Je décline toute responsabilité quant aux mentions qui s'affichent dans les cinq lignes ci-dessus du pavé "Recherchez aussi" sur lequel je n'ai aucun contrôle.
Mes statistiques sont bloquées depuis le 2 février 2015.
7 février 2015
Mes statistiques sont de retour, tout fonctionne.
16 février 2015
Statistiques "basiques" de nouveau bloquées depuis le 12 février.
22 février 2015
Mes statistiques "basiques" ont été débloquées hier soir après la publication de mon dernier article concernant NEMROD34. Belle reprise simultanée de l'activité du Chinois.
23 février 2015
Statistiques "basiques" toujours sujettes à blocages : le 21 février au soir, à peine étaient-elles débloquées, puis à nouveau hier, 22 février, à peine étaient-elles débloquées.
24 février 2015
Statistiques "basiques" débloquées. Pas de nouveau pic d'activité du Chinois depuis le 21 février.
25 février 2015
Je n'ai pas mes statistiques "basiques" du jour, ça bloque encore... et Justinpetitcoucou est toujours bloqué depuis le 8 février... Faudrait penser à le débloquer, lui aussi, il y a du laisser-aller, là...
26 février 2015
Statistiques "basiques" des deux blog débloquées. Merci pour Justin, il était temps !
27 février 2015
Statistiques "basiques" des deux blogs de nouveau bloquées depuis le 26 février. Ce petit jeu pourrait-il cesser ? On n'en voit pas l'intérêt... Complément de 22 h: merci de m'avoir rendu ces statistiques !
25 mars 2015
Statistiques "basiques" de nouveau bloquées depuis le 20 mars.
26 mars 2015
Merci de m'avoir débloqué mes statistiques "basiques". Encore une fois, je ne vois pas l'intérêt de ce petit jeu. Ce serait aussi bien de cesser de bloquer ces statistiques pour oublier de les débloquer jusqu'à ce que j'aie signalé le problème.
31 mars 2015
Merci de bien vouloir me débloquer les statistiques "basiques" de Justinpetitcoucou, restées bloquées depuis le 14 mars - cf. avis du 25 mars sur Justin.
2 avril 2015
Merci de m'avoir rendu les statistiques de Justin.
7 mai 2015
Je n'ai plus de statistiques depuis deux jours, ni "basiques" ni "avancées".
10 mai 2015
Retour des statistiques "basiques". Merci. Manquent encore les statistiques "avancées".
14 mai 2015
Toutes mes statistiques sont de retour depuis hier. Merci.
3 octobre 2015
Depuis hier, les compteurs de mes statistiques avancées sont tous à zéro. Merci de me les rendre.
Levée de l’internement d’office de Me Ripert, avocat historique d’Action directe
AFP
Modifié le 25/05/2016 à 21:22 – Publié le 25/05/2016 à 17:07 | AFP
L’avocat « historique » d’Action Directe, Me Bernard Ripert, interné d’office en psychiatrie lundi, est sorti mercredi soir du centre spécialisé de Bassens (Savoie) après la levée de cette mesure, a-t-on appris auprès de son épouse.
« Je suis allée lui rendre visite et c’est à cette occasion que je l’ai appris », a déclaré à l’AFP Rose-Marie Ripert, qui a pu quitter l’hôpital vers 19H30 avec son mari avant de rejoindre leur domicile proche de Chambéry.
Me Ripert y avait été interpellé lundi matin et placé en garde à vue à Grenoble pour des faits d’ »intimidation envers un magistrat ». Hospitalisé pour un problème d’hypertension durant sa garde à vue, une expertise psychiatrique avait conclu que son état justifiait « une hospitalisation sous contrainte », selon le parquet.
Selon l’avocat qui assistait Me Ripert en garde à vue, Julien Durand, deux avis psychiatriques ont depuis contredit le premier, ce qui a conduit la préfecture de l’Isère à lever la mesure d’internement.
« Le séjour qu’il a fait en HP (ndlr: hôpital psychiatrique) a quand même été éprouvant. Je le trouve fatigué mais il est toujours aussi combatif et déterminé », a ajouté Mme Ripert.
Dans un communiqué, le Conseil national des barreaux (CNB) s’est félicité de l’issue de l’affaire. Le président du CNB, Pascal Eydoux, « demeure vigilant face aux pratiques qui consistent à placer en garde à vue, menotter et interner un avocat pour des faits en relation avec l’exercice de la défense », souligne le communiqué.
La garde à vue et l’internement de Me Ripert avaient précédemment été condamnés par le Syndicat des avocats de France et l’Association des avocats pénalistes. Une centaine d’avocats s’étaient rassemblés lundi soir près du palais de justice de Grenoble en soutien à leur confrère.
Coutumier des coups d’éclat, l’avocat a été condamné à trois reprises à des sanctions disciplinaires. Il avait été suspendu pendant un an en 2013 pour avoir qualifié une avocate de « roquet » et dit d’un président de cour d’assises qu’il avait « triché » et « menti ».
Suspendu provisoirement dans le cadre de nouvelles poursuites disciplinaires, il doit être jugé le 2 juin par la cour d’appel.
BASSENS Me Bernard Ripert est sorti de l’hôpital psychiatrique
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Me Bernard Ripert vient de sortir du Centre hospitalier spécialisé de Bassens (Savoie) où il était interné d’office, vient de confirmer Me Laurent Pascal, un avocat proche de lui. « Il vient de recevoir la notification de l’arrêté du préfet de la Savoie qui ordonne la mainlevée de la mesure d’hospitalisation d’office ». Me Bernard Ripert faisait l’objet d’une mesure d’hospitalisation sous contrainte depuis lundi, après avoir été interpellé chez lui et placé en garde à vue à Grenoble.
« Ils utilisent l’hôpital psychiatrique comme en URSS à l’époque soviétique ! » fulminait Me Bernard Ripert quelques heures auparavant. Joint au téléphone, ce mercredi après-midi, , l’avocat du barreau de Grenoble estimait que son hospitalisation est une manœuvre. « On veut me neutraliser ! » expliquait-il, dans la procédure disciplinaire à laquelle il est actuellement soumis. Présenté comme une personne à l’état mental nécessitant un placement d’urgence en structure psychiatrique, dangereux pour lui et pour les autres, selon le parquet de Grenoble, il affirmait : « Tout le monde est d’accord pour dire que je ne souffre d’aucun trouble : je ne suis soumis à aucun traitement neurologique, psychiatrique ou psychologique pour m’abrutir depuis mon hospitalisation. Les seuls médicaments que je prends sont ceux de mon traitement habituel du diabète ».
Il souhaitait une décision de levée de son internement d’office par le préfet de la Savoie (qui doit statuer dans les 72 heures après la première décision d’hospitalisation sous contrainte) qu’il « espère plus soucieux des droits de l’homme et des libertés individuelles que son collègue de l’Isère ».
Me Bernard Ripert bénéficiait de trois avis médicaux le déclarant sain d’esprit. Sur cette base, le préfet de la Savoie a pu lui donner satisfaction.
Publié le 25/05/2016 à 20:04 |Mis à jour il y a environ 1 heures Vu 5230 fois
On apprend également que l’acte d’intimidation à l’égard d’un magistrat qui lui est actuellement reproché ne consiste qu’en un regard.
La dernière fois que j’ai vu des magistrats, deux d’entre eux ne me quittaient pas des yeux, ils me fixaient d’un air vraiment mauvais… Que suis-je censée en penser ?
Par ailleurs, l’ami de Josette Brenterch Jean-Marc Rouillan, ancien membre d’Action Directe et désormais militant d’un « parti politique », le NPA, qui s’active pour provoquer des guerres civiles et des révolutions sanglantes, avec pour objectif de nous imposer par la force un régime de type soviétique, a sans aucun doute, encore une fois, perdu une bonne occasion de se taire.
Rappelons donc qu’en attendant le Grand Soir de leurs voeux, les militants de ce « parti » tenant de l’organisation criminelle ne se privent pas de multiplier les exactions en vue de faire psychiatriser à la mode soviétique tous leurs opposants ou cibles, notamment des ingénieurs qui les dérangent et qu’autrefois ils assassinaient à l’aide d’armes à feu, au risque de le payer de lourdes peines de réclusion criminelle.
C’est un avocat réputé de Grenoble qui a été interpellé, ce lundi 23 mai au matin, à son domicile, avant d’être conduit à l’Hôtel de Police de Grenoble. La procédure porte sur des menaces et intimidation envers un magistrat.
France 3 Alpes avec AFP
Publié le 23 mai 2016 à 10:51, mis à jour le 25 mai 2016 à 16:55
Le 13 mai dernier, Bernard Ripert aurait menacé un magistrat de la cour d’appel de Grenoble, chargé du dossier de sanction le concernant.
Du coup, l’avocat fait l’objet de poursuites pour « menace ou tout acte d’intimidation commis envers un magistrat (…) en vue d’influencer son comportement dans l’exercice de ses fonctions ». Un délit passible de trois ans de prison et 45.000 euros d’amende.
Mais Me Ripert n’a pas honoré sa convocation à l’Hôtel de Police prévue vendredi dernier. C’est ce qui a conduit l’autorité judiciaire à utiliser la force publique pour le contraindre à se présenter.
Il « a été interpellé comme un terroriste, alors que c’est lui qui est terrorisé », a déclaré son épouse Rose-Marie Ripert. « Ça ne s’est pas bien passé. C’est inquiétant cette façon de procéder. Il a été menotté, a-t-elle complété. Ces méthodes démontrent bien la justesse de son combat ».
Avocat « historique » de l’organisation armée d’extrême gauche « Action Directe », Me Ripert, 65 ans, était déjà suspendu d’exercice après une décision de la même cour d’appel pour des manquements déontologiques. Il n’entendait pas en rester là. Cette première affaire remonte à plusieurs mois, à la suite d’une remarque du parquet général quant au comportement du défenseur. Le Bâtonnier de Grenoble avait saisi le Conseil de l’Ordre d’une requête en suspension provisoire. Finalement, le Conseil a attendu avant de prendre une décision, l’avocat ayant présenté une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) auprès de la Cour de cassation. Ce délai a permis au pénaliste de plaider dans l’affaire de la rixe d’Échirolles.
Le barreau de Grenoble a ensuite fait appel. Et malgré une demande de renvoi, en raison de l’absence pendant deux mois de Me Ripert, il a été suspendu. Une audience sur le fond de cette affaire doit avoir lieu début juin.
Condamné à trois reprises à des sanctions disciplinaires, Me Ripert avait déjà été suspendu pendant un an en 2013 pour avoir qualifié une avocate de « roquet » et dit d’un président de cour d’assises qu’il avait « triché » et « menti ».
C’est après avoir été hospitalisé dans la journée en raison d’une tension élevée qu’un examen psychiatrique a été ordonné.
«Le psychiatre estime que son état justifie une hospitalisation sous contrainte», a déclaré ensuite Jean-Yves Coquillat, procureur de Grenoble, qui a décidé de lever la garde à vue visant l’avocat. Me Ripert doit être transféré en hôpital psychiatrique, où il sera examiné par deux nouveaux médecins.
Poursuivi pour «intimidation envers un magistrat», un délit passible de trois ans de prison et 45.000 euros d’amende, Me Ripert n’avait pas honoré une convocation à l’hôtel de police prévue vendredi. L’autorité judiciaire a donc mandaté la force publique pour l’interpeller à son domicile, en Savoie, lundi matin. Puis l’avocat a été conduit à l’hôtel de police de Grenoble et placé en garde à vue.
Déjà condamné à trois reprises
«Il a été interpellé comme un terroriste alors que c’est lui qui est terrorisé», dénonce Rose-Marie Ripert, l’épouse de cet avocat coutumier des coups d’éclat dans et en dehors des prétoires. «Ça ne s’est pas bien passé. Il a été menotté. Ces méthodes démontrent bien la justesse de son combat», assure-t-elle. «Si la force a dû être employée, c’est parce que Me Ripert ne voulait pas suivre les policiers», justifie le procureur de Grenoble.
Âgé de 65 ans, Bernard Ripert a été suspendu d’exercice pendant quatre mois par la cour d’appel de Grenoble pour «un acte d’intimidation» envers un magistrat de la cour d’appel iséroise qui avait statué sur le dossier de sanction disciplinaire dont il fait l’objet. «Si acte d’intimidation il y a, c’est plutôt de la part de l’institution judiciaire grenobloise», réplique Me Ronald Gallo, qui le défend.
Me Ripert a été relaxé mi-mai par le conseil régional de discipline qui statuait sur des manquements déontologiques présumés. Le procureur général a fait appel de cette décision et la cour d’appel a fixé au 2 juin une audience sur le fond de cette affaire. Condamné à trois reprises à des sanctions disciplinaires, Me Ripert avait déjà été suspendu pendant un an en 2013 pour avoir qualifié une avocate de «roquet» et dit d’un président de cour d’assises qu’il avait «triché» et «menti».
SAVOIE / BASSENS Me Bernard Ripert : « On veut me neutraliser ! »
« Ils utilisent l’hôpital psychiatrique comme en URSS à l’époque soviétique ! » fulmine Me Bernard Ripert. Joint au téléphone, ce mercredi après-midi, au Centre hospitalier spécialisé de Bassens où il est interné d’office, l’avocat du barreau de Grenoble estime que son hospitalisation est une manœuvre. « On veut me neutraliser ! » explique-t-il, dans la procédure disciplinaire à laquelle il est actuellement soumis. Présenté comme une personne à l’état mental nécessitant un placement d’urgence en structure psychiatrique, dangereux pour lui et pour les autres, selon le parquet de Grenoble, il affirme : « Tout le monde est d’accord pour dire que je ne souffre d’aucun trouble : je ne suis soumis à aucun traitement neurologique, psychiatrique ou psychologique pour m’abrutir depuis mon hospitalisation. Les seuls médicaments que je prends sont ceux de mon traitement habituel du diabète ». Il souhaite une décision de levée de son internement d’office par le préfet de la Savoie (qui doit statuer dans les 72 heures après la première décision d’hospitalisation sous contrainte) qu’il « espère plus soucieux des droits de l’homme et des libertés individuelles que son collègue de l’Isère ».
Plus d’informations dans nos éditions du Dauphiné Libéré du jeudi 26 mai
Par Frédéric CHIOLA | Publié le 25/05/2016 à 17:05 Vu 4927 fois
Le syndicat des avocats dénonce les conditions d’internement de Me Ripert
Par AFP , publié le 25/05/2016 à 17:07 , mis à jour à 17:07
Grenoble – Le syndicat des avocats de France (SAF) a condamné mercredi la garde à vue et l’internement en psychiatrie de Bernard Ripert, avocat « historique » d’Action Directe, dénonçant des « conditions qui laissent craindre une instrumentalisation ».
« Le SAF dénonce et condamne le traitement auquel notre confrère Bernard Ripert est soumis par ceux-là mêmes qu’il dérange« , a martelé le syndicat dans un communiqué, pointant « les conditions de plus en plus inacceptables dans lesquelles la défense doit s’exercer » de façon générale.
Exigeant un « traitement impartial des faits reprochés à Me Ripert« , le syndicat réclame « une réforme radicale de la procédure disciplinaire et des conditions dans lesquelles des poursuites peuvent être engagées à l’encontre d’un avocat« .
« Le SAF ne peut accepter qu’un procureur de la République puisse à la fois se comporter en plaignant, en autorité de poursuite et jeter en pâture à la presse l’honneur et la dignité d’un avocat« , a-t-il ajouté.
L’avocat grenoblois Bernard Ripert, 65 ans, a été interné sous contrainte lundi soir en hôpital psychiatrique dans la banlieue de Grenoble après un placement en garde à vue pour « intimidation envers un magistrat« .
Atteint d’hypertension au cours de sa présentation aux policiers, il a été examiné à l’hôpital par un expert psychiatre qui a décidé de son internement.
Mardi, il a été transféré dans un autre établissement, à Bassens (Savoie), qu’il pourrait toutefois quitter très vite après le recours déposé ce mercredi matin par son avocat.
Lundi, le conseil de l’ordre avait adopté une motion déplorant « les moyens judiciaires exceptionnels et disproportionnés mis en oeuvre » dans ce dossier.
Le lendemain, une centaine d’avocats s’étaient rassemblés près du palais de justice de Grenoble en soutien à Bernard Ripert.
Le syndicat des avocats de France (SAF) a condamné mercredi la garde à vue et l’internement en psychiatrie de Bernard Ripert, avocat « historique » d’Action Directe, dénonçant des « conditions qui laissent craindre une instrumentalisation ».
« Le SAF dénonce et condamne le traitement auquel notre confrère Bernard Ripert est soumis par ceux-là mêmes qu’il dérange », a martelé le syndicat dans un communiqué, pointant « les conditions de plus en plus inacceptables dans lesquelles la défense doit s’exercer » de façon générale.
Exigeant un « traitement impartial des faits reprochés à Me Ripert », le syndicat réclame « une réforme radicale de la procédure disciplinaire et des conditions dans lesquelles des poursuites peuvent être engagées à l’encontre d’un avocat ».
« Le SAF ne peut accepter qu’un procureur de la République puisse à la fois se comporter en plaignant, en autorité de poursuite et jeter en pâture à la presse l’honneur et la dignité d’un avocat », a-t-il ajouté.
L’avocat grenoblois Bernard Ripert, 65 ans, a été interné sous contrainte lundi soir en hôpital psychiatrique dans la banlieue de Grenoble après un placement en garde à vue pour « intimidation envers un magistrat ».
Atteint d’hypertension au cours de sa présentation aux policiers, il a été examiné à l’hôpital par un expert psychiatre qui a décidé de son internement.
Mardi, il a été transféré dans un autre établissement, à Bassens (Savoie), qu’il pourrait toutefois quitter très vite après le recours déposé ce mercredi matin par son avocat.
Lundi, le conseil de l’ordre avait adopté une motion déplorant « les moyens judiciaires exceptionnels et disproportionnés mis en œuvre » dans ce dossier.
Le lendemain, une centaine d’avocats s’étaient rassemblés près du palais de justice de Grenoble en soutien à Bernard Ripert.
Le défenseur du groupe terroriste d’extrême gauche a été placé lundi en hôpital psychiatrique sous la contrainte. Ses proches dénoncent la vendetta d’un procureur de Grenoble.
Bernard Ripert, l’avocat historique d’Action directe interné d’office
Stupeur. L’avocat grenoblois Bernard Ripert, 65 ans, connu pour sa verve insolente et son goût pour la provocation, défenseur d’Action directe, de Christophe Khider, des complices de Carlos et d’Antonio Ferrara, s’apprêtait mercredi soir à passer sa troisième nuit en hôpital psychiatrique. Interné sous la contrainte lundi soir au centre hospitalier de Saint-Egrève (Isère), il a été transféré mardi après-midi à l’hôpital psychiatrique de Bassens (Savoie), proche de son domicile, et a entamé une grève de la faim selon son avocat, Ronald Gallo.
Le ténor du barreau grenoblois avait été interpellé lundi à son domicile de Détrier, en Savoie, sur réquisition du procureur de la République de Grenoble. Il ne s’était en effet pas présenté à une convocation à l’hôtel de police dans le cadre d’une procédure pour «menaces ou actes d’intimidation envers un magistrat». L’interpellation a été rude : face à son refus d’obtempérer, les forces de l’ordre ont menotté l’avocat avant de le conduire à l’hôtel de police de Grenoble, où il a été placé en garde à vue. «Une dizaine de policiers ont déboulé à notre domicile de Détrier. Une voiture de police bloquait la rue. C’était impressionnant. Hors de proportion. Ils sont allés dans notre chambre et ils l’ont embarqué menotté dans leur voiture», raconte Rose-Marie, l’épouse de Bernard Ripert.
Dans la journée de lundi, l’état de santé de l’avocat – tension élevée – avait nécessité son hospitalisation au CHU de Grenoble, où il a été examiné par un psychiatre à la demande du procureur de la République. D’après ce dernier, le psychiatre a «estimé que M. Ripert était une personne présentant des troubles mentaux qui nécessitaient son placement sous contrainte en hôpital psychiatrique. Je considère, au vu des éléments du dossier, qu’il représente potentiellement un danger pour lui-même et les autres»,a-t-il déclaré au Dauphiné libéré.
C’est néanmoins le préfet qui peut ordonner, selon la loi, une telle «admission en soins sans consentement», sur avis de l’expert psychiatrique. De fait, la garde à vue de Me Bernard Ripert a été levée lundi soir afin de permettre cette hospitalisation. Ce que dénonce vigoureusement Ronald Gallo. Pour l’avocat, la teneur du bilan psychiatrique invoquée dans l’arrêté préfectoral semble très contestable.
Guerre ouverte. Ripert avait été suspendu quatre mois en février, accusé d’entorses à la déontologie de sa profession. Il aurait notamment eu des propos fleuris à l’encontre de confrères ou d’un directeur de prison. Le conseil régional de discipline l’avait néanmoins relaxé le 9 mai. Mais le parquet avait fait appel, prolongeant ainsi sa suspension.
Dans un contexte de guerre ouverte entre le conseil et quelques magistrats grenoblois, une audience sur le fond a été fixée au 2 juin, avec en ligne de mire la radiation de Me Bernard Ripert.
Les avocats de Grenoble ont très vigoureusement réagi au traitement réservé à leur confrère. Leur conseil de l’ordre a en effet exprimé sa «sidération devant les conditions d’arrestation» de Bernard Ripert, dénoncé «les moyens judiciaires exceptionnels et disproportionnés mis en œuvre» et «une volonté manifeste d’anéantissement personnel et professionnel d’un avocat». Une centaine d’entre eux se sont réunis en robe, mardi à Grenoble, pour exprimer leur soutien et protester contre «un contexte de dégradation massive des relations entre l’institution judiciaire grenobloise et les avocats».
De Me Ripert, sa consœur Marie-Christine Etelin, elle aussi avocate des membres d’Action directe, dit que «ce n’est pas un avocat qui se couche». Mais «un avocat qui s’engueule avec un procureur, c’est classique», souligne-t-elle aussitôt, pour mieux dénoncer le traitement qui lui a été infligé. «Il a assuré la défense d’Action directe en 1987 et 1994, dans les deux procès à Paris devant la cour spéciale. Son internement en psychiatrie est un nouvel épisode du harcèlement contre cet avocat qui a toujours défendu des militants politiques selon leurs convictions. On veut se débarrasser de lui, entre autres pour nous avoir défendus», a réagi de son côté Jean-Marc Rouillan, l’ancien leader d’Action directe.
«Radiation».Que reproche l’institution judiciaire à Me Ripert ? Le 13 mai, au palais de justice de Grenoble, il aurait dévisagé l’un des juges ayant signé sa suspension. C’est ce «regard», perçu comme menaçant, qui a justifié l’ouverture de la procédure pour «intimidation envers un magistrat». Me Gallo s’insurge : son confrère «n’a commis aucun acte d’intimidation, qui doit être constitué par un geste, une parole… Accorder à un regard une valeur d’intimidation, c’est la démonstration d’un délire paranoïaque de l’institution judiciaire !»
Propos similaires de la part de son épouse : «C’est écœurant. Hallucinant. Ce sont des pratiques d’une autre époque. On veut le faire plier. Il est en conflit avec un procureur de Grenoble. Ce dernier a fait de sa radiation une affaire personnelle. Il veut régler cette histoire avant son départ du tribunal en juin.»
Me Ronald Gallo devait déposer mercredi une demande de relaxe au juge des libertés du tribunal de Chambéry. Il se dit déterminé à obtenir gain de cause le plus rapidement possible : «A travers le cas Ripert, c’est un débat plus large et grave qui est posé aujourd’hui. L’institution judiciaire a le pouvoir d’éliminer un avocat, d’éliminer une forme de défense. En défendant Ripert, je me défends, je défends Eric Dupond-Moretti et tous les confrères qui, un jour ou l’autre, sur un dossier, choisissent de manifester leur indignation de manière véhémente.» Mercredi soir, des rassemblements de soutien étaient prévus à Grenoble et à Chambéry.
On ne l’aime pas, il est infecte avec les victimes et tient aussi des propos inadmissibles à l’égard de fonctionnaires de l’ordre judiciaire, même si d’autres qui lui sont reprochés sont peut-être justifiés, ce que l’on ignore – on connaît par exemple bien des magistrats qui effectivement mentent, « trichent », affabulent ou inventent absolument n’importe quoi, ce sont notamment les Dupond et Dupont du Tribunal de Grande Instance de Brest.
Néanmoins, on lui souhaite de sortir de là entier.
Il nous plairait qu’il puisse ensuite conter par le menu sa mésaventure psychiatrique qui pour l’heure n’est pas bien méchante, puisqu’il n’est pas traité mais seulement privé de sa liberté.
Ces avocats qui envoient régulièrement des victimes se faire achever en psychiatrie pourraient enfin commencer à s’intéresser à ce qui s’y passe.
D’un point de vue strictement médical, relevons que l’excès de tension ayant conduit à son hospitalisation est compatible avec un « pétage de plombs », un brusque accès délirant ou un état d’agitation susceptibles de justifier une prise en charge psychiatrique, alors qu’au contraire une tension trop basse écarte l’hypothèse d’un trouble psychiatrique nécessitant une hospitalisation en psychiatrie, laquelle est même formellement contre-indiquée dans ce cas en raison des risques inhérents aux traitements psychiatriques médicamenteux.
Le célèbre avocat grenoblois a été interpellé, ce lundi 23 mai au matin, à son domicile, avant d’être transporté à l’Hôtel de police de Grenoble. La procédure porte sur des menaces et intimidation envers un magistrat.
Par Renaud Gardette
Publié le 23 mai 2016 à 10:51, mis à jour le 25 mai 2016 à 11:28
C’est le dernier rebondissement : le célèbre avocat est en garde-à-vue, depuis ce matin, à Grenoble. La procédure concerne des menaces ou acte d’intimidation envers un magistrat.
Le 13 mai dernier, Bernard Ripert aurait menacé un magistrat de la cour d’appel de Grenoble, chargé du dossier de sanction le concernant. Il est poursuivi dans une affaire d’entrave à l’exercice de la justice, pour « menace ou tout acte d’intimidation commis envers un magistrat (…) en vue d’influencer son comportement dans l’exercice de ses fonctions », un délit passible de trois ans de prison et 45.000 euros d’amende.
Me Ripert n’a pas honoré une convocation à l’hôtel de police prévue initialement ce vendredi, ce qui a conduit l’autorité judiciaire à utiliser la force publique pour le contraindre à se présenter.
Me Ripert « a été interpellé comme un terroriste alors que c’est lui qui est terrorisé », a déclaré à l’AFP son épouse Rose-Marie Ripert. « Ça ne s’est pas bien passé. C’est inquiétant cette façon de procéder. Il a été menotté, a-t-elle complété. Ces méthodes démontrent bien la justesse de son combat ».
Avocat « historique » de l’organisation armée d’extrême gauche « Action Directe », Me Ripert, 65 ans, était déjà suspendu d’exercice après une décision de la même cour d’appel pour des manquements déontologiques. Il n’entendait pas en rester là. Cette première affaire remonte à plusieurs mois, à la suite d’une remarque du parquet général quant au comportement du défenseur. Le Bâtonnier de Grenoble avait saisi le Conseil de l’Ordre d’une requête en suspension provisoire. Finalement, le Conseil a attendu avant de prendre une décision, l’avocat ayant présenté une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) auprès de la Cour de cassation. Ce délai a permis au pénaliste de plaider dans l’affaire de la rixe d’Échirolles.
Le barreau de Grenoble a ensuite fait appel. Et malgré une demande de renvoi, en raison de l’absence pendant deux mois de Me Ripert, il a été suspendu. Une audience sur le fond de cette affaire doit avoir lieu début juin.
Condamné à trois reprises à des sanctions disciplinaires, Me Ripert avait déjà été suspendu pendant un an en 2013 pour avoir qualifié une avocate de « roquet » et dit d’un président de cour d’assises qu’il avait « triché » et « menti ».
Sa garde-à-vue peut durer 24 h, et être renouvellée une fois.
GRENOBLE/SAVOIE L’avocat Bernard Ripert interné en structure psychiatrique
18 h 30 : l’avocat Bernard Ripert vient d’être interné en hôpital psychiatrique, apprend le Dauphiné Libéré de source judiciaire. Selon Jean-Yves Coquillat, procureur de la République de Grenoble, l’expertise psychiatrique pratiquée sur Bernard Ripert à la demande du parquet a « conclu à la nécessité d’une hospitalisation sous contrainte ». « L’expert psychiatre a estimé qu’il s’agissait d’une personne présentant des troubles mentaux nécessitant son hospitalisation sous contrainte en structure psychiatrique », a complété Jean-Yves Coquillat.
17 h 30 : Bernard Ripert se trouve actuellement à l’hôpital Michallon dans le cadre de sa garde à vue, apprend le Dauphiné Libéré de sources concordantes. Selon nos informations, le médecin qui l’a examiné ce matin dans les locaux de l’hôtel de police a estimé que la garde à vue devait être effectuée en milieu hospitalier, Me Ripert souffrant d’une tension élevée. Par ailleurs, on apprend que Bernard Ripert doit faire l’objet d’une expertise psychiatrique, à la demande du parquet.
10 h 21 : l’avocat grenoblois Bernard Ripert a été interpellé ce lundi matin à l’aube à son domicile dans la région de La Rochette (Savoie) et a été placé en garde à vue dans les locaux de l’hôtel de police de Grenoble, apprend le Dauphiné Libéré de sources concordantes.
Selon le parquet de Grenoble, cette interpellation effectuée dans le cadre de la flagrance concerne une procédure ouverte pour des « menaces ou actes d’intimidation commis envers un magistrat en vue d’influencer son comportement dans l’exercice de ses fonctions ».
Selon la même source, Bernard Ripert est suspecté d’avoir, le vendredi 13 mai, adopté « une attitude menaçante » devant un magistrat de la cour d’appel de Grenoble qui avait statué sur un dossier de sanction disciplinaire le concernant. Bien que relaxé par le conseil de discipline, Bernard Ripert fait actuellement l’objet d’une suspension pour « manquements à la déontologie » , le parquet général ayant fait appel de cette relaxe et ayant demandé la prolongation de cette suspension provisoire jusqu’au 30 juin. Une audience sur le fond doit intervenir début juin. Selon nos informations, Bernard Ripert était convoqué vendredi à l’hôtel de police de Grenoble pour être entendu dans le cadre de la procédure ouverte pour « menaces ou actes d’intimidation », mais il ne s’est pas présenté.
Par D.M., B.B. et F.M. | Publié le 23/05/2016 à 18:34
Grenoble: le ténor du barreau Bernard Ripert interné d’office
Il fut l’avocat d’Action directe, ou encore de deux accusés lors du procès des meurtres de Kevin et Sofiane, à Échirolles: placée lundi matin en garde à vue, la figure du barreau a été internée d’office en psychiatrie. Son épouse et son avocat se disent scandalisés.
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Le 23/05/2016 à 18:43
mis à jour à 20:18
L’avocat Bernard Ripert a été interné lundi d’office en psychiatrie, quelques heures après avoir été placé en garde à Grenoble (Isère) dans le cadre d’une procédure ouverte à la suite d’un incident avec un magistrat. «Le psychiatre estime que son état justifie une hospitalisation sous contrainte», a justifié Jean-Yves Coquillat, procureur de Grenoble, qui a décidé de lever la garde à vue.
«Ça dépasse tout ce qu’on peut imaginer», a réagi son épouse Rose-Marie, se disant révoltée: «Ce n’est pas vrai qu’il souffre de troubles psychiatriques. Je suis infirmière et je sais parfaitement qu’il est en bon état mental», a-t-elle ajouté. «C’est horrible, c’est de la folie. C’est insupportable qu’on puisse faire ça à un homme, à un avocat de surcroît», a lancé son conseil Me Ronard Gallo, parlant d’un «avocat qu’ils vont assassiner».
Bernard Ripert doit être transféré en hôpital psychiatrique à Bassens (Savoie), où il sera examiné par deux nouveaux médecins.
«Ça ne s’est pas bien passé»
Cette figure du barreau grenoblois, coutumière des coups d’éclat dans et en dehors des prétoires, avait été interpellée à son domicile près de Chambéry (Savoie), selon nos confrères du Dauphiné libéré. Conduit à l’hôtel de police de Grenoble, il avait été placé en garde à vue dans la matinée.
L’avocat est poursuivi dans une affaire d’entrave à l’exercice de la justice, pour «menace ou tout acte d’intimidation commis envers un magistrat en vue d’influencer son comportement dans l’exercice de ses fonctions», un délit passible de trois ans de prison et 45 000 euros d’amende. Me Ripert n’avait pas honoré une convocation à l’hôtel de police prévue initialement vendredi, ce qui avait conduit l’autorité judiciaire à utiliser la force publique pour le contraindre à se présenter.
Avocat historique d’Action directe ou encore en décembre de deux accusés au procès de la rixe mortelle d’Échirolles (Isère), Me Ripert «a été interpellé comme un terroriste alors que c’est lui qui est terrorisé», a déclaré à l’AFP son épouse Rose-Marie Ripert. «Ça ne s’est pas bien passé. C’est inquiétant cette façon de procéder. Il a été menotté, a-t-elle complété. Ces méthodes démontrent bien la justesse de son combat».
Un avocat sanguin
Âgé de 65 ans, Bernard Ripert avait été suspendu d’exercice, en février, pour quatre mois par la cour d’appel de Grenoble pour des manquements déontologiques.
Bernard Ripert est suspecté d’avoir, le 13 mai, adopté «une attitude menaçante» devant un magistrat de la cour d’appel de Grenoble qui avait statué sur le dossier de sanction disciplinaire dont il fait l’objet. Il avait été relaxé la veille par le conseil de discipline de l’ordre des avocats et la cour d’appel a fixé au 2 juin une nouvelle audience pour décider d’une éventuelle radiation.
Condamné à trois reprises à des sanctions disciplinaires, Me Ripert avait déjà été suspendu pendant un an en 2013 pour avoir qualifié une avocate de «roquet» et dit d’un président de cour d’assises qu’il avait «triché» et «menti».
L’avocat Bernard Ripert interné d’office en psychiatrie à Grenoble
L’avocat historique de l’organisation armée d’extrême gauche Action Directe avait été interpellé ce lundi 23 mai 2016 au matin, à son domicile, pour être placé en garde à vue. La procédure portait sur de nouvelles menaces et intimidations envers un magistrat.
AFP
Publié le 23 mai 2016 à 19:08, mis à jour le 23 mai 2016 à 22:03
« Le psychiatre estime que son état justifie une hospitalisation sous contrainte »
C’est avec ces mots que le procureur de Grenoble, Jean-Yves Coquillat a justifié la levée de la garde à vue. Maitre Ripert devait ainsi être transféré en hôpital psychiatrique pour être examiné par deux nouveaux médecins.
Cette figure du barreau grenoblois, coutumier des coups d’éclat dans et en dehors des prétoires, avait été interpellé à son domicile en Savoie ce matin puis conduit à l’hôtel de police de Grenoble où il avait été placé en garde à vue.
Poursuivi pour « intimidation envers un magistrat », un délit passible de trois ans de prison et 45.000 euros d’amende, Me Ripert n’avait pas honoré une convocation à l’hôtel de police prévue vendredi, ce qui a conduit l’autorité judiciaire à utiliser la force publique pour le contraindre à se présenter.
Il a été traité comme un terroriste
L’avocat historique d’Action directe, Me Ripert « a été interpellé comme un terroriste alors que c’est lui qui est terrorisé », a déclaré son épouse Rose-Marie Ripert. « Ça ne s’est pas bien passé. Il a été menotté. Ces méthodes démontrent bien la justesse de son combat », a-t-elle ajouté.
Le procureur de Grenoble justifie de son côté l’emploie de la force : »Si la force a dû être employée, c’est parce que Me Ripert ne voulait pas suivre les policiers »
L’avocat a été hospitalisé dans la journée en raison d’une tension élevée. C’est à cette occasion qu’un examen psychiatrique a été ordonné.
Âgé de 65 ans, Bernard Ripert a été suspendu d’exercice pendant quatre mois par la cour d’appel de Grenoble pour des manquements déontologiques. Il lui est en outre reproché « un acte d’intimidation » envers un magistrat de la cour d’appel de Grenoble qui avait statué sur le dossier de sanction disciplinaire dont il fait l’objet.
« Aucun acte n’est de nature à constituer un acte d’intimidation. Si acte d’intimidation il y a, c’est plutôt de la part de l’institution judiciaire grenobloise », a estimé Me Ronald Gallo, qui le défend.
Me Ripert a été relaxé mi-mai par le conseil régional de discipline qui statuait sur des manquements déontologiques présumés. Le procureur général a fait appel de cette décision et la cour d’appel a fixé au 2 juin une audience sur le fond de cette affaire.
Condamné à trois reprises à des sanctions disciplinaires, Me Ripert avait déjà été suspendu pendant un an en 2013 pour avoir qualifié une avocate de « roquet » et dit d’un président de cour d’assises qu’il avait « triché » et « menti ».
Bernard Ripert, avocat au barreau de Grenoble, placé en garde à vue, a été interné d’office en psychiatrie, à la suite d’un examen mené à l’hôpital de Bassens, en Savoie.
L’avocat Bernard Ripert a été placé en garde à vue lundi matin à Grenoble dans le cadre d’une procédure ouverte à la suite d’un incident survenu avec un magistrat. Cette figure du barreau grenoblois, coutumier des coups d’éclat dans et en dehors des prétoires, a été interpellé à son domicile en Savoie puis conduit à l’hôtel de police de Grenoble où il a été placé en garde à vue, a indiqué le parquet.
Poursuivi pour « intimidation envers un magistrat », un délit passible de trois ans de prison et 45.000 euros d’amende, Bernard Ripert n’a pas honoré une convocation à l’hôtel de police prévue vendredi, ce qui a conduit l’autorité judiciaire à utiliser la force publique pour le contraindre à se présenter.
« Mon mari a été interpellé de manière violente. Il ne représentait pas de danger. J’avais l’impression que ce genre d’interpellation était réservé aux djihadistes. » – Rose-Marie Ripert, épouse de Bernard Ripert
Avocat historique d’Action directe, Bernard Ripert « a été interpellé comme un terroriste alors que c’est lui qui est terrorisé » confie son épouse Rose-Marie Ripert. « Ça ne s’est pas bien passé. Il a été menotté. Ces méthodes démontrent bien la justesse de son combat« , a-t-elle ajouté. »Si la force a dû être employée, c’est parce que Bernard Ripert ne voulait pas suivre les policiers« , a indiqué le procureur de Grenoble, Jean-Yves Coquillat.
Hospitalisé et placé en hôpital psychiatrique d’office
L’avocat a été hospitalisé dans la journée en raison d’une tension élevée, a-t-on appris de sources concordantes. Une expertise psychiatrique a été menée durant sa garde à vue et le médecin a estimé que son état justifiait « une hospitalisation sous contrainte« , selon le parquet. Bernard Ripert a été envoyé à l’hôpital psychiatrique de Saint-Egrève (Isère), avant qu’un transfert à Bassens (Savoie) soit envisagé.
Âgé de 65 ans, Bernard Ripert a été suspendu d’exercice pendant quatre mois par la cour d’appel de Grenoble pour des manquements déontologiques. Il lui est reproché « un acte d’intimidation » envers un magistrat de la cour d’appel de Grenoble qui avait statué sur le dossier de sanction disciplinaire dont il fait l’objet.
« Bernard Ripert a l’habitude des métaphores excessives. Mais là, on est où ? En Union soviétique ? À Cuba ? Ce que l’on est en train de faire, à un homme avant de parler d’un avocat, c’est une forme d’assassinat ! – Ronald Gallo, avocat de Bernard Ripert
« Aucun acte n’est de nature à constituer un acte d’intimidation. Si acte d’intimidation il y a, c’est plutôt de la part de l’institution judiciaire grenobloise« , a estimé Ronald Gallo, qui le défend. « Certaines personnes mal intentionnées disent que Bernard Ripert est malade et s’emparent de cette rumeur dans le but de lui faire ce qu’on est entrain de lui faire. » L’épouse de Bernard Ripert se dit « impuissante, révoltée et anéantie aussi » : « Mon époux est saint d’esprit ! »
Bernard Ripert a été relaxé mi-mai par le conseil régional de discipline qui statuait sur des manquements déontologiques présumés. Le procureur général a fait appel de cette décision et la cour d’appel a fixé au 2 juin une audience sur le fond de cette affaire. Condamné à trois reprises à des sanctions disciplinaires, Bernard Ripert avait déjà été suspendu pendant un an en 2013 pour avoir qualifié une avocate de « roquet » et dit d’un président de cour d’assises qu’il avait « triché » et « menti« .
Une centaine d’avocats s’est rassemblée mardi midi à Grenoble pour protester contre les conditions d’interpellation de Bernard Ripert, l’un de leurs collègues, interné d’office en psychiatrie lundi soir.
« Les conditions dans lesquelles l’interpellation a eu lieu indignent l’ensemble de notre barreau« , a lancé au cours du rassemblement Me Wilfried Samba-Sambeligue, bâtonnier du barreau de Grenoble.
Bernard Ripert a été envoyé à l’hôpital psychiatrique de Saint-Egrève (Isère), avant un probable transfert à Bassens (Savoie). Avocat « historique » de l’organisation armée d’extrême gauche Action Directe (AD), Bernard Ripert a été interpellé lundi matin à son domicile et placé en garde à vue, pour des faits d’ »intimidation envers un magistrat ». Une expertise psychiatrique a été menée durant sa garde à vue et le médecin a estimé que son état justifiait « une hospitalisation sous contrainte », selon le parquet.
« Toucher à Bernard Ripert c’est toucher à l’histoire de notre barreau » – Patrick Martin, avocat à Grenoble
Les avocats ont crié « Libérez Ripert ! » devant le palais de justice de Grenoble. « Toucher à Bernard Ripert c’est toucher à l’histoire de notre barreau, c’est de l’élimination physique. J’ai peur pour la santé (de mon confrère, ndlr) » estime Patrick Martin, avocat à Grenoble.
ECOUTER | Maitre Patrick Martin, au micro de Véronique Pueyo
« Nous sommes sidérés, choqués, par les conditions dans lesquelles l’interpellation a eu lieu. (…) Bernard Ripert est un avocat et un auxiliaire de justice, cela pose problème à la profession indépendamment des questions de fond de ce qu’on peut lui reprocher« estime Wifried Samba-Sambeligue, interrogé par France Bleu.
ECOUTER | Maitre Wilfried Samba-Sambeligue, au micro de Véronique Pueyo
« La forme nous préoccupe au delà du fond. Un certain nombre de confrères sont réunis, qui sont de sensibilité différente et qui n’ont peut-être pas toujours soutenu Maître Ripert lors d’autres poursuites disciplinaires. Mais là il y a une atteinte à la fonction d’avocat. La façon de procéder, la garde à vue, une expertise psychiatrique et cette décision qui nous surprend tous » souligne Julien Durand, l’un de ses confrères qui l’a assisté pendant sa garde à vue.
ECOUTER | Maitre Julien Durand, au micro de Véronique Pueyo
Lundi, « rien ne laissait présager un internement« , selon Julien Durand. « Quand on commence à interner les avocats qui dérangent, ça pose question sur le système judiciaire« , a-t-il ajouté au micro de France Bleu Isère.
Le bâtonnier a appelé à « être extrêmement prudent » car « il y a des éléments que nous n’avons pas« . Quant au conseil de l’ordre, il se dit particulièrement vigilant sur la suite des événements car cette mesure « nuit à l’image d’un confrère« .
Un avocat connu pour ses coups d’éclat
Coutumier des coups d’éclat, Bernard Ripert a déjà été condamné à trois reprises à des sanctions disciplinaires. Il avait été suspendu pendant un an en 2013 pour avoir qualifié une avocate de « roquet » et dit d’un président de cour d’assises qu’il avait « triché » et « menti ».
Il fait actuellement l’objet d’une suspension provisoire dans le cadre de poursuites disciplinaires. Le procureur général et le bâtonnier ont fait appel de sa relaxe par le conseil régional de discipline dans cette affaire. La cour d’appel a fixé au 2 juin une audience sur le fond.
GRENOBLE L’hospitalisation de Bernard Ripert validée par un second psychiatre
18 h 15 : Une seconde expertise psychiatrique a été pratiquée aujourd’hui sur Bernard Ripert, qui a confirmé son hospitalisation sous contrainte, apprend-on de source fiable.
17 h 30 : le procureur de la République de Grenoble, Jean-Yves Coquillat, revenant sur le déroulement de la journée de lundi, a indiqué que « la décision d’hospitaliser Me Ripert sous contrainte est une décision administrative et non judiciaire » (c’est-à-dire prise par la préfecture). « Il ne s’agit pas d’une procédure unique réservée à Me Ripert (…) Il ressort des éléments du dossier qu’il peut potentiellement être dangereux pour lui-même ou pour autrui et qu’un psychiatre a estimé que son état justifiait son hospitalisation. Un avocat n’est ni au-dessus des maladies ni au-dessus des lois », a également affirmé le procureur Coquillat. Toutes nos informations sur cette affaire dans les éditions iséroises du Dauphiné Libéré du mercredi 25 mai.
12 h 30 : à l’initiative du conseil de l’ordre des avocats de Grenoble, plus d’une centaine d’avocats sont réunis devant la maison de l’avocat à Grenoble, ce mardi à midi après le placement en garde à vue et l’internement de Me Ripert, lundi. Le bâtonnier Samba-Sambeligue a pris la parole : « Nous resterons vigilants sur ce dossier. Quoi que l’on pense de Bernard Ripert, il reste un avocat et un auxiliaire de justice », a-t-il déclaré avant de lire la motion prise lundi soir par le conseil de l’ordre. Cette motion déplore notamment « les moyens judiciaires exceptionnels et disproportionnés mis en œuvre avec célérité dans une volonté manifeste d’anéantissement personnel et professionnel d’un avocat, constate que cet événement s’inscrit dans un contexte de dégradation massive des relations entre l’institution judiciaire grenobloise et les avocats et appelle de ses vœux la mise en place d’une commission interprofessionnelle nécessaire au rétablissement d’un dialogue ».
Toutes nos informations sur cette affaire dans les éditions iséroises du Dauphiné Libéré du mercredi 25 mai.
La défense de Me Bernard Ripert, interné en psychiatrie, se prépare
De nombreux avocats sont venus soutenir leur collègue, Me Ripert, après sa garde-à-vue et son internement d’office en psychiatrie. Sa défense s’organise.
Par Renaud Gardette
Publié le 24 mai 2016 à 16:57, mis à jour le 24 mai 2016 à 19:55
Quelque 120 avocats se sont rassemblés ce mardi 24 mai à Grenoble pour protester contre les conditions d’interpellation de Me Bernard Ripert, interné d’office en psychiatrie lundi soir.
Un deuxième expert psychiatrique a confirmé l’hospitalisation d’office de l’avocat.
« Les conditions dans lesquelles l’interpellation a eu lieu indignent l’ensemble de notre barreau », a lancé au cours du rassemblement Me Wilfried Samba-Sambeligue, bâtonnier du barreau de Grenoble, qui compte 560 avocats. Avocat « historique » de l’organisation armée d’extrême gauche Action Directe (AD), Bernard Ripert a été interpellé lundi matin à son domicile et placé en garde à vue, pour des faits d’ »intimidation envers un magistrat ». Une expertise psychiatrique a été menée durant sa garde à vue et le médecin a estimé que son état justifiait « une hospitalisation sous contrainte », selon le parquet.
Me Ripert a été envoyé à l’hôpital psychiatrique de Saint-Egrève (Isère), avant un transfert à Bassens (Savoie), qui devrait avoir lieu en fin de journée, ce mardi 24 mai, selon nos informations.
« Le conseil de l’ordre a décidé d’être particulièrement vigilant sur la suite des événements car la mesure (d’internement) nuit à l’image de notre confrère », a ajouté Me Samba-Sambeligue. Alors que quelques avocats criaient « libérez Ripert! », le bâtonnier a appelé à « être extrêmement prudent » car « il y a des éléments que nous n’avons pas ».
Coutumier des coups d’éclat, Me Ripert a déjà été condamné à trois reprises à des sanctions disciplinaires. Il avait été suspendu pendant un an en 2013 pour avoir qualifié une avocate de « roquet » et dit d’un président de cour d’assises qu’il avait « triché » et « menti ». Il fait actuellement l’objet d’une suspension provisoire dans le cadre de poursuites disciplinaires. Le procureur général et le bâtonnier ont fait appel de sa relaxe par le conseil régional de discipline dans cette affaire. La cour d’appel a fixé au 2 juin une audience sur le fond.
Ecoutez l’interview de Me Julien Durand, avocat de Grenoble qui l’a assisté pendant sa garde à vue, au micro de Jean-Claude Surex et Dominique Bourget :
L’interview de Me Julien Durand
De son côté, la femme de l’avocat, Marie-Rose Ripert, s’est rendu au centre de psychiatrie de Bassens pour savoir ce qu’il va se passer pour son mari. Elle s’est confiée à notre équipe : elle se dit très inquiète pour lui et pour sa santé, après l’avoir eu au téléphone.
Le reportage de Nathalie Rapuc, Dominique Bourget, Jean-Pierre Rivet et François Hubaud :
Me Ripert interné en psychiatrie
Avec : Rose-Marie Ripert; Me Julien Durand, avocat au barreau de Grenoble.
BASSENS L’avocat Bernard Ripert toujours hospitalisé en psychiatrie
Me Bernard Ripert, l’avocat du barreau de Grenoble, qui a été interné d’office, c’est-à-dire d’autorité, lundi soir, à l’issue d’une garde à vue est toujours hospitalisé au centre hospitalier spécialisé de Bassens, en Savoie, son département de résidence. C’est ce que confirment des proches qui ont pu lui rendre visite. Il n’a été soumis à aucun traitement médicamenteux neurologique. Son seul traitement est celui qu’il prend habituellement pour son diabète. Sa situation doit être maintenant réexaminée par le préfet de la Savoie dans le délai légal de 72 heures après la première hospitalisation d’office. Il lèvera la mesure ou la confirmera. Dans ce dernier cas, Me Ripert peut faire un recours, judiciaire, devant le juge des libertés et de la détention du tribunal dont dépend le lieu d’hospitalisation, c’est-à-dire le tribunal de grande instance de Chambéry.
Le syndicat des avocats de France (SAF) dénonce la garde à vue, l’hospitalisation d’office et la suspension provisoire dont fait l’objet l’avocat grenoblois Bernard Ripert, avocat historique d’Action directe.
Au-delà de la personne de Bernard Ripert auquel il apporte tout son « soutien », le syndicat dit vouloir dénoncer « les conditions de plus en plus inacceptables dans lesquelles la défense doit s’exercer » et estime « inacceptable » qu’un procureur de la République puisse à la fois se comporter en plaignant, en autorité de poursuite et jeter en pâture à la presse l’honneur et la dignité d’un avocat.
Pour le SAF, c’est en violation « des principes les plus élémentaires d’impartialité élevés au rang de principe général » que les avocats se retrouvent poursuivis et jugés « par ceux-là mêmes qui se posent en victime d’une défense libre et offensive » et il appelle de ses vœux « une réforme radicale de la procédure disciplinaire et des conditions dans lesquelles des poursuites peuvent être engagées à l’encontre d’un avocat » car il y aurait une « intensification récente des poursuites engagées contre les avocats » alors que sans le concours d’un avocat libre et indépendant, les décisions de justice, explique-t-il, n’ont aucune autorité et ne sont guère respectables.
Ces procédures démontreraient la défiance croissante de l’institution judiciaire à l’égard des avocats, selon le syndicat qui considère qu’elles sont encouragées par des législations d’exception qui marginalisent la défense et par des législations de contournement du débat judiciaire.
Les avocats n’ont pas vocation à faire de la figuration ou à assurer simplement une présence pour le confort du juge, s’insurge le SAF qui « exige » que les poursuites disciplinaires en cause d’appel relèvent de la compétence d’une juridiction impartiale composée de magistrats et d’avocats et hors le ressort de la cour d’appel où exerce l’avocat poursuivi et hors le ressort de la juridiction concernée par la faute disciplinaire reprochée.
L’ancien patron de l’Office central pour la répression du trafic illicite de stupéfiants (Ocrtis), François Thierry, aurait couvert l’importation de dizaines de tonnes de cannabis en France d’après le journal « Libération ». Parmi les informateurs du commissaire figure notamment l’un des plus gros trafiquants de drogue européen.
Retour en cinq points sur une carrière de flic modèle entachée par de lourds soupçons.
1 Un grand flic
L’ex-numéro 1 des stups, 48 ans, est sorti de l’école de police en 1994. François Thierry fait d’abord carrière à Nantes où il perfectionne son analyse des enquêtes criminelles. Il est ensuite muté à Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe, où il plonge dans l’univers des stupéfiants, traquant les navires transportant de la coke en provenance d’Amérique du Sud. C’est là qu’il commence à se faire un nom dans le milieu et à recruter ses premiers informateurs.
Le policier se voit ensuite confier les rênes du Service interministériel d’assistance technique (Siat), chargé des écoutes sensibles et des agents infiltrés. Il est propulsé à la tête de l’Office central pour la répression du trafic illicite de stupéfiants (Octris) en 2010.
Le témoignage publié lundi 23 mai par « Libération » accuse l’ex-patron de l’Octris d’avoir facilité l’importation de dizaines de tonnes de cannabis en France. Ces révélations font suite au témoignage de Stéphane V., qui se présente comme un ancien « infiltré » ayant effectué plusieurs « missions pour l’Etat » sous les ordres de François Thierry.
L’indic explique qu’il avait été missionné pour surveiller une villa dans le Sud de l’Espagne, à Estepona, pour le compte de François Thierry. Pendant 20 jours, il a fait le guet pour couvrir les aller et venues de cinq policiers déchargeant des sacs de cannabis sur la plage. Apportée à bord de Zodiac, la marchandise provenait d’Afrique du Nord. Pas moins de 19 tonnes de drogue auraient transité par ce canal.
3 Proche de ses indics
Le patron de l’Octris traite directement avec ses informateurs, contrairement aux méthodes qui prévalent depuis la promulgation de la loi Perben II en 2004, qui réclame un fichage systématique des indics et un contrôle très poussé par la hiérarchie de la gestion de ces « tontons ».
Or, le commissaire Thierry couvre l’un des plus gros trafiquants d’Europe : Sofiane Hambli. Il lui permet d’importer chaque mois plusieurs tonnes de cannabis « en livraison surveillée », lui garantissant un degré d’impunité rarissime. En 2011, le tribunal correctionnel de Mulhouse condamne le prévenu de 35 ans à treize ans de prison et deux millions d’euros d’amende pour complicité de trafic de stupéfiants en récidive légale.
Chose surprenante : Sofiane Hambli est défendu en 2011 par la compagne de François Thierry, Anne-Claire Viethel. L’avocate qualifie la peine de « sévère » et réussit à faire sortir son client de prison au bout de trois ans. Certains s’étonnent alors de cette remise de peine et se demandent qui s’est acquitté de l’amende.
4 En concurrence
Censés travailler de concert pour lutter contre le trafic de drogue, les services de douanes et de la police judiciaire se mettent parfois des bâtons dans les roues. François Thierry en a fait les frais. En octobre 2015, la Direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières (Dnred), rattachée au ministère des Finances, procède à une saisie record de cannabis : 7 tonnes. Le coup de filet a été porté dans le XVIe arrondissement, près du boulevard Exelmans.
Le coordinateur de ce trafic n’est autre que Sofiane Hambli, qui travaille pour le compte de l’Octris. La police judiciaire considère alors l’intervention des douanes comme un coup bas qui perturbe le bon déroulement de son enquête. Après quatre mois de cavale, Sofiane Hambli a été interpellé en Belgique le 22 février dernier. Les enquêteurs souhaitent l’interroger sur la nature de sa relation avec François Thierry.
5 Spécialiste médiatique
Le chef de l’Octris se glorifiait régulièrement de ses belles prises en se prenant en photo devant la marchandise saisie aux côtés des ministres de l’Intérieur successifs : Claude Guéant, Manuel Valls, puis Bernard Cazeneuve. Il apparaît alors à la pointe de la lutte contre le trafic de drogue.
La presse fait régulièrement appel à celui que l’on surnomme le « roi de la brigade des stups » pour s’exprimer sur des sujets d’actualité ayant trait aux stupéfiants : le retour de l’héroïne en France dans les colonnes du « Parisien » ou l’essor de la culture de cannabis en intérieur dans les pages du « Figaro ». Très au fait de ses dossiers, il connaît le nombre de consommateurs de telle ou telle substance illicite, le nombre et la nature des saisies de marchandise dans les moindres détails.
Sofiane Hambli, né en juin 1975 à Mulhouse1, est l’un des plus grands trafiquants français de haschisch du XXIe siècle. Considéré comme l’un des barons du trafic international de canabis marocain en provenance du Rif vers l’Europe, il est arrêté, emprisonné, jugé puis condamné pour trafic de stupéfiants à plusieurs reprises en Espagne et en France. En cavale pendant plusieurs années, il aurait aussi travaillé comme indicateur pour le policier François Thierry, chef de l’Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (Ocrtis)2.
Biographie
50 grammes de haschisch marocain (revendu environ 200 euros)
Législation du cannabis en Europe (en 2012)
Consommation du cannabis en Europe (en 2008)
En juin 1997, alors âgé de 22 ans, Sofiane Hambli est l’un des principaux revendeurs d’un réseau fournissant en haschisch marocain la région alsacienne, il échappe aux gendarmes lors de l’opération « Paco68″ et se réfugie en Espagne. Il s’installe alors dans la ville andalouse de Marbella, circule en voitures de luxe et investit dans l’immobilier3.
En juillet 1999, il est jugé et condamné à 8 ans de prison pour trafic de hachisch4.
En 2002, il est arrêté en Espagne sur la Costa del sol5, puis extradé en France en février3.
En février 2002, sa peine est ramené à cinq ans de prison6. Durant son incarcération, il organise un important trafic de stupéfiant avec la complicité de sa famille et de son avocat. En octobre 2002 il est à nouveau mis en examen pour trafic de haschisch depuis sa cellule du centre de détention de Saint-Mihiel (Meuse)3.
En août 2003, il s’évade de prison lors de son transfert de la prison de Metz-Queuleu et l’Hôpital Bon-Secours de Metz. Après avoir subi une radiographie du poignet, Sofiane s’échappe à moto avec un complice armé d’un pistolet factice en braquant trois surveillants pénitentiaires7.
En juin 2004, les policiers espagnols arrêtent Sofiane Hambli alors qu’il quittait un concessionnaire automobile à San Pedro de Alcántara. Mais il s’échappe après une fusillade au cours de laquelle plusieurs agents ont été blessés5.
En 2006, il est condamné pour s’être évadé de la prison de Metz.
En février 2007, Hambli est remis en liberté, après qu’il ait fini de purger à la prison de fleury-mérogis une peine de cinq ans de prison pour trafic de stupéfiants8. Il s’enfuit alors en Espagne. En mars 2007, il est condamné à 18 ans de prison6. Son frère est également condamné, sa mère, ses sœurs et des membres de sa famille ont pour leur part été reconnus coupables de « défaut de justification de ressources »9.
En janvier 2011, Sofiane Hambli est extradé d’Espagne en France en application d’un mandat d’arrêt européen7.
En mars 2011, il est condamné à trois ans de prison en Espagne, pour son implication dans l’affaire de la « Baleine blanche »6.
En avril 2011, Hambli est condamné à treize ans de prison par le tribunal correctionnel de Mulhouse. Son avocate, Anne-Claire Viethel, par ailleurs compagne du chef de l’OCRTIS François Thierry, qualifie la peine de « sévère » et annonce son intention de faire appel12. En juin 2011, sa demande de remise en liberté est rejetée par la cour d’appel de Colmar13.
Sofiane Hambli est incarcéré de 2011 à 2014 au centre pénitentiaire de Nancy-Maxéville, puis il bénéficie dès fin 2014 d’un placement dans un centre de semi-liberté de la région parisienne14.
Entre mars et avril 2012, François Thierry charge Stéphane V. de garder une villa à Estepona en Espagne, où pendant 20 jours, cinq policiers français déchargent 19 tonnes de cannabis en provenance du Maroc via des bateaux pneumatiques. La drogue serait remontée vers la France par go fast pour le compte de Sofiane Hambli, dont une partie des voitures auraient été interceptées par la douane15.
A la mi-mai 2014, un autre baron mulhousien du trafic de haschisch, Djamel Talhi, a été rattrapé par la police à Londres après plusieurs années de cavale16.
En 2015, Sofiane Hambli est remis en liberté par la juge d’application des peines de Nancy après avoir purgé cinq ans de peine et réglé une amende douanière de 2 millions d’euros, car – grâce au travail de son avocate – il bénéficie d’une remise de peine exceptionnelle suivie d’une libération conditionnelle. Il habite boulevard Exelmans dans un appartement-terrasse de 300 m2 avec piscine intérieure17.
Le 17 octobre 2015, plus de sept tonnes de cannabis ont été saisies au niveau du boulevard Exelmans, dissimulé dans trois camionnettes garées dans la rue depuis quelques temps18.
Le 22 février 2016, Sofiane Hambli est interpellé à Gand par la police fédérale belge, alors qu’il revenait de l’aéroport de Bruxelles, sur la base d’un mandat d’arrêt européen émis par un juge d’instruction parisien19. Il est d’abord écroué à la prison de Leuze, puis à Bruges. Le 5 avril, il est transféré en hélicoptère vers la France par les hommes armés du Groupe d’intervention de la Gendarmerie nationale (GIGN)20..