Attentat de Karachi du 8 mai 2002 : les victimes dénoncent un enterrement judiciaire 7 mai
Le Point et Le Parisien ont relayé cette dépêche de l’AFP les premiers, en début d’après-midi.
Ayant vainement espéré voir sérieusement progresser l’enquête sur l’attentat de Karachi du 8 mai 2002 durant les cinq années qui viennent de s’écouler, elles font aujourd’hui le constat amer que d’autres avaient déjà fait depuis longtemps : tous pourris…
Pour ma part, je le savais depuis le début, puisque j’étais dedans à l’origine des temps.
Mais je ne suis pas la seule et aimerais bien, par exemple, voir M. François Asselineau, qui fut notamment conseiller pour les affaires internationales du ministre de l’Industrie d’Edouard Balladur de 1993 à 1995, fournir au public des explications complètes sur les ventes d’armes de cette époque.
Il serait peut-être moins moqué s’il décidait de se mettre à table.
Et surtout, qu’il n’aille pas prétendre ignorer qui je suis ni pourquoi on assassine toute ma famille…
Karachi: 15 ans après l’attentat, les victimes dénoncent un « enterrement » judiciaire
AFP
Qui est derrière l’attentat de Karachi et pourquoi ? Quinze ans après, les victimes de l’attaque contre des ouvriers français qui travaillaient à la construction de sous-marins vendus au Pakistan, point de départ d’un scandale politico-financier, redoutent de ne jamais connaître la vérité.
Le 8 mai 2002, une voiture piégée précipitée contre un bus transportant des salariés de la Direction des chantiers navals (DCN) explose devant l’hôtel Sheraton à Karachi, tuant quinze personnes dont 11 employés français et en blessant douze autres. Tous travaillaient à la construction d’un des trois sous-marins Agosta vendus en 1994 au Pakistan par la France, sous le gouvernement d’Edouard Balladur.
Lundi, dans son fief de Cherbourg, le Premier ministre Bernard Cazeneuve rendra hommage aux victimes de cette attaque, encore entourée de zones d’ombre. « On espérait de ce quinquennat un élan politique pour faire la lumière sur cette affaire », regrette Virginie Bled, l’une des veuves de l’attentat.
L’enquête qui privilégiait au départ la piste Al-Qaïda a conduit à révéler l’affaire de financement occulte présumé de la campagne présidentielle d’Edouard Balladur en 1995.
Le juge antiterroriste Marc Trévidic s’est orienté à partir de 2009 vers l’hypothèse d’une vengeance ourdie contre Paris après la décision de Jacques Chirac en 1996 d’arrêter le versement des commissions - légales à l’époque - à des responsables pakistanais. Ce mobile financier était apparu dans les notes rédigées quelques mois après l’attaque par un ancien de la DST, les « rapports » Nautilus, qui évoquaient des rétrocommissions pour financer la campagne de M. Balladur.
Cette thèse laisse entrevoir un début d’explication aux yeux des victimes mais leurs espoirs se sont heurtés à l’échec d’une commission rogatoire au Pakistan, au refus d’entendre des témoins et au secret défense sur certains documents. « Globalement, les familles sont confrontées à l’échec flagrant de l’autorité judiciaire dans la recherche de la vérité », estime Olivier Morice, avocat de parties civiles.
« Depuis le départ du juge Trévidic, il y a dix-huit mois, plus personne ne connaît le dossier au pôle antiterroriste et les moyens manquent. Des dossiers ont été priorisés pour en enterrer d’autres », déplore Gilles Sanson, blessé dans l’attentat.
La présidence du tribunal de grande instance de Paris souligne qu’ »un effort considérable a été fait pour renforcer le pôle antiterroriste, passé de 8 à 11 magistrats ». Mais les juges font face à l’afflux des dossiers d’attentats jihadistes.
Un volet financier terminé
Parallèlement à l’enquête terroriste, les magistrats Renaud Van Ruymbeke et Roger Le Loire chargés du volet financier de l’affaire entre 2011 et 2014 ont acquis la conviction que la campagne d’Édouard Balladur a été en partie financée par des rétrocommissions - illégales - sur les contrats de sous-marins au Pakistan et de frégates à l’Arabie Saoudite.
Selon l’enquête, le réseau « K », coordonné par le Saoudien Ali Ben Moussalem, soupçonné de financement d’organisations terroristes, aurait été imposé en fin de processus pour enrichir ses membres et financer illégalement la campagne Balladur. Les juges se sont notamment interrogés sur une somme de 10,2 millions de francs en espèces versée sur son compte de campagne.
En 2014, les magistrats ont renvoyé devant le tribunal correctionnel six protagonistes dont Nicolas Bazire, ex-directeur de la campagne, Thierry Gaubert, alors membre du cabinet du ministre du Budget Nicolas Sarkozy, et l’intermédiaire Ziad Takieddine.
Ce renvoi, validé en appel en janvier après deux années de péripéties judiciaires, fait l’objet d’un pourvoi en cassation et une question prioritaire de constitutionnalité sera examinée en juin, retardant encore l’échéance d’un procès.
« On arrive à enterrer un dossier en multipliant les effets procéduraux sur la recevabilité des parties civiles et la prescription et en confiant le pan le plus important de l’affaire à la CJR, maintenue malgré les promesses du candidat François Hollande de la supprimer », déplore Marie Dosé, avocate de deux veuves et de cinq familles de blessés.
Les cas d’Edouard Balladur et de son ancien ministre de la Défense François Leotard, ont été disjoints au profit de la Cour de justice de la République (CJR) qui « procède activement à des actes d’investigation pour arriver à la fin de l’instruction prochaine », selon une source proche du dossier. « Est-ce que Edouard Balladur et François Léotard ont été entendus ? De cette procédure on ne sait rien », affirme l’avocate Marie Dosé.
07/05/2017 13:30:52 - Paris (AFP) - © 2017 AFP
Karachi: 15 ans après l’attentat, les victimes dénoncent un « enterrement » judiciaire
Qui est derrière l’attentat de Karachi et pourquoi ? Quinze ans après, les victimes de l’attaque contre des ouvriers français qui travaillaient à la construction de sous-marins vendus au Pakistan, point de départ d’un scandale politico-financier, redoutent de ne jamais connaître la vérité.
Le 8 mai 2002, une voiture piégée précipitée contre un bus transportant des salariés de la Direction des chantiers navals (DCN) explose devant l’hôtel Sheraton à Karachi, tuant quinze personnes dont 11 employés français et en blessant douze autres. Tous travaillaient à la construction d’un des trois sous-marins Agosta vendus en 1994 au Pakistan par la France, sous le gouvernement d’Edouard Balladur.
Lundi, dans son fief de Cherbourg, le Premier ministre Bernard Cazeneuve rendra hommage aux victimes de cette attaque, encore entourée de zones d’ombre. « On espérait de ce quinquennat un élan politique pour faire la lumière sur cette affaire », regrette Virginie Bled, l’une des veuves de l’attentat.
L’enquête qui privilégiait au départ la piste Al-Qaïda a conduit à révéler l’affaire de financement occulte présumé de la campagne présidentielle d’Edouard Balladur en 1995.
Le juge antiterroriste Marc Trévidic s’est orienté à partir de 2009 vers l’hypothèse d’une vengeance ourdie contre Paris après la décision de Jacques Chirac en 1996 d’arrêter le versement des commissions – légales à l’époque – à des responsables pakistanais. Ce mobile financier était apparu dans les notes rédigées quelques mois après l’attaque par un ancien de la DST, les « rapports » Nautilus, qui évoquaient des rétrocommissions pour financer la campagne de M. Balladur.
Cette thèse laisse entrevoir un début d’explication aux yeux des victimes mais leurs espoirs se sont heurtés à l’échec d’une commission rogatoire au Pakistan, au refus d’entendre des témoins et au secret défense sur certains documents. « Globalement, les familles sont confrontées à l’échec flagrant de l’autorité judiciaire dans la recherche de la vérité », estime Olivier Morice, avocat de parties civiles.
« Depuis le départ du juge Trévidic, il y a dix-huit mois, plus personne ne connaît le dossier au pôle antiterroriste et les moyens manquent. Des dossiers ont été priorisés pour en enterrer d’autres », déplore Gilles Sanson, blessé dans l’attentat.
La présidence du tribunal de grande instance de Paris souligne qu’ »un effort considérable a été fait pour renforcer le pôle antiterroriste, passé de 8 à 11 magistrats ». Mais les juges font face à l’afflux des dossiers d’attentats jihadistes.
- Un volet financier terminé -
Parallèlement à l’enquête terroriste, les magistrats Renaud Van Ruymbeke et Roger Le Loire chargés du volet financier de l’affaire entre 2011 et 2014 ont acquis la conviction que la campagne d?Édouard Balladur a été en partie financée par des rétrocommissions – illégales – sur les contrats de sous-marins au Pakistan et de frégates à l’Arabie Saoudite.
Selon l’enquête, le réseau « K », coordonné par le Saoudien Ali Ben Moussalem, soupçonné de financement d’organisations terroristes, aurait été imposé en fin de processus pour enrichir ses membres et financer illégalement la campagne Balladur. Les juges se sont notamment interrogés sur une somme de 10,2 millions de francs en espèces versée sur son compte de campagne.
En 2014, les magistrats ont renvoyé devant le tribunal correctionnel six protagonistes dont Nicolas Bazire, ex-directeur de la campagne, Thierry Gaubert, alors membre du cabinet du ministre du Budget Nicolas Sarkozy, et l’intermédiaire Ziad Takieddine.
Ce renvoi, validé en appel en janvier après deux années de péripéties judiciaires, fait l’objet d’un pourvoi en cassation et une question prioritaire de constitutionnalité sera examinée en juin, retardant encore l’échéance d’un procès.
« On arrive à enterrer un dossier en multipliant les effets procéduraux sur la recevabilité des parties civiles et la prescription et en confiant le pan le plus important de l’affaire à la CJR, maintenue malgré les promesses du candidat François Hollande de la supprimer », déplore Marie Dosé, avocate de deux veuves et de cinq familles de blessés.
Les cas d’Edouard Balladur et de son ancien ministre de la Défense François Leotard, ont été disjoints au profit de la Cour de justice de la République (CJR) qui « procède activement à des actes d’investigation pour arriver à la fin de l’instruction prochaine », selon une source proche du dossier. « Est-ce que Edouard Balladur et François Léotard ont été entendus ? De cette procédure on ne sait rien », affirme l’avocate Marie Dosé.
VIDÉO. Le Grand débat: mouché par Asselineau, Macron le confond avec Poutou
Par LEXPRESS.fr , publié le 04/04/2017 à 23:09 , mis à jour le 05/04/2017 à 09:22
Piqué par François Asselineau lors des questions sur la lutte contre le terrorisme, Emmanuel Macron s’est efforcé de lui répondre. Mal lui en a pris, en reprenant la parole, il a confondu son concurrent avec Philippe Poutou.
Si le débat à onze n’est pas des plus simples à suivre devant son téléviseur, il semble que le problème est le même en plateau. En début de seconde partie de l’émission, les candidats ont été amenés à dévoiler leurs programmes sur la question de la lutte contre le terrorisme.
DÉCRYPTAGES >> Qui a marqué des points, en a perdu, s’est planqué?
François Asselineau a choisi de s’en prendre à la politique extérieure de la France, et ses rapports entretenus notamment avec l’Arabie Saoudite ou le Qatar, accusés de participer au financement du terrorisme islamiste. Il en a ensuite profité pour demander directement à Emmanuel Macron ce qu’il en pensait. Le candidat En Marche! a souhaité jouer l’apaisement en acquiesçant et en prônant une réelle vigilance sur ces questions.
EN COULISSES >> Ce qu’il s’est passé hors du champ des caméras
« Vous, M. Macron vous êtes toujours d’accord avec tout le monde », a taclé François Asselineau. Problème, en voulant lui répondre, Emmanuel Macron s’est emmêlé les pinceaux en parvenant à confondre François Asselineau et Philippe Poutou, le candidat NPA.
PRÉSIDENTIELLE >> Recevez en temps réel les résultats de votre ville
“Les résultats sont truqués !” La soirée électorale avec les militants d’Asselineau
Avec 0,8% pour François Asselineau et Emmanuel Macron en tête du premier tour des présidentielles devant Marine Le Pen, les militants du candidat UPR crient à la “magouille des résultats”. Dans cette “manipulation des médias”, des “algorithmes” ou même la “faute de Washington” dans ces résultats, beaucoup s’abstiendront pour le second tour. “Macron, on n’en veut pas !” Récit de cette soirée électorale, au QG de François Asselineau.
Vraiment, ils ne comprennent pas. Mais pas du tout. Emmanuel Macron, en tête du premier tour des présidentielles ? “C’est pas possible, il y a quelque chose derrière…”, soupçonne une militante, qui a revêtu son t-shirt “Asselineau 2017” pour cette soirée du premier tour. “Les résultats sont truqués, c’est sûr !” Renchérit sa voisine, elle aussi venue soutenir François Asselineau. Au Pavillon Wagram, où le candidat de l’Union populaire républicaine (UPR) a rassemblé ses militants et son équipe de campagne, la plupart en sont persuadés : “il y a une magouille dans les résultats, Macron ne peut pas être en tête.” Et chacun a sa petite idée du pourquoi du comment, en tentant de le prouver par A + B : pour certains, c’est “la faute du rabâchage des médias”, pour d’autres ce sont “les algorithmes”, ou encore de possibles “piratages informatiques” et même “la faute de Washington !” Mais surtout, surtout, plusieurs militants nous disent de bien noter ceci : “Non, nous ne sommes pas des complotistes ! Nous, on vient de la banlieue, d’Aubervilliers”, soulignent-ils, en nous agrippant le bras.
(Photo Juliette Redivo)
Cette “manipulation de l’esprit par les médias et les sondages”, les militants de François Asselineau en parlaient déjà en faisant la queue devant le Pavillon Wagram, salle louée spécialement pour l’occasion, près de l’Arc de Triomphe. “Les sondages sont tous pourris !”, débattaient-ils entre eux. Même son de cloche en entrant dans la salle carrée, en attendant les résultats du premier tour : “Ils disent n’importe quoi !”, déclarent-ils devant l’émission politique de France 2.
Une coupe de champagne à la main, les quelques centaines de personnes réunies papotent entre elles tranquillement, calmement, très calmement. Pas de sono, pas de musique, juste le son de leur voix. Le rendez-vous ressemble à une réunion dominicale quelconque. Seulement quelques dizaines portent des t-shirt pro-Asselineau, et une poignée ont apporté leur drapeau français. La salle est remplie, du moins autant que la petite salle le permet. Face aux sondages “truqués”, beaucoup espèrent voir le score d’Asselineau autour des 10%.
Ambiance disco (Photo Juliette Redivo)
Champagne à l’effigie de l’UPR (Photo Juliette Redivo)
La déception, à l’annonce des résultats (Photo Juliette Redivo)
“La situation est GRAVE !”
Alors quand leur candidat de cœur arrive enfin devant le pupitre, après un long moment d’attente (à 21 h 50 seulement, le temps “nécessaire” pour lui de mesurer la fiabilité des estimations, car confiance 0), les militants se lâchent un peu plus. Ils applaudissent à gorge d’éployées et crient des “Merci ! Merci ! Merci !” C’est comme s’ils voyaient leur libérateur en face d’eux. “C’était celui que j’attendais !, explique Yamina en levant les mains vers le ciel, tout en évoquant la première fois qu’elle a découvert le candidat. Enfin quelqu’un me représentait ! On n’est pas des populistes, monsieur Asselineau connaît ses dossiers. Je suis vraiment déçue du résultat. 0,8% ce n’est pas normal, on aurait dû faire beaucoup plus.” Pour elle, “l’Union européenne est une dictature qui nous dicte nos lois”, et les “médias sont aux mains des banques et de la finance”, comme le journaliste de CNews, Olivier Galzi, qui interviewait récemment le président de l’UPR et qui serait “un agent double de la CIA”. “La situation est grave, mettez-le en gras, elle est GRAVE !”, scande-t-elle dans la salle, devant ses amies qui acquiescent.
(Photo Juliette Redivo)
Pour François Asselineau aussi, “les Français sont tombés dans le panneau”. “C’est une grande tristesse de voir Macron en tête puisqu’il a bénéficié d’une couverture médiatique obscène”, indique-t-il au début de sa prise de parole. Les autres candidats, comme François Fillon ou Benoît Hamon, qui appellent à voter pour Macron feraient, selon lui, tomber la France dans “une situation qui sera calamiteuse”. Emmanuel Macron sera vainqueur de l’élection présidentielle, il en est sûr, “c’est ça qu’il va se passer !”, lance le président de l’UPR devant son pupitre. Il voit d’ici la défaite de Marine Le Pen, puisqu’il y a “une guerre de manipulation des informations et des médias en France !” explique-t-il, sous les “hourra ! hourra !” des militants. Sans surprise, il ne donnera “aucune consigne de vote, mais Macron c’est l’horreur et Le Pen stigmatise mais n’a jamais proposé une sortie de l’Union européenne”. Tout ça, pour ça. “Frexit, Frexit !” lancent les militants en applaudissant, sous les spots des projecteurs qui s’allument et s’éteignent comme dans une boite de nuit. Ils terminent par des ambassades et l’hymne nationale, la main sur le cœur.
(Photo Juliette Redivo)
L’abstention, pour ne pas voter Macron ?
Beaucoup s’abstiendront donc au second tour : “Macron était le pire scénario et Le Pen je n’en veux pas”, explique un militant en tenant une bouteille de champagne sous le bras, tandis que sa voisine Isabelle n’ira pas “voter Macron car c’est un pantin, ni Le Pen car on n’en veut pas”. Mais, pourtant, elle ne “s’abstiendra pas”… Vague. Mais une chose est sûre : “On ne va pas abandonner”, déclare Asselineau en ajoutant : “On va présenter des candidats dans toutes les circonscriptions pour les législatives”. Malik en est certain : “On va devenir LE parti d’opposition !” Avec 0,8% il y a encore du chemin à faire. A 23h38, en bouclant cet article, François Asselineau et ses proches de campagne en discute en grignotant un apéro.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_Asselineau
François Asselineau
François Asselineau | ||
François Asselineau en 2014. |
||
Fonctions | ||
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Président de l’Union populaire républicaine | ||
En fonction depuis le 25 mars 2007 (10 ans 1 mois et 12 jours) |
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Conseiller de Paris | ||
25 mars 2001 – 24 mars 2008 (6 ans 11 mois et 28 jours) |
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Élection | 18 mars 2001 | |
Biographie | ||
Date de naissance | 14 septembre 1957 (59 ans) | |
Lieu de naissance | Paris (France) | |
Nationalité | Française | |
Parti politique | RPF (1999-2006) RIF (2006-2007) UPR (depuis 2007) |
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Diplômé de | HEC Paris ENA |
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Profession | Inspecteur général des finances1 | |
Site web | francoisasselineau.fr [archive] | |
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modifier |
François Asselineau, né le 14 septembre 1957 à Paris, est un homme politique français.
Diplômé d’HEC et de l’ENA, il entre à l’Inspection des finances en 1985. Il mène ensuite une carrière de haut fonctionnaire qui le conduit notamment à exercer dans différents cabinets ministériels sous les gouvernements de droite des années 1990. Il occupe notamment, entre 2004 et 2006, le poste de délégué général à l’intelligence économique au ministère de l’Économie et des Finances. En parallèle, il est cadre du RPF puis du RIF et siège au conseil de Paris de 2001 à 2008, élu sur la liste de Jean Tiberi.
Il fonde en 2007 l’Union populaire républicaine (UPR), qui propose la sortie de l’Union européenne, de la zone euro et de l’OTAN. Ce parti est décrit par de très nombreux observateurs comme souverainiste, antiaméricain et conspirationniste, bien que François Asselineau récuse ces qualificatifs. L’UPR se présente comme en dehors du clivage droite-gauche et ses listes sont classées par le ministère de l’Intérieur parmi les « divers » lors des élections européennes de 2014 et régionales de 2015. François Asselineau est quant à lui couramment situé à droite, voire à l’extrême droite.
Cherchant à se faire connaître sur internet par le cybermilitantisme, François Asselineau et ses militants mènent également une insistante démarche de lobbying auprès des grands médias et de Wikipédia, accusés par François Asselineau de le censurer, au point que cette action a pu être décrite comme un « harcèlement ».
Après avoir échoué à se présenter à l’élection présidentielle de 2012, il est candidat à celle de 2017, où il recueille 0,92 % des voix.
Sommaire
Famille
François Asselineau est le fils de Pierre Asselineau, ingénieur à Gaz de France, et de Lucienne Gadille2. Il a un frère aîné et une sœur cadette3. Marié à une universitaire4, il a deux enfants3.
Parcours professionnel
Études et qualifications
Diplômé d’HEC Paris en 1980 et de l’ENA (promotion Léonard-de-Vinci, 19855,6, dont il sort 2e7,8), il est passionné par l’Asie et l’Océanie, et parle couramment le japonais7.
Carrière de haut fonctionnaire
Il est inspecteur des finances dans les cadres de 1985 à 19896, chargé de mission à la direction générale du Crédit national9 de 1989 à 19916 et chef du bureau Asie-Océanie à la direction des relations extérieures économiques au ministère de l’Économie et des Finances de 1991 à 19936.
En 1989, il établit deux rapports officiels consacrés aux activités de l’Agence de développement rural et d’aménagement foncier (ADRAF), établissement public à caractère industriel et commercial créé en 1986 en Nouvelle-Calédonie, dont un « rapport de vérification » à la demande du Premier ministre Michel Rocard et à usage administratif interne10. D’après Le Monde, ce rapport de vérification « équivaut à un réquisitoire »11 et dresse un constat « extrêmement critique sur la politique foncière menée sur le territoire, de 1986 à 1988, à l’époque du gouvernement de M. Jacques Chirac, sous l’autorité morale du président du RPCR, M. Jacques Lafleur, député RPR », « confirmant les jugements portés alors par les indépendantistes ». Ce rapport est rendu public par une source anonyme qui chercherait ainsi à « saboter les accords de Matignon sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie »12.
Après avoir quitté l’Inspection générale des finances en détachement7, il travaille comme haut fonctionnaire au sein de plusieurs ministères français13. Il est tour à tour conseiller pour les affaires internationales de Gérard Longuet puis de José Rossi au ministère de l’Industrie de 1993 à 199514,9, directeur de cabinet de Françoise de Panafieu au ministère du Tourisme dans le premier gouvernement Juppé15,16, chargé de mission au cabinet d’Hervé de Charette au ministère des Affaires étrangères de 1996 à 19975,9.
Il réintègre l’Inspection générale des finances en 1997, après la dissolution de l’Assemblée nationale7, et devient inspecteur général des finances en 20012. Il est directeur de cabinet de Charles Pasqua au conseil général des Hauts-de-Seine de 200117 à 2004.
Le 19 octobre 2004, il est nommé délégué général à l’intelligence économique au ministère de l’Économie et des Finances par Nicolas Sarkozy18. Sa délégation est chargée de « fournir, au gouvernement comme aux entreprises, des analyses renouvelées afin de mieux faire face aux effets de la mondialisation », et d’anticiper les décisions étrangères « qui auraient pour effet de nuire aux intérêts économiques et industriels de la France »19. Pour le député UMP Bernard Carayon, « cette nomination illustre la prise de conscience des autorités que notre patrimoine économique et technologique devait être défendu »20. Selon Christian Harbulot, directeur de l’École de guerre économique,
« [sa désignation fait apparaître] l’embryon d’une vision stratégique sur l’approche géo-économique du monde et la prise en compte des stratégies d’accroissement de puissance des pays concurrents. Les directives fixées dans cette lettre ne furent jamais appliquées dans les faits. Le changement d’attribution ministérielle de Nicolas Sarkozy aboutit à la marginalisation de François Asselineau qui, dépité, quitta son poste sans avoir pu passer à l’action21. »
François Asselineau indique quant à lui que Nicolas Sarkozy l’a nommé à cette fonction pour l’écarter du conseil général des Hauts-de-Seine, dont il a alors pris la présidence, et que « son poste est supprimé pour analyses politiquement incorrectes » en 2006, à savoir pour avoir « annoncé dès juin 2004 l’inéluctabilité d’une crise financière mondiale et, à terme, l’explosion de l’euro »22.
D’après le journaliste d’investigation Yvan Stefanovitch, François Asselineau fait partie des inspecteurs généraux des finances « fantômes », « devenus absolument débordés à force de vouloir mener une carrière politique tambour battant » et « qui ne peuvent pas accomplir la moindre mission parce qu’on ne leur donne tout simplement rien à faire »7.
Il se fait remarquer lors de sa carrière par son érudition et sa capacité d’analyse23,24.
Parcours politique
Débuts
Pour Gaël Brustier, François Asselineau « incarne la queue de comète de la Haute-Fonction publique la plus liée au gaullisme, nostalgique des début d’un régime. Alors que la masse de ses collègues adhère au projet d’intégration européenne comme l’essentiel des élites politico-administratives française, François Asselineau milite vite contre celui-ci »25.
François Asselineau indique avoir « commencé par voter non au traité de Maastricht en 1992, sans le dire »25,26. L’Opinion indique qu’« après la dissolution de l’Assemblée nationale en 1997, il se rapproche de Charles Pasqua pour rejeter le traité d’Amsterdam »27. En 1999, il rejoint le Rassemblement pour la France et l’indépendance de l’Europe (RPF), le mouvement fondé par Charles Pasqua et Philippe de Villiers : il est membre du bureau national, directeur des études et porte-parole du parti7,15.
Lors des élections municipales de 2001 à Paris, il est tête de liste dans le 19e arrondissement, inscrit sur la liste de Jean Tiberi, et élu au conseil de Paris27. Il siège d’abord parmi les non-inscrits28, rejoint en 2004 le groupe de l’Union pour un mouvement populaire (UMP)15,28 puis en démissionne en 2006 pour rejoindre de nouveau les non-inscrits : il précise alors que si Françoise de Panafieu, présidente du groupe UMP, est « une amie », il quitte l’UMP « par opposition à sa ligne européenne et sa position d’alignement sur les États-Unis »29. En 2007, il intègre le nouveau groupe baptisé « Paris libre », qui se veut détaché de toute affiliation partisane30.
Anti-européen revendiqué, il sera également quelques mois membre du Rassemblement pour l’indépendance et la souveraineté de la France (RIF), dont il intègre le comité directeur en novembre 200613,15,31. Il indique avoir quitté le RPF et le RIF parce qu’« aucun d’eux ne voulait vraiment sortir de l’Europe »13.
Fondateur et président de l’UPR
Union populaire républicaine | |
Logotype officiel. |
|
Présentation | |
---|---|
Président | François Asselineau |
Fondation | 25 mars 2007 |
Siège | 15 rue Érard 75012 Paris |
Adhérents | 27 033 annoncés32,n 1 (1 mai 2017) |
Positionnement | Divers33 |
Idéologie | Souverainisme34,35,36,37,38,39 Euroscepticisme40 Conservatisme41 |
Couleurs | Bleu-vert et blanc |
Site web | www.upr.fr [archive] |
Le 25 mars 2007, François Asselineau fonde, à l’occasion du cinquantième anniversaire du traité de Rome, un nouveau parti politique, l’Union populaire républicaine (UPR), qu’il préside depuis lorsn 2,42,43. Cette fondation fait alors l’objet d’« un silence médiatique absolu »23.
Programme souverainiste
L’UPR prône la sortie de la France de l’UE via l’article 50 du traité sur l’Union européenne (TUE), ainsi que de la zone euro et de l’OTAN42,44. L’accent mis par l’UPR sur l’activation de l’article 50 du traité sur l’Union européenne le distingue des autres partis, au point qu’une recherche Google à son sujet donne le site de campagne de François Asselineau comme première occurrence lors de la campagne présidentielle de 201745.
L’UPR se donne pour objet de « rétablir l’indépendance de la France et la souveraineté du peuple français »46 et met en cause les transferts de compétence à la Commission européenne — en soulignant que celle-ci n’est pas élue —, à la Banque centrale européenne et à l’OTAN47,15,48,49. François Asselineau présente ainsi son parti comme un « mouvement de libération nationale »50 ; il affirme que le fonctionnement de l’Union européenne n’est pas démocratique47, évoquant une évolution du continent vers la « dictature »51 et comparant les élus français à des « marionnettes »15.
La charte fondatrice de l’UPR affirme : « Si elle n’est certes pas la cause unique de tous les problèmes de notre pays, la construction européenne n’en est pas moins leur cause principale »52. François Asselineau aborde la plupart des thèmes politiques par le prisme du traité sur l’Union européenne45 et établit un lien entre les traités européens et le chômage, la délocalisation des industries, le « démantèlement » des services publics53. François Asselineau explique sa focalisation sur l’Union européenne, l’euro et l’OTAN, par le fait que ces structures imposeraient des politiques de telle manière qu’il ne serait pas possible d’en changer53. Il justifie sa volonté de quitter la zone euro en insistant sur sa mauvaise situation économique et en affirmant que « depuis l’Antiquité, […] toutes les monnaies plurinationales finissent toujours par exploser » ; il énonce également que « le recouvrement de notre souveraineté nous permettra, maîtres de notre destin, d’utiliser les instruments monétaires et douaniers pour doper la compétitivité et relocaliser la production, tout en s’adaptant à la conjoncture »52.
D’après François Asselineau, l’UE et l’OTAN, « vues depuis Washington, […] sont la face politique et la face militaire d’une même médaille, celle de l’asservissement du continent européen à leur « glacis » afin d’encercler et de contenir la puissance continentale russe »52. François Asselineau affirme que la construction européenne est, dès son origine, un instrument de l’hégémonie américaine54. Cette domination, cachée selon lui55, reposerait sur le caractère ingérable d’une union de plusieurs États, que François Asselineau compare à une copropriété dont le syndic serait les États-Unis. Les Américains auraient donc mis au point et initié un système autobloquant, un stratagème qui était destiné à contrer l’influence soviétique en Europe de l’Ouest après la Seconde Guerre mondiale56. François Asselineau considère par ailleurs la construction européenne comme une « idée racialiste »27 et l’Union européenne comme « un apartheid planétaire du monde blanc », arguant que la France n’a aucun lien historique avec par exemple la Lettonie, alors qu’elle en a avec le Maghreb ou le Sénégal57.
François Asselineau est décrit par Le Monde et Europe 1 comme « europhobe »58,59, par les journalistes Dominique Albertini et David Doucet ainsi que Conspiracy Watch comme « ultrasouverainiste »60,61, et classé par Laurent de Boissieu parmi « les souverainistes les plus radicaux » en Europe avec le Parti pour la liberté de Geert Wilders aux Pays-Bas en raison de leur projet de « sortir de la construction européenne, et pas seulement de l’Union européenne »62. Pour Gaël Brustier, « il incarne le courant le plus radicalement hostile à l’Union européenne, né des débats du traité de Maastricht »25. François Asselineau récuse le terme d’eurosceptique, préférant celui d’« euro-athée », et précise qu’il a d’abord été pro-européen, votant pour la liste de Simone Veil lors des élections européennes de 197950. L’UPR récuse aussi le qualificatif de souverainiste, considérant que ses engagements sont distincts de ceux des autres partis classés comme tels63, et se présente comme « antieuropéen et anti-atlantiste »64. Au contraire, le politologue Pascal Perrineau inclut l’UPR au sein des « partis souverainistes », avec Debout la France et le Mouvement pour la France, et considère que ceux-ci se retrouvent « souvent » sur « des choix de type protectionniste et nationaliste », soit « des positions proches » de celles du Front national (FN) et « la plupart du temps très éloignées des choix des partis de la droite classique et du centre »65.
Soutien au Brexit
En juin 2016, il salue la décision des Britanniques de quitter l’Union européenne, qu’il compare au démantèlement de la frontière austro-hongroise en 1989, correspondant au « début de la fin du camp socialiste »66. Après l’élection de Donald Trump comme président des États-Unis, il souligne le soutien de ce dernier au Brexit et compare de nouveau les dirigeants européens à ceux du bloc de l’Est lors de la chute des régimes communistes67. Valeurs actuelles estime cependant que « l’élection de Donald Trump lui a joué un mauvais tour : les anti-atlantistes sont entrés à la Maison-Blanche, et les dirigeants européens, unanimes contre le nouveau président américain, ne peuvent plus être accusés de collusion avec Washington »23. Sur Twitter, les militants de l’UPR sont les principaux utilisateurs du hashtag #Frexit68.
Positionnement politique de François Asselineau
Arrêt sur images présente François Asselineau comme un « énarque de droite, aux lisières de l’extrême droite »15. L’universitaire Cécile Vaissié estime qu’il reprend « la même grille d’analyse que le FN » et qu’il « est très marqué à droite, voire à l’extrême droite, mais il prétend dépasser le clivage gauche-droite et attire aussi des gens qui se définiraient comme à gauche »69. Le politologue Jean-Yves Camus juge quant à lui qu’Asselineau, homme « intelligent » et « bien sous tous rapports », peut viser à distraire les électeurs du Front national, en attirant « ceux qui sont séduits par le souverainisme et la droite dure »54. Cependant, « à la différence d’autres figures intellectuellement proches de l’extrême-droite, [l']anti-américanisme [de François Asselineau] est exclusif de toute trace d’islamophobie, de racisme, ou d’antisémitisme »15. D’après L’Opinion, il est « souvent étiqueté à droite, voire à l’ultra-droite », et se définit comme gaulliste27,70. Pour Thomas Legrand, son discours « est — complotisme mis à part — celui qui se rapproche le plus, dans une forme d’anachronisme, du gaullisme originel »71. TV5 Monde considère qu’il « est un véritable nostalgique de la France du général de Gaulle, et ne s’en cache pas »3. Par ailleurs, François Asselineau cite régulièrement le gaulliste Philippe Séguin72,73,74. Lors des élections présidentielles de 2017, Le Figaro estime que François Asselineau « s’invite sur le terrain très disputé du gaullisme social et du souverainisme. »75. Benoît Rayski le considère comme « un complotiste d’extrême droite »76. Mediapart situe l’UPR comme un « petit parti très à droite »77. Pour plusieurs médias, François Asselineau et l’UPR adoptent un positionnement proche de celui de Solidarité et progrès, la formation de Jacques Cheminade13,72,78, ce que l’UPR conteste fermement79,80. Lors de la campagne présidentielle de 2017, Jacques Cheminade considère François Asselineau comme l’un de ses principaux adversaires, estimant que son positionnement est proche du sien81.
Positionnement face à l’extrême droite et au Front national
François Asselineau affirme être le seul à proposer réellement la sortie de l’Union européenne et de la zone euro27,78. Il avance par ailleurs que Marine Le Pen copie certaines de ses idées42 et que le Front national, dont il assure être « l’un des opposants les plus résolus »15, « ne veut en aucun cas la sortie de l’Europe »57 car il ne prônerait pas l’activation de l’article 50 du traité sur l’Union européenne82 et présente des candidats étrangers, titulaires de la citoyenneté européenne, aux élections européennes83. François Asselineau accuse également le FN d’être « un agent du système car il a pestiféré l’idée d’une sortie de l’Union européenne en l’assimilant à un discours extrémiste, anti-arabe et anti-immigrés »84. D’après Gaël Brustier, l’UPR partage « l’idéologie du rassemblement national » définie par Philippe Burrin et exploite, à travers le Conseil national de la Résistance, « des références historiques qui le distinguent fortement du Front national. Ce dernier, positionné désormais sur le créneau « souverainiste », est obligé d’euphémiser le volet économique de son discours anti-UE qui inquiète parfois un électorat surtout mu par le discours identitaire, autoritaire et anti-immigration traditionnel du parti des Le Pen »25. François Asselineau estime toutefois qu’il conviendrait de « calmer [les] phénomènes migratoires »3.
Le 10 avril 2017, Marine Le Pen déclare que la France n’est pas responsable de la rafle du Vel d’Hiv. François Asselineau l’accuse alors de « diviser la population française avec des sujets odieux ». Il lui reproche aussi, par la même occasion, de « faire la chasse aux immigrés », et affirme lui ne jamais chercher de « bouc émissaire »85. Le 12 avril 2017, soit une dizaine de jours avant le premier tour de l’élection présidentielle, il affirme qu’il exclut de voter pour Marine Le Pen au second tour86.
Le militant d’extrême droite Serge Ayoub a accueilli en 2010 l’une de ses conférences dans son bar mais Asselineau affirme qu’il ignorait qui était son hôte15,42,54,87. Alain Soral, dans son ouvrage Comprendre l’Empire (2011), voit dans ses conférences un témoignage de « l’universalisme français défendu par le général de Gaulle jusqu’en 1969 »88. François Asselineau a néanmoins condamné le soutien d’Alain Soral au FN et refusé ses propositions d’alliance : ce dernier lui témoigne dès lors une vive hostilité15,89.
Autres positions
L’UPR entend « [rassembler] les Français au-dessus des clivages gauche-centre-droite, de manière provisoire », ce qui serait « rendu possible par le refus de prendre position sur les sujets sociétaux et secondaires »90. Il se revendique volontiers du Conseil national de la Résistance, dont il affirme s’être inspiré en 2012 pour élaborer son programme présidentiel qui prévoit une « grande vague de renationalisation » — notamment de l’énergie, de l’eau, des autoroutes, d’Orange, TF1 et TDF, et « tout établissement financier secouru par des fonds publics » — et des « services publics de qualité »56,57,27,91,92. D’après le journaliste Benjamin Masse-Stamberger, cette volonté de nationalisation découle chez François Asselineau d’une réflexion sur l’intérêt général par rapport aux intérêts privés; pour certains secteurs, comme l’énergie ou les télécommunications, l’État devrait décider, étant justement le plus à même de garantir l’intérêt général93. Par ailleurs, selon le journal La Croix, François Asselineau considère que le modèle social français est mis en danger par « une libéralisation à outrance du marché du travail », et il voudrait préserver l’« État social », et notamment le système de retraite par répartition et la sécurité sociale avec une prise en charge de la maladie à 100%94.
Parmi ses propositions figurent aussi la « lutte contre toutes les formes de terrorisme, à commencer par le terrorisme des séparatistes régionaux », le lancement d’une « grande politique publique de médecines douces et alternatives » et le « refus de la stigmatisation insidieuse des Français d’origine arabe ou de confession musulmane »13. Il ne se prononce pas sur « les grandes questions nationales comme le nucléaire, la dette publique ou le choix de la politique migratoire, [qui] devront être tranchées par des référendums »52.
La charte fondatrice de l’UPR « commande de n’attaquer personne en raison de ses convictions religieuses ou de ses origines », « refuse tout extrémisme et tout racisme », et « proclame son attachement à la Déclaration universelle des droits de l’homme »84.
François Asselineau dit soutenir l’Iran dans sa résistance à l’« euro-atlantisme »42 et s’oppose à l’intervention en Irak contre l’État islamique15.
Alliances politiques
En 2010, l’UPR fait part de son intention de dialoguer avec, voire de recruter des militants du Front de gauche, d’Égalité et Réconciliation, du Parti ouvrier indépendant, du Mouvement politique d’éducation populaire (M’PEP), de Solidarité et progrès ou de Debout la République95. Elle se rapproche ensuite de plusieurs formations dont le M’PEP et le Pôle de renaissance communiste en France (PRCF), jusqu’à l’échec d’un projet d’alliance en 201395. François Asselineau est depuis hostile aux alliances avec d’autres partis politiques82.
Adhérents et notoriété
L’UPR revendique 500 adhérents en janvier 201196, un millier en 201257,97, 3 000 en 201354, entre 5 50013 et 5 900 en 201415, 9 400 fin 201555, entre 10 80053, 12 000 en 201627 et 16 500 début 201798.
François Asselineau et son mouvement n’en restent pas moins considérés comme marginaux sur la scène politique française : en 2014, la blogueuse Caroline Merlin[réf. souhaitée] le qualifie sur Le Plus – L’Obs de « personnage pratiquement inexistant dans le paysage politique »42 et Roland Jaccard, dans Causeur, d’« illustre inconnu »99 ; en décembre 2015, Le Point présente l’UPR comme « une formation politique inconnue des électeurs »100 et France Bleu comme un « parti méconnu dirigé par un inconnu »101.
Marianne décrit les militants de l’UPR comme venant « de partout. Souvent issus de la classe moyenne, ils militent pour la première fois »13. D’après François Asselineau, la plupart des adhérents de l’UPR n’appartenaient à aucun autre parti avant de le rejoindre et viennent souvent de la gauche27. Le parti indique que les adhérents représentent sa seule source de financement13.
Gestion du parti
Europe 1 souligne en 2017 que François Asselineau « reste, quoi qu’il en soit, la clef de voûte [de son parti]. Celui par lequel tout passe et auquel il est très difficile de s’opposer. […] Au final, cette verticalité est en totale adéquation avec la vision politique de François Asselineau. Lui qui se présente en nouveau de Gaulle, au-dessus des partis, ni de droite, ni de gauche, présente [pour l’élection présidentielle de 2017] un programme entièrement centré sur sa personne et les prérogatives régaliennes d’un chef de l’État »102. Le Huffington Post indique quant à lui qu’« autrefois jugé comme pouvant se montrer autocratique, François Asselineau est désormais décrit par ses militants comme étant à l’écoute, proche des siens »103.
Universités
Durant ses universités d’automne qui se tiennent en septembre 2012, octobre 2013, 2015 et octobre 2016, l’UPR reçoit diverses personnalitésn 3.
Participations à des scrutins électoraux
Dans un premier temps, François Asselineau rejette la participation de l’UPR aux scrutins locaux, ce qui reviendrait selon lui à « participer à un système que nous rejetons en bloc »96.
Lors des élections municipales de 2008, François Asselineau tente sans succès de présenter une liste dans le 17e arrondissement de Paris104,105.
François Asselineau annonce sa candidature à l’élection présidentielle française de 2012 le 3 décembre 2011 lors du congrès national de l’UPR à Nogent-sur-Marne106,57, mais ne parvient pas à obtenir les parrainages nécessaires (il déclare en avoir obtenu 17 pour environ 1 700 à 1 800 maires contactés107,n 4).
En 2013, il se présente à la législative partielle de la troisième circonscription de Lot-et-Garonne, dont le siège de député a été déclaré vacant à la suite de la démission de Jérôme Cahuzac51. Lors de ce scrutin, qui est le premier auquel concourt l’UPR, les partisans de François Asselineau se montrent très présents sur le terrain et diffusent leurs tracts dans toute la circonscription54. Il obtient finalement 0,58 % des suffrages exprimés (189 voix, douzième position sur dix-sept candidats)15,108. Jérôme Schrepf, journaliste de La Dépêche du Midi, estime qu’« il était clairement là pour se faire connaître et était très déconnecté des problèmes locaux. Mais il était entouré de gens de bon niveau, comme un ancien pilote de l’armée de l’air »5. Il reçoit le soutien de Nicolas Dupont-Aignan qui vante les liens entre l’UPR et son parti Debout la République « sur la défense de notre souveraineté » ou « sur l’indépendance de la France »5.
Lors des élections européennes de 2014, François Asselineau recueille 0,58 % des voix (17 864 voix) dans la circonscription Île-de-France109, et son parti recueille 0,41 % des suffrages sur le plan national (76 907 voix)110. Marianne remarque que l’UPR « a dû consacrer une bonne partie de son budget de campagne pour les élections européennes (381 000 euros) à s’opposer au FN »13. Jean-Yves Le Gallou prend en exemple le score de l’UPR pour souligner les limites électorales du « souverainisme pur et dur » qui fait « de la sortie de l’euro l’alpha et l’oméga de la politique »111.
Dans le cadre des élections départementales de 2015, l’UPR présente des candidats dans 14 cantons. Le score maximum obtenu est de 3,22 %112.
L’UPR participe aux deux législatives partielles organisées en 2015. Le 1er février 2015, dans la quatrième circonscription du Doubs, Yannick Hervé obtient 147 voix (0,57 %, neuvième position sur treize candidats)113. Le 6 septembre 2015, dans la troisième circonscription de l’Aveyron, Loïc Massebiau obtient 444 voix (1,86 %, dernière position sur sept candidats)114.
Lors des élections régionales de 2015, l’UPR présente un peu moins de 2 000 candidats112,55,110, ce que Slate qualifie de « performance étonnante pour cette formation politique sans élu, ni financement public »115. François Asselineau est tête de liste en Île-de-France115. L’UPR propose « l’organisation de référendums sur les grands sujets régionaux, comme les Jeux olympiques en Île-de-France ou Notre-Dame-des-Landes dans les Pays-de-la-Loire », « l’institution de référendums d’initiative populaire au niveau régional », la rénovation des lycées et l’amélioration des transports en commun115. Sur le plan national, l’UPR recueille 0,87 % des suffrages exprimés (189 330 voix)116. En Île-de-France, la liste menée par François Asselineau recueille 0,94 % des suffrages exprimés (29 755 voix)117. L’UPR invite les électeurs à l’abstention lors du second tour de l’élection118,119.
Candidat à l’élection présidentielle de 2017
Cherchant à se présenter lors de l’élection présidentielle de 20175,120, il obtient 587 parrainages121, ce qui est perçu comme une « surprise »26,122. Il est crédité de 0,5 à 1,5 % des voix dans les sondages123,124,125.
Il présente son programme lors d’une allocution de 3 h 20 à la Plaine Saint-Denis, le 14 mars 2017126. Le Monde souligne que « François Asselineau est le seul parmi les candidats défendant des idées souverainistes à vouloir enclencher une procédure de « Frexit » dès son élection127. »
Lors du débat télévisé réunissant la totalité des candidats, il se distingue en citant avec précision la Constitution française, les traités de l’Union européenne, et en critiquant les emprunts bancaires des candidats favoris128. Il précise que son parti n’a contracté aucun crédit et propose que les partis politiques ne puissent plus se financer auprès des banques, estimant que « ce sont les banques qui donnent après des instructions »129. Un sondage visant à déterminer quel candidat a été perçu comme le plus convaincant lui attribue 3 % des suffrages130. Les décodeurs du Monde mettent en cause un « festival d’intox des candidats sur l’Europe lors du grand débat », et en particulier certaines affirmations de François Asselineau. Ce dernier déclare notamment à cette occasion que les traités européens poussent à la privatisation des services publics : selon Les décodeurs, François Asselineau confond privatisation et libéralisation, cette dernière correspondant à la mise en concurrence des services publics avec des entreprises privées, à l’intérieur de secteurs d’activité précis (les services postaux, l’électricité et le gaz, le transport aérien…) auparavant tous monopolistiques. De plus, François Asselineau présente les recommandations de politique économique de la Commission européenne (GOPE) comme des directives que la France doit suivre impérativement, mais Les décodeurs affirment qu’il s’agit bien de recommandations, donc non contraignantes. François Asselineau affirme également que la contribution nette de la France au budget de l’Union européenne est de 9 milliards d’euros, alors que le calcul de cette contribution donne un résultat maximum de 6,1 milliards selon Les décodeurs131. Ce chiffre est confirmé par RTBF, qui estime que de toutes façons, le type de calcul proposé par Asselineau, purement comptable, a un intérêt limité. Ces contributions permettent en effet de faire progresser l’économie des pays les plus faibles, et ceux-ci sont alors susceptibles d’acheter du matériel aux pays les plus forts, ce qui, selon RTBF, complexifie l’équation simpliste d’Asselineau132.
Lors de cette élection, François Asselineau se targue de « relever le niveau du débat de cette présidentielle qui a sombré dans l’abysse »75. Il déclare : « Si je suis candidat c’est pour être élu, ce n’est pas pour faire de la figuration »133. Il assure qu’il va être « la grosse surprise » du premier tour134, une promesse qui ne fait pas preuve de réalisme selon son adversaire Jacques Cheminade135,136.
Le 23 avril, il recueille 332 588 voix, soit 0,92 %, et se classe en neuvième position sur onze137.
Évoquant le second tour entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron, François Asselineau prédit une victoire de ce dernier, qu’il qualifie d’« horreur » et de « marionnette de l’oligarchie financière ». En outre, il décrit Marine Le Pen comme la « représentante d’un mouvement qui stigmatise les populations et n’a jamais vraiment proposé de sortir de l’UE ». Il ne donne « aucune consigne de vote » pour le second tour et estime que la situation qui découle du premier tour est « très grave » pour la France138,139,140.
Positionnement sur les affaires étrangères
Conspirationnisme antiaméricain
La plupart des médias qualifient François Asselineau et l’UPR de conspirationnistes141,142,143,144,145,146,147,148,149. Rudy Reichstadt, animateur du site Conspiracy Watch, résume les idées de François Asselineau comme « un souverainisme intégral mâtiné de théorie du complot antiaméricaine », et voit dans sa stratégie l’intention de mener « une sorte d’OPA sur le public séduit par les discours complotistes de sites comme le Réseau Voltaire ou Égalité et Réconciliation, d’Alain Soral »54. Il commente également à son sujet : « Je ne pense pas qu’il soit dingue, mais qu’il utilise le complotisme parce qu’il a compris que c’est ce qui marche sur internet5 ». Pour Le Huffington Post, la « rhétorique conspirationniste » de François Asselineau « en fait une personnalité politique à part »150
Pour Arrêt sur images, « c’est […] le complot américain, multiforme mais permanent au moins depuis la Libération, qui est la clé principale, voire unique, d’explication du monde » dans « les discours ou les écrits d’Asselineau »15. D’après Libération, « le site officiel du mouvement regorge[ant] de longues analyses se voulant factuelles, mais menant irrésistiblement vers une lecture conspirationniste de l’histoire, dont les ficelles remonteraient jusqu’aux services américains »151. Selon François Asselineau, le processus d’unification européenne aurait été lancé exclusivement sur instruction du gouvernement américain, dont Robert Schuman n’aurait été qu’un exécutant « prête-nom », et Jean Monnet — « très probablement agent de la CIA » — un « agent traitant »152,153. Il présente également la secte Boko Haram, l’État islamique ou les attentats de Boston comme autant de complots de la CIA154. Il affirme à l’occasion des élections régionales de 2015 que les nouvelles régions « ont été calquées sur les États américains », avec pour objectif de « disloquer la France »115,155.
Bien qu’Asselineau prétende ne s’être jamais exprimé sur les attentats du 11 septembre 2001, le site Conspiracy Watch relève dans une de ses vidéos de 2013 une intervention sur le sujet. À cette occasion, Asselineau présente la « théorie officielle » comme une « théorie du complot » — un argument utilisé par les conspirationnistes — et en donne, selon Conspiracy Watch, une « version caricaturale »156.
StreetPress souligne que certains invités des universités d’automne ou des meetings de l’UPR sont conspirationnistes, tels Alain Benajam du Réseau Voltaire ou Étienne Chouard, et relève « des centaines » de prises de position conspirationnistes de la part de militants et candidats de l’UPR sur les réseaux sociaux157.
François Asselineau soutient que le Front national a été « inventé » en 1983 par François Mitterrand et Jacques Attali, qui auraient « donné instruction aux médias » de le « faire mousser ». Il soutient aussi que le FN a été financé dans les années 1980 par une association très proche de la secte Moon, CAUSA International (en), derrière laquelle se trouveraient la CIA et la « famille Bush ». François Asselineau affirme aussi que Marine Le Pen plagie et pollue le discours de l’UPR, et qu’elle a bénéficié de la promotion de l’hebdomadaire Marianne, une tactique visant, selon lui, à rendre infaillible l’élection de Dominique Strauss-Kahn en 201242,15. Selon Robin D’Angelo « François Asselineau souffre d’une maladie : la comploïte aigüe » quand il affirme « que « les militaires américains », « le FBI » et « John Negroponte » contrôlent l’institut de sondage Harris Interactive pour faire gonfler les scores de Marine Le Pen afin de discréditer tous ceux qui s’opposent à la construction européenne »87.
Face aux accusations de conspirationnisme, François Asselineau dit être victime d’« une forme d’excommunication » et juge qu’il s’agit là d’« une façon de ne pas répondre aux questions de fond »5. Selon Le Monde, François Asselineau croit « à un grand complot des grands médias pour le faire passer pour un complotiste »155. Pour le sociologue libertaire Jean-Pierre Garnier, le seul tort de François Asselineau est de « [rappeler] certains faits connus mais qu’il convenait de taire, telle la part prise par les États-Unis dans la naissance de la CEE ou, plus récemment, dans l’essor du terrorisme djihadiste »158.
D’après Caroline Merlin, blogueuse à L’Obs, François Asselineau hait « toute influence anglo-saxonne ou américaine » en France42. En 2004, au moment où François Asselineau devient délégué général de l’Intelligence économique à Bercy, le journal Libération estime que sa défense d’un patriotisme économique va « de pair » avec un antiaméricanisme et une critique systématique d’ « institutions européennes « libérales » et que ces convictions ne sont « pas toujours très bien argumentées au regard des enjeux de la mondialisation »19. Pour Laure Daussy, d’Arrêt sur Images, le fait que François Asselineau puisse voir les États-Unis derrière l’État islamique ou bien derrière la construction européenne, ou qu’il puisse penser que Marine Le Pen est soutenue par le gouvernement américain, sont des preuves de l’antiaméricanisme de François Asselineau15.
Positions pro-russes
Selon le journaliste Nicolas Hénin, auteur d’un livre sur les réseaux pro-russes en France, François Asselineau est caricaturalement anti-américain, et « obséquieusement laudateur » du président russe Vladimir Poutine. De plus, Nicolas Hénin qualifie l’UPR de « bon candidat au titre de meilleure officine poutiniste de France »159. L’universitaire Cécile Vaissié, spécialiste de la Russie, écrit que François Asselineau « s’active pour le Kremlin ». Elle assure que le débat sur les relations franco-russes qui a lieu à l’université d’automne de l’UPR en 2015 est « biaisé et partisan, voire mensonger ». Elle mentionne la présence de Xavier Moreau à cet événement, et réfute son opinion concernant les télévisions russes, où, selon lui, la liberté des débats est « totale »69.
L’UPR prône un rapprochement avec la Russie160. François Asselineau est régulièrement interrogé par des médias russes tels que Russia Today, ProRussia TV et La Voix de la Russie15,69,161 et a visité la Crimée un an après son rattachement à la Russie159. En juin 2015, il est invité aux célébrations de la fête nationale russe à l’ambassade de Russie en France, en compagnie notamment de Jean-Pierre Chevènement et de Jacques Sapir162.
Militantisme et relations avec les médias
Relations avec les médias
Dès le mois de février 2012, François Asselineau et son parti, l’UPR, considèrent qu’ils sont « barrés des grands médias » et « interdits d’antenne » parce que « [leur] discours dérange »56,163. En 2014, le parti affirme être « le plus censuré de France164 ». À l’occasion des élections régionales de 2015, l’UPR utilise comme slogan : « Le parti qui monte malgré le silence des médias »5.
En avril 2014, l’UPR envoie une lettre au Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) pour protester de son absence des médias15. Après les élections européennes de 2014, l’UPR proteste à nouveau contre le « silence » médiatique dont il fait l’objet, ses listes ayant recueilli plus de voix que celles du Nouveau Parti anticapitaliste (0,41 % contre 0,39 %)165, mais sans pour autant attirer plus l’attention des médias43,15.
Ce militantisme ne va pas sans contrecoups. 20 Minutes relève que « les soutiens de l’UPR n’hésitent pas à contacter les auteurs d’un article concernant leur candidat, s’il leur paraît incorrect » ; le porte-parole du parti affirme cependant que celui-ci « n’a jamais demandé d’écrire ou d’appeler des journalistes »166. Laurent de Boissieu, journaliste à La Croix, évoque ainsi dans son bloc-notes de mai 2014 le « harcèlement que tout journaliste a subi un jour ou l’autre de la part de certains des militants de l’UPR » pour que les médias fassent une place dans leurs colonnes à François Asselineau et à son parti5. Il commente à ce propos : « prononcez le nom de « François Asselineau » devant un journaliste, et vous le verrez rigoler44 ». Il estime cependant qu’en se disant victime d’une « injustice du traitement médiatique », « François Asselineau n’a pas complètement tort, et les chiffres qu’il avance parlent d’eux-mêmes. Certains confrères ont par exemple davantage parlé de listes anecdotiques présentes dans la seule région Île-de-France que de celles de l’UPR pourtant en lice partout » durant les élections européennes de 201444.
Laurent Ruquier, ayant reçu « pendant à peu près un an » de nombreux messages, sur Facebook ou Twitter notamment, lui demandant pourquoi il n’invitait pas François Asselineau167, finit par recevoir ce dernier dans l’émission On n’est pas couché, en septembre 2014 : sur Le Plus – L’Obs, on s’interroge à cette occasion sur la pertinence de donner la parole à « ce genre d’individu complotiste42 » et Roland Jaccard juge que l’invitation d’Asselineau avait principalement pour but de le jeter en pâture aux chroniqueurs de l’émission et de ringardiser les idées anti-européennes99.
Les échanges sur Twitter lors de la campagne du référendum sur l’appartenance du Royaume-Uni à l’Union européenne montrent que les médias russes Sputnik et RT « s’affirment comme une source première d’information pour les militants du « FN » et de l’UPR de François Asselineau », leur ligne éditoriale étant « perçue comme une alternative aux médias traditionnels souvent décriés par ces mêmes militants »68. L’UPR est régulièrement invitée dans les médias internet dits « de réinformation », dont elle a compté plusieurs figures dans ses rangs telles que Jean Robin, Patrick Dhondt alias « Tepa » (fondateur du site Meta TV, proche de Dieudonné15,82), Raphaël Berland (fondateur du Cercle des volontaires) et Jonathan Moadab (de l’Agence Info Libre)55,168.
Cybermilitantisme
Asselineau et ses équipes sont très investis dans le militantisme sur Internet54 : l’UPR affirme s’être développé « exclusivement en ligne »50 et mise en premier lieu sur le net pour se faire connaître170,27. Rudy Reichstadt qualifie l’UPR de « véritable phénomène sur Internet » et note qu’il est « difficile de passer à côté lorsqu’on s’intéresse à la mouvance complotiste54 ». D’après François Asselineau, le site de l’UPR s’est « hissé au tout premier rang des sites politiques français pendant les européennes » en 201415. Lors de la campagne pour ces élections, il est le 5e candidat français le plus influent sur Twitter en considérant les retweets171. Arrêt sur images souligne en 2014 que le compte Twitter de François Asselineau « n’est pas particulièrement suivi, par rapport à d’autres politiques : 8 200 followers », ce que l’intéressé explique par le fait d’avoir « rejoint Twitter tardivement » ; il ajoute que la page Facebook de l’UPR compte 30 000 fans, soit un « nombre élevé » selon lui15. Lors de la campagne du référendum sur l’appartenance du Royaume-Uni à l’Union européenne, il « se distingue comme la personnalité politique la plus active [sur Twitter en France] avec 16 messages concernant le Brexit »68.
En 2012, l’UPR crée une fonction de « responsable national au cybermilitantisme », dont la mission est de développer et de coordonner le travail des équipes menant des « actions cybermilitantes » sur le Web172 ; elle est dotée en 2014 d’une centaine de personnes, d’après son responsable13. François Asselineau affirme ne pas avoir « d’armée de l’ombre »102 mais reconnaît que lui ou ses équipes ont eu l’occasion de donner des consignes aux militants en matière de cybermilitantisme70. Le colonel Régis Chamagne, ancien cadre de l’UPR, indique que « s’il se développe surtout de façon virale, le cybermilitantisme de l’UPR est parfois impulsé par le haut »102. 20 Minutes relève des consignes données par le parti en matière de cybermilitantisme sur son site internet et sur Facebook166.
François Asselineau diffuse également sur YouTube « des enregistrements de ses conférences-fleuves »5 qui « ont été visionnées près de deux millions de fois » en 201450. D’après Arrêt sur images, ses vidéos ont été « vues en moyenne entre 10 000 et 150 000 fois (un score pas extraordinaire au regard du succès que peuvent remporter certaines vidéos virales) »15. Fin 2016, la chaîne YouTube de l’UPR est la deuxième chaîne politique de France en nombre d’abonnés (près de 25 000), loin derrière celle de Jean-Luc Mélenchon (plus de 122 000). En revanche, en nombre de vues, la chaîne de l’UPR arrive derrière celle du Front national et derrière celle de Jean-Luc Mélenchon, mais devant celle de Marion Maréchal-Le Pen173. Durant la campagne présidentielle de 2017, une étude de l’association Data for Good estime que « l’algorithme de recommandation de YouTube, qui suggère les vidéos à regarder, présente un biais net en faveur de Mélenchon, Le Pen et Asselineau », ce dernier figurant dans 15,8 % des vidéos suggérées qui comportent le nom d’un candidat dans leur titre174. Pour Slate, François Asselineau est « le premier vrai candidat YouTubeur », sa chaîne totalisant en 2017 11,4 millions de vues, soit « bien plus que tous les autres candidats, à l’exception de Jean-Luc Mélenchon », en bonne partie grâce à ses « vidéos plus anciennes : si l’on observe ses contenus les plus populaires, notamment des conférences de plusieurs heures, on remarque que les titres et les miniatures de présentation sont souvent très accrocheurs, et le propos fait écho à une sphère de YouTube qui diffuse des thèses « complotistes », thématique extrêmement populaire et favorisée par les algorithmes »175. D’après Rudy Reichstadt, ses vidéos diffusées sur YouTube « sont véritablement la clé de son succès : elles ont fait sa notoriété et lui ont permis d’élargir sa base d’adhérents dans des proportions inespérées. Pour quelle raison ? Parce qu’Asselineau, que l’on adhère ou non à ce qu’il dit, raconte une histoire, réintroduit du sens, délaisse la politique technocratique pour parler de l’histoire de France, de la démocratie, de géopolitique, sur un mode toujours très dramatisant »176. Gaël Brustier considère que « les meetings-conférences de [François Asselineau], dans le contexte de décomposition idéologique qui caractérise notre époque, donnent une explication globale de la situation de la France, une vision du monde simple, voire simpliste des enjeux actuels, laissant parfois la place à une tentation « complotiste »25.
Par ailleurs, François Asselineau publie régulièrement des articles sur AgoraVox : StreetPress le classe parmi « les blogueurs les plus conspirationnistes » qui « ont phagocyté le site »177.
Autres formes de militantisme
En 2013, l’UPR lance une pétition contre le projet de loi relative à l’enseignement supérieur et à la recherche qui élargit les possibilités d’enseigner dans des langues étrangères dans le supérieur. Le parti revendique environ 10 000 signataires178,179.
Après les élections européennes de 2014180, l’UPR mène une importante campagne d’affichage à travers la France pour se faire connaître27,181,182,183. L’Obs présente l’UPR comme « le premier parti de France en matière d’affichage sauvage »140. La Croix indique que « cette campagne d’affichage hors norme serait le fruit de la mobilisation des militants au sein des délégations régionales. À leur image, les adhérents auraient spontanément saisi perches et seaux pour faire entendre leur voix ». François Asselineau affirme que cette campagne militante le distingue des autres partis, qui font appel à des sociétés privées pour diffuser leurs affiches180.
Lors de la campagne pour l’élection présidentielle de 2017, François Asselineau obtient « à la surprise générale » les 500 parrainages nécessaires pour valider sa candidature26, ce qu’il doit à un « réseau de militants surmotivés »184 qui est parti très tôt en campagne, allant de préférence vers les maires sans étiquette politique des petites communes185. François Asselineau déclare qu’il a rencontré lui-même 108 maires et que ses 200 démarcheurs en ont vus des milliers186. Plusieurs maires indiquent que des militants de l’UPR sont venus plusieurs fois à leur rencontre, ce qu’ils n’ont pas observé pour d’autres partis187,188. Selon Le Dauphiné, les militants de l’UPR sont « d’un prosélytisme à écœurer une armada de témoins de Jéhovah »189. La motivation des militants a joué en leur faveur et certains maires ont accordé leur parrainage même lorsqu’ils n’étaient pas favorables à une sortie de l’Union européenne, n’avaient pas l’intention de voter pour François Asselineau ou pensaient qu’il n’avait aucune chance d’être élu190,185.
Page Wikipédia
D’après Envoyé spécial et Florence Devouard, François Asselineau crée lui-même en 2007 l’article qui lui est consacré sur la version francophone de Wikipédia, ainsi qu’un autre consacré à l’UPR191,192,n 5. Selon Pierre-Carl Langlais, administrateur sur Wikipédia, celui-ci cherche, « peu ou prou, à contre-balancer l’omerta dont serait victime l’UPR dans les médias traditionnels »193. Ces deux articles sont supprimés à plusieurs reprises192,191,13,170, le débat communautaire concluant à un manque de références dans les médias traditionnels15.
François Asselineau proteste alors contre la « censure » exercée à son encontre sur la version francophone de Wikipédia — plusieurs versions en d’autres langues, notamment en anglais et en allemand, dont les règles sont plus laxistes192, lui consacrent un article sans être supprimées15,13,193. Daniel Ichbiah classe François Asselineau parmi les personnes qui harcèlent la fondation Wikimedia, « s’estimant à tort ou à raison desservies par Wikipédia » ; Florence Devouard précise : « comme il n’est pas arrivé à ses fins, il nous a assaillis de questions, en a parlé à la presse, et même dans l’émission Envoyé spécial. Des gens comme cela nous épuisent »192. Les débats autour du maintien de la page Wikipédia de François Asselineau sont présentés comme un « cas d’école » sur la version francophone de l’encyclopédie194,195,187.
Publication
- « Élaboration d’un concept : les 4 clés de l’intelligence économique », Revue internationale de psychosociologie, vol. XV, no 36, 2009, p. 131-142 (lire en ligne [archive]).
Notes et références
Notes
- ↑ Le nombre d’adhérents revendiqués est affiché en temps réel sur le site.
- ↑ À ne pas confondre avec l’ancien parti politique du même nom (Union populaire républicaine), fondé en 1919 et dissous en 1946.
- ↑ Notamment en 2012 : Alain Benajam (Réseau Voltaire), Robert Ménard87, Jacques Nikonoff95, Slobodan Despot et le blogueur Étienne Chouard61 ; en 2013 : John Laughland (en) (Institute of Democracy and Cooperation), Annie Lacroix-Riz (Pôle de renaissance communiste en France) et Jean Bricmont69 ; en 2015 figurent Xavier Moreau, Pierre Lorrain (journaliste à Valeurs actuelles), Diana Johnstone et le conseiller politique de l’ambassade de Russie en France69 ; en 2016 Brian Denny (syndicaliste britannique), Vincent Brousseau (ancien économiste à la BCE), Anthony Coughlan, Pierre Lévy (ancien syndicaliste), Nathan Smith (« Directeur Exécutif » du Parti pour l’indépendance du Texas), et l’Amiral (E.R.) Michel Debray (ancien président de la Fondation Charles-de-Gaulle).
- ↑ L’Opinion et Laurent de Boissieu indiquent également 17 signatures ; voir Béatrice Houchard, « François Asselineau, le candidat extrêmement «divers» » [archive], sur L’Opinion.fr, 12 septembre 2016 (consulté le 15 septembre 2016) ; et Laurent de Boissieu, « Union Populaire Républicaine (UPR) » [archive], sur france-politique.fr (consulté le 3 novembre 2016). De son côté, Le Monde indique 18 signatures ; voir Quentin Vasseur, « Qui sont les candidats à la présidentielle ? » [archive], sur www.lemonde.fr, 28 avril 2016 (consulté le 28 avril 2016).
- ↑ La page d’informations du présent article signale quant à lui qu’il a été créé en 2006 par l’utilisateur Jean-Yves CREVEL, proche de François Asselineau au RIF et secrétaire général de l’UPR à sa fondation. Voir Laurent de Boissieu, « Rassemblement pour l’indépendance et la souveraineté de la France (RIF) » [archive], sur france-politique.fr (consulté le 27 août 2016).
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Articles connexes
- Antiaméricanisme
- Article 50 du traité sur l’Union européenne
- Débats sur le retrait de la France de l’Union européenne
- Liste des partis et mouvements politiques français
- Intelligence économique
- Souverainisme
- Rassemblement pour la France et l’indépendance de l’Europe
- Retrait de l’Union européenne
- Théorie du complot