Fiches d’identité de François Thierry et Sofiane Hambli 24 mai
François Thierry n’a pas encore sa fiche sur Wikipédia, mais cela ne saurait tarder.
Scandale des stups : 5 choses à savoir sur François Thierry
D’après « Libération », l’ancien numéro 1 de la lutte antidrogue aurait facilité l’importation de plusieurs tonnes de cannabis en France.
L’ancien patron de l’Office central pour la répression du trafic illicite de stupéfiants (Ocrtis), François Thierry, aurait couvert l’importation de dizaines de tonnes de cannabis en France d’après le journal « Libération ». Parmi les informateurs du commissaire figure notamment l’un des plus gros trafiquants de drogue européen.
Retour en cinq points sur une carrière de flic modèle entachée par de lourds soupçons.
1 Un grand flic
L’ex-numéro 1 des stups, 48 ans, est sorti de l’école de police en 1994. François Thierry fait d’abord carrière à Nantes où il perfectionne son analyse des enquêtes criminelles. Il est ensuite muté à Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe, où il plonge dans l’univers des stupéfiants, traquant les navires transportant de la coke en provenance d’Amérique du Sud. C’est là qu’il commence à se faire un nom dans le milieu et à recruter ses premiers informateurs.
Le policier se voit ensuite confier les rênes du Service interministériel d’assistance technique (Siat), chargé des écoutes sensibles et des agents infiltrés. Il est propulsé à la tête de l’Office central pour la répression du trafic illicite de stupéfiants (Octris) en 2010.
Il a été muté il y a quelques mois sous-directeur chargé de l’international à l’antiterrorisme de la police judiciaire. Une décision officiellement sans lien avec les faits qui lui sont aujourd’hui reprochés. D’après sa hiérarchie, il était arrivé au terme des six ans réglementaires à la tête d’un service de police.
2 Sur la sellette
Le témoignage publié lundi 23 mai par « Libération » accuse l’ex-patron de l’Octris d’avoir facilité l’importation de dizaines de tonnes de cannabis en France. Ces révélations font suite au témoignage de Stéphane V., qui se présente comme un ancien « infiltré » ayant effectué plusieurs « missions pour l’Etat » sous les ordres de François Thierry.
L’indic explique qu’il avait été missionné pour surveiller une villa dans le Sud de l’Espagne, à Estepona, pour le compte de François Thierry. Pendant 20 jours, il a fait le guet pour couvrir les aller et venues de cinq policiers déchargeant des sacs de cannabis sur la plage. Apportée à bord de Zodiac, la marchandise provenait d’Afrique du Nord. Pas moins de 19 tonnes de drogue auraient transité par ce canal.
3 Proche de ses indics
Le patron de l’Octris traite directement avec ses informateurs, contrairement aux méthodes qui prévalent depuis la promulgation de la loi Perben II en 2004, qui réclame un fichage systématique des indics et un contrôle très poussé par la hiérarchie de la gestion de ces « tontons ».
Or, le commissaire Thierry couvre l’un des plus gros trafiquants d’Europe : Sofiane Hambli. Il lui permet d’importer chaque mois plusieurs tonnes de cannabis « en livraison surveillée », lui garantissant un degré d’impunité rarissime. En 2011, le tribunal correctionnel de Mulhouse condamne le prévenu de 35 ans à treize ans de prison et deux millions d’euros d’amende pour complicité de trafic de stupéfiants en récidive légale.
Chose surprenante : Sofiane Hambli est défendu en 2011 par la compagne de François Thierry, Anne-Claire Viethel. L’avocate qualifie la peine de « sévère » et réussit à faire sortir son client de prison au bout de trois ans. Certains s’étonnent alors de cette remise de peine et se demandent qui s’est acquitté de l’amende.
4 En concurrence
Censés travailler de concert pour lutter contre le trafic de drogue, les services de douanes et de la police judiciaire se mettent parfois des bâtons dans les roues. François Thierry en a fait les frais. En octobre 2015, la Direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières (Dnred), rattachée au ministère des Finances, procède à une saisie record de cannabis : 7 tonnes. Le coup de filet a été porté dans le XVIe arrondissement, près du boulevard Exelmans.
Le coordinateur de ce trafic n’est autre que Sofiane Hambli, qui travaille pour le compte de l’Octris. La police judiciaire considère alors l’intervention des douanes comme un coup bas qui perturbe le bon déroulement de son enquête. Après quatre mois de cavale, Sofiane Hambli a été interpellé en Belgique le 22 février dernier. Les enquêteurs souhaitent l’interroger sur la nature de sa relation avec François Thierry.
5 Spécialiste médiatique
Le chef de l’Octris se glorifiait régulièrement de ses belles prises en se prenant en photo devant la marchandise saisie aux côtés des ministres de l’Intérieur successifs : Claude Guéant, Manuel Valls, puis Bernard Cazeneuve. Il apparaît alors à la pointe de la lutte contre le trafic de drogue.
La presse fait régulièrement appel à celui que l’on surnomme le « roi de la brigade des stups » pour s’exprimer sur des sujets d’actualité ayant trait aux stupéfiants : le retour de l’héroïne en France dans les colonnes du « Parisien » ou l’essor de la culture de cannabis en intérieur dans les pages du « Figaro ». Très au fait de ses dossiers, il connaît le nombre de consommateurs de telle ou telle substance illicite, le nombre et la nature des saisies de marchandise dans les moindres détails.
Maïté Hellio
https://fr.wikipedia.org/wiki/Sofiane_Hambli
Sofiane Hambli
Alias |
La Chimère
|
---|---|
Naissance | juin 1975 Mulhouse, France |
Nationalité | France |
Profession |
Sofiane Hambli, né en juin 1975 à Mulhouse1, est l’un des plus grands trafiquants français de haschisch du XXIe siècle. Considéré comme l’un des barons du trafic international de canabis marocain en provenance du Rif vers l’Europe, il est arrêté, emprisonné, jugé puis condamné pour trafic de stupéfiants à plusieurs reprises en Espagne et en France. En cavale pendant plusieurs années, il aurait aussi travaillé comme indicateur pour le policier François Thierry, chef de l’Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (Ocrtis)2.
Biographie
En juin 1997, alors âgé de 22 ans, Sofiane Hambli est l’un des principaux revendeurs d’un réseau fournissant en haschisch marocain la région alsacienne, il échappe aux gendarmes lors de l’opération « Paco68″ et se réfugie en Espagne. Il s’installe alors dans la ville andalouse de Marbella, circule en voitures de luxe et investit dans l’immobilier3.
En juillet 1999, il est jugé et condamné à 8 ans de prison pour trafic de hachisch4.
En 2002, il est arrêté en Espagne sur la Costa del sol5, puis extradé en France en février3.
En février 2002, sa peine est ramené à cinq ans de prison6. Durant son incarcération, il organise un important trafic de stupéfiant avec la complicité de sa famille et de son avocat. En octobre 2002 il est à nouveau mis en examen pour trafic de haschisch depuis sa cellule du centre de détention de Saint-Mihiel (Meuse)3.
En août 2003, il s’évade de prison lors de son transfert de la prison de Metz-Queuleu et l’Hôpital Bon-Secours de Metz. Après avoir subi une radiographie du poignet, Sofiane s’échappe à moto avec un complice armé d’un pistolet factice en braquant trois surveillants pénitentiaires7.
En juin 2004, les policiers espagnols arrêtent Sofiane Hambli alors qu’il quittait un concessionnaire automobile à San Pedro de Alcántara. Mais il s’échappe après une fusillade au cours de laquelle plusieurs agents ont été blessés5.
En 2006, il est condamné pour s’être évadé de la prison de Metz.
En février 2007, Hambli est remis en liberté, après qu’il ait fini de purger à la prison de fleury-mérogis une peine de cinq ans de prison pour trafic de stupéfiants8. Il s’enfuit alors en Espagne. En mars 2007, il est condamné à 18 ans de prison6. Son frère est également condamné, sa mère, ses sœurs et des membres de sa famille ont pour leur part été reconnus coupables de « défaut de justification de ressources »9.
En mars 2009, il est interpellé en Espagne à Puerto Banus, une marina de luxe en périphérie de Marbella10. Il est alors recruté comme indicateur par François Thierry, patron de l’Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (Ocrtis)11.
En janvier 2011, Sofiane Hambli est extradé d’Espagne en France en application d’un mandat d’arrêt européen7.
En mars 2011, il est condamné à trois ans de prison en Espagne, pour son implication dans l’affaire de la « Baleine blanche »6.
En avril 2011, Hambli est condamné à treize ans de prison par le tribunal correctionnel de Mulhouse. Son avocate, Anne-Claire Viethel, par ailleurs compagne du chef de l’OCRTIS François Thierry, qualifie la peine de « sévère » et annonce son intention de faire appel12. En juin 2011, sa demande de remise en liberté est rejetée par la cour d’appel de Colmar13.
Sofiane Hambli est incarcéré de 2011 à 2014 au centre pénitentiaire de Nancy-Maxéville, puis il bénéficie dès fin 2014 d’un placement dans un centre de semi-liberté de la région parisienne14.
Entre mars et avril 2012, François Thierry charge Stéphane V. de garder une villa à Estepona en Espagne, où pendant 20 jours, cinq policiers français déchargent 19 tonnes de cannabis en provenance du Maroc via des bateaux pneumatiques. La drogue serait remontée vers la France par go fast pour le compte de Sofiane Hambli, dont une partie des voitures auraient été interceptées par la douane15.
A la mi-mai 2014, un autre baron mulhousien du trafic de haschisch, Djamel Talhi, a été rattrapé par la police à Londres après plusieurs années de cavale16.
En 2015, Sofiane Hambli est remis en liberté par la juge d’application des peines de Nancy après avoir purgé cinq ans de peine et réglé une amende douanière de 2 millions d’euros, car – grâce au travail de son avocate – il bénéficie d’une remise de peine exceptionnelle suivie d’une libération conditionnelle. Il habite boulevard Exelmans dans un appartement-terrasse de 300 m2 avec piscine intérieure17.
Le 17 octobre 2015, plus de sept tonnes de cannabis ont été saisies au niveau du boulevard Exelmans, dissimulé dans trois camionnettes garées dans la rue depuis quelques temps18.
Le 22 février 2016, Sofiane Hambli est interpellé à Gand par la police fédérale belge, alors qu’il revenait de l’aéroport de Bruxelles, sur la base d’un mandat d’arrêt européen émis par un juge d’instruction parisien19. Il est d’abord écroué à la prison de Leuze, puis à Bruges. Le 5 avril, il est transféré en hélicoptère vers la France par les hommes armés du Groupe d’intervention de la Gendarmerie nationale (GIGN)20..
Références
- ↑ « Bulletin hebdomadaire d’informations criminelles n°347 » [archive] [PDF], sur https://thierrypolitiquementcorrect.files.wordpress.com/ [archive], 24 septembre 2015 (consulté le 23 mai 2016).
- ↑ « Drogue : L’Ex-chef des « stups » impliqué dans un vaste trafic? » [archive], sur http://www.republicain-lorrain.fr/ [archive], 22 mai 2016 (consulté le 23 mai 2016).
- ↑ a, b et c « Le détenu gérait son trafic avec l’aide d’un avocat » [archive], sur http://www.leparisien.fr/ [archive], 6 octobre 2002 (consulté le 23 mai 2016).
- ↑ « Le point sur le cas baleine blanche: La Police associe Del Valle à l’un des grands réseaux du hachisch en France » [archive], sur http://www.tempspartage.org/ [archive], 13 octobre 2005 (consulté le 23 mai 2016).
- ↑ a et b (es) « Piden 4 años de prisión al primer investigado en Ballena Blanca » [archive], sur http://www.malagahoy.es [archive], 23 mai 2009 (consulté le 23 mai 2016).
- ↑ a, b et c « Drogue/caïd: 16 à 17 ans de prison requis » [archive], sur http://www.lefigaro.fr/ [archive], 15 avril 2011 (consulté le 23 mai 2016).
- ↑ a et b « L’évadé à moto de l’hôpital Bon-Secours réincarcéré en France » [archive], sur http://www.republicain-lorrain.fr/ [archive], 9 janvier 2011 (consulté le 23 mai 2016).
- ↑ « Un parcours stupéfiant » [archive], sur http://sitemap.dna.fr [archive], 20 mars 2007 (consulté le 23 mai 2016).
- ↑ « Un trafiquant de drogue de haut vol condamné à treize ans de prison » [archive], sur http://www.lepoint.fr/ [archive], 15 avril 2011 (consulté le 23 mai 2016).
- ↑ « Un caïd en cavale arrêté en Espagne » [archive], sur http://www.leparisien.fr [archive], 15 mars 2009 (consulté le 23 mai 2016).
- ↑ « Drogue: l’ex-chef des « stups » impliqué dans un vaste trafic? » [archive], sur http://www.republicain-lorrain.fr/ [archive], 22 mai 2016 (consulté le 23 mai 2016).
- ↑ « Treize ans de prison pour un trafiquant de drogue » [archive], sur http://www.estrepublicain.fr/ [archive], 16 avril 2011 (consulté le 23 mai 2016).
- ↑ « Demande de remise en liberté de Sofiane Hambli rejetée » [archive], sur http://www.lalsace.fr/ [archive], 21 juin 2011 (consulté le 23 mai 2016).
- ↑ « Nancy : le caïd du cannabis est-il trop vite sorti de prison ? » [archive], sur http://www.estrepublicain.fr/ [archive], 23 mai 2016 (consulté le 23 mai 2016).
- ↑ « L’ancien patron des stups soupçonné d’être au cœur d’un trafic de drogue » [archive], sur http://www.francetvinfo.fr/ [archive], 23 mai 2016 (consulté le 23 mai 2016).
- ↑ « La chute d’un millionnaire du cannabis » [archive], sur http://www.leparisien.fr/ [archive], 8 juin 2014 (consulté le 23 mai 2016).
- ↑ « Enquête de Libé sur les Stups : qui est Sofiane Hambli ? » [archive], sur http://www.metronews.fr/ [archive], 23 mai 2016 (consulté le 23 mai 2016).
- ↑ « Cannabis : une saisie record en plein Paris » [archive], sur http://www.francetvinfo.fr/ [archive], 18 octobre 2015 (consulté le 23 mai 2016).
- ↑ « Un trafiquant de drogue français arrêté en Belgique » [archive], sur http://www.franceinfo.fr/ [archive], 2 mars 2016 (consulté le 23 mai 2016).
- ↑ « Sofiane Hambli, un baron de la drogue, premier détenu extradé par hélicoptère de la Belgique vers la France » [archive], sur https://www.wort.lu/ [archive], 6 avril 2016 (consulté le 23 mai 2016).