Durant ses quatre premières auditions devant la justice française, il avait nié toute motivation terroriste avant de se murer dans le silence. Ayoub El Khazzani, l’auteur de la tentative d’attentat du 21 août 2015 dans un train Thalys reliant Bruxelles à Paris, a finalement décidé de passer aux aveux.
Entendu pour la cinquième fois, mercredi 14 décembre, dans le bureau d’un juge d’instruction, ce ressortissant marocain de 27 ans, qui a longtemps vécu en Espagne, a raconté son parcours en détail : son séjour en Syrie, la genèse de son projet terroriste et les semaines passées, entre Istanbul et Bruxelles, avec son donneur d’ordres Abdelhamid Abaaoud, futur coordinateur des attentats du 13 novembre 2015.
Ayoub El Khazzani avait demandé par courrier à être entendu le 8 septembre 2016. On savait encore peu de chose, à cette date, des détails de sa mission, miraculeusement contrecarrée par des militaires américains en permission. Depuis, une note des services de renseignement hongrois, obtenue par le Centre d’analyse du terrorisme (CAT) et révélée le 12 novembre par Le Monde, a démontré qu’Ayoub El Khazzani était entré en Europe en compagnie d’Abdelhamid Abaaoud.
« Un noble combattant »
Etonnamment, c’est le directeur du CAT, Jean-Charles Brisard, qui a lui-même transmis cette note hongroise à la justice française quelques jours après sa divulgation dans la presse. Symptôme des lenteurs de la coopération judiciaire internationale, les magistrats français n’avaient toujours pas récupéré le précieux document malgré une demande adressée à leurs partenaires européens. Ces nouveaux éléments d’enquête, et leur médiatisation, ont sans doute achevé de convaincre le terroriste de la nécessité de tout avouer.
Ayoub El Khazzani, qui n’a été entendu que le 14 décembre, affirme, lui, s’être décidé à parler pour « donner une image de [lui] qui [lui] correspond ». « Je suis un vrai djihadiste, mais on ne massacre pas les femmes et les enfants, a-t-il expliqué devant le juge. Je ne suis pas un massacreur. Je suis un noble combattant. Je suis un soldat. » Il assure avoir voulu tuer des « Américains » à bord du Thalys, et non des passagers au hasard, afin de venger les bombardements en Syrie. Une affirmation invérifiable, en partie mise à mal par l’arsenal (une kalachnikov, huit chargeurs et un pistolet) retrouvé sur lui.
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Par-delà l’opportunisme de certaines de ses déclarations, l’audition d’Ayoub El Khazzani, dont Le Monde a pris connaissance, est un document rare : il est l’un des seuls terroristes liés à la cellule des attentats de Paris à s’être montré aussi prolixe sur l’élaboration de son projet. Il confirme, avec ses mots, nombre des informations recueillies ces derniers mois par les services hongrois et allemands.
A travers son récit, on apprend notamment que la décision de l’Etat islamique (EI) d’emprunter la route des migrants pour entrer en Europe a été inaugurée par El Khazzani et Abaaoud en raison des échecs répétés du premier à pénétrer l’espace Schengen par avion. Cette technique d’infiltration sera ensuite employée par la quasi-totalité des kamikazes de Paris.
La naissance du projet
Ayoub El Khazzani dit avoir rejoint la Syrie en mai 2015 : « J’étais parti pour lutter contre les massacres faits par les chiites, mais en arrivant en Syrie il s’est passé autre chose que je n’avais pas prévu. » Il affirme n’avoir passé que six jours sur place, un laps de temps qui suffira à le convaincre de rentrer en Europe pour tuer.
Peu de temps après son arrivée, il dit avoir aperçu un bâtiment « détruit » en sortant d’un camp d’entraînement : « Le frère syrien qui nous encadrait m’a dit que c’étaient les Américains qui avaient bombardé. Il m’a dit que ce bâtiment était une mosquée. Ça m’a fait un choc, ça m’a révolté, ça m’a détruit de l’intérieur. » Le jour même, un homme encagoulé vient le voir. L’émotion du candidat au djihad devant les ruines de la mosquée va décider de son sort.
« Il m’a dit que le frère qui nous avait accompagnés à l’extérieur du camp avait remarqué que j’avais été profondément touché par la destruction de la mosquée. Je lui ai dit que j’étais prêt à mourir, qu’il devait me considérer comme un objet et qu’il pouvait faire de moi ce qu’il voulait. Il m’a dit que pour ce qui était des chiites, ils pouvaient s’en occuper. Mais pour ce qui était des Américains, ils utilisaient des drones et des avions et qu’il était difficile de les combattre, que le mieux était d’aller les combattre sur leur propre territoire. »
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Ayoub El Khazzani passe les quatre jours suivants à s’entraîner au maniement de la kalachnikov. A l’issue de cette formation accélérée, il est reconduit à la frontière turque muni de deux numéros de téléphone à contacter, un belge et un syrien. Une fois à Istanbul, il achète un billet d’avion pour Tirana, en Albanie, et fait un peu de tourisme sur les rives du Bosphore, conformément aux instructions.
La route des migrants
Le jour de son vol, il est refoulé au guichet de l’aéroport d’Istanbul car la page centrale de son passeport marocain est « arrachée ». Son donneur d’ordres en Syrie lui demande alors de faire une nouvelle tentative depuis l’aéroport d’Antalya, dans le sud de la Turquie, toujours à destination de Tirana, en utilisant sa carte de séjour espagnole. Il est encore une fois refoulé, les autorités refusant de le laisser embarquer sans passeport.
Le terroriste est bloqué en Turquie. Il passe une semaine dans un hôtel d’Istanbul à attendre de nouvelles instructions. Son contact en Syrie finit par le rappeler : « Il m’a dit qu’un frère allait venir vers moi en Turquie, nommé Hamza. (…) Il m’a dit qu’il fallait que j’attende l’ouverture des routes des réfugiés. (…) Hamza m’a dit qu’il pouvait m’ouvrir la voie pour rentrer en Europe. » L’éclaireur « Hamza », identifié comme étant Bilal Chatra, un Algérien de 20 ans, sera interpellé en Allemagne un an plus tard, en juillet 2016.
Quelques jours après ce coup de fil, le contact syrien rappelle El Khazzani pour l’informer qu’un autre « frère » va le rejoindre « pour faire la route » avec lui. Cet homme s’appelle Abou Omar : il s’agit d’Abdelhamid Abaaoud, l’homme qui mettra en place depuis Bruxelles, au cours des mois suivants, la cellule des attentats de Paris. Informés en temps réel par Hamza, qui ouvre la voie, El Khazzani et Abaaoud rejoignent ensemble la Hongrie, où ils sont localisés le 1er août, en suivant le flux de migrants.
Après quelques jours dans un hôtel de Budapest, Abaaoud se rend en voiture en Autriche le 4 août. Il demande à son compagnon de voyage de rejoindre Hamza en Autriche, puis de gagner l’Allemagne. El Khazzani prend un train le lendemain jusqu’à Vienne, et se rend avec l’éclaireur à Cologne.
Un complice, qu’El Khazzani n’a pas voulu identifier durant l’audition, vient ensuite les chercher en voiture pour les emmener en Belgique. Ils y retrouvent Abdelhamid Abaaoud, un des terroristes les plus recherchés d’Europe, qui a élu domicile dans un petit appartement bruxellois, alors que les services de renseignement le croient toujours en Syrie.
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La planque de Bruxelles
« On est resté un certain temps dans l’appartement avec Hamza et Abou Omar. Nous n’avions pas le droit de sortir, nous étions ravitaillés par des frères. C’est moi qui faisais la cuisine, se souvient El Khazzani. Un jour, Abou Omar, qui avait des contacts avec la Syrie, nous a dit qu’il avait reçu un ordre du pays du Sham [la Syrie], à savoir qu’Hamza et moi devions nous préparer psychologiquement à faire une opération. »
L’éclaireur aurait, à en croire El Khazzani, refusé de participer à un attentat. « Le lendemain matin, Hamza s’est enfui de la maison. A ce moment-là, il s’est produit beaucoup de choses. Abou Omar a quitté l’appartement de peur d’être dénoncé par Hamza. (…) Les jours suivants, Abou Omar passait à l’appartement, parfois y dormait. Il me disait de rester là, j’ai l’impression qu’il n’avait pas confiance en moi, il ne me racontait rien. Je m’en fichais de son comportement. J’avais mon objectif et j’attendais mes consignes. »
« Je devais attaquer des Américains »
Une semaine avant l’attaque du Thalys, Abdelhamid Abaaoud lui annonce que l’opération est imminente. « Je lui ai dit que ce qui m’intéressait, c’était de m’attaquer à ceux qui tuaient nos frères, assure-t-il au juge. Il m’a dit qu’il avait compris, qu’il allait tout préparer et que je ne devais pas m’en soucier, que je n’aurais qu’à agir. »
Quelques jours plus tard, Abaaoud lui expose les détails de sa mission : « Il m’a dit que la cible était dans le Thalys, où je devais attaquer des Américains. (…) Abou Omar m’a expliqué qu’il fallait que je prenne un billet pour la première classe dans le wagon 11 ou 12, je ne me souviens plus, dans le Thalys de 17 heures (…) Abou Omar m’a dit qu’il y aurait entre trois et cinq militaires. »
Les armes, explique-t-il, avaient été livrées à l’appartement par le mystérieux complice qui était venu les chercher à Cologne quelques semaines plus tôt. Outre la présence de huit chargeurs de kalachnikov, qui peut sembler disproportionnée au regard des cibles évoquées, un autre élément intrigue les enquêteurs : si El Khazzani a réellement eu pour mission de tuer des militaires américains, comment Abaaoud a-t-il su qu’ils seraient présents ce jour-là à bord de la voiture 12 du Thalys 9364 ?
Itzig Finkelstein
La femme, cette éternelle victime. LOL. Golda Meir, Indira Gandhi, Benazir Bhutto, Tchatcher, Merkel, May, etc. etc. etc.
Akira Kurosawa
Catherine de Médicis, Victoria….
Itzig Finkelstein
Élisabeth Bathory, Madeleine Dracula…
MarxForEver
Catherine de Médicis, Lucrèce Borgia, Agrippine …
Itzig Finkelstein
Ma préf’, c’est tout de même Agrippine l’aînée. Elle avait la classe internationale, y a pas à dire. Au moins autant que Jiang Qing.
Katerpillar
En attendant, de nos jours, question « classe », on a quand meme IelosubMarine !
MarxForEver
Ma foi, je serais tenté de la mettre éventuellement en balance avec la Grande Catherine
pemmore
Rajoute Anne de Bretagne dont certains édits n’arrivent pas à se faire pulvériser par des politiciens véreux.
Je dirais aussi dans des jeux en ligne dit mmorpg ou entrent ensemble des centaines de joueurs, j’ai croisé des nanas chefs d’alliances, des stratèges fabuleux et des capacités relationnelles hors normes.
Et des victoires inoubliables.
MarxForEver
Non non. Je ne rajouterai ni Anne de Bretagne, ni Anne de Bourgogne, ni Aliénor d’Aquitaine. A ma connaissance aucune n’était une psychopathe qui a fait pendre, carboniser ou empaler environ la moitié de la population russe de l’époque. A la rigueur Elisabeth I d’Angleterre qui s’y entendait en matière de décapitations.
Katerpillar
Vincent Macdoom…
Clarque Gaybeul
Marie Stuart… Non, pas elle…
padiran
C’est vrai que dans celles que tu cites il y en quand même un tas qui sont carrément ……formidables (la sainte charte toujours) mais ce n’est pas une raison pour qu’elles n’accèdent pas au pouvoir.
Grosabruti – The French Donald
« il y en quand même un tas qui sont carrément ……formidables »
On ne défend pas les intérêts de son pays en se montrant maternelle. C’est même le meilleur moyen de se faire bouffer.
padiran
Vous n’êtes qu’un produit édulcoré Monsieur Grosabruti XXL. le vrai Trump aurait dit
« C’est même le meilleur moyen de se faire bouffer ..la chatte »
Mon invitation tient toujours
Itzig Finkelstein
À force de crier au loup en accusant les moutons, que les brebis ne s’étonnent pas si plus personne ne les croit…
padiran
Et pourtant les féministes y croient
pemmore
Je pense que la Royal a muri, quitté sa capeline de conne et est devenue tout à fait apte à devenir une grande présidente.
Et ce coup-ci je voterais en marche avant avec ma foi grand plaisir.
Mais un duel Taubira Marine Le Pen serait un moment d’anthologie.
Pour moi la Clinton a fait strictement l’inverse.
padiran
« Je pense que la Royal a muri, quitté sa capeline de conne »
Ah bon quand ça ?
mikylux
Quand elle a quitté le « pouvoir », sans doute : vous avez en vie d’avoir le pouvoir, vous ? Faut être barge !
padiran
Il faut avoir une ambition démesurée ou être barge pour ambitionner une place en politque, je n’ai aucune de ces qualités
Clarque Gaybeul
…
padiran
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juste pour le plaisir des yeux…
Il manque un truc dans mon post je voulais te mettre ça sous Louise Michel- :)
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Très belles couleurs- ;))
Le seul drapeau supportable, avec la bandiera sarda…
Là je ne peux pas être contre sinon à avoir la mafia sarde qui débarque chez moi- ;))
Tranquille, il n’y a pas de mafia en Sardaigne. Du banditisme, oui, comme partout, mais de la mafia, non…
Lien
Ils sont trop anars pour supporter une mafia, qui est le modèle du capitalisme, Trump vient de le prouver, une fois de plus…
Je ne comprends pas le sarde, mais je te fais confiance- ;))
C’est en italien, mais il explique que, comme un révolutionnaire, la mafia doit avoir le soutien de la population, ce qu’il n’aura pas en Sardaigne.
Quand des zigs ont kidnappé Fabrizio De Andrè, ils ont rendu le fric, et fait des excuses publiques…
Le code d’honneur- ;))
Oui, une des choses que j’avais apprises, il y a pas mal de temps, c’est qu’en Sardaigne il y a des choses qui se font, et des autres qui ne se font pas. C’est la loi non écrite.
Si la loi écrite correspond avec la loi non écrite, c’est bien, sinon, c’est la loi non écrite qui prime.
Simple, non ?
C’est comme en Corse- ;))
Je rois que c’est bien le « narcissisme » qui est indispensable : si devant un problème survenu, vous vous posez, très vite ces 2 questions : comment remédier MAINTENANT, et, parallèlement : comment aurais-je pu éviter ça (recherche de responsabilité, proche d’une culpabilité : à utiliser avec prudence et grande modération : l’auto-culpabilisation est « toxique » pour vous seul sans bénéfice pour qui que ce soit – sauf celui qui se déchargera sur votre dos) !
Je termine : « si ………., ne pensez même pas à vous présenter à un quelconque suffrage ! » (c’est juste un conseil !)
« Quand elle a quitté le “ pouvoir ” »
..
Elle est toujours au pouvoir…
..
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PH a pris un sacré coup de vieux !
« La femme, cette éternelle victime. LOL. »
Vous avez raison de rire
C’est d’ailleurs la réaction de tous les phallocrates.
Jeanne d’Arc
Ah oui, j’avais oublié la schizophrène d’Orléans.
Vous avez oubliez quelques reines et la magnifique Cléopâtre… ; -)
Elle avait surtout contre elle une bonne part des cadres de son parti, dont son ex, devenu président quelques années plus tard…
Et vous interprétez ça comment : uniquement par son genre ? Pour la gauche (pour laquelle je n’ai pas plus de « tendresse » que pour la droite !), j’espère que non !
@ Padiran
Bonjour,
Non la différence de voix : 574 064 (info samedi 17H17 mais 228 grands électeurs contre 290 !
source :
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Mais les règles du jeux n’ont pas changé depuis longtemps donc tous les connaissaient et personne ne conteste le résultat, jusqu’à présent.
Maintenant, que S.ROYAL valait, à l’époque, mieux que son mari, actuellement, on ne le saura jamais ! Toujours est-il que ce soir-là, dans leur appartement, cette caméra indiscrète montrait quand même le « licenciement » du pauvre François par l’ex-future-présidente ! (un licenciement de plus !)
Commérage de concierge : oui ! Mais qui leur a demandé de s’exposer pareillement ?
et si on passait a autre chose ?
Oh que oui. Je suis déjà en manque de Révolution Numérique !
: -))
On a trop parlé de l’élection américaine, et avec quelle emphase, « séisme politique ! ! ! », « tournant historique ! ! ! » (tu parles). Mais bon, je ne sais pas si, pour autant, j’ai envie de lire à nouveau des trucs fadasses sur la twittosphère.
Personnellement, je m’en fous complètement, des élections ricaines… comme de toutes les autres élections d’ailleurs.
Et puis nous aussi on a du clash !
Peggy contre les Rapetous…
Bon, on a se qu’on mérite hein, sous notre plafond de merde, mais ca a de la gueule quand meme !
Ce cirque minable ne suscite en moi pas le moindre intérêt. La vraie vie est ailleurs.
Tout pareil !
Mais ca rend nerveux, parfois, de voir ce cirque limité a un spectacle de clowns, qui prennent d’aussi gros cachets, avec aussi peu de public !