une série de messages cryptés, indiquant que l’individu était en contact avec l’étranger, assure Le Monde. Ces messages, riches en instructions, ont conduit les enquêteurs jusqu’à deux complices ; Macreme A. et Thomas M., tous deux originaires de Seine-Saint-Denis et partis pour la Syrie début 2015. Ces deux hommes auraient été recrutés par Fabien Clain, un Toulousain d’origine réunionnaise cofondateur d’un groupuscule salafiste – «la cellule d’Artigat»-, notamment lié à Mohamed Merah. Fabien Clain a été condamné en 2009 à cinq ans de prison pour avoir animé une filière à destination de l’Irak ; à sa libération il est parti rejoindre l’État islamique.
Si ces hommes n’ont pas pu être entendus, l’enquête de la DCRI a aussi permis, en France, la mise en examen ces dernières semaines de trois personnes, dont au moins une, Rabah B. dit «Le Kabyle», a déjà été citée dans une ancienne affaire de djihadisme. Un deuxième mis en examen serait un proche de Moussa Coulibaly, responsable en février dernier de l’agression au poignard de trois militaires à Nice. Enfin le frère du troisième homme arrêté, un certain Franck. K, fréquentait Farid Benyettou, ancien mentor de «la filière des Buttes-Chaumont» à laquelle appartenaient les frères Kouachi, responsables de la tuerie de Charlie Hebdo.
Une victime collatérale
Sid Ahmed Ghlam est également soupçonné d’être le meurtrier d’Aurélie Châtelain, une professeur de fitness retrouvée carbonisée dans sa voiture à Villejuif et qu’il soupçonnait d’être un agent du renseignement. L’intéressé prétend que c’est un complice, dont il n’a jamais livré le nom, qui a agi. Une version qui pose problème puisque c’est bien l’ADN de Sid Ahmed Ghlam qui a été retrouvé dans la voiture. L’analyse balistique a également confirmé que l’arme qui a servi à tuer la jeune femme était celle de l’apprenti terroriste.
Attentat manqué de Villejuif, relation avec Merah: qui est Fabien Clain?
Par LEXPRESS.fr , publié le 03/08/2015 à 12:32 , mis à jour à 12:49
Selon Le Monde, Sid Ahmed Ghlam était en contact avec des djihadistes français en Syrie. Parmi eux, Fabien Clain, un Réunionnais qui gravitait dans l’entourage de Mohamed Merah, est suspecté d’être l’un des commanditaires de l’attentat déjoué.
Sid Ahmed Ghlam a bel et bien été téléguidé depuis la Syrie. Dans une enquête publiée ce lundi, Le Monde rapporte que l’étudiant algérien de 24 ans, suspecté d’avoir fomenté un projet d’attentat contre une église de Villejuif, était en relation avec des Français partis faire le djihad.
Sid Ahmed Ghlam communiquait avec ses commanditaires via des conversations chiffrées sur Internet. Dans un des messages, dans lequel ils lui indiquent comment récupérer une voiture, les djihadistes font l’erreur d’utiliser des pseudonymes. C’est comme cela que les enquêteurs remontent jusqu’à au moins trois hommes, tous connus des services de renseignement et localisés en Syrie. L’un d’eux s’appelle Fabien Clain, un homme qui a contribué à radicaliser les deux autres, relate le quotidien.
Surtout, celui-ci est réputé proche de Mohamed Merah, l’auteur des attentats de 2012. Réunionnais d’origine, surnommé « Omar » par ses proches, il a lui aussi longuement vécu à Toulouse. Le site Réunion Première raconte qu’il s’est converti à l’islam à la fin des années 90 et s’est radicalisé en 2004. Quatre ans plus tard, le trentenaire est condamné à 5 ans de prison pour avoir aidé des candidats au djihad à se rendre en Irak. C’est dans le cadre de cette filière, dite d’Artigat, qu’il côtoie les frères Merah. Fabien Clain est alors qualifié de « tête pensante » du groupe.
Mohamed Merah lui écrit depuis sa prison
Dans son livre Merah. L’itinéraire secret (2015, Nouveau Monde éditions), le journaliste Alex Jordanov raconte que « le tueur au scooter » s’inquiète à la fin des années 2000 du procès à venir de Fabien Clain. Si bien qu’il prend des nouvelles de lui grâce à son frère et va jusqu’à lui écrire une lettre depuis sa cellule, où il purge une peine pour des faits de délinquance.
Fabien Clain est à son tour en détention lorsque Mohamed Merah commet ses meurtres sanglants. Fait étrange, à sa sortie en août 2012, il s’installe en Normandie et s’insurge contre un reportage sur France 2 dans lequel il est décrit comme un proche du terroriste. Selon 20 Minutes, il assure à l’époque que sa vie est un enfer depuis la diffusion et qu’il porte plainte contre France télévisions. Et ce, malgré les preuves accablantes qui le contredisent.
Depuis, l’homme a rejoint les rangs de l’organisation Etat islamique (EI) et a disparu des radars des services de renseignement. Jusqu’à maintenant.
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http://www.20minutes.fr/societe/1168487-20130605-20130605-presente-comme-proche-merah-reportage-attaque-france-televisions-justice
EXCLUSIF – Condamné en 2008 dans une autre affaire de terrorisme à Toulouse, Fabien Clain se plaint d’avoir été «assimilé» au tueur au scooter…
Présenté comme proche de Merah dans un reportage, il attaque France Télévisions en justice
- Vincent Vantighem
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- Publié le 05.06.2013 à 00:00
- Mis à jour le 05.06.2013 à 17:29
Cela ne fait pas un an que Fabien Clain s’est installé en Normandie. Mais il envisage déjà de déménager. Présenté comme un proche de Mohamed Merah dans un reportage de «Pièces à conviction», ce trentenaire assure que sa vie est devenue un «enfer» depuis la diffusion de l’émission le 6 mars. Il a donc décidé d’attaquer France Télévisions en «diffamation». Contacté par 20 Minutes, Grégory Saint-Michel, son avocat, confirme que «la plainte en diffamation devant le tribunal correctionnel de Paris visant Rémy Pflimlin, le président de France TV, sera délivrée ce mercredi après-midi».
Une palette de photos et de noms
Diffusé en deuxième partie de soirée sur France 3, le reportage d’un peu plus d’une heure affiche à cinq reprises une palette où l’on découvre les photographies et les noms de personnes qui auraient été en contact avec Mohamed Merah. «Il existe bien des connexions entre le tueur au scooter et ce groupe», assure à l’appui des images la voix off.
Cette émission, Fabien Clain ne l’a pas vue. Enseignant l’arabe, ce n’est que le lendemain qu’il a été prévenu par l’un de ses élèves. «C’était une catastrophe. Tout le monde s’est passé le mot très rapidement, confie-t-il aujourd’hui. J’ai vite été assimilé au tueur d’enfants…»
«Quand il a tué ces gens, j’étais en prison!»
Car le trentenaire ne nie rien de son passé. Condamné en 2008 à Toulouse (Haute-Garonne) pour son rôle dans une filière d’acheminement de djihadistes français vers l’Irak, il a passé cinq ans derrière les barreaux. «Mais je n’ai jamais été proche de Merah! Quand il a tué tous ces gens, j’étais en prison. J’ai découvert cela dans ma cellule», s’insurge-t-il. Or «la diffusion de cette planche photographique laisse supposer au public la participation de Fabien Clain sinon aux actes criminels perpétrés [par Mohamed Merah], au moins à leur préparation», déplore la citation directe que 20 Minutes a consultée.
Sorti en août 2012, il lui est aujourd’hui toujours interdit d’entrer dans vingt-deux départements français. C’est donc en Normandie qu’il a décidé de poser ses valises avec son épouse. «Aujourd’hui, elle a peur. On est dans une petite ville. On sent tous les regards sur nous. Alors que je voulais juste refaire ma vie tranquillement…»