Inquiétantes failles de la sécurité à l’aéroport de Nice 7 avril
Eh bien voilà, je constate avec bonheur que je ne suis pas la seule à suivre les élucubrations publiques des déconnologues sur le site Rue89.
Enquête expresse publiée dès demain dans Nice-Matin :
EXCLUSIF. Les failles inquiétantes de la sécurité …
EXCLUSIF. Les failles inquiétantes de la sécurité à l’aéroport de Nice
Dans une enquête exclusive que Nice-Matin publiera ce vendredi 8 avril dans son édition web abonnés et dans ses éditions papiers, votre quotidien revient sur la polémique soulevée par Christian Estrosi, ce jeudi matin sur RTL.
Il y affirme «que des personnes en provenance d’Arabie Saoudite ou d’autres états de la péninsule arabique bénéficient à leur arrivée à l’aéroport Nice d’exemption de filtrage». Il prétend par ailleurs que deux personnes fichées « S » ont pu rentrer en août 2015 «sans aucun contrôle et en toute impunité dans un convoi de l’Arabie Saoudite».
A-t-on la preuve que deux fichés « S » ont transité par l’aéroport de Nice en août 2015?
Non, pas pour l’instant. Après ses déclarations ce matin sur RTL, l’entourage de Christian Estrosi maintient pourtant. Et indique qu’une «source sûre», un «haut gradé», lui aurait communiqué ces informations «fiables». Mais le député-maire de Nice refuse d’en communiquer le nom ou la qualité exacte «pour le protéger».
La préfecture des Alpes-Maritimes, a de son côté, opposé un démenti formel sur le fait que des personnes fichées « S » aient pu transiter en 2015 dans des délégations particulières sur l’aéroport de Nice. Ses propos sont également démentis par des sources policières concordantes.
Des délégations bénéficient-elles de facilités pour passer les contrôles?
Oui. Sans aucun doute. Et sur ce point Christian Estrosi est même en-dessous de la réalité. Selon les documents que Nice-Matin a pu se procurer, de hauts responsables français des transports aériens s’inquiètent des conditions de sécurité sur l’aéroport de Nice, mais aussi sur d’autres aéroports français.
Que révèle l’enquête de Nice-Matin?
Que les plus hautes autorités de l’Etat ont été informées du nombre inquiétant de dérogations accordées à des personnalités émanant principalement du golfe persique. Et ce, avant et après les attentats de Paris. Même si aucun terroriste ne semble avoir été jusqu’ici lié à ce type de déplacements. Nice-Matin s’est notamment procuré un courrier du commandant national de la gendarmerie des transports aériens. Le colonel Francis Hubert s’inquiète, en juillet 2015, de cette situation «dans le contexte de menace terroriste». Il indique que les exemptions de filtrage sur l’aéroport de Nice sont «très fréquentes».
Qui profite de ces «dérogations» pour éviter la fouille ou le contrôle?
Un courrier d’octobre 2013, de Jean-Pierre Labourdenne Saint-Julia, ancien commandant de la Compagnie de gendarmerie des transports aériens (GTA) de Nice, adressé au préfet de l’époque, donne les principales nationalités bénéficiant de ces dérogations, avec des chiffres précis que nous publierons ce vendredi. Parmi elles, l’Arabie Saoudite, Bahrein ou le Qatar. Et ces personnalités se présentent parfois sous des appellations exotiques comme «fils feu le frère du roi», bien loin de ce que prévoit le cadre réglementaire.
Quel est le risque?
Toujours selon Jean-Pierre Labourdenne Saint-Julia, ancien patron de la Gendarmerie des transports aériens de Nice, aucune identité des passagers ou des chauffeurs de cortège n’est connue. Impossible également de vérifier les passeports produits pour visa «puisque les passagers sont extraits immédiatement de l’aéroport et repartent de la même manière». Mais également, et c’est plus inquiétant: il dénonce l’absence de contrôle des bagages et autres contenu des camions par la douane.
Nos documents: une demande de « facilitation » datant de février 2016.
En clair une exemption d’inspection et de filtrage des personnes, ainsi que des bagages de cabine et de soute. Une demande qui émane du « petit-fils de feu roi Fahd d’Arabie Saoudite ». Qui n’a rien d’un chef d’Etat ou d’un ministre en exercice. La délégation indique décoller de Nice pour Londres, se composer de six personnes, avec trois voitures et un camion. Que contiennent ces véhicules? On ne le saura jamais.
Le préfet des Alpes-Maritimes a répondu favorablement à la demande (deuxième document).
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