Lotfi Ben Chrouda, majordome de Leïla Ben Ali, très bien payé pour son témoignage

Les deux journalistes français Catherine Graciet et Nicolas Beau auraient reçu d’un certain Lotfi une grosse somme d’argent pour écrire leur ouvrage paru en 2009, « La Régente de Carthage : main basse sur la Tunisie ».

Lotfi Ben Chrouda, majordome de Leïla Ben Ali, semble lui aussi avoir été très bien rétribué pour son témoignage publié en juin 2011, mais la révolution était déjà passée, en partie grâce aux révélations des précédents.

 

http://www.businessnews.com.tn/Arrestation-de-Lotfi-Ben-Chrouda,-majordome-de-Le%C3%AFla-Ben-Ali,520,25148,1

Arrestation de Lotfi Ben Chrouda, majordome de Leïla Ben Ali

publié le 08/06/2011 09:25
Lotfi Ben Chrouda, majordome de Leïla Ben Ali, très bien payé pour son témoignage dans Corruption Lotfi-Ben-ChroudaLotfi Ben Chrouda, majordome de Leïla Ben Ali, a été arrêté mardi 7 juin 2011 à l’aéroport Tunis-Carthage. Le majordome devait partir en France en compagnie de la rédactrice de son livre « Dans l’ombre de la reine. J’étais le majordome de Leïla Ben Ali ».
L’arrestation n’a rien à voir avec la publication de l’ouvrage et serait liée à un mandat de recherche dans une affaire d’abandon familial. Divorcé, Lotfi Ben Chrouda aurait abandonné son ancienne épouse et ses enfants depuis l’année dernière.
Son ouvrage édité en France chez Michel Lafon devrait paraitre demain, jeudi 9 juin. Selon son entourage, il aurait reçu quelques centaines de milliers de dinars (600.000, mais nous n’avons pas pu authentifier le montant) en contrepartie de son témoignage.

R.B.H.

 

http://www.michel-lafon.fr/livre/946-Dans_l_ombre_de_la_reine.html

 

DANS L’OMBRE DE LA REINE

 

LOFTI BEN CHROUDA

Leïla Trabelsi – l’épouse de Ben Ali – a fait couler beaucoup d’encre, mais tout n’a pas été dit. Lotfi ben Chrouda a voulu compléter ces lacunes avec son propre témoignage. Car rien de la folie du palais ne lui a échappé. Il a tout vu, tout entendu dans l’ombre des dirigeants, ses « patrons ». Et pour cause : depuis 1992 il a été le majordome de celle qui se surnomma elle-même « La Reine de Carthage » et devint en quelques années la femme la plus détestée de Tunisie : Leïla ben Ali.

Personne ne peut imaginer ce que fut le règne de cette reine aux sombres aspirations – jusqu’à celle de préparer sa propre arrivée au pouvoir suprême – et dont on découvre seulement aujourd’hui les excès et les turpitudes. Lorsque Leïla demande, elle obtient. Rien ne doit lui résister ! Elle veut tout s’approprier. Elle humilie quotidiennement son mari qui s’incline chaque fois qu’il la croise, faisant de lui une pitoyable marionnette. Elle dilapide les fonds publics, exproprie des particuliers… sans compter ce qui se passe dans sa garçonnière, et les séances de magie noire qu’elle organise, réunissant en secret sorciers sénégalais ou marocains, et lançant à tour de bras des malédictions auxquelles certains sujets apeurés finissent par croire…

Lofti ben Chrouda a tenu à décrire dans le détail tout ce qui méritait d’être dénoncé – jusqu’à la fuite médiocre du couple maudit – mais que nul n’avait encore eu le courage de dire par crainte de perdre la vie. Il nous montre Leïla ben Ali telle qu’en elle-même, femme avenante en public mais être maléfique en privé, symbole de la corruption absolue d’un couple tragiquement ubuesque.

 

http://www.france24.com/fr/20110610-tunisie-revolution-ancien-majordome-zine-el-abidine-ben-ali-leila-trabelsi-palais-presidentiel-lotfi-ben-chrouda-lafon

Un ancien majordome des Ben Ali raconte vingt ans au palais présidentiel

 

Texte par FRANCE 24

Dernière modification : 13/06/2011

Ancien majordome au palais présidentiel tunisien, Lotfi Ben Chrouda raconte dans un livre ses vingt années au service de Leïla Trabelsi et Zine el-Abidine Ben Ali. Un poste qui n’avait rien d’un privilège.

 

Il a passé vingt ans au service de Leïla Trabelsi, épouse de l’ex-président tunisien Zine el-Abidine Ben Ali. De ce quotidien, Lotfi Ben Chrouda tire aujourd’hui un livre, « Dans l’ombre de la reine », paru le 9 juin aux éditions Michel Lafon.

Dans un entretien à FRANCE 24, il explique que « la révolution a vraiment été un effet de surprise [pour les Ben Ali, NDLR]« . « C’est seulement à partir du 13 janvier qu’ils se sont rendu compte qu’ils n’avaient pas été justes envers le peuple tunisien ».

Vingt années durant, Lotfi Ben Chrouda a surtout été un observateur du quotidien de l’ancien couple présidentiel. L’ex-majordome détaille ainsi que « Ben Ali ne pouvait rien dire, c’était Leïla qui contrôlait tout ». Selon lui, elle faisait même usage de la « magie noire » afin de garder le contrôle sur son mari. Envers le personnel du palais, elle se montrait cruelle, allant jusqu’à plonger les mains d’un cuisinier dans l’huile bouillante. « On était vraiment maltraité, c’était oppressant », assure Ben Chrouda. « En fait personne n’avait le choix. Tout le monde avait peur. […] On avait tous signé un papier comme quoi nous n’avions pas le droit de parler. C’était dur mais personne ne pouvait quitter le palais, autrement c’était la prison. »

« Un simple majordome »

Bien que majordome de la « reine » Leïla Trabelsi, et également au service du président Ben Ali, Lotfi Ben Chrouda n’a jamais tenu le rôle de confident, loin s’en faut. « Ben Ali considérait les Tunisiens comme ses esclaves, affirme-t-il. Il ne me demandait jamais comment j’allais. » « Je n’étais qu’un simple majordome », résume-t-il, assurant ne pas être un « collaborateur » des Ben Ali, et se félicitant de la chute du régime pour lequel il a travaillé : « Heureusement qu’il y a eu la révolution. »

Lotfi Ben Chrouda explique ainsi avoir écrit ce livre pour « réhabiliter tous les Tunisiens qui ont travaillé dans les palais au service des Ben Ali ». Lui, a refusé d’y retourner depuis la chute du régime de Ben Ali. « J’ai envie d’oublier ce qui s’est passé et de prendre ma retraite », conclut l’ex-majordome.

 dans Corruption

Première publication : 10/06/2011

 

http://www.france24.com/fr/20110611-lofti-ben-chrouda-majordome-leila-ben-ali-ombre-reine-palais-presidentiel-tunisie-tunisienne

Dernière modification : 14/06/2011

Lofti Ben Chrouda, ancien majordome de Leila Ben Ali

 

Sylvain Attal reçoit Lotfi Ben Chrouda, ancien majordome au palais présidentiel tunisien et auteur de « Dans l’ombre d’une reine » dans lequel il raconte ses vingt années au service de Leïla Trabelsi et Zine el-Abidine Ben Ali. Un poste qui n’avait rien d’un privilège.

 

Par Sylvain ATTAL



Journalistes vénaux : Nicolas Beau aussi ?

L’interpellation hier des deux journalistes français Eric Laurent et Catherine Graciet dans une affaire de chantage et extorsion de fonds présumée est l’occasion pour certains de rappeler que la seconde aurait reçu une grosse somme pour écrire avec Nicolas Beau « La Régente de Carthage : main basse sur la Tunisie », un ouvrage paru en 2009.

Assez logiquement, son co-auteur Nicolas Beau serait donc aussi vénal.

 

http://www.lapresse.tn/article/affaire-des-journalistes-francais-corrompus-la-tunisie-de-ben-ali-a-paye-une-grosse-somme-a-catherine-graciet/94/4774

Affaire des journalistes français corrompus : la Tunisie de Ben Ali a payé une grosse somme à Catherine Graciet

 

Ajouté le 28/08/2015 à 14:22

   Affaire des journalistes français corrompus : la Tunisie de Ben Ali a payé une grosse somme à Catherine Graciet

 
Le journal français Le Figaro a rapporté dans l’un de ses derniers articles  publiés hier soir que les deux journalistes français, Eric Laurent et Catherine Graciet, ont été arrêtés  à Paris, soupçonnés d’avoir fait chanter le royaume du Maroc en demandant 3 millions d’euros pour ne pas publier un livre contenant des informations compromettantes, et qu’ils sont en garde à vue dans le cadre d’une information judiciaire ouverte hier pour tentative d’extorsion de fonds et tentative de chantage, a précisé la source judiciaire.

Dans ce cadre lapressenewsa été informée par une source fiable que Catherine Graciet qui a publié un livre avec Nicolas Beau au temps de Ben Ali sous le titre de la Régente de Carthage dans lequel elle avait dénoncé  l’emprise mafieuse de Leila Trabelsi, a bien reçu une grosse somme d’argent pour écrire ce livre de la part d’un citoyen tunisien résidant dans d’un pays du Golf au nom de Lotfi. Le dossier de cette affaire se trouve dans les archives de l’ex- Agence tunisienne de Communication Extérieure.

Par : LapresseNews

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Le%C3%AFla_Ben_Ali

Leïla Ben Ali

 

Leïla Ben Ali
Leïla Ben Ali présidant une réunion publique de l’Organisation de la femme arabe, en novembre 2010.
Leïla Ben Ali présidant une réunion publique de l’Organisation de la femme arabe, en novembre 2010.
4e Première dame de Tunisie
26 mars 1992 – 14 janvier 2011
Prédécesseur Naïma Ben Ali
Successeur Béatrix Marzouki
Biographie
Nom de naissance Leïla Trabelsi
Date de naissance 14 ou 24 octobre 1956 (58 ans)
Lieu de naissance Tunis, Tunisie
Père Mohamed Trabelsi
Mère Saïda Dherif
Conjoint Khelil Maaouia
Zine el-Abidine Ben Ali
Enfants Nesrine Ben Ali, fille
Halima Ben Ali
Mohamed Zine el-Abidine Ben Ali, fils
modifier Consultez la documentation du modèle

 

Leïla Ben Ali (ليلى بن علي), née Leïla Trabelsi (ليلى الطرابلسي) le 14 ou le 24 octobre 1956 à Tunis, est la seconde épouse de Zine el-Abidine Ben Ali, président de la République tunisienne de 1987 à 2011, et par conséquent Première dame de Tunisie, de son mariage le 26 mars 1992 au 14 janvier 2011.

Elle est à l’origine d’une généralisation de la corruption dans son pays, dont les principaux bénéficiaires sont les membres de sa propre famille, les Trabelsi, qualifiée selon les observateurs ainsi que par les services de l’ambassade américaine en Tunisie de « clan quasi-mafieux »1. Ainsi, la fortune personnelle du couple Ben Ali, amassée pendant les 23 années de pouvoir et estimée à quelques milliards d’euros placés sur des comptes bancaires à l’étranger ou investis dans l’immobilier, serait essentiellement le résultat des détournements de fonds opérés durant cette période par le clan Ben Ali-Trabelsi. Cette situation est l’un des principaux éléments déclencheurs de la révolution qui renverse le régime en 2011. Comme son mari, elle part alors en exil en Arabie saoudite où elle réside toujours, même si elle fait l’objet d’un mandat d’arrêt international.

Sommaire

…/…

Ouvrages et médias

En 2009 paraît La Régente de Carthage : main basse sur la Tunisie de Nicolas Beau et Catherine Graciet ; Leïla Ben Ali demande son interdiction au tribunal de grande instance de Paris mais se voit déboutée et condamnée à verser 1 500 euros à la maison d’édition La Découverte52.

M6 diffuse, dans le cadre de son émission 66 minutes, le reportage Leïla Trabelsi-Ben Ali, la bête noire des Tunisiens. Dans ce reportage, on la compare à la Milady d’Alexandre Dumas. Parmi les autres reportages traitant le sujet, réalisés à la suite de la révolution de 2011, figure une série de reportages diffusée sur la Télévision Tunisienne 1 et intitulée La chute du régime corrompu (سقوط دولة الفساد)53.

Bibliographie

Français

  • Nicolas Beau et Catherine Graciet, La Régente de Carthage : main basse sur la Tunisie, Paris, éd. La Découverte, 2009, 178 pages (lire en ligne)
  • Lotfi Ben Chrouda et Isabelle Soares Boumalala, Dans l’ombre de la reine, Paris, éd. Michel Lafon, 2011

Arabe

  • Rafif Sidaoui, Leïla Ben Ali et les aspirations de la femme arabe à la modernité (ليلى بن علي وتطلعات المرأة العربية إلى الحداثة), Beyrouth, éd. Dar El Mithak, 2010

 
 

http://www.djazairess.com/fr/elwatan/139104

Le livre qui fait trembler Tunis

Catherine Graciet et Nicolas Beau. Auteurs de La Régente de Carthage

Ahmed Tazir Publié dans El Watan le 03 – 10 – 2009

 
La Régente de Carthage, une enquête explosive des journalistes Nicolas Beau et Catherine Graciet sur le rôle que jouent en Tunisie Leïla Trabelsi, l’épouse du président Zine El Abidine Ben Ali, et sa famille, vient de sortir aux éditions La Découverte. Un « clan » accusé de contrôler, sur fond de corruption, des secteurs clés de l’économie.

Votre enquête est attendue surtout au Maghreb ! Sans « déflorer » le livre, qu’avez-vous découvert sur la femme du président Ben Ali ? Est-ce elle qui dirige effectivement le pays et pas le président Zine El Abbidine Ben Ali ?

Comme la plupart des Tunisiens, nous avions entendu dire que Leïla Trabelsi jouissait d’une piètre réputation acquise pendant sa jeunesse. Or, en enquêtant, nous avons découvert qu’il existait en réalité une seconde Leïla Trabelsi c’est donc un cas d’homonymie qui gravitait dans des cercles du pouvoir analogues à ceux de la Leïla Trabelsi qui allait devenir première dame. Mais cette seconde Leïla, dont personne ne sait ce qu’elle est devenue, menait, elle, une vie dissolue. Plus largement, nous avons découvert que la première dame de Tunisie n’est pas la « coiffeuse » dont se moquent beaucoup de Tunisiens, mais une femme intelligente à très forte personnalité dont l’appât du gain et l’habileté à placer les siens en font la digne héritière de Wassila Bourguiba qui a gouverné la Tunisie dans l’ombre du défunt le président Bourguiba.

Quel secteur de l’économie tunisienne serait sous la coupe du clan Trablesi ?

Une blague qui circule à Tunis veut que dans une même journée, un Tunisien ne consomme que du Trabelsi : taxi, voiture, bus, avion, denrées alimentaires, téléphone… Plus sérieusement, des membres du clan Trabelsi excellent dans deux domaines économiques comme nous le montrons dans le livre : faire construire pour les revendre à prix d’or des résidences immobilières sur des terrains classés au patrimoine historique et prendre le contrôle de banques. Par exemple, en 2008, Belhassen Trabelsi, le frère préféré de Leïla Ben Ali, devenait administrateur de la Banque de Tunisie (BT), l’un des seuls établissements bancaires à ne pas être tombé sous la coupe des Trabelsi. Il a été nommé par la nouvelle pédégère de la BT qui n’est autre que l’épouse du puissant ministre des Affaires étrangères, Abdelwaheb Abdallah, qui n’est autre qu’un affidé de Leïla Trabelsi. On pourrait aussi raconter les tribulations du neveu de Mme Ben Ali, Imed Trabelsi, qui a récemment lancé l’enseigne Bricorama en Tunisie après avoir mis la main dessus en évinçant à la déloyale les promoteurs initiaux du projet.

Qu’avez-vous appris sur la personnalité de Leïla Trabelsi, une femme peut-elle « régenter » tout un pays comme la Tunisie ?

C’est en tout cas le souhait de Leïla Trabelsi ! Mais il semble bien que la bourgeoisie d’affaires tunisienne ainsi qu’une partie de l’armée et/ou des services de sécurité ne veulent pas entendre parler d’« une solution familiale » dans la succession du président Ben Ali qui se pose désormais de manière ouverte. Cela dit, grâce au défunt président Bourguiba, la Tunisie est sans aucun doute le pays arabe le plus en avant en matière de « féminisme d’Etat ». Avant Leïla Trabelsi, deux autres femmes on peut même parler de « présidentes » ont eu un poids considérable sur la vie politique du pays : Wassila Bourguiba et, dans une moindre mesure ainsi que d’une façon plus négative, Saïda Sassi. On ne peut donc pas exclure qu’une Leïla Trabelsi dotée d’une autre personnalité, moins encline au népotisme et surtout moins âpre au gain, aurait peut-être eu un destin national en Tunisie.

Quelles ont été les conditions de travail pour vous ? La Tunisie étant connue pour être l’un des pays les plus difficiles où travailler lorsqu’on se lance dans une enquête journalistique…

Les conditions de travail ont été particulièrement difficiles puisque nous sommes tous les deux strictement interdits de séjour en Tunisie. C’est d’ailleurs le seul pays du Maghreb où c’est le cas puisque nous pouvons nous rendre et travailler librement aussi bien en Algérie qu’au Maroc. Mais comme nous travaillons sur la Tunisie depuis de nombreuses années, nous y disposons de nombreuses sources auxquelles il faut ajouter des Tunisiens en exil en France et de courageux citoyens qui se rendent souvent en Europe et qui sont maintenant convaincus que la Tunisie du président Ben Ali est devenue une dictature qui n’apportera plus rien au pays. Néanmoins, certaines de nos sources qui ont eu le courage de « sortir du bois » ont été menacées, y compris en France, et traînées dans la boue dans une partie de la presse tunisienne, qui est aux ordres de Carthage ainsi que sur Internet. Cela est absolument déplorable. Autre épisode intéressant mais lié cette fois à la sortie du livre. Leïla Ben Ali en personne a introduit un référé (procédure d’urgence) devant la 17e Chambre du tribunal de Paris pour faire interdire La Régente de Carthage, mais sa requête a été frappée de nullité par la justice française. Enfin, une association de Tunisiens en France, vraisemblablement inféodée à l’ambassade de Tunisie à Paris, a déposé auprès de la préfecture de police de Paris une demande d’autorisation pour manifester devant les locaux des éditions La Découverte pour protester contre la sortie du livre le 1er octobre. Mais il semble, aux dernières nouvelles, que cette manifestation a été annulée… Sans doute la peur du ridicule…

Apparemment, votre enquête ne sera pas diffusée en Tunisie, vous avez eu des difficultés pour publier le livre à Tunis ? Racontez-nous…

Il ne fait en effet aucun doute que le livre sera interdit en Tunisie. Cela est systématiquement le cas pour tous les ouvrages critiques envers le régime du président Ben Ali. Il en va de même pour tous les journaux et les sites internet qui enquêtent sur des sujets comme la corruption en Tunisie, les abus des droits (atteinte) de l’homme ou le népotisme des clans au pouvoir et en particulier celui des Trabelsi. Mais cette censure ne devrait pas empêcher les Tunisiens de lire notre ouvrage. On sait qu’il est déjà entré clandestinement en Tunisie et circule sous le manteau. Les lecteurs peuvent également l’acheter sur Internet.

Le népotisme dénoncé dans votre enquête est-il révélateur d’un mode de gouvernance au Maghreb ? A quand une enquête en Algérie ?

Le népotisme n’est pas le propre du Maghreb ! En France aussi on y a droit ! Mais la Tunisie du président Ben Ali le pratique à outrance… Un livre sur l’Algérie n’est pas à notre programme. Mais inch’allah ! Cela arrivera peut-être un jour.

Catherine Graciet est journaliste et responsable de la rubrique international du site web www.bakchich.info Nicolas Beau est ancien journaliste du Canard Enchaîné et directeur de la rédaction de Bakchich.

Cliquez ici pour lire l’article depuis sa source.



Affaire des journalistes maîtres chanteurs : premières réactions

Les journalistes sont toujours en garde à vue, un de leurs avocats évoque la possibilité d’un coup monté sans fournir aucun élément.

Nicolas Beau se dit choqué, mais le journaliste qui a « travaillé » avec Yves Bertrand en a définitivement perdu toute crédibilité.

 

http://afrique.lepoint.fr/actualites/maroc-soupcons-de-chantage-deux-journalistes-francais-arretes-a-paris-28-08-2015-1959931_2365.php

Le Point Afrique – Publié le 28/08/2015 à 11:19

Maroc  - Soupçons de chantage : deux journalistes français arrêtés à Paris

 

Eric Laurent et Catherine Graciet, auteurs en 2012 du livre « Le roi prédateur », se préparaient à sortir un autre livre sur le souverain chérifien.

 
Source AFP
 

Deux journalistes français ayant enquêté sur le Maroc ont été arrêtés jeudi à Paris et placés en garde à vue, soupçonnés d’avoir tenté de faire chanter Rabat en proposant de ne pas sortir leur livre en échange d’argent. L’affaire est singulière et immédiatement après sa révélation sur RTL, l’un des avocats du royaume, Eric Dupond-Moretti, a pris la parole pour en livrer des détails, dénonçant un « racket digne de voyous ». Un racket à trois millions d’euros selon lui. Les deux journalistes, Eric Laurent et Catherine Graciet, qui ont déjà écrit un livre accusateur contre Mohammed VI en 2012, « Le roi prédateur » (Editions du Seuil), ont été interpellés après un rendez-vous avec un représentant du Maroc dans un hôtel parisien. Lors de ce rendez-vous, « il y a eu remise et acceptation d’une somme d’argent », a rapporté une source proche du dossier à l’AFP. Jeudi soir, les deux journalistes étaient toujours en garde à vue dans les locaux de la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP), dans le cadre d’une information judiciaire ouverte la veille pour tentative d’extorsion de fonds et tentative de chantage, a indiqué une source judiciaire à l’AFP.

Piégés après une plainte du Maroc

Tout aurait commencé le 23 juillet, quand Eric Laurent a contacté une première fois le cabinet royal marocain en indiquant qu’il préparait un livre, a raconté l’avocat du Maroc sur RTL. Une première rencontre aurait été organisée à Paris avec un avocat, « un de mes confrères marocains », a raconté Me Dupond-Moretti. Selon lui, « Eric Laurent dit « Écoutez, moyennant 3 millions d’euros, je ne publie pas mon livre, un livre que je prépare avec Catherine Graciet ». Après la plainte du Maroc, qui a conduit le parquet de Paris à ouvrir une enquête préliminaire, puis à saisir les juges d’instruction, d’autres rendez-vous ont été organisés, dont deux jeudi, mais cette fois sous la surveillance des enquêteurs. Contactées par l’AFP, les Editions du Seuil ont confirmé que les deux journalistes préparaient un livre sur le roi du Maroc Mohammed VI, « pour une sortie en janvier-février ».

Des journalistes auteurs de livres d’enquêtes

« Je suis sous le choc (…) Je savais que Catherine avait ce projet (de livre). Si les faits sont avérés c’est très surprenant de la part de Catherine. Elle n’a pas le profil pour ce type de délit », a réagi auprès l’AFP le journaliste Nicolas Beau, qui a écrit plusieurs livres avec sa consoeur, dont « La régente de Carthage: main basse sur la Tunisie » (2009, La Découverte), sur Leïla Trabelsi, épouse de l’ex-président tunisien Ben Ali. Catherine Graciet a également écrit « Sarkozy-Kadhafi, histoire secrète d’une trahison » (Ed. Seuil, 2013), où un ancien responsable politique libyen donne du crédit aux accusations de financement de la campagne de Nicolas Sarkozy par le régime de Mouammar Kadhafi. Quant à Eric Laurent, il a écrit de nombreux livres d’enquête: « Aux banques les milliards, à nous la crise », qui doit sortir le 9 septembre, « La face cachée du pétrole » (Plon, 2006), « Bush l’Iran et la bombe » (Plon). En 1993, il avait signé un livre d’entretien avec l’ancien roi du Maroc, Hassan II, père de Mohammed VI (« La mémoire d’un roi »). Eric Laurent et Catherine Graciet ne sont pas en grâce auprès du royaume. Quand leur précédent livre sur Mohammed VI est sorti, en 2012, le quotidien espagnol El Pais avait été interdit sur le territoire marocain le jour où il en avait diffusé les bonnes feuilles.

Paris et Rabat ont connu une brouille diplomatique de plusieurs mois à cause d’une enquête menée à Paris sur des accusations de tortures au Maroc contre le patron du contre-espionnage (DGST) Abdellatif Hammouchi. La réconciliation a été permise notamment grâce à une nouvelle convention d’entraide judiciaire, qui a suscité l’inquiétude des organisations de défense des droits de l’Homme.

 

http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2015/08/27/deux-journalistes-francais-interpelles-pour-avoir-tente-d-extorquer-de-l-argent-au-roi-du-maroc_4738761_1653578.html
 

Deux journalistes français soupçonnés d’avoir fait chanter le roi du Maroc

 

Le Monde.fr avec AFP | 27.08.2015 à 19h51 • Mis à jour le 28.08.2015 à 10h39 | Par Matthieu Suc et Charlotte Bozonnet

Le roi du Maroc, Mohammed VI, au palais royal de Rabat le 19 juin.

L’affaire est sidérante. Deux journalistes français, Eric Laurent et Catherine Graciet, coauteurs en 2012 d’un livre très critique sur le roi du Maroc, ont été arrêtés jeudi 27 août à Paris, pour tentative de chantage et d’extorsion de fonds à l’encontre de Mohammed VI. Les journalistes sont soupçonnés d’avoir voulu extorquer de l’argent au souverain, en échange de la non-publication d’un livre compromettant pour le Palais royal. Tous les deux ont passé la nuit en garde à vue dans les locaux de la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP).

Selon Me Eric Dupond-Moretti, l’un des avocats de Rabat, l’affaire a commencé le 23 juillet : ce jour-là, Eric Laurent aurait contacté le secrétariat du Palais royal pour annoncer la sortie prochaine d’un livre polémique contenant « des choses importantes ». « Un représentant du Palais a alors été envoyé à Paris où une première rencontre a eu lieu avec M. Laurent », explique l’avocat, joint jeudi soir par Le Monde.

Au cours de cette rencontre, M. Laurent aurait déclaré être en train de préparer un ouvrage compromettant pour le Palais. Selon lui, « Eric Laurent dit : Ecoutez, moyennant 3 millions d’euros, je ne publie pas mon livre, un livre que je prépare avec Catherine Graciet ».

« Flagrant délit »

« Le Palais a alors décidé de porter plainte auprès du parquet de Paris. Les policiers ont décidé d’organiser un flagrant délit », raconte Me Dupond-Moretti, qui a révélé l’affaire jeudi après-midi sur l’antenne de RTL. Dans la foulée, le parquet de Paris ouvre une enquête préliminaire, puis saisira des juges d’instruction.

Un autre rendez-vous, écouté et surveillé par la police, aurait alors été fixé. M. Laurent y aurait réitéré la même proposition. Enfin, un troisième rendez-vous aurait été fixé au jeudi 27 août dans un restaurant parisien. « Cette fois, Eric Laurent et Catherine Graciet étaient tous les deux présents. Un contrat a été signé et un acompte de 80 000 euros leur a été remis », déclare l’avocat. Les deux journalistes ont été interpellés à la sortie de ce rendez-vous. Une information judiciaire avait été ouverte, la veille, par trois juges pour tentative d’extorsion de fonds et de chantage.

Joint par téléphone jeudi soir, l’avocat de Catherine Graciet, Me Eric Moutet, invoque le respect de la présomption d’innocence : « Nous n’avons pour le moment que très peu d’éléments sur le dossier mais tout cela sent le coup monté. » Contactés, le ministère de l’intérieur et la police judiciaire parisienne ne souhaitent faire aucun commentaire sur cette affaire hautement sensible. Et le parquet de Paris n’a pas pu être joint vendredi matin.

Incrédulité

La nouvelle de l’arrestation a provoqué l’incrédulité dans l’entourage des journalistes. Ils ont coécrit en 2012 une enquête accusatrice sur le roi du Maroc. Intitulé Le Roi prédateur. Main basse sur le Maroc, le livre dénonçait un système de prédation économique exercée par le monarque et son entourage. Les éditions du Seuil ont confirmé jeudi à l’AFP qu’Eric Laurent et Catherine Graciet avaient un nouveau projet de livre sur le Maroc « pour une sortie en janvier-février ».

« Je vois Catherine régulièrement et je savais qu’elle avait ce projet de livre. Quand on la connaît, ça paraît sidérant. C’est une journaliste indépendante, rigoureuse », souligne le journaliste Nicolas Beau, qui a coécrit plusieurs livres avec elle, dont La régente de Carthage : main basse sur la Tunisie en 2009 sur Leïla Trabelsi, l’épouse de l’ex-président tunisien Ben Ali. Même incompréhension au Maroc. « Nous nous sommes connus dans les années 2002-2003 au Journal hebdomadaire. Nous sommes sous le choc, et jusqu’à ce que l’on en sache plus, c’est la présomption d’innocence qui s’applique », souligne le journaliste marocain Omar Brouksy.

Eric Laurent a lui aussi déjà écrit sur le Maroc, signant en 1993 un livre d’entretien avec l’ancien roi Hassan II, père de Mohammed VI (La mémoire d’un roi). Il est l’auteur de plusieurs livres d’enquête : Aux banques les milliards, à nous la crise, qui doit sortir le 9 septembre, La face cachée du pétrole (Plon, 2006), Bush, l’Iran et la bombe (Plon).

Paris et Rabat ont connu une brouille diplomatique de plusieurs mois à cause d’une enquête menée à Paris sur des accusations de tortures au Maroc contre le patron du contre-espionnage (DGST) Abdellatif Hammouchi. La réconciliation a été permise notamment grâce à une nouvelle convention d’entraide judiciaire, qui a suscité l’inquiétude des organisations de défense des droits de l’Homme.

 

http://www.huffingtonpost.fr/2015/08/28/eric-laurent-catherine-graciet-journalistes-chantage-roi-du-maroc_n_8052758.html
 

Eric Laurent et Catherine Graciet: qui sont les journalistes soupçonnés de chantage?

 

Rédaction Le HuffPost
Publication: 28/08/2015 09h49 CEST Mis à jour: Il y a 1 heure

 
ERIC LAURENT
 
MÉDIAS – Une affaire rare. Deux journalistes français ayant enquêté sur le Maroc ont été arrêtés jeudi 27 août à Paris et placés en garde à vue, soupçonnés d’avoir tenté de faire chanter Rabat en proposant de ne pas sortir leur livre en échange d’argent. Au-delà de son aspect exceptionnel, cette arrestation frappe par l’identité et le statut des principaux intéressés, Éric Laurent et Catherine Graciet.

Ces deux journalistes et enquêteurs reconnus préparaient ensemble un livre sur le roi « pour une sortie en janvier-février » selon les Editions du Seuil, et ont déjà écrit un ouvrage accusateur contre Mohammed VI en 2012, « Le roi prédateur », également publié au Seuil. Leur enquête n’avait pas vraiment plu au Maroc et le quotidien espagnol El Pais avait été interdit sur le territoire marocain le jour où il en avait diffusé les bonnes feuilles.

Nombreux ouvrages d’enquête

Comme le note Jeune Afrique, Éric Laurent avait aussi déjà publié en 1993 un livre d’entretiens avec le roi Hassan II, le père et prédécesseur de Mohammed VI. Intitulé « La mémoire d’un roi », il s’agit du « seul ouvrage du genre sur l’ancien souverain », « réalisé en bonne entente avec le palais » note le magazine sur son site.

En dehors de ses livres sur le Maroc, Eric Laurent a écrit de nombreux autres ouvrages d’enquête: « Aux banques les milliards, à nous la crise », qui doit sortir le 9 septembre, « La face cachée du pétrole » (Plon, 2006) ou encore « Bush l’Iran et la bombe » (Plon). Âgé de 68 ans, ce journaliste qui a débuté au Figaro travaille notamment à France Culture.

Catherine Graciet, journaliste indépendante spécialiste du Maghreb, a travaillé au Maroc pour le Journal hebdomadaire. Elle a également écrit plusieurs livres d’enquête dont « Sarkozy-Kadhafi, histoire secrète d’une trahison » (Seuil, 2013), où un ancien responsable politique libyen donne du crédit aux accusations de financement de la campagne de Nicolas Sarkozy par le régime de Mouammar Kadhafi.

« Je suis sous le choc (…) Je savais que Catherine avait ce projet (de livre). Si les faits sont avérés c’est très surprenant de la part de Catherine. Elle n’a pas le profil pour ce type de délit », a réagi auprès l’AFP le journaliste Nicolas Beau, qui a écrit plusieurs livres avec sa consœur, dont « La régente de Carthage: main basse sur la Tunisie » (2009, La Découverte), sur Leïla Trabelsi, épouse de l’ex-président tunisien Ben Ali.



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