Serge Havet, un président d’AC ! qui tutoie Martine Aubry 11 octobre
A compter du mois de décembre 2010, alors que Josette BRENTERCH du NPA de Brest me calomniait quotidiennement avec ses amis les cyberdélinquants de la bande de Cyprien LURAGHI sur les blogs de ce dernier depuis juin 2010, j’avais commencé à publier sur mon ancien blog « Un petit coucou » sur OverBlog, en vue de rétablir la vérité à ce sujet, des articles portant sur les conflits qui nous avaient opposées en 2004 et 2005 dans le cadre de l’association AC ! Brest.
En fin d’année 2004, Josette BRENTERCH avait décidé de me faire exclure de cette association du fait que j’avais interrogé un psychiatre conférencier sur la question du harcèlement moral en entreprise lors d’une journée de débats organisés par la Ville de Brest sur les thèmes de la santé et de la précarité. Ces quelques questions et réponses échangées en public sur le mode cordial avaient intéressé tout le monde, mais Josette BRENTERCH qui n’avait pas participé à ce débat et n’y avait même pas assisté les avaient ensuite jugées intolérables.
En effet, elle refusait catégoriquement d’entendre parler du problème du harcèlement moral en entreprise, considérant qu’il n’en était pas un, et avait donc décidé de me faire exclure de l’association en raison de mes prétendus « délires » à ce sujet, mais n’avait pas été suivie par les autres membres de l’association qui tous « déliraient » exactement comme moi sur les divers sujets que j’avais commencé à traiter avec eux. Nous étions tous atteints des mêmes « délires ».
Pour pouvoir finalement réussir à m’exclure de cette association un an plus tard, elle aura donc dû dans l’intervalle multiplier les attaques et coups tordus les plus divers contre tous les autres membres de l’association et moi-même, jusqu’à fomenter à l’automne 2005 deux putschs successifs qui auront renversé toutes ses instances dirigeantes à l’échelon brestois et au niveau national. C’est à cette seule et double condition qu’elle obtiendra enfin mon exclusion d’AC ! Brest au mois de décembre 2005.
Son putsch du mois d’octobre 2005 dans le réseau national des collectifs d’AC ! avait porté à la présidence de l’association supportant tout cet ensemble le Lillois Serge HAVET qui n’avait pas tardé à se retrouver à la tête d’une coquille vide, tous les collectifs actifs du réseau, désapprouvant le putsch, ayant décidé de le quitter et de se rassembler ailleurs. C’est la scission d’AC ! de l’automne 2005, actée en 2006. L’ancienne structure, restée entre les mains de Josette BRENTERCH et ses amis de la LCR, s’appelle depuis AC-Chômage, et la nouvelle AC-Réseau.
Je rappelle les deux premiers de ces articles que j’avais publiés à compter du mois de décembre 2010 (cliquer sur les images pour les agrandir et lire les textes) :
A compter de l’année 2011, La Voix du Nord a régulièrement consacré des articles à Serge HAVET et ses combats :
Serge Havet : « Mourir à 100 ans et me dire que mon combat a servi à quelque chose »
Publié le 19/06/2011 à 05h15
Agir ensemble contre le chômage. Pour Serge Havet, le combat n’a de sens que s’il est collectif. À l’heure de parler de lui, de son parcours, le « Robin des bois des supermarchés », comme l’a surnommé le journal « Libération », hésite un peu : « Il faut éviter de dire moi, il faut dire nous. » Il accepte finalement de déroger à la règle quelques instants, pour mieux rebondir sur le sens de son combat. PAR JEAN-FRANÇOIS SOLERI
lille@lavoixdunord.fr
Serge Havet est fâché avec les chiffres. Il a ça en commun avec l’ancien leader syndical Henri Krasucki. Et peut-être aussi une forme de révolte naturelle propre aux gens qui ne mentent pas. À l’heure de fêter les 15 ans d’AC !, dont le responsable du bureau ne sait plus très bien si la naissance remonte à 1996, 1994, 1999 ou 2001, il est l’heure d’évoquer les actions qui ont jalonné son parcours, malgré quelques doutes sur les dates qui lui reviennent en mémoire…
Boulevard de Metz, à Lille. AC a installé ses deux bureaux au rez-de-chaussée d’un immeuble HLM. Serge Havet, débraillé comme à son habitude, arbore un large sourire. Peu soucieux de son image, à l’aise avec tout le monde, il a au moins retenu une chose des hommes politiques qu’il fréquente régulièrement : les petites phrases. « Je suis un militant qui agit au quotidien au coeur des quartiers, au coeur de la précarité et au coeur des réalités. » La comparaison s’arrête là. Car pour le reste, Serge Havet ne respecte aucun devoir de réserve : « Je lui ai dit à Martine Aubry, le 1 er mai : « Tu sais, si tu veux gagner l’élection, il va falloir aller plus loin. » Rien sur les expulsions, rien sur les grands patrons. Est-ce qu’ils vont revenir sur les retraites ? Il y a de bonnes idées mais ça ne va pas assez loin.
» Pierre de Saintignon, 1er adjoint au maire de Lille, s’assoit à ses côtés à chaque conseil communal de concertation : « Ça nous est arrivé de nous engueuler, de ne pas être d’accord, mais je n’ai jamais douté de la sincérité de son combat. Il est dur au bon sens du terme, exigeant. Mais en même temps, c’est un homme qui accepte le dialogue. Il prend la parole et écoute ce que les autres ont à dire. »
« Expulsé, SDF, au RMI et au RSA »
Enfant d’Annappes, à Villeneuve-d’Ascq, Serge Havet est élevé par un père ouvrier ajusteur aux ateliers d’Hellemmes : « Ma famille était assez militante. Mon père a été tête de liste à Annappes à la fin des années 50. J’ai été bercé tout de suite. J’ai découvert à 14 ans les premières bagarres entre colleurs d’affiches. Ensuite, j’avais 18 ans en 68 donc j’étais un peu anarchiste sur les bords. » Le certificat d’études, les premières manifs, les petits boulots : « A 18-20 ans, je ne voyais pas trop l’intérêt de travailler. » C’est le début d’une période sur laquelle Serge Havet choisit de laisser un voile de discrétion. « J’ai été expulsé de mon logement, SDF, au RMI et au RSA. Comme quoi, on peut avoir de gros problèmes et s’en sortir. » Quinze ans à La Poste, d’abord pour y distribuer des prospectus puis en tournée, « dans tous les quartiers défavorisés ». Un jour, une manif, une pétition, Serge replonge : « On m’a demandé de faire grève et de signer. Mon côté militant a resurgi. Le receveur a vu mon nom, il m’a fait venir. Mon contrat n’a pas été renouvelé. » Le tournant s’opère en 1994. « Il y avait une expulsion à Villeneuve-d’Ascq. Avec des copains, on s’y est opposés et on a gagné. » Création d’AC ! Métropole Lilloise en 1996 (?) et du Droit au logement (DAL) Lille en 1997, obtention du transport gratuit pour toutes les personnes en situation de précarité en 1994, prime de Noël en 1997, nuit des sans-logis, combats contre l’UNEDIC : quelques-unes des luttes parmi les plus emblématiques.
Deux éléments fondamentaux distinguent Serge dans sa lutte : il vit parmi les plus démunis et il est constamment dans l’action. « Je suis un révolté permanent. Tant qu’il y aura ce mot ignoble de seuil de pauvreté, je me battrai. Je refuse les injustices. On laisse les gens dans le dénuement et en plus on les montre du doigt. C’est insupportable. » Coups de fil au Trésor public pour demander un délai de paiement, à Pôle emploi pour éviter une radiation, au patron d’une PME pour une embauche : Serge ne baisse jamais la garde. Un jour, peut-être, le militant aimerait ouvrir une brasserie. « Mais je voudrais surtout mourir à 100 ans et me dire que mon combat a servi à quelque chose, qu’on ne connaît plus la misère. J’y pense, souvent, tous les jours… »
La Voix du Nord
Lundi 20 juin 2011 00:00
AC ! Métropole revient sur quinze ans de lutte contre les exclusions, samedi
…
L’association AC ! Métropole, qui lutte contre le chômage et la précarité, a 15 ans ce mois-ci. Le Lillois Serge Havet, son président, combat de haute lutte toute forme d’exclusion. Il fait le point sur les actions menées par son association qui organise quinze heures de débats, de projections vidéo et d’exposition samedi, à Lille.
PAR JEAN-FRANÇOIS SOLERI
metro@lavoixdunord.fr PHOTO MAX ROSEREAU
> Quels sont les plus beaux succès que vous avez obtenus au cours de ces quinze dernières années ?
« On a obtenu le transport gratuit pour tous les précaires. On a fait la nuit des sans-logis devant la mairie de Lille pour obtenir des relogements. En 2004, quand les Assedic étaient à sec, on a poursuivi l’Unedic en justice. C’est Borloo qui avait remis des sous dans la caisse pour les chômeurs longue durée. Nous avons aussi obtenu la prime de Noël en 1997. C’est Jospin et Aubry qui nous l’avaient accordée après avoir occupé les Assedic. »
> Comment a évolué la société au cours de cette période ?
« Mal. Les gens n’en peuvent plus. Je suis obligé d’aller demander des colis à la Banque alimentaire pour les gens qui ne s’en sortent pas et qui n’ont pas accès aux Restos du coeur. Aujourd’hui, on ne peut plus vivre avec le SMIC. C’est devenu un minimum social. »
> L’élection présidentielle peut-elle être porteuse d’espoir ?
« Quand je vois les programmes, on est loin de nos revendications. On en a marre de ne pas être associés aux grandes décisions. Toutes celles qui concernent les chômeurs et les précaires sont prises sans nous. Il faut faire de la politique citoyenne avec les gens. Pas dans les cabinets ministériels. Je sais que les caisses sont vides mais il faut prendre l’argent là où il se trouve. Certaines personnes ne voient pas le bout de leur fortune. Mme Bettancourt, on peut y aller. M. Mulliez, on peut y aller. Qu’ils fassent un peu preuve de solidarité, ces gens-là. »
> Quelles sont les solutions à apporter ?
« Il faut taxer les riches, les grands patrons. Quand Mélenchon dit : « Au-dessus de 350 000 euros, je prends tout », c’est bien, mais je ne sais pas comment il peut l’appliquer. On ne le laissera pas faire. (…) Il faut réduire les crédits d’armement, rappeler nos soldats qui se font tuer en Afghanistan, réduire les grands trains de vie de l’État. Pour lutter contre l’insécurité, on a besoin d’animateurs, d’éducateurs dans les quartiers. Il faut une police de proximité. C’est de la prévention éducative. Et puis surtout, il faut arrêter de culpabiliser les gens.
J’ai rencontré M. Wauquiez à La Madeleine en mai. « L’assistanat, cancer de la société » ? Qu’est-ce qui leur passe par la tête pour dire des conneries comme ça ? Vous croyez que les gens ne veulent pas s’en sortir ? Ils ne demandent que ça de travailler et de vivre mieux. On ne demande que ça de disparaître. Que chacun ait un logement et un revenu décents. » •
Les rédactions de La Voix du Nord la Voix du Nord
http://www.liberation.fr/societe/2009/01/03/les-robins-des-bois-des-supermarches_299848
Les Robins des bois des supermarchés
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Les Robins des bois des supermarchés
Ils se présentent comme des «autoréducteurs». A l’approche des fêtes de fin d’année, on peut les apercevoir dans les rayons des supermarchés, poussant des chariots de pâtes, riz, foie gras et champagne avant de partir sans payer, après négociation avec le gérant, pour redistribuer à ceux qui n’ont rien. Robins des bois pour certains, pilleurs pour d’autres, ces deux dernières semaines, ils ont frappé trois fois. A Rennes, Grenoble et Paris, ce mercredi.
Le 6 décembre, les associations de chômeurs défilent contre la précarité à Paris. Avec en toile de fond, une remontée du chômage et un désaccord sur la convention Unédic qui régira l’assurance chômage 2009-2011. «Nous nous sommes alors dit qu’il fallait passer à l’action», explique Serge Havet, président d’AC! Agir contre le chômage. Décision est prise avec d’autres collectifs de multiplier les opérations coups de poing pour permettre aux «personnes précaires» de fêter le réveillon.
Champagne. Le 20 décembre, le rayon alimentation des Galeries Lafayette de Rennes est pris d’assaut par des militants du Mouvement des chômeurs et précaires en lutte (MCPL). Une semaine plus tard, c’est au tour d’un Monoprix grenoblois d’être réquisitionné par une trentaine de personnes. Chômeurs, mal logés, RMistes, intermittents, précaires. Parmi eux, Léa (1). «On est entré par petits groupes, on a rempli les paniers et on est arrivé aux caisses. On a alors expliqué qu’on souhaitait obtenir les aliments gratuitement pour en faire profiter ceux qui n’ont pas les moyens de fêter la nouvelle année», raconte la jeune femme. «Surprise» du gérant, clients «réceptifs», policiers maintenus à l’écart et après une demi-heure de négociations, accord du directeur du magasin. «C’est avant tout symbolique. Les plus précaires ont pu boire du champagne et manger du foie gras comme tout le monde.»
A Paris, le jour de la Saint-Sylvestre, ce sont les sans-papiers de la Bourse du travail et les mal-logés du gymnase Saint-Merry qui ont pu profiter des aliments «réquisitionnés» un peu plus tôt au Monoprix de la rue du Faubourg-Saint-Antoine (XIe arrondissement) par une cinquantaine de militants de collectifs de chômeurs et de précaires. Ces «empêcheurs d’encaisser en rond», comme ils se présentent, ont déposé au fond de 13 chariots des produits de première nécessité (riz, huile, lait) et des aliments homologués réveillon du 31 décembre, type saumon, foie gras et champagne.
La veille, une action menée par AC! dans un Champion lillois s’était soldée par un échec. «C’est assez rare,le gérant a pris ça pour une agression», explique Serge Havet qui a entamé depuis des négociations avec une grande surface de Villeneuve-d’Ascq pour mettre en place un système mensuel de dons comme à Bordeaux depuis deux ans.
«Les campagnes de mobilisation traditionnelles pour les droits sociaux ne fonctionnent plus», souligne Boris, de la Coordination des intermittents et précaires (CIP) d’Ile-de-France, et qui a participé à l’autoréduction de mercredi. «Face à l’aggravation des conditions de vie et de travail, on a dû développerd’autres formes de solidarité plus concrètes.»
Solidarité, autodéfense sociale, autoréduction, réquisition. Qu’importe le vocable employé, pour Monoprix il s’agit bien de vol. Hier, à l’issue d’un conseil de crise, le groupe a décidé de «porter plainte contre X pour vols avec violence et insultes, avec constitution de partie civile». Une plainte visant l’action menée à Grenoble avait été précédemment déposée pour «vol».«On comprend les difficultés matérielles de certains, les sentiments qu’ils peuvent avoir le soir d’un réveillon, mais il n’en reste pas moins que ce sont des actes regrettables», explique-t-on au siège.
«Goutte d’eau». Le groupe table sur une perte de 5 000 euros pour l’action menée à Paris, selon les premières estimations. «Une goutte d’eau dans les bénéfices du groupe comparée à la prime de Noël et au montant du RMI», se défendent les autoréducteurs. «Nous ne sommes ni des casseurs ni des voleurs», estime Serge Havet. «On ne peut pas parler de vol au sens pénal du terme. Il n’y a pas eu de délit, il y a eu un accord, une négociation et l’intervention de la police n’a pas été effective», explique Boris. «Quand ils prennent la décision de nous laisser partir, ils savent que c’est un camouflet sur le plan symbolique, mais un meilleur calcul du point de vue du chiffre d’affaires.»
Mercredi, à Paris, le magasin était «rempli». L’action menée par les autoréducteurs a duré un peu plus d’une demi-heure. «Plus longtemps, ils auraient perdu des clients.» De son côté, Monoprix indique que «les salariés et la direction ont essayé de régler cette affaire par la discussion pour éviter que ça ne dégénère en période des fêtes».
(1) Les prénoms ont été changés.
Déçus, les militants d’AC! préparent la campagne d’hiver. A Lille, ils vont insister sur les difficultés de vie quotidienne des chômeurs.
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Déçus, les militants d’AC! préparent la campagne d’hiver. A Lille, ils vont insister sur les difficultés de vie quotidienne des chômeurs.
Lille, correspondance.
De leur combativité, ils n’ont rien perdu. Depuis le mouvement des chômeurs de l’hiver dernier, Serge Havet et Jean-Marie Honoret, les deux leaders d’AC! (Agir ensemble contre le chômage) dans le Nord-Pas-de-Calais, ne sont pas restés inactifs. Dernière action, avant-hier, avec l’occupation durant quelques heures de la chambre départementale des huissiers à Lille. «Nous n’avons jamais cessé d’agir. Maintenant, avec l’hiver qui approche, nous allons monter en puissance et nous espérons aller beaucoup plus loin que l’année dernière», assure Serge Havet. Jean-Marie Honoret, qui a provoqué tant de sueurs froides à la préfecture d’Arras il y a quelques mois, ne décolère pas non plus: «Jospin et Aubry nous ont trompés. Ils savent causer et ça s’arrête là.»
Coups de fil aux directeurs. Aucun des 40 militants qui participent régulièrement aux actions d’AC! ne regrette le mouvement de l’année dernière, en dépit de la modestie des résultats. «Tous les organismes sociaux savent que nous sommes là et vigilants. Nous avons tous les numéros directs des directeurs. On les appelle régulièrement pour débloquer des dossiers. En général, ils ne tardent pas à réagir», poursuit Serge Havet. Aujourd’hui, d’autres types d’actions, moins spectaculaires mais plus efficaces, sont privilégiées, axées sur les problèmes de vie quotidienne. «Ce sont les plus pénibles pour les familles: coupure d’eau ou d’électricité, expulsions… Les élus n’ont aucune idée de ce que cela signifie concrètement. Quand j’ai interpellé directement Martine Aubry sur ce sujet, elle m’a répondu que sa priorité était de nous trouver un emploi stable. En attendant, il nous faut vivre dans la précarité», analyse le leader d’AC!.
Harcèlement. Ainsi, AC! un peu moins de 400 adhérents dans la région entend pratiquer un harcèlement systématique d’EDF, des distributeurs d’eau, des offices HLM, des mairies… «On en a assez des courriers polis qui nous assurent qu’on va étudier les situations les plus difficiles avec attention. Dorénavant, on rétablira l’eau ou l’électricité et on discutera après, s’emporte Serge Havet. Nous avons toutes les compétences qu’il faut parmi nos militants pour faire ça.» Les cellules d’urgence créées par Lionel Jospin en janvier n’ont suscité que déception: «Il n’y a eu de l’argent que pendant trois mois. Maintenant, ces cellules se contentent de renvoyer les dossiers auprès des administrations compétentes. La vrai cellule d’urgence, c’est nous.» Depuis janvier, AC! s’est tout de même imposé comme interlocuteur auprès des pouvoirs publics. L’association a par exemple son siège au sein du comité des usagers de l’ANPE. Les relations sont encore tendues, mais le dialogue s’est imposé. La mairie de Lille soutient financièrement l’association, et la plupart des unions locales des syndicats ont admis sa légitimité «sauf FO, qui refuse de participer à quoi que ce soit avec nous». Et Serge Havet conclut: «Le jour où on parlera moins du CAC 40 et plus du CAC pauvreté, je serai d’accord pour dire qu’ils ont enfin compris le drame des chômeurs.».
Les militants d’AC Chômage rêvent d’un monde sans taxe d’habitation
Publié le 06/11/2012 – Mis à jour le 06/11/2012 à 03:52
La Voix du Nord
| SOCIÉTÉ |
Chômeur en fin de droits, René ne percevra bientôt plus que 450 euros par mois… mais il doit régler avant le 15 novembre une taxe d’habitation de 480 euros. Comment faire ?
Hier, René était devant la direction des services fiscaux à Lille avec une poignée de militants de l’association AC Chômage. But de la démarche ? Obtenir une dispense de paiement de la taxe d’habitation pour les chômeurs non indemnisés, les personnes aux minima sociaux, les retraités modestes, les précaires… « Nous sommes confrontés à de plus en plus de situations critiques, ce n’est pas que les gens refusent de payer mais ils ne peuvent plus payer », résume Serge Havet, le porte-parole d’AC Chômage qui conduisait la délégation reçue par des représentants de l’administration fiscale.
Serge Havet n’est pas venu les mains vides. Dans son dossier, plusieurs feuilles de taxe d’habitation pour lesquelles il comptait bien obtenir une révision à la baisse de l’addition sinon sa suppression pure et simple.
Au cas par cas
Si les impôts locaux constituaient le sujet du jour, sur le trottoir, le président d’AC Chômage évoque dans la foulée les difficultés à régler certaines factures d’eau, de gaz, d’électricité, des interlocuteurs face auxquels « les accords pour étaler les paiements sont de plus en plus difficiles à obtenir ». Seule éclaircie pour Serge Havet, « la prime de Noël pour les chômeurs va être reconduite et légèrement augmentée ».
Hier, le dialogue avec les services fiscaux s’est déroulé dans un climat constructif.
« Nous tenons compte des difficultés des gens, nous examinons les situations au cas par cas et nous disposons d’une certaine marge de manoeuvre », expliquait à l’issue de la rencontre Laurent Grave, administrateur des finances publiques.
Confrontés à des situations de détresse, les services fiscaux accordent en règle générale des délais de paiement, plus rarement des remises partielles et exceptionnellement des remises totales de taxe d’habitation. D. S.
AC ! mène l’enquête sur le pouvoir d’achat des personnes précaires
Par la rédaction pour La Voix du Nord, Publié le 02/05/2013
La Voix du Nord| MOBILISATION |
Depuis une semaine, l’association Agir ensemble contre le chômage ! réalise une intéressante et nécessaire enquête auprès des demandeurs d’emploiet de toutes les personnes en situation de précarité. Son objectif : mesurer le pouvoir d’achat des intéressés et le faire savoir aux pouvoirs publics. Les premiers témoignages sont sans surprise : c’est la crise.
PAR FRÉDÉRICK LECLUYSE
Serge Havet, l’inamovible cheville ouvrière d’AC !, Agir ensemble contre le chômage !, n’en est pas à sa première lutte. Mais là, quand il dit que c’est grave, on le sent pour le moins inquiet. « Je n’ai jamais vu autant de gens dans la misère, ça n’arrête pas. » Posté lundi matin à l’entrée de l’agence Pôle Emploi du boulevard de la Liberté, le militant distribue les questionnaires aux allocataires. L’une des questions est ainsi libellée : « Vos ressources vous permettent-elles de vivre décemment ? » La réponse sonne souvent comme le vide d’un jour sans pain : « Non ! » « Déjà, le SMIC ne suffit pas, alors quand vous vous retrouvez avec le RSA ou le minimum vieillesse, ce n’est tout simplement pas possible.
» Serge Havet ne décolère pas. « Quand les plus précaires parviennent à payer les charges, ils n’ont plus rien pour vivre, c’est terrible. »
17 000 chômeurs à Lille
Le gaz, l’eau, l’électricité sont aujourd’hui des produits de luxe. « Tous les jours, il faut parlementer des heures. Avec EDF, ça va à peu près, mais à GDF, ils ne veulent rien entendre. » Avec le pouvoir politique, ce n’est pas mieux, semble-t-il. « J’ai participé en décembre à la conférence sur la grande précarité, raconte le leader d’AC !. J’étais à la commission sur l’emploi avec Michel Sapin ; eh bien, ce ministre n’a rien d’autre à proposer que des contrats d’avenir ou de génération, ça fait peur. » Peur ? Selon Serge Havez, Lille compterait aujourd’hui 17 000 demandeurs d’emploi et 13 000 bénéficiaires du RSA. « Ce qu’il faut, c’est augmenter immédiatement tous les minima sociaux d’au moins 20 %, comme cela a été fait pour l’allocation de rentrée scolaire. Ça coûterait cinq milliards d’euros, pour un État, ce n’est rien. » Pour le moment, le gouvernement envisage d’augmenter le RSA de 10 %. Mais sur cinq ans. On est loin du compte.
« Tous les jours, il faut aller quémander de la nourriture à la Banque alimentaire pour distribuer des colis à ceux qui n’ont plus rien. La situation est vraiment dramatique. Même le Fonds de solidarité logement n’a plus un sou. » L’enquête initiée par AC ! va se poursuivre jusqu’à début juillet (*). Après, ce sera le temps des bilans. « Nous allons synthétiser tous les témoignages recueillis et mettre les politiques devant leurs responsabilités d’élus. Nous écrirons même au président François Hollande. » Avec quel espoir ? « Il faut une loi pour améliorer le quotidien de ceux qui n’ont rien. Il faut arrêter les expulsions, les coupures d’eau ou d’électricité. » •
(*) AC !, Agir ensemble contre le chômage !, sera présente à la CPAM, rue Brûle-Maison, mercredi 15 mai, de 14 h à 17 h.
Municipales à Lille : Ludovic, chômeur, a «besoin d’une formation qualifiante»
Valérie Hacot | 20 Déc. 2013, 07h00 | MAJ : 20 Déc. 2013, 07h44
Réfugié dans le local exigu de l’association d’aide au chômeurs AC ! niché entre les immeubles à briques rouges du quartier du Faubourg-de-Béthune à Lille-Sud, Ludovic soupire. « Je n’ai jamais connu de période de chômage aussi longue.
» Sans qualification, cet ouvrier de 40 ans a enchaîné les contrats précaires dans les usines : « Et puis, vu qu’il n’y avait plus de boulot dans l’industrie, je suis devenu technicien de surface, mais avec la crise, même dans ce secteur, c’est mort. »
Ce célibataire survit aujourd’hui avec une allocation de 472 € par mois. « Une fois que j’ai payé mon loyer, il ne reste presque plus rien, alors je déjeune chez ma mère le midi, et chez des amis le soir. Pour m’en sortir, j’aurais besoin d’une formation qualifiante rémunérée au smic », glisse-t-il.
René, 42 ans, carreleur dans le bâtiment, au chômage depuis trois ans, n’y croît plus : « A chaque fois que j’en ai demandé, on me l’a refusé. » Il y a encore quatre ans, il était surchargé de travail, et touchait près de 3 000 € net. Et puis, tout s’est subitement arrêté. La faute, selon lui, à la concurrence des salariés détachés. « J’ai croisé des ouvriers polonais sur les chantiers : ils étaient rémunérés 500 € par mois. Impossible de lutter. »
200 000 emplois supprimés par la désindustrialisation
La montée du chômage et de la précarité, Serge Havet, le fondateur d’AC !, la constate au quotidien. « On est en train de crever le plafond. A Lille, le chômage est à 14 %. » Avec la crise, la situation s’est dégradée : « Entre 2008 et 2013, le nombre de chômeurs a augmenté de 41 %. Mais, dans le même temps, en France, cette progression a été de 68 %. Pour la première fois, notre ville est en dessous de la moyenne nationale », nuance Pierre de Saintignon, le premier adjoint.
La métropole multiplie les initiatives pour inverser la tendance, dans une région où la désindustrialisation s’est soldée par la disparition de 200 000 emplois. Un « circuit court » de mise en relation des jeunes avec les employeurs a créé 1 100 emplois. Des pôles d’excellence — Euralille (tertiaire), Eurasanté (biotechnologies) et Euratechnologies (le dernier-né qui va bientôt accueillir IBM) — ont vu le jour avec à la clé des milliers d’emplois pour des salariés très qualifiés.
« Mais le problème, c’est que ces emplois ne correspondent pas aux profils de la plupart des chômeurs », se désole Serge Havet qui, crise oblige, a vu la subvention de son association réduite de 8 000 €. Et de tirer la sonnette d’alarme : « Les gens ne s’en sortent plus. Si on augmente pas les minima sociaux de 20 %, on court à la catastrophe. »
Municipales à Lille : ces oubliés des quartiers populaires
Colère. Martine Aubry sera certainement réélue dimanche à Lille, mais la déception et le sentiment d’abandon de beaucoup d’électeurs de gauche expliquent l’abstention et son mauvais score au premier tour.
Valérie Hacot | 28 Mars 2014, 09h19 | MAJ : 28 Mars 2014, 09h37
« C’EST INGRAT quand même la politique… » Mercredi, en marge de sa conférence de presse officialisant son accord avec les écologistes, Martine Aubry laissait poindre une certaine amertume. Arrivée largement en tête dimanche, la charismatique maire PS de Lille n’a toutefois pas réalisé le score triomphal que lui prédisaient les sondages.
Avec 34,85 %, elle réalise 11 % de moins qu’en 2008. Un net repli relativisé par la candidate : « Il y a six ans, il n’y avait que trois listes de gauche, cette année, sept, le score de dimanche est donc logique. »
Arithmétiquement, le raisonnement tient la route. Mais l’abstention record (près de 52 %) et les 17,15 % engrangés par le Front national sont venus gâcher la fête. « Je suis très choquée par ce qui s’est passé à Lille-Sud. Quand on voit tout ce qu’on a fait comme travail pour ce quartier… On peut quand même se bouger dix minutes une fois tous les six ans un dimanche pour aller voter. Votez pour qui vous voulez, mais votez ! » lâchait d’ailleurs, meurtrie, mercredi, la maire sortante. Depuis dimanche, elle ne cesse de souligner la déception des Français à l’égard de la politique du gouvernement…
VIDEO. Aubry : «D’autres seront mieux placés que moi» pour entrer au gouvernement
Le candidat du FN, Eric Dillies, lui, boit du petit-lait : « J’ai fait + 12 %. Martine Aubry – 12 %. C’est son électorat historique, celui des quartiers populaires, qui a voté pour moi. Ce sont eux les grands abandonnés de la politique de la gauche. »
«Aubry n’a jamais tenu ses promesses»
A quelques kilomètres du dynamique centre-ville, les habitants de Lille-Sud, justement, ne cachent pas leur lassitude, ni leur colère. « Martine Aubry, vous la reprenez et vous la mettez à Paris », s’emporte Philippe, un routier « presque à la retraite ». Accoudé au comptoir de la friterie — la dernière dans le quartier –, il avoue sans détour avoir opté pour le FN. « J’avais voté pour Aubry en 1995. Mais elle n’a jamais tenu ses promesses. Du boulot ? Elle n’en a pas créé pour les Lillois. Ses technopôles, c’est pour des gens ultra-qualifiés qui viennent d’ailleurs. Et le boulevard là, on pourrait le rebaptiser boulevard du shit, tellement ça deale. »
>> Municipales : les résultats du premier tour à Lille
Derrière ses fourneaux, la douce et blonde Joëlle n’est pas étonnée par la violence de la charge : « On sent que c’est vraiment dur pour nos clients. » La semaine dernière, elle n’a pas voté « parce que je ne savais pas qu’il y avait des élections ». Promis, juré, elle ira dimanche prochain. Pas sa soeur, Aurélie : « Ça ne sert à rien. Nous, on coule et les politiques nous mettent des bâtons dans les roues. La France, c’est devenu une poubelle. On est dans la m…, mais personne nous aide, et nous on aide tout le monde. » Au chômage, Michael* ne se fait guère d’illusions : « Ils pensent à quoi les politiques ? A leur score et au FN. Mais ils ne parlent pas de nous. On a élu Martine Aubry pour qu’elle s’occupe de nous, mais sortie de ses idées à elle, elle n’est à l’écoute de personne. »
Le score miraculeux du candidat en soutane
C’est la surprise du scrutin lillois. La liste de « notre père » Allessandro Di Giuseppe, figure de proue (en soutane) de la Très Sainte Eglise de la consommation a recueilli… 3,55 % des suffrages dimanche, soit 1 978 électeurs. C’est plus que le score combiné de Lutte ouvrière et du NPA. « On est monté jusqu’à 16 % dans un bureau de vote », se réjouit le porte-parole, Maxime Höm de Profy Jr (sic). Durant la campagne, le candidat a pratiqué l’humour absurde prônant la croissance à tout prix.
Sa « sainteté » Giuseppe était injoignable hier pour cause de prise d’otage par « des écocitoyens, paysans, fans de Manu Chao », bref des « beatniks décroissants », rigole-t-il. La vidéo du forfait postée hier sur YouTube montre Giuseppe attaché, lisant leur communiqué, appelant, la voix brisée, à un mode de vie plus sobre. Et de conclure : « Futur maire de Lille, nous serons partout. » Une consigne de vote pour le second tour ? « Eh ben non ! » s’amuse Maxime. Les appels du pied de Martine Aubry, qui affirmait que les zozos posaient de bonnes questions, les laissent de marbre. Et Giuseppe se prépare pour l’échéance de la présidentielle de 2017.
Roxane, 45 ans, dont dix-neuf passés à Lille-Sud, ne comprend pas vraiment cette exaspération : « Le quartier est plus agréable à vivre aujourd’hui. Il y a eu beaucoup de réhabilitation. » Elle aussi a oublié de se rendre au bureau de vote : « Mais j’y vais dimanche, un vote, ça peut changer les choses. » Son fils, Damien, 19 ans, lui, restera à la maison : « Ça m’intéresse pas. »
«A Lille l’insécurité monte»
Entre les immeubles en briques du Faubourg-de-Béthune, où le taux de chômage flirte avec les 60 %, l’abstention a également été record et le FN a engrangé 30 %. « Ça fait deux ans que j’attends un logement social. Les sans-papiers passent avant moi », glisse Odile, 39 ans, FN « depuis toujours ». Noureddine, comme à chaque fois, a voté Martine Aubry : « Elle a embelli la ville. Mais sa politique favorise trop les étrangers. A Lille, on accueille tous les nouveaux débarqués et les Roms, l’insécurité monte. Si elle continue comme ça, c’est la dernière fois que je vote pour elle. » Et ce commerçant né à Oran d’ajouter : « Le Front national, c’est pas mon truc, mais avec le temps peut-être. » De quoi faire bondir Serge Havet, de l’association AC ! contre le chômage : « Comment des gens avec de telles difficultés peuvent imaginer que le FN va leur apporter des solutions. C’est pas normal », se désole cet authentique homme de gauche.
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A mille lieues de là, dans le quartier bobo de République, Hubert, antiquaire, est bien conscient de « la frustration et de la détresse qui poussent certains dans les bras du FN ». Electeur de Martine Aubry de la première heure, il lui reconnaît un « sacré caractère », mais aussi « d’avoir vraiment amélioré l’image de la ville ». Et ne s’inquiète pas pour sa réélection.
* Le prénom a été changé
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VIDEO. L’édito du Parisien : «Les socialistes broient du noir»
L’édito du Parisien : « Les socialistes broient du noir » par leparisien
http://ladegauche.fr/developper-lemploi-dans-les-associations-une-solution-au-chomage/
Développer l’emploi dans les associations, une solution au chômage ?
Serge Havet est le président national d’AC ! (Agir ensemble contre le chômage). Communiste depuis toujours, le militant se sent plus efficace dans ses actions avec AC !. L’organisation tente de trouver des solutions au chômage, et intervient au cas par cas dans les contentieux que rencontrent les chômeurs avec les institutions ou les employeurs.
La Dégauche : Avec un taux de chômage de 12,7% (contre 9,7% pour la France), considérez-vous que la gauche a fait son travail dans le Nord-Pas-de-Calais ?
Serge Havet : Pas du tout. Que ce soit la droite ou la gauche, ils n’ont rien apporté, à part peu être quelques petites solutions comme les contrats aidés ou les emplois d’avenir. Quand on a rien, c’est toujours ça, mais on préfère de vrais emplois. Le problème, c’est qu’il n’y en a pas. Les directeurs des agences locales de Pole Emploi me le disent, ils n’ont pas d’offres à proposer. D’après les témoignages que je reçois, quand il y a des emplois, ce sont des contrats courts et précaires.
Que proposez-vous ?
S.H.: Au lieu de faire des déclarations d’amour aux patrons, le gouvernement devrait obliger les entreprises à proposer des emplois. C’est une première piste. En plus de ça, dans les quartiers difficiles, nous pensons qu’il y a plein de choses à faire. Les associations ont besoin de main d’oeuvre pour faciliter la vie des gens : faire du secrétariat, traiter les dossiers qui s’accumulent, animer, guider les gens, tenir des permanences d’accueil. C’est plein d’emplois potentiels, si on trouvait les financements nécessaires.
Vous pensez qu’il est possible de financer tout cela ?
S.H.: Il n’y a plus de sous dans les caisses, c’est certain, mais il va bien falloir dépenser pour lutter contre l’exclusion sociale. C’est un passage obligatoire. Le contribuable, et surtout les plus riches, va bien devoir mettre la main à la poche. Je comprends les gens qui en ont marre de payer des taxes, mais si elles étaient mieux dépensées, par exemple, en finançant des emplois dans les associations, elles seraient mieux acceptées.
Lille : Agir ensemble contre le chômage a 20 ans et craint de rempiler pour autant
Publié le 29/11/2014
LAKHDAR BELAÏD
Elle est née en 1994 après une longue marche contre les exclusions. Agir ensemble contre le chômage n’est pas une association de chômeurs. Son but est, au contraire, de sortir ces derniers de l’isolement dans la lutte contre le non-emploi. L’association fête ses 20 ans et tire son bilan.
On a les satisfactions qu’on peut. La semaine dernière, à la salle du Gymnase, l’association Agir ensemble contre le chômage (AC) a célébré ses vingt ans à quasi-guichets fermés. « On a eu du monde », résume Serge Havet, président de AC Nord – Pas-de-Calais depuis cinq ans et membre fondateur de cette branche locale. « AC n’est pas une association de chômeurs, insiste Havet. Différentes personnes, sans-emplois, salariés, retraités, se sont regroupées pour lutter contre le chômage et la précarité. » « L’esprit a toujours été de mettre en action une solidarité des actifs à l’égard des chômeurs, confirme Marie-Claude Armand, membre du bureau. L’important étant de ne pas les laisser se battre de façon isolée. » « On rêvait de disparaître, on est toujours là, rebondit Havet, 64 ans. La région compte 450 000 chômeurs. Dont 18 000 à Lille auxquels s’ajoutent 15 000 allocataires du RSA. »
Un local Faubourg de Béthune
AC s’est même installée. Petitement, mais installée tout de même. La branche nordiste compte un local dans une barre du Faubourg de Béthune. Elle a même… une salariée. À mi-temps. Un demi-salaire pour des tâches plus que complètes aux côtés des bénévoles. L’association ne veut pas se cantonner aux négociations avec les responsables d’agences Pôle Emploi ou les CCAS. AC tient à mettre en avant ses propres recettes pour faire reculer l’inemploi. Aux yeux de ses militants, les gisements existent. Même avec une croissance en panne. Comme la création d’énergie propre ou le respect de l’environnement…
Des solutions
« Prenez donc l’exemple des inondations dans le sud, argumente Marie-Claude Armand. Comparez les dégâts, les souffrances avec ce qui peut être évité en entretenant les fossés, ou les berges des rivières … » À propos du vivre ensemble, les centres sociaux, les associations, les entreprises d’insertion ont besoin d’âmes et de bras. Pour l’heure impossibles à financer. D’où une vieille position d’AC : transférer vers ces’activités l’argent permettant aujourd’hui de lutter contre… le chômage.