Lutte contre le terrorisme : deux grandes nouvelles ce jour 29 juillet
Pour commencer, le gouvernement reconnaît un « échec » judiciaire pour la dernière attaque de l’EI sur le territoire français.
Il y en a eu bien d’autres, mais il faut un début à tout, et enfin l’un de ces « échecs » est reconnu.
Aujourd’hui est donc à cet égard un grand jour.
Et puisqu’il est reconnu à propos d’une remise en liberté, je rappelle que ce type de décision n’est pas un jugement mais une ordonnance d’un juge. La seule appréciation de ce monsieur ou de cette dame est théoriquement soumise au contrôle de la chambre de l’instruction en cas d’appel, mais quasiment jamais remise en cause par cette formation de trois magistrats qui la plupart du temps s’en tiennent aux décisions du juge, même les plus délirantes.
On se demande souvent à quoi sert le juge d’instruction, mais l’inutilité de la chambre de l’instruction est encore plus flagrante : à quelques exceptions près, elle entérine tout et n’importe quoi sans jamais rien contrôler.
Par ailleurs, la presse française rapporte aujourd’hui que l’Allemagne s’est déclarée en guerre contre l’EI.
Par conséquent, la grande question qui vient immédiatement à l’esprit et doit désormais se poser et s’exposer au grand jour est celle-ci :
A quand la prochaine déclaration de guerre France-Allemagne ?
Prêtre égorgé : Valls reconnaît un «échec» judiciaire pour l’un des tueurs
- Par lefigaro.fr
- Publié le 29/07/2016 à 09:21
Dans un entretien au Monde, le premier ministre répond aux critiques adressées il y a quelques jours par le chef de file des Républicains, Nicolas Sarkozy, sur la gestion de la menace terroriste. Il se prononce pour une interdiction temporaire du financement étranger des mosquées.
Face aux critiques, le chef du gouvernement fait valoir ses arguments. Dans un entretien au journal Le Monde, le premier ministre Manuel Valls s’exprime longuement sur les mesures prises par le gouvernement pour empêcher des attaques terroristes et agir contre la radicalisation. Ces réponses interviennent alors que la majorité est sous le feu des critiques de la droite, Nicolas Sarkozy en tête, qui l’accuse de ne pas prendre la mesure de la situation, alors que deux attentats ont frappé le pays à Nice et Saint-Étienne-du-Rouvray.
• Nicolas Sarkozy accusé de «perdre ses nerfs»
Pour le premier ministre, «certains cherchent à discréditer la gauche en alimentant les peurs pour se constituer un capital politique», ce qui n’est pas justifiable, juge-t-il. Une référence aux critiques adressées par la droite depuis plusieurs jours, après l’attentat de Saint-Étienne-du-Rouvray ainsi que celui de Nice. «Nicolas Sarkozy perd ses nerfs. Être lucide face à la menace, ce n’est pas basculer dans le populisme», affirme également Manuel Valls, en réponse directe à l’entretien donné par le chef de file des Républicains au Monde deux jours auparavant.
Nicolas Sarkozy y prônait le rétablissement de la double peine et la rétention administrative des personnes soupçonnés de terrorisme. Des mesures irrecevables, pour le premier ministre. «Nous avons un triptyque à casser: la peur, la surenchère et le populisme», attaque-t-il, estimant que «notre bouclier, c’est la démocratie» et qu’«il y a une ligne infranchissable: l’État de droit. À ce titre, l’enfermement d’individus dans des centres sur la base du seul soupçon est moralement et juridiquement inacceptable. Il ne serait d’ailleurs pas efficace.» Et de poursuivre: «Mon gouvernement ne sera pas celui qui créera des Guantanamo à la française».
• Un «échec» avec la remise en liberté de Kermiche
L’un des deux assaillants de Saint-Étienne-du-Rouvray, Adel Kermiche, avait été arrêté après une deuxième tentative de départ en Syrie avant d’être libéré, assigné à résidence et portant un bracelet électronique. La décision «a été confirmée en cour d’appel par trois juges, également expérimentés», rappelle Manuel Valls. «C’est un échec, il faut le reconnaître.»
Pour le premier ministre, «cela doit conduire les magistrats à avoir une approche différente, dossier par dossier, compte tenu des pratiques de dissimulation très poussées des djihadistes». Il se refuse toutefois à tomber «dans la facilité de rendre ces juges responsables de cet acte de terrorisme».
• «Nous devons changer nos comportements»
Rappelant que la police des polices a conclu que les mesures de sécurité n’étaient pas sous-dimensionnées à Nice le 14 juillet, Manuel Valls estime que «les accusations graves et nauséabondes sur un prétendu mensonge d’État» doivent cesser. Il souligne toutefois un changement «d’époque» qui implique de «changer nos comportements». «Pour chaque événement, il faut se demander: est-il indispensable? Pouvons-nous y consacrer des moyens exceptionnels en termes de forces de sécurité qui pourraient être utilisées à d’autres fins?» Pour le chef du gouvernement, «il faut sortir aussi du réflexe du bouc émissaire, qui voudrait, à chaque fois, qu’il y ait eu une faille. Le risque zéro n’existe pas.»
• «Favorable» à une interdiction temporaire du financement étranger des mosquées
Pour lutter contre la radicalisation, «c’est bien un nouveau modèle que nous devons bâtir», juge Manuel Valls. Le premier ministre prône notamment «que les imams soient formés et France» et se dit «favorable à ce que, pour une période à déterminer, il ne puisse plus y avoir de financement de l’étranger pour la construction des mosquées».
Pour Manuel Valls, «la lutte contre la radicalisation sera l’affaire d’une génération» et doit impliquer «tous les acteurs: l’Etat, les collectivités locales, l’éducation nationale, les familles, le milieu carcéral, les entreprises privées mais aussi les structures de santé mentale qui devront opérer une révolution sur ces sujets». Il estime nécessaire de «bâtir un puissant contre-discours qui ne doit pas être que le travail de l’État, mais de toute la société civile».
Défense
Angela Merkel déclare que l’Allemagne est en guerre contre l’État islamique
Jeudi 28 juillet, après plusieurs attaques, commises notamment par des réfugiés, la chancelière allemande a enfin affirmé que l’Allemagne est en guerre contre EI.
Après une semaine sanglante, Angela Merkel a jugé pour la première fois que l’Allemagne était en guerre contre l’Etat islamique (EI). » Je crois que nous sommes dans une lutte ou, si vous voulez, dans une guerre contre l’EI « , a déclaré Angela Merkel, sans pour autant annoncer de nouvelles initiatives militaires après les attentats qui ont touché son pays. » C’est incontestable « , a-t-elle ajouté. Mais » nous ne nous trouvons pas dans une guerre ou une lutte contre l’islam « .
Jusqu’à présent, Angela Merkel évitait d’employer le terme de » guerre « , contrairement à François Hollande pour qui la France se trouve en » guerre » contre Daech depuis les attentats djihadistes de l’an dernier.
Elle a toutefois apporté son soutien militaire à la France dans le cadre de la lutte contre l’organisation djihadiste en Syrie ou au Mali.
» Une grande insécurité «
Angela Merkel a également jugé que les réfugiés qui commettent des attaques » se moquent du pays qui les a accueillis « . Accusée par certains opposants – voire certains de ses alliés de la CSU bavaroise – d’être coresponsable de cette série noire après avoir laissé venir l’an dernier un million de réfugiés dans le pays, Angela Merkel a répondu qu’elle avait conscience de la difficulté et que la décision avait été collective. » Je n’ai pas dit, il y a onze mois, que ce serait une chose facile que nous réussirons comme si de rien n’était « , a-t-elle précisé, en référence à sa devise prononcée alors : » Nous y arriverons. »
Face à » une grande insécurité « , Angela Merkel a présenté un plan en neuf points pour mieux contrer le terrorisme. Priorité : l’introduction d’un système d’alerte pour prévenir la radicalisation de réfugiés. L’auteur de l’explosion qui a fait neuf blessés dimanche à Ansbach avait fait l’objet d’un rapport médical dans lequel il était présenté comme suicidaire et potentiellement dangereux. Ce rapport n’avait pas été transmis à la police. Parmi les autres points figurent également une révision du budget pour intégrer le besoin de forces de l’ordre supplémentaire ou un renforcement des efforts de rapatriement des demandeurs d’asile refoulés.