Je décline toute responsabilité quant aux mentions qui s'affichent dans les cinq lignes ci-dessus du pavé "Recherchez aussi" sur lequel je n'ai aucun contrôle.
Mes statistiques sont bloquées depuis le 2 février 2015.
7 février 2015
Mes statistiques sont de retour, tout fonctionne.
16 février 2015
Statistiques "basiques" de nouveau bloquées depuis le 12 février.
22 février 2015
Mes statistiques "basiques" ont été débloquées hier soir après la publication de mon dernier article concernant NEMROD34. Belle reprise simultanée de l'activité du Chinois.
23 février 2015
Statistiques "basiques" toujours sujettes à blocages : le 21 février au soir, à peine étaient-elles débloquées, puis à nouveau hier, 22 février, à peine étaient-elles débloquées.
24 février 2015
Statistiques "basiques" débloquées. Pas de nouveau pic d'activité du Chinois depuis le 21 février.
25 février 2015
Je n'ai pas mes statistiques "basiques" du jour, ça bloque encore... et Justinpetitcoucou est toujours bloqué depuis le 8 février... Faudrait penser à le débloquer, lui aussi, il y a du laisser-aller, là...
26 février 2015
Statistiques "basiques" des deux blog débloquées. Merci pour Justin, il était temps !
27 février 2015
Statistiques "basiques" des deux blogs de nouveau bloquées depuis le 26 février. Ce petit jeu pourrait-il cesser ? On n'en voit pas l'intérêt... Complément de 22 h: merci de m'avoir rendu ces statistiques !
25 mars 2015
Statistiques "basiques" de nouveau bloquées depuis le 20 mars.
26 mars 2015
Merci de m'avoir débloqué mes statistiques "basiques". Encore une fois, je ne vois pas l'intérêt de ce petit jeu. Ce serait aussi bien de cesser de bloquer ces statistiques pour oublier de les débloquer jusqu'à ce que j'aie signalé le problème.
31 mars 2015
Merci de bien vouloir me débloquer les statistiques "basiques" de Justinpetitcoucou, restées bloquées depuis le 14 mars - cf. avis du 25 mars sur Justin.
2 avril 2015
Merci de m'avoir rendu les statistiques de Justin.
7 mai 2015
Je n'ai plus de statistiques depuis deux jours, ni "basiques" ni "avancées".
10 mai 2015
Retour des statistiques "basiques". Merci. Manquent encore les statistiques "avancées".
14 mai 2015
Toutes mes statistiques sont de retour depuis hier. Merci.
3 octobre 2015
Depuis hier, les compteurs de mes statistiques avancées sont tous à zéro. Merci de me les rendre.
Bon an, mal an, les assassins d’ingénieurs ont toujours leurs parrainages pour se présenter à l’élection présidentielle grâce aux coups de pouces de quelques gros naïfs, et surtout, de milices qui ne valent guère mieux que la leur.
Une exception française de plus en plus singulière alors qu’ailleurs dans le monde l’heure est au désarmement de ces organisations criminelles.
Philippe Poutou, porte-parole du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), a revendiqué aujourd’hui devant la presse « 523 parrainages » arrivés selon lui au Conseil constitutionnel pour lui permettre d’être candidat à la présidentielle.
Laurent Fabius, président du Conseil constitutionnel, annoncera samedi à 11H30 quelles candidatures auront reçu suffisamment de signatures d’élus pour être validées.
« C’est la première fois qu’on a envie d’entendre Laurent Fabius », a ironisé M. Poutou, expliquant lors d’une conférence de presse à Montreuil (Seine-Saint-Denis) avoir « une inquiétude sur le fonctionnement et sur le traitement » de la part de cette instance.
« On s’est donné les moyens de réussir, on est plutôt confiant, on est fier de ce qu’on a réalisé, c’est un soulagement », a ajouté le candidat, qui avait alerté il y a plusieurs semaines sur sa difficulté à réunir des parrainages en nombre suffisant. « A chaque fois, on doit passer un examen pour avoir le droit de participer à la présidentielle », a-t-il regretté, évoquant la nouvelle loi « raffinée pour réduire les mailles du filet ».
Présidentielle: Pourquoi le FN appelle-t-il soudainement les élus à parrainer Poutou et Guaino?
PARRAINAGES Marine Le Pen et Louis Aliot veulent adresser un message à la « droite hors-les-murs » tout en se posant en parti institutionnel…
Louis Aliot et Marine Le Pen, un couple en campagne, le 2 décembre 2015 après un meeting à Nîmes avant les élections régionales. – APERCU/SIPA
Olivier Philippe-Viela
Publié le 15.03.2017 à 12:36
Mis à jour le 15.03.2017 à 17:42
On ne l’avait pas vu venir, et pourtant, Louis Aliot, vice-président du Front national, a bien appelé mardi sur BFMTV à parrainer… Philippe Poutou, le candidat du Nouveau Parti anticapitaliste, totalement à l’opposé du spectre politique. « Qu’on le veuille ou non, il représente un pan de l’opinion française », a justifié le député européen.
« Le FN a longtemps eu des difficultés à réunir des parrainages »
Pourquoi donc la candidate du Front national et son vice-président soutiennent-ils des politiques d’autres bords idéologiques ? Philippe Poutou n’a pas cherché à comprendre, refusant dans un tweet le coup de main d’Aliot.
Il y a pourtant des choses à dire sur l’appel de Louis Aliot. Selon le politologue Gilles Ivaldi, chercheur au CNRS à l’Université de Nice-Sophia Antipolis, le geste a une charge symbolique : « Le FN a longtemps eu des difficultés à réunir des parrainages, et en a joué pour se poser en parti antisystème. Soutenir Poutou, cela leur permet de dire d’un que, maintenant, le Front national est un grand parti institutionnel, qui a la force d’appeler à parrainer même ses adversaires ; et de deux, ça leur permet de jouer les grands seigneurs et d’insister sur le respect de la démocratie. »
Ce coup de pouce de Louis Aliot ne coûtera de toute manière pas grand-chose à son parti, car Philippe Poutou risque de ne pas pouvoir se présenter (il a 357 signatures à trois jours de la date limite) et, s’il réussit, il n’est pas une menace électorale pour le FN, avec environ 1 % d’intentions de vote dans les sondages.
Les législatives dans le viseur frontiste
Le parrainage officiel de Marine Le Pen adressé à Henri Guaino est en revanche bien plus éclairant sur la stratégie du parti. « Elle essaie aujourd’hui de toucher cette droite d’interstice, « hors-les-murs », située quelque part entre Les Républicains et le Front national », explique Gilles Ivaldi.
Trois personnalités en particulier sont concernées :
Nicolas Dupont-Aignan, que le FN vise depuis un moment pour créer une dynamique en vue des législatives.
Philippe de Villiers, qui s’est rapproché du FN par le biais de la très catholique Marion Maréchal-Le Pen.
Et Henri Guaino, devenu un électron libre chez LR.
Henri Guaino assis sur les bancs de l’Assemblée nationale, le 18 septembre 2013 – Patrick Kovarik AFP
Le chercheur du CNRS y voit un message du FN, non pas pour la présidentielle, mais pour les législatives dans la foulée, en juin 2017 : « Ce parrainage est une manière de lui faire un appel du pied, avec l’idée que Guaino pourrait grossir les rangs de ce que sera le Rassemblement bleu Marine (RBM). Car quel que soit le résultat de la présidentielle, le défi du FN sera de réussir ce que le RBM n’avait pas réussi en 2012, c’est-à-dire élargir la base du parti au niveau local. En attendant, le FN reste un parti isolé, qui a besoin de trouver des alliés sur le terrain. »
Avec en tête, pour Marine Le Pen, l’idée qu’une élimination de François Fillon au premier tour le 23 avril pourrait provoquer l’implosion de la droite, « rêve du FN depuis des années, rappelle Gilles Ivaldi. Si cela se produit, dans certaines régions, notamment le sud de la France, le Front national pourrait créer des passerelles avec des candidats de droite qui seraient déboussolés et qui voudraient chercher refuge dans un mouvement qui aurait le vent en poupe. »
Déjà 14 000 d’armes des FARC répertoriées par le gouvernement colombien
Le processus de dépôt des armes, qui a commencé au début de mars, doit se terminer au plus tard à la fin de mai. La taille de l’arsenal des guérilleros est encore inconnue.
Le Monde.fr avec AFP | 18.03.2017 à 02h53 • Mis à jour le 18.03.2017 à 14h37
Bogotá a annoncé vendredi 17 mars que les guérilleros des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) remettraient sous peu près de 14 000 armes aux Nations unies, dans le cadre de l’accord de paix conclu en novembre.
« Il y a déjà un inventaire de 14 000 armes des FARC qui seront remises prochainement aux mains de@MisionONUCol [la mission de l’ONU en Colombie], pour garantir une paix stable », a écrit le président colombien, Juan Manuel Santos, sur Twitter.
Cet arsenal comprend près de 11 000 fusils, a précisé pour sa part le ministre de la défense, Luis Carlos Villegas.
Nombre total d’armes inconnu
Depuis près d’un mois, les membres de la guérilla marxiste, au nombre d’environ 7 000, se trouvent dans 26 points de regroupement à travers le pays, conformément à l’accord de paix. Le processus de dépôt des armes, qui a commencé au début de mars, doit se terminer au plus tard à la fin de mai et les ex-combattants devront ensuite retourner à la vie civile.
La Mission des Nations unies a précisé dans un communiqué qu’elle connaîtrait le nombre total des armes détenues par les FARC uniquement « quand sera fini le processus d’enregistrement et d’identification en cours ».
Les Forces armées révolutionnaires de Colombie, plus ancienne et importante guérilla du pays issue en 1964 d’une insurrection paysanne, ont signé en novembre le traité de paix avec le gouvernement pour mettre fin au plus vieux conflit d’Amérique latine, qui a fait au moins 260 000 morts, plus de 60 000 disparus et 6,9 millions de déplacés.
La Havanne. Vendredi 17 mars 2017. Bolivarinfos/CCN. Cuba a offert un millier de bourses au gouvernement colombien et à l’organisation des guérillas, FARC-AP, les Forces Armées Révolutionnaires de Colombie – Armée du Peuple.
L’ambassadeur de Cuba en Colombie, José Luis Ponce, a fait cette offre devant la Commission de Suivi, de Développement et de Vérification de l’Accord de Paix, signé par le gouvernement colombien et les FARC-AP.
L’ambassadeur cubain a qualifié la distribution des bourses, 200 par an, sur une période de 5 ans, de contribution au processus de mise en application des accords de paix négociés à La Havane.
Ces bourses seraient destinées aux jeunes guérilleros démobilisés et aux déplacés de guerre. Ces derniers seraient choisis par le gouvernement.
Cuba, rappelons-le, a accueilli les conversations de paix entre le gouvernement et la principale organisation de la guérilla pendant plus de 4 ans et s’en est portée garant aux côtés de la Norvège.
Sur son compte Twitter, Ivan Marquez, membre du secrétariat des FARC-AP, a qualifié l’offre de Cuba de geste pur d’humanisme
«Au général d’armée Raul Castro, notre gratitude pour combler la Colombie de son amour et de sa solidarité. Il nous aide à la paix et nous offre des médecins » a-t-il écrit.
Cette perverse et criminelle notoire a une vraie manie : dès qu’elle se sent menacée d’être démasquée, comme ce fut le cas par exemple à l’automne 2008 en conséquence de ce qui se passait alors sur le site Rue89 me concernant – depuis lors, nous avons eu maintes confirmations qu’avec sa clique de « militants » brestois elle suivait bien tous les faits de harcèlements dont j’y étais victime, et avec moi mes différents soutiens, et pour cause, elle en était l’instigatrice… – elle organise des manifestations à tout casser histoire de rappeler à ses ouailles qu’elle est bien de « gôche » , n’est-ce pas, et de galvaniser ses troupes pour toutes les violences qu’elle les incite à commettre à l’encontre de ses cibles.
En l’occurrence, au mois de décembre 2008, il s’agissait de revigorer la bande de cybercriminels du malade mental extrêmement dangereux Pascal Edouard Cyprien Luraghi dont le chef se lamentait de n’avoir pu obtenir les exclusions de Rue89 qu’il réclamait à grands cris depuis le début du mois.
Et donc, eh bien voilà, le pli est pris.
Que dire de plus ?
Qu’elle utilise régulièrement des jeunes pour tout casser ?
Tout le monde le sait.
Pour illustrer un peu plus mon propos, je ne me contenterai que d’une anecdote concernant, encore, une manifestation lycéenne, remontant celle-là à l’automne 2001.
J’avais alors eu la surprise d’être interpellée par un petit groupe de manifestants du cortège qui, passant à proximité de mon domicile, se dirigeait vers le lycée Dupuy-de-Lôme. Il s’en était détaché pour venir gueuler jusque sous mes fenêtres et la police avait dû le ramener dans le droit chemin.
Il faut bien dire que cette année-là j’avais porté plainte contre un certain nombre de complices de Josette Brenterch qui alors ne comptaient pas leurs coups pour m’empêcher de retrouver du travail, me démunir de toutes mes ressources, et parvenir enfin à me contraindre à la prostitution – ils n’y sont jamais arrivés.
Mea maxima culpa ! Je suis bien trop méchante pour avoir l’ « empathie » d’une péripatéticienne !
Ce jeudi, un coup de feu a retenti dans l’enceinte du lycée Dupuy-de-Lôme à Brest. Il s’avère que le tir proviendrait d’un pistolet à gaz qu’un élève de bac pro électricité portait dans son sac à dos. Le bruit a été assourdissant mais selon certaines sources, l’élève n’aurait pas sorti l’arme de son sac ni menacé quelqu’un directement. Le coup serait donc parti accidentellement et n’a pas fait de victimes.
Le parquet confirme cette version en indiquant que le jeune homme, un mineur, sera convoqué devant le délégué du procureur pour un rappel à la loi. Une sanction qui semble indiquer la relative gravité du geste au regard du trouble causé à l’ordre public. De son côté, l’établissement a confirmé l’incident et le rectorat a fait savoir laconiquement que toutes les mesures avaient été prises à la suite de l’incident.
Après l’agression dont il a été victime, Jean-Yves Guengant, proviseur de l’Iroise, est relevé par des élèves et personnels de son établissement, puis conduit à l’infirmerie.
Hier, à deux reprises, le lycée a été la cible de jeunes. Jean-Yves Guengant a été frappé deux fois et blessé. Les lycéens sont choqués et indignés.
Il est 14 h 15. Dans la cour de l’Iroise, Jean-Yves Guengant, proviseur du lycée, gît par terre. Sans bouger durant quelques minutes, sonné par le coup qu’il vient de recevoir à la tête et par sa chute. Et inconscient semble-t-il. L’auteur du coup s’enfuit sans demander son reste. Le proviseur, légèrement blessé, est relevé par des élèves et des personnels de son lycée, et transporté à l’infirmerie. «Il va bien», a précisé hier soir un membre de l’établissement. Selon l’AFP, il aurait tout de même été hospitalisé.Le mouvement est parti de la cité scolaire de Kérichen. Une action spontanée, peu organisée. Sans banderoles, ni tracts. Ni revendication précise. Exceptés quelques termes injurieux contre le ministre Xavier Darcos.
Déjà, le matin, le lycée de la place de Strasbourg en a fait les frais : une porte cassée, des extincteurs vidés, une classe remplie d’élèves caillassée. Certains ont reçu des projections de verre cassé, mais il n’y a pas de blessés.
Vers 13 h 30, la manif se reconstitue. Départ du lycée Vauban. Ils sont environ 200. Ils vont d’abord à la Croix-Rouge. Certains pénètrent à l’intérieur, en ressortent vite. Direction l’Iroise. Sur la route, les poubelles sont jetées sur la chaussée, et les vitres de quelques abribus sont cassées.
À l’Iroise, ils rentrent sans problème. Mais, dans le bâtiment principal, les entrées sont gardées par des adultes… ou des élèves, comme au préau couvert. Des jeunes font pression. Un lycéen de l’Iroise s’interpose et se fait bousculer. Jean-Yves Guengant intervient. Il fend la foule, repousse les jeunes les plus agressifs. Il reçoit des crachats. Soudain, un jeune le gifle. Le proviseur répond de la même façon. Alors le jeune lui lance un coup dans la tête. Les lunettes du proviseur volent. Déséquilibré, il tombe lourdement, tandis que les « manifestants » prennent la fuite… laissant les membres de l’établissement, estomaqués, et indignés.
« C’est inadmissible ! »
«C’est inadmissible! Je n’ai jamais vu ça!», réagit un enseignant, syndiqué de longue date au Sgen-CFDT, très choqué. Émotion partagée par les lycéens de l’Iroise. «C’est lamentable! Aujourd’hui, aucune manifestation n’était prévue. Ils ne sont là que pour casser. Ils décrédibilisent notre mouvement. On ne peut pas accepter ça!» proteste Lancelot. C’est ce lycéen qu’a défendu Jean-Yves Guengant. «Je remercie le proviseur», dit-il.
Lancelot est engagé dans le mouvement de protestation contre les réformes, mais de façon pacifique. Hier, selon lui, l’action des jeunes n’avait rien à voir avec la manifestation de vendredi dernier, organisée par un syndicat lycéen. Avec quatre autres collègues, Lancelot tente d’organiser un comité pour structurer leur action. «Si des casseurs interviennent dans nos manifs, on arrêtera tout.»
Charles, un lycéen de l’Harteloire,dénonce : « C’est une bande de casseurs qui se sert des manifestations lycéennes comme prétexte.» Le recteur d’académie condamne «fermement» le climat de violence de la part de ce «groupe non identifié de 30 à 40 individus, se mêlant à des lycéens» et qui « dessert toute forme d‘expression lycéenne».
Des lycéens manifestaient ce mercredi matin à Brest. Un groupe constitué de près de deux cents adolescents a sillonné les rues de Brest avant de vouloir pénétrer à l’intérieur du groupe scolaire privé La Croix-Rouge, non loin du centre-ville.
De nombreuses voitures ont été dégradées à leur passage et des grenades lacrymogènes ont été tirées par les gendarmes mobiles (voir le reportage photos).
Un lycéen a été brièvement interpellé par la police alors qu’il escaladait les grilles de l’établissement scolaire.
A l’arrivée des gendarmes mobiles, les manifestants se sont ensuite dirigés vers le groupe scolaire public Kerichen, le plus important établissement de la ville proche de la Croix-Rouge, en dégradant à leur passage les voitures en stationnement.
De nombreux rétroviseurs ont été arrachés et la vitre d’une voiture de police a été brisée.
Depuis deux jours, des jeunes sèment la panique dans les lycées de la ville finistérienne. Hier, quatre d’entre eux avaient été interpellés.
Quelque deux cents lycéens manifestaient ce matin dans les rues de Brest où de nombreuses voitures ont été dégradées à leur passage et des grenades lacrymogènes ont été tirées par les gendarmes mobiles.
Un groupe constitué de près de deux cents adolescents a sillonné les rues de Brest avant de vouloir pénétrer à l’intérieur du groupe scolaire privé La Croix-Rouge, non loin du centre-ville.
Un lycéen a été brièvement interpellé par la police alors qu’il escaladait les grilles de l’établissement.
A l’arrivée des gendarmes mobiles, les manifestants se sont ensuite dirigés vers le groupe scolaire public Kerichen, le plus important établissement de la ville proche de la Croix-Rouge, en dégradant à leur passage les voitures en stationnement.
De nombreux rétroviseurs ont été arrachés et la vitre d’une voiture de police a été brisée.
Les gendarmes mobiles ont lancé quelques grenades lacrymogènes en réponse à des jets de pierre des manifestants.
Lundi et mardi déjà, plusieurs dizaines de jeunes, sans mot d’ordre ni revendication particulière, avaient dégradé du mobilier urbain et perturbé les cours de plusieurs lycées de Brest lors de manifestations dans les rues de la ville.
A Brest, les lycéens protestataires se font déborder par des « radicaux » casseurs. | Ouest-France
BREST.- « Toute cette violence, c’est incompréhensible ! » Paul Merdy, directeur du lycée Anne-Marie-Javouhey, est sidéré. Ce n’est tout de même pas la réforme du lycée – dont on ne sait encore pas grand-chose – qui peut expliquer cette débauche? »
Hier matin, son établissement a été la cible des « casseurs»: une dizaine de vitres de classes caillassées; des élèves apeurés; la porte d’entrée a failli céder. Un passant s’est interposé. Il a été jeté à terre et a reçu une volée de coups de pied.
Lundi, au lycée de l’Iroise, le proviseur avait été frappé et blessé ; une salle de classe remplie d’élèves, caillassée ; et une porte, cassée. «Jamais vu ça.On a le droit de protester, mais il faut le faire pacifiquement et dans la concertation!», s’indigne Yves Garçon, professeur à l’Iroise, syndiqué au Sgen-CFDT.
«Ils veulent discréditer le mouvement de lycéens. C’est révoltant !», proteste Lancelot. Élève en première, il était aux premières loges pour empêcher les autres jeunes d’entrer dans les bâtiments. C’est pour le défendre que le proviseur est intervenu.
Sans leader ni revendications
Lancelot, comme d’autres camarades, est engagé contre les mesures de Xavier Darcos. La semaine dernière, ils ont participé à la manifestation-pacifique-qui a réuni 200 lycéens contre la suppression des postes d’enseignants ; les classes trop chargées ; la réforme du lycée et la suppression supposée des filières ; le nouveau recrutement des enseignants,etc.
Ces jeunes ont voulu constituer un comité. Mais les «radicaux» tentent de saboter leurs actions et lancent de fausses informations via les SMS et Facebook. « On a passé notre week-end à démentir des rumeurs comme quoi l’Iroise serait bloqué toute la semaine et qu’une manifestation était prévue lundi. »
Qui sont ces « radicaux » qui se font déborder par des casseurs, qui se lancent dans les rues sans leader ni revendications précises? Ce type d’interventions est parti de Vauban et Lesven, des lycées industriels et professionnels. « Des élèves en profitent pour ne pas aller en cours et s’amuser. D’autres ont envie de casser : des lycéens, mais aussi des jeunes qu’on ne connaît pas, qui viennent de Pontanézen (Un quartier « chaud ») », indiquent des élèves de Vauban.
Hier, quatre jeunes ont été interpellés pour jet de pierres sur des policiers et destruction d’abris-bus. L’un d’entre eux, âgé de 18 ans, n’est pas lycéen. Au total, dix-sept plaintes ont été déposées.
L’an dernier, début décembre, plusieurs manifestations issues de la cité scolaire Kérichen avaient viré en échauffourées avec les forces de l’ordre. Sauf que le bac professionnel en trois ans est une réalité. Et qu’en janvier, quand leurs lycées se sont portés volontaires pour cette réforme, il n’y a eu aucune réaction.
Ce midi, les « pacifiques » organisent une manifestation. Et les syndicats d’enseignants, avec prudence, une table ronde.
Les lycéens mobilisés contre la politique de Xavier Darcos
Les jeunes ont bien participé à la journée d’action, sans grève, à l’appel des syndicats enseignants.
Le Monde.fr avec AFP et Reuters | 10.12.2008 à 18h20 • Mis à jour le 10.12.2008 à 19h57
« Ne rajoutons pas à la crise celle de l’éducation : investissons pour elle ! », tel est le mot d’ordre des mobilisations de mercredi 10 décembre, destinées à dénoncer les treize mille cinq cents suppressions de postes de 2009, ainsi que les réformes du primaire, du lycée et de la formation des enseignants. Des rassemblements – non assortis d’appels à la grève – que le ministre de l’éducation Xavier Darcos a qualifié de « presque habituels », ont eu lieu dans plusieurs villes de France.
A Montpellier, entre dix-sept cents et trois mille personnes ont manifesté. Le cortège, composé d’enseignants, de lycéens, d’étudiants, de parents d’élèves et retraités de l’éducation nationale, a défilé aux cris de « Darcos, t’es foutu », ou « Non à la suppression des Rased ». Trois mille postes au sein des réseaux d’aides spécialisées aux élèves en difficulté (Rased) doivent être supprimés l’an prochain.
Entre mille et quinze cents personnes, selon les estimations, ont défilé dans les rues de Toulouse derrière une banderole « Ensemble défendons l’école publique ». A Marseille, près de quinze cents personnes, selon la police et les organisateurs, ont défilé sous la pluie dans le centre-ville. « Un pays, une école, notre avenir, Académie Aix-Marseille« , pouvait-on lire sur la banderole en tête du cortège composé d’enseignants, de parents d’élèves, d’écoliers de maternelles et de primaires, de lycéens et d’étudiants d’IUT. Les parents de la FCPE ouvraient la marche et étaient pour la plupart vêtus de gilets de sécurité jaune fluorescent sur lesquels on pouvait lire « Association éducative en danger de mort, chantier de démolition de l’école publique ».
A Paris, plusieurs centaines d’enseignants, de lycéens et de parents se sont rassemblés à la gare Saint-Lazare en fin d’après-midi. Portant des bonnets de Père Noël, voire l’habit complet, ils ont distribué des tracts aux passants. Ils scandaient « Darcos, c’est pas un cadeau pour l’éducation » et « Des sous pour les écoliers, pas pour les banquiers ». Des lycéens, venus entre autres de Seine-Saint-Denis et des Hauts-de-Seine, lançaient des slogans comme « Lycéens en colère, on va pas se laisser faire », ou encore « Dans tous les quartiers, dans toutes les régions, un même droit à l’éducation ».
Près de deux mille personnes, selon la police, manifestaient dans l’après-midi à Bordeaux, en majorité des lycéens. D’autres rassemblements ont émaillé la journée de mardi, au cours desquels plusieurs lycéens ont été interpellés. Deux ont été présentés mercredi à un juge pour enfant pour des dégradations commises en marge des défilés et un troisième, âgé de 18 ans, a fait l’objet d’une comparution immédiate pour « violences » contre un policier.
A Rennes, près de deux mille lycéens, selon la police et les manifestants, ont défilé toute la matinée et au moins huit lycées étaient perturbés. Les manifestants ont commencé la journée aux cris de « Darcos, t’es foutu, la jeunesse est dans la rue » et sous une banderole proclamant « Non aux réformes bidons », dans un cortège dirigé par l’Union nationale des lycéens et SUD-Lycéens. Une quinzaine d’établissements étaient bloqués à Nantes,où un millier de lycéens ont manifesté avant de tenir une assemblée générale en plein air. A Cherbourg, entre mille et quinze cents lycéens, selon les estimations, se sont rassemblés dans la matinée. D’autres manifestations et blocages de lycées ont été signalés dans de nombreuses villes de l’Ouest, perturbant parfois la circulation, comme à Saint-Nazaire ou au Mans.
A Brest, où des jeunes et les forces de l’ordre s’affrontent dans la rue depuis lundi, quatre interpellations ont eu lieu mardi, et la manifestation de mercredi a été houleuse. Un groupe de quelque deux cents jeunes a sillonné les rues en tentant de pénétrer dans un groupe scolaire privé et en dégradant des voitures en stationnement. Les gendarmes mobiles ont lancé quelques grenades lacrymogènes en réponse à des jets de pierres. A la mi-journée, le calme était revenu. « On ignore pourquoi ils manifestent », avait cependant déclaré plus tôt dans la journé Paul Merdy, directeur du lycée Anne-Marie-Javouhey, dont une vingtaine de vitres ont été brisées par des cailloux mardi.
« JE NE SUIS PAS MINISTRE DE L’HÉSITATION NATIONALE »
Xavier Darcos a dénoncé sur Europe 1« un mélange de mensonges ou d’informations erronées de nature à affoler les opinions publiques, qui est de la véritable désinformation ». Le ministre a assuré qu’il n’était pas question pour lui « de supprimer la maternelle », ni les « mathématiques« au lycée. Interrogé sur les violences survenues dans plusieurs villes, dont Brest, en marge de manifestations lycéennes, il a reconnu que « cela l’inquiétait », mais a indiqué qu’il ne « confondait pas les lycéens avec des bandes radicalisées qui viennent tout casser ». Quant à savoir s’il va revoir ses réformes, il a répondu : « je ne suis pas ministre de l’hésitation nationale, j’ai un devoir pour les générations futures. Il s’agit de réformer dans un pays qui en a besoin », défendant en particulier sa réforme du lycée.
Comme en écho, l’ex-ministre PS Jack Lang a déclaré sur RMC, à l’adresse de M. Darcos : « Si vous continuez comme ça, l’éducation nationale, ce sera votre Vietnam. »« Il y a un ras-le-bol, une colère (…) Les professeurs ne manifestent pas pour défendre des intérêts personnels, et je leur dis bravo. Bravo de faire ce travail de prise de conscience. Ils se battent parce qu’ils savent que l’école de la République est en grave danger », a-t-il ajouté. Pour lui, les réformes constituent « un plan pluriannuel de destruction de l’éducation nationale ». « En demandant que chacun respecte les règles et les biens, j’appelle l’ensemble des Français à se dresser avec force, avec détermination, contre ce plan de destruction », a-t-il dit.
Une pétition, lancée fin novembre sur Internet par une centaine de maîtres d’écoles primaires, pour demander l’arrêt de la politique éducative menée par le gouvernement et la démission de Xavier Darcos, avait recueilli, mercredi, plus de treize mille six cents signatures électroniques. Elle n’était plus accessible en fin d’après-midi.
A Brest, le difficile apprentissage de la coordination
Publié le 11 décembre 2008
Affrontements, hier, boulevard Léon-Blum, à Brest : jets de pierre contre grenades lacrymogènes.
Photo Dominique Leroux
600 lycéens ont manifesté, hier, à Brest. Ceux qui s’étaient donné pour mot d’ordre de casser ont vite été freinés par les forces de l’ordre.
600 lycéens ont manifesté, hier, à Brest. Ceux qui s’étaient donné pour mot d’ordre de casser ont vite été freinés par les forces de l’ordre. Les autres s’organisent pour ne pas se laisser happer par les débordements. Trente policiers en tenue, sept équipes d’interpellation, cinq pour réguler la circulation et un escadron de 60 gendarmes venu de Chateauroux en renfort… Suite aux excès de violence générés, lundi et mardi, dans les rues de Brest par une cinquantaine de lycéens incontrôlables, le préfet a pris des mesures, hier, pour stopper les ardeurs des agitateurs. Dès 7 h 15, 200 élèves se sont postés devant le lycée Dupuy-de-Lôme. Objectif affiché : faire un barrage filtrant. Barrage devenu barricade, feux de poubelles et de palettes à la clé. Les pompiers ont dû intervenir pour éviter qu’il ne se propage aux voitures. Les policiers, eux, ont lancé quelques fumigènes pour disperser les troupes. Une partie a alors mis le cap sur le centre-ville en bloquant au passage la circulation sur le pont de l’Harteloire.
Deux lycéens interpellés
Pendant ce temps, quelque 80 lycéens de Vauban ont entrepris de faire irruption à La Croix-Rouge. La procession s’est vite transformée en affrontements avec les CRS, boulevard Léon-Blum : jets de pierres contre grenades lacrymogènes. Bilan : des vitres de voitures en éclats et un élève de Vauban, âgé de 15 ans, interpellé puis placé en garde à vue. Un second de 16 ans a été arrêté, un peu plus tard. Les deux seront présentés aujourd’hui au parquet.
Nouvelles actions attendues aujourd’hui
Déplorant ces agitations « gratuites et nuisibles », les lycéens de l’Iroise ont mis en place un véritable comité. Ici, pas d’appel à se regrouper lancé par SMS mais des assemblées générales en bonne et due forme et un message clair : « Non à la suppression de postes dans l’Éducation, encore non à la suppression de certaines matières et options, toujours non au projet de réforme des lycées même si ce n’est pas encore très clair ». Soutenus dans un communiqué par la FCPE du Finistère, ils ont défilé hier midi, calmement, tracts à la main, de leur établissement jusqu’à la sous-préfecture. Souhaitant éviter tout débordement, ils ont mis en place leur propre service d’ordre. Pour Lancelot, porte-parole du mouvement : « Pas question de se laisser discréditer par quelques casseurs inconscients ». En contact avec des représentants d’élèves de l’Harteloire et Amiral Ronarc’h notamment, il tente depuis deux jours de coordonner des actions. Pas facile. Le lycée Dupuy-de-Lôme a annoncé un nouveau blocus ce matin. Les autres préfèrent ne pas bouger…
Des incidents se sont produits ce matin à Brest, pour la quatrième journée consécutive, entre quelques dizaines de jeunes manifestants opposés à la réforme Darcos et les forces de l’ordre.
Les gendarmes mobiles ont tiré quelques grenades lacrymogènes contre un petit groupe de 150 à 200 jeunes, pour la plupart lycéens, qui tentaient de bloquer l’accès au pont de Recouvrance. Ces manifestants, sans banderoles ni slogans, ont de leur côté jeté des pierres contre les forces de l’ordre.
Le petit groupe, qui avait auparavant défilé dans la ville sans violences mais en perturbant le trafic, s’est ensuite rendu devant le lycée Dupuy de Lome, à proximité du pont, où il se trouvait en milieu de matinée.
Suite aux incidents répétés depuis le début de semaine dans de nombreux lycées brestois, blessant plusieurs personnes dont un proviseur, allant en s’accentuant au point que des tirs de grenades lacrymogènes ont été aujourd’hui effectués depuis la rue sur la cour et un toit du lycée Dupuy de Lôme, incommodant des centaines d’élèves et de personnels, semant la panique, (voir le reportage d’un collègue) Ci dessous.
La FSU du Finistère, réunie en CDFD à Châteaulin le 11 décembre :
exige la fermeture administrative de ces lycées tant que les autorités ne seront pas en mesure d’y assure la sécurité des biens publics et des personnes, dont des élèves mineurs ; exige que le ministre renonce aux milliers de suppressions de postes ainsi qu’à toute précipitation en matière de réforme du lycée, projets directement responsables de ces incidents graves
A Brest, les élèves demandent plus que le simple report du projet Darcos.
Le Finistère jusqu’au-boutiste
BREST, envoyé spécial
Jour calme hier à Brest où l’agitation lycéenne qui a sévi la semaine dernière, avec dégradations sur la voie publique et jets de pierres et de grenades lacrymogènes entre jeunes et forces de l’ordre, a connu un net reflux.
Depuis vendredi, les lycéens brestois ont commencé à s’organiser pour éviter les débordements. Des représentants ont été désignés et reçus en sous-préfecture hier matin. La décision de Xavier Darcos de reporter sa réforme de l’éducation n’a en revanche rien changé à leur détermination. Et, à l’entrée de la ville, devant les grilles du lycée de l’Iroise, dont le blocus avait été voté en assemblée générale vendredi et où ont été alignées des poubelles, la défiance reste grande vis-à-vis du ministre de l’Education nationale. «S’il se contente de reporter sa réforme d’un an, cela ne sert à rien, estime William, solide garçon de 18 ans, en terminale littéraire. En tout cas, il n’a pas dit qu’il la retirait et ce que nous voulons, ce sont de vraies modifications. On pense aussi aux générations qui vont venir derrière nous.» Foulard rouge autour du cou et petite barbichette au menton, Rémy campe sur la même position. «Xavier Darcos se prétend ouvert à la discussion mais ce ne sont que des mots, lâche-t-il. Quand on traite des manifestants d’analphabètes, c’est grave. Il n’a aucune intention de changer son texte. Il pense seulement que ce n’est pas le moment. Mais s’il reste sur ses positions, on fera pareil et on continuera tant qu’il n’y aura pas de changements».
«Paumés». Si certains élèves se sont intéressés de près aux projets de réformes du ministre de l’Education, il semble que la violence qui a pu éclater à Brest la semaine dernière, avec caillassages de salles de classes, bagarres entre jeunes ou destruction de mobilier urbain, soit aussi le symptôme d’un malaise plus profond. Ce n’est sans doute pas un hasard si le mouvement est parti des deux principaux lycées techniques et professionnels de la ville, les lycées Vauban et Dupuy-de-Lôme. «Dans les manifestations de la semaine dernière, il n’y avait aucun slogan, relève Jean-Christophe Quenéhervé, conseiller principal d’éducation à Dupuy-de-Lôme. Mais aux premiers rangs, on retrouvait les plus paumés, les plus déscolarisés. Ceux qui cumulent tous les problèmes familiaux et sociaux. On a senti une angoisse qui n’est sans doute pas sans rapport avec les effets de la crise mondiale. Avec des jeunes qui se demandent ce qu’ils vont faire et comment ils vont trouver leur place dans ce monde». Sur les deux panneaux accrochés aux grilles de ce lycée où 43 % des élèves sont issus des catégories socio- professionnelles défavorisées, on lit d’ailleurs aussi bien le nom de Xavier Darcos qu’une évocation de la «crise financière». Même si la suppression des BEP, des«parcours sans possibilités de réorientation» et une «sélection plus forte» sont aussi des craintes récurrentes.
Confinés. Tous ou presque s’accordent en tout cas à dire que les véritables «casseurs», pas toujours lycéens, qui ne sont là que pour en découdre, ne représentent qu’une minorité. «On voudrait organiser les manifestations proprement, souligne Pierre, 18 ans, en BTS de génie civil. Mais dès qu’il y a contact avec les CRS, ça déborde, on subit et on se fait gazer.» C’est ainsi que les 1 000 élèves du lycée Dupuy-de-Lôme se sont retrouvés confinés dans les salles de classes jeudi matin tandis qu’une bonne trentaine de grenades lacrymogènes tombaient dans la cour. Elèves de première et terminale générale dans un autre lycée, Camille et Marine, 16 ans et demi, gardent quant à elles les stigmates des dernières manifs pour avoir voulu s’interposer face à quelques jeunes «avec des capuches, venus seulement pour s’occuper». Trace d’hématome au front pour l’une, entorse pour l’autre, elles n’en demeurent pas moins mobilisées. «Avec les suppressions de postes, on va être combien par classe ? S’inquiète Camille. Et si on supprime les différences au niveau du bac, quelle valeur aura-t-il?»
C’ÉTAIT un risque. En annonçant lundi, en plein déplacement à l’étranger, qu’il reportait la réforme de la seconde pour se donner le temps de mettre à plat, dans un climat plus serein, la refonte totale du lycée, Xavier Darcos savait que le geste pouvait donner des ailes aux lycéens qui manifestent depuis dix jours. Qu’interprété comme une « reculade » de sa part, ou « une première victoire » contre lui, il pouvait faire renaître le lot de revendications sur les suppressions de postes par exemple. « Cela dit, nous confiait-il il y a deux jours, pour ce qui est des postes, le budget est fait ! » De façon prévisible donc, certaines organisations ont appelé à… amplifier la mobilisation. A l’image de la Fidl, un des principaux syndicats lycéens, qui a maintenu son mot d’ordre pour hier.
« La suspension n’est destinée qu’à casser et décrédibiliser notre mouvement »
De Rennes à la région Midi-Pyrénées, en passant par la Bourgogne, des établissements ont été bloqués, pour la première fois à Paris notamment. En province, on a défilé, parfois en cortège de plusieurs milliers de manifestants, dans les grandes villes, comme Nantes. « Lycéens révoltés, on ne veut pas être réformés » affichaient de nombreuses banderoles à Bordeaux. « La suspension annoncée n’est destinée qu’à casser et décrédibiliser notre mouvement », jure la Fidl locale.
La présidente nationale, Alix Nicolet, réclame carrément que le ministre « efface » sa réforme, redoutant… une stratégie machiavélique : « Nous craignons que Xavier Darcos fasse passer sa réforme en fin d’année ou pendant les vacances scolaires ». L’UNL, autre organisation lycéenne, enfonce le clou, sous le slogan « Le ministre recule, les lycéens avancent ». Mêmes arguments, même appel à renforcer la mobilisation, jeudi, puis à la rentrée de janvier. Devant les lycées bloqués, où l’on a pu voir flotter parfois un drapeau noir et où les mots d’ordre radicaux l’emportent sur le nombre de lycéens mobilisés, on évoque toujours les mêmes craintes : suppression du bac ou de certaines matières en seconde, des lycée au rabais…
Côté adultes, à l’exception du Snes, de SUD, ou du Parti des ouvriers indépendants (trotskiste) où l’on appelle à renforcer la mobilisation sur fond de « première victoire », un léger fossé semble s’être creusé hier avec les revendications des lycéens. Si les parents de la PEEP (à droite) déplorent le recul du ministre, l’Unsa, la Ligue de l’enseignement côté enseignants et même la FCPE, l’autre fédération de parents (à gauche) « prennent » sobrement « acte » de la décision de Darcos, tout en souhaitant toujours une réforme dont le lycée a besoin. Devant l’Assemblée hier, le ministre a répété qu’il ne reculait que « pour mieux sauter » et faire cette réforme en repartant de zéro. A Strasbourg, Nicolas Sarkozy a également assuré : « Cette réforme, je la soutiens, et elle se fera, en prenant le temps de l’écoute et de la concertation. »