Je décline toute responsabilité quant aux mentions qui s'affichent dans les cinq lignes ci-dessus du pavé "Recherchez aussi" sur lequel je n'ai aucun contrôle.
Mes statistiques sont bloquées depuis le 2 février 2015.
7 février 2015
Mes statistiques sont de retour, tout fonctionne.
16 février 2015
Statistiques "basiques" de nouveau bloquées depuis le 12 février.
22 février 2015
Mes statistiques "basiques" ont été débloquées hier soir après la publication de mon dernier article concernant NEMROD34. Belle reprise simultanée de l'activité du Chinois.
23 février 2015
Statistiques "basiques" toujours sujettes à blocages : le 21 février au soir, à peine étaient-elles débloquées, puis à nouveau hier, 22 février, à peine étaient-elles débloquées.
24 février 2015
Statistiques "basiques" débloquées. Pas de nouveau pic d'activité du Chinois depuis le 21 février.
25 février 2015
Je n'ai pas mes statistiques "basiques" du jour, ça bloque encore... et Justinpetitcoucou est toujours bloqué depuis le 8 février... Faudrait penser à le débloquer, lui aussi, il y a du laisser-aller, là...
26 février 2015
Statistiques "basiques" des deux blog débloquées. Merci pour Justin, il était temps !
27 février 2015
Statistiques "basiques" des deux blogs de nouveau bloquées depuis le 26 février. Ce petit jeu pourrait-il cesser ? On n'en voit pas l'intérêt... Complément de 22 h: merci de m'avoir rendu ces statistiques !
25 mars 2015
Statistiques "basiques" de nouveau bloquées depuis le 20 mars.
26 mars 2015
Merci de m'avoir débloqué mes statistiques "basiques". Encore une fois, je ne vois pas l'intérêt de ce petit jeu. Ce serait aussi bien de cesser de bloquer ces statistiques pour oublier de les débloquer jusqu'à ce que j'aie signalé le problème.
31 mars 2015
Merci de bien vouloir me débloquer les statistiques "basiques" de Justinpetitcoucou, restées bloquées depuis le 14 mars - cf. avis du 25 mars sur Justin.
2 avril 2015
Merci de m'avoir rendu les statistiques de Justin.
7 mai 2015
Je n'ai plus de statistiques depuis deux jours, ni "basiques" ni "avancées".
10 mai 2015
Retour des statistiques "basiques". Merci. Manquent encore les statistiques "avancées".
14 mai 2015
Toutes mes statistiques sont de retour depuis hier. Merci.
3 octobre 2015
Depuis hier, les compteurs de mes statistiques avancées sont tous à zéro. Merci de me les rendre.
Il fait partie des deux séries de spams reprises depuis le 8 mai 2016 par mon spammeur d’habitude dont j’ai publié les précédents messages et en constitue le huitième.
Je l’ai reçu vendredi 27 mai 2016 à 13h57.
En voici le code source :
From - Fri May 27 16:03:41 2016
Return-Path: <>
X-Original-To:
Delivered-To:
X-Greylist: delayed 303 seconds by postgrey-1.31 at bender; Fri, 27 May 2016 14:08:11 CEST
Received: from unknown (HELO localhost) (jjqd@clarionnet.com@217.223.80.191)
by 113.162.51.167 with ESMTPA; Fri, 27 May 2016 19:07:06 +0700
X-Originating-IP: 217.223.80.191
From: jjqd@clarionnet.com
To:
Subject: Get Ready! New GIANT Play is Coming
Date: Fri, 27 May 2016 18:57:10 +0700
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Selon son avocat, ce serait la raison pour laquelle il est resté muet devant les juges d’instruction français la semaine dernière : il ne supporte pas la vidéosurveillance 24 heures sur 24 qui le perturbe et se plaint que son intimité est violée.
N’importe qui peut le comprendre, Loft Story n’est quand même pas du goût de tous.
Ce dispositif exceptionnel pose d’ailleurs des questions d’ordre légal, comme le souligne Maître Henri Leclerc, ancien président de la Ligue des droits de l’Homme, que personne n’a jamais entendu s’indigner des traitements réservés aux personnes hospitalisées en psychiatrie, qu’elles soient ou non atteintes de troubles psychiatriques.
Rappelons donc, comme le dénonce à juste titre le CGLPL (voir mon dernier article de blog de la journée de mercredi, 25 mai 2016), que le droit à l’intimité en hôpital psychiatrique est bafoué par le développement de la vidéosurveillance, voire l’installation de micros et de caméras thermiques «attentatoires à la dignité des patients», ces derniers étant de plus assez souvent astreints à vivre comme des bêtes dans des chambres dénuées de tout mobilier où ils se trouvent à l’isolement, enfermés 24 heures sur 24, sans visites ni promenades d’aucune sorte.
Les vidéos sont bien évidemment conservées et sortent des établissements psychiatriques, elles circulent notamment parmi les étudiants en médecine.
Par ailleurs, les personnes hospitalisées en psychiatrie sont très souvent des victimes de viol. Elles ont déjà subi un ou plusieurs viols physiques, et sont encore violées de diverses manières en psychiatrie.
Traiter les traumatismes résultant du viol par de nouveaux viols, est-ce bien raisonnable ?
Trop souvent, l’objectif est en réalité de garantir l’impunité aux violeurs et/ou pédophiles afin qu’ils puissent recommencer et multiplier les victimes ou futurs clients de l’HP.
C’est bon pour le développement de l’emploi dans les services publics autant que pour l’industrie pharmaceutique.
Qui s’en plaint ?
Personne, hormis quelques victimes encore capables de s’exprimer, mais dont le discours reste totalement inaudible, car l’extrême-gauche veille au grain.
Attentats de Paris: vive colère de Salah Abdeslam depuis sa cellule
Publié le 27 mai 2016 à 15h37 | 4268 |
Actuellement détenu à la prison de Fleury-Mérogis (Essonne, banlieue parisienne), Salah Abdeslam ne semble pas poser de souci aux gardiens de prison. Cependant, le journal ‘Le Parisien’ révèle un épisode. A l’isolement, le dernier survivant du commando des attentats de Paris serait entré dans une colère vive en apprenant que des caméras de surveillance scrutaient ses faits et gestes 24h sur 24. « En voyant les caméras de surveillance, il est entré dans une colère noire en disant qu’on violait son intimité. Les agents ont eu quelques sueurs froides », a fait savoir une source judiciaire au journal Le Parisien.
La semaine dernière, Salah Abdeslam a refusé de parler au juge d’instruction français. Il a fait valoir son droit au silence. « Il est particulièrement perturbé de la vidéosurveillance dans sa cellule. C’est une décision politique pour rassurer l’opinion publique. Il ne supporte pas d’être surveillé 24 heures sur 24 et je crois que psychologiquement, ça lui crée une difficulté », avait indiqué alors son avocat français Frank Berton.
Rappel: qui est Salah Abdeslam?
Interpellé le 18 mars 2016 à Molenbeek, il est actuellement en détention en France. Ce Français de 26 ans, né et vivant à Bruxelles, a loué en Belgique la Polo du Bataclan et une Clio, mais aussi réservé des chambres d’hôtel dans le cadre des attentats. Il était dans le 18e arrondissement de Paris le soir des attentats, là où la Clio a ensuite été retrouvée. Il aurait convoyé les kamikazes du Stade de France et aurait été chargé d’une attaque dans le 18e, évoquée dans la revendication de l’EI, mais qui n’a jamais eu lieu.
Des empreintes de Salah Abdeslam ont été relevées en décembre dans un appartement de Schaerbeek (rue Henri Bergé) puis en mars dans une habitation de Forest (rue du Dries), là où la police a essuyé des tirs à la suite d’une perquisition. Le vendredi 18 mars, une opération de police dans la rue des Quatre Vents, à Molenbeek, a débouché sur l’interpellation de Salah Abdeslam, hébergé par une famille dans un logement communal au numéro 79. L’homme est blessé à la jambe lors de l’assaut. Le 19 mars, il est inculpé de participation à des assassinats terroristes et de participation aux activités d’une organisation terroriste.
Salah Abdeslam n’a rien voulu dire devant les juges d’instruction parisiens. Le seul terroriste encore vivant des attentats du 13 novembre à Paris a invoqué son droit au silence. Selon son avocat, Franck Berton, la vidéosurveillance à laquelle est soumis Salah Abdeslam 24 heures sur 24 dans sa cellule de Fleury-Mérogis ne le rend pas coopératif. Pourtant, selon une information de RTL, ce traitement exceptionnel a été validé le 20 mai par la Commission nationale informatique et liberté (Cnil). Il a même été élargi à d’autres détenus, tous ceux dont l’évasion ou le suicide pourraient avoir un impact important sur l’ordre public, pourraient être filmés 24 heures sur 24. Exactement comme dans le cas de Salah Abdeslam.
Il sera désormais possible de filmer certains détenus 24 heures sur 24. La décision devra être exceptionnelle. Le ministre de la Justice la motivera par écrit. Mais le pas est bel et bien franchi et pas seulement pour les terroristes. La surveillance est étendue nuit et jour pendant une durée de trois mois renouvelable. Des surveillants vont donc partager sur des écrans le quotidien et l’intimité de ces hommes. Les bandes vidéos pourront même être conservées pendant un mois.
Si c’est pour éviter que les gens ne se suicident, pourquoi conserver les données ?
Maître Henri Leclerc, ancien président de la Ligue des droits de l’Homme
Maître Henri Leclerc, ancien président de la Ligue des droits de l’Homme, s’interroge sur ce « Loft » version carcéral. « Si c’est pour éviter que les gens ne se suicident, pourquoi conserver les données ? Il ne faut pas oublier que le prisonnier a droit à sa dignité et qu’il a une vie privée. C’est ce que dit la Cour européenne des droits de l’Homme ». L’avis de la Cnil permet à la chancellerie de balayer l’argument. Reste la question du coût sans doute très élevé de cette mesure. Pour l’instant, aucun chiffrage ne filtre.
Détenus djihadistes : les coulisses du cas Abdeslam
Thibault Raisse | 27 Mai 2016, 07h00 | MAJ : 27 Mai 2016, 16h05
Document Het Nieuwsblad
Une attentionde tous les instants. Des rapports rédigés toutes les heures, y compris la nuit. De mémoire d’agent, jamais la surveillance d’un prisonnier n’avait autant mobilisé de ressources matérielles et humaines au sein de l’administration pénitentiaire. « Même le roi de l’évasion Antonio Ferrara n’est pas scruté d’aussi près », ironise une source bien informée.
Incarcéré dans l’immense prison de Fleury-Mérogis (Essonne) depuis bientôt un mois, Salah Abdeslam n’est définitivement pas un détenu comme les autres. « Le moindre incident durant sa détention serait vécu comme une faute difficilement pardonnable », souffle une source ministérielle.
Au ministère de la Justice, le sujet brûlant de l’incarcération du seul membre survivant connu des attaques du 13 novembre s’est ouvert dès le jour de son arrestation. Une réflexion à laquelle participe alors la direction de l’administration pénitentiaire, le cabinet du ministre Jean-Jacques Urvoas, mais aussi l’un des juges d’instruction chargé d’enquêter sur les attentats de Paris et de Saint-Denis. Deux prisons tiennent la corde pour accueillir l’ex-fugitif : Fresnes et Fleury-Mérogis. Toutes deux possèdent les quartiers d’isolement les mieux sécurisés de la région. L’arrestation de Reda Kriket, fin mars, pour un projet d’attentat et son incarcération à Fresnes, met fin à l’hésitation : impossible de réunir ces deux gros poissons dans le même établissement.
Malgré l’insécurité juridique du dispositif, la décision d’installer deux caméras de surveillance dans la cellule de 9 m² s’impose rapidement. Avant d’accueillir le prisonnier, un membre du cabinet du garde des Sceaux vient en personne visiter la cellule choisie et s’assurer que rien n’est laissé au hasard. Le mobilier a été scellé au sol, et les cellules voisines ont été vidées pour éviter toute interaction. A son arrivée, le 27 avril, Salah découvre les lieux. Tout était prévu… sauf sa réaction. « En voyant les caméras de surveillance, il est entré dans une colère noire en disant qu’on violait son intimité. Les agents ont eu quelques sueurs froides », se rappelle une source judiciaire. Son apparition entraîne huées et applaudissements mêlés du reste de la coursive. Un détenu qui l’a traité de traître a même dû être déplacé.
Depuis ce coup de sang, Salah Abdeslam est un détenu quasi modèle. Le terroriste présumé passe l’essentiel de ses journées à regarder la télé, à lire des livres religieux et à s’entretenir avec l’aumônier musulman, refusant régulièrement la promenade quotidienne — et solitaire — qui lui est proposée. Aucun incident n’a été relevé, ni à l’intérieur de sa cellule ni dans son comportement poli avec les surveillants. « La majorité des prisonniers terroristes ont une attitude tout à fait normale en détention », souligne une source syndicale. Exception à la règle : Ayoub el-Khazzani, l’assaillant du Thalys arrêté en août dernier, actuellement à Bois-d’Arcy. « Il est en boucle sur la religion, et ses propos incohérents laissent penser qu’il n’est pas tout à fait sain sur le plan psychologique », poursuit cette même source. Pour Salah Abdeslam, comme pour d’autres terroristes présumés ou condamnés, les fouilles corporelles ou à l’intérieur de la cellule sont très fréquentes.
Leur nombre sans cesse grandissant crée de nouveaux écueils. « Si d’autres arrestations d’ampleur interviennent dans les prochains mois, la question de leur affectation va poser problème », commente un habitué du monde carcéral qui note aussi que « rien n’est prévu pour les femmes ». Le cas de Mohamed Abrini, l’un des complices d’Abdeslam arrêté en Belgique, s’annonce d’ores et déjà compliqué. Promis à un transfert en France dans les prochains mois, il ne pourra logiquement pas être incarcéré à Fleury, pour éviter les contacts avec son ami, ni à Fresnes, où Reda Kriket, lui aussi proche des réseaux djihadistes belges, est emprisonné.
TERRORISME. Ils sont moins de 300 mais focalisent l’attention. Incarcérés pour des faits de terrorisme islamiste, ils bénéficient pour certains d’un programme particulier.
Thibault Raisse | 27 Mai 2016, 07h00 | MAJ : 27 Mai 2016, 12h54
(LP/Humberto de Oliveira.)
C’est un autre front, plus discret, qui s’ouvre dans la guerre contre la terreur. En France, 268 individus suspectés ou condamnés pour terrorisme islamiste — sur quelque 67 000 prisonniers — peuplent les établissements pénitentiaires.
Parmi eux, un certain Salah Abdeslam. Depuis qu’il a été remis aux autorités françaises le 27 avril, le seul survivant — connu — du commando du 13 novembre est incarcéré à la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis (Essonne), où ses faits et gestes sont scrutés. Pour la première fois depuis son transfert en France, le djihadiste avait rendez-vous la semaine dernière dans le bureau d’un des juges d’instruction en charge des investigations sur les tragédies de Paris et Saint-Denis. Il a, pour l’instant, refusé de s’expliquer. « Il se sent épié 24 heures sur 24, ça ne le met pas dans de bonnes conditions », a expliqué son avocat, Me Frank Berton, qui compte saisir le ministre de la Justice à ce sujet.
Le journal flamand «Het Nieuwsblad» a diffusé une photo de Salah Abdeslam dans sa prison de Bruges.
L’apparition du chaos syrien et la multiplication des procédures contre des djihadistes français ont forcé l’administration à s’adapter à ce nouveau profil de détenu particulièrement sensible. Le défi est triple : empêcher le prosélytisme, éviter les débordements violents, et engager un processus de déradicalisation. Après des mois de tâtonnements, l’administration pénitentiaire a instauré depuis le début de l’année un programme d’incarcération dédié. Quatre établissements pilotent ce dispositif novateur qui offre 117 places : Fleury-Mérogis, Fresnes (Val-de-Marne), Osny (Val-d’Oise), et Lille-Annoeullin (Nord). Le programme se décline en trois phases : évaluation du détenu, placement en unité dédiée et, enfin, retour à une structure classique d’incarcération, le tout sous l’oeil affûté des services du renseignement pénitentiaire, qui vont prochainement intégrer la communauté du renseignement.
Des équipes pluri-disciplinaires
La première étape se déroule dans des unités d’évaluation, à Fresnes et Fleury-Mérogis. Pendant deux à huit semaines, les prisonniers sont suivis par une équipe pluridisciplinaire : éducateurs, psychologues, conseillers d’insertion et de probation… A l’issue et en fonction du résultat, ils sont orientés pendant six mois vers l’une des trois unités dédiées : Osny et Fleury accueillent les profils les plus encourageants, en proposant des cercles de parole, des activités sportives et éducatives, ainsi que des rencontres avec des experts de la société civile. Ceux jugés comme plus récalcitrants et dangereux sont dirigés vers Lille-Annoeullin, où un suivi plus individuel est proposé. Dans tous les cas, l’objectif est identique : desserrer l’emprise radicale et permettre au détenu de rejoindre une coursive normale en vue de sa réinsertion.
S’il prévoit de brasser large, ce programme ne devrait pas concerner l’ensemble des détenus terroristes. Les plus emblématiques, tels Salah Abdeslam ou Djamel Beghal, ex-membre du GIA et mentor de Chérif Kouachi, n’ont pas vocation à y être intégrés. « Ces unités dédiées ne sont pas parfaitement imperméables avec le reste de la détention : les prisonniers qui y sont affectés peuvent communiquer avec ceux qui n’y sont pas, par les fenêtres de leur cellule par exemple, critique Jean-François Forget, secrétaire national de l’Ufap, premier syndicat de surveillants. Il faut aussi garder à l’esprit qu’à l’intérieur de ces unités, les moins embrigadés pourraient au contraire se radicaliser davantage au contact de figures charismatiques. Pour nous, la solution la plus efficace réside dans la création d’une prison de très haute sécurité.
Les premiers détenus à passer par ces unités dédiées devraient en sortir durant l’été, permettant une première évaluation de l’efficacité du dispositif. En cas de succès, et pour désengorger les prisons concernées, d’autres structures de ce type pourraient voir le jour. Car la concentration des détenus terroristes dans les prisons franciliennes, liée au besoin des juges spécialisés de Paris de garder leurs suspects à proximité, commence à poser problème. « Les prisonniers appartenant aux mêmes réseaux doivent être affectés dans des prisons différentes. Or, avec l’explosion des mis en cause et l’imbrication des réseaux entre eux, cette séparation devient difficile », concède une source pénitentiaire.
Un écueil qu’il faudra là aussi dépasser. Car, si la guerre contre la terreur se joue aussi derrière les barreaux, c’est peut-être surtout là qu’elle s’y gagnera.
Détenus djihadistes : «Une pression de tous les instants»
T.R. | 27 Mai 2016, 07h00 | MAJ : 27 Mai 2016, 12h50
(LP/Olivier Arandel.)
Des prisonniers taiseux qui savent jouer de l’attention que leur porte l’administration. Les détenus djihadistes représentent un défi supplémentaire pour les surveillants, confrontés à une arrivée massive de cette population carcérale. A Fresnes, ils étaient une dizaine en janvier 2014.
Ils sont aujourd’hui plus de 40, constituant le deuxième contingent de France après Fleury-Mérogis (plus de 80). Or aucune formation spécifique n’est prévue pour faire face à ces détenus embrigadés, et donc souvent rétifs à toute forme d’autorité. « On est formés à détecter les comportements radicaux. Pas à réagir face à quelqu’un qui vous traite de mécréant », souffle un surveillant.
Les détenus terroristes ne sont pourtant pas les plus vindicatifs, ni les plus violents, même si les incidents existent. « On retrouve souvent des portables ou des cartes SIM dans leur cellule, comme cela a été le cas de Sid Ahmed Ghlam, ou des écrits en arabe sur des bouts de papier dont on ignore l’origine, raconte une source pénitentiaire. Mais le plus souvent, on détruit l’objet et on enterre l’affaire, car les chefs d’établissement craignent par-dessus tout la médiatisation des couacs. »
« C’est une pression de tous les instants, résume Emmanuel Gauthrin, secrétaire national de FO-Pénitentiaire. Ce sont des détenus sensibles : le moindre incident peut avoir des répercussions énormes pour les personnels. »
Certains de ces prisonniers ont fait de cette réalité un avantage. « En cas de problème, ils exigent de parler au chef d’établissement. Et ça marche, poursuit un agent francilien. Ils préemptent également certaines activités, comme des heures supplémentaires à la salle de sport, au détriment d’autres détenus moins sensibles sur le plan médiatique. » Quant aux exigences d’ordre religieux, elles sont la plupart du temps satisfaites, même au-delà de ce que prévoit la loi. « Une très large majorité refuse d’être en contact avec des surveillantes. Dans mon établissement, on a résolu le problème en affectant uniquement des agents hommes à leur contact », poursuit ce même fonctionnaire. Comme l’Ufap, FO-Pénitentiaire prône la création d’une « prison spécifique de haute sécurité » qui « seule mettrait fin aux compromissions ».
À dispositif exceptionnel, dépenses exceptionnelles. Celui qui sera jugé pour les attentats de Paris est surveillé, 24 heures sur 24. L’administration pénitentiaire ne veut pas communiquer sur le budget que cela représente. La détention de Salah Abdeslam coûte pourtant cher.
13.000 euros ont été dépensés dans les sept caméras. L’administration pénitentiaire voit grand pour Salah Abdeslam avec deux cellules pour lui tout seul. Pour des raisons de sécurité, il devra être régulièrement déménagé de l’une à l’autre.Chacune de ces deux cellules est équipée de deux caméras. La salle de sport et la cour de promenade sont surveillées à distance. Une septième caméra est prévue dans la salle polyvalente.
Derrière les écrans, au moins un surveillant en permanence observe les images. Ils sont deux la nuit, un le matin et un autre l’après-midi. Cela représente donc un minimum de quatre agents, au total, spécialement affectés à ce visionnage de chaque instant. Salah Abdeslam n’est pas seulement le détenu le plus surveillé de France. Il est aussi le plus coûteux.
Je continue à m’intéresser à ce qui sort sur cette affaire et constate que les journaux nationaux qui en parlent sont encore peu nombreux. Ainsi, par exemple, Le Figaro est-il totalement muet.
Pour l’Ouest, seul Ouest-France aborde le sujet depuis hier, et se montre d’ailleurs plus précis que les journaux savoyards ou de l’Isère sur le cambriolage dont l’avocat de Grenoble a été victime dans la soirée de mercredi.
Bernard Ripert dénonce un acte d’intimidation de plus auquel ses confrères brestois peuvent être sensibles, certains d’entre eux s’étant déjà plaints de cambriolages similaires qui selon eux étaient organisés par le Procureur de la République (entendu il y a quelques années, à l’époque de François Nicot qui coule aujourd’hui une paisible retraite à Quimper).
Cela dit, Josette Brenterch et ses amis de la CGT non plus ne se sont jamais gênés pour visiter en leur absence les domiciles de gêneurs qu’ils faisaient interner et massacrer à l’hôpital psychiatrique de Bohars afin de les « neutraliser ».
Mais de tels faits peuvent aussi se produire en dehors de tout contexte « politique » ou de criminalité organisée.
Je connais par exemple le cas d’une femme parfaitement saine d’esprit que son mari avait pour habitude de faire interner dès qu’elle manifestait une quelconque indépendance à son égard, ou commençait à s’exprimer, soit par la parole, soit à travers une activité même des plus banales ou innocentes, comme la peinture. Il la voulait entièrement soumise à son autorité et lui interdisait naturellement de travailler, jusqu’au jour où, ne pouvant plus supporter d’être constamment brimée, étouffée, elle a entamé une procédure de divorce, ce qui a provoqué son n-ième internement à l’hôpital psychiatrique de Bohars à la demande de son mari. Or, durant cette absence de son domicile pour cause d’internement, elle aussi a été victime d’un cambriolage des plus étranges dans la mesure où seules ses affaires personnelles, mais tous ses effets personnels, jusqu’à ses petites culottes, ont disparu de son appartement sans que des matériels ou équipements assez coûteux n’intéressent les cambrioleurs.
Elle avait ensuite eu la surprise de recevoir à l’hôpital une visite de son mari venu la voir pour tenter de la convaincre que ce cambriolage qui l’avait grandement impressionnée était la preuve évidente qu’elle ne pouvait pas vivre sans lui…
Ces cas de malades mentaux du type du pervers narcissique qui font interner de leurs proches ou d’autres personnes saines d’esprit de leur entourage afin de leur imposer leur domination sont légion, les psychiatres ont pour habitude de se plier à tous leurs desiderata sans aucun scrupule.
En l’occurrence, il s’agissait du duo de criminelles Yvonne Quéméner et Brigitte Sintès-Le Goff, avant qu’elles n’aient perdu leurs responsabilités d’antan à l’hôpital.
Maître Ripert a bénéficié d’une mobilisation importante dès l’annonce de son internement et jusqu’à sa libération.
Des journalistes et avocats continuent à commenter ces faits, s’offusquant que des magistrats aient tenté de faire taire l’avocat en ordonnant son internement.
Tous oublient de souligner la responsabilité des psychiatres hospitaliers qui ont procédé à son hospitalisation d’office.
Seuls juges de la nécessité d’une hospitalisation en psychiatrie, c’est à eux, et eux seuls, qu’il appartient de rendre des comptes à ce sujet.
L’avocat Bernard Ripert est sorti du centre de psychiatrie de Savoie où il avait été interné d’office, ce lundi. Il est poursuivi pour intimidation envers un magistrat.
L’avocat « historique » d’Action Directe, Me Bernard Ripert est sorti mercredi soir du centre spécialisé en psychiatrie de Bassens (Savoie) où il avait été interné d’office, ce lundi.
« Je suis allée lui rendre visite et c’est à cette occasion que je l’ai appris. Le séjour qu’il a fait en hôpital psychiatrique a quand même été éprouvant. Je le trouve fatigué mais il est toujours aussi combatif et déterminé », a déclaré sa femme, Rose-Marie Ripert, qui a pu quitter l’hôpital vers 19 h 30 avec son mari avant de rejoindre leur domicile proche de Chambéry.
Des faits « d’intimidation envers un magistrat »
Me Bernard Ripert y avait été interpellé lundi matin et placé en garde à vue à Grenoble pour des faits « d’intimidation envers un magistrat ». Hospitalisé pour un problème d’hypertension durant sa garde à vue, une expertise psychiatrique avait conclu que son état justifiait « une hospitalisation sous contrainte », selon le parquet. Mais, selon Julian Durand, avocat qui assistait Me Ripert en garde à vue, deux avis psychiatriques ont depuis contredit le premier, ce qui a conduit la préfecture de l’Isère à lever la mesure d’internement.
Un internement qui avait d’ailleurs suscité l’émoi des avocats alors que le parquet justifiait sa décision par la « dangerosité » de Me Bernard Ripert, 65 ans. « Le psychiatre estime que son état justifie une hospitalisation sous contrainte », avait ainsi déclaré Jean-Yves Coquillat, procureur de Grenoble, qui avait ensuite levé la garde à vue visant le magistrat.
Coutumier des coups d’éclat et des provocations, Me Bernard Ripert a déjà été condamné à trois reprises à des sanctions disciplinaires. Dans ce cadre, Me Ripert avait été suspendu pendant un an en 2013 pour avoir qualifié une avocate de « roquet » et dit d’un président de cour d’assises qu’il avait « triché » et « menti ». Il doit être jugé le 2 juin par la cour d’appel pour ces manquements déontologiques.
« J’ai été libéré mercredi soir et en arrivant chez moi vers 21h00, je constate que mon domicile a fait l’objet d’un faux cambriolage. Trois personnes cagoulées ont tout retourné » et auraient dérobé seulement deux albums de timbres et quelques pièces de ses collections, a expliqué l’avocat à l’AFP.
« C’est manifestement un acte d’intimidation dont je ne sais pas d’où il vient. C’est aux gendarmes de l’établir. Et après tout ce qui m’a été fait, je suis victime d’un harcèlement de la part de certains magistrats », a-t-il ajouté.
La voisine met en fuite les cambrioleurs
L’avocat a porté plainte et a été entendu jeudi par les enquêteurs. Selon la gendarmerie, c’est une voisine qui a mis en fuite les cambrioleurs, trois jeunes personnes vêtues de noir, en criant à la vue de l’un d’eux à l’extérieur de la maison.
Me Bernard Ripert avait été interpellé à son domicile lundi matin pour des faits d’« intimidation envers un magistrat ». Hospitalisé pour un problème d’hypertension durant sa garde à vue, une expertise psychiatrique avait conclu que son état justifiait « une hospitalisation sous contrainte », selon le parquet. Il était ressorti de l’hôpital de Bassens (Savoie) après des contre-expertises.
Indignation du syndicat des avocats
La mesure prise à son encontre par la préfecture a été condamnée par le Syndicat des avocats de France, l’Association des avocats pénalistes et de nombreux avocats grenoblois.
Coutumier des coups d’éclat, Me Ripert a été condamné à trois reprises à des sanctions disciplinaires. Il avait été suspendu pendant un an en 2013 pour avoir qualifié une avocate de « roquet » et dit d’un président de cour d’assises qu’il avait « triché » et « menti ». Suspendu provisoirement dans le cadre de nouvelles poursuites disciplinaires, il doit être jugé le 2 juin par la cour d’appel de Grenoble.
L’avocat « historique » d’Action Directe, Me Bernard Ripert, dont l’internement d’office en début de semaine avait suscité l’émoi de ses confrères, dénonce « un acte d’intimidation » après que son domicile savoyard a été cambriolé en son absence.
« J’ai été libéré mercredi soir et en arrivant chez moi vers 21H00, je constate que mon domicile a fait l’objet d’un faux cambriolage. Trois personnes cagoulées ont tout retourné » et auraient dérobé seulement deux albums de timbres et quelques pièces de ses collections, a expliqué l’avocat à l’AFP.
« C’est manifestement un acte d’intimidation dont je ne sais pas d’où il vient. C’est aux gendarmes de l’établir. Et après tout ce qui m’a été fait, je suis victime d’un harcèlement de la part de certains magistrats », a-t-il ajouté.
L’avocat a porté plainte et a été entendu jeudi par les enquêteurs. Selon la gendarmerie, c’est une voisine qui a mis en fuite les cambrioleurs, trois jeunes personnes vêtues de noir, en criant à la vue de l’un d’eux à l’extérieur de la maison.
Me Bernard Ripert avait été interpellé à son domicile lundi matin pour des faits d’ »intimidation envers un magistrat ». Hospitalisé pour un problème d’hypertension durant sa garde à vue, une expertise psychiatrique avait conclu que son état justifiait « une hospitalisation sous contrainte », selon le parquet. Il était ressorti de l’hôpital de Bassens (Savoie) après des contre-expertises.
La mesure prise à son encontre par la préfecture a été condamnée par le Syndicat des avocats de France, l’Association des avocats pénalistes et de nombreux avocats grenoblois.
Coutumier des coups d’éclat, Me Ripert a été condamné à trois reprises à des sanctions disciplinaires. Il avait été suspendu pendant un an en 2013 pour avoir qualifié une avocate de « roquet » et dit d’un président de cour d’assises qu’il avait « triché » et « menti ». Suspendu provisoirement dans le cadre de nouvelles poursuites disciplinaires, il doit être jugé le 2 juin par la cour d’appel de Grenoble.
Le domicile de l’avocat Me Ripert cambriolé à Détrier (Savoie)
Il venait tout juste de rentrer chez lui, à Détrier (Savoie), après son internement psychiatrique, quand Me Bernard Ripert a constaté qu’il avait été cambriolé. Il dénonce un nouvel « acte d’intimidation ».
Par Renaud Gardette
Publié le 26 mai 2016 à 11:02, mis à jour le 26 mai 2016 à 11:53
Bernard Ripert est rentré chez chez lui, ce mercredi 25 mai en fin de journée, après une hospitalisation forcée en psychiatrie qui aura duré 3 jours. Sa femme est venue le chercher à Bassens (Savoie). Le couple est ensuite allé dîner à l’extérieur. A leur retour, ils ont retrouvé la porte de leur maison fracturée, mais rien n’avait été volé. « Même pas un billet de 50€ qui était pourtant laissé en évidence », raconte l’avocat.
Les gendarmes se sont rendus sur les lieux dès mercredi soir. L’avocat dénonce « un acte d’intimidation » et a porté plainte.
Me Ripert avait été interpellé lundi matin et placé en garde à vue à Grenoble pour des faits d’ »intimidation envers un magistrat ». Hospitalisé pour un problème d’hypertension durant sa garde à vue, une expertise psychiatrique avait conclu que son état justifiait « une hospitalisation sous contrainte », selon le parquet. C’est le Préfet de l’Isère qui a levé cette mesure.
Me Bernard Ripert est sorti mercredi soir de l’établissement spécialisé savoyard dans lequel il était hospitalisé sous contrainte. Hier soir, l’avocat grenoblois, après avoir diné avec des proches, est donc rentré chez lui, dans le secteur de La Rochette en Savoie.
A son arrivée, il dit avoir découvert que son logement avait été cambriolé. « Un acte d’intimidation », déclare, ce jeudi matin, Me Ripert qui précise que « très peu de choses ont été volées ». « Il est possible que l’on ait fouillé dans mes dossiers », confie-t-il.
La mobilisation contre l’internement de l’avocat Bernard Ripert ne faiblit pas
L’affaire prend un retentissement national alors que le syndicat des avocats de France dénonce à son tour les conditions d’internement de l’avocat Bernard Ripert, deux nouvelles mobilisations de soutien ont eu lieu à Grenoble et Chambéry, ce mercredi 25 mai.
Par Valérie Chasteland
Publié le 25 mai 2016 à 18:46, mis à jour le 26 mai 2016 à 16:24
Devant le Palais de Justice de Grenoble, 150 à 200 personnes se sont réunies vers 18 heures pour protester contre « le traitement auquel Bernard Ripert est soumis ». Une manifestation a également eu lieu devant le tribunal de Chambéry.
En parallèle, les soutiens au défenseur grenoblois ont créé une page Facebook.
Images de Cédric Picaud
Images du rassemblement pour Me Ripert à Grenoble
L’avocat a été interné en psychiatrie, à Bassens (Savoie), après une interpellation lundi dernier car il ne s’était pas présenté au commissariat de Grenoble alors que Bernard Ripert était poursuivi pour avoir pris à partie un magistrat. Atteint d’hypertension au cours de sa présentation aux policiers, il avait été examiné à l’hôpital de Grenoble par un expert psychiatre qui a décidé de son internement. Son avocat a depuis déposé un recours.
Le syndicat des avocats de France dénonce « une instrumentalisation ». Le syndicat estime que le défenseur a été interné « par ceux-là mêmes qu’il dérange », pointant « les conditions de plus en plus inacceptables dans lesquelles la défense doit s’exercer » de façon générale. Exigeant un « traitement impartial des faits reprochés à Me Ripert », le syndicat réclame « une réforme radicale de la procédure disciplinaire et des conditions dans lesquelles des poursuites peuvent être engagées à l’encontre d’un avocat ».
Lundi, le conseil de l’ordre avait adopté une motion déplorant « les moyens judiciaires exceptionnels et disproportionnés mis en oeuvre » dans ce dossier.
Interview, le représentant des avocats de Grenoble
Interview du Bâtonnier de Grenoble sur l’affaire Ripert
Levée de la mesure d’hospitalisation en psychiatrie de l’avocat Bernard Ripert
La mesure d’hospitalisation d’office à laquelle Bernard Ripert, avocat à Grenoble, était soumis, a été levée, ce mercredi 25 mai, par le Préfet de l’Isère. Il a pu regagner son domicile de Détrier, en Savoie.
FG
Publié le 25 mai 2016 à 22:24, mis à jour le 26 mai 2016 à 11:04
Dans un communiqué, le président du Conseil National des Barreaux dit être satisfait de la levée de la mesure. Pascal Eydoux affirme qu’il se montrera à l’avenir « vigilant face aux pratiques qui consistent à placer en garde à vue, menotter et interner un avocat pour des faits en relation avec l’exercice de la défense ».
Bernard Ripert, 65 ans, avait été interné en psychiatrie, à Bassens (Savoie), après une interpellation lundi dernier due à sa non présentation au commissariat de Grenoble alors qu’il est poursuivi pour avoir pris à partie un magistrat. Atteint d’une crise d’hypertension au cours de sa présentation aux policiers, l’avocat avait été examiné à l’hôpital de Grenoble, jusqu’à ce qu’un expert psychiatre, dépêché à la demande du Parquet, décide finalement de son placement.
Selon l’avocat qui assistait Me Ripert en garde à vue, Julien Durand, deux avis psychiatriques ont depuis contredit le premier, ce qui a conduit la préfecture de l’Isère à lever la mesure d’internement.
Une situation qui a ému la profession. A Grenoble, deux jours de suite des rassemblements ont eu lieu pour le soutenir.
Clément Renard | 25 Mai 2016, 00h00 | MAJ : 25 Mai 2016, 08h57
Une centaine d’avocats — sur les 550 que compte le barreau de Grenoble — se sont réunis mardi midi devant la maison de l’avocat de la cité alpine, en soutien à Me Bernard Ripert. L’annonce,…
Fin d’internement pour Me Ripert, avocat historique d’Action directe
Clément Renard | 26 Mai 2016, 00h00 | MAJ : 26 Mai 2016, 10h12
La mesure d’hospitalisation d’office qui frappait l’avocat grenoblois Bernard Ripert depuis lundi soir a été levée mercredi en fin de journée, a-t-on appris du Conseil national des barreaux….
Pourquoi l’ex-avocat d’Action Directe a été interné trois jours
Bernard Ripert, orfèvre du code de procédure. Mais pas des codes feutrés des prétoires…
Un avocat « psychiatrisé », comme en URSS ? L’internement psychiatrique d’office durant trois jours de l’avocat Bernard Ripert, célèbre pour avoir défendu le groupe armé d’extrême-gauche Action directe dans les années 80 ou le braqueur Antonio Ferrara, a surpris et ému ses confrères grenoblois. Si les médias traitant du sujet se sont surtout focalisés sur le caractère (« rugueux » et provocateur) de ce défenseur « de rupture », peu se sont attardés sur ce qui pourrait être une autre explication : les relations particulièrement tendues, à Grenoble, entre avocats et magistrats.
« Je réfléchis depuis plusieurs heures. J’avais envie de vous dire que j’étais avocat au barreau de Grenoble et peut-être de vous parler de ce qui se passe chez nous. De vous dire que je n’aime pas beaucoup Ripert et que je sais sa violence, que je ne partage pas sa façon de travailler et de s’exprimer. De vous dire que quand même il se passe des choses préoccupantes chez nous et en dehors même de son cas. De vous expliquer qu’au-delà des procédures, nous sommes tous dans une émotion qui confine à l’hystérie. Que personne ici n’arrive à réfléchir sereinement lorsqu’il s’agit de Ripert. Que moi même je le trouve tellement odieux que j’ai mis très longtemps à entendre son propos. Mais que j’ai eu connaissance (par moi-même) de certains aspects du dossier et que j’ai commencé à douter. (…) Que je me demande ce qu’il se passera pour nous, petits avocats (je le dis sans honte) lorsqu’il sera abattu. Que j’ai un peu mal au bide du coup. »
L’avocate grenobloise a twitté quelques heures après avoir appris l’arrestation, le placement en garde à vue et l’internement de son confrère Bernard Ripert. Sous pseudonyme. Aux journalistes qui l’interrogeaient, elle a expliqué qu’elle n’avait « pas la qualité pour en dire davantage« . Quelques heures plus tard encore, elle a limité l’accès au compte Twitter sur lequel elle avait posté ce témoignage.
par Jean-Philippe Deniau
le vendredi à partir de 6h23
l’émission du vendredi 27 mai 2016
Bernard Ripert, l’avocat interné d’office
Un avocat interné d’office !
La procédure est suffisamment rare pour que « Dans le prétoire » s’y intéresse ce matin. D’autant que l’avocat en question s’appelle Bernard Ripert, du barreau de Grenoble, avocat renommé pour exercer souvent la défense de rupture devant les tribunaux…
Oui, et dire que Bernard Ripert a été hospitalisé d’office pour avoir porté un mauvais regard sur un magistrat de la cour d’appel de Grenoble serait certainement un raccourci. N’empêche. C’est ce mauvais regard qui a déclenché une convocation de l’avocat dans le cadre d’une procédure « d’intimidation d’un magistrat en vue d’influencer son comportement », délit passible de 3 ans de prison. Bernard Ripert ne se rend pas à la convocation et du coup, lundi matin, la police vient le cueillir à son domicile, et le place en garde à vue. Des propos véhéments sont échangés, des menaces aussi peut-être. En tout cas, une expertise psychiatrique validée par le Préfet de l’Isère, conclut à l’hospitalisation d’office sous contrainte. 2 jours plus tard, mercredi, il sera libéré.
Bernard Ripert est-il fou ?
Non, même si dans le langage courant, tous les chroniqueurs judiciaires se sont dits sur le ton de la blague qu’il était fou, au sens où il ose tout. C’est un avocat libre, un avocat politique, un avocat de rupture, mais c’est aussi un avocat qui connait parfaitement la procédure et les hommes et les femmes qu’il défend, qu’il s’agisse des anciens membres d’Action Directe ou des petits délinquants de la région grenobloise. Ses invectives lui avaient déjà valu des problèmes, il avait été suspendu il y a 3 ans pour avoir traité une consœur de roquet et un magistrat de menteur. Et là encore, il était poursuivi disciplinairement pour des injures et des comportements déplacés.
Les magistrats de Grenoble ont-ils voulu faire taire Maitre Ripert ?
C’est en tout cas ce que dit son comité de soutien, parce que ça fait longtemps que les relations sont empoisonnées à Grenoble avec ce bruyant avocat. Bruyant, mais pas fou, loin de là, explique Maître Karine Bourdié, au nom de l’association des avocats pénalistes.
Bernard Ripert est donc rentré chez lui ?
Oui, il a retrouvé son éternelle machine à écrire et ses cahiers sur lesquels il prend toutes ses notes, et il a retrouvé son envie d’en découdre avec ceux qui ont voulu le faire passer pour fou, comme il en témoigne au téléphone de Véronique Pueyo.
Interné pour un mauvais regard ? L’enquête le déterminera. En attendant, Bernard Ripert a gagné la mobilisation de nombreux confrères qui se rendront à Grenoble jeudi prochain pour le soutenir à une audience qui déterminera s’il doit être ou non radié du barreau.
LE PLUS. L’avocat d’Action directe Bernard Ripert a été placé en garde à vue puis interné d’office parce qu’il ne s’était pas présenté à une convocation dans le cadre d’une procédure pour « menaces ou actes d’intimidation envers un magistrat ». S’il a depuis été libéré, les méthodes employées à son égard questionnent Laure Heinich, elle aussi avocate.
L’avocat Bernard Ripert à Lyon, en 2013 (JEFF PACHOUD / AFP).
Insolent certainement, probablement provoquant, le verbe haut, Bernard Ripert est un avocat. Il aurait « dévisagé » un magistrat, ce qui a conduit à l’ouverture d’une enquête préliminaire à son encontre des faits de « menaces ou actes d’intimidation ».
Ne s’étant pas rendu à la convocation policière, une dizaine de policiers est venue l’interpeller dans sa chambre à son domicile, pour l’en ressortir menotté et le placer en garde à vue, puis – sur ordre du préfet après avis du psychiatre – l’interner en hôpital psychiatrique. Rien de moins.
La parole des citoyens est visée
À l’heure des contestations de rues, des demandes de dialogues sociaux, l’État démontre qu’il ne s’encombre plus de parole contraire, ni même de regards qui ne soient pas baissés ou bienveillants.
Dans la profession, personne n’en est plus surpris, ce qui en dit long. Heureusement, tous en sont encore offusqués, preuve que les pressions constantes n’ont pas encore abouti leur travail de sape.
Les avocats dénoncent tous les jours la disproportion des traitements judiciaires dont sont victimes les justiciables, là à raison de l’État d’urgence, là à raison d’un pedigree particulier. Ici à raison de la qualité d’avocat.
Que cette disproportion dans le traitement judiciaire et ce recours à la force touche aujourd’hui un avocat ne rend pas les choses plus graves. Elle les rend néanmoins plus symboliques car en réduisant un avocat au silence, c’est la parole des citoyens qui est visée.
Conduire les avocats à une défense policée ?
L’équité judiciaire repose sur l’équilibre entre l’accusation d’un côté (le Parquet) qui porte la parole de la société et la défense de l’autre (les avocats), les affaires étant tranchées par les juges du siège. Pour le Parquet, l’objectif n’est plus seulement de viser le justiciable défendu par l’avocat mais d’atteindre l’avocat lui-même, c’est-à-dire le droit de se défendre.
Ce déplacement du rapport de force en dehors des procédures n’est-il pas autrement plus grave que de mal regarder ? Ne s’agit-il pas d’une forme d’intimidation autrement caractérisée que la subjectivité d’un regard ?
Les avocats défendent, donc ils s’offusquent, s’indignent et sont parfois excessifs. On ne défend pas tranquillement. Le message est-il de nous conduire à une défense policée, contenue ?
Faire taire les avocats par la force
Car sous couvert d’un cas individuel, le message d’intimidation est clairement adressé à toute la profession dans un contexte de suspicion grandissante à l’égard des avocats où tout est fait pour que nous ayons peur d’exercer notre métier : secret professionnel bafoué, écoutes téléphoniques et perquisitions de cabinet.
Une proposition de loi vise à ce que les magistrats puissent faire cesser les plaidoiries des avocats lorsqu’ils s’estimeront « suffisamment informés ». Que la loi puisse prévoir de faire taire un avocat est déjà accablant. Peu importe que ce projet de loi ne passe pas, puisqu’on fait taire les avocats par la force.
Un rapport de la contrôleure générale des lieux de privation de liberté (CGLPL) publié hier (voir mon précédent article de blog) pointe diverses pratiques indignes dans les hôpitaux psychiatriques français. Ce sont notamment l’isolement et la contention, très souvent utilisés pour « punir » le présumé malade, sans aucune justification d’ordre médical.
Ces mesures qui devraient être de dernier recours sont quasi automatiques dans tous les cas d’internement « politique » ou de personnes tout à fait saines d’esprit et qui ne sont internées que parce qu’elles dérangent, peu importe qui ou pour quel motif. Il s’agit alors, pour le moins, de les casser psychologiquement, et les maltraitances à leur égard sont multiples et multiformes. Elles comprennent diverses violences, et aussi les traitements médicamenteux dont seuls les effets délétères sont recherchés dans ce cadre.
L’activité hospitalière est alors clairement criminelle et ne relève pas de l’exception.
En effet, comme nous venons de le voir avec le cas de l’avocat grenoblois Bernard Ripert, pourtant médiatisé, il est très facile d’obtenir des psychiatres hospitaliers des certificats « médicaux » dont les contenus ne sont pas conformes à la réalité.
Pour un de ces internements abusifs qui aura pris fin très rapidement en raison de sa médiatisation et de toutes les manifestations et protestations de l’entourage de la victime, il en existe un très grand nombre qui permettent de détruire totalement bien des gêneurs dans la plus grande discrétion.
Et ce, à Brest comme ailleurs, voire beaucoup plus qu’ailleurs, les statistiques indiquant que le pourcentage de la population finistérienne déclarée « schizophrène » est le double de la constante de 1% invariablement rencontrée partout ailleurs dans le monde.
Ces internements finistériens à l’évidence abusifs pour au moins la moitié d’entre eux résultent pour une bonne part de l’activité de l’hôpital psychiatrique de Bohars, du CHU de Brest, qui est le premier employeur de la ville et le troisième en Bretagne.
Or, durant les années 1990, cet hôpital a été dirigé par un proxénète qui agissait comme tel en relation avec les autres proxénètes de la ville, dont le plus gros à cette époque, le Nantais Bernard Algret, qui a été assassiné après avoir été torturé par ses assassins au mois de décembre 2005, et dont l’un des bars à hôtesses brestois était connu pour être le lieu de formation de toutes les prostituées de la ville.
Cet individu originaire du Sud-Ouest, dont le père avait été lui-même directeur hospitalier, à Toulouse, était arrivé à Brest en 1994 pour prendre la direction de l’hôpital psychiatrique de Bohars.
Il a finalement été condamné pour une partie des faits de proxénétisme aggravé auxquels il s’était livré durant ses années d’exercice comme directeur hospitalier au CHU de Brest, le 2 juillet 2002 en première instance, à Brest, et au mois d’avril 2004 en appel, à Rennes.
Il avait déjà été révoqué de la fonction publique, au mois d’août 1999, et expulsé de son logement de fonction de la Direction du CHU de Brest, qu’il occupait toujours, au mois de mai 2002. Il était ensuite retourné vivre chez sa mère, à Toulouse, dans le quartier de la gare Matabiau, où a sévi le tueur en série Patrice Alègre.
Quoique révoqué de la fonction publique, il était toujours resté présent et influent dans les services hospitaliers du CHU de Brest jusqu’au printemps 2002 et continuait a y créer bien des désordres, notamment en tentant avec plus ou moins de succès de faire interner des femmes qui refusaient de se prostituer ou le dérangeaient pour d’autres motifs, toujours avec la complicité de psychiatres et de tout le reste du personnel hospitalier.
Plusieurs plaintes de ces femmes, toujours classées sans suite, en attestent.
Des plaintes pour détournement de mineures avaient également été déposées contre lui et n’ont jamais donné lieu à aucune poursuite.
Etant données toutes ses complicités dans divers services publics, il n’a été poursuivi et condamné pour proxénétisme aggravé que pour avoir prostitué sa propre épouse, dont il faisait payer par le CHU de Brest les notes astronomiques de Minitel, l’un des outils de « travail » à domicile.
Pour ma part, ayant toujours été harcelée par des proxénètes, leurs complices ou leurs rabatteurs depuis mon arrivée à Brest en 1995, j’avais fini par porter plainte pour ces faits au début des années 2000.
Après une première audition à ce sujet au mois d’octobre 2001 par le juge d’instruction Raymond André, et alors que plusieurs enquêtes semblaient avoir bien débuté ou étaient envisagées, j’ai bien failli être assassinée par empoisonnements au printemps 2002.
Les informations judiciaires que j’avais déclenchées par mon action ont ensuite toutes tourné court.
Les auteurs des nouveaux faits criminels dont j’avais été victime au printemps 2002 ne pouvaient être que les personnes visées par ces informations judiciaires, ce que je démontre sans aucun problème après avoir moi-même mené l’enquête appropriée, le juge Raymond André ayant quant à lui préféré dès le printemps 2002 ouvertement se moquer de moi du fait que les crimes en question me laissaient bien des séquelles et m’avaient sérieusement diminuée, à tel point que depuis lors je ne suis plus apte à travailler dans les conditions en usage dans ma profession.
Lors de notre première rencontre au mois d’octobre 2001, je m’étais rendue sans avocat à sa convocation pour une audition. Je connaissais mon dossier par coeur, en faits comme en droit. Il s’était levé de son fauteuil pour m’accueillir dans son bureau et m’avait serré la main avec un large sourire goguenard. Probablement pensait-il ne faire qu’une bouchée de sa cliente du jour, mais ce n’est pas ce qui s’est produit. Je me souviens très nettement de le voir se décomposer et paniquer de plus en plus au fur et à mesure que l’audition progressait et qu’il vérifiait dans les divers bouquins qu’il avait à portée de main, tantôt à droite, tantôt à gauche, tantôt face à lui sur son bureau, tous les articles de loi auxquels je me référais et que je lui indiquais. A la fin de l’audition, il ne s’était pas relevé de son fauteuil pour me dire au revoir ou me raccompagner à la sortie, il n’avait plus du tout envie de rire, il faisait la gueule.
Il est manifestement complice des crimes dont j’ai été victime six mois plus tard.
Il est aussi possible qu’il ait été complice des infractions pénales dont je me plaignais déjà auparavant.
Après ma sortie de l’hôpital, dans un état lamentable, je suis restée en arrêt de travail assez longtemps, le premier mois au fond du lit en attendant que mon coeur très malmené se soit un peu calmé, puis j’ai mis cette période à profit pour mener autant que possible, comme me le permettaient mon état de santé et mes moyens d’investigation très limités (téléphoner, tâcher de rencontrer les bonnes personnes, le tout au nez et à la barbe des proxénètes qui ne me lâchaient toujours pas d’une semelle et continuaient à m’écouter illégalement), les enquêtes que le juge Raymond André m’avait finalement refusées.
Je n’ai eu aucun mal à découvrir le pot aux roses, les relations coupables qu’entretenaient nombre de fonctionnaires brestois avec les proxénètes en titre de la ville, propriétaires réels de ses bars à hôtesses qu’ils géraient sans avoir la main sur toute l’activité prostitutionnelle locale, son contrôle restant le domaine réservé des fonctionnaires.
Les proxénètes brestois ne sont pas indépendants, ils sont maqués par plus forts qu’eux.
Ainsi, par exemple, des proxénètes ayant refusé la protection sous condition du directeur de l’hôpital psychiatrique de Bohars n’ont-ils pu prospérer à Brest.
Au printemps 2004, lorsque simultanément l’un d’eux voyait sa condamnation du 2 juillet 2002 confirmée en appel et que son vieux complice Bernard Algret « tombait » à l’occasion d’un singulier flagrant délit, j’ai mis fin à ces investigations qui devenaient trop dangereuses : pétages de plomb, fusillades à Pontanézen, expulsion de l’imam salafiste dans la foulée, re-fusillades dans d’autres quartiers, y compris le centre ville, des violences tout à fait exceptionnelles à Brest, encore jamais vues à cette époque, sans compter l’assassinat par son fils toxicomane et schizophrène de l’ex-femme d’un proxénète récemment condamné, un crime téléguidé depuis l’hôpital psychiatrique de Bohars.
J’avais à peu près fait le tour de la question.
Par ailleurs, depuis février 2004, j’avais commencé à participer aux activités de l’association AC ! Brest, « agir ensemble contre le chômage, la précarité et les exclusions », où, naturellement, je n’évoquais ou ne traitais que de ces problèmes que partageaient plusieurs des adhérents de l’association.
C’est là que j’ai fait la connaissance de Josette Brenterch, qui en était trésorière.
N’en ayant jamais entendu parler plus tôt, j’ignorais tout de ses relations avec la direction de l’hôpital psychiatrique de Bohars, ses psychiatres, ses infirmières.
Aussi, je ne pouvais savoir qu’elle m’avait déjà dans le nez.
TEAG (Tous Ensemble A Gauche) a décidé d’être présente dans chacune des huit circonscriptions du Finistère. Dans la 2 e, Brest-ville, ses candidates sont Marie-Eve Calvès (titulaire) et Josette Brenterch (suppléante). Elles veulent contribuer à porter la voix de la « gauche radicale ».
��Les bons résultats de la gauche radicale à la présidentielle nous confortent dans notre analyse de la situation politique dans ce pays», se félicite la candidate de TEAG Marie-Eve Calvès, une infirmière de 43 ans, qui était nº 2 de la liste Brest À Gauche Autrement (BAGA) conduite par Hubert Casel aux municipales 2001 à Brest. Un satisfecit partiel bien entendu, eu égard à la présence de Jean-Marie Le Pen au second tour de cette même présidentielle. A ce sujet, TEAG appelle à utiliser le bulletin Chirac pour contrer le candidat d’extrême droite. Des oppositions Aux côtés de Josette Brenterch, enseignante en économie et gestion, âgée de 50 ans, Marie-Eve Calvès a présenté, hier, ce que seront les grands axes de la campagne de TEAG sur la 2 e circonscription. «Nous sommes hostiles à la privatisation de DCN car elle entraînera des pertes d’emplois et parce que cela concerne le secteur de l’armement, qui n’est pas anodin, annonce la candidate titulaire. Nous sommes également opposés au fait que le port militaire de Brest soit spécialisé dans le nucléaire, car cela ne peut que freiner les autres activités». Autre domaine sur lequel les candidates de TEAG entendent se battre : celui du mode d’application des 35 heures à l’hôpital. « Au total, il manque environ 600 emplois pour que l’hôpital puisse fonctionner de façon satisfaisante». Marie-Eve Calvès et Josette Brenterch se veulent également des militantes anti-mondialisation : «Le cas d’Alcatel est symptomatique d’une mondialisation mal faite, qui fait, peu à peu, disparaître les usines et les salariés», affirme cette dernière. «La gauche plurielle n’a pas voulu entendre…» Plus globalement, selon celle-ci, «sur les 20 dernières années, la gauche a été souvent au pouvoir, ce qui n’a pas empêché le chômage de perdurer, des restrictions d’indemnisation de se multiplier pour les ayants droit, le nombre d’emplois précaires ou à temps partiels imposés (surtout pour les femmes) d’augmenter considérablement… Au total, on estime que 4 millions de personnes en France vivent sous le seuil de pauvreté. Tout cela alors qu’on ne cesse d’alléger les charges sociales des entreprises. C’est tout cela que la gauche plurielle n’a pas voulu entendre et qui s’est traduit dans les urnes dimanche».
Le défenseur du groupe terroriste d’extrême gauche, qui avait été placé lundi en hôpital psychiatrique sous la contrainte, a finalement été libéré mercredi soir sur décision du préfet. Ses proches dénoncent la vendetta d’un procureur de Grenoble.
L’avocat d’Action directe Bernard Ripert finalement libéré
L’avocat grenoblois Bernard Ripert, 65 ans n’aura pas passé une troisième nuit en hôpital psychiatrique. Le préfet de Savoie a signé mercredi soir la levée de son hospitalisation sous contrainte, en s’appuyant «sur deux avis psychiatriques concordants», a précisé l’un des avocats de Bernard Ripert, Laurent Pascal.
Défenseur d’Action directe, des complices de Carlos et d’Antonio Ferrara, le pénaliste grenoblois, connu pour sa verve insolente et son goût pour la provocation, avait été interné sous la contrainte lundi soir au centre hospitalier de Saint-Egrève (Isère), puis transféré mardi à l’hôpital psychiatrique de Bassens (Savoie), proche de son domicile, où il avait entamé une grève de la faim, selon un autre de ses avocats, Ronald Gallo.
Le ténor du barreau grenoblois avait été interpellé lundi à son domicile de Détrier, en Savoie, sur réquisition du procureur de la République de Grenoble. Il ne s’était en effet pas présenté à une convocation à l’hôtel de police dans le cadre d’une procédure pour «menaces ou actes d’intimidation envers un magistrat». L’interpellation a été rude : face à son refus d’obtempérer, les forces de l’ordre ont menotté l’avocat avant de le conduire à l’hôtel de police de Grenoble, où il a été placé en garde à vue. «Une dizaine de policiers ont déboulé à notre domicile de Détrier. Une voiture de police bloquait la rue. C’était impressionnant. Hors de proportion. Ils sont allés dans notre chambre et ils l’ont embarqué menotté dans leur voiture», raconte Rose-Marie, l’épouse de Bernard Ripert.
Dans la journée de lundi, l’état de santé de l’avocat – tension élevée – avait nécessité son hospitalisation au CHU de Grenoble, où il a été examiné par un psychiatre à la demande du procureur de la République. D’après ce dernier, le psychiatre a «estimé que M. Ripert était une personne présentant des troubles mentaux qui nécessitaient son placement sous contrainte en hôpital psychiatrique. Je considère, au vu des éléments du dossier, qu’il représente potentiellement un danger pour lui-même et les autres»,a-t-il déclaré au Dauphiné libéré.
Guerre ouverte. C’est néanmoins le préfet qui peut ordonner, selon la loi, une telle «admission en soins sans consentement», sur avis de l’expert psychiatrique. De fait, la garde à vue de Me Bernard Ripert a été levée lundi soir afin de permettre cette hospitalisation. Ce que dénonce Ronald Gallo, pour qui la teneur du bilan psychiatrique invoquée dans l’arrêté préfectoral apparaît très contestable.
Ripert avait été suspendu quatre mois en février, accusé d’entorses à la déontologie de sa profession. Il aurait notamment eu des propos fleuris à l’encontre de confrères ou d’un directeur de prison. Le conseil régional de discipline l’avait néanmoins relaxé le 9 mai. Mais le parquet avait fait appel, prolongeant ainsi sa suspension. Dans un contexte de guerre ouverte entre le conseil et quelques magistrats grenoblois, une audience sur le fond a été fixée au 2 juin, avec en ligne de mire la radiation de Me Bernard Ripert.
Les avocats de Grenoble ont très vigoureusement réagi au traitement réservé à leur confrère. Leur conseil de l’ordre a en effet exprimé sa «sidération devant les conditions d’arrestation» de Bernard Ripert, dénoncé «les moyens judiciaires exceptionnels et disproportionnés mis en œuvre» et «une volonté manifeste d’anéantissement personnel et professionnel d’un avocat». Une centaine d’entre eux se sont réunis en robe, mardi à Grenoble, pour exprimer leur soutien et protester contre «un contexte de dégradation massive des relations entre l’institution judiciaire grenobloise et les avocats».
De Me Ripert, sa consœur Marie-Christine Etelin, elle aussi avocate des membres d’Action directe, dit que «ce n’est pas un avocat qui se couche». Mais «un avocat qui s’engueule avec un procureur, c’est classique», souligne-t-elle aussitôt, pour mieux dénoncer le traitement qui lui a été infligé. «Il a assuré la défense d’Action directe en 1987 et 1994, dans les deux procès à Paris devant la cour spéciale. Son internement en psychiatrie est un nouvel épisode du harcèlement contre cet avocat qui a toujours défendu des militants politiques selon leurs convictions», a réagi de son côté Jean-Marc Rouillan, l’ancien leader d’Action directe.
«Radiation».Que reproche l’institution judiciaire à Me Ripert ? Le 13 mai, au palais de justice de Grenoble, il aurait dévisagé l’un des juges ayant signé sa suspension. C’est ce «regard», perçu comme menaçant, qui a justifié l’ouverture de la procédure pour «intimidation envers un magistrat». Me Gallo s’insurge : son confrère «n’a commis aucun acte d’intimidation… Accorder à un regard une valeur d’intimidation, c’est la démonstration d’un délire paranoïaque de l’institution judiciaire !» Même indignation de la part de son épouse : «C’est écœurant. Hallucinant. Ce sont des pratiques d’une autre époque. Il est en conflit avec un procureur de Grenoble. Ce dernier a fait de sa radiation une affaire personnelle.»
Me Ronald Gallo se dit déterminé à obtenir gain de cause le plus rapidement possible : «A travers le cas Ripert, c’est un débat plus large et grave qui est posé aujourd’hui. En défendant Ripert, je me défends, je défends Eric Dupond-Moretti et tous les confrères qui, un jour ou l’autre, sur un dossier, choisissent de manifester leur indignation de manière véhémente.» Mercredi soir, des rassemblements de soutien à Bernard Ripert ont été organisés à Grenoble et à Chambéry. Peu de temps après, Bernard Ripert est sorti du centre hospitalier spécialisé de Bassens. Libre… et plus remonté que jamais.
La contrôleure générale des lieux de privation de liberté publie un rapport qui fait frémir sur la multiplication des pratiques indignes dans les hôpitaux psychiatriques.
Un rapport fustige les dérives d’hôpitaux psychiatriques
Cela se sait, cela le voit. Depuis quelques années, se multiplient des pratiques de contention et d’isolement systématiques dans les services de psychiatrie en France. Et il ne se passe rien. Ou si peu. On laisse faire, on regarde ailleurs. A l’exception de quelques personnalités comme le député (PS) Denys Robiliard, cela se poursuit dans une relative indifférence des pouvoirs publics. Le ministère de la Santé, ainsi, ne réagit pas. Est ce que le rapport que publie, ce mercredi la contrôleure générale des lieux de privation de liberté (CGLPL), Adeline Hazan, va changer la donne ?
Un rapport clair, ferme, et inquiétant, que révèle l’Agence France Presse. Pour la première fois depuis sa création en 2008, le CGLPL a établi un bilan thématique de ses 121 visites dans 112 établissements de santé mentale représentant 40% des sites spécialisés en psychiatrie. Il porte sur deux pratiques anciennes qui «connaissent une recrudescence depuis une vingtaine d’années», «l’isolement» ou le placement d’un patient dans un espace fermé qu’il ne peut ouvrir et la «contention mécanique», qui consiste à l’immobiliser par des liens, attaches ou camisoles. «La grande majorité des unités de soins visitées disposent d’une, voire de deux chambres d’isolement et de matériel de contention», explique le rapport.
Pour le CGLPL, le développement de ces pratiques s’explique par «une réduction des effectifs», «la présence insuffisante des médecins», «une évolution de l’approche psycho pathologique» et «un manque de réflexion d’ensemble sur la liberté de circulation des patients».«L’impératif de sécurité» est également mis en avant, souligne Adeline Hazan, pour qui le malade mental «ne bénéficie pas de la représentation qui s’attache à toute maladie : souffrance, fragilité, besoins de soins, compassion» en raison d’un présupposé sur sa dangerosité, «plus alimenté par le traitement médiatique d’événements exceptionnels que par une réalité statistique d’un quelconque danger».
Défaillances dans la surveillance
Parmi ses observations, elle constate un détournement de l’utilisation de ces outils, prévus pour faire face à des situations de crise limitée dans le temps, à des fins disciplinaires ou de sanction, «certains services allant jusqu’à établir un barème en jours d’isolement en fonction de la transgression à des règles fixées».
Certains règlements intérieurs prévoient un séjour systématique des patients à l’isolement lors de leur admission pour des durées pouvant atteindre quinze jours. Quant aux détenus, ils sont systématiquement placés en chambre d’isolement. L’isolement est plus affaire de «culture de service» que de type de patient. Sa durée est variable et l’organisation des chambres n’est pas normalisée. Les modalités de contention ne sont pas plus uniformes allant de deux membres à quatre membres, au buste et au bassin attachés», constate le rapport.
Concernant les atteintes aux droits fondamentaux des patients, le rapport mentionne des défaillances dans la surveillance, l’absence de sonnette d’appel. «Certains, attachés, n’ont d’autre choix que d’attendre le passage d’un infirmier, parfois seulement toutes les deux heures et moins la nuit, pour obtenir à boire, demander le bassin ou signaler un malaise.»
Rapport terrifiant
Le droit à l’intimité est bafoué par le développement de la vidéosurveillance, voire l’installation de micros et de caméras thermiques «attentatoires à la dignité des patients», dénonce le CGLPL, qui déplore également «les interdictions de visite», des patients obligés de manger par terre en utilisant leur lit comme table, l’obligation du port du pyjama sans justification médicale et l’absence d’activité. Parmi les patients, «le sentiment d’incompréhension voire de punition domine», écrit le CGLPL. «Tout doit être mis en œuvre pour apaiser la personne en situation de crise avec des approches alternatives à une mesure de contrainte physique», écrit dans ses recommandations la contrôleure. Elle prône une traçabilité de ces pratiques avec la tenue d’un registre et une information de la personne concernée et de ses proches sur ses droits.
Elle souhaite qu’un examen psychiatrique préalable soit systématiquement réalisé et que la décision soit motivée pour justifier son caractère «adapté, nécessaire et proportionné». «La mesure de contrainte physique doit être la plus courte possible et ne saurait dépasser la situation de crise.» Sans une nouvelle décision, elle ne doit pas dépasser vingt-quatre heures pour l’isolement et douze pour la contention.
Sera-t-elle entendue ? Faut-il rappeler, il y a deux mois, le rapport terrifiant qui avait été déjà publié sur l’hôpital psychiatrique de Bourg-en-Bresse, où des patients étaient enfermés, attachés pendant plusieurs mois? Le ministère de la santé, comme l’Agence régionale de la santé, n’avait pas réagi. Faut-il souligner l’appel lancé, en septembre dernier par le collectif des 39 «Non à la contention»? Peu ou pas d’échos. Comme si ce qui se passe dans les hôpitaux psychiatriques tombait désespérément dans un trou noir.
Le contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL) Adeline Hazan, entend porter sur la place publique le débat sur l’isolement et la contention dans les établissements de santé mentale, en publiant chez Dalloz ce 25 mai un rapport thématique sur ce sujet, présenté comme une seconde privation de liberté, dans une première (l’hospitalisation sans consentement).
Pas de preuve scientifique
Adeline Hazan incite en priorité les professionnels de la psychiatrie à une remise en cause de leurs pratiques, alors que le phénomène se généralise sans qu’ « aucune étude scientifique menée n’affirme l’efficacité thérapeutique de la contention ou de l’isolement » lit-on.
« Depuis 15-20 ans, on constate leur augmentation, sans que personne ne l’explique : baisse des traitements médicamenteux, manque de personnel, culture de la profession, du service ? », interroge Adeline Hazan. « Il est rare que les établissements n’y recourent jamais. Partout, nous avons constaté au moins une chambre d’isolement », décrit-elle.
« Le constat fondé sur la visite de 121 établissements de santé mentale (centres hospitaliers spécialisés et services psychiatriques d’hôpitaux généraux, unités pour malades difficiles et unités hospitalières spécialement aménagées), soit 40 % des 284 établissements recensés, fait état d’une grande diversité des pratiques, « entre les structures, mais aussi en leur sein, ce qui pose le problème de l’égalité de chacun face aux droits fondamentaux », souligne la CGLPL.
Banalisation et systématisation
Il existe d’évidents scandales, comme au centre psychothérapeutique de l’Ain, ou dans d’autres établissements où une chambre d’isolement mesure 6,20 m2, où un barème de jours de mise à l’isolement a été mis en place pour sanctionner des « comportements inadaptés » dans une perspective disciplinaire. La CGLPL dénonce tout aussi sévèrement une banalisation de la contention dans les chambres des patients, la systématisation de la mise à l’isolement des personnes détenues transférées en hôpital, l’absence de médiations mises en œuvre avant une contention (qui doit n’intervenir qu’en dernier recours), l’absence d’examen médical, la prescription de ces mesures assortie de la mention « si besoin », ou encore l’insuffisance de la surveillance par le personnel.
Adeline Hazan s’offusque encore des atteintes à l’intimité, en raison de la vidéo-surveillance, à la dignité (seau hygiénique, chaise percée, port du pyjama sans justification), ou de l’insuffisance des liens maintenus avec la famille.
La loi du 26 janvier 2016, une grande avancée… en théorie
Malgré le référentiel de l’ancienne Haute autorité de santé (HAS) de 1998 et les recommandations du CGLPL, le cadre réglementaire et législatif de la contention et l’isolement faisait défaut… au moins jusqu’à la loi de modernisation de notre système de santé, du 26 janvier 2016.
« Elle inscrit dans le code de santé publique que l’isolement et la contention sont des pratiques de dernier recours, sur décision d’un psychiatre, pour une durée limitée. Elles doivent être consignées dans un registre et les établissements doivent fournir un rapport annuel avec le nombre de placement à l’isolement et les moyens employés pour les éviter », se félicite Adeline Hazan, évoquant « une grande avancée ».
À quelques bémols près : « les médecins, les cadres de santé et les directeurs ne semblent pas informés. Il n’y a pas de prise de conscience de la part des établissements et des agences régionales de santé (ARS) de l’importance de cette loi et pas de changement sur le terrain », déplore Adeline Hazan. Le ministère de la Santé lui indique (depuis plus d’un mois) que la circulaire d’application est en cours de signature : « Cette loi est d’application immédiate », rectifie la CGLPL.
Des recommandations
Parmi ses recommandations, le contrôleur général des lieux de privation de liberté demande un recensement (qualitatif et quantitatif) des mesures de contention et d’isolement au niveau régional et national, et non seulement par établissement.
Elle réclame une meilleure notification de leurs droits aux malades (via la remise d’un support écrit et un affichage dans la chambre d’isolement), l’interdiction de la vidéosurveillance, la limitation de la durée de l’isolement à 24 heures et de la contention à 12 heures, la réalisation d’un examen psychiatrique préalable à la décision, ou encore la preuve de son caractère adapté, nécessaire et proportionné.
La conférence des présidents de commission médicale d’établissement (CME) de centre hospitalier spécialisé (CHS) détaille 12 principes généraux concernant les pratiques d’isolement et de contention en psychiatrie.
L’isolement et la contention sont des pratiques récemment encadrées par la loi de santé et très régulièrement pointées du doigt par le Contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL) Le CGLPL devait présenter mercredi un rapport spécifique sur ces pratiques. Dans son document dévoilé volontairement avant la présentation de ce rapport, la conférence des présidents de CME de CHS rappellait que les pratiques de restriction de liberté en établissements hospitaliers autorisés en psychiatrie sont encadrées par des textes législatifs et réglementaires et qu’elles font l’objet de recommandations et de démarches qualité dans le cadre de la certification des établissements de santé menée par la Haute autorité de santé [HAS].
Elle écrit que ces ces pratiques s’inscrivent dans un processus complexe justifié par l’état clinique du patient et comprenant de nombreux aspects : une décision, un accompagnement humain, une délivrance de soins et une surveillance professionnelle de proximité. Elle insiste sur le fait qu’elles ne peuvent pas relever de la banalité de la pratique quotidienne et en aucun cas constituer une réponse à des questions d’ordre disciplinaire, d’effectifs soignants ou [de] convenance institutionnelle. L’histoire de l’institution hospitalière a montré qu’aucun acteur du soin, quelles que soient ses compétences et son expérience, n’est à l’abri de contre-attitudes négatives et de perte de maîtrise de soi dans sa pratique hospitalière. Il s’agit donc d’un domaine qui exige une vigilance toute particulière d’un point de vue éthique médical et légal ainsi que de prendre la mesure de ce que toute privation ou restriction de liberté implique pour chacun, patient ou soignant, commente aussi la conférence.
Des mesures de dernier recours
Passé ce préambule, elle édicte ses principes généraux. D’abord, il s’agit de mesures dites « de dernier recours » et leurs indications ne peuvent être portées que sur la base de la constatation de son état clinique. Ensuite, la décision doit être prise par « un praticien senior » qui doit justement s’assurer du caractère dit « de dernier recours » de la mesure. « A cet égard, il retranscrit dans le dossier du patient les actions menées au préalable pour éviter cette mesure et il est informé sans délai de sa mise en place. En cas de nécessité entrant dans le cadre du rôle propre infirmier, le praticien senior confirme s’il y a lieu la mesure dans l’heure qui suit sa mise en place à la suite d’un examen médical, indique aussi la conférence. Troisième principe : la décision d’isolement ou de contention ne peut être anticipée par un certificat médical indiquant si besoin, ni être systématisée, notamment en raison de la situation administrative du patient (soins sans consentement, personne détenue etc.). Ce sont des pratiques que le CGLPL a souvent remarqué, note-t-on.
La décision d’isolement ou de contention fait l’objet d’une concertation avec l’équipe de soins et prend en compte notamment l’évaluation du bénéfice/risque, édicte ensuite la conférence. Dans toute la mesure du possible, les professionnels s’efforcent d’expliquer au patient pourquoi cette mesure ne peut pas être évitée, précise-t-elle. Elle note aussi que la décision d’utiliser la contention ou l’isolement doit être individualisée, assortie le cas échéant d’une prescription médicamenteuse, basée sur la prise en compte de l’intérêt du patient dans un but thérapeutique et évaluée au regard de l’évolution de son état clinique. Cette décision doit être motivée, inscrite dans le dossier du patient et horodatée, avec la précision de sa durée et, le cas échéant, le type de contention, y est précisée ainsi que l’absence de contre-indications somatiques.
Le sixième principe concerne le programme individualisé de surveillance de l’état clinique et de prévention des risques, qui doit prévoir notamment un examen médical somatique dans les deux heures qui suivent le début de la mesure d’isolement, un minimum de deux examens médicaux quotidiens et une évaluation infirmière au minimum toutes les heures, et la possibilité pour le patient de solliciter un soignant si nécessaire. Septième principe, la contention est décidée pour une période maximum de 12 heures, l’isolement pour une période maximum de 24 heures et sa reconduction nécessite systématiquement un examen par un praticien senior et les mêmes justifications qu’à l’origine de la mesure. Là encore, la conférence insiste la nécessaire traçabilité de toutes les décisions prises.
Ensuite, l’isolement et la contention sont réalisés dans des espaces dédiés dont l’architecture a été conçue pour contribuer à la qualité des soins dans ce contexte particulier et par un personnel suffisamment expérimenté et formé aux enjeux éthiques et aux difficultés de mise en oeuvre de ces pratiques, souhaite la conférence, insistant sur les conditions matérielles et notamment d’hygiène et de sécurité. Par ailleurs l’utilisation de vêtements autres que ceux du patient ne doit être strictement limitée et réservée qu’à de rares situations motivées par des arguments cliniques et/ou d’hygiène. Elle ne peut en aucun cas être systématisée pour des motifs institutionnels. Le CGLPL s’est étonné à plusieurs reprises de mises en pyjama parfois un peu trop systématiques, note-t-on. La conférence précise enfin que la disponibilité de sa chambre doit être assurée au patient à tout moment dès l’amélioration de son état clinique.
Des données transmises à l’ARS
Les derniers principes concernent l’organisation institutionnelle des établissements de santé. Ainsi, le début et la fin de toute mesure d’isolement ou de contention sont portées à la connaissance du praticien hospitalier d’astreinte, de l’interne et du cadre de garde et est signalée en temps réel au service de sécurité incendie de l’établissement. De plus, les situations des patients en isolement ou contention sont reprises lors des réunions institutionnelles de l’unité d’hospitalisation, au minimum de façon hebdomadaire et la traçabilité en est assurée dans le dossier du patient et elles sont portées à la connaissance du JLD [juge des libertés et de la détention] à chacun de ses passages dans l’établissement. Enfin, la gestion de la disponibilité des chambres d’isolement engage la solidarité institutionnelle des responsables médicaux et administratifs des pôles.
Par ailleurs, la CME de l’établissement est enjointe à faire de la réduction au strict minimum des pratiques de contention et d’isolement un axe fort de sa politique de qualité et de sécurité. Cet aspect doit faire systématiquement l’objet d’un volet spécifique de son projet médical. Dans cette perspective, la CME est informée chaque trimestre dans le cadre de son agenda qualité de la situation quantitative et qualitative de ces mesures. Sur la base du registre prévu par la loi [de santé, NDLR], l’établissement établit annuellement en lien avec la CME et le DIM [département d'information médicale] un rapport rendant compte des pratiques d’isolement et de contention, et de la politique qu’il définit et met en oeuvre pour en limiter le recours.
Ce rapport est transmis à la commission des usagers, au comité d’éthique et au conseil de surveillance pour avis, ainsi qu’à l’agence régionale de santé (ARS) pour une analyse régionale de ces pratiques, précise la conférence. Le 12ème principe édicté est plutôt un souhait. Elle demande à nouveau la mise en place d’un observatoire national de ces pratiques dans les établissements publics de santé. Cet observatoire serait de nature à assurer un traitement objectif de ces pratiques, pour réaliser une analyse critique des données fournies régionalement par les ARS et en interpréter qualitativement et quantitativement les évolutions dans la perspective d’en limiter à terme le recours, estime-t-elle.