Le 2 octobre 2010, NEMROD34 me dénonce au procureur de Brest

 

fichier pdf dénonciation 2 octobre 2010

 

Encore un échappé de l’asile…

De Béziers, celui-là.

Il m’avait communiqué cette lettre du 2 octobre 2010 au procureur de la République de Brest le 3 janvier 2011 dans un commentaire sur mon ancien blog « Un petit coucou » chez OverBlog, celui-ci :

 

Commentaire sur Le penseur libre, une espèce à protéger

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Laissé par : NEMROD34 le03/01/2011 à 09h55

  • lisible par les millions d’internautesLisible ça veut dire peu être lu, c’est potentiél…Tiens voilà celle du procurreur de brest:http://www.sendspace.com/file/XXXXXX

 

 

Etant donné qu’il était destiné à être publié, il ne pourra se plaindre que la publication de ce jour puisse porter atteinte à l’intimité de sa vie privée.

Cliquer sur l’image ci-dessous pour l’agrandir et lire la première page de sa dénonciation du 2 octobre 2010 :

 

dénonciation1 bis

 

Entre autres choses, il avait écrit au procureur de la République de Brest :

« Je suis accusé sur ce blog de… d’avoir attaché, battu et séquestré ton ex-femme. »

« Mon logo commercial a été utilisé pour dénigrer ton entreprise. »

 

Il me dénonçait aussi pour avoir publiquement évoqué des affaires criminelles déjà hyper médiatisées, comme les massacres de l’Ordre du Temple Solaire :

« On y trouve même des liens avec la secte l’Ordre du Temple Solaire et des participations aux massacres. »

« Des Brestois auraient à voir avec les massacres de la secte Ordre du Temple Solaire »

 

Ce que j’en invente, des choses, tout de même…

 

http://www.liberation.fr/france-archive/1995/05/09/vent-d-ouest-sur-le-temple-solaire-jouret-le-gourou-de-la-secte-avait-monte-un-important-reseau-en-b_133896

Vent d’ouest sur le Temple solaire . Jouret, le gourou de la secte, avait monté un important réseau en Bretagne.

 

Par Guy BENHAMOU — 9 mai 1995 à 05:12
  • Vent d’ouest sur le Temple solaire . Jouret, le gourou de la secte, avait monté un important réseau en Bretagne.

Vent d’ouest sur le Temple solaire

Jouret, le gourou de la secte, avait monté un important réseau en Bretagne.

Lorient, envoyé spécial Les templiers bretons se font discrets. Depuis la fin tragique de cinquante-trois membres de l’ordre du temple solaire (OTS), au Canada et en Suisse, début octobre 1994, la commanderie de Bretagne a préféré se fondre dans la nature. Et la cinquantaine de ses ex-adeptes ne tient guère à se rappeler au bon souvenir de l’ordre.

La Bretagne semble avoir été une terre d’élection pour Luc Jouret, médecin homéopathe et gourou de l’ordre, dont le cadavre avait été retrouvé en Suisse. Dès le début des années 80, il ratisse la région, multiplie les conférences publiques sur l’homéopathie, la santé, la vie naturelle. «Il disait que chez nous, le sol était sain car il n’était pas gorgé du sang des guerres comme dans l’Est de la France», affirme Françoise, l’une des anciennes responsables de la grande commanderie de l’Ouest, tombée sous le charme de ce beau brun d’une trentaine d’années. «C’était un homme très gentil, très sympathique. Je connaissais bien sa femme, une fille charmante et très jolie, et ses deux enfants, Céline et Vincent que je promenais souvent.» Aujourd’hui, Françoise admet difficilement la mort du gourou, malgré les affirmations de la police helvétique. Les enquêteurs assurent avoir identifié les corps de tous les responsables de l’ordre parmi les victimes suisses. Dont ceux du gourou Jouret et du «parrain», Jo di Mambro.

Une grande maison au bord de l’eau. Le militantisme breton de Jouret porte rapidement ses fruits. Au fur et à mesure des adhésions, il structure l’organisation régionale, dont il confie la responsabilité à Georges L., nommé «bailli». Cet ancien spécialiste des explosifs à l’arsenal de Brest vit alors à Plougastel. «Il avait une grande maison au bord de l’eau, avec un lieu de culte secret, se souvient Françoise. Quand Jouret venait, c’était en général chez lui qu’il descendait.» L’homme a, depuis, quitté la région, et minimise son rôle dans l’organisation. Comme Jean-Pierre L., qui ne veut plus en entendre parler. Paisible retraité, il vit aujourd’hui dans un village du Vaucluse qui regroupe beaucoup d’anciens de l’OTS. «Sur le papier, j’étais commandeur, mais c’était un titre de cinéma. En fait, j’étais un petit responsable local pour Lorient, rien de plus.» Pourtant, sa villa de Lorient aurait accueilli à plusieurs reprises des cérémonies, selon Françoise. «Quand Luc Jouret venait chez L., on aménageait une salle provisoire, avec des toiles et des objets de culte, mais c’était moins bien qu’à Brest.» La hiérarchie bretonne comptait également un «instructeur hospitalier», Patrick L., ex-pâtissier chocolatier de renom, qui a donné tellement d’argent à l’ordre qu’il a fait faillite, une «trésorière», Jacqueline M., bijoutière à Brest, un «portier» et une «secrétaire». Les adeptes devaient se réunir une fois par mois, en général lors de la pleine lune. «Luc nous avait dit que l’apocalypse arriverait un soir de lune», rappelle Françoise, qui tiendra, pendant les cinq années qu’elle passera à l’ordre, de scrupuleux carnets de comptes rendus des réunions, séminaires et assemblées. C’est ainsi que l’on retrouve, sous son écriture appliquée, des citations de Jouret prises sous la dictée. «Entre un SS qui gaze 100.000 personnes et une petite famille bourgeoise, c’est la deuxième qui est condamnable»; «les martyrs ont toujours été martyrisés à la fin de leur cycle. C’est pour sauver l’humanité. Car à la fin de leur cycle, ils brûlaient pour les autres»; ou encore: «Le lait en poudre c’est la mort de la conscience de l’enfant.»

Les disciples bretons se réunissent parfois dans des lieux insolites, ancienne abbaye ou château en ruines, pour des rituels menés à la lumière des chandeliers. «Quand on arrivait chez le bailli, on se déshabillait. Il fallait revêtir la talare, la robe de cérémonie, mettre des chaussons blancs et porter une croix métallique autour du cou. Le tout, acheté en Suisse auprès de l’ordre.» Car évidemment, il faut payer. A chacune des réunions mensuelles, les adeptes doivent verser leur cotisation. «On donnait beaucoup d’argent, estime Françoise. Luc disait toujours, si vous ne pouvez pas donner, c’est que vous n’êtes pas en ordre.»

En échange, les adeptes reçoivent chaque mois le plagium, une brochure contenant les enseignements religieux. «Il fallait l’apprendre et vivre en fonction de ça. Moi, je suis devenue végétarienne.» Mais payer ne suffit pas pour remplir les caisses. Les adeptes doivent aussi vendre les produits de l’ordre, cassettes, livres et brochures.

Un couple briochin s’endette. Jouret exige des adeptes une obéissance à toute épreuve. Le séjour dans la ferme que l’ordre possède au Canada est obligatoire. Un couple de Saint-Brieuc s’est endetté pour se payer le voyage. «C’était une immense propriété. Jouret nous faisait rester debout pendant trois heures, faire de la gym tous les jours, pieds nus et en slip, dans la neige, nous lever à l’aube, prendre des douches froides.» Sans oublier, partout et toujours, trois fois par jour ­à 7 h, 12 h et 19 h ­, la pensée pour les «frères et soeurs du monde entier. On appelait cela faire l’unité». C’est au Canada que les adeptes bretons croiseront Jo di Mambro, le «cerveau» de l’ordre, d’après les enquêteurs suisses. Le septuagénaire leur donnera sa «bénédiction» au cours d’une messe à la mode templière. Jouret se mêle des aspects les plus intimes de la vie de ses fidèles. «Il nous parlait souvent de couple cosmique, se souvient Françoise, il disait qu’il ne fallait pas hésiter à changer de partenaire si l’on trouvait celui qui nous convenait.» Patrick, l’instructeur de la commanderie bretonne, suivra la directive au pied de la lettre. Il rompera avec sa femme Marylène pour s’apparier avec une fidèle. «Mais attention, Luc n’a jamais obligé personne à le faire.» Françoise avoue avoir été surprise en découvrant que le gourou s’appliquait ce principe. «La dernière fois que je l’ai vu, il était avec une fille de l’ordre. Je me suis dit, mince, il trompe sa femme. J’ai été déçue.» Nul depuis ne sait ce qu’est devenue l’épouse légitime de Jouret.

Il faut aller en Suisse. Autre exigeance du maître, le détour par Salvan, en Suisse. Françoise y est allée, comme les autres, un soir. «On nous prévenait à la dernière minute. Luc voulait que l’on se tienne toujours prêts à aller là où il nous dirait. Un soir, on est allés chez le bailli de Bordeaux, où il y avait un lieu de culte aménagé dans une ancienne grange, pour assister à un baptême.» Françoise en garde encore le souvenir vibrant. La petite, immergée nue dans un bassin, le père la levant au-dessus de sa tête, et disant: «Si tu la veux, père, je te la donne.» Il y aura d’autres visites, pour d’autres cérémonies rituelles. Certaines ont un but très précis, comme celle à laquelle assiste Françoise à Brest. «Le bailli et son épouse n’avaient qu’un seul enfant, ils avaient du mal à en faire un second. Alors, on a fait un office spécialement pour eux, avec Luc. On était 30, c’était très fort. Certains se sont évanouis. Mais quelques mois après, la femme du bailli était enceinte.» Les templiers bretons iront aussi à Saumur, à Chartres, à Paris. «Là, c’était chez quelqu’un d’important, un proche de Jouret qui travaillait chez Bull.» Un soir, la consigne tombe, il faut aller en Suisse. «On a roulé toute la nuit, au matin, on était à Salvan.» Ceux qui, comme elle, ont fait le voyage en octobre dernier, n’en sont pas revenus. «Ç’aurait pu être nous», soupire Françoise, qui a raccroché ses oripeaux de templière. D’autres ­une dizaine, selon les anciens dignitaires­ continueraient à célébrer les rituels de l’ordre. L’ombre de Jouret plane encore sur la Bretagne.

GUY BENHAMOU

 

L’itinéraire de Luc Jouret

1978: Luc Jouret ouvre un cabinet de médecin homéopathe à Annemasse (Savoie).

1983: Jouret tente en vain de prendre le contrôle de l’Ordre rénové du temple, un mouvement néotemplier installé en Haute-Garonne.

1984: fondation de l’Ordre du temple solaire, pour le compte duquel Jouret va recruter jusqu’à 400 membres, essentiellement en Martinique, dans l’ouest de la France, mais aussi au Canada et en Suisse.

1990: Jouret regroupe les plus fidèles de ses adeptes au Canada et dans le Vaucluse. L’OTS liquide ses activités dans l’édition et multiplie les transactions immobilières. Jouret semble de plus en plus obsédé par «l’Apocalypse».

1994: le 4 octobre, 4 fidèles de l’OTS et un bébé sont découverts assassinés dans une villa de Morin Heights, au Québec. Le lendemain, 47 autres périssent dans deux villages suisses. Parmi eux figurent Luc Jouret et tous les dignitaires de l’Ordre.

Guy BENHAMOU

 

http://www.liberation.fr/evenement/1995/12/25/les-corps-de-16-adeptes-de-l-ordre-du-temple-solaire-decouverts-carbonises-plus-de-huit-jours-apres-_153460

Les corps de 16 adeptes de l’ordre du Temple solaire découverts carbonisés. Plus de huit jours après leur disparition, 16 membres de la secte de l’ordre du Temple solaire ont été retrouvés carbonisés samedi, dans le massif du Vercors (Isère). Les corps étaient «disposés en étoile», a indiqué le procureur de la République de Grenoble, dans une mise en scène macabre faisant songer au carnage de 53 adeptes de la secte, en octobre 1994.

 

Par Denis DEMONPION — 25 décembre 1995 à 11:42

 

La plupart des victimes portent des traces de balles. Une information judiciaire pour «assassinats» et «association de malfaiteurs» a été ouverte, selon le procureur, qui a évoqué les agissements d’une «organisation criminelle». L’identification formelle des corps restait hier en cours. On sait déjà que Patrick Vuarnet, le fils du champion, fait partie des victimes.

  • Les corps de 16 adeptes de l’ordre du Temple solaire découverts carbonisés. Plus de huit jours après leur disparition, 16 membres de la secte de l’ordre du Temple solaire ont été retrouvés carbonisés samedi, dans le massif du Vercors (Isère). Les corps étaient «disposés en étoile», a indiqué le procureur de la République de Grenoble, dans une mise en scène macabre faisant songer au carnage de 53 adeptes de la secte, en octobre 1994.

«Chaque corps identifié porte des traces d’un ou plusieurs coups de feu. L’absorption de sédatifs ou d’autres produits toxiques par les victimes paraît établie. La présence de sacs plastique bruns placés sur leurs visages a été constatée». Ces faits, donnés hier comme établis, après vingt-quatre heures de recherches, par Jean-François Lorans, procureur de Grenoble, ont précisé et orienté l’enquête sur la découverte samedi près de Saint-Pierre-de-Chérennes (Isère), de seize membres carbonisés de l’ordre du Temple solaire. «Chaque corps porte une ou plusieurs blessures par balles, dont certaines de qualités différentes», selon lui. On peut considérer qu’il y a dans cette affaire plusieurs assassinats dont ceux des enfants. ll peut s’agir d’un assassinat collectif avec deux ou trois suicides. L’action des responsables de ces agissements est qualifée comme relevant d’une «organisation criminelle» par le procureur se la République. Une information judiciaire a été ouverte pour «assassinats» et «association de malfaiteurs», et un juge d’instruction désigné. «Nous considérons que les circonstances dans lesquelles ces actes ont été commis impliquent un degré de préparation, de délibération, et de préméditation qui relève de la notion de criminalité organisée», a ajouté le procureur Lorans.

«C’est la raison de ce choix juridique qui permettra aux enquêteurs de rechercher très au delà des actes de préparation, ou de complicité au crime lui même, tous les faits de participation à cette association» a-t-il dit. Les enquêteurs pourraient s’intéresser en France et à l’étranger à des faits «qui seraient antérieurs à cette affaire».

Dès hier, les techniciens de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie ont commencé à identifier les victimes, dont trois enfants de deux, quatre et six ans. Parmi elles, Patrick Vuarnet, 27 ans, le fils du champion de ski et fondateur de la station d’Avoriaz, Jean Vuarnet, sa mère Edith Vuarnet, trois fois championne de ski alpin, sa compagne, une Suissesse de 34 ans, et la fillette de celle-ci, âgée de six ans. Pierre Lardanchet, fonctionnaire de la DICCILEC, ex-Police de l’air et des frontières, et Patrick Rostand, un de ses collègues parisiens, sont aussi au nombre des disparus. Tous sont présentés comme de fervents adeptes de l’Ordre dont Luc Jouret était le gourou et Joseph Di Mambro le cerveau, tous deux sont morts lors du précédent «sacrifice» d’octobre 94. Hier sur TF1, l’homme d’affaires Jean Vuarnet, 62 ans, a fait part de sa «déception» et de sa «tristesse» de n’être pas «arrivé à endiguer cette folie». Selon lui, son épouse avait «conservé des contacts avec d’anciens adeptes. J’en ai été le témoin. C’était des gens adorables». «Pour être bon menteur, il faut être sympa», concluait l’ancien champion olympique de ski.

De son côté, la police suisse avait commencé à rassembler des empreintes dentaires pour faciliter l’identification des disparus – huit personnes de nationalité française, les autres autres jouissant de la double nationalité franco-suisse ou suisse.

Les recherches pour retrouver les seize personnes dont la disparition avait été signalée voici une semaine en Suisse, avaient conduit les policiers à Annecy, puis dans le massif du Vercors. Samedi matin, ce sont les gendarmes, crapahutant au sol avec des chiens, et accompagnés d’hélicoptères qui les ont localisés. Alertés par un chasseur qui avait relevé une odeur âcre de cheveux brûlés, ils se sont posés dans une trouée de verdure au milieu du massif boisé. Entre feuillus et résineux, dans un site accidenté, ils sont tombés sur les restes des seize cadavres en partie calcinés, dont ceux des enfants disposés en une étoile censée figurer un soleil. «Au centre du cercle, un foyer», disent les premiers constats des enquêteurs. Ils parlent d’un bûcher, nourri de bois mort recueilli à proximité. Le procureur de Grenoble estime que «les victimes ont été aspergées de liquide inflammable alors qu’elles se trouvaient assises, en cercle». Selon André Romey, maire de la commune de Saint-Pierre-de-Chérennes, les corps étaient «rongés par le feu. Seuls certains visages avaient préservé leur humanité». Autre constat: sur place, les gendarmes ont retrouvé quatre armes, deux révolvers de 9 mm, qui pourraient être des armes de service de policiers, mais n’ont pas encore été expertisées, deux fusils long rifle, et un téléphone portable.

Dès la disparition des membres de la secte, les policiers avaient éprouvé la crainte de ne pas les retrouver vivants, après précédent du carnage le 5 octobre 1994 de 53 membres de l’Ordre du temple solaire en trois endroits différents, à Cheiry et à Granges-sur-Salvan en Suisse, et au Canada. D’autant qu’à l’époque, Patrick Vuarnet avait raconté qu’il s’était senti «proche du sacrifice». «Ma mère et moi, on se demande encore pourquoi on n’a pas été convoqués». Il affirmait tenir pour «normal» le «suicide collectif».

De plus, des membres de la secte avaient alors prédit que «le prochain voyage annoncé aurait lieu une nuit de solstice». Or, le groupe des seize adeptes de la secte de l’OTS a disparu à la veille du solstice d’hiver, la plus longue nuit de l’année, qui, selon, les spécialistes, fait converger, aux abords de l’an 2.000, l’angoisse millénariste.

Dès vendredi soir, près du relai de ski de fond de Saint-Pierre-de-Cherennes (Isère), quatre véhicules, trois immatriculés en Suisse et un dans le Vaucluse, avaient attiré l’attention des enquêteurs. Tous appartenaient aux personnes recherchées de la secte. Le lieu du sacrifice est situé à environ un kilomètre et demi du parking du relai de ski de fond, où les voitures abandonnées ont été localisées. A l’intérieur, les gendarmes ont saisi les pièces d’identité de tous les disparus. A ce stade, reste à déterminer les circonstances exactes du carnage. Mardi, les corps des victimes seront autopsiées pour dissiper les incertitudes et établir précisément le jour, voire l’heure du «sacrifice» collectif. Dans un premier temps, la Suisse pourrait rapidement banir de son territoire l’ordre du Temple solaire, a rapporté hier le Sonntags Zeitung citant le juge suisse chargé de l’enquête, s’il s’avère qu’il tombe sous la définition d’une organisation criminelle.

Denis DEMONPION

 

http://www.letelegramme.fr/ar/viewarticle1024.php?aaaammjj=19961009&article=19961009-1220192&type=ar

Un pharmacien et son épouse en garde à vue

Publié le 09 octobre 1996

 

Ordre du Temple Solaire

Depuis hier matin, Claude Giron, un pharmacien brestois, et son épouse, se trouvent en garde à vue dans les locaux de l’antenne de Brest du service régional de police judiciaire. Le couple est interrogé dans le cadre de l’enquête sur la secte de l’Ordre du Temple Solaire. M.et Mme Giron sont entendus par des membres de la direction centrale de la police judiciaire qui ont fait le déplacement à Brest. Les policiers agissent sur commission rogatoire délivrée par le juge grenoblois Fontaine et enquêtent sur les ramifications françaises de la secte. Pour l’instant, aucune information n’a filtrée sur les déclarations qu’auraient pu fournir le pharmacien. Mais il se pourrait que les investigations actuelles cherchent à faire la lumière sur le rôle éventuellement joué par l’intéressé en qualité de consignataire d’un compte ouvert en 1992-93 auprès des banques suisses.

Rencontre à Plougastel

Ce n’est pas la première fois que le nom de Claude Giron apparaît à la suite du massacre perpétré en Suisse sur des membres de la secte. L’intéressé connaissait en effet de longue date Luc Jouret considéré comme le gourou de l’Ordre du Temple Solaire. Les deux hommes avaient, notamment, animé ensemble en septembre 1985 un séminaire au centre culturel de Rungis sur le thème « L’homme face à la mort », « L’alpha et l’omega d’une existence, et « L’homme face à la vie ». La conférence était organisée sous l’égide du club Amenta. Ce même cercle possédait des affiliés dans la région brestoise. Ces derniers se réunissaient dans une maison proche du Moulin de Kerdrin à Plougastel-Daoulas. C’est là que Claude Giron avait fait la connaissance de Luc Jouret.

« Jouret était un très bon médecin »

Dans une interview donnée au « Télégramme » quarante-huit heures après la tuerie du Temple Solaire qui avait fait 53 morts en 1994, le pharmacien brestois s’était expliqué sur ses relations avec Luc Jouret : « Il s’agissait à l’époque, en 1984, de réunions informelles qui rassemblaient des groupes de sept à huit personnes. Luc Jouret était un homéopathe uniciste qui jouissait d’une excellente réputation. C’était un très bon médecin, un type très gentil. Son discours, à mes yeux, était moderne. Il professait une hygiène de vie diététique. Une sorte de démarche écologique avant la lettre qui m’intéressait philosophiquement et professionnellement ».

« Pas de propos choquants »

Claude Giron s’était déclaré « abasourdi » par le massacre commis en Suisse, pays dans lequel il déclarait s’être rendu en une occasion : « Je n’ai rien remarqué d’anormal. Luc Jouret était un solide gaillard. C’était un officier de santé qui avait servi dans les commandos. C’était un catholique conscient. Il m’avait toujours paru très équilibré. Aucun des propos qu’il avait tenus en Bretagne ne m’avaient paru choquants. Lui traitait de problèmes médicaux et avait délivré quelques ordonnances. Moi, je traitais de l’aspect pharmaceutique. J’ai toujours pensé en effet que mon rôle ne se limitait pas à la vente de médicaments, mais qu’il existait un prolongement dans le domaine de l’hygiène mentale ».

Au Canada

Claude Giron avait démenti toute appartenance à l’Ordre du Temple Solaire. Il affirmait être membre du collectif anti-sectes créé par le romancier Roger Ikor, prix Goncourt pour « Les eaux mêlées ». Le pharmacien avait cependant admis avoir eu un contact téléphonique avec Jouret dix-huit mois avant l’hécatombe constatée dans les Alpes : « Mais, précisait-il alors, nous ne nous étions plus revus physiquement depuis au moins cinq ans. Sa démarche s’était infléchie dans une direction pour moi plus contestable ».

Selon Renaud Marhic, auteur d’un livre consacré à l’Ordre du Temple Solaire, Claude Giron aurait fait partie d’une succursale canadienne de l’Ordre, baptisée « Hermetica Fraternitas Templi Universali inc » créée en 1989 et animée par Luc Jouret et Camille Pilet faisant office de trésorier de l’organisation.

André Rivier

Claude Giron avait animé avec Luc Jouret un séminaire en commun en 1985.

 

http://www.lexpress.fr/actualite/societe/les-secrets-du-temple-solaire_495094.html

Les secrets du Temple solaire

 

Par par Gilles Gaetner et , publié le 27/03/1997 à 00:00

L’horreur, une fois de plus. A l’état brut. Quinze mois après le massacre, en décembre 1995, dans le Vercors, de 16 fidèles de l’ordre du Temple solaire (OTS), voici que 5 adeptes de cette secte ont été découverts morts, le samedi 22 mars, dans une maison située dans la petite localité de Saint-Casimir, au Québec. Parmi eux, 3 Français, Didier Quèze (39 ans), son épouse, Chantal (41 ans), et la mère de celle-ci, Suzanne Druau (63 ans). Les trois enfants du couple – âgés de 13 à 16 ans – ont échappé à la mort: ils ont été retrouvés, en état de choc, sans doute drogués, dans un hangar tout proche du lieu de la tuerie.

L’horreur

Alors, suicide collectif ou assassinat? Vraisemblablement la première hypothèse. La police québécoise a en effet découvert sur place un système de mise à feu, composé de trois bonbonnes de propane reliées à deux radiateurs électriques et à deux réservoirs d’essence. Une minuterie semble avoir déclenché le processus de mise à feu. Ce modus operandi paraît similaire, en moins sophistiqué, à celui qui entraîna, dans la nuit du 4 au 5 octobre 1994, la mort de 48 adeptes de l’OTS en Suisse: 23 à Cheiry (canton de Fribourg), 25 aux Granges-sur-Salvan, un village du Valais. Parmi les victimes, la plupart des chefs de l’OTS, Jo Di Mambro, le Dr Luc Jouret et l’industriel suisse Camille Pilet.

Cette tuerie d’octobre 1994, minutieusement préparée, avait été précédée, quatre jours plus tôt, du massacre de 5 autres adeptes de l’OTS, poignardés dans une maison située à Morin Heights, dans la banlieue de Montréal. L’horreur. Déjà un bébé de 3 mois y avait été exécuté de 54 coups de couteau et d’un pieu enfoncé dans le c?ur. Cet enfant se prénommait Christophe-Emmanuel. Emmanuel, c’était pour le chef de l’OTS, Jo Di Mambro, le prénom de trop. Le symbole, à ses yeux, de l’Antéchrist. Il devait donc mourir… L’auteur de ce crime? Sans doute un dénommé Joël Egger, ancien mécanicien, toxicomane, passionné d’armes, dépêché par Di Mambro pour acccomplir cette sinistre besogne…

Qu’est-ce donc que l’OTS? Cette organisation, qui se prétend le (très) lointain prolongement de l’ordre des Templiers, créé au XIIe siècle et supprimé sous Philippe le Bel, apparaît en 1952, dans le château d’Arginy (Rhône). Son gourou et maître à penser d’alors est un philosophe, passionné d’ésotérisme, Jacques Breyer. Sa mission? Partir à la recherche du trésor des Templiers dans les caves du château. Dans les années 70, l’organisation prend le nom d’Ordre rénové du Temple (ORT). Elle affirme avoir recruté de 3 000 à 4 000 personnes, parmi lesquelles trois chefs d’Etat africains. Ses dirigeants? Des personnages au passé sulfureux, tels l’ancien gestapiste Julien Origas ou l’ex-aumônier de Mussolini, Gregorio Bacolini.

Une vie quotidienne dure

A la fin des années 70, l’ORT se transforme en ordre du Temple solaire. Son chef: un négociant en or, originaire de Beaucaire (Gard), Jo Di Mambro. Né en 1924, doté d’un physique ingrat – il mesure 1,60 mètre et porte perruque – dénué de toute culture, mais d’un charisme envoûtant, Di Mambro commence par animer, dans les années 1968-1970, une communauté dénommée Le Cocolet, à Annemasse (Haute-Savoie). Puis on le retrouve membre fondateur du Centre de préparation à l’âge nouveau (Cpan) à Collonges-sous-Salève (Haute-Savoie). En 1978, il s’établit à Genève, où il crée la fondation Golden Way. Trois ans plus tard, c’est l’envol de l’OTS. Des séminaires sont organisés à Saconnex d’Arve (Suisse), où Di Mambro possède une propriété. On y parle d’écologie, de médecine douce, de nourriture biologique. La vie ressemble à celle d’un kibboutz. Tout est mis en commun: les salaires, les revenus et les biens.

La vie quotidienne est plutôt dure. A 5 heures du matin, tout le monde se réunit pour méditer, autour d’un vieux séquoia situé dans la propriété. A 7 heures, petit déjeuner. Frugal: un verre d’eau et un bol de céréales. L’après-midi, les membres de la communauté se livrent à des tâches variées: travaux d’entretien, de maçonnerie, cuisine, exploitation agricole, etc. Une existence spartiate, totalement coupée du monde. Témoin ce qu’écrivent dans leur livre, remarquablement documenté, Les Chevaliers de la mort (TF 1 éditions), Arnaud Bédat, Gilles Bouleau et Bernard Nicolas: «Ils [les fidèles] n’ont que faire de la réélection de François Mitterrand, en 1988, se moquent de la chute du mur de Berlin, de la tache de vin de Gorbatchev [...]. Ils ne savent pas qui sont Carl Lewis et Michel Platini. Ils n’ont pas le temps de regarder la télévision, pas le temps de lire. Ils vivent hors la vie…»

Le soir, souvent très tard, arrive le grand rituel. Les adeptes se réunissent en demi-cercle dans le sanctuaire de la propriété. Ils sont dans le noir, attendent le Maître, sorte de divinité surnaturelle avec laquelle Di Mambro doit communiquer. L’attente peut durer de longs moments. Alors, pour patienter, ils écoutent une musique cosmique, assourdissante, composée par le chef d’orchestre Michel Tabachnik. Des hologrammes surgissent, semblant venir de nulle part, donnant à la cérémonie une dimension surnaturelle. Enfin apparaît, flottant dans le noir, la tête du Maître, éclairée d’un rai de lumière, enveloppée d’une cape noire, une épée près d’elle. Le dialogue s’instaure alors entre le Maître et Di Mambro. Incompréhensible. Qu’importe! Les adeptes écoutent. A la fois tétanisés et fascinés. Ils croient dur comme fer à cette apparition, qui n’est évidemment qu’une mise en scène parfaitement réglée. Car le Maître est, en réalité, Jocelyne Di Mambro, l’épouse de Jo, juchée sur un tabouret!

Au fil des mois, pourtant, l’emprise de Di Mambro sur les membres de l’OTS va crescendo. On lui voue un véritable culte. A son côté règne une garde rapprochée, toujours prête à le servir. Une dizaine de personnes: Jocelyne, bien sûr, qui mourra à Salvan; son ami de toujours, Guy Bérenger. Mais, surtout, on y trouve Nicole Koymans, ex-épouse de l’un des associés du célèbre marchand de cigares Zino Davidoff. Cet ancien professeur de yoga joue un rôle capital: quand les fidèles doutent, elle doit les convaincre de la justesse de leurs croyances.

Qui d’autre encore? Thierry Huguenin, l’homme à tout faire de Di Mambro, qui échappera par miracle au massacre de Salvan (voir son interview du 18/01/1996); Michel Tabachnik, qui vécut cinq ans à Saconnex d’Arve. Et, surtout, le Dr Luc Jouret. Né en 1947, ce gynécologue d’origine belge, personnage au profil de héros, parfois violent, est le sergent recruteur de la secte. Beaucoup plus intelligent que Di Mambro, il restera pourtant complètement sous sa coupe…

A cette liste s’ajoutent, bien sûr, les mécènes de l’ordre. Le plus ancien: Albert Giacobino. Cet exploitant agricole rachètera en 1983 la maison de Saconnex d’Arve, dont il paiera les transformations. Giacobino ira même jusqu’à vendre tous ses biens – ferme, terrain, immeubles – pour aider l’OTS. Un autre adepte sera lui aussi généreux: Robert Ostiguy, patron, au Canada, d’une entreprise de quincaillerie, qui allouera près de 2 millions de francs français à l’ordre.

L’OTS au faîte de sa puissance

Mais le véritable bailleur de fonds s’appelle Camille Pilet. Ce célibataire endurci, ancien directeur des ventes de la firme horlogère Piaget, à la tête d’une fortune considérable, aurait englouti 40 millions de francs français dans l’OTS. Venant à son secours tantôt pour régler ses dettes, tantôt pour acheter des propriétés, notamment dans le sud de la France. Littéralement subjugué par Jouret, dont il fit la connaissance en 1981 à la suite d’un infarctus du myocarde, Pilet deviendra, au début des années 90, l’un des personnages clefs de l’OTS.

Fin des années 80. Parfaitement structurée, composée de fidèles dévoués, l’OTS est au faîte de sa puissance. Aussi souhaite-t-il se développer hors d’Europe, notamment au Canada et en Australie. Il acquiert donc des maisons à Toronto, à Ottawa, puis une demeure dans la région de Perth, en Australie. Celle-ci est vite revendue, Di Mambro décidant finalement de ne pas s’établir sur ce continent.

Début 1990, l’OTS choisit de réintégrer l’Europe, en particulier le midi de la France. Il y achète, dans le Vaucluse, trois propriétés: à Pernes-les-Fontaines (coût: 3 millions), à Sarrians (3,3 millions) et à Aubignan (1,8 million). Toutes seront acquises par l’intermédiaire de SCI (sociétés civiles immobilières) dont les porteurs de parts ne sont autres que Di Mambro, Camille Pilet, Robert Ostiguy, ainsi que l’architecte Constantin Kaskoutas.

Dans le Vaucluse, l’OTS prend un nouvel essor. Di Mambro souhaite établir un point d’ancrage pour les fidèles. Mieux: un symbole. Ainsi, à Pernes-les-Fontaines, le chef de l’OTS recrée le jardin des Oliviers, où Jésus-Christ a prêché pour la dernière fois. Des travaux considérables sont entrepris. Témoin les jardins suspendus qui seront réalisés – à mains nues! – pendant deux ans par Thierry Huguenin. Ce dernier sera même contraint de creuser – toujours de ses mains – une grotte au Clos de l’ermitage, à Sarrians. C’est là, dira Huguenin, que Di Mambro, Jouret et Pilet apercevront le Saint-Graal! A Aubignan, des membres de l’organisation construiront, toujours grâce à des moyens rudimentaires, un sanctuaire souterrain, identique à celui de Cheiry, mais plus imposant. Le concepteur en sera Michel Tabachnik. En signe de remerciement, son fils David y sera baptisé en présence de Di Mambro, de sa fille «Doudou» et de Thierry Huguenin.

Remise en question

Au début de 1990, Di Mambro se replie en Suisse. Petit à petit, la cohésion de l’OTS est remise en question. Certains fidèles – jusqu’au propre fils de Di Mambro, Elie – commencent à évoquer la mégalomanie, les supercheries et les malversations du chef. Une dizaine de personnes, comme l’imprimeur de l’organisation, Philippe Aubert, décident alors de quitter la secte…

Pour couronner le tout, une forte tension apparaît au sein de l’équipe dirigeante: d’un côté, un groupe animé par le grand maître de l’OTS au Canada, Robert Falardeau; de l’autre, celui du trio Di Mambro-Jouret-Tabachnik. Tant et si bien qu’en 1992 Di Mambro envisage de liquider Falardeau.

A peu près au même moment, Luc Jouret souhaite réserver le même sort à l’une des trésorières de la secte, Emmy Anderson. Aussi charge-t-il un inspecteur de police corrompu – membre de l’OTS – Jean-Pierre Lardanchet, en fonction à la Police de l’air et des frontières à Annemasse, de trouver l’exécuteur du contrat. Le policier croit l’avoir trouvé en la personne d’un de ses indics, un certain Bayram K., patron de deux ateliers de confection à Paris. Il lui propose 2 millions de francs. K. refuse catégoriquement.

Rumeurs de magouilles, querelles de personnes, tentative d’élimination – physique – de certains membres de l’OTS: en ces années 1992-1993, la secte traverse donc une phase critique. Pour s’en sortir, Di Mambro décide de promouvoir de nouvelles têtes au sein de l’organisation, comme Patrick Vuarnet, fils de Jean, l’ancien champion olympique de ski, Edith, sa mère, ou encore Joël Egger. Sans grand succès (voir l’ interview Patrick Vuarnet de du 13/10/1994). Automne 1993. Di Mambro sent que la secte lui échappe. En compagnie de Luc Jouret, il reste de longs moments prostré dans le chalet de Salvan. Son discours change. Plus question d’écologie, de médecine douce, mais de mort, d’absence d’espoir. Alors, il décide de partir. Direction: l’Australie. Encore. Là-bas, Di Mambro connaît de nouveaux soucis: il apprend qu’Interpol enquête sur un transfert de fonds de plusieurs millions de dollars qu’il a effectué d’un compte suisse vers un compte australien. Du coup, au bout d’un an, Di Mambro quitte le continent. Et retourne à Salvan. Sa paranoïa devient de plus en plus aiguë. Il divague, évoque Sirius, les mondes invisibles et les énergies cosmiques. Plus inquiétant: il commence à parler de transit – le passage dans l’au-delà, c’est-à-dire la mort.

Finalement, ce que l’on pressentait arrive: le 24 septembre 1994, au cours d’une réunion – présidée par Michel Tabachnik – tenue au Novotel-Sud à Avignon, la décision est prise de saborder l’OTS. Un nouvel ordre est créé: l’Association Rose-Croix (ARC). Objectif: redonner une nouvelle impulsion au mouvement. En réalité, cette réunion du 24 septembre sonne la fin de l’OTS. Et, aussi, de ses fidèles. Car la mort rôde désormais autour de l’organisation. En témoignent toutes les initiatives prises par certains dirigeants au cours de l’été 1994. Ainsi, en juin, Joël Egger est allé acheter une série d’appareils de télécommande pouvant déclencher des mises à feu. Le 16 septembre, une réunion a lieu à Salvan, animée par Di Mambro. Sur le compte rendu rédigé par sa maîtresse, Maryse Severino, on peut lire: «Joël [Egger], blindez-vous, revêtez votre armure»… Visiblement, c’est l’annonce de l’imminence d’un événement important. De fait, le 29 septembre, Joël Egger se rend au Canada par le vol Swissair 138… Son séjour est court. Très court. Il repart le lendemain soir, à 22 h 10, pour Zurich – via le vol Swissair 139. Dans la journée du 30, il a participé à la tuerie de Morin Heights, qui fera 5 morts…

Les 1er, 2 et 3 octobre 1994, l’agitation téléphonique entre membres de l’OTS est intense. Des dizaines et des dizaines de coups de téléphone sont passés de Suisse. Di Mambro, qui se trouve à Salvan, par exemple, appelle le 2, à 5 h 8, l’appartement n° 22 de l’immeuble Balcon des Alpes, à Villars-sur-Ollon (Suisse), où résident des membres de la secte. La communication dure cinquante-sept minutes! Le lendemain, à 8 h 1, Di Mambro contacte Luc Jouret, puis, une heure plus tard, d’autres adeptes. Le 4 octobre, à 1 h 3, Di Mambro joint Patrick Vuarnet, puis, à 22 h 32, Joël Egger. Ce sera la dernière personne appelée par Di Mambro. Quelques minutes plus tard, Egger, sur ordre du chef de l’OTS, semble-t-il, enclenche le processus de mise à feu. A 23 h 42, un incendie embrase la ferme de Cheiry; presque au même moment, les trois chalets de Salvan sont la proie des flammes. Les pompiers arrivent très vite. Trop tard. Les bâtiments ne sont qu’un amas de ruines. C’est l’heure du bilan. Effroyable. A Salvan, 25 morts, dont Jo Di Mambro, Joël Egger, Camille Pilet et Luc Jouret. A Cheiry, 23 cadavres recensés, dont la plupart recouverts de sacs plastique. Parmi eux, Albert Giacobino, Nicole Koymans et Robert Ostiguy.

A Salvan comme à Cheiry, la police découvre des médicaments aux effets relaxants, ou pouvant entraîner le coma. Comme si leur absorption avait permis aux adeptes d’attendre la mort plus sereinement…

Vision prémonitoire

Le juge suisse André Piller est alors chargé d’enquêter sur ces deux drames. Il fait interroger les survivants par la gendarmerie suisse. Que ce soit Patrick Vuarnet, Jean-Pierre Lardanchet ou Thierry Huguenin. Sans résultat: aucune charge ne sera retenue contre eux… Alors, qui est à l’origine de ces tueries? Dans leur rapport, les gendarmes écrivent: «Joseph Di Mambro est responsable comme instigateur. Trois autres personnes, au moins, étaient informées de la préparation des faits. Luc Jouret a eu une participation active. Une dénommée Line (certainement Lheureux), médecin anesthésiste, a joué un rôle. Une certaine Annie (Levy ou Egger) a tenu un rôle important»… Le document conclut: «Il n’est pas à exclure que des membres actifs de l’OTS, encore en vie, continuent à cultiver les enseignements ésotériques de Joseph Di Mambro, Luc Jouret ou Michel Tabachnik. En l’état actuel, un tel événement pourrait se reproduire sans que l’on puisse le prévenir, étant donné le secret dont s’entourent les membres de telles sectes.»

Vision prémonitoire: dans la nuit du 15 au 16 décembre 1995, selon un scénario quasi identique à celui de Salvan et de Cheiry, 16 membres de l’OTS, dont deux enfants de 3 et 5 ans et un bébé de 6 mois, meurent à Saint-Pierre-de- Chérennes, dans le Vercors. Seule différence (de taille): 14 d’entre eux, après avoir absorbé des médicaments, ont été froidement abattus. Par deux hommes qui se suicideront dans la foulée: le policier Jean-Pierre Lardanchet et un architecte, André Friedli. Quinze mois plus tard, le drame de Saint- Casimir vient rappeler que le cycle infernal des «possédés de Sirius» n’est pas terminé…

>Déjà 74 morts 30 septembre 1994 5 membres de l’OTS meurent dans l’incendie d’une maison à Morin Heights, au Québec. 5 octobre 1994 48 corps carbonisés sont retrouvés en Suisse: 23 à Cheiry et 25 aux Granges-sur-Salvan, dont les deux grands maîtres de la secte, Luc Jouret et Joseph Di Mambro. 15 décembre 1995 16 personnes brûlées dans une clairière du Vercors, dont 3 enfants, ainsi que la femme et le fils de Jean Vuarnet. 1er juin 1996 Le chef d’orchestre Michel Tabachnik, considéré comme proche de l’OTS, est mis en examen par le juge grenoblois Luc Fontaine. 10 février 1997 Un pharmacien de Brest, Claude Giron, soupçonné d’être proche de l’OTS, est mis en examen par le juge Fontaine. 22 mars 1997 5 adeptes du Temple solaire, dont 3 Français, sont retrouvés carbonisés à Saint-Casimir, au Québec.

Déjà 74 morts

30 septembre 1994
5 membres de l’OTS meurent dans l’incendie d’une maison à Morin Heights, au Québec.
5 octobre 1994
48 corps carbonisés sont retrouvés en Suisse : 23 à Cheiry et 25 aux Granges-sur-Salvan, dont les deux grands maîtres de la secte, Luc Jouret et Joseph Di Mambro.
15 décembre 1995

16 personnes brûlées dans une clairière du Vercors, dont 3 enfants, ainsi que la femme et le fils de Jean Vuarnet.
1er juin 1996
Le chef d’orchestre Michel Tabachnik, considéré comme proche de l’OTS, est mis en examen par le juge grenoblois Luc Fontaine.
10 février 1997

Un pharmacien de Brest, Claude Giron, soupçonné d’être proche de l’OTS, est mis en examen par le juge Fontaine.
22 mars 1997

5 adeptes du Temple solaire, dont 3 Français, sont retrouvés carbonisés à Saint-Casimir, au Québec.

 

http://www.letelegramme.fr/ar/viewarticle1024.php?aaaammjj=20000715&article=1398898&type=ar

Temple solaire : un non-lieu pour le pharmacien brestois

 

Publié le 15 juillet 2000
M. Claude Giron, le pharmacien brestois installé rue de Siam a été mis hors de cause dans l’affaire de l’Ordre du Temple Solaire. Il avait fait l’objet d’une mise en examen après le drame du Vercors en 1995. Il était soupçonné d’avoir vendu des médicaments aux membres de la secte. Le juge d’instruction grenoblois Luc Fontaine, chargé du dossier, a prononcé un non-lieu en faveur de M. Giron. En revanche, le chef d’orchestre franco-suisse Michel Tabachnik comparaîtra en correctionnelle. Il est accusé d’avoir suscité «une dynamique homicide» ayant contribué au suicide collectif de seize membres du Temple Solaire. Ce que l’intéressé nie farouchement.

 

http://www.leparisien.fr/faits-divers/ordre-du-temple-solaire-le-chef-d-orchestre-en-correctionnelle-14-07-2000-2001502706.php

Ordre du Temple solaire : le chef d’orchestre en correctionnelle

 

>Faits divers|Jean-Louis Ruchon|14 juillet 2000, 0h00 | MAJ : 25 juin 2016, 13h51|0

 

Jean-Louis Ruchon

 

Michel Tabachnik est le seul membre de l’Ordre du Temple solaire (OTS) tre renvoy devant un tribunal. Les autres adeptes influents de la secte ont pri dans les suicides collectifs. D’aprs son avocat, il ne se prsentera pas la justice fran

 

LE CHEF D’ORCHESTRE franco-suisse Michel Tabachnik, 58 ans, devra comparaître devant le tribunal correctionnel pour répondre de ses actes auprès de l’Ordre du Temple solaire. Ainsi en a décidé le juge grenoblois Luc Fontaine qui instruit, depuis le drame du Vercors en décembre 1995, le dossier de l’OTS. Tabachnik, mis en examen en depuis 1996, se retrouvera seul désormais face à la justice. Ce sera probablement le seul procès en Europe ayant la secte apocalyptique en toile de fond. En août 1998, la Suisse ordonnait pour sa part un non-lieu pour les massacres de Cheiry et Salvan en s’appuyant sur les conclusions de sa police qui soulignait le fait que l’enquête n’avait pas permis d’identifier formellement le ou les auteurs des homicides. Si le volet pénal est clos côté Suisse, en revanche, dans ce pays, l’enquête concernant l’aspect financier de l’OTS se poursuit.

Une élite investie d’une mission rédemptrice

Les charges retenues à l’encontre de Michel Tabachnik portent sur sa participation à « une association de malfaiteurs » tant sur le territoire français qu’à l’étranger, et en particulier à Avignon les 9 juillet et 24 septembre 1994 où il se trouvait en compagnie notamment de Joseph Di Mambro, Luc Jouret (les deux principales têtes de la secte) et de nombreux autres de ses membres « tous auteurs, coauteurs ou complices de crimes, d’assassinats, association de malfaiteurs ». Le juge grenoblois rappelle dans ses attendus la longue liste des victimes de la secte, depuis la mort de trois personnes à Morin Heights au Canada le 30 septembre 1994, de quarante-huit autres les 4 et 5 octobre suivant à Cheiry et Salvan en Suisse, jusqu’au 16 décembre 1995 à Saint-Pierre-de-Chérennes en France dans le Vercors (Isère) où le magistrat relève les noms de quatorze autres victimes. Elles n’allaient d’ailleurs pas être les dernières de cette terrible série puisque cinq autres adeptes du Temple solaire furent découverts morts le 22 mars 1997 à Saint-Casimir au Canada. Le renvoi de Michel Tabachnik devant un tribunal correctionnel permettra de juger de sa complicité pour, dit encore l’acte de renvoi, « la rédaction et la diffusion d’un enseignement doctrinal dans le conditionnement des individus dans l’idée qu’ils appartenaient à une élite investie d’une mission rédemptrice et à créer une dynamique homicide, la préparation des crimes ayant été caractérisée notamment lors des réunions d’Avignon ». Le volumineux document de 427 pages conclut par ailleurs sur un non-lieu concernant Claude Giron, un pharmacien de Brest, dans le Finistère, impliqué au cours de l’enquête pour avoir fourni des médicaments à l’OTS. En France, la découverte du massacre dans le Vercors avait constitué une sorte d’électrochoc permettant une prise de conscience à de nombreux niveaux de la dangerosité de certains groupements. Cette affaire n’est sans doute pas étrangère aux derniers développements parlementaires sur la façon d’appréhender le phénomène des sectes. La comparution du chef d’orchestre devant la justice laissera, sans doute, sur leur faim bon nombre de proches des victimes du Vercors qui se refusaient il y a peu encore, à accepter les conclusions de l’instruction selon lesquelles le massacre n’aurait laissé aucun survivant parmi ses auteurs. « Difficile à admettre », soulignait récemment maître Joëlle Vernay du barreau de Grenoble, avocate des familles des victimes. Des expertises allaient cependant conclure dans le sens de l’absence d’interventions extérieures le jour du drame. La comparution de Michel Tabachnik, qui nie farouchement le rôle qu’on lui attribue au sein de l’OTS, devrait mettre sinon un point final à une affaire qui laisse encore bien des questions sans réponse, du moins tirer au grand jour des enseignements sur certaines dérives sectaires. Pour maître Jacques Barillon, président de l’Association des victimes de l’OTS, il convient de rendre hommage à l’opiniâtreté du juge Fontaine : « Ce procès permettra aux proches de ceux qui ont perdu la vie dans ce drame de faire enfin leur deuil. »

Le Parisien

 

http://www.letelegramme.fr/ar/viewarticle1024.php?aaaammjj=20051211&article=20051211-11176048&type=ar

L’Ordre du Temple solaire. Mortelles manipulations

 

Publié le 11 décembre 2005

 

Le film restitue ces séances occultes où, sur des extraits d'opéra wagnérien,...

Le film restitue ces séances occultes où, sur des extraits d’opéra wagnérien, les adeptes, tout habillés de blanc, se recueillent ensemble et attendent la manifestation des esprits de l’au-delà. (Photo Jessica Forde – Capa Drama)

 

Dans « L’Ordre du Temple solaire », document-fiction diffusé lundi sur France 3, Arnaud Sélignac et Bernard Nicolas reconstituent l’ambiance de folie qui régnait dans la secte apocalyptique de Joseph Di Mambro et Luc Jouret, menant à une série de « suicides » collectifs qui ont horrifié le public. Filmer la psychose collective et le délire paranoïaque sans tomber dans le spectaculaire complaisant : tel est le pari réussi par les réalisateurs de ce film qui retrace le cheminement de certains membres d’une secte apocalyptique qui a fini par basculer dans la démence et le crime. L’histoire, nul n’y a échappé tant elle a défrayé la chronique par son caractère horrible. Le 23 décembre 1995, la femme et l’un des fils de l’ancien grand champion de ski Jean Vuarnet – Edith 61 ans, et Patrick 27 ans -, sont retrouvés morts, le corps carbonisé, à Saint-Pierre-de-Chérennes, dans le Vercors, avec 14 autres adeptes de la secte de l’Ordre du Temple solaire, dont trois enfants. C’est ici, à plus de mille mètres d’altitude, emmitouflés dans des combinaisons de ski, que les victimes se seraient mutuellement donné la mort, pour accomplir le grand « transit » vers la planète Sirius, et rejoindre les autres membres de l’organisation, qui, emmenés par leurs gourous, Joseph Di Mambro et Luc Jouret, avaient disparu quatorze mois plus tôt dans un chalet en Suisse.

D’anciens adeptes témoignent

Comment des gens, qui sont insérés dans la vie sociale et ont toutes les apparences de la normalité, peuvent-ils en arriver là ? Après quel parcours ? Par quels mécanismes ? C’est là que commence le travail du réalisateur Arnaud Sélignac et du journaliste Bernard Nicolas. Celui-ci, après un travail d’investigation de dix ans, a réuni une masse de témoignages, notamment des rapports de police, sur la secte, qui permettent de donner du crédit au scénario. Il a retrouvé deux adeptes, Denise Lagrange et Tanguy Duchatel, qui ont côtoyé les deux gourous du groupe, Luc Jouret et Joseph Di Mambro, et ont donné plus de dix années de leur vie à cette officine ésotérique qui prétendait restaurer la tradition de l’ordre templier du fameux Jacques De Molay. Denise Lagrange, mère de trois enfants, incarnée à l’écran par Patricia Franchino, explique comment elle a été séduite et subjuguée par le magnétisme et la réthorique de Luc Jouret, médecin d’origine belge au parcours chaotique, ancien parachutiste fasciné par l’occultisme, qu’elle a rencontré au cours d’une conférence sur les « relations entre le corps et l’esprit ». Tanguy Duchatel, lui, sera un peu l’homme à tout faire de Joseph Di Mambro, à la fois chauffeur, confident ou factotum. Dans le film, l’acteur qui joue son rôle fait du zèle pour l’organisation, se tue au travail dans un de ces chalets où les adeptes vivent en communauté, isolés du commun des mortels et s’autocontrôlant les uns les autres. Reinséré professionnellement en Suisse, Tanguy Duchatel ne parle pas à visage découvert mais son témoignage suffit à faire froid dans le dos. Lui qui était prothésiste dentaire dans le civil a mis dix ans à comprendre le pot aux roses : ces manipulations mentales et financières qui sont le lot, sans exception, de toutes les sectes.

La thèse du suicide récusée

Enfin, Alain Vuarnet, fils d’Edith et frère de Patrick, donne à ce document une dimension tragique. Accablé, il récuse la thèse du « suicide » collectif et raconte comment des doutes lui étaient venus sur les étranges activités de sa mère, doutes qu’il avait « chassés de son esprit ». Car le principal mystère des sectes ne réside pas dans leur fatras ésotérique mais dans la sujétion qu’elle développe chez l’être humain. De nouveau se pose la question : comment des gens intelligents peuvent-ils perdre à ce point tout sens commun et croire, par exemple, à l’idée du « mariage cosmique », où la femme d’un adepte se croit fécondée directement par le Christ, comme l’élucubre Jo Di Mambro dans ce film ?

« Accros à l’au-delà »

« La manipulation mentale c’est comme une danse à deux », explique Hermann Delorme, un Canadien ancien membre de l’OTS. « Personne n’est manipulé s’il ne se laisse pas manipuler. Ils sont arrivés à nous faire faire des choses incroyables parce qu’on leurr a donné la permission de le faire ». Ces choses incroyables, nous les voyons dans le film se dérouler sous nos yeux. Séances occultes où, sur des extraits d’opéra wagnérien, les adeptes, tout habillés de blanc, se recueillent ensemble et attendent la manifestation des esprits de l’au-delà. Durant ces cérémonies abracadabrantes, les deux « grands maîtres », Di Mambro, le financier véreux, et Luc Jouret, le VRP recruteur de la secte, deviennent des dieux. Ce sont eux qui décident du degré de « maturation spirituelle » des adeptes, gérant leur argent, car il faut donner beaucoup pour mériter de changer de peau et d’âme ! Mais ils s’occupent aussi de marier les adeptes entre eux, ou de séparer les couples. Car on entre dans les sectes aussi en famille ! « On se sentait privilégié, tellement à part des autres, dit Tanguy Duchatel qu’on était devenu des accros à l’au-delà ! » Jusqu’à ce jour de 1993 où Jouret, interpellé pour un achat d’armes illicites au Canada, apparaît aux yeux de certains membres du groupe pour ce qu’il est : un mythomane et un escroc. Le film montre bien la progression du doute chez les adeptes, leur sentiment de trahison et de vide, puis la rupture avec Jouret et Di Mambro, qui se dégonflent comme des baudruches une fois que leur fantasme de toute-puissance est brisé. « Le grand transit vers Sirius » apparaît alors comme l’échappatoire qui va permettre aux imposteurs d’éviter de rendre des comptes. Les « chevaliers de la mort » Di Mambro et Jouret, comme les a appelés Bernard Nicolas, sont bel et bien parvenus à emmener leurs adeptes au bout du voyage. (*) Sur France 3, lundi 12 décembre à 20 h 50.

 

Egalement à lire :

http://wanted-pedo.com/bis/lordre-du-temple-solaire/

https://fr.wikipedia.org/wiki/Ordre_du_Temple_solaire



CHU de Toulouse : cauchemar aux urgences de nuit le 20 octobre 2012

Extra…

Si vous voulez que je vous en raconte sur les urgences du CHU de Brest, ou ses services psychiatriques, neurologiques ou autres, je peux…

 

http://www.ladepeche.fr/article/2012/10/23/1472187-purpan-cauchemar-aux-urgences-de-nuit.html

Publié le 23/10/2012 à 07:45

Purpan : cauchemar aux urgences de nuit

témoignage

 

Le passage aux urgences n'est pas toujours facile pour les malades... et le personnel ./photo DDM, Xavier de Fenoyl
Le passage aux urgences n’est pas toujours facile pour les malades… et le personnel ./photo DDM, Xavier de Fenoyl

CHU de Toulouse : cauchemar aux urgences de nuit le 20 octobre 2012 dans Attentats image-zoom

Au chevet d’une proche, victime d’un accident de la route, un ancien directeur d’hôpital affirme avoir vécu un calvaire aux urgences de Purpan. L’hôpital relève son comportement «agressif»…

Re-mon-té. Christian Barthes est encore en colère quand il revient sur les événements qui l’ont conduit à la porte du service des urgences de l’hôpital Purpan, dans la nuit de vendredi à samedi dernier. Ce soir là, vers 21 h 30, une amie à lui est victime d’un accident de la route à la sortie de l’autoroute des Deux-Mers. La conductrice est en état de choc, la voiture désintégrée. En moins d’une heure, avec l’intervention de la police et des pompiers, la blessée est prise en charge aux urgences où elle a été amenée. «Initialement, tout s’est très bien déroulé, convient Christian Barthes, c’est ensuite que ça s’est gâté». La suite ? Une longue attente ponctué d’une série d’incidents qui ont mis les nerfs de cet ancien directeur d’hôpital à rude épreuve.

Une si longue attente

«C’était interminable, ça a duré trois ou quatre heures sans avis médical, sans la moindre information, ni explication, dit-il. Je n’ai eu le résultat du scanner qu’à 5 h 30. C’est d’autant plus incompréhensible que le service n’était pas débordé». Selon Christian Barthes, ce n’est que le lendemain matin à 11 heures, que la patiente a reçu, enfin, la visite d’un «vrai» médecin. Dans l’intervalle, le ton est monté.«On lui a refusé le droit d’aller aux toilettes, de boire de l’eau et même de fumer une cigarette», s’insurge l’accompagnant qui a très vite eu affaire aux agents de sécurité. «Comme on ne peut pas pénétrer dans le sas de soins, on m’a dit d’attendre derrière la porte, mais c’est là que les vigiles sont intervenus pour me faire sortir». Des vigiles qui, selon lui, l’ont ensuite contrôlé sur la voie publique à la sortie de l’hôpital. «Où ils n’ont aucun pouvoir de police», souligne Christian Barthes, qui aligne les critiques : «En plus de ne pas être efficace, le personnel a été d’une arrogance extrême, dans l’irrespect total des patients et de ceux qui les accompagnent. La charte des malades n’a pas été respectée». Il va même plus loin. «C’était un foutoir total, j’ai jamais vu ça. Le personnel s’enferme à clefs dans les locaux pour faire la fête»… Au point ,selon lui, que dans la soirée, plusieurs personnes, exaspérées par l’attente, sont parties «contre l’avis médical». Aujourd’hui Christian Barthes demande à l’agence régionale de santé (ARS) un contrôle sérieux de l’hôpital Pupan. «C’est intolérable, martèle-t-il, il faut une enquête médico- administrative». Un souhait qui a peu de chance d’être exaucé.


«La prise en charge a été conforme aux pratiques de soins»

Pour le service de communication de l’hôpital Purpan, qui avait été alerté des problèmes soulevés par Christain Barthes, vendredi soir, il n’y a pas lieu à polémique. C’est plutôt son attitude qui est mise en cause. «Pour nous, il n’y a pas eu de problèmes particuliers sinon le comportement de ce monsieur, qui s’est montré très désagréable à l’encontre du personnel. Quand une personne est hospitalisée, c’est tout à fait normal d’être inquiet. On le comprend tout à fait. On peut avoir des mouvements de mauvaise humeur, squi ont en l’occurence nécessité l’intervention des agents de sécuritéMais en ce qui concerne la victime hospitalisée, elle a été reçue dans des conditions conformes aux pratiques de soins. Elle a passé un scanner. Pour le reste, nous sommes tenus au secret professionnel et à la confidentialité. Mais encore une fois, il n’y a pas eu pour nous de problèmes particuliers dans le fonctionnement du service».


Le chiffre : 16

Boxes > Méducaux-chirurgicauxs. C’est le nombre de places disponibles à la prise en charge des patients aux urgences de l’hôpital Purpan. Un accueil souvent saturé, notamment le week-end.

«C’était un foutoir total, j’ai jamais vu ça. Le personnel s’enferme à clefs dans les locaux pour faire la fête. Il faut une enquête médico-administrative».

Christian Barthes, ancien directeur d’hôpital.

Gilles-R. Souillés



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