Je décline toute responsabilité quant aux mentions qui s'affichent dans les cinq lignes ci-dessus du pavé "Recherchez aussi" sur lequel je n'ai aucun contrôle.
Mes statistiques sont bloquées depuis le 2 février 2015.
7 février 2015
Mes statistiques sont de retour, tout fonctionne.
16 février 2015
Statistiques "basiques" de nouveau bloquées depuis le 12 février.
22 février 2015
Mes statistiques "basiques" ont été débloquées hier soir après la publication de mon dernier article concernant NEMROD34. Belle reprise simultanée de l'activité du Chinois.
23 février 2015
Statistiques "basiques" toujours sujettes à blocages : le 21 février au soir, à peine étaient-elles débloquées, puis à nouveau hier, 22 février, à peine étaient-elles débloquées.
24 février 2015
Statistiques "basiques" débloquées. Pas de nouveau pic d'activité du Chinois depuis le 21 février.
25 février 2015
Je n'ai pas mes statistiques "basiques" du jour, ça bloque encore... et Justinpetitcoucou est toujours bloqué depuis le 8 février... Faudrait penser à le débloquer, lui aussi, il y a du laisser-aller, là...
26 février 2015
Statistiques "basiques" des deux blog débloquées. Merci pour Justin, il était temps !
27 février 2015
Statistiques "basiques" des deux blogs de nouveau bloquées depuis le 26 février. Ce petit jeu pourrait-il cesser ? On n'en voit pas l'intérêt... Complément de 22 h: merci de m'avoir rendu ces statistiques !
25 mars 2015
Statistiques "basiques" de nouveau bloquées depuis le 20 mars.
26 mars 2015
Merci de m'avoir débloqué mes statistiques "basiques". Encore une fois, je ne vois pas l'intérêt de ce petit jeu. Ce serait aussi bien de cesser de bloquer ces statistiques pour oublier de les débloquer jusqu'à ce que j'aie signalé le problème.
31 mars 2015
Merci de bien vouloir me débloquer les statistiques "basiques" de Justinpetitcoucou, restées bloquées depuis le 14 mars - cf. avis du 25 mars sur Justin.
2 avril 2015
Merci de m'avoir rendu les statistiques de Justin.
7 mai 2015
Je n'ai plus de statistiques depuis deux jours, ni "basiques" ni "avancées".
10 mai 2015
Retour des statistiques "basiques". Merci. Manquent encore les statistiques "avancées".
14 mai 2015
Toutes mes statistiques sont de retour depuis hier. Merci.
3 octobre 2015
Depuis hier, les compteurs de mes statistiques avancées sont tous à zéro. Merci de me les rendre.
Une énorme explosion, 72 morts dont une trentaine d’enfants, plus de 300 blessés… L’attentat-suicide commis près d’une aire de jeux pour enfants, à l’entrée d’un parc municipal bondé, dimanche soir, à Lahore, à l’est du Pakistan, est l’un des pires de ces dernières années. Il visait des chrétiens, en ce jour de Pâques, mais la majorité des victimes sont musulmanes : principalement des femmes et des enfants venu pique-niquer dans le parc, près des balançoires et des auto-tamponneuses.
Le mouvement a été revendiqué par Jamaat-ul-Ahrar, groupe issu du mouvement des Taliban du Pakistan. « La cible était les chrétiens », a indiqué son porte-parole Ehsanullah Ehsan, précisant qu’il s’agissait « d’envoyer le message au premier ministre Nawaz Sharif que nous sommes entrés dans Lahore », capitale de la région du Penjab et fief dudit premier ministre. Le porte-parole a exprimé un regret étonnant compte tenu du choix de la cible : « Nous ne voulions pas tuer des femmes et des enfants, mais des membres mâles de la communauté chrétienne ».
1. D’où vient Jamaat-ul-Ahrar ?
Jamaat-ul-Ahrar est né des tensions au sein du Mouvement des Taliban du Pakistan : en août 2014, plusieurs dirigeants ont décidé de prendre leurs distances avec ce mouvement qui multiplie les attentats au Pakistan depuis 2007. Ces tensions s’inscrivaient dans le contexte d’une guerre de succession au sein du mouvement, après la mort de son chef Hakimullah Mehsud, tué par un drone américain en 2013.
Le puissant Omar Khalid Khorasani, ancien journaliste, chef des tribus de la région de Mohmand, proche du chef d’Al Qaeda Ayman al Zawahiri (il lui aurait donné asile par le passé), était candidat au poste de commandant suprême. Mais c’est le maulana (« maître ») Fazlullah, né Fazal Hayat, qui a hérité du poste.
Omar Khalid Khorasani a alors pris la tête de la ligne dure du mouvement, fomentant des complots contre Fazlullah. On le soupçonne même d’avoir organisé en février 2014 un attentat à Islamabad pour faire dérailler des discussions entre les talibans et le gouvernement. Il a fondé en août Jamaat-ul-Ahrar, qui signifie « Congrégation des hommes libres ».
Fazlullah a officiellement exclu Omar Khalid Khorasani en septembre 2014. Ce dernier a entrainé avec lui, dans Jamaat-ul-Ahrar, plusieurs représentants de territoires du nord-est du Pakistan (Mohmand, Bajaur, Khyber, Arakzai) et des militants de villes de la région, Peshawar, Charsadda ou Swat. Dans une vidéo, il a expliqué que le MTP était devenu trop « indiscipliné » et que sa gouvernance chaotique le conduisait les Taliban au désastre.
Omar Khalid Khorasani a confié la direction opérationnelle de son bras droit Qasim Khorasani. Le nouveau groupe a multiplié les attaques suicides contre divers objectifs. Puis certaines sources ont annoncé que Jamaat-ul-Ahrar, déçu par le faible soutien apporté par Al Qaeda, avait fait allégeance à l’Etat islamique, information qui n’a pas été confirmée.
Finalement, en mars 2015, le porte parole Ehsanullah Ehsana a annoncé que Jamaat-ul-Ahrar était revenu dans le giron du Mouvement des Taliban.
2. Qui dirige aujourd’hui ce mouvement ?
Il est assez difficile d’y voir clair dans la gouvernance de Jamaat-ul-Ahrar. Quelques jours après l’annonce de son retour au sein des Taliban, en mars 2015, son porte parole a indiqué que Omar Khalid Khorasani et Qasim Khorasani avaient quitté volontairement la Choura (conseil exécutif) du groupe. Il a présenté ces départs comme des renouvellements de routine, conformes aux statuts. Visiblement cependant, des tiraillements ont eu lieu et des rumeurs ont même donné les deux hommes pour morts.
Le nouveau chef s’appelle Asad Afridi. Il dirigeait précédemment le sous-groupe représentant la région de Khyber. Il était, avant la scission, membre du conseil central du MPT.
3. Quel est l’objectif poursuivi par Jamaat-ul-Ahrar ?
L’objectif de Jamaat-ul-Ahrar est exactement le même que celui du mouvement souche : renverser le gouvernement pakistanais, imposer un état islamique, reprendre le contrôle de l’arme nucléaire et poursuivre le djihad au niveau mondial, juqu’à ce que le Califat règne en tout lieu…
Ce n’est pas la première fois que le groupe frappe les chrétiens de Lahore : l’année dernière, à Pâques, ils avaient attaqué deux églises catholiques, faisant 20 morts. Dans l’ensemble du pays, les chrétiens représentent seulement 2% de la population, composée principalement de musulmans sunnites.
Lahore est une cible privilégiée des Taliban : c’est une des villes les moins conservatrices et les plus riches du pays. Certains commentateurs ont relié les attentats au débat portant sur un projet de loi sur l’égalité hommes-femmes. Une trentaine de groupes religieux, hostiles au projet, avaient en effet donné au gouvernement régional jusqu’au 27 avril pour le retirer…
Attentat de Karachi : le témoignage qui révèle les mensonges de la DST
Le Monde.fr | 13.11.2015 à 06h52 • Mis à jour le 13.11.2015 à 13h10 | Par Soren Seelow
Personne ne connaît son nom. Dans le dossier d’instruction de l’attentat de Karachi, qui a fait quinze morts dont onze employés français de la Direction des constructions navales (DCN) le 8 mai 2002 au Pakistan, il apparaît sous son seul alias : « Verger ». Verger est un ancien agent de la Direction de surveillance du territoire (DST), l’ancêtre de la DGSI. Il n’avait encore jamais été entendu par la justice. C’est désormais chose faite. A la faveur d’un tour de passe-passe inédit, les magistrats instructeurs sont parvenus à contourner le secret-défense qui leur est opposé depuis le début de cette enquête.
DEPUIS 2009, LE JUGE MARC TRÉVIDIC CHERCHE À SAVOIR SI LE MOBILE POLITICO-FINANCIER A ÉTÉ VOLONTAIREMENT ÉTOUFFÉ AU PROFIT DE LA PISTE ISLAMISTE
Le témoignage de Verger, que Le Monde a pu consulter, a été déclassifié par le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, le 23 octobre. Il vient confirmer des informations longtemps tues par les responsables des services de renseignement : la DST, chargée en 2002 de l’enquête sur l’attentat, avait bel et bien travaillé dès les années 1990 sur un certain Ali Ben Moussalem, aujourd’hui considéré comme un personnage clé de l’affaire.
Depuis 2009, le juge Marc Trévidic – chargé de l’enquête jusqu’à son départ du pôle antiterroriste en août 2015 – cherche à savoir si la DST a enquêté sur cet homme et le lui a caché. En d’autres termes si le mobile politico-financier a été volontairement étouffé au profit de la piste islamiste. Les anciens responsables des services qu’il a auditionnés sur ce sujet se sont systématiquement retranchés derrière le secret-défense. Et ses innombrables requêtes en déclassification concernant Ali Ben Moussalem se sont jusqu’ici heurtées à la même réponse : la DGSI, qui a succédé à la DST, ne retrouve aucune trace de ce travail dans ses armoires.
Ce cheikh saoudien était à la tête d’un réseau d’intermédiaires – dont faisait partie Ziad Takieddine –imposé par le gouvernement Balladur dans plusieurs marchés d’armement en 1994 : la vente des sous-marins français Agosta au Pakistan et des frégates Sawari II à l’Arabie saoudite. Il est le pivot de la thèse selon laquelle l’attentat serait une mesure de rétorsion après l’interruption des commissions prévues par ces contrats. Quelques mois après son accession à la présidence de la République en 1995, Jacques Chirac avait décidé de mettre fin aux versements, qu’il soupçonnait d’avoir financé la campagne de l’ancien premier ministre devenu son rival dans la course à l’Elysée.
Ali Ben Moussalem – qui est mort en 2004 – est considéré comme la principale victime de cette décision, avec un préjudice estimé à 120 millions d’euros. Ses connexions avec les services secrets pakistanais et la mouvance terroriste en font, pour les tenants de la thèse politico-financière, un suspect potentiel.
Le témoignage de Verger ne suffit pas à étayer le mobile financier de l’attentat. Il confirme en revanche que le renseignement intérieur a bien observé des transactions entre Ben Moussalem et des membres du gouvernement Balladur dans les années 90. La scène qu’il relate a été immortalisée par des « sous-marins » de la DST, des véhicules placés devant la boutique Arije – qui occupait le rez-de-chaussée de la permanence de campagne de Balladur à Paris – en face de l’hôtel Prince de Galles, propriété de Ben Moussalem :
« En 1994-1995, je me suis intéressé aux activités de cheikh Ali Ben Moussalem et de son bras droit, Ziad Takieddine. Gérard Willing [le correspondant de la DST dont Verger était l’officier traitant] m’avait indiqué que la boutique Arije était une plaque tournante de trafics en tout genre et d’armes en particulier. La DST a placé cette boutique sous surveillance. A notre grande surprise, la campagne électorale étant lancée, nous avons observé que des membres du parti républicain de François Léotard [ministre de la défense du gouvernement Balladur] se rendaient dans l’immeuble abritant Arije. (…) Donnedieu de Vabres [chargé de mission auprès de François Léotard] aurait rencontré Ben Moussalem à l’hôtel Prince de Galles. Ce dernier lui aurait remis deux valises, pleines, selon Gérard Willing, d’argent. Donnedieu de Vabres aurait alors remercié Ben Moussalem en lui disant : “Merci pour la France, elle vous le rendra.” »
Aucune trace de cette surveillance n’a été retrouvée dans les archives de la DGSI. Ce témoignage tend ainsi à confirmer les soupçons des parties civiles, convaincues depuis des années que l’appareil d’Etat leur cache la vérité. « Soit la DGSI ment à la justice et à son ministre de tutelle, soit les souvenirs de cet épisode peu reluisant de la rivalité entre Chirac et Balladur ont été détruits », explique Me Marie Dosé, avocate de plusieurs parties civiles.
Durant les sept premières années de l’instruction, une seule piste a été creusée par la DST : celle d’un attentat perpétré par la nébuleuse Al-Qaida. Il faudra attendre 2008 – et la divulgation par la presse d’un rapport confidentiel commandé par la DCN dès septembre 2002, le rapport « Nautilus » – pour que la piste d’une vengeance liée à l’arrêt des commissions s’impose comme une alternative.
Pendant six ans, le juge Marc Trévidic se heurtera au secret-défense opposé par les témoins qu’il auditionne. Faisant suite à de multiples demandes d’actes déposées par Me Dosé, il requiert en 2012, 2013 et 2014 la déclassification des notes de la DST sur Ben Moussalem. Il n’obtiendra qu’un seul document : l’analyse d’un article du quotidien suisseLe Temps, copieusement caviardée et ne présentant aucun intérêt pour l’enquête.
Les déclarations de Verger confirment – pour partie – celles du seul acteur de ce dossier à s’être montré prolixe sur le travail réalisé par la DST durant cette période : Gérard Willing. Cet « honorable correspondant » de la DST a affirmé dans le bureau du juge, le 28 janvier 2013, avoir enquêté sur Ben Moussalem dès 1994 et en avoir rendu compte à Verger, son officier traitant. Il précisait encore avoir transmis une note étayant la piste politico-financière cinq jours après l’attentat.
« Non – Non plus – Non plus – Non »
Son témoignage a depuis été régulièrement contesté – voire discrédité – par plusieurs anciens responsables de la DST. Aucune trace de son travail n’a jamais été retrouvée. Afin de vérifier ses assertions, le juge Trévidic a envoyé le 6 mai des questionnaires à remettre à cinq témoins qu’il n’avait pu entendre ou qui s’étaient retranchés derrière le secret-défense. Les réponses à ces formulaires ont été envoyées directement au ministre de l’intérieur – sans passer par le cabinet du juge – afin que le secret-défense ne puisse lui être opposé. A charge ensuite pour le ministre de les classifier, pour les déclassifier dans la foulée, ce qui est chose faite depuis le 23 octobre.
Les destinataires de ces questionnaires étaient : Jean-Louis Gergorin (ancien directeur de la stratégie du groupe Matra), Raymond Nart (ancien directeur adjoint de la DST), Eric Bellemin-Comte (ancien chef du service de la DST chargé des contacts avec Gérard Willing), Jean-Jacques Pascal (ancien directeur de la DST) et le fameux Verger. Le seul à avoir fait état dans ses réponses d’un travail sur Ben Moussalem est celui dont l’identité demeure à ce jour un mystère. Interrogé sur l’existence de cet agent, l’ancien directeur adjoint de la DST, Raymond Nart, affirme pourtant que l’alias « Verger » ne lui évoque « aucun souvenir ».
Eric Bellemin-Comte – aujourd’hui conseiller auprès du coordinateur national du renseignement à l’Elysée – continue lui aussi d’assurer que, « de mémoire », aucun travail n’a été effectué sur Ben Moussalem par son service. Quant à Jean-Jacques Pascal, ses réponses sont une succession de variations lapidaires sur le thème de la négation :
« J’ignore tout de Monsieur Gérard Willing – Non – Non plus – Non plus – Non – J’en ignore tout – Je ne connais pas le Cheikh Ali Ben Moussalem – Rien – Non. »
Treize ans après les faits, cet ancien patron de la DST continue de se dire convaincu, « à tort ou à raison », que l’attentat est le fait de « la mouvance taliban ».
En 2002, l’attentat de Karachi tuait 15 personnes, dont 11 ouvriers français de la Direction des constructions navales. Une des thèses est celle de la piste islamiste, mais une autre étudie le mobile politico-financier. A savoir une attaque ourdie en représailles à une décision de mettre un terme au versement des commissions, prise par Jacques Chirac, adversaire politique d’Edouard Balladur.
Or, parmi les témoignages d’ex-agents de la direction de la Surveillance du territoire (DST) qui viennent d’être déclassifiés, l’un fournit des éléments susceptibles de corroborer cette dernière thèse, indique « Le Monde », vendredi 13 novembre.
Le témoignage d’un certain « Verger », que le quotidien a pu consulter, « vient confirmer des informations longtemps tues par les responsables des services de renseignement : la DST, chargée en 2002 de l’enquête sur l’attentat, avait bel et bien travaillé dès les années 1990 sur un certain Ali Ben Moussalem, aujourd’hui considéré comme un personnage clé de l’affaire. »
Ben Moussalem, un cheick saoudien à la tête d’un réseau d’intermédiaires
Qui est cet Ali Ben Moussalem ? « Le Monde » le présente comme un « cheikh saoudien [...] à la tête d’un réseau d’intermédiaires - dont faisait partie Ziad Takieddine. « Ses connexions avec les services secrets pakistanais et la mouvance terroriste en font, pour les tenants de la thèse politico-financière, un suspect potentiel », selon le journal qui précise que Ben Moussalem est mort en 2004.
En planque devant la boutique Arije à Paris, « Verdier » assure avoir « observé que des membres du parti républicain de François Léotard [ministre de la défense du gouvernement Balladur] se rendaient dans l’immeuble ».
Citant son supérieur, Gérard Willing, « Verdier » évoque même la remise de valises pleines par Ben Moussalem à Donnedieu de Vabres [alors chargé de mission auprès de François Léotard].
Donnedieu de Vabres aurait alors remercié Ben Moussalem en lui disant : « Merci pour la France, elle vous le rendra », déclare Verdier, comme le rapporte »Le Monde ».
« Verger » n’est pas le vrai nom de l’agent, mais son alias, précise « Le Monde », qui rappelle les difficultés rencontrées par le juge Marc Trévidic - chargé de l’enquête jusqu’à son départ du pôle antiterroriste en août 2015 - pour que soient déclassifiés les souvenirs d’anciens agents de l’ex-Direction de la surveillance du territoire.
E.H. (avec AFP)
Nota : Verdier est en vérité le nom de la juge excessivement haineuse du Tribunal de Grande Instance de Brest qui entre 2012 et 2014 a catégoriquement refusé de m’entendre sur tout un tas de choses et sérieusement indigné mon avocate en raison de la manière tout à fait scandaleuse dont elle m’a traitée…
Aujourd’hui dans Affaires Sensibles, retour sur l’un des dossiers les plus épineux de la Ve République, et non encore élucidé : l’attentat de Karachi, surveni le 8 mai 2002. Ce dossier fait encore peser de lourds soupçons sur certains de nos responsables politiques.
Ouvrir le « dossier Karachi », c’est « tenter de se glisser dans les failles d’un immense mur du silence ». Ou par analogie encore, c’est essayer d’ouvrir un coffre-fort enfoui dans les sous-sols de l’État. Cette affaire, c’est aussi un immense puzzle politique, diplomatique, industriel, militaire et financier… Un puzzle dont les pièces ont été disséminées aux quatre coins du globe, dispersées dans plusieurs dossiers judiciaires, mises à l’abri dans des coffres blindés ou encore sous la tutelle du secret défense, un cadenas dont beaucoup de journalistes et enquêteurs essaient toujours de trouver la combinaison.
Ici, dans les arcanes de la République, la morale et la vertu cèdent la place à l’opacité et au secret.
Ce qu’on a compris, malgré tout, c’est qu’il y a deux affaires dans l’Affaire : chacune avec ses propres questions mais avec le sentiment que toutes les deux sont liées.
Pour en parler, nous avons invité le journaliste de Médiapart, Fabrice Arfi. Il est l’auteur, avec Fabrice Lhomme, du livreLe sens des affaires, et d’un documentaire sur l’histoire de l’attentat de Karachi intitulé L’argent, le sang et la démocratie édité en 2013.
A l’initiative de l’AFP, plusieurs journaux rappellent aujourd’hui l’épopée du gang de Roubaix en 1996 et la coolitude particulière à son égard du ministre de l’Intérieur de l’époque, Jean-Louis Debré, dont je n’oublie pas les « voeux chaleureux » à Ségolène Royal pour mon anniversaire en 2006, et l’humour tout aussi désopilant le 27 mars 2012 lorsqu’il décorait de la Légion d’honneur un professeur de droit de Rennes qui n’est autre que la soeur de mon ancien médecin de famille curieusement retrouvé suicidé dans son cabinet médical en 1996 alors que Josette Brenterch et ses amis du crime organisé harcelaient déjà tous mes médecins à mon sujet, y compris ceux de mon enfance.
Rappelons également que les négociations en 1994 du contrat Agosta par le désormais fameux réseau K provoquaient déjà bien des remous dont le public ne saura jamais rien avant le printemps 2009.
Roubaix (AFP) – Il est 6 heures, le 29 mars 1996, dans le quartier de l’Alma à Roubaix, lorsque le Raid donne l’assaut contre le « Gang de Roubaix », un bande d’ »islamo-braqueurs » dont le parcours trouve résonance aujourd’hui après les attentats jihadistes en France et en Belgique.
Vingt ans plus tard, au 59, rue Henri Carette, dans ce quartier populaire, à forte population issue de l’immigration, on ne trouve que quelques places de parking. Difficile d’imaginer que ce fut-là le théâtre d’une action sanglante du Raid, se soldant par la mort de quatre des dix membres du gang.
« J’allais au travail et je voyais des policiers partout, je me demandais ce qui se passait », se remémore Pierre, un riverain, expliquant que les maisons défoncées sont restées plusieurs années à l’abandon avant la construction du parking en 2011.
Du 27 janvier au 8 février, plusieurs hold-up et braquages ultra-violents avec armes de guerre ont lieu dans la métropole lilloise, une fusillade faisant un mort à Roubaix. Mais « après le 8 février, ça s’arrête net. On le saura après: deux à trois sont repartis en Bosnie, avec leur maigre butin pour acheter de l’armement lourd et faire quelque chose d’encore plus sérieux », se souvient Romuald Muller, ancien chef de la brigade criminelle de Lille.
Le 25 mars, un fourgon de la Brinks est ainsi attaqué à Leers au lance-roquettes, à la Kalachnikov et à la grenade. Le 27, les enquêteurs réalisent que des membres du gang ont fait un aller-retour à Molenbeek, aujourd’hui fief présumé du djihadisme en Europe. Le 28 mars, la violence monte encore d’un cran: un attentat à la voiture piégée, garée devant l’ancien commissariat, est évité de justesse, à quelques jours d’une réunion du G7 dans la capitale des Flandres.
Cette tentative manquée précipite l’assaut du Raid. Quatre des malfaiteurs, tous issus de la jeunesse roubaisienne immigrée du Maghreb et de Turquie, meurent dans l’effondrement et l’incendie de la maison provoqué par des grenades qu’ils avaient lancées.
Le jour de la fusillade, Jean-Louis Debré, alors ministre de l’Intérieur, explique pourtant que cette affaire relève du « grand banditisme » et nullement « du terrorisme » ou de « l’islamisme ». Les spécialistes de la lutte antiterroriste, eux, sont dépités d’être tenus à l’écart de l’enquête, persuadés qu’il ne s’agissait pas de simples délinquants de droit commun, mais bien des partisans d’un islam radical.
- Des convertis dans le gang -
Parmi les dix membres de la bande, figurent en effet deux convertis, surnommés parfois « les ch’tis d’Allah », nés dans des familles catholiques ouvrières: Lionel Dumont et Christophe Caze, tué le lendemain en Belgique lors de sa fuite et considéré comme le « cerveau » du groupe.
« C’est une des premières fois que la question des convertis se pose, alors qu’aujourd’hui elle est importante vu le nombre de départs de Français vers des terrains de combat », argue Antoine Mégie, maître de conférence en sciencespolitique à l’université de Rouen et spécialiste de la lutte contre le terrorisme.
La route du « gang de Roubaix » épouse en effet celle de la Bosnie, où plusieurs membres ont combattu dans les rangs des moudjahidine de Zenica en 1994 et 1995, des soldats de l’islam venus combattre les Serbes aux côtés de l’armée bosniaque.
Le politologue Gilles Kepel, dans son ouvrage « Passion française » (Gallimard), rappelle, lui, « qu’après les accords de Dayton de décembre 1995 (mettant fin à la guerre en Bosnie, ndlr), Caze et Dumont s’étaient recyclés dans le djihad sur le territoire français ».
« Au confluent entre grand banditisme et terrorisme islamiste, ils prolongeaient à leur manière frustre l’épopée meurtrière de Khaled Kelkal, abattu quelques mois auparavant le 29 septembre 1995 dans la banlieue lyonnaise ». Selon le chercheur, ils « anticipaient l’affaire Merah » en 2012, « après seize années qui avaient marqué une longue pause du terrorisme jihadiste dans l’Hexagone ».
Sur les dix membres du « gang », quatre sont tués lors de l’assaut, un est tué le lendemain, deux sont incarcérés, deux ont été libérés au début des années 2010 et un n’a jamais été retrouvé.
Jean-Louis Debré ne désarme pas. Dans une interview au JDD hier, le très chiraquien président de l’Assemblée accuse Nicolas Sarkozy de manquer à la solidarité gouvernementale. « Attention à ceux qui sèment le vent, ils pourraient récolter la tempête », prévient-il. « Dénigrer, contester, critiquer la politique d’un gouvernement dont on est membre est non seulement une erreur, mais une faute politique. » Au risque d’irriter l’UMP, Debré adresse ses « voeux chaleureux à Ségolène Royal. Elle aussi a dû apprendre à se méfier de ses propres amis. A juste titre. » Réponse du sarkozyste Christian Estrosi : Debré « aspire à devenir mécanicien en chef de la machine à perdre ».PH. G.
Légion d’honneur. J.-Louis Debré décore Anne-Marie Le Pourhiet
31 mars 2012
Jean-Louis Debré, président du Conseil constitutionnel a remis, mardi dernier, la Croix de chevalier de l’Ordre national de la Légion d’honneur à Anne-Marie Le Pourhiet, professeur agrégé de Droit public à l’Université de Rennes-1, vice-présidente de l’Association française de droit constitutionnel. Jean-Louis Debré rappelait, à cette occasion, que cette Bretonne originaire de Ploudalmézeau «se méfie de la pensée unique», n’est pas «une fanatique de l’Europe et du fédéralisme européen», pas plus que de la décentralisation dont elle dénonce régulièrement «le grand bazar». Lors de cette cérémonie, à laquelle assistaient plusieurs membres du Conseil constitutionnel, parmi lesquels Michel Charasse et Renaud Denoix-de-Saint-Marc mais aussi Jean-Pierre Chevènement, Anne-Marie Le Pourhiet a rappelé que sa mère était si profondément attachée au Général de Gaulle qu’elle s’était demandé si elle n’avait pas été une gaulliste «in utero». Décidément très en verve, elle a rappelé avoir obtenu le prix de l’humour politique pour cette phrase: «Je préfère la Constitution de mon père à celle de ma mère». Auparavant, le président Debré, rappelant son attachement à la Bretagne et au respect de l’environnement, s’était demandé si l’association «Des amis de Carantec», qu’elle a longtemps animée, ne vaudrait pas un jour à l’institution qu’il préside une QPC «question prioritaire de constitutionnalité» (1). En ouverture de son discours, la récipiendaire avait évoqué le «syndrome de la madeleine de Proust» (2).
1. Laquelle permet à n’importe quel justiciable de saisir le Conseil. 2. Dans «À la recherche du temps perdu», le narrateur mange une madeleine et revit une scène de son enfance où il en faisait de même. L’expression désigne un acte apparemment négligeable qui porte une charge émotionnelle du passé.
Cliquer sur les images suivantes pour les agrandir et lire ces textes publiés sur mon ancien blog « Un petit coucou à la recherche d’une liberté perdue » chez OverBlog entre les 18 et 31 mars 2012, à propos de l’affaire Merah :
Itzig Finkelstein
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