Tunisian Connection(s) : de Marseille à Bruxelles en passant par l’Algérie, le Maroc et l’Afghanistan

Je ne commente pas, je donne à lire en me contentant de rappeler que :

- la première des « déconnologues » de la bande de Cyprien Luraghi à m’avoir ouvertement attaquée sur le site Rue89, en 2008, était une nièce de Farid Berrahma que Josette Brenterch a citée dans sa procédure à mon encontre au mois de juin 2012; amies, elles ont été très tôt en relation à mon sujet;

- Cyprien Luraghi a fait ses débuts comme guide de trek dans l’Himalaya dans le cadre d’un trafic de drogue; il le raconte lui-même dans un de ses billets de blog toujours publics;

- Cyprien Luraghi a de la famille en Tunisie : sa tata Rolande prostituée à Strasbourg qui, dit-il, y coule désormais une paisible retraite avec son dernier souteneur, qu’elle a épousé, et au moins l’un de ses enfants, un cousin de Cyprien Luraghi, donc.

 

http://www.lepoint.fr/societe/un-jeune-buraliste-libere-apres-une-semaine-de-rapt-14-12-2010-1274973_23.php

Un jeune buraliste libéré après une semaine de rapt

 

Par Le Point.fr avec Armel Mehani

Modifié le 14/12/2010 à 19:33 – Publié le 14/12/2010 à 12:02 | Le Point.fr

 

Douze personnes ont été interpellés suite à la libération d'un jeune buraliste de Marseille retrouvé après une semaine de séquestration
Douze personnes ont été interpellés suite à la libération d’un jeune buraliste de Marseille retrouvé après une semaine de séquestration © La Provence

 

Les membres présumés d’un réseau de malfaiteurs qui avait pris en otage un commerçant pendant six jours et qui est soupçonné, selon une source proche de l’enquête, d’être impliqué dans des règlements de comptes, ont été interpellés mardi dans la région marseillaise. Selon nos informations, les auteurs présumés sont âgés de 20 à 32 ans. Le supposé cerveau du gang, un certain Anis R., connu des services de police, fait partie des personnes interpellées.

Environ 200 policiers ont libéré mardi au petit matin cet homme de 36 ans, enlevé le 8 décembre vers 6 h 30 par trois malfaiteurs, dont l’un armé, devant le bureau de tabac de son frère situé dans le 15e arrondissement de Marseille. Il était retenu depuis à Celony, près d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), dans une villa de type provençal un peu en retrait des autres habitations. L’alerte avait été donnée par un employé du tabac qui avait été plaqué au sol durant l’enlèvement, selon une source proche de l’enquête.

La victime en état de choc

Les ravisseurs exigeaient de la famille une rançon d’un million d’euros, dont la remise était prévue dans l’après-midi, « une technique commerciale très connue qui consiste à demander beaucoup pour obtenir 30 % à 40 % », a expliqué le contrôleur général Roland Gauze, patron de la DIPJ (direction interrégionale de la police judiciaire), lors d’un point de presse. « Quatre geôliers armés » ont été arrêtés au cours de l’opération, l’un d’entre eux dormant « à côté de l’otage ligoté et avec une cagoule sur le visage », a-t-il précisé. La victime était « en état de choc, mais en relative bonne santé ».

Sur place ont été retrouvés un pistolet mitrailleur, trois pistolets automatiques, des liasses de billets, une trieuse et 500 à 600 grammes de poudre de cocaïne. Dans le même temps, plusieurs interpellations ont eu lieu dans 12 à 13 lieux de la région. Au total, « une douzaine de personnes ont été placées en garde à vue », pour une durée pouvant aller jusqu’à 96 heures. Au cours de ces quatre jours, « on va essayer d’expliquer le pourquoi du comment », a souligné Roland Gauze. Cette équipe, sur laquelle « nous travaillons depuis plusieurs mois sur commission rogatoire de la juge Carole Sayouz, est spécialisée dans le domaine du trafic de stupéfiants » et cherche à « asseoir sa notoriété par le rapt ». « On est clairement sur du banditisme de cités », a-t-il ajouté.

Règlements de comptes

Installés dans des villas cossues de la région aixoise, certains membres présumés de cette organisation avaient également des propriétés en Espagne, selon une source proche de l’enquête. Ils sont soupçonnés d’être impliqués dans des règlements de comptes qui ont touché récemment la région marseillaise, d’après la même source. Une information qu’a refusé de confirmer Roland Gauze à ce stade. « Je n’en sais rien », a-t-il dit, ajoutant : « Peut-être que nous établirons ça, peut-être que nous ne l’établirons jamais. »

Les investigations, menées « jour et nuit » depuis le rapt dans une totale discrétion, ont été confiées à la DIPJ. La force d’intervention de la police nationale (FIPN), mise en place fin 2009 et composée d’éléments du Raid et des GIPN de Marseille, Nice et Lyon, est intervenue dans l’opération, aux côtés des BRI régionales (brigades de recherche et d’intervention). Le préfet de la région Paca Hugues Parant s’est félicité de l’issue des investigations qui « démontre une nouvelle fois l’efficacité de l’action conjointe des services judiciaires et des forces de sécurité dans la lutte contre les multiples formes de banditisme des cités ».

Les règlements de comptes sanglants sur fond de trafic de drogue dans les cités se sont multipliés en 2010 à Marseille, où les effectifs policiers ont été renforcés après une fusillade à la kalachnikov qui a coûté la vie, le 19 novembre, à un adolescent de 16 ans dans les quartiers nord. Selon nos informations, d’autres interventions de ce type devraient être organisées dans les prochains jours à Marseille.

 

http://www.20minutes.fr/marseille/641659-20101220-marseille-les-freres-benglerecroues

Les frères bengler écroués

 

Les frères Nicolas et François Bengler, 25 et 29 ans, ont été mis en examen vendredi par le juge Carole Sayous pour « trafic de stupéfiant » puis écroués dans deux prisons différentes.

    • Publié le 20.12.2010 à 00:00
    • Mis à jour le 20.12.2010 à 04:39

Les frères Nicolas et François Bengler, 25 et 29 ans, ont été mis en examen vendredi par le juge Carole Sayous pour « trafic de stupéfiant » puis écroués dans deux prisons différentes, après le coup de filet opéré mardi contre un réseau suspecté de rapt, trafic de drogues et règlements de comptes. Egalement écroué, Anis Resbi est, lui, soupçonné d’être le cerveau de l’enlèvement d’un buraliste de la cité Kallisté (15e) ainsi que l’a révélé le site internet du Point.
Le clan était depuis plusieurs mois dans le collimateur de toutes les polices marseillaises et il aura fallu 200 policiers dont des éléments du Raid, de la BRI et du GIPN pour en venir à bout. Des retraités de la police sont même venus donner des informations avant l’opération, ayant croisé la route des Bengler sans parvenir à les stopper. Originaires de la cité des Cèdres (13e), les deux frères ont acquis leurs galons en contrôlant plusieurs territoires grâce à des « lieutenants » chargés de faire régner la terreur parmi leurs concurrents.Hanifa Charif

 

http://www.lamarseillaise.fr/promotion-et-ventes/rendez-vous/8678-les-freres-bengler-ne-sont-pas-seuls

Les frères Bengler ne sont pas seuls

Les frères Bengler et Anis avaient été interpellés le 14 décembre 2010 à Celony où ils tenaient le frère d'un commerçant en otage. AFP
Les frères Bengler et Anis avaient été interpellés le 14 décembre 2010 à Celony où ils tenaient le frère d’un commerçant en otage. AFP

 

Un certain Anis, lui aussi en garde à vue dans le meurtre du Clos la Rose, pourrait être le chef du gang.

Ils ont des noms de méchants de westerns, les frères Bengler, réputés impitoyables, auraient signé la mort d’un modeste petit guetteur de la cité du Clos la Rose (13e) le 19 novembre 2010, sur fond de guerre des territoires. Jean-Michel Gomez (16 ans) avait reçu une rafale de kalachnikov, un gosse de 11 ans avait été touché à la gorge par une balle.
La brigade de répression du banditisme de la direction interrégionale de la Police judiciaire de Marseille vient de les extraire de prison, lundi pour les placer en garde à vue.
C’est le GIPN qui s’est chargé de leur transfert jusqu’à l’Évêché, les garçons n’étant pas des tendres. Et les quatre types mis en garde à vue avec eux ont le même profil. Et peut-être parmi eux le vrai leader du gang. Le prénommé Anis, un colosse au regard noir toujours jeté en coin. Les Bengler, Nicolas et François (26 et 30 ans), n’en sont pas pour autant des danseuses, en témoigne la réputation qu’ils se sont forgés au cœur des cités marseillaises.
Commanditaires
Les 96 heures de garde à vue encore en cours expliquent la discrétion des autorités judiciaires dans un dossier bien plus complexe qu’il n’en a l’air. Car la fameuse « guerre de territoires » pour un point de vente n’est pas si évidente. Et il n’est pas certain que ces hommes se trouvaient du coté de la crosse de la kalachnikov ce soir-là au Clos la Rose. Alors commanditaires ? C’est ce que pourrait conclure l’enquête.
Anis et les Bengler avaient été interpellés ensemble. Le 14 décembre 2010, les frangins, que la police suivait des deux oreilles depuis de longues semaines, entraînaient leur interpellation en prenant en otage le frère du buraliste du Parc Kallisté (15e). Depuis, les enquêteurs travaillent à vérifier les bruits de halls d’immeubles : le Clos la Rose, c’est eux.
Il faut remonter à 2006 pour comprendre les relations et les pratiques de tout ce beau monde. Une bande se faisant appeler la « Tunisian Connection », dont Anis fait partie, sème la panique dans les réseaux de trafiquants de la ville. Ils en braquent les dealers (« faire les réseaux » dans le jargon de voyous) voire en rackettent certains (« l’enveloppe »). Les Bengler ont grosso modo la même activité mais sont alors en prison.
Racket de trafiquants
Au premier trimestre 2006, la « Tunisian Connection » vole en éclats, presque tous leurs membres sont au tapis dont Bouraoui et Régaoui, deux lieutenants de Farid Berramah. Dans la même vague de règlements de comptes, Michel Philippi est lui aussi abattu en avril quelques jours après Berramah.
Or Anis était en prison avec lui. Et ne l’aimait guère. Michel Philippi, qui continuait de sa cellule à diriger le gros réseau de Frais Vallon (13e), aurait fait aussi dans le racket de prisonniers. Torturer les plus faibles pour qu’un de ses proches dehors remette une enveloppe à un de ses lieutenants.
Une fois libérés, Anis et les Bengler unissent leurs terribles réputations pour se faire remettre des « enveloppes » notamment de Frais Vallon dont ils deviennent en quelque sorte les actionnaires.
Le réseau concurrent du Clos la Rose, plus apprécié de la clientèle pour sa position géographique, aurait-il refusé de donner « l’enveloppe » ? L’usage d’une kalachnikov, symbole de la toute puissance, peut le laisser penser. Mais ni Anis, ni les Bengler n’aimaient à manier cette arme. N’avaient d’ailleurs été trouvés lors de leur arrestation que des pistolets automatiques et des fusils à pompe. Des armes de tueurs de « belles gueules ».
PHILIPPE PUJOL

Dernière modification le jeudi, 12 décembre 2013 11:21

 

http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20111110.FAP7752/marseille-trois-hommes-ecroues-apres-le-reglement-de-comptes-mortel-de-la-cite-du-clos-la-rose.html

Marseille : trois hommes écroués après le règlement de comptes mortel de la cité du Clos La Rose

 

 

MARSEILLE (AP) — Trois personnes ont été mises en examen et écrouées dans la nuit de mercredi à jeudi dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat d’un adolescent à la cité du Clos la Rose à Marseille, a-t-on appris jeudi de source judiciaire. Parmi elles, figurent les frères Nicolas et François Bengler, 26 et 30 ans, deux caïds de cité sans scrupule, décrits comme ayant un profil particulièrement violent. Ils avaient été extraits lundi de la maison d’arrêt des Baumettes à Marseille pour l’un et de celle de La Farlède (Var) pour l’autre, où ils sont déjà détenus pour une affaire de séquestration, suivie de prise d’otage. Les deux frères contestent tous les faits qui leur sont reprochés.

Un troisième suspect, qui faisait partie du commando, a lui aussi été écroué. Les trois hommes ont été mis en examen pour « assassinat en bande organisée, tentative d’assassinat en bande organisée, association de malfaiteurs et destruction de biens par incendie », par la juge d’instruction Karine Molco du tribunal de grande instance de Marseille.

Le parquet de Marseille avait requis dans la soirée un mandat de dépôt à leur encontre.

Ces arrestations, opérées par la brigade criminelle de la Direction interrégionale de la police judiciaire (DIPJ) de Marseille, interviennent presque un an après les faits incriminés.

Trois autres personnes interpellées lundi ont en revanche été remises en liberté, faute de charges suffisantes contre elles.

Le 19 novembre 2010, un mineur de 16 ans avait été tué par une rafale de kalachnikov, devant ses amis, dans la cité du Clos La Rose, dans le XIIIe arrondissement de la ville. La fusillade avait également blessé un enfant de 11 ans.

L’affaire avait fait grand bruit et déclenché une série d’opérations coups de poing, baptisés « opérations Brennus » dans les cités de la ville, alors touchées par une hausse inquiétante du nombre de règlements de comptes. « On n’est plus à Marseille, mais dans les favelas, à Rio », avait aussitôt réagi le procureur de la République de Marseille, Jacques Dallest.

Les frères Bengler étaient en prison depuis décembre 2010. Ils se voyaient reprocher une agression, au cours de laquelle le frère d’un commerçant avait été enlevé par un commando armé. Les malfaiteurs avaient alors réclamé une rançon d’un million d’euros, avant que la police n’intervienne. Ils voulaient s’emparer d’un point de vente de drogue à la cité du Clos La Rose qu’ils estimaient particulièrement rémunérateur, voulant ainsi faire taire la concurrence. Ils n’ont pas encore été jugés pour cette affaire-là. AP

 

http://www.europe1.fr/france/on-prend-les-armes-et-on-y-va-811069

« On prend les armes et on y va »

 

22h35, le 10 novembre 2011, modifié à 22h52, le 10 novembre 2011

 

"On prend les armes et on y va"

La cité du Clos la Rose avait été le théâtre d’une fusillade mortelle en novembre 2010.@ MaxPPP
 

DECRYPTAGE – Un grand flic analyse le banditisme de cités un an après le drame du Clos la Rose.

 

« Ce soir-là, ils sont allés tirer des rafales de kalachnikov sur le plan du Clos la Rose pour dire : ‘vous dégagez, et on prend la place’ « . Pour Roland Gauze, le patron de la PJ marseillaise, le drame survenu le 19 novembre 2010 dans une cité de Marseille illustre parfaitement ce qu’est devenu le banditisme de cités. Le soir des faits, un mineur de 16 ans était abattu d’une rafale de kalachnikov devant ses amis. Dans la fusillade, un enfant de onze ans avait reçu une balle dans la mâchoire et avait été grièvement blessé.

Moins d’un an après les faits, trois personnes ont été mises en examen lundi pour « meurtre avec préméditation en bande organisée » notamment. Parmi les mis en cause, deux frères : Nicolas et François Bengler. Ces deux caïds bien connus des services de police pour trafic de drogue avaient à l’époque un objectif : reprendre le contrôle du territoire du Clos la Rose.

« C’est du business hyper agressif »

Pour le patron de la PJ marseillaise Roland Gauze, ce fait divers dépeint une réalité du banditisme des cités sur fond de trafic de drogue et de guerre des territoires. « C’est du business hyper agressif avec une volonté absolue de prendre le territoire coûte que coûte aux équipes adverses », explique-t-il. « Tout est autorisé. Le seul mode de médiation après les premières menaces, ça va être l’enlèvement et la séquestration », ajoute-t-il.

« On est aujourd’hui dans l’impulsif »

Dans le passé, les trafiquants de drogue ne se comportaient pas de la sorte. « Ceux qui perpétraient ce genre d’actes les préparaient beaucoup mieux. On est aujourd’hui dans l’impulsif, voire dans le compulsif. On prend les armes et on y va », juge Roland Gauze.
Reste qu’aujourd’hui, au Clos la Rose, d’autres dealers se sont installés dans les fauteuils au pied des immeubles. Pour la police, l’objectif reste le même : harceler ces équipes de malfaiteurs, les déranger continuellement pour mettre un frein au deal de quartier.

Marseille: Trois « bandits des cités » en examen

 

Paris Match| Publié le 11/11/2011 à 11h54 |Mis à jour le 11/11/2011 à 12h04

M.D.
Franck Pennant/PQR/MaxPPP

 

Un an après l’assassinat d’un adolescent de 16 ans à la Kalachnikov dans la cité du Clos la Rose à Marseille, trois suspects ont été mis en examen pour «assassinat et tentative d’assassinat en bande organisée».

Le 19 novembre 2010, Jean-Michel Gomez, 16 ans, était tombé sous les rafales d’une Kalachnikov, dans la cité du Clos la Rose, dans le XIIIème arrondissement de Marseille. Près d’un an après, les enquêteurs de la brigade criminelle de la DIPJ de la cité phocéenne ont placé en garde à vue six personnes lundi dernier. Trois d’entre eux, nommés Nicolas et François Bengler, ainsi que Damien Chabas, ont été mis en examen hier soir pour «assassinat et tentative d’assassinat en bande organisée». Un enfant de onze ans avait en effet également été grièvement blessé dans cette expédition punitive d’une extrême violence. La justice disposera d’«un faisceau d’éléments» permettant de confondre les suspects, rapporte «La Provence».

D’après le quotidien local, les frères Bengler seraient deux caïds de la drogue terrorisant le quartier. Ils auraient pris la succession de Farid Berrhama, le caïd salonais abattu le 4 avril 2006 dans un bar de Saint-Just, et n’auraient pas supporté le poids que commençait à prendre le petit dealer de drogue qu’était Jean-Michel Gomez, suppléé par le garçon de 11 ans –qui avait apparemment un rôle de guetteur. Plusieurs personnes, présentes ce soir-là au Clos la Rose auraient reconnu les suspects. Les cagoules, les armes et les véhicules ayant servi au règlement de comptes avaient été retrouvés brûlés entre Marseille et Aix-en-Provence, «en direction de leur point de repli», note le journal. Ils ont été arrêtés en flagrant délit de prise d’otage il y a plus d’un an dans une maison de Célony. Ils sont en détention provisoire depuis. De son côté, leur avocat dénonce le rôle de bouc-émissaire de ses clients. «On leur colle tout sur le dos», a dénoncé Me Monneret.

«On se croirait à Rio dans les favelas»

L’an dernier, ce drame avait secoué la ville et ses alentours, d’autant qu’il était arrivé dans un contexte de recrudescence des violences dans les Bouches-du-Rhône. «On est plus à Marseille, on est à Rio dans les favelas», avait d’ailleurs lancé le procureur de la République de Marseille, Jacques Dallest, faisant références aux différents règlements de comptes survenus dans le milieu du banditisme de cité. Suite à cela, le ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux, avait annoncé dimanche toute une série de mesures «coup de poing», dont la mise en place de deux unités de force mobile supplémentaires, soit environ 150 hommes, ou encore le renforcement du Service départemental d’information générale (SDIG – renseignement) par cinq policiers «spécialisés et expérimentés» dans la lutte contre le trafic de stupéfiants. Lisez le reportage de nos journalistes, qui avaient passé à l’époque quinze jours dans cette «cité des enfants perdus».

 

http://www.laprovence.com/article/actualites/3850263/les-freres-bengler-restent-en-detention-jusqua-leur-proces.html

Marseille : les frères Bengler restent en détention jusqu’à leur procès

 

Vendredi 18/03/2016 à 04H51 Marseille

 

Accusés d’avoir séquestré un buraliste et assassiné un petit dealer, le 19 novembre 2010, au Clos La Rose, à Marseille, ils réclamaient leur remise en liberté

Faits divers - Justice - Actualités - Marseille : les frères Bengler restent en détention jusqu'à leur procès

François Bengler, ici avec un de ses avocats, Me Luc Febbraro, hier devant la cour d’assises, à Aix. Photo Serge Mercier

La rapide audience d’hier matin devant les assises, à Aix, a permis de jauger, et de prévoir, l’ambiance à venir. Une sorte d’apéritif poivré avant un repas qui promet d’être épicé. Bref, ce sera la castagne. Dans le box, les redoutés frères Bengler et leurs deux lieutenants, Anis Rezigue et Nordine Ouertani, étaient venus réclamer leur remise en liberté en même temps que le renvoi de leur procès pour cause d’avocats occupés ailleurs. Estimant que 63 mois de détention provisoire, ça faisait beaucoup trop, même quand on est mis en examen pour un assassinat, une tentative d’assassinat et une violente séquestration, ils ont dénoncé « un acharnement » et, presque, promis de venir assister à leur procès si la justice leur faisait confiance…

Pour mémoire, les petits caïds de la cité des Cèdres à Marseille, qui avaient rapidement pris du galon, avaient été arrêtés en « flag » dans une villa de Célony, à Aix, en décembre 2010, où un buraliste du parc Kalliste était séquestré. Quelques mois plus tard, la justice leur imputait une autre affaire : le règlement de comptes du Clos La Rose, celui-là même qui avait déclenché une vague de mesures, plus ou moins efficaces. C’était le 19 novembre 2010, à l’heure du repas. Une rafale de kalachnikov avait massacré un petit dealer de 16 ans, Jean-Michel Gomez et grièvement blessé un enfant de 11 ans. « On n’est plus à Marseille mais dans les favelas de Rio ! », avait fustigé le procureur de la République de l’époque, au beau milieu d’une scène de crime épouvantable. Mis en examen pour « assassinat et tentative en bande organisée », les frères Bengler ont toujours clamé leur innocence dans ce dossier. D’où leur colère d’être détenus « au-delà du délai raisonnable ».

« On a attendu des mois pour faire en sorte de pouvoir joindre le dossier d’assassinat et celui de la séquestration, et les juger dans un seul et même procèspour des raisons stratégiques ! », fustige Me Febbraro, fort d’une décision de la CEDH. Le 15 septembre dernier, le gouvernement français concédait « une durée de détention excessive » et « une atteinte aux droits de la défense » de François Bengler. Une indemnité de 7 200 € censée purger le litige lui était versée. « Or, le préjudice demeure. Le juge aixois a décidé de le maintenir en détention malgré cette décision », tacle-t-il. En juillet 2014, c’est Nicolas, son frère, qui était remis en liberté par la chambre de l’instruction, mais uniquement dans le cadre de la séquestration. « Cette détention n’a que trop duré. Il faut y mettre un terme », tente Me Selmi. « Le délai de comparution n’est pas acceptable », s’indignent, à leur tour, Me Jacquemin et Me Aidouni pour les lieutenants. « Oui j’ai séquestré mais sans violence !, assène François Bengler. Il avait son café et même Quick ! Nous, quand on nous a ramenés à Luynes, on n’a même pas eu droit à une cigarette et à une bouteille d’eau. »

« Des conditions épouvantables en détention ?, manque s’étrangler en partie civile Me Valéra en s’opposant aux remises en liberté. Mon client a été attaché avec les yeux bandés et frappé. » Évoquant « un trouble majeur à l’ordre public au regard de la gravité des faits » et « un défaut de garantie de représentation », l’avocat général Pierre Cortès a requis le maintien en détention. « On peut aussi se soucier de la sécurité de ces garçons, a-t-il ajouté, magnanime. Il y a dans leur milieu, une forme de justice qui ressemble à une vengeance sommaire que je voudrais leur épargner. »

Sans surprise, la cour a décidé du maintien en détention et a renvoyé le procès à une session ultérieure.

Laetitia Sariroglou

 

http://archives.lesoir.be/trafic-international-d-heroine-l-enfer-est-descendu-sur_t-19951125-Z0AC16.html

TRAFIC INTERNATIONAL D’HEROINE « L’ENFER » EST DESCENDU SUR LA « TUNISIAN CONNECTION »

VAN VAERENBERGH,OLIVIER

Page 28

Samedi 25 novembre 1995

Trafic international d’héroïne

«L’enfer» est descendu sur

la « Tunisian Connection»

Grosse opération que celle menée ces deux dernières semaines par les polices judiciaires marseillaises et bruxelloises. Une opération baptisée «L’enfer», et qui a permis le démantèlement d’un trafic international d’héroïne et l’interpellation d’une vingtaine de personnes, dont deux Belges, une filière connue sous le nom de «Tunisian Connection».

Il aura fallu 30 mois d’enquête, de filatures et d’investigation à la P.J. de Marseille, section stupéfiants, pour mettre fin aux agissements de cette organisation, spécialisée dans le trafic d’héroïne, et qui sévissait de la Hollande à Lille, Paris, Marseille, en passant par Bruxelles, apparue comme la plaque tournante du réseau. C’est là en effet que la drogue était acheminée pour être ensuite acheminée dans les différentes villes européennes.

C’est donc vendredi dernier, 17 novembre, que les enquêteurs ont arrêté à Marseille un certain H.M., un ressortissant belge de Stambruges, près de Diest, âgé d’une soixantaine d’années. Selon la P.J., sous ses allures de bon père de famille se cachait un des passeurs réguliers de la filière. Celui-ci était en possession, au moment de son interpellation, de 8 kilos d’héroïne.

L’arrestation de H.M. a immédiatemment été suivie d’une vaste opération de ratissage sur les sols français et belges, opération qui a permis l’arrestation d’une vingtaine de personnes : huit Tunisiens (d’où le nom de la filière), huit Français, deux Belges, un Polonais, un Algérien et un Marocain.

H.M. a avoué qu’il avait déjà effectué 32 voyages pour acheminer la drogue de Belgique vers la France, voyages qui représentent quelque 200 kilos d’héroïne.

L’une des têtes pensantes du réseau, un Tunisien dénommé A.J. et domicilié à Anderlecht, a été interpellé après 24 heures de recherche par la brigade nationale en collaboration avec la police judiciaire de Tournai : cinq perquisitions auront été nécessaires pour mettre la main sur A.J., en même temps que sa concubine d’origine polonaise, et une Algérienne.

Le juge d’instruction Staes-Polet a placé ces trois personnes sous mandat d’arrêt afin de procéder ultérieurement à leur extradition.

Le démantèlement de cette branche importante de la «Tunisian Connection» a une nouvelle fois fait apparaître que la Belgique était bien une plaque tournante de l’importation de drogues dures en Europe.

OLIVIER VAN VAERENBERGH

 

http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/attentats-terroristes-bruxelles/20160331.OBS7463/attentats-daech-s-appuie-sur-les-reseaux-criminels-du-rif-marocain.html

Attentats : « Daech s’appuie sur les réseaux criminels du Rif marocain »

 

Attentats : "Daech s'appuie sur les réseaux criminels du Rif marocain"

« Les Abaaoud et les Abdeslam sont d’origine rifaine, pour ne citer que deux cas connus et récents », explique Pierre Vermeren. (REX Shutterstock/SIPA)

 

L’historien Pierre Vermeren explique comment l’Etat islamique a recruté des jeunes issus de cette région rebelle du nord du Maroc, marquée par la délinquance et le trafic de drogue.

 

 

Pierre Vermeren est professeur d’histoire du Maghreb contemporain à l’université de Paris-I Panthéon-Sorbonne et membre du laboratoire Imaf (Institut des Mondes africains). Il a récemment publié « la France en terre d’islam. Empire colonial et religions, XIXe-XXe siècles » (Belin, 2016).

Vous établissez qu’une large majorité des auteurs des attentats de Bruxelles et de Paris sont originaires du Rif, au Maroc. Comment expliquez-vous ce fait ?

- On trouve déjà des Rifains dans les attentats de Madrid en 2004, ou même au sein du gang de Roubaix dans les années 1990. Dans le cas des attentats de novembre à Paris, ou de ceux de Bruxelles, nous parlons de réseaux de dizaines d’individus, majoritairement des Marocains du Rif. Les Abaaoud, les Abdeslam sont d’origine rifaine, pour ne citer que deux cas connus et récents.

De Paris à Bruxelles, l’armée professionnelle de Daech

Le Rif est une région pauvre du nord du Maroc qui a subi une histoire cruelle tout au long du XXe siècle, en partie du fait des guerres coloniales. Une région rebelle qui célèbre encore aujourd’hui la mémoire de l’icône indépendantiste Abd el-Krim, de la République du Rif, un fait tabou au Maroc où être islamiste est moins grave qu’être républicain ou assimilé. Et les Rifains ont subi, à plusieurs reprises dans leur histoire, une répression terrible pour cette raison.

Les hommes ont donc fui par centaines de milliers, s’installant d’abord en Algérie française, puis dans le Nord-Pas-de-Calais pour travailler dans les mines, en Belgique, aux Pays-Bas et plus tard en Espagne.

Attentats de Bruxelles : plongée dans l’enfance des El Bakraoui, les frères kamikazes

Cette région a une autre particularité : durant la période coloniale, le sultan du Maroc avait accordé aux Rifains le privilège de la culture du kif, devenu haschisch. Le Rif est ainsi devenu la principale zone mondiale de production de cette drogue. Grâce à l’immigration rifaine en Europe, et à la faveur de la crise économique des années 1980 marquée par la fermeture des mines, certains clans sont devenus les plus grands exportateurs et distributeurs de haschisch en Europe. Une véritable « industrie lourde » qui représente 10 à 12 milliards de dollars de chiffre d’affaires par an depuis quarante ans.

Ce sont des trafiquants qui n’ont peur de rien, habitués à passer les frontières, à avoir des armes. C’est dans ces réseaux criminels, du fait de leur histoire, de leur marginalité au Maroc et de leur hostilité à l’égard du pouvoir, qu’un islamisme radical s’est développé, notamment en Belgique. Et l’Etat islamique a été très bien inspiré de les utiliser à son profit. La rencontre est malheureusement explosive.

Comment le radicalisme religieux s’est-il enraciné dans ce terreau ?

- C’est un phénomène qui prend souche dans un milieu radicalisé et conservateur sur le plan des mœurs. Les Rifains en veulent énormément au Maroc, et à leurs anciennes puissances coloniales. Ils réfutent souvent l’islam marocain dirigé par le roi. C’est l’histoire d’Abd el-Krim qui, lui-même, lors de son exil au Caire après 1947, est devenu un frère musulman. Cette population est souvent en rupture de ban par rapport à l’orthodoxie islamique marocaine.

15014167 dans Corruption

Pierre Vermeren (Editions Belin)

Le Rif est au départ une société berbère pieuse de confréries soufies. Mais les Rifains en exil se sont autonomisés progressivement, ont parfois connu une déshérence idéologique ou religieuse, et ont cherché de nouvelles affiliations. L’une d’elles est le salafisme, mais on trouve aussi le chiisme révolutionnaire ou l’islam des Frères musulmans.

Les prédicateurs salafistes en Europe, et en particulier en Belgique, ont ciblé les jeunes immigrés rifains et les ont culpabilisés à propos de la délinquance, les appelant à se racheter par une cause « sacrée ». Le terrain était particulièrement favorable. Et les Belges ont laissé faire, avec le résultat que l’on voit : on évoque le départ en Syrie de huit cents jeunes maroco-belges, un chiffre proportionnellement record en Europe.

Pourquoi avoir ainsi fermé les yeux ?

- Les Belges n’ont aucune expérience coloniale dans le monde arabe, ne connaissent au départ rien à l’islam. C’est, comme la France, un pays laïque. La religion y est donc une affaire privée. Et puis, contrairement à la France, la Belgique n’a pas laissé travailler les policiers marocains. Leur calcul était sensiblement le même que celui des Britanniques avec leur « Londonistan » des années 1990 : on n’intervient pas, on laisse faire les islamistes, et ainsi on sera protégé. Et cela se retourne contre eux, comme cela a fini aussi par déraper en Grande-Bretagne avec les attentats de Londres en 2005.

Il est nécessaire de prendre en compte cette dynamique rifaine – totalement étrangère à ce qui s’est passé en janvier 2015 à Paris – dans la lutte contre Daech. L’Etat islamique a construit un discours de radicalité religieuse, mais il s’appuie sur un faisceau de causes religieuses, politiques, d’idéologie et de réseaux criminels qu’il est urgent de démêler.

Propos recueillis par Céline Lussato

Céline Lussato

Céline Lussato

Journaliste

 

http://tempsreel.nouvelobs.com/attentats-terroristes-a-paris/20160326.OBS7217/qui-est-abderahmane-ameuroud-l-homme-interpelle-a-schaerbeek.html

Qui est Abderahmane Ameuroud, l’homme interpellé à Schaerbeek ?

 

Il avait déjà été condamné en mai 2005, pour complicité dans l’assassinat du commandant Massoud, en Afghanistan.

 

 

Abderahmane Ameuroud, arrêté hier à l’arrêt du tram à Schaerbeek, dans le cadre de l’enquête qui a conduit à l’arrestation, en France de Reda Kriket à Argenteuil, a vu sa garde à vue être prolongée de 24 heures par le juge d’instruction, ce samedi. Cet homme d’une quarantaine d’années n’est pas un inconnu pour les services de renseignements français.

Voyage en Syrie, braquages… ce que l’on sait de Reda Kriket, le djihadiste arrêté à Argenteuil

Abderahmane Ameuroud avait en effet été condamné en mai 2005 à sept ans d’emprisonnement et à l’interdiction définitive de territoire français pour avoir offert un soutien logistique aux deux Tunisiens qui ont assassiné le commandant Ahmed Shah Massoud avec une caméra piégée, en Afghanistan, le 9 septembre 2001, à la veille des attentats du 11-Septembre.

Il était décrit alors par l’accusation comme « le volontaire djihadiste » du dossier, puisqu’il était resté quatorze mois en Afghanistan où il était arrivé en 1999, Abderahmane Ameuroud avait été celui des cinq condamnés de l’affaire qui s’était vu infliger la peine la plus lourde par le tribunal correctionnel de Paris.

Selon l’accusation, Abderahmane Ameuroud avait informé ses contacts islamistes en France de l’imminence d’une action retentissante, faisant ainsi référence à l’assassinat de Massoud.

« Des cassettes qui alternent chants de combat et pleurs d’enfant »

Plus largement, Abderahmane Ameuroud est soupçonné, dès 2005, d’avoir des liens avec le groupe dit des « campeurs », soupçonné de sélectionner en France des militants au djihad et d’organiser des entraînements au djihad en forêt de Fontainebleau, en Seine-et-Marne.
Abderrahmane Ameuroud, présenté par « Le Parisien » comme un vétéran de l’Afghanistan, passé par le camp Al Farouk, dirigé par Al-Qaïda aurait organisé ces entraînements avec deux autres « frères ».

Une sorte de « service militaire islamiste », décrit par « Le Parisien » :
« Dans les voitures qui les emmènent pour ces randonnées spéciales (forêt de Fontainebleau, plages normandes, Jura…), sont diffusées des cassettes qui alternent chants de combat et pleurs d’enfant. En mai 1999, un groupe de cinq volontaires part pour les Alpes : mal équipés, inexpérimentés, les islamistes s’aventurent de nuit dans la neige. Des conditions proches de la vie dans les montagnes afghanes. L’expédition vire au cauchemar. Bloqués, les apprentis djihadistes sont obligés d’appeler les CRS, qui les sauvent d’un sort incertain. »

Selon iTélé, Abderrahmane Ameuroud a été condamné en 2007 à Paris, dans cette affaire de filière d’acheminement de combattants en zone afghano-pakistanaise.

Son frère expulsé de France en 2005

Son frère ainé, Reda Ameuroud avait été expulsé le 29 juillet 2005 du territoire français par un bateau partant de Marseille pour Bejaïa en Algérie, pour avoir appelé au djihad près d’une mosquée parisienne.

En situation irrégulière, Reda Ameuroud avait été placé en centre de rétention après avoir été arrêté le 13 juillet lors d’une « opération de prévention du terrorisme », près de la rue Jean-Pierre-Timbaud dans le 11e arrondissement, où est installée une mosquée notamment fréquentée par des radicaux.

Surveillé par la Direction de la surveillance du territoire (DST) et les Renseignements généraux (RG), Reda Ameuroud fait partie de la dizaine de « référents idéologiques » repérés, à l’époque, en plus d’une dizaine d’imams radicaux, en raison de leurs discours haineux et violents.

Renaud Février

Renaud Février

Renaud Février

Journaliste

 

http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20050730.OBS4881/un-algerien-islamiste-expulse-de-france.html

Un Algérien islamiste expulsé de France

 

un Algérien de 35 ans qui avait appelé au djihad près d’une mosquée parisienne a été expulsé du territoire français vendredi soir.

 

 

Un Algérien de 35 ans, Reda Ameuroud, qui avait appelé au djihad près d’une mosquée parisienne, a été expulsé vendredi 29 juillet au soir du territoire français par un bateau partant de Marseille pour Bejaïa (Algérie), a-t-on appris de source proche du dossier.
En situation irrégulière, Reda Ameuroud avait été placé en centre de rétention après avoir été arrêté le 13 juillet lors d’une « opération de prévention du terrorisme », près de la rue Jean-Pierre-Timbaud (XIe), où est installée une mosquée notamment fréquentée par des radicaux.
Surveillé par la Direction de la surveillance du territoire (DST) et les Renseignements généraux (RG), Ameuroud fait partie de la dizaine de « référents idéologiques » repérés, en plus d’une dizaine d’imams radicaux, en raison de leurs discours haineux et violents.

 

Une dizaine d’expulsions

Le ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy a indiqué, dans un entretien au Parisien paru vendredi, qu’une dizaine d’entre eux seraient expulsés d’ici à la fin août.
Un autre Algérien, Abdelhamid Aissaoui, 41 ans, a été expulsé le 23 juillet. Cet « imam occasionnel », selon le ministère de l’Intérieur, avait été condamné à quatre ans d’emprisonnement pour sa participation à la tentative d’attentat contre le TGV à Chasse-sur-Rhône (Isère) le 26 août 1995. Cette condamnation était assortie d’une interdiction définitive du territoire.
Reda Ameuroud est le frère aîné d’Abderahmane Ameuroud, 27 ans, condamné en mai à sept ans d’emprisonnement et à l’interdiction définitive de territoire pour avoir offert un soutien logistique à deux Tunisiens qui ont assassiné le commandant Ahmed Shah Massoud en Afghanistan le 9 septembre 2001 avec une caméra piégée.
Décrit par l’accusation comme « le volontaire djihadiste » de ce dossier, pour être resté quatorze mois en Afghanistan où il est arrivé en 1999, Abderahmane Ameuroud avait été celui des cinq condamnés qui s’était vu infliger la peine la plus lourde par le tribunal correctionnel de Paris.
Abderahmane Ameuroud est par ailleurs soupçonné d’avoir des liens avec le groupe dit des « campeurs », soupçonné d’avoir organisé des entraînements au djihad en forêt de Fontainebleau (Seine-et-Marne).

 dans Crime


Djihadistes : les Tunisiens largement en tête

Tout le monde ne le sait pas. Informons, donc.

Les chiffres ont bien augmenté depuis deux ans. Les djihadistes tunisiens sont toujours les plus nombreux et les plus agressifs.

 

http://www.huffpostmaghreb.com/2015/12/08/jihadistes-syrie-combattants-etrangers-nombre-origine-etat-islamique-daech_n_8749326.html

Nombre, origine… les affolants chiffres des jihadistes en Syrie (INFOGRAPHIE)

 

Le HuffPost avec AFP  |  Par
Publication: 08/12/2015 17h53 CET Mis à jour: 08/12/2015 18h12 CET

 

EXCUTION JIHAD

 

INTERNATIONAL – Le nombre de combattants jihadistes présents en Syrie atteint au moins 27.000, selon un rapport publié ce mardi 8 décembre par un institut spécialisé dans le renseignement, qui l’évaluait à 12.000 en juin 2014. « Le phénomène des jihadistes étrangers en Irak et en Syrie est véritablement mondial », indique Soufan Group, basé à New York.

Au total, entre 27.000 et 31.000 jihadistes étrangers originaires de 86 pays seraient présents en Syrie. A titre de comparaison, cela correspond au nombre de réservistes de l’armée française et même à l’effectif d’armées comme celles du Danemark, de l’Autriche ou de la Hongrie. « Ce nombre a plus que doublé » depuis la dernière étude du groupe en juin 2014, « malgré les efforts internationaux pour contenir » Daech et éviter l’afflux de combattants, selon le rapport.

Cette augmentation n’est pas uniforme à travers le monde. Comme vous pouvez le voir dans notre infographie ci-dessous, le nombre de jihadistes en provenance d’Europe occidentale a ainsi plus que doublé et représente désormais un total de 5000, dont 1700 Français, tandis qu’il restait stable en Amérique du nord (280).

 

6000 jihadistes tunisiens en Syrie et en Irak

Ils sont en outre 8240 en provenance des pays du Moyen-Orient, dont 2500 Saoudiens, et 8000 du Maghreb, la Tunisie restant de loin le premier pays avec 6000 jihadistes présents en Syrie et en Irak. Le nombre de combattants venus de Russie et d’Asie centrale a explosé, de près de 300%, à 4700, dont 2400 Russes. Il y a également 2100 Turcs, selon le rapport.

Ces chiffres se basent sur l’ensemble des données établies par les gouvernements, les organisations internationales et les instituts de recherche au sujet des jihadistes. « Le succès de l’EI dépasse les rêves des autres groupes terroristes, qui apparaissent maintenant démodés, à l’instar d’Al-Qaïda. Il a encouragé des dizaines de milliers de jihadistes à rejoindre ses rangs et inspiré d’autres à devenir sympathisants », souligne Soufan Group.

Selon Soufan Group, entre 20 et 30% des jihadistes étrangers retournent dans leur pays, ce qui constitue un grand défi pour les agences de sécurité alors que l’EI lance de plus en plus d’attaques à l’étranger. Il a ainsi revendiqué les attentats meurtriers en France (130 morts) et plusieurs attaques en Tunisie.

foyers de recrutement des djihadistes en tunisieLégende: Le graphique montre d’où proviennent plus du tiers des tunisiens jihadistes en Irak et en Syrie. Ils sont originaires de seulement trois endroits qui sont Bizerte, Tunis et Ben Guerdane.

*étude sur un échantillon de 112 individus.

L’existence de ces foyers de recrutement résulte, selon l’étude, « de la nature personnelle du recrutement ».

« Rejoindre l’état islamique n’est pas un acte rationnel tant qu’un acte émotionnel, l’implication de la famille ou d’une connaissance proche dans le processus de radicalisation est un déterminant courant du résultat. » peut-on lire.

L’étude précise aussi que les zones qui comptent des groupes de jeunes qui affichent des problèmes d’appartenance ou une absence d’objectifs sont plus susceptibles d’être recrutés et à générer un mouvement de recrutement qui passe d’un groupe à un autre.

« Là, comme les foyers se développent, le recrutement via les réseaux sociaux devient moins important que via le contact humain direct, ainsi des groupes d’amis et de voisins se convainquent les uns les autres de se joindre à l’Etat Islamique. » ajoute le rapport.

Cet article a été publié sur le HuffPost France. La rédaction du HuffPost Tunisie y a apporté certaines modifications relatives au contexte tunisien.

 

 

http://www.businessnews.com.tn/les-djihadistes-tunisiens-en-syrie-sont-les-plus-sanguinaires-de-tous,519,58809,3

Les djihadistes tunisiens en Syrie sont les plus sanguinaires de tous !

 

Djihadistes : les Tunisiens largement en tête dans Attentats BN24001jihadistes

publié le 10/09/2015 19:58

 

Une délégation non-officielle composée de journalistes et d’activistes tunisiens s’est rendue, il y a une environ une semaine, en Syrie. Un voyage ayant pour but de rétablir les liens de fraternité et de confiance entre la Syrie et la Tunisie, mais également, de redorer l’image du citoyen tunisien. Une image profondément ternie par les milliers de combattants tunisiens qui ont entrainé la Syrie dans un sanglant chaos.

De retour à Tunis, Zied El Héni, président de la délégation, nous a fait le récit de ce séjour politico-journalistique à Damas. La rencontre avec le ministre syrien de la Justice, Najem Al-Ahmad, était une étape marquante de ce voyage. Celui-ci avait affirmé, devant l’assistance, que son gouvernement était prêt à fournir toute information utile sur les djihadistes tunisiens. De quoi permettre à la police tunisienne de profiler ces combattants et d’avoir un traçage exhaustif sur leurs activités terroristes en Syrie. « Cependant, le ministre n’a pas caché ses craintes quant à la possibilité que ces données tombent dans des mains mal intentionnées, avançant que l’institution sécuritaire en Tunisie est infiltrée », a ajouté Zied El Héni.

Relatant ce jour de visite au cabinet du ministre, le journaliste nous a confié un incident à la fois choquant et révélateur. Ainsi, dans ce même bureau, la délégation tunisienne avait eu une discussion avec un combattant tunisien emprisonné en Syrie. Le but de cette conversation c’est de savoir s’il avait des remords. L’homme avait purgé une grande partie de sa peine, soit trois ans et 8 mois. Il ne regrette rien. Pis encore, il est même allé jusqu’à menacer Zouheïr El Jiss et Khaoula Sliti, respectivement journalistes à Jawhra Fm et Shems Fm, en leur lançant sur un ton défiant : « Dieu s’en occupera… On verra bien ! ».

Khaled Mahjoub, politique syrien spécialisé dans le terrorisme, confirme cet entêtement prévalent chez les djihadistes tunisiens. Ainsi, fait-il part à Zied El Hani que ces hommes sont les plus rigides qu’il n’ait jamais connu. « Plus on est dur avec eux, plus ils sont résilients », a-t-il constaté. « En 2013, raconte-t-il, j’ai interrogé l’un de ces djihadistes tunisiens : Que feras-tu si on te relâche ? Est-ce que tu rentrerais en Tunisie ? Il a répondu qu’il ne considérait pas encore la Tunisie comme une terre de djihad et que s’il était livré aux autorités tunisiennes, il ferait tout pour revenir en Syrie et me décapiter ». Puis d’ajouter « Les Tunisiens sont les plus durs de toutes les nationalités qui combattent ici. Ce sont des gens qui ne craignent nullement la mort ».

Un autre exemple aussi édifiant, celui d’un Tunisien qui avait obtenu la grâce du mufti syrien, Ahmed Hassoun. Il a été libéré, puis il a repris les armes avant de se faire tuer dans les combats contre l’armée syrienne.

Le retour de ces terroristes en Tunisie ne sera pas facile à gérer sur le plan sécuritaire, ni sur le plan juridique. Cela se posera de manière plus aigüe lorsque la Syrie nous livrera les terroristes qui auront achevé, dans quelques mois, leur peine. « Le problème c’est qu’on ne peut refuser à ces terroristes de rentrer, ni les juger », a fait remarquer Zied El Hani. La Constitution, dans son article 25, interdit de déchoir de sa nationalité tunisienne tout citoyen, de l’exiler, de l’extrader ou de l’empêcher de retourner dans son pays. La loi interdit également la double peine. Si ces terroristes avaient déjà été jugés devant une cour syrienne, la justice tunisienne ne serait autorisée à les juger une deuxième fois.

Ce dont nous avons besoin pour résoudre ces problématiques épineuses, c’est un Etat-major qui dirige la guerre contre le terrorisme, avance le journaliste. « Idéalement ce sera le Conseil de sécurité nationale, présidé par le chef de l’Etat, qui incarne cette mission », a-t-il suggéré. Toutefois, aucune loi ne définit jusqu’à présent les prérogatives de ce conseil. « On en fait une brève mention dans l’article 77 de la Constitution, mais sans plus », a-t-il précisé.

Revenant à son récit de voyage, Zied El Hani nous a assuré que malgré le grand nombre de terroristes tunisiens se trouvant en Syrie et les atrocités commises, le Tunisien reste apprécié à Damas. « Cela se ressent dans les gestes des Damascènes quand ils découvrent que nous sommes Tunisiens […] Un soir, nous étions, en taxi, de retour à l’hôtel, le chauffeur a refusé qu’on le paye. Il nous a offert la course », a-t-il raconté.

Contrairement à ce que certains pouvaient croire, les points militaires ne sont pas la seule cible de l’organisation l’Etat Islamique. Les quartiers résidentiels et les établissements civils sont également dans leur ligne de mire. « Même l’hôtel où nous étions logés n’a pas été épargné. Il y avait eu des bombardements à proximité », a-t-il témoigné.

Elyes ZAMMIT

 

http://www.metronews.fr/info/daech-pourquoi-la-tunisie-est-un-nid-a-djihadistes/mocs!Qb97TvfCXrziw/

Daech : pourquoi la Tunisie est un nid à djihadistes

 

Mis à jour : 19-03-2015 18:46

- Créé : 19-03-2015 17:38

TERRORISME – L’attaque du musée du Bardo à Tunis a été revendiquée par le groupe terroriste Daech, ce jeudi en fin d’après-midi. Premier contingent de volontaires étrangers au sein de ce groupe terroriste, la Tunisie est aujourd’hui menacée de l’intérieur.

 

Les mouvements djihadistes durement réprimés sous la présidence de Zine el-Abidine Ben Ali, ont profité d'une situation politique chaotique.

Les mouvements djihadistes durement réprimés sous la présidence de Zine el-Abidine Ben Ali, ont profité d’une situation politique chaotique.

AFP

Photo:

Plus de 24 heures après l’attaque sanglante, l’État islamique a revendiqué ce jeudi dans un message audio, l’attentat contre le musée du Bardo de Tunis qui a fait au moins 21 morts mercredi. Daech, qui sévit en Syrie, en Irak et en Libye, a d’ailleurs menacé dans ce message la Tunisie d’autres attaques.

Dans le pays, il y a trois mouvements djihadistes importants qui sévissent. Le plus fort, à l’ouest, est la brigade Okba Ibn Nafaâ qui dépend d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et qui est très présente. Implantée près du mont Châambi à la frontière algérienne depuis plus d’un an, elle mène une action de guerilla notamment contre les militaires tunisiens.

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Les Tunisiens sont craints en Syrie

A l’est, près de la frontière libyenne, il y a aussi les salafistes d’Ansar Al-Charia, qui ont notamment mené l’attaque contre l’ambassade américaine à Benghazi en septembre 2012. Selon le ministère de l’Intérieur tunisien, cette organisation est également impliquée dans les assassinats des opposants Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi. L’organisation combat aux côté des milices islamistes libyennes. Le dernier mouvement le plus récent, est l’État islamique qui a embrigadé 3000 combattants tunisiens à rejoindre ses rangs en Syrie et en Irak formant l’un des principaux contingents de combattants étrangers. Ils sont particulièrement craints par la population syrienne, en raison de leur cruauté affichée et revendiquée.

Depuis la révolution de janvier 2011, la tendance terroriste s’est accentuée, selon plusieurs analystes. Les mouvements djihadistes durement réprimés sous la présidence de Zine el-Abidine Ben Ali, ont profité d’une situation politique chaotique et dominée par les islamistes d’Ennahda pour prêcher librement et ainsi renforcer leurs rangs. L’attaque de mercredi est intervenue en pleine audition à l’Assemblée de cadres militaires et de la justice sur la réforme de la loi antiterroriste.

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  • 3000 djihadistes tunisiens ont rejoint les rangs de Daech
  • 500 sont revenus dans le pays
  • La Tunisie est le premier contingent de volontaires étrangers au sein de l’organisation de Daech
 dans Crime
Inès El laboudy
metronews.fr

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http://www.tunisie-secret.com/Les-Tunisiens-representent-le-plus-grand-nombre-de-terroristes-en-Syrie-et-en-Irak_a1174.html

Les Tunisiens représentent le plus grand nombre de terroristes en Syrie et en Irak

 

10 Novembre 2014

 

Selon le journal La Dépêche, sur la base d’un rapport de l’ONU et d’une étude de l’Institut Quilliam, il y aurait 15000 terroristes étrangers en territoires syrien et irakien, dont les Tunisiens « représentent le contingent le plus élevés ». Plus de 80 nationalités sont impliquées dans la guerre menée contre le peuple syrien. Le nombre des Tunisiens est estimé à 3800, et celui des Français à 1000, ce qui contredit le chiffre officiel de 400, avancé par l’Elysée. Selon les autorités syriennes, le nombre des Tunisiens dépasserait les 10000, sur un total de 48000 terroristes présents sur le sol syrien.

 

Les ambassadeurs de la "révolution" bouazizienne en Syrie, que Moncef Marzouki et Rached Ghannouchi ont laissé partir au "djihad".

Les ambassadeurs de la « révolution » bouazizienne en Syrie, que Moncef Marzouki et Rached Ghannouchi ont laissé partir au « djihad ».

Les frappes de la coalition internationale ont, selon les experts, davantage encouragé que freiné l’afflux de jihadistes étrangers en Syrie et en Irak, que l’ONU qualifie aujourd’hui de « sans précédent ».

Quelque 15.000 combattants étrangers en provenance de 80 pays se sont rendus depuis 2010 dans la région pour rejoindre des groupes comme l’Etat islamique (EI), soit « plusieurs fois » le total cumulé entre 1990 et 2010, met en garde ce document cité vendredi par le quotidien britannique The Guardian.

Ce chiffre de 15.000 avait déjà été évoqué en septembre par la CIA. Il a été réévalué à 16.000 depuis et un responsable du renseignement américain a indiqué vendredi à l’AFP que les combattants étrangers continuaient de se rendre en Syrie au rythme de 1.000 par mois. « Et la tendance est à la hausse », a expliqué la même source, qui s’exprimait sous le couvert de l’anonymat.

La plupart viennent du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, la Tunisie représentant le contingent le plus élevé. Quelque 2.000 combattants viennent d’Europe et une centaine sont Américains, dont environ une dizaine s’est rangée sous la bannière de l’EI.
Le nombre des Européens surprend et interpelle les spécialistes, selon Erin Marie Saltman, analyste à Quilliam, un groupe de réflexion de Londres.

Les services de renseignement français ont recensé près de 1.000 Français ou étrangers résidant en France à être partis. Scotland Yard parle d’au moins 500 Britanniques. La Belgique, l’Allemagne les Pays-Bas, le Danemark avancent également des chiffres significatifs.
« Personne ne sait combien de Russes sont partis : cela va de 300 à 2.500 personnes. Ils viennent du Daguestan, du Tatarstan, de Tchétchénie (des républiques russes en majorité peuplées de musulmans), ils viennent de partout », souligne ainsi Alexeï Malachenko, expert à la Fondation Carnegie à Moscou. Selon lui, ce n’est pas l’argent qui sert d’aimant : « ils auraient pu gagner bien plus d’argent à Moscou. Ce sont des idéalistes, des fanatiques, qui croient au califat mondial comme nous avions cru au communisme ».

Au fil de la progression sur le terrain de l’EI et de la proclamation d’un califat sur les territoires conquis, le nombre des jihadistes étrangers n’a cessé de gonfler. Ils étaient 7.000 en mars, 12.000 en juillet et au moins 15.000 aujourd’hui. Le déclenchement des frappes aériennes américaines il y a trois mois ne semble avoir en rien calmé les velléités des candidats au jihad. « Elles n’ont aucun effet et n’auront aucun impact sur leur recrutement », tranche Alexeï Malachenko.

Simon Palombi, consultant en sécurité internationale au Chatham House, estime même que les frappes sont exploitées par le groupe EI pour sa propagande. « Regardez ce que l’Occident fait aux musulmans : ce message, il l’utilise comme un signe de ralliement et il le fait de manière très efficace », dit-il, renvoyant notamment vers l’utilisation massive des réseaux sociaux.

« La perspective de combattre la coalition internationale, et surtout les Etats-Unis, contribue à attirer des jihadistes du monde entier », renchérit Romain Caillet, expert des mouvements jihadistes à l’Institut français du Proche-Orient.

Le profil des combattants étrangers a évolué ces derniers mois, indique pour sa part Erin Marie Saltman. « Avant, beaucoup de ceux qui se rendaient en Syrie y allaient vraiment pour des raisons humanitaires. Aujourd’hui, il est difficile de ne pas savoir que l’EI a été étiquetée comme une organisation terroriste. Ceux qui partent désormais ont été radicalisés et croient au martyre. On s’attend en conséquence à ce que la plupart d’entre eux ne reviennent pas ».

Ceux qui retournent au pays pourraient en revanche constituer une vraie menace. Le rapport de l’ONU souligne que les activités de l’EI se concentrent pour l’instant sur la région. « Les attaques transfrontalières, ou contre des cibles internationales restent minoritaires ». Mais le document met en exergue le danger que pourraient représenter des jihadistes à leur retour.

« La centralisation de l’organisation en Syrie et en Irak rend moins plausible un attentat du style de celui du 11 septembre 2001 mais lorsque vous appelez les gens aux armes et encouragez ceux qui sont à l’étranger à commettre des attaques chez eux, cela représente une menace significative dont il faut tenir compte », prévient aussi Erin Marie Saltman.

La Dépêche du 31 octobre 2014, sous le titre de « Syrie et Irak: un afflux « sans précédent » de jihadistes étrangers ».

 

Quelques crapules terroristes arrêtées en Syrie, coupables de meurtres et de pillage.

Quelques crapules terroristes arrêtées en Syrie, coupables de meurtres et de pillage.

 

 

http://www.leaders.com.tn/article/14496-3-000-jihadistes-tunisiens-en-syrie-pourquoi-sont-ils-en-tete

News – 09.07.2014

 

3 000 jihadistes tunisiens en Syrie: Pourquoi sont-ils en tête?

 

Dans ce nouvel Afghanistan qu’est en train de devenir la Syrie, les Tunisiens viennent en tête des jihadistes étrangers enrôlés au sein de diverses factions, notamment Jabhat al Nosra. Selon le très sérieux The Soufian Group (TSG – USA), sur 12 000 jihadistes partis en Syrie durant les trois dernières années (soit plus que tous ceux qui étaient durant 10 ans en Afghanistan), et venant de 81 pays, les Tunisiens sont au nombre de 3 000, occupant le premier rang. Ils sont suivis par les Saoudiens (2 500) et les Marocains (1 500), les Algériens n’étant qu’au nombre de 200. En comptabilisant ceux qui viennent de pays occidentaux (Europe, Etats-Unis, etc.), on se retrouve avec 12 000 combattants.

Les trois groupes qui attirent le plus les jihadistes étrangers sont Ahrar al-Sham, Jabhat al-Nosra et Etat Islamique en Irak et au Levant (EILL – Daech), tous fondés par des membres d’Al-Qaïda. TSG souligne que nombre de ces jihadistes pourraient revenir ne serait-ce qu’en petit nombre dans leur pays d’origine et commettraient alors de redoutables actes terroristes, comme ce fut le cas à Bruxelles en mai dernier. La facilité d’accès aux réseaux sociaux et l’interconnexion entre les jihadiste accroît leur capacité de prosélytisme et de recrutement. Les moyens dont disposent nombre de pays concernés restent cependant insuffisants pour assurer le suivi de tous ces éléments et prendre en charge ceux qui reviennent de ces zones.

Endoctrinement et radicalisation

L’engouement des jeunes tunisiens pour le départ au jihad en Syrie trouve son explication dans plusieurs facteurs socioéconomiques et idéologiques. Les fortes campagnes d’endoctrinement propagées dans les mosquées, accompagnées de mirobolantes incitations et relayées par des réseaux de prise en charge, ont longtemps fonctionné librement sans la moindre mise en garde de la part des autorités. Visant des jeunes fragilisés par l’échec scolaire, le chômage, l’obstruction des perspectives, la complexité des relations familiales et le questionnement identitaire et religieux, elles ont réussi à faire partir des milliers de jeunes, voire des couples, vers la Syrie. Il aura fallu de multiples alertes de la part de la société civile et des familles concernées pour que le gouvernement d’Ali Laarayedh mette en place un dispositif d’interdiction de voyage, sans pour autant réussir à décapiter totalement les réseaux de recruteurs.

Carte

Différentes filières sont empruntées. Le premier pays a été la Libye où des centres d’accueil et d’initiation ont été ouverts, notamment par Ansar al Shariaa de Libye. Cette première base se charge de l’affectation des recrues dans différents pays, y compris la Tunisie. Le deuxième chemin suivi est surtout celui de la Turquie où des réseaux structurés accueillent les nouveaux arrivants et les dirigent vers la frontière syrienne.

Selon des témoignages recueillis par les services de sécurité occidentaux auprès de jihadistes de retour dans leur pays, les Tunisiens jouent un rôle important en tant qu’instructeurs pour les nouvelles recrues francophones. Leur maîtrise des deux langues française et arabe en fait des interprètes bien indiqués, voire des coachs, pour les aider à bien s’intégrer mais aussi à faire venir leurs amis. En signe d’allégeance, chaque nouvelle recrue est tenue d’attirer cinq de ses meilleurs jeunes parents et amis.

Des ruptures identiques et une grande détresse des familles

Les témoignages se multiplient et se ressemblent presque tous. Séduits par les préceptes radicalistes et les idéaux de soutien à des frères pour libérer leurs pays, des jeunes rompent brutalement avec amis et familles et partent sans donner d’information pour se manifester quelques semaines plus tard par SMS, appel téléphonique ou sur les réseaux sociaux. Les messages sont identiques : ils s’accomplissent dans leur croyance et invitent les leurs à les rejoindre. En appui à leurs propos, ils postent des photos et vidéos alléchantes, décrivant des ambiances de fraternisation d’armes et des scènes héroïques. Besoin de s’affirmer, de s’afficher, de devenir héros et de se faire connaître: sociologues et psychologues multiplient les analyses.

La détresse des familles est immense. Comment peuvent-elles d’abord sortir leurs enfants de ce guêpier et les récupérer ensuite? Difficile, sinon impossible. A qui s’adresser? Comment procéder? Puis, si par chance, elles réussissent à les faire revenir, que doivent-elles faire pour les réinsérer dans la société et les immuniser contre toute récidive?

Des expériences sont menées ici et là: centre d’accueil et d’écoute des familles en France, programme Channel mis en place en Grande-Bretagne depuis les attentats de 2005, et autres. Confrontée à cette épineuse question du départ des jihadistes, la Tunisie renforce ces derniers mois son dispositif de contrôle par la reprise en main de plus de 100 mosquées contrôlées par des salafistes, la surveillance des départs vers certaines destinations et le démantèlement des réseaux de recrutement. Elle doit aussi gérer les retours et les prises en charge. Tout un programme à mettre en place efficacement.

Les combattants étrangers en Syrie

Tunisie 3000
Arabie Saoudite 2500
Maroc 1500
Russie 800
Turquie 400
Australie 250
Algérie 200
Kosovo 120
Etats-Unis 70
Indonésie 30 à 60
Canada 30

Source: The Soufian Group, juin 2014

 

http://www.france24.com/fr/20160307-tunisie-attaque-armee-ben-guerdane-frontiere-libye-ei-etat-islamique

Tunisie : attaque terroriste sans précédent à Ben Guerdane

 

Vidéo par Sandro LUTYENS

Texte par FRANCE 24

Dernière modification : 08/03/2016

Au moins 54 personnes, dont 36 jihadistes et 11 membres des forces de l’ordre ont été tués lundi à la suite d’attaques jihadistes à Ben Guerdane, près de la Libye. Selon Tunis, le groupe EI cherchait à y implanter un « émirat ».

 

L’armée et la police de Tunisie ont été la cible des jihadistes, lundi 7 mars. À l’aube, un commando a attaqué simultanément les postes de la Garde nationale et de la police ainsi que la caserne militaire de Ben Guerdane, dans le sud-est tunisien. Le bilan fait état de 36 djihadistes tués, ainsi que 11 membres des forces de l’ordre. Sept civils ont également trouvé la mort dans cette attaque attirbuée à l’organisation de l’État islamique (EI). Mais aucune revendication n’a été formulée jusqu’à présent.

Que s’est il passé à Ben Guerdane ?

« Il s’agit du premier attentat d’une telle ampleur en milieu urbain avec, dans un premier temps, des attaques ciblées suivies par des assauts simultanés contre des bâtiments des forces de l’ordre », précise sur France 24 Wassim Nasr, spécialiste des mouvements jihadistes. « D’après des sources locales, l’attaque a été perpétrée par des jihadistes de l’organisation de l’État islamique qui ont été aidés par des habitants de la ville pour s’infiltrer dans des maisons afin d’abattre des militaires tunisiens. Ils ont ensuite lancé des assauts coordonnés contre les bâtiments de la sécurité. » Un des officiers, le plus haut gradé de l’antiterrorisme de Ben Guerdane, a été tué.

« Établir un émirat » de l’EI

Cette complicité locale a été possible grâce au nombre considérable de jihadistes originaires de Ben Guerdane, qui ont fait jouer leurs réseaux. Les islamistes ont toujours beaucoup recruté dans cette ville proche de la frontière libyenne. « Déjà en 2004, le chef terroriste islamiste Abou Moussab Al-Zarqaoui citait la ville de Ben Guerdane comme vivier de jihadistes », poursuit Wassim Nasr.

« Le but de cette attaque était de troubler la situation sécuritaire dans notre pays et d’établir un émirat de ‘Daech’ [acronyme arabe du groupe EI] à Ben Guerdane », a déclaré le chef du gouvernement Habib Essid. « Mais grâce à tous les efforts, à la coopération entre notre armée nationale et nos forces de sécurité intérieure, la réaction a été forte et rapide », a-t-il ajouté.

La communauté internationale ont condamné cette attaque terroriste. Paris a exprimé toute sa solidarité au gouvernement tunisien et les États-Unis ont proposé leur aide au régime de Tunis.

« Attaque prévisible »

Selon le spécialiste des mouvements jihadistes, cette attaque était aussi « prévisble » si l’on tient compte de l’assaut de la semaine dernière dans les faubourgs de Ben Guerdane. Mercredi dernier, cinq jihadistes venus de Libye et retranchés dans une maison ont été tués lors d’une opération menée par des unités de l’armée, de la Garde nationale (gendarmerie) et de la police de la ville. Un civil avait également été tué par une balle perdue, et un commandant blessé à la tête. Au moins quatre des extrémistes étaient de nationalité tunisienne, d’après les autorités.

Le groupe EI a également mené un coup de force, le 23 février dernier, à Sabratha, en Libye. Environ 200 jihadistes avaient occupé pendant plusieurs heures le centre de la ville, située sur la route côtière reliant Tripoli à la frontière tunisienne.

Couvre-feu à Ben Guerdane

Actuellement, des jihadistes sont toujours retranchés dans le quartier Jallal, à environ 4 km du centre de Ben Guerdane. « Des escarmouches sont toujours en cours », selon le spécialiste des mouvements jihadistes, qui précise que l’opération pour sécuriser la ville n’est pas terminée.

Dans un communiqué succinct, le ministère de l’Intérieur a incité les habitants de la ville à rester chez eux et mis un numéro vert à disposition. Les routes menant à Zarzis et Djerba, plus au nord, ont été fermées, tandis que les autorités tunisiennes ont décidé de décréter un couvre-feu nocturne dans la ville. « Il a été décidé d’imposer à partir d’aujourd’hui (lundi) de 19 h à 5 h du matin un couvre-feu aux personnes et aux véhicules dans la ville de Ben Guerdane », a annoncé le ministère de l’Intérieur.

Les autorités tunisiennes ont manifesté à plusieurs reprises leur inquiétude face au chaos en Libye et ont récemment achevé la construction d’un « système d’obstacles » sur près de la moitié des 500 km de leur frontière commune. Déjà frappée en 2015 par une série d’attentats sanglants, la Tunisie a annoncé la fermeture des postes frontaliers et le renforcement des patrouilles y compris aériennes à sa frontière avec la Libye, où le chaos profite notamment à l’EI.

Plus de 3 000 Tunisiens sont partis combattre dans les rangs du groupe État islamique et au sein d’autres organisations jihadistes en Syrie et en Irak. Les responsables des services de sécurité tunisiens parlent de plus en plus du retour de ces jihadistes, qui rejoignent des groupes islamistes en Libye et franchissent clandestinement la frontière tunisienne.

Première publication : 07/03/2016

 

http://www.leparisien.fr/international/tunisie-encore-un-affrontement-avec-des-djihadistes-a-ben-guerdane-21-03-2016-5646765.php

Tunisie : encore un affrontement avec des djihadistes à Ben Guerdane

 

21 Mars 2016, 16h40 | MAJ : 21 Mars 2016, 19h32

Des membres des forces de sécurité tunisiennes lors d'une précédente opération à Ben Guerdane, près de la frontière libyenne.
Des membres des forces de sécurité tunisiennes lors d’une précédente opération à Ben Guerdane, près de la frontière libyenne. (AFP/FATHI NASRI)

 

Un extrémiste retranché dans une maison de la région de Ben Guerdane, dans le sud-est de la Tunisie, non loin de la Libye, a été abattu par les forces de l’ordre après plusieurs heures de combats ayant fait 11 blessés.

 

L’armée et les forces de sécurité multiplient les opérations de ratissage dans cette région depuis les attaques d’une ampleur sans précédent ayant visé les forces de sécurité le 7 mars dernier. Deux «terroristes» ont été tués samedi lors d’un autre assaut. Déclenchée dimanche dans la localité de Sayah, à trois kilomètres au nord-est de Ben Guerdane, la dernière opération en date s’est poursuivie jusqu’à ce que l’assaut soit donné lundi matin.

VIDEO. Tunisie : combats à Ben Guerdane, un «terroriste» abattu

La dépouille du «terroriste» a été retrouvée à l’intérieur du domicile. «Une kalachnikov, des munitions et des grenades ont été saisies», ont confirmé les ministères de l’Intérieur et de la Défense dans un communiqué conjoint. Onze personnes ont été blessées: trois militaires, un agent de la garde nationale, six policiers et un civil, selon le texte. Les combats ont été particulièrement violents, d’après la source sécuritaire et des témoins, l’homme retranché utilisant des armes lourdes. Cette même source a affirmé que l’opération visait l’assassin présumé d’un responsable des forces de sécurité, tué lors des attaques djihadistes du 7 mars à Ben Guerdane.

Tunisie : accrochages à Ben Guerdane, deux «terroristes» tués samedi

Les djihadistes voulaient instaurer un califat à Ben Guerdane

Si ces attaques n’ont pas été revendiquées, les autorités ont affirmé qu’elles visaient à instaurer un «émirat» du groupe extrémiste Etat islamique (EI) dans cette ville de 60.000 habitants proche de la frontière libyenne. Le bilan officiel de ces actions et de la riposte sécuritaire avait atteint un bilan lourd: 49 extrémistes tués, ainsi que 13 membres des forces de l’ordre et sept civils.

Dimanche, dans un discours prononcé à l’occasion du 60e anniversaire de l’indépendance, le président Béji Caïd Essebsi a appelé les Tunisiens à «l’unité nationale» face à la menace djihadiste. Lundi matin, il s’est entretenu de «la situation sécuritaire à Ben Guerdane» avec le Premier ministre Habib Essid, selon un communiqué de la présidence. Les deux responsables ont fait le point sur «les mesures et les décisions prises par le gouvernement en lien avec la sécurité et le développement de la région».

La Tunisie connaît depuis 2011 un essor de la mouvance djihadiste. La situation s’est sensiblement dégradée avec le chaos qui règne en Libye voisine déstabilisée. L’an dernier, la Tunisie avait connu trois attentats majeurs revendiqués par Daech et qui ont fait 72 morts au total dont 59 touristes étrangers.

Le pays compte des milliers de ressortissants dans les rangs d’organisations djihadistes, en Syrie, en Irak ainsi qu’en Libye, où le chaos a permis à l’Etat islamique de s’implanter. Tunis, qui exprime régulièrement son inquiétude sur le dossier libyen, accueille mardi une réunion des pays voisins.



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