Le djihadiste breton Kevin Guiavarch mis en examen et écroué en France 21 janvier
Puisqu’il se dit « repenti » et s’est rendu de lui-même, il devrait parler un minimum.
Kevin Guiavarch, djihadiste «repenti», mis en examen et écroué en France
- Par Etienne Jacob , AFP, AP, Reuters Agences
- Publié le 21/01/2017 à 17:28
Parti combattre en Syrie, ce Breton de 24 ans était visé par un mandat d’arrêt international et s’était rendu aux autorités turques en juin. Il est soupçonné d’avoir été un recruteur du groupe djihadiste, via les réseaux sociaux, et d’avoir joué un rôle dans son financement.
Il s’était rendu aux autorités turques en juin dernier, se présentant comme «repenti», alors qu’il était visé par un mandat d’arrêt international. Le djihadiste français Kevin Guiavarch, 24 ans, a été mis en examen et écroué ce samedi pour association de malfaiteurs terroriste criminelle et financement du terrorisme, selon le parquet de Paris. Il a été placé sous mandat de dépôt, a précisé l’instance.
Alors âgé de 20 ans, ce Breton avait rejoint la Syrie fin 2012, ralliant d’abord les rangs du Front Al-Nosra, la branche syrienne d’al-Qaida, avant d’intégrer l’État islamique. En juin 2016, il avait quitté la Syrie avec quatre femmes, dont certaines l’avaient rejoint dans ce pays, et leurs six enfants, avant d’être interpellé en Turquie et incarcéré. Depuis, les quatre femmes ont été expulsées vers la France, mises en examen et écrouées pour trois d’entre elles. Les enfants, dont certains sont nés en Syrie, ont quant à eux été placés. Kevin Guiavarch avait été transféré de Turquie en France vendredi.
Figure du djihadisme français
Le jeune homme est une cible importante des services de renseignement français: recruteur présumé de Daech, il est aussi soupçonné d’être directement impliqué dans son financement. Le 23 septembre 2014, l’ONU avait placé Kevin Guiavarch sur sa liste noire des combattants les plus dangereux, faisant ainsi l’objet de sanctions internationales et d’interdictions de voyager.
Son parcours comporte de nombreuses zones d’ombre pour les enquêteurs: pourquoi a-t-il pris contact avec la France? Quelles sont ses motivations réelles? S’agit-il véritablement d’un repenti comme il le prétend? Désormais sur le sol français, les autorités espèrent qu’il pourra livrer des informations précieuses sur l’organigramme et le financement de l’EI.
Retour des combattants
Le retour de djihadistes, aguerris par plusieurs années au front, est un défi pour les autorités. Entre ceux qui sont morts, ceux qui veulent continuer à combattre, et ceux qui ne voudront pas rentrer par crainte des représailles de Daech, «il ne faut pas en attendre beaucoup», estime un responsable antiterroriste à l’AFP. À l’heure actuelle, «il y a peu de retours spontanés de Syrie», juge cet expert, qui met en garde face aux «cellules dormantes» potentiellement présentes sur le territoire français dans le futur. Environ 700 Français se trouveraient actuellement en Irak ou en Syrie aux côtés du groupe État islamique, selon les chiffres des autorités. Plus de 200 ont été tués.
» Lire aussi: Terrorisme: le retour des djihadistes inquiète la France
Terrorisme: Kevin Guiavarch, un Breton cadre de l’Etat islamique arrêté en Turquie avec ses quatre femmes
Publié le :
Jeudi 27 Octobre 2016 – 11:30
Dernière mise à jour :
Jeudi 27 Octobre 2016 – 11:36
Kevin Guiavarch, malgré ses 23 ans, était déjà un cadre de l’Etat islamique (EI). Il a été arrêté et incarcéré en Turquie, prétendant vouloir quitter l’EI et se rendre aux autorités.
L’homme pourrait livrer des informations sur la structure de l’Etat islamique.
Il est sur la liste noire de l’Organisation des Nations unies (ONU), signe de son niveau élevé dans la hiérarchie de l’Etat islamique. Kevin Guiavarch, un Breton de 23 ans, vient d’être arrêté en Turquie. Malgré son jeune âge, il est soupçonné d’être l’un des principaux recruteurs de l’organisation terroriste, et d’avoir mêler à son financement.
L’homme avait quitté la Syrie –accompagné de ses quatres femmes– pour se rendre volontairement en Turquie. Il affirme en effet être « un repenti » et vouloir quitter l’EI.
Kenin Guiavarch se serait converti à l’islam à l’âge de 14 ans. En 2012, il part faire le djihad en Syrie, rejoignant dans un premier temps l’ancien Front al-Nosra (affilié à Al-Qaïda), avant de « rejoindre la concurrence » de l’Etat islamique. Là, il aurait contribué à mettre en place un réseau de financement. Il aurait notamment convaincu une mère de famille de Troyes –dont la fille est partie faire le djihad– de financer ses activités terroristes. Elle a depuis été écrouée.
La France espère que l’homme pourra rapidement être jugé en Turquie puis extradé vers l’Hexagone où il pourrait révéler certains renseignements sur l’organisation interne du groupe terroriste.
En attendant, deux de ses quatre femmes, âgées de 26 et 34 ans, viennent d’être rapatriées et mises en examen pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste« . La plus âgée a été placée en détention provisoire. Elle est la mère de deux enfants qu’elle a eu avec Kevin Guiavarch tous les deux nés en Syrie. L’autre femme, mère d’un enfant, a été laissé libre sous contrôle judiciaire.
Auteur : La rédaction de FranceSoir.fr
Terrorisme : qui est Kevin Guiavarch, jihadiste français écroué en France ?
PORTRAIT – Le jeune homme de 24 ans a quitté la Syrie en juin 2016, avant d’être interpellé en Turquie et donc d’être écroué en France.
On le présente comme un recruteur présumé de l’État islamique, un pionnier. Kevin Guiavarch a été mis en examen pour association de malfaiteurs terroriste criminelle et financement du terrorisme et écroué le 21 janvier. La veille, il avait été transféré en France depuis la Turquie, où il avait été incarcéré à son retour de Syrie.
Accompagné, au moment de son interpellation en Turquie, de quatre femmes et de leurs six enfants, expulsées vers la France et incarcérées, pour trois d’entre elles, bien avant lui, il avait organisé son départ de Syrie avec les autorités françaises depuis juin 2016, en prenant contact avec la France par le biais d’une lettre. Quatre ans après avoir quitté l’Hexagone, ce Breton de 24 ans, qui a été au contact du commando du 13 novembre 2015, se dit aujourd’hui « repenti ». Les doutes persistent cependant sur les intentions de l’individu, soupçonné d’être impliqué dans le financement du groupe État islamique.
Visé par un mandat d’arrêt international, Kevin Guiavarch, était parti dès 2012, à 20 ans, pour rejoindre d’abord les rangs du Front Al-Nosra, la branche syrienne d’Al-Qaïda, avant d’intégrer l’EI. Soupçonné d’avoir été un recruteur du groupe jihadiste, via les réseaux sociaux, et d’avoir joué un rôle dans son financement, il avait été placé en septembre 2014 sur une liste noire de l’ONU.
Pourquoi est-il de retour en France ?
Impossible d’expliquer pour l’heure les raisons de sa repentance.
Dans Les Revenants, livre de David Thompson, spécialiste des jihadistes français, la première raison qu’il avance est la peur de mourir, dans un bombardement de la coalition ou exécuté par l’EI. Il ajoute avoir rompu avec l’organisation jihadiste, se disant désormais « salafiste quiétiste », un islam fondamentaliste mais non violent. « Moi je peux pas concevoir des personnes qui font des attentats, qui font couler le sang des musulmans », explique-t-il.
Un ancien enfant de chœur au parcours scolaire chaotique
Ancien enfant de chœur élevé par sa mère, il avait choisi de se convertir à l’Islam dès l’âge de 14 ans, selon David Thompson. Après une scolarité chaotique et sans diplôme, il était devenu un partisan du groupe islamiste radical Forsane Alizza. Environ 700 Français se trouveraient actuellement en Irak ou en Syrie aux côtés du groupe État islamique, selon les chiffres des autorités. Plus de 200 ont été tués.
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http://www.parismatch.com/Actu/Societe/Kevin-Guiavarch-djihadiste-breton-a-ete-ecroue-1169935
Kevin Guiavarch, djihadiste breton, a été écroué
Paris Match| Publié le 21/01/2017 à 17h07 |Mis à jour le 21/01/2017 à 17h29
Figure des djihadistes français, Kevin Guiavarch a été transféré vers la France depuis la Turquie. Il a été mis en examen et écroué samedi.
Kevin Guiavarch est-il un repenti? C’est en tout cas ce qu’il a affirmé l’an dernier. Mis en examen et écroué à son retour en France samedi, ce Breton de 24 ans avait quitté la Syrie, où il combattait aux côtés du groupe terroriste Etat islamique. Dans un premier temps, il avait rejoint la Turquie, où il avait été interpellé et incarcéré en juin 2016. L’homme était accompagné par ses quatre femmes et leurs six enfants. Certaines de ces femmes avaient rejoint le djihadiste en Syrie. Ces quatre femmes ont été expulsées vers la France et trois d’entre elles ont été écrouées et mises en examen. Les enfants, nés en Syrie pour certains, ont été placés. Kevin Guiavarch, lui, n’a été transféré de Turquie en France que vendredi.
Il avait demandé à sa mère de lui envoyer de l’argent
Ainsi que le racontait Paris Match dans une enquête sur la filière bretonne du djihad, Kevin Guiavarch a rejoint la Syrie dès 2012. Il avait été repéré en 2014 par la police française, alors qu’il avait manipulé une adolescente sur Internet, qui avait été rattrapée in extremis en Allemagne par sa famille, alors qu’elle tentait de rejoindre l’Etat islamique. C’est en enquêtant sur la mère de Kevin Guiavarch que les policiers ont détecté des flux d’argent suspects. Sur les injonctions de son fils, elle envoyait des milliers d’euros par mandats postaux vers la Turquie, où il se chargeait de les récupérer.
En juin 2016, dans une lettre adressée aux autorités françaises, le djihadiste s’était dit «repenti». Les autorités espèrent que Kevin Guiavarch pourra livrer des informations sur l’Etat islamique, notamment sur son organigramme et son financement.
Interrogé sur l’existence d’une filière bretonne parmi les djihadistes, le juge Marc Trévidic confiait à Match : «Je ne sais pas si, statistiquement, il y a tellement plus de Bretons dans le djihad. Mais ce qui est frappant, c’est leur nette surreprésentation parmi les convertis. Peut-être est-ce lié au vieux fond religieux d’une région où, longtemps, l’Eglise catholique a régenté les âmes et les comportements? L’envie de djihad vient-elle du côté « bonnet rouge » et révolutionnaire ou encore de l’esprit aventurier des marins au long cours?» dit-il, prenant pour exemple le marin Gilles Le Guen, engagé auprès d’Al-Qaïda à Tombouctou.