AP-HP : suicide d’un médecin victime de harcèlement moral 18 décembre
De tels faits touchent assez rarement médecins hospitaliers et magistrats pour qu’ils soient soulignés lorsqu’ils se produisent, comme je l’avais déjà fait en mars 2012 pour le cas du substitut de Nanterre Lionel Beauvais qui a depuis donné lieu à l’ouverture d’une information judiciaire.
Aussi déplorables soient-ils, souhaitons qu’ils puissent contribuer à une prise de conscience chez ces professionnels qui trop souvent continuent à se foutre ouvertement des autres salariés victimes de harcèlement moral en entreprise.
Paris : un médecin se suicide à l’hôpital Pompidou en se jetant par la fenêtre
avec Elodie Soulié | 18 Déc. 2015, 20h04 | MAJ : 18 Déc. 2015, 21h20
Les collègues du Pr Jean-Louis Megnien sont sous le choc Jeudi après-midi, ce cardiologue de 54 ans et s’est suicidé à l’hôpital européen Georges Pompidou, où il travaillait, en se jetant par la fenêtre d’un étage de l’établissement. L’annonce a été faite ce vendredi par l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), confirmant une information du Figaro.
Un comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) extraordinaire s’est tenu en urgence ce vendredi matin dans ce même hôpital, «en présence de Martin Hirsch», le directeur général de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris. «Celui-ci a indiqué combien l’institution, touchée par ce drame, prenait au sérieux cet événement tragique», annonçant «la saisine de la cellule d’analyse des suicides», a poursuivi l’AP-HP. «Comme elle l’a fait dans d’autres cas», elle procédera «à une analyse complète des circonstances qui ont pu provoquer ce geste».
Une enquête policière a été ouverte pour faire la lumière sur les circonstances de ce drame. En arrêt maladie pendant neuf mois pour une dépression, le cardiologue avait repris le travail lundi. Il y a quelques mois, plusieurs de ses collègues avaient alerté Martin Hirsch et la directrice de l’hôpital, Anne Costa, de «risques suicidaires» en raison, selon eux, de «harcèlement moral». «Il était père de cinq enfants et n’avait pas de problèmes familiaux», selon un confrère de Jean-Louis Megnien, ajoutant qu’«il était victime d’un harcèlement clair».
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Suicide d’un magistrat à Nanterre : un syndicat se porte partie civile
Le Parisien | 21 Avril 2015, 19h44
L’Union syndicale des magistrats (USM) a annoncé ce mardi sa constitution de partie civile dans l’enquête sur le suicide de Lionel Beauvais, un substitut de l’ex-procureur de Nanterre Philippe Courroye. Le magistrat, âgé de 50 ans, s’était pendu chez lui, dans le Val-de-Marne, en mars 2012. Une information judiciaire pour « homicide involontaire » et « harcèlement moral » a été ouverte en février par le parquet de Versailles après une plainte contre X de la veuve de Lionel Beauvais, qui souhaite obtenir des réponses sur les « conditions de travail » de son mari. « L’USM a pris la décision de se joindre à cette démarche. Elle espère ainsi qu’une enquête complète sera enfin menée et que des réponses seront apportées aux nombreuses questions encore en suspens après ce drame », écrit le syndicat majoritaire dans un communiqué. « La parole des magistrats concernés par la souffrance au travail doit enfin être entendue et prise en compte », ajoute l’USM. Une enquête conduite par le parquet de Créteil (Val-de-Marne) menée au lendemain du drame n’avait pas établi de lien entre la mort du substitut et ses conditions de travail.
Nanterre: enquête sur le suicide d’un magistrat
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- Par Le Figaro.fr avec AFP
- Mis à jour le 16/02/2015 à 17:10
- Publié le 16/02/2015 à 17:06
La veuve du substitut avait déposé plainte contre X en septembre au parquet de Nanterre pour « demander une enquête approfondie qui établisse sérieusement les conditions de travail de Lionel Beauvais à l’époque », a résumé son avocat François Saint-Pierre. L’affaire a ensuite été dépaysée et vient d’être confiée à deux juges d’instruction de Versailles, ont dit ces sources confirmant une information du journal Le Monde. Ces juges devront notamment éclaircir les circonstances qui ont amené cet homme de 50 ans à se pendre à son domicile de Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne), dans la nuit du 6 au 7 mars 2012.
Auparavant, le magistrat avait fait part d’angoisses à des collègues, se disant surveillé à son domicile et à son bureau. Il avait également affirmé à sa hiérarchie que son ordinateur personnel était espionné. Une enquête menée par le parquet de Créteil, territorialement compétent, n’avait pas établi de lien entre sa mort et ses conditions de travail. »A part l’adjointe de M. Courroye, Marie-Christine Daubigney qui a été auditionnée de manière informelle, il n’y a eu aucune audition des autres substituts et procureurs de la République adjoints », a regretté Me Saint-Pierre, concluant à une « absence d’enquête ».
« Il n’y avait pas à faire ce type d’investigations car rien ne laissait paraître d’un lien avec son métier », a estimé une source judiciaire décrivant un homme atteint « d’une maladie psychiatrique, de paranoïa », qui « consultait sur son ordinateur de travail beaucoup de sites sur ce sujet ». »Nous souhaitons que différents magistrats qui ont travaillé avec M. Beauvais soient auditionnés, pour qu’ils apportent un récit circonstancié de son travail », a expliqué Me Saint-Pierre.
Dans le cadre d’un audit lancé par la Chancellerie à la demande de magistrats de Nanterre, l’Inspection générale des services judiciaires (IGSJ) avait reproché dans un rapport de mai 2013 à « l’ancien procureur » un « goût peu marqué pour l’administration de la juridiction dans son ensemble », marquée par une ambiance « délétère ».