Chantage contre le roi du Maroc : les deux journalistes mis en examen

Le Figaro :

 

Selon Eric Dupont-Moretti, l’un des avocats du Maroc, l’un des journalistes avait contacté le palais royal le 23 juillet dernier pour annoncer la rédaction d’un livre et demander « des choses importantes ». Lors d’une rencontre avec un représentant du roi, il aurait demandé trois millions d’euros pour ne pas publier son ouvrage et le souverain chérifien a déposé plainte auprès du procureur de la République de Paris.

Lors d’une nouvelle réunion organisée jeudi à Paris sous le contrôle de la police et du parquet français pour piéger le journaliste et son co-auteur, ces derniers ont accepté de l’argent et signé un contrat, a ajouté l’avocat du roi du Maroc.  »Le contrat, c’est en réalité la signature de leur culpabilité et la signature de ce chantage », a-t-il dit.

 

Je ris, cela va de soi…

 

http://www.rtl.fr/actu/international/le-roi-du-maroc-victime-de-chantage-c-est-extremement-glauque-dit-l-avocat-eric-dupond-moretti-7779525557

Le roi du Maroc victime de chantage : « C’est extrêmement glauque », dit l’avocat Éric Dupond-Moretti

 

INVITÉ RTL – L’avocat français qui défend le roi du Maroc se demande si les deux journalistes interpellés ont été « instrumentalisés par un groupe ».

 
La page de l’émission : L’Invité de RTL Soir

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Le roi du Maroc victime de chantage : « C’est extrêmement glauque », dit l’avocat Éric Dupond-Moretti Crédit Image : CHARLY TRIBALLEAU / AFP Crédit Média : Marc-Olivier Fogiel Télécharger

 

par Marc-Olivier Fogiel , Julien Absalon publié le 27/08/2015 à 19:37

Le roi du Maroc, Mohammed VI, a été victime d’une tentative de chantage et d’extorsion de fonds. Le journaliste-écrivain Éric Laurent et sa co-auteure Catherine Graciet, qui disaient être sur le point de publier une enquête à charge sur la famille royale du Maroc, ont été interpellés, jeudi 27 août. Une affaire qualifiée d’ »exceptionnellement grave » par Éric Dupond-Moretti, qui défend le roi du Maroc.

Au micro de RTL, l’avocat français a dénoncé les agissements de l’homme de 68 ans, déjà auteur de livres sur le Maroc. « On sait qu’il n’y a aucune révélation fracassante. Il n’y a absolument rien à dire. Ce monsieur a précédemment écrit un ouvrage dans lequel il louait le régime de Hassan II. Il a été à la fois laudateur et il est aujourd’hui racketteur. Tout ça est extrêmement glauque« , a déclaré Éric Dupond-Moretti.

La question du « terrorisme » évoquée par l’avocat

« C’est la première fois à ma connaissance qu’un personnage qui se veut journaliste exerce directement un chantage sur un chef d’État en exercice. C’est du jamais vu, c’est d’une audace folle« , s’étonne-t-il.

Les motivations des deux journalistes ne sont pas encore connues, mais elles intriguent particulièrement Éric Dupond-Moretti. « On se demande d’ailleurs quels sont les mobiles. Est-ce que c’est la vénalité ? Ou est-ce que cet homme et cette femme n’ont pas été instrumentalisés par un groupe ? Et en particulier, on se pose la question du terrorisme. Je le dis très sérieusement », prévient-il.

De plus, il y a quelques mois encore, les relations diplomatiques entre la France et le Maroc n’étaient pas au beau fixe. « Les conséquences géopolitiques de ce type d’agissement sont considérables« , estime l’avocat qui assure être dans une « démarche exclusivement judiciaire » et ne sait pas si « le parquet de Paris a informé le garde des Sceaux, qui aurait informé les autorités politiques ». En revanche, à la question de savoir si le roi du Maroc est au courant de ces arrestations, il répond : « Je le pense ».

 

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http://www.rtl.fr/actu/societe-faits-divers/qui-sont-les-journalistes-qui-ont-tente-de-faire-chanter-le-roi-du-maroc-7779532783

Qui sont les journalistes accusés d’avoir tenté de faire chanter le roi du Maroc ?

 

ÉCLAIRAGE – Éric Laurent et Catherine Graciet sont soupçonnés d’avoir fait chanter Mohammed VI en réclamant trois millions d’euros afin de ne pas publier un livre.

 

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Les deux journalistes ne reconnaissent pas la tentative d’extorsion de fonds Crédit Image : FADEL SENNA / AFP Crédit Média : Jean-Alphonse Richard

 

par Jean-Alphonse Richard , Marie-Pierre Haddad publié le 28/08/2015 à 14:25 mis à jour le 28/08/2015 à 14:41

Après avoir mené une enquête sur le Maroc, deux journalistes français ont été arrêtés jeudi 27 août à Paris et placés en garde à vue. Ils sont soupçonnés d’avoir tenté de faire chanter le roi du Maroc, Mohammed VI, en proposant la non-publication de leur livre, en échange de trois millions d’euros.

Ainsi Éric Laurent et Catherine Graciet ont déjà écrit un livre accusateur contre Mohammed VI en 2012, Le roi prédateur. L’affaire a duré plusieurs mois. Le 23 juillet à Paris, Éric Laurent contacte le cabinet du roi du Maroc et leur annonce qu’il va publier un livre à charge. C’est alors qu’il sollicite un rendez-vous qui aura lieu le 11 août.

Au cours de ce face-à-face avec un avocat marocain, le journaliste aurait réclamé trois millions d’euros au représentant du Roi pour annuler la publication du livre. C’est ce que soutient le Maroc. Une plainte est alors immédiatement déposée auprès du procureur de Paris.

Plusieurs enquêtes publiées

Âgé de 68 ans, Éric Laurent a écrit de nombreux livres d’enquête comme La Face cachée du pétrole, sorti en 2006, Bush l’Iran et la bombe en 2007. Son dernier livre Aux banques les milliards, à nous la crise, était prévu pour le 9 septembre prochain.

Catherine Graciet est une journaliste spécialiste du Maghreb. Elle a travaillé au Maroc pour le Journal Hebdomadaire. Elle est aussi l’auteure de plusieurs livres dont Sarkozy-Kadhafi, histoire secrète d’une trahison sorti en 2003. Le journaliste Nicolas Beau a confié à l’AFP être « sous le choc » : « Je savais que Catherine avait ce projet de livre. Si les faits sont avérés c’est très surprenant de la part de Catherine. Elle n’a pas le profil pour ce type de délit ».

Les journalistes se disent victimes d’un piège

Les deux journalistes ne reconnaissent pas la tentative d’extorsion de fonds. Interrogés séparément, ils estiment qu’ils sont tombés dans un piège et qu’ils sont victimes d’une machination montée par le Maroc. L’avocat de la journaliste, Maître Moutet, parle de « coup monté ». Reste que l’enquête ouverte mi-août par le parquet de Paris après la plainte du Maroc, apparaît accablante : surveillances policières, photographies, enregistrements… jusqu’à ce rendez-vous dans un restaurant parisien.

Éric Laurent aurait accepté une enveloppe de 80.000 euros, acompte des deux millions qu’il devait finalement se partager avec sa consœur en échange d’une non publication. La preuve du chantage pour Maître Dupont Moretti, avocat du Maroc. L’ambassadeur du Maroc en France dénonce des pratiques « odieuses, abjectes et criminelles ».

 

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http://www.lepoint.fr/monde/chantage-contre-le-roi-du-maroc-c-est-tres-dommage-pour-la-france-28-08-2015-1959950_24.php

Chantage contre le roi du Maroc : c’est  »très dommage pour la France »

 

Gilles Perrault, auteur d’un livre critique sur Hassan II, redoute que cette « affaire navrante » déconsidère à l’avance toute critique sur le régime marocain.

 

Source AFP

Publié le 28/08/2015 à 12:12 – Modifié le 28/08/2015 à 12:20 | Le Point.fr

 

L'actuel roi du Maroc Mohammed VI au côté du président François Hollande le 9 février 2015 à Paris.
L’actuel roi du Maroc Mohammed VI au côté du président François Hollande le 9 février 2015 à Paris.AFP PHOTO / ALAIN JOCARD©ALAIN JOCARD

 
L’interpellation jeudi à Paris de deux journalistes soupçonnés d’avoir fait chanter le royaume du Maroc est « une affaire navrante », a estimé vendredi l’écrivain Gilles Perrault, auteur d’un livre très critique envers l’ancien roi du Maroc Hassan II. « C’est une triste histoire qui risque de déconsidérer le travail de ceux qui essaient de donner une image objective du Maroc », a-t-il déclaré à l’Agence France-Presse (AFP). « Cela risque de déconsidérer à l’avance toute critique » a-t-il ajouté, estimant également que c’était « très dommage pour la France ».

Gilles Perrault est l’auteur du retentissant Notre ami le roi publié en 1990 et qui faisait un bilan accablant de 30 ans du règne d’Hassan II. L’ouvrage s’interrogeait aussi sur la complaisance de certaines élites françaises à son égard. Perrault avait également préfacé l’an dernier un ouvrage très critique à l’égard du roi actuel du Maroc, fils d’Hassan II, écrit par l’ancien journaliste marocain de l’AFP Omar Brouksy. Intitulé « Mohammed VI derrière les masques », il était sous-titré « le fils de notre ami » en référence au livre de Gilles Perrault.

 

http://www.lepoint.fr/justice/chantage-contre-le-roi-du-maroc-ce-que-l-on-sait-de-l-affaire-28-08-2015-1959986_2386.php

Chantage contre le roi du Maroc : ce que l’on sait de l’affaire

 

Alors que les deux journalistes soupçonnés d’avoir fait chanter le roi du Maroc sont toujours en garde à vue, de nombreuses questions restent en suspens.

 

Source AFP

Publié le 28/08/2015 à 13:55 | Le Point.fr

 

Le roi Mohammed VI aurait pu être victime d'un chantage de la part de journalistes.
Le roi Mohammed VI aurait pu être victime d’un chantage de la part de journalistes.©Fadel SENNA

 

Deux journalistes français ont-ils tenté de faire chanter le royaume du Maroc avec des informations supposées gênantes ? Eric Laurent et Catherine Graciet, accusés d’avoir empoché de l’argent extorqué, étaient toujours en garde à vue vendredi à Paris. Cette garde à vue, qui a commencé jeudi après-midi, peut théoriquement durer jusqu’à quarante-huit heures et se terminer samedi avec l’éventuelle présentation des deux journalistes aux juges d’instruction en vue de leur mise en examen. Le parquet, qui s’était déjà saisi en enquête préliminaire, a ouvert mercredi une information judiciaire pour tentative d’extorsion de fonds et tentative de chantage.

Selon le récit de l’avocat du Maroc, Me Éric Dupond-Moretti, l’affaire, singulière et rocambolesque, a commencé le 23 juillet, quand Éric Laurent contacte le cabinet royal et sollicite une rencontre en disant qu’il prépare un livre. Le journaliste n’est pas un inconnu au Maroc. Il avait déjà publié en 1993 un livre d’entretiens avec l’ancien monarque Hassan II, père de l’actuel roi Mohammed VI. Début 2012, il publiait aussi, avec Catherine Graciet cette fois, un livre accusateur contre Mohammed VI, Le Roi prédateur (éditions du Seuil). Signe de l’ire de Rabat, l’édition du journal espagnol El País avait été interdite sur le territoire marocain le jour où le quotidien avait publié les bonnes feuilles du livre.

Après l’appel d’Eric Laurent, un représentant du cabinet du roi, un avocat marocain, a rencontré le journaliste. « Et là, surprise, énorme, raconte Me Dupond-Moretti, Eric Laurent dit : Écoutez, je prépare un livre avec Mme Graciet, co-auteur, et, moyennant trois millions d’euros, il n’y a pas de polémique, on retire notre bouquin. »

Nombreuses questions

Le Maroc a déposé une plainte à Paris, conduisant le parquet à ouvrir une enquête. Dans ce cadre, des réunions vont être organisées, « des rencontres filmées, enregistrées, entre le représentant du roi » et les journalistes, poursuit Me Dupond-Moretti. Selon l’avocat, les deux journalistes sont sortis du dernier rendez-vous parisien, jeudi, toujours sous surveillance policière, avec « un acompte substantiel de 40 000 euros chacun ». Une source proche du dossier a confirmé jeudi à l’AFP qu’il y avait eu « remise et acceptation d’une somme d’argent ». Peu après, ils ont été arrêtés et placés en garde à vue dans les locaux de la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP).

À ce stade, de nombreuses questions se posent, notamment sur les motivations des deux journalistes, qui ont publié plusieurs autres ouvrages (Bush, l’Iran et la Bombe, La Face cachée du pétrole, La Face cachée du 11 Septembre pour Éric Laurent, La Régente de Carthage : main basse de la Tunisie, Sarkozy-Kadhafi, histoire secrète d’une trahison pour Catherine Graciet). Jeudi, les éditions du Seuil ont confirmé à l’AFP qu’ils préparaient un livre sur le roi du Maroc, « pour une sortie en janvier-février ».

« Folie douce »

« C’est de la folie douce d’imaginer que leur chantage aurait pu marcher », s’étonne une source proche du dossier. « Si les faits sont avérés, c’est très surprenant de la part de Catherine. Elle n’a pas le profil pour ce type de délit », a réagi le journaliste Nicolas Beau, co-auteur de La Régente de Carthage. Si l’avocat du Maroc a livré de nombreux détails sur l’affaire, la version des journalistes n’a à ce stade pas filtré.

L’affaire intervient dans un contexte particulier entre Paris et Rabat, qui se sont réconciliés au niveau diplomatique après une brouille, début 2014, lors de l’annonce de plaintes à Paris pour tortures contre le patron du contre-espionnage marocain Abdellatif Hammouchi. En février 2014, des policiers lui avaient notifié directement à l’ambassade du Maroc à Paris, où il se trouvait, une convocation d’un juge d’instruction, suscitant la colère de Rabat. Les deux pays s’étaient réconciliés à la faveur d’un nouvel accord judiciaire début 2015 entre les deux gouvernements, qui a été dénoncé par des organisations de défense des droits de l’homme.

 

http://www.20minutes.fr/societe/1674607-20150828-chantage-contre-roi-maroc-deux-journalistes-francais-interpelles

ENQUETE Eric Laurent et Catherine Graciet ont été interpellés et placés en garde à vue jeudi, accusés d’avoir accepté de l’argent extorqué…

Chantage contre le roi du Maroc: Qui sont les deux journalistes français interpellés?

 

Catherine Graciet en 2009 et Eric Laurent en 2006.
Catherine Graciet en 2009 et Eric Laurent en 2006. – VALINCO/SIPA – PIERRE VERDY / AFP

N.Bg.

    • Publié le 28.08.2015 à 14:53
    • Mis à jour le 28.08.2015 à 16:26

Ils sont toujours en garde à vue ce vendredi. Jeudi, les journalistes Eric Laurent et Catherine Graciet ont été interpellés à Paris, accusés d’avoir voulu extorquer deux millions d’euros au Royaume du Maroc pour ne pas publier un livre à charge contre Mohammed VI. Au lendemain de cette retentissante interpellation, 20 Minutes dresse leur portrait.

Quel est leur parcours ?

Les deux journalistes connaissent bien le Maroc, via deux parcours très différents. En 1993, le spécialiste de la politique étrangère Eric Laurent s’entretient avec le roi du Maroc Hassan II pour écrire Mémoires d’un roi, et garde « un contact privilégié avec le monarque jusqu’à sa mort, en 1999, indique Catherine Graciet dans une interview en 2012. Il a donc connu le palais royal et la Cour de l’intérieur. » Dans cet entretien lisible sur Feedbooks.com, la journaliste présente sa propre expérience d’enquêtrice au Maroc pour le Journal hebdomadaire, revue suspendue en 2009 à la suite de pressions du pouvoir. Après avoir écrit avec le journaliste Nicolas Beau Quand le Maroc sera islamiste en 2006, elle publie au Seuil en 2012 Le roi prédateur, consacré à Mohammed VI et sa fortune, coécrit avec… Eric Laurent.

Ce premier livre était-il déjà à charge contre Mohamed VI ?

A L’Express, Eric Laurent confiait en 2012: « A l’origine, notre propos n’était pas du tout d’écrire un livre sur la fortune du roi », mais plutôt de « faire une sorte d’état des lieux de la monarchie marocaine à l’heure des printemps arabes ». A la sortie du livre, la critique du Monde estimait que « le réquisitoire de ce livre est brut, les témoignages souvent anonymes, et les faits parfois approximatifs faute d’accès aux sources. » L’ouvrage jetait la lumière sur la façon dont le monarque marocain se serait considérablement enrichi sur le dos de ses sujets au fil des ans. Signe de l’ire de Rabat, l’édition du journal espagnol El País avait été interdite sur le territoire marocain le jour où le quotidien avait publié les bonnes feuilles du livre. Selon le Monde diplomatique, il avait connu un « engouement » chez les Marocains, qui avaient pu le lire en ligne.

Quel pourrait être le mobile ?

Si les faits sont avérés, l’appât du gain paraît être un mobile évident. Selon l’avocat du royaume Eric Dupond-Moretti, les coaccusés auraient demandé trois, puis deux millions d’euros en échange de la non-publication de leurs informations sensibles. Ce serait d’ailleurs avec 80.000 euros en poche qu’ils auraient été interpellés jeudi. Une autre version est avancée par l’avocat de la partie plaignante : « D’après les éléments dont nous disposons, nous pouvons penser que les deux auteurs ont été instrumentalisés par un groupe, un mouvement terroriste, pour déstabiliser le régime, peut-on lire sur Lefigaro.fr. Mais c’est à l’instruction de déterminer le mobile. »

Que dit leur défense ?

Joint par Le Monde, l’avocat de Catherine Graciet ne croit pas du tout à la thèse terroriste esquissée par son confrère : « Parler de connexion avec un groupe terroriste, c’est du fantasme et c’est très grave », réagit Eric Moutet, qui estime que « tout cela sent le coup monté ». Selon RTL, les coaccusés estiment qu’ils sont tombés dans un piège. Le journaliste Nicolas Beau, qui avait travaillé en 2006 avec Catherine Graciet, se dit quant à lui « sous le choc ». « Je savais que Catherine avait ce projet [de livre], confie-t-il à l’AFP. Si les faits sont avérés c’est très surprenant de sa part. Elle n’a pas le profil pour ce type de délit. » L’auteur Christian Combaz, qui indique sur son site « avoir travaillé avec le très courtois Eric Laurent chez Flammarion », juge lui que « ça sent le montage dès les premières étapes du récit », imaginant plutôt que « les services marocains ont eu vent de ce projet [de livre] et ont monté l’opération de rachat des pages compromettantes (…) tout en prévoyant de la dénoncer, la main sur le cœur, au moment opportun ».

 

http://www.la-croix.com/Actualite/Monde/Afrique/Deux-journalistes-francais-accuses-de-faire-chanter-le-roi-du-Maroc-2015-08-28-1349534

Deux journalistes français accusés de faire chanter le roi du Maroc

 

Les deux journalistes Catherine Graciet et Éric Laurent qui ont déjà écrit un livre accusateur sur Mohammed VI sont en garde à vue à Paris depuis jeudi 27 août.

 

28/8/15 – 17 H 12

 Le roi du Maroc,Mohamed VI dans son bureau en juin 2015.

 

Les deux journalistes français, Catherine Graciet et Éric Laurent, auteurs de plusieurs livres d’enquêtes et très critiques sur le royaume du Maroc ont été interpellés jeudi 27 août à Paris. Ils sont depuis en garde à vue dans les locaux parisiens de la Brigade de répression de la délinquance contre la personne. Ils sont soupçonnés d’avoir voulu faire chanter le roi du Maroc.

L’affaire a démarré en juillet

Selon l’un des avocats du royaume du Maroc, Me Éric Dupond-Moretti, l’affaire a démarré le 23 juillet 2015 lorsque Éric Laurent a contacté le cabinet royal marocain pour l’informer qu’il préparait un livre sur Mohammed VI avec sa consœur Catherine Graciet.

Tous deux ont déjà publié Le roi prédateur en 2012 aux éditions du Seuil dans lequel ils dénonçaient la colossale fortune de la famille royale que celle-ci a amassée en faisant main basse sur l’économie du Maroc.

Lors d’une première entrevue avec un avocat représentant le cabinet royal, Éric Laurent aurait réclamé trois millions d’euros pour ne pas publier le livre censé paraître début 2016 au Seuil. L’éditeur a confirmé la préparation de ce livre.

Ouverture d’une enquête pour tentative d’extorsion de fonds

Le parquet de Paris a alors ouvert une enquête préliminaire et saisi des juges d’instruction après que le Maroc a déposé une plainte. D’autres rendez-vous entre des émissaires du Maroc et les deux journalistes ont ensuite été organisés sous surveillance des enquêteurs.

C’est au cours de la dernière rencontre le jeudi 27 août que les journalistes auraient accepté de recevoir une première somme d’argent, d’un montant de 40 000 € chacun selon Me Dupond-Moretti qui a dénoncé un « racket digne de voyous ».

À l’issue de ce rendez-vous ils ont tous deux été interpellés dans le cadre d’une information judiciaire ouverte la veille pour tentative d’extorsion de fonds et tentative de chantage.

Des observateurs sidérés

L’avocat Patrick Baudouin, président d’honneur de la Fédération internationale des droits de l’homme, qui a souvent eu maille à partir avec le Maroc se déclare « stupéfait par cette histoire qui semble invraisemblable », mais « ne peut en dire plus faute d’informations ».

Le journaliste marocain Omar Brouksy, ancien de l’AFP et également auteur en 2014 d’un livre très critique sur le roi, Mohammed VI, derrière les masques (Éd. Nouveau Monde) et longtemps collègue de Catherine Graciet est lui aussi « abasourdi » et réclame « le respect de la présomption d’innocence ».

> À lire : Mohammed VI. Derrière les masques d’Omar Brouksy

Pour Gilles Perrault, auteur en 1990 de Notre ami le roi qui dressait un bilan accablant du règne d’Hassan II, cette « triste histoire risque de déconsidérer à l’avance toute critique » sur le Maroc.

Des journalistes chevronnés

Cette affaire laisse perplexe. Les deux journalistes sont chevronnés et connaisseurs du Maroc.

Éric Laurent a ses entrées au palais de très longue date. C’est d’ailleurs ce qui lui a permis cette prise de contact direct en juillet 2015. Avant de signer plusieurs livres d’enquêtes (La face cachée du pétrole, Bush l’Iran et la bombe, tous deux chez Plon), il avait en 1993, publié La mémoire d’un roi, un livre d’entretien avec l’ancien roi du Maroc, Hassan II, père de Mohammed VI.

Quant à Catherine Graciet, elle aussi auteure de plusieurs livres d’enquêtes (dont Sarkozy-Kadhafi, histoire secrète d’une trahison, Seuil, 2013), elle a vécu plusieurs années au Maroc et elle a notamment collaboré au Journal hebdomadaire, un journal d’information indépendant qui a mis la clé sous la porte en 2010 en raison de son endettement et de son asphyxie financière par le régime d’après ses anciens dirigeants.

« El Pais » censuré pour avoir publié les bonnes feuilles de leur livre

« Je suis sous le choc (…) Je savais que Catherine avait ce projet (de livre). Si les faits sont avérés c’est très surprenant de la part de Catherine. Elle n’a pas le profil pour ce type de délit », a réagi le journaliste Nicolas Beau, qui a écrit plusieurs livres avec sa consœur, dont La régente de Carthage : main basse sur la Tunisie (2009, La Découverte), sur Leïla Trabelsi, épouse de l’ancien président tunisien Ben Ali.

Lorsque Catherine Graciet et Éric Laurent avaient publié leur ouvrage accusateur sur Mohammed VI, celui-ci avait fortement irrité le royaume. Le quotidien espagnol El Pais, qui avait publié les bonnes feuilles du livre, avait alors été censuré au Maroc.

Un mobile peu clair

Me Dupont-Moretti sur les ondes de RTL, s’est interrogé sur le mobile. « Est-ce que c’est la vénalité ? Ou est-ce que cet homme et cette femme n’ont pas été instrumentalisés par un groupe ? Et en particulier, on se pose la question du terrorisme. Je le dis très sérieusement », prévient-il.

« Le Maroc est depuis longtemps passé maître en pratique de corruption et manipulation », estime un observateur. « L’entourage du palais a-t-il tendu un piège aux journalistes qui connaissent pourtant les arcanes du pouvoir marocain ? Ces derniers ont-ils voulu jouer au plus fin en voulant montrer comment le Maroc achetait les personnes d’influence ? », interroge-t-il.

La France et le Maroc sortent d’un an de brouille

En 2014, une mystérieuse source marocaine qui dévoilait sur les réseaux sociaux des documents classifiés marocains avait accusé quatre journalistes français chevronnés, de Libération, du Point, de l’Express et de LCI, d’avoir publié, moyennant finance, des articles sur le Sahara occidental favorables à la position marocaine.

Cela se passait sur fond de sévère brouille entre la France et le Maroc après qu’une plainte pour torture avait été déposée en France contre le chef du contre-espionnage marocain.

Marie Verdier

 

http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2015/08/27/01016-20150827ARTFIG00377-deux-journalistes-francais-soupconnes-de-chantage-aupres-du-roi-du-maroc.php

Deux journalistes français soupçonnés de chantage contre le roi du Maroc

 

    • Par Mathilde Golla
    • Mis à jour le 28/08/2015 à 19:30
    • Publié le 27/08/2015 à 20:58
Mohamed VI, Roi du Maroc Crédits photo: Christophe Ena/AP

VIDÉO – Arrêtés à Paris, Eric Laurent et Catherine Graciet sont soupçonnés d’avoir tenté d’extorquer des fonds à Mohamed VI en échange de la non-publication d’un livre à charge. Ils pourraient avoir été instrumentalisés par un mouvement terroriste, indique Eric Dupont-Moretti, avocat du roi du Maroc.

Deux journalistes et écrivains français sont actuellement entendus par la police à Paris. Ils ont été arrêtés dans la capitale, suspectés d’avoir réclamé de l’argent à l’entourage du roi du Maroc en échange de leur silence. Ils envisageaient de publier un livre à charge contre le roi Mohamed VI. Une information judiciaire pour chantage et tentative d’extorsion de fonds a été ouverte.

«Tout a commencé le 23 juillet, jour où le journaliste Eric Laurent a contacté le cabinet royal et sollicité un entretien avec un représentant du palais car il avait des choses importantes à demander», indique Eric Dupont-Moretti, avocat du roi du Maroc. «Le palais a alors envoyé un représentant du Roi, un de mes confrères. Là, Eric Laurent a affirmé qu’il préparait un livre avec Catherine Graciet et qu’ils accepteraient de ne pas le sortir contre 3 millions d’euros», affirme l’avocat français.

Immédiatement, le Royaume du Maroc dépose une plainte auprès du procureur de la République à Paris et une réunion est organisée sous le contrôle de la police et du parquet, ajoute l’avocat. Les propos du journaliste, qui réitère son offre, sont enregistrés.

Une troisième réunion a eu lieu ce jeudi, une nouvelle fois sous surveillance policière. Cette fois les deux écrivains sont présents. «L’objectif de cette rencontre était de s’assurer de l’implication de Catherine Graciet et de prendre les journalistes en flagrant délit», explique Eric Dupont-Moretti. «Le représentant du palais joue alors le jeu et il s’accorde avec les deux auteurs sur une somme à leur remettre contre leur silence. Ils acceptent de se partager 2 millions d’euros avec une avance reçue ce jour de 80.000 euros», explique l’avocat. «Les deux journalistes ont en outre signé un contrat ce jour dans lequel ils s’engagent à ne pas publier leur livre en échange des 2 millions d’euros», ajoute l’avocat.

«D’après les enregistrements, Eric Laurent affirme que le livre est une vision à 360 degrés sur le Maroc…Mais je n’ai pas eu accès au livre. Mais ce n’est pas forcément la vénalité qui a conduit cet homme à faire cette proposition. D’après les éléments dont nous disposons, nous pouvons penser que les deux auteurs ont été instrumentalisés par un groupe, un mouvement terroriste, pour déstabiliser le régime. Mais c’est à l’instruction de déterminer le mobile», souligne l’avocat.

«Le roi prédateur, main basse sur le Maroc»

En 2012, Eric Laurent et Catherine Graciet avaient publié Le roi prédateur, main basse sur le Maroc, aux éditions du Seuil. Dans cet ouvrage, le souverain est qualifié de «premier banquier, premier assureur, premier agriculteur» de son pays. Les deux auteurs dressent alors le portrait d’un «roi Midas» , classé au 7e rang en 2009 des monarques les plus riches par le magazine américain Forbes. Depuis la publication de ce livre, Eric Laurent et Catherine Graciet ne sont pas en grâce auprès du royaume. Le quotidien espagnol El Pais avait même été interdit sur le territoire marocain, le jour où il avait diffusé les bonnes feuilles de cet essai.

Contactées par l’AFP, les éditions du Seuil ont confirmé que les deux journalistes préparaient un livre sur le roi du Maroc Mohammed VI, «pour une sortie en janvier-février». «Je suis sous le choc (…) Je savais que Catherine avait ce projet (de livre). Si les faits sont avérés, c’est très surprenant de la part de Catherine. Elle n’a pas le profil pour ce type de délit», a réagi auprès de l’AFP le journaliste Nicolas Beau, qui a écrit plusieurs ouvrages avec sa consœur.

Les deux auteurs ont publié, chacun de leur côté, plusieurs livres «coup de poing». En 2013, Catherine Graciet a écrit «Sarkozy-Kadhafi, histoire secrète d’une trahison» (Edition du Seuil), où un ancien responsable politique libyen donne du crédit aux accusations de financement de la campagne de l’ancien président de de droite Nicolas Sarkozy par le régime de Mouammar Kadhafi. Co-auteur de La régente de Carthage, aux éditions La Découverte en 2009, la journaliste indépendante spécialiste du Maghreb, a dénoncé l’emprise mafieuse de Leila Trabelsi, l’épouse de l’ex-président Ben Ali en Tunisie. La même année, Eric Laurent a publié La face cachée des banques. Scandales et révélations sur les milieux financiers, aux éditions Plon, où il est question de falsifications des comptes, de contournement des lois, de systèmes clandestins et d’enrichissement des dirigeants.

Journaliste spécialisée en économie

Compte Twitter : @mathgolla

 

http://www.leparisien.fr/faits-divers/chantage-sur-le-maroc-la-garde-a-vue-des-journalistes-se-poursuit-28-08-2015-5042789.php

Chantage sur le Maroc : les deux journalistes présentés à un juge

 

Soupçonnés d’avoir voulu faire chanter les autorités marocaines, les deux journalistes français placés en garde à vue jeudi sont arrivés vendredi soir au palais de justice de Paris pour être présentés à un juge d’instruction en vue de leur éventuelle mise en examen.

 

28 Août 2015, 14h07 | MAJ : 28 Août 2015, 23h10

Le roi du Maroc, Mohammed VI.
Le roi du Maroc, Mohammed VI.
AFP/Alain Jocard

 

Un «deal financier» a bien eu lieu entre le Maroc et les deux journalistes français soupçonnés d’avoir fait chanter le royaume, qui ont été «piégés» par des «enregistrements sauvages», a déclaré à l’AFP Eric Moutet, l’avocat de la journaliste Catherine Graciet.

Catherine Graciet et Eric Laurent sont soupçonnés d’avoir voulu faire chanter le royaume du Maroc avec des informations supposées gênantes et d’avoir extorqué un acompte de 40 000 € chacun.

Leur garde à vue, qui a commencé jeudi après-midi s’est terminée vendredi soir. Les deux journalistes ont été conduits au palais de justice de Paris pour être présentés à un juge d’instruction en vue de leur éventuelle mise en examen. Le parquet avait ouvert mercredi une information judiciaire pour tentative d’extorsion de fonds et tentative de chantage.

40 000 € lors d’un rendez-vous jeudi

Si l’avocat du Maroc a livré de nombreux détails sur cette affaire singulière et rocambolesque, la version des journalistes incriminés n’a pas filtré. Selon le récit de l’avocat du Maroc, Me Eric Dupond-Moretti, l’affaire a commencé le 23 juillet, quand Eric Laurent contacte le cabinet royal et sollicite une rencontre en disant qu’il prépare un livre. Après l’appel d’Eric Laurent, un représentant du cabinet du roi, un avocat marocain, a rencontré le journaliste. «Et là, surprise, énorme, raconte Me Dupond-Moretti, Eric Laurent dit Ecoutez, je prépare un livre avec Mme Graciet, co-auteure, et moyennant 3 millions d’euros, il n’y a pas de polémique, on retire notre bouquin».

Le Maroc a déposé plainte à Paris, conduisant le parquet à ouvrir une enquête. Dans ce cadre, des réunions sont organisées, «des rencontres filmées, enregistrées, entre le représentant du roi» et les journalistes, poursuit Me Dupond-Moretti. Selon l’avocat, les deux journalistes sont sortis du dernier rendez-vous parisien, jeudi, toujours sous surveillance policière, avec «un acompte substantiel de 40 000 € chacun». Une source proche du dossier a confirmé jeudi qu’«il y a eu remise et acceptation d’une somme d’argent». Ils ont été arrêtés peu après.

A ce stade, de nombreuses questions se posent, notamment sur les motivations des deux journalistes, qui ont déjà publié chacun plusieurs livres d’enquête. Jeudi, les Editions du Seuil ont confirmé qu’ils préparaient un livre sur le roi du Maroc, «pour une sortie en janvier-février». «C’est de la folie douce d’imaginer que leur chantage aurait pu marcher», s’étonne une source proche du dossier.

Pour Me Moutet, «une logique de stratagème» s’est mise en place de la part du Maroc dans ce dossier.

 

http://www.leparisien.fr/faits-divers/chantage-les-journalistes-s-etaient-engages-a-vie-a-ne-plus-rien-publier-sur-le-maroc-28-08-2015-5043615.php

Chantage : les journalistes s’étaient engagés à vie à ne plus publier sur le Maroc

 

Eric Laurent et Catherine Graciet, deux journalistes soupçonnés d’avoir tenté de soutirer 2 M€ au roi du Maroc en échange d’un engagement à ne plus rien écrire d’embarrassant sur lui, ont été mis en examen dans la nuit de vendredi à samedi pour «chantage» et «extorsion de fonds».

 

Geoffroy Tomasovitch | 28 Août 2015, 23h01 | MAJ : 29 Août 2015, 10h13

Info le Parisien

Illustration. Deux journalistes français sont soupçonnés d'avoir fait chanter le roi du Maroc, Mohammed VI, en demandant 3 puis 2 millions d'euros pour ne pas publier un livre sur le régime.
Illustration. Deux journalistes français sont soupçonnés d’avoir fait chanter le roi du Maroc, Mohammed VI, en demandant 3 puis 2 millions d’euros pour ne pas publier un livre sur le régime.

 

Leurs détracteurs les appellent, avec une pointe d’ironie bien marquée, les « titulaires d’une carte de presse ». Il faut dire que ces deux journalistes français expérimentés se retrouvent depuis jeudi au cœur d’une affaire extravagante. Eric Laurent et Catherine Graciet, coauteurs en 2012 d’un livre accusateur contre Mohammed VI, sont soupçonnés d’avoir tenté de faire chanter le roi du Maroc, en lui réclamant d’abord 3, puis finalement 2 M€.

La contrepartie ? Renoncer à leur projet d’écrire plusieurs nouveaux brûlots contre le souverain de Rabat.

Mieux encore. Selon nos informations, les deux journalistes se sont engagés, dans un document manuscrit rédigé, signé et remis jeudi à l’émissaire du roi dans le cadre feutré d’un palace parisien, à ne plus rien publier sur le Maroc. Et ce, à vie !

Arrêtés le jour même par les policiers qui les surveillaient discrètement, Eric Laurent et Catherine Graciet ont été présentés tard vendredi soir à une juge d’instruction à l’issue de leur garde à vue qui avait été renouvelée, et à la suite de plusieurs perquisitions à Paris et en province. Ils ont été mis en examen dans la nuit pour «chantage» et «extorsion de fonds», et ont été remis en liberté sous contrôle judiciaire.

Une première conversation enregistrée, les deux autres sous surveillance policière

Selon Me Eric Dupond-Moretti, l’un des avocats du royaume du Maroc, cette incroyable affaire, révélée par RTL jeudi, a débuté par un coup de téléphone d’Eric Laurent, le 23 juillet. Le journaliste d’investigation chevronné cherche alors à contacter le secrétaire particulier de Mohammed VI. Il va insister quelques jours plus tard et parvenir à décrocher un rendez-vous à Paris avec un avocat marocain, homme de confiance du royaume.

Et le 11 août, le journaliste apprend à cet émissaire son projet de livre à charge contre Mohammed VI. Selon Me Dupond-Moretti, Eric Laurent a alors évalué à 3 M€ le prix de la non-publication de ce présumé futur brûlot.

L’émissaire rentre au Maroc et rend compte au roi. « Devant des faits aussi graves, nous avons de suite décidé de porter plainte », glisse un proche du royaume. Le parquet de Paris ouvre aussitôt une information judiciaire. La deuxième réunion, puis la dernière — la seule où intervient Catherine Graciet — se feront sous « surveillance ». De plus, selon nos informations, la toute première conversation entre Eric Laurent et l’émissaire du roi a été enregistrée et remise à la justice française.

Deux enveloppes contenant en tout 80.000€ comme avance

L’affaire éclate au grand jour avec l’interpellation des deux maîtres chanteurs présumés. Jeudi, ils ont après une longue « négociation » accepté de recevoir chacun une enveloppe contenant environ 40 000 €, avance sur les 2 M€, prix de leur renoncement à écrire sur le Maroc.

« Le contexte du dossier est très troublant. Le royaume du Maroc a des comptes évidents à solder avec Catherine Graciet et un nouveau livre sur l’entourage du roi est en préparation au moment où le deal financier se met en place », confiait hier soir Me Eric Moutet, avocat de la journaliste qui admet avoir accepté les 40 000 €. « Par ailleurs, c’est précisément l’avocat mandaté par le roi qui piège les journalistes par des enregistrements sauvages. Dans ce dossier, il y a une logique de stratagème », dénonce encore Me Moutet.

« Scandale clair et net » selon la partie civile, « affaire bien trouble » pour d’autres, cette histoire n’a peut-être pas fini de surprendre…

VIDEO. Chantage sur le Maroc. L’avocat de Graciet : «Ils ont été attirés dans un traquenard»

leparisien.fr

 

http://www.lepoint.fr/politique/chantage-contre-le-maroc-l-avocat-de-la-journaliste-evoque-un-piege-28-08-2015-1960157_20.php

Chantage contre le Maroc : l’avocat de la journaliste évoque un « piège »

 

Un « deal financier » a bien eu lieu entre le Maroc et les deux journalistes français soupçonnés d’avoir fait chanter le royaume. Ils se disent « piégés ».

 

Source AFP

Publié le 28/08/2015 à 23:22 – Modifié le 29/08/2015 à 10:07 | Le Point.fr

 

Le roi du Maroc, Mohammed VI, photo d'illustration.
Le roi du Maroc, Mohammed VI, photo d’illustration.Copyright 2007 Apple Inc., all rights reserved.©PDN/SIPA

 

Catherine Graciet et Éric Laurent, placés jeudi en garde à vue, sont arrivés vendredi soir au palais de justice de Paris pour être présentés à un juge d’instruction en vue de leur éventuelle mise en examen. L’avocat de la journaliste Catherine Graciet, Éric Moutet, dénonce des « enregistrements sauvages ».

« Le contexte du dossier est très troublant : le royaume marocain a des comptes évidents à solder avec Catherine Graciet et un nouveau livre sur l’entourage du roi est en préparation au moment où le deal financier se met en place », a estimé son avocat.

« Des enregistrements sauvages »

L’affaire, singulière et rocambolesque, a été révélée peu après l’arrestation des deux journalistes, qui venaient de se faire remettre de l’argent lors d’un rendez-vous organisé à Paris avec un représentant du Maroc. Ils sont soupçonnés d’avoir voulu faire chanter le roi du Maroc, Mohammed VI, avec des informations supposées gênantes.

Pour Me Moutet, « c’est précisément l’avocat mandaté par le roi qui piège les journalistes par des enregistrements sauvages ». « Il y a dans cette affaire une logique de stratagème qui s’est mise en place », a-t-il jugé. « L’instruction devra déterminer le rôle de chacun », a-t-il dit.

 

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2015/08/29/97001-20150829FILWWW00016-roi-du-maroc-les-journalistes-deferes.php

Roi du Maroc : les journalistes mis en examen

    • Par Lefigaro.fr avec Reteurs
    • Mis à jour le 29/08/2015 à 10:10
    • Publié le 29/08/2015 à 08:28

Les deux journalistes français soupçonnés d’avoir réclamé de l’argent afin de ne pas publier un livre à charge contre le roi ont été mis en examen pour chantage et extorsion de fonds dans la nuit de vendredi à samedi. Eric Laurent et Catherine Graciet, accusés d’avoir empoché de l’argent extorqué, étaient en garde à vue depuis jeudi après-midi. Le parquet, qui s’était déjà saisi en enquête préliminaire, avait ouvert mercredi une information judiciaire pour tentative d’extorsion de fonds et tentative de chantage. Ils ont été mis en liberté surveillée.

Selon Eric Dupont-Moretti, l’un des avocats du Maroc, l’un des journalistes avait contacté le palais royal le 23 juillet dernier pour annoncer la rédaction d’un livre et demander « des choses importantes ». Lors d’une rencontre avec un représentant du roi, il aurait demandé trois millions d’euros pour ne pas publier son ouvrage et le souverain chérifien a déposé plainte auprès du procureur de la République de Paris.

Lors d’une nouvelle réunion organisée jeudi à Paris sous le contrôle de la police et du parquet français pour piéger le journaliste et son co-auteur, ces derniers ont accepté de l’argent et signé un contrat, a ajouté l’avocat du roi du Maroc.  »Le contrat, c’est en réalité la signature de leur culpabilité et la signature de ce chantage », a-t-il dit.

Me Eric Moutet, l’avocat de Catherine Graciet a invité à la prudence concernant les accusations formulées contre les deux journalistes.  »Le royaume du Maroc a des comptes extrêmement lourds et un passif à solder avec Catherine Graciet. Ce dossier démarre, il y a des propos imprudents surtout dans le contexte de risques d’attentats, parler de terrorisme dans une affaire comme celle-là parait un petit peu avancé. Complot ou pas complot, je n’en sais rien. Il est clair qu’ils ont été attirés dans un traquenard », a-t-il dit.

 

http://www.lepoint.fr/justice/chantage-contre-le-roi-du-maroc-les-deux-journalistes-mis-en-examen-29-08-2015-1960189_2386.php

Chantage contre le roi du Maroc : les deux journalistes mis en examen

 

Éric Laurent et Catherine Graciet ont été mis en examen pour « chantage » et « extorsion de fonds » et ont été remis en liberté sous contrôle judiciaire.

 

Source AFP

Publié le 29/08/2015 à 10:05 – Modifié le 29/08/2015 à 10:25 | Le Point.fr

 

Deux journalistes français sont soupçonnés d'avoir tenté de faire chanter le royaume du Maroc.
Deux journalistes français sont soupçonnés d’avoir tenté de faire chanter le royaume du Maroc.Copyright (c) 1998 Hewlett-Packard Company©Fadel SENNA

 

Deux journalistes français soupçonnés d’avoir tenté de faire chanter le royaume du Maroc avec des informations supposées gênantes ont été mis en examen ce samedi pour « chantage » et « extorsion de fonds » et ont été remis en liberté sous contrôle judiciaire. Leur contrôle judiciaire leur impose notamment de ne pas entrer en contact entre eux ni avec d’autres protagonistes du dossier. Dans ce scénario rocambolesque, les deux journalistes, Éric Laurent et Catherine Graciet, ont été arrêtés jeudi à Paris à la sortie d’un rendez-vous avec un représentant du Maroc au cours duquel « il y a eu remise et acceptation d’une somme d’argent », a indiqué une source proche du dossier. L’avocat de Catherine Graciet, Me Eric Moutet, a confirmé vendredi soir l’existence d’un « deal financier » dans un « contexte très troublant ». « Le royaume marocain a des comptes évidents à solder avec Catherine Graciet et un nouveau livre sur l’entourage du roi est en préparation au moment où le deal financier se met en place », a-t-il déclaré à l’AFP.

Le parquet de Paris a ouvert mercredi une information judiciaire pour tentative d’extorsion de fonds et tentative de chantage. Selon le récit de l’avocat du Maroc, Me Éric Dupond-Moretti, l’affaire commence le 23 juillet, quand Éric Laurent contacte le cabinet royal et sollicite une rencontre en disant qu’il prépare un livre. Le journaliste de 68 ans n’est pas un inconnu au Maroc. Il a publié en 1993 un livre d’entretiens avec l’ancien monarque Hassan II, père de l’actuel roi Mohammed VI. Début 2012, il publie, avec Catherine Graciet cette fois, un livre accusateur contre Mohammed VI, Le Roi prédateur. L’édition du journal espagnol El País avait été interdite sur le territoire marocain le jour où le quotidien avait publié les bonnes feuilles du livre. Après l’appel d’Eric Laurent, un représentant du cabinet du roi, un avocat marocain, a rencontré le journaliste. « Et là, surprise, énorme », raconte Me Dupond-Moretti, « Eric Laurent dit écoutez, je prépare un livre avec Mme Graciet, co-auteur, et, moyennant trois millions d’euros, il n’y a pas de polémique, on retire notre bouquin« .

« Piège »

Le Maroc a déposé une plainte à Paris, conduisant le parquet à ouvrir une enquête. Dans ce cadre, des réunions ont été organisées, « des rencontres filmées, enregistrées entre le représentant du roi » et les journalistes, poursuit Me Dupond-Moretti. « C’est précisément l’avocat mandaté par le roi qui piège les journalistes par des enregistrements sauvages », a affirmé de son côté l’avocat de Catherine Graciet, jugeant qu’ »il y a dans cette affaire une logique de stratagème ». Selon Me Dupond-Moretti, les deux journalistes sont sortis du dernier rendez-vous parisien, jeudi, sous surveillance policière, avec « un acompte substantiel de 40 000 euros chacun ». Peu après, ils ont été arrêtés et placés en garde à vue dans les locaux de la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP).

Les deux journalistes ont publié plusieurs autres ouvrages (Bush, l’Iran et la bombe, La Face cachée du pétrole, La Face cachée du 11 Septembre pour Éric Laurent, La Régente de Carthage : main basse sur la Tunisie, Sarkozy-Kadhafi, histoire secrète d’une trahison pour Catherine Graciet). Jeudi, les éditions du Seuil ont confirmé à l’AFP qu’ils préparaient un livre sur le roi du Maroc, « pour une sortie en janvier-février ». « Si les faits sont avérés, c’est très surprenant de la part de Catherine. Elle n’a pas le profil pour ce type de délit », a réagi le journaliste Nicolas Beau, co-auteur de La Régente de Carthage.

L’affaire survient dans un contexte particulier entre Paris et Rabat, qui se sont réconciliés début 2015 après une brouille d’un an à cause de plaintes à Paris pour tortures contre le patron du contre-espionnage marocain, Abdellatif Hammouchi. En février 2014, des policiers lui avaient notifié directement à l’ambassade du Maroc à Paris, où il se trouvait, une convocation d’un juge d’instruction, suscitant la colère de Rabat.

 

http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2015/08/29/il-y-a-eu-un-deal-financier-entre-les-deux-journalistes-francais-et-le-royaume-du-maroc_4739647_1653578.html

Les journalistes soupçonnés d’avoir voulu faire chanter le roi du Maroc mis en examen

 

Le Monde.fr avec AFP | 29.08.2015 à 00h11 • Mis à jour le 29.08.2015 à 10h17

Un portrait du roi Mohammed VI (à droite) dans un bâtiment du gouvernement marocain.

Deux journalistes français soupçonnés d’avoir tenté de faire chanter le roi du Maroc ont été mis en examen pour chantage et extorsion de fonds dans la nuit de vendredi 28 à samedi 29 août, a-t-on appris de source judiciaire. Selon une source proche du dossier, Eric Laurent a reconnu durant sa garde à vue, entamée jeudi soir, avoir formulé une offre de 3 puis 2 millions d’euros au Maroc pour le renoncement de la publication d’un livre compromettant pour le Palais royal, co-signé avec la journaliste Catherine Graciet.

L’avocat de Catherine Graciet, Me Eric Moutet, a lui confirmé vendredi soir l’existence d’un « deal financier », dans un « contexte très troublant ». « Le royaume marocain a des comptes évidents à solder avec Catherine Graciet et un nouveau livre sur l’entourage du roi est en préparation au moment où le deal financier se met en place », a-t-il déclaré à l’AFP. Pour lui, « c’est précisément l’avocat mandaté par le roi qui piège les journalistes par des enregistrements sauvages ». « Il y a dans cette affaire une logique de stratagème qui s’est mise en place », a-t-il jugé et « l’instruction devra déterminer le rôle de chacun ».

Selon Me Eric Dupond-Moretti, l’un des avocats de Rabat, l’affaire a commencé le 23 juillet : ce jour-là, Eric Laurent aurait contacté le secrétariat du Palais royal pour annoncer la sortie prochaine d’un livre polémique contenant « des choses importantes ». « Un représentant du Palais a alors été envoyé à Paris où une première rencontre a eu lieu avec M. Laurent », explique l’avocat, joint jeudi soir par Le Monde.

« Moyennant 3 millions d’euros, je ne publie pas mon livre »

Au cours de cette rencontre, M. Laurent aurait déclaré être en train de préparer un ouvrage compromettant pour le Palais. Selon lui, « Eric Laurent dit : Ecoutez, moyennant 3 millions d’euros, je ne publie pas mon livre, un livre que je prépare avec Catherine Graciet ».

« Le Palais a alors décidé de porter plainte auprès du parquet de Paris. Les policiers ont décidé d’organiser un flagrant délit », raconte Me Dupond-Moretti, qui a révélé l’affaire jeudi après-midi sur l’antenne de RTL. Dans la foulée, le parquet de Paris ouvre une enquête préliminaire, puis saisira des juges d’instruction.

Un autre rendez-vous, écouté et surveillé par la police, aurait alors été fixé. M. Laurent y aurait réitéré la même proposition. Enfin, un troisième rendez-vous aurait été fixé au jeudi 27 août dans un restaurant parisien. « Cette fois, Eric Laurent et Catherine Graciet étaient tous les deux présents. Un contrat a été signé et un acompte de 80 000 euros leur a été remis », déclare l’avocat. Les deux journalistes ont été interpellés à la sortie de ce rendez-vous, ils ont passé la nuit en garde à vue.



Lotfi Ben Chrouda, majordome de Leïla Ben Ali, très bien payé pour son témoignage

Les deux journalistes français Catherine Graciet et Nicolas Beau auraient reçu d’un certain Lotfi une grosse somme d’argent pour écrire leur ouvrage paru en 2009, « La Régente de Carthage : main basse sur la Tunisie ».

Lotfi Ben Chrouda, majordome de Leïla Ben Ali, semble lui aussi avoir été très bien rétribué pour son témoignage publié en juin 2011, mais la révolution était déjà passée, en partie grâce aux révélations des précédents.

 

http://www.businessnews.com.tn/Arrestation-de-Lotfi-Ben-Chrouda,-majordome-de-Le%C3%AFla-Ben-Ali,520,25148,1

Arrestation de Lotfi Ben Chrouda, majordome de Leïla Ben Ali

publié le 08/06/2011 09:25
Lotfi Ben Chrouda, majordome de Leïla Ben Ali, très bien payé pour son témoignage dans Corruption Lotfi-Ben-ChroudaLotfi Ben Chrouda, majordome de Leïla Ben Ali, a été arrêté mardi 7 juin 2011 à l’aéroport Tunis-Carthage. Le majordome devait partir en France en compagnie de la rédactrice de son livre « Dans l’ombre de la reine. J’étais le majordome de Leïla Ben Ali ».
L’arrestation n’a rien à voir avec la publication de l’ouvrage et serait liée à un mandat de recherche dans une affaire d’abandon familial. Divorcé, Lotfi Ben Chrouda aurait abandonné son ancienne épouse et ses enfants depuis l’année dernière.
Son ouvrage édité en France chez Michel Lafon devrait paraitre demain, jeudi 9 juin. Selon son entourage, il aurait reçu quelques centaines de milliers de dinars (600.000, mais nous n’avons pas pu authentifier le montant) en contrepartie de son témoignage.

R.B.H.

 

http://www.michel-lafon.fr/livre/946-Dans_l_ombre_de_la_reine.html

 

DANS L’OMBRE DE LA REINE

 

LOFTI BEN CHROUDA

Leïla Trabelsi – l’épouse de Ben Ali – a fait couler beaucoup d’encre, mais tout n’a pas été dit. Lotfi ben Chrouda a voulu compléter ces lacunes avec son propre témoignage. Car rien de la folie du palais ne lui a échappé. Il a tout vu, tout entendu dans l’ombre des dirigeants, ses « patrons ». Et pour cause : depuis 1992 il a été le majordome de celle qui se surnomma elle-même « La Reine de Carthage » et devint en quelques années la femme la plus détestée de Tunisie : Leïla ben Ali.

Personne ne peut imaginer ce que fut le règne de cette reine aux sombres aspirations – jusqu’à celle de préparer sa propre arrivée au pouvoir suprême – et dont on découvre seulement aujourd’hui les excès et les turpitudes. Lorsque Leïla demande, elle obtient. Rien ne doit lui résister ! Elle veut tout s’approprier. Elle humilie quotidiennement son mari qui s’incline chaque fois qu’il la croise, faisant de lui une pitoyable marionnette. Elle dilapide les fonds publics, exproprie des particuliers… sans compter ce qui se passe dans sa garçonnière, et les séances de magie noire qu’elle organise, réunissant en secret sorciers sénégalais ou marocains, et lançant à tour de bras des malédictions auxquelles certains sujets apeurés finissent par croire…

Lofti ben Chrouda a tenu à décrire dans le détail tout ce qui méritait d’être dénoncé – jusqu’à la fuite médiocre du couple maudit – mais que nul n’avait encore eu le courage de dire par crainte de perdre la vie. Il nous montre Leïla ben Ali telle qu’en elle-même, femme avenante en public mais être maléfique en privé, symbole de la corruption absolue d’un couple tragiquement ubuesque.

 

http://www.france24.com/fr/20110610-tunisie-revolution-ancien-majordome-zine-el-abidine-ben-ali-leila-trabelsi-palais-presidentiel-lotfi-ben-chrouda-lafon

Un ancien majordome des Ben Ali raconte vingt ans au palais présidentiel

 

Texte par FRANCE 24

Dernière modification : 13/06/2011

Ancien majordome au palais présidentiel tunisien, Lotfi Ben Chrouda raconte dans un livre ses vingt années au service de Leïla Trabelsi et Zine el-Abidine Ben Ali. Un poste qui n’avait rien d’un privilège.

 

Il a passé vingt ans au service de Leïla Trabelsi, épouse de l’ex-président tunisien Zine el-Abidine Ben Ali. De ce quotidien, Lotfi Ben Chrouda tire aujourd’hui un livre, « Dans l’ombre de la reine », paru le 9 juin aux éditions Michel Lafon.

Dans un entretien à FRANCE 24, il explique que « la révolution a vraiment été un effet de surprise [pour les Ben Ali, NDLR]« . « C’est seulement à partir du 13 janvier qu’ils se sont rendu compte qu’ils n’avaient pas été justes envers le peuple tunisien ».

Vingt années durant, Lotfi Ben Chrouda a surtout été un observateur du quotidien de l’ancien couple présidentiel. L’ex-majordome détaille ainsi que « Ben Ali ne pouvait rien dire, c’était Leïla qui contrôlait tout ». Selon lui, elle faisait même usage de la « magie noire » afin de garder le contrôle sur son mari. Envers le personnel du palais, elle se montrait cruelle, allant jusqu’à plonger les mains d’un cuisinier dans l’huile bouillante. « On était vraiment maltraité, c’était oppressant », assure Ben Chrouda. « En fait personne n’avait le choix. Tout le monde avait peur. […] On avait tous signé un papier comme quoi nous n’avions pas le droit de parler. C’était dur mais personne ne pouvait quitter le palais, autrement c’était la prison. »

« Un simple majordome »

Bien que majordome de la « reine » Leïla Trabelsi, et également au service du président Ben Ali, Lotfi Ben Chrouda n’a jamais tenu le rôle de confident, loin s’en faut. « Ben Ali considérait les Tunisiens comme ses esclaves, affirme-t-il. Il ne me demandait jamais comment j’allais. » « Je n’étais qu’un simple majordome », résume-t-il, assurant ne pas être un « collaborateur » des Ben Ali, et se félicitant de la chute du régime pour lequel il a travaillé : « Heureusement qu’il y a eu la révolution. »

Lotfi Ben Chrouda explique ainsi avoir écrit ce livre pour « réhabiliter tous les Tunisiens qui ont travaillé dans les palais au service des Ben Ali ». Lui, a refusé d’y retourner depuis la chute du régime de Ben Ali. « J’ai envie d’oublier ce qui s’est passé et de prendre ma retraite », conclut l’ex-majordome.

 dans Corruption

Première publication : 10/06/2011

 

http://www.france24.com/fr/20110611-lofti-ben-chrouda-majordome-leila-ben-ali-ombre-reine-palais-presidentiel-tunisie-tunisienne

Dernière modification : 14/06/2011

Lofti Ben Chrouda, ancien majordome de Leila Ben Ali

 

Sylvain Attal reçoit Lotfi Ben Chrouda, ancien majordome au palais présidentiel tunisien et auteur de « Dans l’ombre d’une reine » dans lequel il raconte ses vingt années au service de Leïla Trabelsi et Zine el-Abidine Ben Ali. Un poste qui n’avait rien d’un privilège.

 

Par Sylvain ATTAL



Journalistes vénaux : Nicolas Beau aussi ?

L’interpellation hier des deux journalistes français Eric Laurent et Catherine Graciet dans une affaire de chantage et extorsion de fonds présumée est l’occasion pour certains de rappeler que la seconde aurait reçu une grosse somme pour écrire avec Nicolas Beau « La Régente de Carthage : main basse sur la Tunisie », un ouvrage paru en 2009.

Assez logiquement, son co-auteur Nicolas Beau serait donc aussi vénal.

 

http://www.lapresse.tn/article/affaire-des-journalistes-francais-corrompus-la-tunisie-de-ben-ali-a-paye-une-grosse-somme-a-catherine-graciet/94/4774

Affaire des journalistes français corrompus : la Tunisie de Ben Ali a payé une grosse somme à Catherine Graciet

 

Ajouté le 28/08/2015 à 14:22

   Affaire des journalistes français corrompus : la Tunisie de Ben Ali a payé une grosse somme à Catherine Graciet

 
Le journal français Le Figaro a rapporté dans l’un de ses derniers articles  publiés hier soir que les deux journalistes français, Eric Laurent et Catherine Graciet, ont été arrêtés  à Paris, soupçonnés d’avoir fait chanter le royaume du Maroc en demandant 3 millions d’euros pour ne pas publier un livre contenant des informations compromettantes, et qu’ils sont en garde à vue dans le cadre d’une information judiciaire ouverte hier pour tentative d’extorsion de fonds et tentative de chantage, a précisé la source judiciaire.

Dans ce cadre lapressenewsa été informée par une source fiable que Catherine Graciet qui a publié un livre avec Nicolas Beau au temps de Ben Ali sous le titre de la Régente de Carthage dans lequel elle avait dénoncé  l’emprise mafieuse de Leila Trabelsi, a bien reçu une grosse somme d’argent pour écrire ce livre de la part d’un citoyen tunisien résidant dans d’un pays du Golf au nom de Lotfi. Le dossier de cette affaire se trouve dans les archives de l’ex- Agence tunisienne de Communication Extérieure.

Par : LapresseNews

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Le%C3%AFla_Ben_Ali

Leïla Ben Ali

 

Leïla Ben Ali
Leïla Ben Ali présidant une réunion publique de l’Organisation de la femme arabe, en novembre 2010.
Leïla Ben Ali présidant une réunion publique de l’Organisation de la femme arabe, en novembre 2010.
4e Première dame de Tunisie
26 mars 1992 – 14 janvier 2011
Prédécesseur Naïma Ben Ali
Successeur Béatrix Marzouki
Biographie
Nom de naissance Leïla Trabelsi
Date de naissance 14 ou 24 octobre 1956 (58 ans)
Lieu de naissance Tunis, Tunisie
Père Mohamed Trabelsi
Mère Saïda Dherif
Conjoint Khelil Maaouia
Zine el-Abidine Ben Ali
Enfants Nesrine Ben Ali, fille
Halima Ben Ali
Mohamed Zine el-Abidine Ben Ali, fils
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Leïla Ben Ali (ليلى بن علي), née Leïla Trabelsi (ليلى الطرابلسي) le 14 ou le 24 octobre 1956 à Tunis, est la seconde épouse de Zine el-Abidine Ben Ali, président de la République tunisienne de 1987 à 2011, et par conséquent Première dame de Tunisie, de son mariage le 26 mars 1992 au 14 janvier 2011.

Elle est à l’origine d’une généralisation de la corruption dans son pays, dont les principaux bénéficiaires sont les membres de sa propre famille, les Trabelsi, qualifiée selon les observateurs ainsi que par les services de l’ambassade américaine en Tunisie de « clan quasi-mafieux »1. Ainsi, la fortune personnelle du couple Ben Ali, amassée pendant les 23 années de pouvoir et estimée à quelques milliards d’euros placés sur des comptes bancaires à l’étranger ou investis dans l’immobilier, serait essentiellement le résultat des détournements de fonds opérés durant cette période par le clan Ben Ali-Trabelsi. Cette situation est l’un des principaux éléments déclencheurs de la révolution qui renverse le régime en 2011. Comme son mari, elle part alors en exil en Arabie saoudite où elle réside toujours, même si elle fait l’objet d’un mandat d’arrêt international.

Sommaire

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Ouvrages et médias

En 2009 paraît La Régente de Carthage : main basse sur la Tunisie de Nicolas Beau et Catherine Graciet ; Leïla Ben Ali demande son interdiction au tribunal de grande instance de Paris mais se voit déboutée et condamnée à verser 1 500 euros à la maison d’édition La Découverte52.

M6 diffuse, dans le cadre de son émission 66 minutes, le reportage Leïla Trabelsi-Ben Ali, la bête noire des Tunisiens. Dans ce reportage, on la compare à la Milady d’Alexandre Dumas. Parmi les autres reportages traitant le sujet, réalisés à la suite de la révolution de 2011, figure une série de reportages diffusée sur la Télévision Tunisienne 1 et intitulée La chute du régime corrompu (سقوط دولة الفساد)53.

Bibliographie

Français

  • Nicolas Beau et Catherine Graciet, La Régente de Carthage : main basse sur la Tunisie, Paris, éd. La Découverte, 2009, 178 pages (lire en ligne)
  • Lotfi Ben Chrouda et Isabelle Soares Boumalala, Dans l’ombre de la reine, Paris, éd. Michel Lafon, 2011

Arabe

  • Rafif Sidaoui, Leïla Ben Ali et les aspirations de la femme arabe à la modernité (ليلى بن علي وتطلعات المرأة العربية إلى الحداثة), Beyrouth, éd. Dar El Mithak, 2010

 
 

http://www.djazairess.com/fr/elwatan/139104

Le livre qui fait trembler Tunis

Catherine Graciet et Nicolas Beau. Auteurs de La Régente de Carthage

Ahmed Tazir Publié dans El Watan le 03 – 10 – 2009

 
La Régente de Carthage, une enquête explosive des journalistes Nicolas Beau et Catherine Graciet sur le rôle que jouent en Tunisie Leïla Trabelsi, l’épouse du président Zine El Abidine Ben Ali, et sa famille, vient de sortir aux éditions La Découverte. Un « clan » accusé de contrôler, sur fond de corruption, des secteurs clés de l’économie.

Votre enquête est attendue surtout au Maghreb ! Sans « déflorer » le livre, qu’avez-vous découvert sur la femme du président Ben Ali ? Est-ce elle qui dirige effectivement le pays et pas le président Zine El Abbidine Ben Ali ?

Comme la plupart des Tunisiens, nous avions entendu dire que Leïla Trabelsi jouissait d’une piètre réputation acquise pendant sa jeunesse. Or, en enquêtant, nous avons découvert qu’il existait en réalité une seconde Leïla Trabelsi c’est donc un cas d’homonymie qui gravitait dans des cercles du pouvoir analogues à ceux de la Leïla Trabelsi qui allait devenir première dame. Mais cette seconde Leïla, dont personne ne sait ce qu’elle est devenue, menait, elle, une vie dissolue. Plus largement, nous avons découvert que la première dame de Tunisie n’est pas la « coiffeuse » dont se moquent beaucoup de Tunisiens, mais une femme intelligente à très forte personnalité dont l’appât du gain et l’habileté à placer les siens en font la digne héritière de Wassila Bourguiba qui a gouverné la Tunisie dans l’ombre du défunt le président Bourguiba.

Quel secteur de l’économie tunisienne serait sous la coupe du clan Trablesi ?

Une blague qui circule à Tunis veut que dans une même journée, un Tunisien ne consomme que du Trabelsi : taxi, voiture, bus, avion, denrées alimentaires, téléphone… Plus sérieusement, des membres du clan Trabelsi excellent dans deux domaines économiques comme nous le montrons dans le livre : faire construire pour les revendre à prix d’or des résidences immobilières sur des terrains classés au patrimoine historique et prendre le contrôle de banques. Par exemple, en 2008, Belhassen Trabelsi, le frère préféré de Leïla Ben Ali, devenait administrateur de la Banque de Tunisie (BT), l’un des seuls établissements bancaires à ne pas être tombé sous la coupe des Trabelsi. Il a été nommé par la nouvelle pédégère de la BT qui n’est autre que l’épouse du puissant ministre des Affaires étrangères, Abdelwaheb Abdallah, qui n’est autre qu’un affidé de Leïla Trabelsi. On pourrait aussi raconter les tribulations du neveu de Mme Ben Ali, Imed Trabelsi, qui a récemment lancé l’enseigne Bricorama en Tunisie après avoir mis la main dessus en évinçant à la déloyale les promoteurs initiaux du projet.

Qu’avez-vous appris sur la personnalité de Leïla Trabelsi, une femme peut-elle « régenter » tout un pays comme la Tunisie ?

C’est en tout cas le souhait de Leïla Trabelsi ! Mais il semble bien que la bourgeoisie d’affaires tunisienne ainsi qu’une partie de l’armée et/ou des services de sécurité ne veulent pas entendre parler d’« une solution familiale » dans la succession du président Ben Ali qui se pose désormais de manière ouverte. Cela dit, grâce au défunt président Bourguiba, la Tunisie est sans aucun doute le pays arabe le plus en avant en matière de « féminisme d’Etat ». Avant Leïla Trabelsi, deux autres femmes on peut même parler de « présidentes » ont eu un poids considérable sur la vie politique du pays : Wassila Bourguiba et, dans une moindre mesure ainsi que d’une façon plus négative, Saïda Sassi. On ne peut donc pas exclure qu’une Leïla Trabelsi dotée d’une autre personnalité, moins encline au népotisme et surtout moins âpre au gain, aurait peut-être eu un destin national en Tunisie.

Quelles ont été les conditions de travail pour vous ? La Tunisie étant connue pour être l’un des pays les plus difficiles où travailler lorsqu’on se lance dans une enquête journalistique…

Les conditions de travail ont été particulièrement difficiles puisque nous sommes tous les deux strictement interdits de séjour en Tunisie. C’est d’ailleurs le seul pays du Maghreb où c’est le cas puisque nous pouvons nous rendre et travailler librement aussi bien en Algérie qu’au Maroc. Mais comme nous travaillons sur la Tunisie depuis de nombreuses années, nous y disposons de nombreuses sources auxquelles il faut ajouter des Tunisiens en exil en France et de courageux citoyens qui se rendent souvent en Europe et qui sont maintenant convaincus que la Tunisie du président Ben Ali est devenue une dictature qui n’apportera plus rien au pays. Néanmoins, certaines de nos sources qui ont eu le courage de « sortir du bois » ont été menacées, y compris en France, et traînées dans la boue dans une partie de la presse tunisienne, qui est aux ordres de Carthage ainsi que sur Internet. Cela est absolument déplorable. Autre épisode intéressant mais lié cette fois à la sortie du livre. Leïla Ben Ali en personne a introduit un référé (procédure d’urgence) devant la 17e Chambre du tribunal de Paris pour faire interdire La Régente de Carthage, mais sa requête a été frappée de nullité par la justice française. Enfin, une association de Tunisiens en France, vraisemblablement inféodée à l’ambassade de Tunisie à Paris, a déposé auprès de la préfecture de police de Paris une demande d’autorisation pour manifester devant les locaux des éditions La Découverte pour protester contre la sortie du livre le 1er octobre. Mais il semble, aux dernières nouvelles, que cette manifestation a été annulée… Sans doute la peur du ridicule…

Apparemment, votre enquête ne sera pas diffusée en Tunisie, vous avez eu des difficultés pour publier le livre à Tunis ? Racontez-nous…

Il ne fait en effet aucun doute que le livre sera interdit en Tunisie. Cela est systématiquement le cas pour tous les ouvrages critiques envers le régime du président Ben Ali. Il en va de même pour tous les journaux et les sites internet qui enquêtent sur des sujets comme la corruption en Tunisie, les abus des droits (atteinte) de l’homme ou le népotisme des clans au pouvoir et en particulier celui des Trabelsi. Mais cette censure ne devrait pas empêcher les Tunisiens de lire notre ouvrage. On sait qu’il est déjà entré clandestinement en Tunisie et circule sous le manteau. Les lecteurs peuvent également l’acheter sur Internet.

Le népotisme dénoncé dans votre enquête est-il révélateur d’un mode de gouvernance au Maghreb ? A quand une enquête en Algérie ?

Le népotisme n’est pas le propre du Maghreb ! En France aussi on y a droit ! Mais la Tunisie du président Ben Ali le pratique à outrance… Un livre sur l’Algérie n’est pas à notre programme. Mais inch’allah ! Cela arrivera peut-être un jour.

Catherine Graciet est journaliste et responsable de la rubrique international du site web www.bakchich.info Nicolas Beau est ancien journaliste du Canard Enchaîné et directeur de la rédaction de Bakchich.

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Affaire des journalistes maîtres chanteurs : premières réactions

Les journalistes sont toujours en garde à vue, un de leurs avocats évoque la possibilité d’un coup monté sans fournir aucun élément.

Nicolas Beau se dit choqué, mais le journaliste qui a « travaillé » avec Yves Bertrand en a définitivement perdu toute crédibilité.

 

http://afrique.lepoint.fr/actualites/maroc-soupcons-de-chantage-deux-journalistes-francais-arretes-a-paris-28-08-2015-1959931_2365.php

Le Point Afrique – Publié le 28/08/2015 à 11:19

Maroc  - Soupçons de chantage : deux journalistes français arrêtés à Paris

 

Eric Laurent et Catherine Graciet, auteurs en 2012 du livre « Le roi prédateur », se préparaient à sortir un autre livre sur le souverain chérifien.

 
Source AFP
 

Deux journalistes français ayant enquêté sur le Maroc ont été arrêtés jeudi à Paris et placés en garde à vue, soupçonnés d’avoir tenté de faire chanter Rabat en proposant de ne pas sortir leur livre en échange d’argent. L’affaire est singulière et immédiatement après sa révélation sur RTL, l’un des avocats du royaume, Eric Dupond-Moretti, a pris la parole pour en livrer des détails, dénonçant un « racket digne de voyous ». Un racket à trois millions d’euros selon lui. Les deux journalistes, Eric Laurent et Catherine Graciet, qui ont déjà écrit un livre accusateur contre Mohammed VI en 2012, « Le roi prédateur » (Editions du Seuil), ont été interpellés après un rendez-vous avec un représentant du Maroc dans un hôtel parisien. Lors de ce rendez-vous, « il y a eu remise et acceptation d’une somme d’argent », a rapporté une source proche du dossier à l’AFP. Jeudi soir, les deux journalistes étaient toujours en garde à vue dans les locaux de la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP), dans le cadre d’une information judiciaire ouverte la veille pour tentative d’extorsion de fonds et tentative de chantage, a indiqué une source judiciaire à l’AFP.

Piégés après une plainte du Maroc

Tout aurait commencé le 23 juillet, quand Eric Laurent a contacté une première fois le cabinet royal marocain en indiquant qu’il préparait un livre, a raconté l’avocat du Maroc sur RTL. Une première rencontre aurait été organisée à Paris avec un avocat, « un de mes confrères marocains », a raconté Me Dupond-Moretti. Selon lui, « Eric Laurent dit « Écoutez, moyennant 3 millions d’euros, je ne publie pas mon livre, un livre que je prépare avec Catherine Graciet ». Après la plainte du Maroc, qui a conduit le parquet de Paris à ouvrir une enquête préliminaire, puis à saisir les juges d’instruction, d’autres rendez-vous ont été organisés, dont deux jeudi, mais cette fois sous la surveillance des enquêteurs. Contactées par l’AFP, les Editions du Seuil ont confirmé que les deux journalistes préparaient un livre sur le roi du Maroc Mohammed VI, « pour une sortie en janvier-février ».

Des journalistes auteurs de livres d’enquêtes

« Je suis sous le choc (…) Je savais que Catherine avait ce projet (de livre). Si les faits sont avérés c’est très surprenant de la part de Catherine. Elle n’a pas le profil pour ce type de délit », a réagi auprès l’AFP le journaliste Nicolas Beau, qui a écrit plusieurs livres avec sa consoeur, dont « La régente de Carthage: main basse sur la Tunisie » (2009, La Découverte), sur Leïla Trabelsi, épouse de l’ex-président tunisien Ben Ali. Catherine Graciet a également écrit « Sarkozy-Kadhafi, histoire secrète d’une trahison » (Ed. Seuil, 2013), où un ancien responsable politique libyen donne du crédit aux accusations de financement de la campagne de Nicolas Sarkozy par le régime de Mouammar Kadhafi. Quant à Eric Laurent, il a écrit de nombreux livres d’enquête: « Aux banques les milliards, à nous la crise », qui doit sortir le 9 septembre, « La face cachée du pétrole » (Plon, 2006), « Bush l’Iran et la bombe » (Plon). En 1993, il avait signé un livre d’entretien avec l’ancien roi du Maroc, Hassan II, père de Mohammed VI (« La mémoire d’un roi »). Eric Laurent et Catherine Graciet ne sont pas en grâce auprès du royaume. Quand leur précédent livre sur Mohammed VI est sorti, en 2012, le quotidien espagnol El Pais avait été interdit sur le territoire marocain le jour où il en avait diffusé les bonnes feuilles.

Paris et Rabat ont connu une brouille diplomatique de plusieurs mois à cause d’une enquête menée à Paris sur des accusations de tortures au Maroc contre le patron du contre-espionnage (DGST) Abdellatif Hammouchi. La réconciliation a été permise notamment grâce à une nouvelle convention d’entraide judiciaire, qui a suscité l’inquiétude des organisations de défense des droits de l’Homme.

 

http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2015/08/27/deux-journalistes-francais-interpelles-pour-avoir-tente-d-extorquer-de-l-argent-au-roi-du-maroc_4738761_1653578.html
 

Deux journalistes français soupçonnés d’avoir fait chanter le roi du Maroc

 

Le Monde.fr avec AFP | 27.08.2015 à 19h51 • Mis à jour le 28.08.2015 à 10h39 | Par Matthieu Suc et Charlotte Bozonnet

Le roi du Maroc, Mohammed VI, au palais royal de Rabat le 19 juin.

L’affaire est sidérante. Deux journalistes français, Eric Laurent et Catherine Graciet, coauteurs en 2012 d’un livre très critique sur le roi du Maroc, ont été arrêtés jeudi 27 août à Paris, pour tentative de chantage et d’extorsion de fonds à l’encontre de Mohammed VI. Les journalistes sont soupçonnés d’avoir voulu extorquer de l’argent au souverain, en échange de la non-publication d’un livre compromettant pour le Palais royal. Tous les deux ont passé la nuit en garde à vue dans les locaux de la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP).

Selon Me Eric Dupond-Moretti, l’un des avocats de Rabat, l’affaire a commencé le 23 juillet : ce jour-là, Eric Laurent aurait contacté le secrétariat du Palais royal pour annoncer la sortie prochaine d’un livre polémique contenant « des choses importantes ». « Un représentant du Palais a alors été envoyé à Paris où une première rencontre a eu lieu avec M. Laurent », explique l’avocat, joint jeudi soir par Le Monde.

Au cours de cette rencontre, M. Laurent aurait déclaré être en train de préparer un ouvrage compromettant pour le Palais. Selon lui, « Eric Laurent dit : Ecoutez, moyennant 3 millions d’euros, je ne publie pas mon livre, un livre que je prépare avec Catherine Graciet ».

« Flagrant délit »

« Le Palais a alors décidé de porter plainte auprès du parquet de Paris. Les policiers ont décidé d’organiser un flagrant délit », raconte Me Dupond-Moretti, qui a révélé l’affaire jeudi après-midi sur l’antenne de RTL. Dans la foulée, le parquet de Paris ouvre une enquête préliminaire, puis saisira des juges d’instruction.

Un autre rendez-vous, écouté et surveillé par la police, aurait alors été fixé. M. Laurent y aurait réitéré la même proposition. Enfin, un troisième rendez-vous aurait été fixé au jeudi 27 août dans un restaurant parisien. « Cette fois, Eric Laurent et Catherine Graciet étaient tous les deux présents. Un contrat a été signé et un acompte de 80 000 euros leur a été remis », déclare l’avocat. Les deux journalistes ont été interpellés à la sortie de ce rendez-vous. Une information judiciaire avait été ouverte, la veille, par trois juges pour tentative d’extorsion de fonds et de chantage.

Joint par téléphone jeudi soir, l’avocat de Catherine Graciet, Me Eric Moutet, invoque le respect de la présomption d’innocence : « Nous n’avons pour le moment que très peu d’éléments sur le dossier mais tout cela sent le coup monté. » Contactés, le ministère de l’intérieur et la police judiciaire parisienne ne souhaitent faire aucun commentaire sur cette affaire hautement sensible. Et le parquet de Paris n’a pas pu être joint vendredi matin.

Incrédulité

La nouvelle de l’arrestation a provoqué l’incrédulité dans l’entourage des journalistes. Ils ont coécrit en 2012 une enquête accusatrice sur le roi du Maroc. Intitulé Le Roi prédateur. Main basse sur le Maroc, le livre dénonçait un système de prédation économique exercée par le monarque et son entourage. Les éditions du Seuil ont confirmé jeudi à l’AFP qu’Eric Laurent et Catherine Graciet avaient un nouveau projet de livre sur le Maroc « pour une sortie en janvier-février ».

« Je vois Catherine régulièrement et je savais qu’elle avait ce projet de livre. Quand on la connaît, ça paraît sidérant. C’est une journaliste indépendante, rigoureuse », souligne le journaliste Nicolas Beau, qui a coécrit plusieurs livres avec elle, dont La régente de Carthage : main basse sur la Tunisie en 2009 sur Leïla Trabelsi, l’épouse de l’ex-président tunisien Ben Ali. Même incompréhension au Maroc. « Nous nous sommes connus dans les années 2002-2003 au Journal hebdomadaire. Nous sommes sous le choc, et jusqu’à ce que l’on en sache plus, c’est la présomption d’innocence qui s’applique », souligne le journaliste marocain Omar Brouksy.

Eric Laurent a lui aussi déjà écrit sur le Maroc, signant en 1993 un livre d’entretien avec l’ancien roi Hassan II, père de Mohammed VI (La mémoire d’un roi). Il est l’auteur de plusieurs livres d’enquête : Aux banques les milliards, à nous la crise, qui doit sortir le 9 septembre, La face cachée du pétrole (Plon, 2006), Bush, l’Iran et la bombe (Plon).

Paris et Rabat ont connu une brouille diplomatique de plusieurs mois à cause d’une enquête menée à Paris sur des accusations de tortures au Maroc contre le patron du contre-espionnage (DGST) Abdellatif Hammouchi. La réconciliation a été permise notamment grâce à une nouvelle convention d’entraide judiciaire, qui a suscité l’inquiétude des organisations de défense des droits de l’Homme.

 

http://www.huffingtonpost.fr/2015/08/28/eric-laurent-catherine-graciet-journalistes-chantage-roi-du-maroc_n_8052758.html
 

Eric Laurent et Catherine Graciet: qui sont les journalistes soupçonnés de chantage?

 

Rédaction Le HuffPost
Publication: 28/08/2015 09h49 CEST Mis à jour: Il y a 1 heure

 
ERIC LAURENT
 
MÉDIAS – Une affaire rare. Deux journalistes français ayant enquêté sur le Maroc ont été arrêtés jeudi 27 août à Paris et placés en garde à vue, soupçonnés d’avoir tenté de faire chanter Rabat en proposant de ne pas sortir leur livre en échange d’argent. Au-delà de son aspect exceptionnel, cette arrestation frappe par l’identité et le statut des principaux intéressés, Éric Laurent et Catherine Graciet.

Ces deux journalistes et enquêteurs reconnus préparaient ensemble un livre sur le roi « pour une sortie en janvier-février » selon les Editions du Seuil, et ont déjà écrit un ouvrage accusateur contre Mohammed VI en 2012, « Le roi prédateur », également publié au Seuil. Leur enquête n’avait pas vraiment plu au Maroc et le quotidien espagnol El Pais avait été interdit sur le territoire marocain le jour où il en avait diffusé les bonnes feuilles.

Nombreux ouvrages d’enquête

Comme le note Jeune Afrique, Éric Laurent avait aussi déjà publié en 1993 un livre d’entretiens avec le roi Hassan II, le père et prédécesseur de Mohammed VI. Intitulé « La mémoire d’un roi », il s’agit du « seul ouvrage du genre sur l’ancien souverain », « réalisé en bonne entente avec le palais » note le magazine sur son site.

En dehors de ses livres sur le Maroc, Eric Laurent a écrit de nombreux autres ouvrages d’enquête: « Aux banques les milliards, à nous la crise », qui doit sortir le 9 septembre, « La face cachée du pétrole » (Plon, 2006) ou encore « Bush l’Iran et la bombe » (Plon). Âgé de 68 ans, ce journaliste qui a débuté au Figaro travaille notamment à France Culture.

Catherine Graciet, journaliste indépendante spécialiste du Maghreb, a travaillé au Maroc pour le Journal hebdomadaire. Elle a également écrit plusieurs livres d’enquête dont « Sarkozy-Kadhafi, histoire secrète d’une trahison » (Seuil, 2013), où un ancien responsable politique libyen donne du crédit aux accusations de financement de la campagne de Nicolas Sarkozy par le régime de Mouammar Kadhafi.

« Je suis sous le choc (…) Je savais que Catherine avait ce projet (de livre). Si les faits sont avérés c’est très surprenant de la part de Catherine. Elle n’a pas le profil pour ce type de délit », a réagi auprès l’AFP le journaliste Nicolas Beau, qui a écrit plusieurs livres avec sa consœur, dont « La régente de Carthage: main basse sur la Tunisie » (2009, La Découverte), sur Leïla Trabelsi, épouse de l’ex-président tunisien Ben Ali.



Deux journalistes français ont tenté de faire chanter le roi du Maroc

On savait depuis longtemps que les crapules pullulent dans la classe journalistique française, en voici une confirmation éclatante.

Eric Laurent et sa co-auteure Catherine Graciet ne sont sûrement pas les premiers à signer une transaction comme celle qui vient finalement d’être dénoncée à la justice française.

La nouveauté est donc que cette fois, ils vont devoir s’expliquer.

Notons qu’Eric Laurent est le père de Samuel Laurent, un « consultant international » dont les ouvrages et propos comme spécialiste autoproclamé des organisations islamistes sont controversés, tandis que Catherine Graciet, une journaliste indépendante ayant travaillé au Maroc, a aussi écrit avec Nicolas Beau, connu pour avoir fait du Canard Enchaîné l’un des principaux organes de presse des Renseignements Généraux sous le règne d’Yves Bertrand.

 

http://www.lepoint.fr/politique/un-journaliste-francais-interpelle-pour-avoir-fait-chanter-le-roi-du-maroc-27-08-2015-1959792_20.php

Deux journalistes français interpellés pour avoir fait chanter le roi du Maroc

 

Éric Laurent et une autre journaliste ont été arrêtés, selon RTL. Ils réclamaient de l’argent à Mohammed VI pour éviter la publication d’un livre à charge.

 

Publié le 27/08/2015 à 19:17 – Modifié le 27/08/2015 à 20:18 | Le Point.fr

 

Le roi du Maroc, Mohammed VI, photo d'illustration.
Le roi du Maroc, Mohammed VI, photo d’illustration.Copyright (c) 1998 Hewlett-Packard Company©FADEL SENNA
 
L’affaire commence le 23 juillet dernier, rapporte RTL ce jeudi. Ce jour-là, Éric Laurent, journaliste-écrivain qui a écrit plusieurs livres sur le royaume marocain, contacte le cabinet du roi du Maroc auquel il annonce qu’il va publier un livre à charge et réclame un rendez-vous pour évoquer cette publication.

Trois millions d’euros

Le rendez-vous a donc lieu avec un avocat, représentant du roi, auquel il réclame la somme de trois millions d’euros. Sinon, le livre incriminant Mohammed VI sortira. Le roi du Maroc décide alors de s’en remettre à la justice française en portant plainte.

La police lance une enquête et la deuxième rencontre entre le journaliste et l’avocat, le 21 août, s’opère sous surveillance policière. Éric Laurent réitère alors ses menaces : s’il ne perçoit pas les trois millions d’euros, il publiera son livre contre Mohammed VI. Alerté, le parquet de Paris ouvre une information judiciaire pour chantage et tentative d’extorsion de fonds et désigne trois juges pour superviser l’affaire.

Le dernier épisode de ce chantage a eu lieu ce jeudi 27 août. L’écrivain, qui aurait concédé une transaction à deux millions d’euros, se présente avec un document écrit qui atteste de son abandon à publier. Il est interpellé avec sa coauteur, Catherine Graciet, à la sortie du restaurant parisien où s’est déroulé le rendez-vous.

« Du racket digne de voyous »

Pour assurer sa défense, le roi du Maroc a fait appel à l’avocat Éric Dupond-Moretti, qui a réagi à cette interpellation sur RTL, et qui déplore : « Cette affaire, c’est du racket digne de voyous. » Selon lui, le livre ne comportait « aucune révélation fracassante, car il n’y a absolument rien à dire ». « Le roi fait régulièrement l’objet d’ouvrages, dont certains ont déjà été écrits par Éric Laurent », rappelle l’avocat.

« C’est la première fois qu’un personnage qui se veut journaliste exerce directement un racket sur un chef d’État en exercice, c’est d’une audace folle », s’inquiète Éric Dupond-Moretti, qui dénonce le comportement d’Éric Laurent : « Il a été laudateur d’Hassan II, et, aujourd’hui, il est racketteur. »

L’avocat s’interroge cependant : « Est-ce que c’est la vénalité qui a guidé les journalistes ? » « Cet homme et cette femme n’ont-ils pas été instrumentalisés par un groupe, notamment terroriste ? » « Il y a suffisamment d’éléments dans l’enquête pour que nous envisagions qu’ils soient jugés au plus tôt pour des agissements particulièrement graves », estime l’avocat.

 

http://www.rtl.fr/actu/international/un-journaliste-francais-interpelle-pour-avoir-fait-chanter-le-roi-du-maroc-7779524963

Un journaliste français interpellé pour avoir fait chanter le roi du Maroc

 

INFO RTL – Éric Laurent avait réclamé trois millions d’euros contre la non publication d’un livre à charge. Il a été interpellé à Paris jeudi 27 août. Une information judiciaire pour chantage et tentative d’extorsion de fonds a été ouverte.

 
La page de l’émission : RTL Soir
 

Le roi du Maroc, Mohammed VI, le 19 juin 2015 dans son palais royal de Rabat
Crédit : FADEL SENNA / AFP

Le roi du Maroc, Mohammed VI, le 19 juin 2015 dans son palais royal de Rabat

 
par Jean-Alphonse Richard publié le 27/08/2015 à 18:00 mis à jour le 27/08/2015 à 19:33

 

L’écrivain-journaliste français Éric Laurent a tenté de faire chanter le roi du Maroc, Mohammed VI. L’homme de 68 ans a écrit plusieurs livres sur le royaume marocain mais le dernier en date n’est pas paru. Et pour cause : c’est un livre à charge et le journaliste a réclamé de l’argent au roi pour ne pas le publier. Sauf que les autorités du pays ont porté plainte pour chantage et extorsion. Le journaliste a alors été interpellé dans l’après-midi de ce jeudi 27 août.

Le feuilleton dure en fait depuis un mois. Le premier acte a lieu le 23 juillet à Paris. Ce jour-là, Éric Laurent contacte le cabinet du roi du Maroc. Il annonce qu’il va publier un livre à charge et sollicite un rendez-vous. Le 11 août, une rencontre a lieu entre l’écrivain et un avocat marocain. Au cours de ce face à face, Éric Laurent aurait réclamé trois millions d’euros au représentant du roi pour annuler la publication du livre. C’est ce que soutient le Maroc. Une plainte est alors immédiatement déposée auprès du procureur de Paris.

Des entrevues sous surveillance policière

Deuxième acte, le 21 août. Une nouvelle rencontre se tient entre l’avocat marocain et l’écrivain. Mais cette fois, la réunion est sous discrète surveillance policière. Éric Laurent aurait alors réitéré son offre : 3 millions d’euros contre son silence. Cinq jours plus tard, devant la gravité des faits, le parquet de Paris ouvre une information judiciaire pour chantage et tentative d’extorsion de fonds. Trois juges sont désignés.

Le dernier acte a donc eu lieu ce jeudi 27 août. Un ultime rendez-vous est à nouveau surveillé et écouté par la police. L’écrivain se serait accordé sur une transaction à deux millions d’euros, accepté une avance de 80.000 euros et renoncé par écrit à la publication. Il a finalement été interpellé à la sortie de ce restaurant parisien, en compagnie, semble-t-il, de sa co-auteure, Catherine Graciet, qui travaillait sur cet ouvrage.

Deux journalistes français ont tenté de faire chanter le roi du Maroc dans Attentats 7773112313_jean-alphonse-richard
par Jean-Alphonse RichardJournaliste RTL

 

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89ric_Laurent

Éric Laurent

Page d'aide sur l'homonymie Ne doit pas être confondu avec Éric Laurrent.
Éric Laurent
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Données clés
Nationalité Flag of France.svg Français
Profession

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Éric Laurent (né en 1947) est un journaliste français, spécialiste de politique internationale sur France Culture. Il est spécialiste des questions touchant la finance et la géopolitique du pétrole.

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Biographie

Maîtrise de droit, puis études en sciences de la communication à l’Université de Californie à Berkeley.

Son engagement comme journaliste au Figaro en 1985 lui permet de se spécialiser dans les entretiens avec les chefs d’États et personnalités internationales (Kadhafi, Hassan II, Hammer, John McCloy, Rockefeller, etc.)

Le 27 août 2015, la radio RTL annonce qu’Eric Laurent a été interpellé en compagnie de Catherine Graciet pour avoir tenté de faire chanter le roi du Maroc, Mohammed VI. L’écrivain aurait réclamé trois millions d’euros pour la non-publication d’un ouvrage à charge1.

Réalisations

Bibliographie

  • La Puce et les géants, de la révolution informatique à la guerre du renseignement, Fayard, 1984.
  • La Corde pour les pendre, Fayard, 1985 : sur le financement du bolchévisme.
  • Un espion en exil, 1989
  • Le Dossier secret, 1991 : Ouvrage écrit avec Pierre Salinger pour dénoncer les dessous de la Guerre du Golfe.
  • Tempête du désert, 1991
  • Mémoire d’un Roi, 1993 Sous forme d’interview avec le roi Hassan II, cet ouvrage rapporte le point de vue du roi du Maroc sur divers sujets concernant son pays et les relations avec les autres pays.
  • Moscou à Wall Street, 1994
  • Les Fous de la paix, histoire secrète d’une négociation, 1994 : Avec Marek Halter, à propos des négociations israélo-palestiniennes.
  • Henri Konan Bédié, les chemins de ma vie, 1999 : Une hagiographie du président de la Côte d’Ivoire.
  • Guerre au Kosovo, le dossier secret, 2000
  • Le Génie de la modération : réflexions sur les vérités de l’islam, 2000 : Un ouvrage écrit avec le roi du Maroc Hassan II.
  • Le Grand Mensonge, le dossier noir de la vache folle, 2001 : Ou l’on apprend que le nombre de morts dus à Alzheimer est sans doute surestimé, celui des morts liés à l’ESB étant lui sous estimé
  • La Guerre des Bush, 2003 : étudie les relations de la famille Bush avec l’entourage de ben Laden et avec Saddam Hussein.
  • Le Monde secret de Bush, 2003 : la religion, les affaires, les réseaux occultes
  • La Face cachée du 11 septembre, 2004 : réquisitoire contre les ambiguïtés américaines
  • La face cachée du Pétrole, 2006 : enquête sur les manipulations et les mensonges des pays qui produisent le pétrole et les compagnies qui le vendent. Point de depart d’un documentaire sur Arte diffuse en septembre 2010, et d’une emission de Deux mille ans d’Histoire sur France Inter en septembre 2010.
  • Bush, l’Iran et la bombe, 2007 Enquête sur une guerre programmée.
  • La Face cachée des banques. Scandales et révélations sur les milieux financiers, Plon 2009
  • Le Scandale des délocalisations, Plon, 2011 (ISBN 978-2259212564)2
  • Le Roi prédateur. Main basse sur le Maroc, avec Catherine Graciet, 2012 (ISBN 978-2021064636)
  • La Conspiration Wao Yen, Flammarion, février 2013 (ISBN 978-2081271258)

Notes et références

  1. « Un journaliste français interpellé pour avoir fait chanter le roi du Maroc » [archive], sur RTL,‎ 27 août 2015 (consulté le 27 août 2015)
  2. (fr) « Le scandale des délocalisations » : Non la mondialisation n’est pas heureuse ! [archive], Slovar les Nouvelles,‎ 14 mars 2011 (consulté le 19 septembre 2012)

Voir aussi

Liens externes

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Catherine_Graciet

Catherine Graciet

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Catherine Graciet est une journaliste française spécialiste du Maghreb.

Sommaire

Biographie

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Journaliste indépendante, Catherine Graciet a travaillé notamment au Maroc pour le Journal hebdomadaire.

Le 27 août 2015, la radio RTL annonce qu’elle a été interpellé en compagnie d’ Eric Laurent pour avoir tenté de faire chanter le roi du Maroc, Mohammed VI. L’écrivain aurait réclamé trois millions d’euros pour la non-publication d’un ouvrage à charge1. Dans le cadre de cette affaire, maître Éric Dupond-Moretti, avocat du roi du Maroc, affirme sur I-Télé avoir des preuves sur une possible manipulation terroriste dans ce dossier.

Publications

  • Quand le Maroc sera islamiste, avec Nicolas Beau, La Découverte, 2006
  • La Régente de Carthage. Main basse sur la Tunisie, avec Nicolas Beau, La Découverte, 20092
  • Le Roi prédateur, avec Éric Laurent, Seuil, 2012
  • Sarkozy-Kadhafi. Histoire secrète d’une trahison, Seuil, 2013

Notes et références

  1. « Un journaliste français interpellé pour avoir fait chanter le roi du Maroc » [archive], sur RTL,‎ 27 août 2015 (consulté le 27 août 2015)
  2. Marion Cocquet, entretien avec Catherine Graciet, Le Point.fr, 18 janvier 2011 [1] [archive]

Lien externe

 

http://www.liberation.fr/monde/2014/12/21/samuel-laurent-attentat-a-la-rigueur_1168382

Samuel Laurent, attentat à la rigueur

 
Luc MATHIEU 21 décembre 2014 à 17:36 (Mis à jour : 22 décembre 2014 à 08:20)
 

Samuel Laurent sur i-Télé le 25 août.
Samuel Laurent sur i-Télé le 25 août.

 
ENQUÊTE

L’autoproclamé «consultant international», habitué des plateaux télé et radio où il assène des vérités alarmistes sur l’Etat islamique et Al-Qaeda, peine à justifier ses approximations.

 

Samuel Laurent n’est ni chercheur, ni diplomate, ni journaliste, ni analyste, ni ancien espion. «Consultant international», comme il se définit lui-même, il était totalement inconnu jusqu’en 2013. Il a depuis écrit trois livres, publiés au Seuil, dont deux à quelques mois d’intervalle cette année : Al-Qaïda en France et l’Etat islamique. Cela lui vaut d’être régulièrement invité dans des émissions de télé et de radio, des matinales de France 2, RTL et RMC aux nocturnes de LCI. Il y parle avec assurance du jihadisme, de l’islamisme, du salafisme, du risque terroriste en France et dans le monde, de la guerre en Syrie et de celle en Irak, des erreurs de la communauté internationale, de l’incompétence des pouvoirs politiques et de l’incurie des services de renseignements.

Samedi 6 décembre, Samuel Laurent était invité sur Canal +. Assis entre la chanteuse Princess Erika et l’humoriste Laurent Baffie, il a asséné ses vérités sur l’Etat islamique (EI), l’organisation jihadiste qui s’est emparée en moins de deux ans d’une large part de l’est de la Syrie et du nord de l’Irak. A l’en croire, 2 000 Français seraient actuellement dans ses rangs, ils recevraient 500 dollars (408 euros environ) en la rejoignant, 1 000 dollars en plus s’ils viennent avec un enfant et, surtout, il serait impossible pour eux de rentrer en France : tous ceux qui veulent partir sont «shootés» (comprendre exécutés par balle).

Exagération. Question, logique, de Thierry Ardisson, animateur de l’émission : «Mais alors, on a tort de s’inquiéter du retour de jihadistes occidentaux dans leur pays ?» Samuel Laurent, d’un coup beaucoup plus hésitant : «Euh non, pas vraiment, en effet, 99% des mecs ne rentreront jamais chez eux, mais Baghdadi [dirigeant de l’EI, ndlr] a une politique très claire : « Vous venez nous bombarder chez nous, on va vous taper chez vous. »» D’où vient ce chiffre de 1% de jihadistes qui reviendraient commettre des attentats dans leur pays sur ordre de l’EI ? Et le nombre de Français enrôlés – 2000 – alors que le ministère de l’Intérieur les évalue à moins de 400 en Irak et en Syrie ? Dans l’émission de Canal +, Samuel Laurent n’expliquera jamais comment il est parvenu à ces conclusions. Le problème est que l’on n’en sait pas plus en lisant ses livres. Dans le dernier, publié en novembre, Samuel Laurent affirme d’emblée que l’EI compte 50 000 combattants. Soit près de 20 000 de plus que l’estimation haute de la CIA. Contacté par Libération, l’auteur du Seuil dit qu’il a fait «ses propres calculs» et qu’«au final, les estimations variaient entre 40 000 et 50 000». Pourquoi, dans ce cas, prendre la fourchette haute ?

L’exagération vaut aussi pour le financement de l’EI via ses ventes de pétrole. Samuel Laurent écrit qu’elles rapportent 3 millions de dollars par jour. Les analyses circonstanciées, telle celle du Brookings Doha Center, estiment qu’elles s’établissent entre 1 et 3 millions. La société d’analyses IHS les évalue à 2 millions, le Trésor américain à un million de dollars par jour. Sur quelles sources Samuel Laurent s’appuie-t-il ? Elles sont, comme il se doit, «fiables», «très bien informées» ou «proches d’Al-Qaeda».

Personnages. L’auteur puise également dans des articles de presse, sans toujours les citer. Ainsi de la partie consacrée à Omar al-Shishani, un Géorgien qualifié à tort de «figure légendaire du jihad», alors qu’il n’avait jamais participé à aucun jihad avant 2012. Le récit de son parcours est largement inspiré, parfois simplement paraphrasé, de Wikipedia et d’un article du Wall Street Journal du 11 juillet. L’essentiel des citations est sinon attribué à trois hommes : Tarek, un «ami qui travaille [avec l’EI] depuis longtemps» ; Abou Maria, «émir d’Al-Qaeda» en Syrie, et Abou Moustapha, un transfuge de l’EI à Al-Qaeda, qui décrit longuement à Samuel Laurent l’organisation de l’EI.

Libération a joint Abou Maria, aussi appelé Mohammed Fizour, en Turquie. Est-il un «émir d’Al-Qaeda» ? «Mais non. Je suis un simple combattant du Jabhat al-Nusra [la branche syrienne d’Al-Qaeda]. J’ai eu à un moment quelques responsabilités, mais rien de significatif», explique-t-il. Le jeune Syrien réfute également le statut accordé par l’auteur du Seuil à Abou Moustapha, le transfuge de l’Etat islamique. «C’était un petit commandant au nord d’Alep. Il a quitté l’EI dès janvier 2014, lors des affrontements avec les autres groupes rebelles. Il n’a jamais été quelqu’un d’important, il ne connaît quasiment rien de l’organisation de l’EI.» Abou Maria était déjà l’un des personnages essentiels du précédent livre de Samuel Laurent, Al-Qaïda en France. Durant 400 pages, l’auteur y raconte un étonnant périple qui le mène en Syrie, en Turquie, puis en Somalie et en France. C’est Abou Maria qui a permis à l’auteur de se rendre en Syrie. Dans son livre, Samuel Laurent affirme qu’il a passé «plusieurs semaines» à Selma (Nord-Ouest), logé notamment par l’émir d’Al-Qaeda dans la ville. Il aurait rencontré chez lui des jihadistes français. La version d’Abou Maria est sensiblement différente. «Samuel Laurent est resté six jours en Syrie, pas plusieurs semaines. L’émir dont il parle n’est pas du tout le chef d’Al-Qaeda dans la région, c’est simplement un commandant local qui loge des combattants dans sa maison. Et je suis catégorique : Samuel Laurent n’a rencontré aucun jihadiste français chez lui. C’était son obsession, mais on n’a pas réussi à en trouver ; le seul que j’ai contacté a refusé de le voir. Comme il n’arrêtait pas d’insister, je l’ai conduit à la base de l’EI à Selma. Quand on est arrivé à l’entrée, leur chef m’a dit de repartir immédiatement car sinon, ça finirait mal. C’était l’époque où l’EI avait commencé à enlever les journalistes et les humanitaires étrangers. On est repartis immédiatement.»

A Libération, Samuel Laurent finit par reconnaître non pas des contradictions, mais des «passages compressés» et des «raccourcis pour faire simple». «Cela s’appelle un livre», ajoute-t-il. Il affirme toutefois qu’il est resté «deux, peut-être trois» semaines en Syrie. Son épopée narrée dans Al-Qaïda en France s’achève sur une inquiétante conclusion : Al-Qaeda disposerait de cellules en France déterminées à commettre attaques et attentats. Elles seraient composées de jihadistes qui ne se connaissent pas entre eux et ne connaissent pas leur chef. Tous auraient combattu au sein du Jabhat al-Nusra en Syrie avant d’être envoyés «en formation» en Somalie, puis de rentrer en France pour se fondre dans la population. Samuel Laurent dit connaître leur chef. Il lui consacre plusieurs chapitres dans lesquels Abou Hassan, c’est son surnom, raconte non seulement comment son groupe fantôme est organisé, mais aussi les attentats qu’il envisage de commanditer. Ils vont de l’assassinat d’un dirigeant politique, y compris le Président, par un sniper posté «à plusieurs kilomètres», à un attentat contre un TGV et des attaques simultanées. Le livre se clôt sur une visite des caches d’armes de l’organisation en France. L’arsenal est digne d’une petite armée : fusils de précision américains, missiles antichars russes, explosifs par centaines de kilos, grenades, mortiers, etc.

Insultes. Sauf que là non plus, le récit de Samuel Laurent ne tient pas. Il y a ces chiffres absurdes, tel le financement d’Al-Qaeda qui atteindrait plusieurs centaines de millions de dollars par an, alors qu’à son apogée, avant le 11 septembre 2001, il était évalué à 30 millions de dollars par la Commission d’enquête américaine. Il y a aussi des incohérences flagrantes. Si l’on en croit l’auteur, les jihadistes français seraient d’abord «observés» durant plusieurs mois en Syrie, puis devraient combattre au moins six mois là-bas, avant d’être enfin envoyés en Somalie pour suivre deux mois de formation. Pour que dix jihadistes suivent ce parcours et soient renvoyés en France en 2012, comme l’écrit Samuel Laurent, il aurait donc fallu qu’ils combattent en Syrie dès 2011. Problème, la filiale syrienne d’Al-Qaeda n’a été créée que début 2012. Interrogé sur ce décalage, Samuel Laurent s’énerve : «Vous êtes juge ou quoi ?» Et finit par dire que les jihadistes ont pu combattre en Syrie avec «d’autres groupes islamistes qu’Al-Qaeda». Une nouvelle thèse en contradiction avec le récit publié. Tout aussi étranges sont certaines citations attribuées au chef d’Al-Qaeda en France. Celui-ci affirme par exemple ne pas en vouloir aux «chrétiens et aux juifs». «Ce n’est absolument pas crédible. La première apparition publique d’Al-Qaeda en 1998 s’est faite sous le titre de « Front islamique mondial pour le jihad contre les juifs et les croisés », ce qui en dit long sur la vision des juifs et des chrétiens par Al-Qaeda», explique Jean-Pierre Filiu, professeur à Sciences-Po et auteur des Neuf Vies d’Al-Qaida (éditions Fayard).

Tout aussi incohérente est la possibilité même que le chef d’Al-Qaeda en France, si tant est qu’il existe, accepte non seulement de parler à un consultant qui écrit un livre, mais aussi de lui détailler ses plans d’attentats et de lui dévoiler son arsenal. Aucun chercheur, aucun analyste, aucun membre des services de renseignements interrogés par Libération n’y croit. «Cela n’a aucun sens. C’est comme si Ben Laden ou l’un de ses adjoints avait dit à un journaliste avant le 11 Septembre qu’il s’apprêtait à envoyer des avions contre des tours aux Etats-Unis. Ce serait totalement stupide. L’histoire nous a montré que les dirigeants d’Al-Qaeda ne le sont pas», explique un cadre de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). «Cela paraît invraisemblable. S’il est arrivé que des chefs terroristes rencontrent des journalistes ou des chercheurs, ce n’était pas pour présenter en détail le fonctionnement de cellules clandestines, évoquer des plans d’attaques ou dévoiler des armes dont l’utilisation pourrait créer une surprise stratégique. Le schéma de clandestinité décrit est en lui-même contradictoire avec le fait d’accepter une telle rencontre», confirme Marc Hecker, chercheur au Centre des études de sécurité de l’Institut français des relations internationales (Ifri).

Lorsqu’on lui demande s’il a des preuves de ce qu’il avance, Samuel Laurent s’énerve encore un peu plus. «Vous n’êtes qu’un gros connard !» hurle-t-il au téléphone. Mais entre deux insultes, il admet que non, il n’a pas de preuve. Avant d’affirmer que Bernard Squarcini, ex-patron de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), soutient la thèse des caches d’armes. Contacté par Libération, celui-ci dément formellement.

Comment un tel récit aussi incohérent qu’Al-Qaïda en France a-t-il pu être publié au Seuil, maison réputée pour son sérieux ? Est-ce parce qu’Eric Laurent, le père de Samuel Laurent [journaliste géopolitique à France Culture, ndlr], a été publié dans cette même maison en 2012 ? «Oui, cela a joué», reconnaît Jean-Christophe Brochier, son éditeur. Selon lui, l’absence de preuve fournie par Samuel Laurent pour Al-Qaïda en France n’a pas été un obstacle. «Je ne suis pas rédacteur en chef et Samuel Laurent n’est pas journaliste. C’est un consultant international, ce qui veut tout dire, ou ne rien dire. Disons que c’est un baroudeur», poursuit-il. La publication en tant que «document» ne signifie rien elle non plus. «C’est un terme délibérément imprécis qui recouvre autant le récit, l’enquête que l’essai.» Pour les deux derniers livres de Samuel Laurent, «roman» aurait été plus approprié.

* Le Samuel Laurent dont nous parlons ci-dessus n’est pas le Samuel Laurent journaliste au Monde.fr.

Luc MATHIEU



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