Je décline toute responsabilité quant aux mentions qui s'affichent dans les cinq lignes ci-dessus du pavé "Recherchez aussi" sur lequel je n'ai aucun contrôle.
Mes statistiques sont bloquées depuis le 2 février 2015.
7 février 2015
Mes statistiques sont de retour, tout fonctionne.
16 février 2015
Statistiques "basiques" de nouveau bloquées depuis le 12 février.
22 février 2015
Mes statistiques "basiques" ont été débloquées hier soir après la publication de mon dernier article concernant NEMROD34. Belle reprise simultanée de l'activité du Chinois.
23 février 2015
Statistiques "basiques" toujours sujettes à blocages : le 21 février au soir, à peine étaient-elles débloquées, puis à nouveau hier, 22 février, à peine étaient-elles débloquées.
24 février 2015
Statistiques "basiques" débloquées. Pas de nouveau pic d'activité du Chinois depuis le 21 février.
25 février 2015
Je n'ai pas mes statistiques "basiques" du jour, ça bloque encore... et Justinpetitcoucou est toujours bloqué depuis le 8 février... Faudrait penser à le débloquer, lui aussi, il y a du laisser-aller, là...
26 février 2015
Statistiques "basiques" des deux blog débloquées. Merci pour Justin, il était temps !
27 février 2015
Statistiques "basiques" des deux blogs de nouveau bloquées depuis le 26 février. Ce petit jeu pourrait-il cesser ? On n'en voit pas l'intérêt... Complément de 22 h: merci de m'avoir rendu ces statistiques !
25 mars 2015
Statistiques "basiques" de nouveau bloquées depuis le 20 mars.
26 mars 2015
Merci de m'avoir débloqué mes statistiques "basiques". Encore une fois, je ne vois pas l'intérêt de ce petit jeu. Ce serait aussi bien de cesser de bloquer ces statistiques pour oublier de les débloquer jusqu'à ce que j'aie signalé le problème.
31 mars 2015
Merci de bien vouloir me débloquer les statistiques "basiques" de Justinpetitcoucou, restées bloquées depuis le 14 mars - cf. avis du 25 mars sur Justin.
2 avril 2015
Merci de m'avoir rendu les statistiques de Justin.
7 mai 2015
Je n'ai plus de statistiques depuis deux jours, ni "basiques" ni "avancées".
10 mai 2015
Retour des statistiques "basiques". Merci. Manquent encore les statistiques "avancées".
14 mai 2015
Toutes mes statistiques sont de retour depuis hier. Merci.
3 octobre 2015
Depuis hier, les compteurs de mes statistiques avancées sont tous à zéro. Merci de me les rendre.
Nous apprenons ce soir que le procureur de la République de Brest a reçu ce 26 mai 2017 un signalement de l’avocat du mouvement politique « les Républicains » à la suite des faits relatés dans l’article du Canard enchaîné de cette semaine visant Richard Ferrand, et qu’il a publié un communiqué où il précise avoir lui-même procédé à une analyse juridique des mêmes faits et conclu au terme de celle-ci « qu’en l’état, aucun des faits relatés n’est susceptible de relever d’une ou plusieurs qualifications pénales permettant d’ouvrir une enquête préliminaire « .
La loi est censée être la même pour tous, mais à l’évidence, ce n’est pas le cas pour ces deux juristes dont l’un au moins ne doit pas savoir lire et répond parfaitement aux critères définissant l’illettré, atteint d’illettrisme :
« L’illettrisme désigne l’état d’une personne qui a été instruite (par une scolarisation ou autre) mais que cet apprentissage n’a pas conduit à la maîtrise de la lecture, de l’écriture et du calcul ou que cette maîtrise a été perdue. L’illettrisme est une forme particulière de l’analphabétisme. L’illettrisme relève de l’accès au sens des écrits. Le texte que l’illettré ne comprend pas est accessible lorsque le texte est lu. »
Affaire Ferrand: les faits dénoncés ne permettent pas d’ouvrir une enquête
Les faits dénoncés mercredi par le Canard Enchaîné sur une affaire immobilière concernant la compagne de Richard Ferrand ne constituent pas une infraction et à ce titre ne permettent pas d’ouvrir une enquête, a annoncé vendredi le procureur de la République de Brest.
Par Krystel Veillard avec l’AFP Publié le 26/05/2017 à 17:59 Mis à jour le 26/05/2017 à 18:33
Il n’y aura pas d’enquête sur les faits dénoncés par le Canard enchaîné, concernant Richard Ferrand, ministre de la Cohésion des Territoires et l’affaire de la location de locaux appartenant à sa compagne par les Mutuelles de Bretagne, qu’il dirigeait alors. Alors que le parquet national financier, interrogé par des journalistes, a déjà fait connaître de son côté qu’il n’entendait pas se saisir de ces faits, le procureur de la République de Brest, Eric Mathais vient de diffuser un communiqué où il précise avoir « procédé à une analyse juridique pour déterminer s’il devait se saisir et diligenter une éventuelle enquête ». »Au terme de celle-ci », conclut-il, « il apparaît qu’en l’état, aucun des faits relatés n’est susceptible de relever d’une ou plusieurs qualifications pénales permettant d’ouvrir une enquête préliminaire« .
Le soutien du Premier ministre
Dans le même temps le Premier ministre Edouard Philippe a renouvelé vendredi sa « confiance » à Richard Ferrand, alors même que son gouvernement planche sur sa première loi, consacrée à la moralisation de la vie publique. Le Premier ministre a ainsi déclaré dans la matinée: « Richard Ferrand a ma confiance », les électeurs de la circonscription de Carhaix-Plouguer « pourront dans deux semaines dire si, comme moi, ils ont confiance en Richard Ferrand ». « Ce sera le juge de paix, celui que personne ne peut dépasser en démocratie », a-t-il ajouté, en marge d’un déplacement à Paris pour soutenir un autre ministre candidat aux législatives pour En Marche!, Mounir Mahjoubi, face au patron du PS.
Le communiqué du Procureur de la République de Brest
Le procureur de la République de Brest a pris connaissance d’un article paru le mercredi 24 mai 2017, dans l’hebdomadaire « le Canard enchaîné » et intitulé « la contribution de Richard Ferrand à la moralisation de la vie politique ».
Le parquet national financier, interrogé par des journalistes, a fait connaître qu’il n’entendait pas se saisir de ces faits.
Le procureur de la République de Brest a par ailleurs reçu ce 26 mai 2017 un signalement de l’avocat du mouvement politique « les Républicains » livrant, au nom de son client, sa propre analyse des faits relatés par cet article. Le procureur de Brest a procédé à une analyse juridique pour déterminer s’il devait se saisir et diligenter une éventuelle enquête. Au terme de celle-ci, il apparaît qu’en l’état, aucun des faits relatés n’est susceptible de relever d’une ou plusieurs qualifications pénales permettant d’ouvrir une enquête préliminaire.
Bien des journalistes ont relevé comme étant pour le moins « maladroite » la justification donnée par Richard Ferrand ou son entourage politique pour l’emploi de son fils comme assistant parlementaire en 2014.
Tout comme moi, certains se sont aussi remémorés qu’au cours de la même année 2014, Emmanuel Macron avait déjà dû s’expliquer après avoir publiquement tenu des propos similaires.
Plusieurs médias avaient alors informé leur public sur la situation française en matière d’illettrisme.
Recommençons, puisque c’est nécessaire.
Il faut d’abord rappeler que les départements bretons, Finistère en tête, affichent tous les ans parmi les meilleurs taux de réussite au baccalauréat. Pour l’année 2015, la Bretagne dans son ensemble s’est classée en seconde position après la Corse et devant les Pays de la Loire.
On sait depuis longtemps que les bilinguismes régionaux ne sont pas facteurs d’analphabétisme ou d’illettrisme, bien au contraire.
Les chiffres produits par l’INSEE, un organisme bourré de matheux – de ces gens que Richard Ferrand et les pseudo-littéraires de son entourage n’aiment pas plus que les Bretons – confirment que la Bretagne n’est pas une des régions où l’illettrisme est le plus fort en France.
En la matière, c’est la Picardie dont est originaire Emmanuel Macron et le Nord-Pas-de-Calais qui tiennent le pompon, tandis que la situation bretonne est proche de la moyenne nationale.
Plus précisément, selon la dernière enquête de l’INSEE, réalisée entre 2011 et 2012, 7 % de la population française adulte âgée de 18 à 65 ans et ayant été scolarisée en France est illettrée, soit 2 % de moins qu’en 2004. 6 % de ceux qui exercent une activité professionnelle et 10 % des demandeurs d’emploi sont confrontés à l’illettrisme. Cette même enquête montre qu’au total 11% de la population française adulte âgée de 18 à 65 ans sont en « situation préoccupante face à l’écrit », 7% sont illettrés et 4% sont d’origine étrangère ou non scolarisés.
L’illettrisme touche plus les hommes (60,5 %) que les femmes (39,5 %). La proportion de personnes illettrées est relativement faible chez les jeunes (4 % des jeunes de 18 à 25 ans) mais plus importante chez les générations précédentes (53 % des illettrés ont plus de 45 ans). Ce taux important d’illettrisme n’empêche pas certaines de ces personnes d’avoir un emploi, 51 % étant dans la vie active et 23,5 % au chômage, en formation ou en inactivité. Cependant, 20 % des allocataires du revenu minimum d’insertion (RMI) sont en situation d’illettrisme.
Les illettrés ne sont donc pas les jeunes Bretons bardés de diplômes qui bien souvent sont obligés de s’expatrier pour trouver du travail à la hauteur de leurs compétences, mais des individus tels les psychopathes et cybercriminels Pascal Edouard Cyprien Luraghi et Jean-Marc Donnadieu, deux inadaptés sociaux ayant très tôt connu l’échec scolaire et qui s’avèrent autant l’un que l’autre incapables de comprendre ce qu’écrivent pourtant dans un français tout à fait clair les ingénieurs et autres victimes de harcèlement moral en entreprise sur lesquels ils s’acharnent depuis 2008.
Pas sûr que la Bretagne, ça gagne Richard Ferrand… Invité ce mercredi 25 mai par franceinfo à justifier l’emploi par le député breton de son fils comme assistant parlementaire en 2014, le cabinet du ministre de la Cohésion des territoires a eu une réponse quelque peu surprenante…
Quand il s’agit de justifier l’emploi d’un membre de leur famille comme assistant parlementaire, les politiques nous ont montré cette année qu’ils n’étaient jamais à court d’imagination… Mais la palme d’or revient sans doute au cabinet de Richard Ferrand, le tout nouveau ministre d’Emmanuel Macron, interrogé ce mercredi 25 mai par franceinfo. Objet de l’appel : justifier l’emploi, révélé par le Canard enchaîné, du fils du député du Finistère comme assistant parlementaire de janvier en mai 2014.
Evidemment soucieux de se démarquer des soupçons d’emplois fictifs qui pèsent sur la famille Fillon, le cabinet assure que le travail d’Emile Ferrand, 23 ans à l’époque, était bien réel et nécessitait des compétences variées. Et c’est là que les choses se gâtent car voici comment est expliqu, par le cabinet du ministre auprès de franceinfo, le recrutement du fiston :
Je vous invite à aller faire un tour en Centre-Bretagne. Ce n’est pas simple de trouver un jeune, volontaire, pour travailler cinq mois, qui sait lire et écrire correctement, aller sur Internet.
Le cabinet de Richard Ferrandjoint par franceinfo
Et bim pour les Bretons ! Espérons pour Richard Ferrand que son équipe ait raison et que les habitants concernés ne sachent pas lire. Rappelons néanmoins, c’est savoureux, que son cabinet, c’est le ministère… de la Cohésion des territoires ! Si apres ça, la Bretagne ne demande pas son indépendance…
La petite phrase du cabinet de Ferrand qui ne passe pas
25/05/2017 à 12h36
Le cabinet de Richard Ferrand à Franceinfo
Voilà qui devrait faire beaucoup pour la « Cohésion des territoires »: pour justifier l’emploi (légal et réel) du fils de Richard Ferrand par ce dernier, l’entourage du ministre s’est distingué, selon Franceinfo, par l’utilisation d’un argument aussi bancal qu’offensant.
« Je vous invite à aller faire un tour en Centre-Bretagne. Ce n’est pas simple de trouver un jeune, volontaire, pour travailler cinq mois, qui sait lire et écrire correctement, aller sur internet », a ainsi expliqué mercredi le cabinet de Richard Ferrand.
L’exécutif semble avoir une vision bien particulière de la Bretagne, Emmanuel Macron ayant jugé par le passé les employées de l’abattoir Gad « illettrées ».
L.N.
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La sortie du ministre de l’économie sur les « illettrées » de Gad était certes maladroite, mais le phénomène perdure aujourd’hui en France.
Le Monde.fr | 18.09.2014 à 16h33 • Mis à jour le 19.09.2014 à 15h15 | Par Mathilde Damgé et Matthieu Jublin
La sortie du ministre de l’économie sur les « illettrées » de Gad était certes maladroite et il s’en est excusé. Mais, au-delà du cas des employés de l’abattoir breton, l’illettrisme en France est une réalité. Le tour de la question en 5 points :
En revanche, une personne analphabète n’a, elle, jamais été scolarisée. La définition retenue de l’alphabétisme par le programme des Nations unies pour le développement (PNUD) est : « Le pourcentage des personnes âgées de 15 ans ou plus qui peuvent, en comprenant, lire et écrire un texte court en rapport avec leur vie de tous les jours. »
2. Des Bretons « analphabètes » jusque dans les années 1980
C’est l’association caritative ATD Quart-monde qui conçoit le terme « illettrisme » pour que les Français pauvres aux compétences limitées en lecture et en écriture n’aient pas le sentiment qu’on les compare aux travailleurs immigrés qualifiés d’analphabètes.
Le groupe interministériel permanent de lutte contre l’illettrisme est créé en 1984 afin de résoudre le problème.
3. Combien de Français concernés par l’illettrisme ?
2,5 millions C’est, selon l’Insee, le nombre de 18-65 ans illettrés en 2011 en métropole, soit 7 % de la population. Cette proportion était de 9 % en 2004 (3,1 millions de personnes illettrées).
Les personnes actives sont massivement représentées parmi les illettrés (51 %), tandis que seulement 10 % sont au chômage.
C’est dans l’agriculture, la pêche et l’agroalimentaire que se concentre le plus fort taux d’illettrisme (près de 10 %), secteurs suivis par l’industrie, le BTP et les services aux personnes (entre 7 et 8 %).
Toutes les régions ne sont pas atteintes dans les mêmes proportions par l’illettrisme. Alors que l’Ile-de-France compte environ 5 % d’illettrés, la Picardie et le Nord-Pas-de-Calais en comptent au moins 11 %. La carte ci-dessous fait figurer ces disparités.
Dans le cas de la Corse, l’Insee ne dispose pas de statistiques sur l’ensemble de la population, mais sur les « jeunes » : 3,8 % d’entre eux sont en situation d’illettrisme.
La situation des départements et territoires d’outre-mer est largement plus problématique qu’en métropole. Les taux d’illettrisme sur la population entière y sont beaucoup plus élevés : 20 % en Guadeloupe et en Guyane, 23 % à La Réunion, 14 % en Martinique.
58% A Mayotte, en 2012, « 58 % des habitants en âge de travailler ne maîtrisent pas les compétences de base à l’écrit en langue française », selon l’Insee. La situation locale est cependant complexe, car le français n’est la langue maternelle que « d’un Mahorais sur dix » et seulement 48 % de la population a été scolarisée à Mayotte ou en France métropolitaine. Techniquement donc, un sixième de la population est en situation d’illettrisme, car un tiers des individus scolarisés sont illettrés. Mais Mayotte, reste, selon l’Insee, « le territoire le plus touché par l’illettrisme ».
5. Les femmes et les plus jeunes moins illettrés
Les femmes sont moins illettrées que les hommes, mais, avec l’âge, la différence entre les deux sexes augmente. Chez les plus vieux, elle atteint 5 points de pourcentage selon l’étude de l’ANLCI, datée de 2011 :
L’illettrisme désigne l’état d’une personne qui a été instruite (par une scolarisation ou autre) mais que cet apprentissage n’a pas conduit à la maîtrise de la lecture, de l’écriture et du calcul ou que cette maîtrise a été perdue1. L’illettrisme est une forme particulière de l’analphabétisme. L’illettrisme relève de l’accès au sens des écrits. Le texte que l’illettré ne comprend pas est accessible lorsque le texte est lu.
L’illettrisme engendre souvent des problèmes d’employabilité.
La notion voisine d’innumérisme s’applique aux personnes ayant des difficultés à maitriser les nombres, le raisonnement et le calcul.
Le mot illettrisme est un néologisme créé en 1978 à partir du terme « illettré » (issu du latinillitteratus signifiant « ignorant ») afin de désigner les seuls Français2, sortis en situation d’échec de l’école, ayant une connaissance insuffisante de l’écrit, perdue faute de pratique, par désocialisation ou aliénation (emploi dégradant)[citation nécessaire], et de les différencier des autres catégories de personnes en difficulté avec la langue3.
En 1995, le Groupe permanent de lutte contre l’illettrisme (GPLI) propose la définition suivante4 : « Le GPLI considère comme relevant de situations d’illettrisme, des personnes de plus de seize ans, ayant été scolarisées, et ne maîtrisant pas suffisamment l’écrit pour faire face aux exigences minimales requises dans leur vie professionnelle, sociale, culturelle et personnelle. Ces personnes qui ont été alphabétisées dans le cadre de l’école, sont sorties du système scolaire en ayant peu ou mal acquis les savoirs premiers pour des raisons sociales, familiales ou fonctionnelles, et n’ont pu user de ces savoirs et/ou n’ont jamais acquis le goût de cet usage. Il s’agit d’hommes et de femmes pour lesquels le recours à l’écrit n’est ni immédiat, ni spontané, ni facile, et qui évitent et/ou appréhendent ce moyen d’expression et de communication ».
En 2003 l’ANLCI reformule la définition5 : « L’illettrisme qualifie la situation de personnes de plus de 16 ans qui, bien qu’ayant été scolarisées, ne parviennent pas à lire et comprendre un texte portant sur des situations de leur vie quotidienne, et/ou ne parviennent pas à écrire pour transmettre des informations simples. Pour certaines personnes, ces difficultés en lecture et écriture peuvent se combiner, à des degrés divers, avec une insuffisante maîtrise d’autres compétences de base comme la communication orale, le raisonnement logique, la compréhension et l’utilisation des nombres et des opérations, la prise de repères dans l’espace et dans le temps, etc. Malgré ces déficits, les personnes en situation d’illettrisme ont acquis de l’expérience, une culture et un capital de compétences en ne s’appuyant pas ou peu sur la capacité à lire et à écrire. Certaines ont pu ainsi s’intégrer à la vie sociale et professionnelle, mais l’équilibre est fragile, et le risque de marginalisation permanent. D’autres se trouvent dans des situations d’exclusion où l’illettrisme se conjugue avec d’autres facteurs. »
Histoire du concept
En 1977 le père Joseph Wresinski, fondateur d’ATD Quart Monde et inventeur du mot, lance un défi : « [...] que dans dix ans, il n’y ait plus un seul illettré dans nos cités. Que tous aient un métier en mains. Que celui qui sait apprenne à celui qui ne sait pas. » Dans le rapport moral du mouvement ATD quart monde, publié en 1978, il invente le mot « Illettrisme »6. Le mot est préféré à celui d’« analphabétisme », jugé péjoratif, et le mot « alphabétisation » est abandonné car utilisé pour les immigrés alors que le père Wresinski constate que les personnes rencontrées dans les cités et autres bidonvilles, qui sont en difficulté avec la langue sont souvent d’origine française et scolarisées en France.
L’illettrisme est un concept franco-français7,8. Il segmente ce qu’il est convenu d’appeler analphabétisme fonctionnel (notamment par l’UNESCO) en distinguant les personnes en difficulté de maîtrise de la langue vernaculaire selon leur origine. Ce concept ne s’est pas répandu à l’étranger, pas même dans les pays francophones9. Son invention résulte de la prise de conscience, en France, que la difficulté de maîtrise de la langue française n’est pas réservée aux allophones et aux analphabètes, elle touche aussi les personnes ayant été scolarisées.
Auparavant, la définition de l’UNESCO de l’analphabétisme ne permettait pas de faire cette distinction10, mais la définition de l’UNESCO n’a pas été modifiée.
La ruralité, la pauvreté et le manque de développement du système éducatif d’un pays sont parmi les principaux facteurs d’illettrisme dans sa population. Ainsi, les pays du tiers-monde dans le monde arabe, l’Amérique centrale et l’Afrique subsaharienne ont le taux d’illettrisme le plus élevé, tandis qu’en Europe, aux États-Unis et au Japon, ce taux est le plus faible.
Au XIXe siècle, Max Weber et Auguste Comte ont émis l’hypothèse que la disparition de l’illettrisme allait de pair avec la fin des religions 12. Or, à la suite des interrogations d’André Malraux, les sociologues modernes ont remis en question la thèse de la fin des religions, notamment en observant la situation aux États-Unis, où le sentiment religieux demeure fort malgré le niveau d’instruction élevé des habitants.
Dans les pays occidentaux, comment expliquer le fait qu’il y ait encore aujourd’hui des adultes illettrés alors que l’école est obligatoire depuis plus de 80 ans ?
L’illettrisme est un phénomène complexe. Les causes sont multiples et souvent cumulées dans l’histoire d’un individu :
Rapport qu’entretient la famille avec l’école : De manière générale, l’attitude des parents face à l’écrit participe à la valorisation ou à la dévalorisation du mode de communication mis en avant dans l’apprentissage scolaire.
Corrélation entre les chances de réussite scolaire et le milieu socioéconomique d’origine de l’élève : Si l’enseignement s’est progressivement démocratisé en s’ouvrant aux élèves d’origines sociales diverses, cette ouverture cache de fortes inégalités dans les chances de réussite. Vu sous cet angle, l’École n’est pas « producteur » d’illettrisme mais plutôt reproducteur de positions sociales.
Enseignement inadéquat : L’enseignement peut faire obstacle à l’apprentissage de la lecture lorsqu’il manque de souplesse et n’est pas adapté aux conditions d’apprentissage de chaque enfant.
Difficultés personnelles : Des problèmes relevant de la médecine ou de la psychologie peuvent troubler la scolarité d’un individu.
Compétences oubliées : Faute d’entrainement et de pratique, certaines personnes désapprennent la lecture et l’écriture.
Contextes sociaux défavorables à la maitrise des savoirs de base : Parmi les facteurs socioculturels jouant sur la maitrise de l’écrit, on retrouve, par exemple, le statut de la langue orale et écrite dans le milieu familial et social de l’enfant, l’importance que prend l’image à travers les médias par rapport à l’écrit…
Facteurs socio-historiques et géopolitiques : Conflits, guerres, exodes sont des évènements qui ont des répercussions sur l’apprentissage des enfants, soit par un arrêt de la scolarité, soit par des traumatismes psychologiques ou des drames familiaux.
Augmentation des exigences de la société : L’illettrisme est à considérer comme un problème qui va en s’aggravant. La société exige de plus en plus de compétences liées à l’information écrite et les places de travail ne demandant pas l’utilisation de l’écrit se font de plus en plus rares13.
Les difficultés de lecture et d’écriture rendent l’insertion de l’adulte illettré dans son groupe et dans la société en général très difficile, notamment pour l’accès au marché du travail.
Bien parler une langue mais ne pas savoir l’écrire reste difficile à dire et provoque un sentiment de honte qui est un frein à un retour en apprentissage pour les adultes. Cependant diverses associations se mobilisent pour lever le tabou.
Par exemple, en Belgique, une association a réalisé en 2010 une campagne de sensibilisation du public14.
En France, le collectif « Agir ensemble contre l’illettrisme »15 qui regroupe 65 organisations nationales (du monde de l’éducation, de l’entreprise, de l’insertion, de la culture, de l’action sociale, des associations…) fédérées par l’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme (ANLCI), qui avait présenté une candidature pour que l’illettrisme soit reconnu Grande Cause nationale de l’année 2013, travaille à sensibiliser le maximum de Français au phénomène de l’illettrisme.
Dans son ouvrage Education in Tibet : Policy and practice since 1950 (Zed Books(en), 1998) Catriona Bass révela que le taux d’illétrisme au Tibet était l’un des plus élevé au monde, atteignant 70 % dans la population rurale16. En 2001, le taux « d’illettrés et de semi-illettrés parmi les jeunes et les adultes » au Tibet était de 39 % selon le Quotidien du Peuple17. En 2004, selon des études officielles dont fait état l’économiste Andrew Martin Fischer, environ 41 % des résidents permanents adultes urbains de la région autonome du Tibet étaient illettrés. Cette situation était exceptionnelle en Chine18. Selon le livre blanc publié par le Bureau d’information du Conseil d’État en juillet 2011, les taux d’inaptitude à lire et à écrire pour les jeunes et les personnes d’âge mûr est tombé de 95 % à 1,2 % lors des six dernières décennies19,20.
Europe
En 1995, une étude de l’OCDE, Littéracie, économie et société, effectuée dans plusieurs pays développés, montre que la proportion de personnes de 16 à 65 ans éprouvant des difficultés pour l’écriture, la lecture, ou l’utilisation des informations serait de 40,1 % en France (la France est classée avant-dernière juste devant la Pologne), 20,7 % aux États-Unis, 16,6 % au Canada, 14,4 % en Allemagne, 10,5 % aux Pays-Bas, et 7,5 % en Suède. Cette étude, qui ne porte pas exactement sur l’illettrisme mais sur la littératie, c’est-à-dire, de façon plus générale et d’après l’OCDE, sur « l’aptitude à comprendre et à utiliser l’information écrite dans la vie courante, à la maison, au travail et dans la collectivité en vue d’atteindre des buts personnels et d’étendre ses connaissances et ses capacités. », n’a pas été diffusée par les autorités publiques en France21.
Taux d’illettrisme des adolescents de 15 ans en Europe
Le taux d’illettrisme dans la population carcérale est estimé, en France, à 40 %. En Belgique, 75 % des détenus sont sans diplôme ou ont, pour unique diplôme, le certificat d’études de base (fin du cycle primaire).
Belgique
Une série d’indices montrent qu’en Belgique le taux de personnes analphabètes (ou illettrées) tourne autour de 10 %, mais il n’y a pas d’étude approfondie sur les compétences des adultes. La situation en Belgique serait la même que dans tous les pays industrialisés. Néanmoins, la Belgique présente des particularités liées à la diversité des langues officielles (français, néerlandais et allemand), en plus de l’usage du wallon et des autres dialectes. Cet aspect doit amener à étudier le phénomène de l’illettrisme en considérant la communauté linguistique dans laquelle il se présente.
France
En France, selon une enquête de l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) réalisée entre 2011 et 2012, 7 % (soit environ 3 100 000 personnes) de la population française adulte âgée de 18 à 65 ans et ayant été scolarisée en France23 est illettrée, soit 2 % de moins qu’en 2004. 6 % de ceux qui exercent une activité professionnelle et 10 % des demandeurs d’emploi sont confrontés à l’illettrisme. Cette même enquête montre qu’au total 11% de la population française adulte âgée de 18 à 65 ans sont en « situation préoccupante face à l’écrit »24, 7% sont illettrés et 4% sont d’origine étrangère ou non scolarisés.
L’illettrisme touche plus les hommes (60,5 %) que les femmes (39,5 %). La proportion de personnes illettrées est relativement faible chez les jeunes (4 % des jeunes de 18 à 25 ans) mais plus importante chez les générations précédentes (53 % des illettrés ont plus de 45 ans). Ce taux important d’illettrisme n’empêche pas certaines de ces personnes d’avoir un emploi, 51 % étant dans la vie active et 23,5 % au chômage, en formation ou en inactivité. Cependant, 20 % des allocataires du revenu minimum d’insertion (RMI) sont en situation d’illettrisme.
Concernant la répartition géographique, il n’y a pas de différence notable entre les zones rurales et urbaines, même si dans les zones urbaines sensibles, le taux d’illettrisme est deux fois plus important (14 %) que dans la population générale (7 %)25.
Une autre statistique issue des enquêtes réalisées lors des journées défense et citoyenneté montre que « Les acquis en lecture sont très fragiles pour 9,6 % de jeunes français de 17 ans qui, faute de vocabulaire, n’accèdent pas à la compréhension des textes ». Et parmi eux, 4,1 % sont en situation d’illettrisme selon les critères de l’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme (ANLCI)26.
Le dernier rapport national sur les compétences de base des adultes mentionne que 16 % des Suisses28 ont de grandes difficultés en lecture et écriture.
Dans une société prônant l’efficacité et la rapidité, ne pas savoir suffisamment lire et écrire est un facteur évident d’exclusion économique, sociale et culturelle. Une étude29 effectuée en 2007 démontre que l’illettrisme a un coût estimé à plus d’un milliard de francs par année en Suisse, en raison, notamment, du taux de chômage accru chez les personnes concernées.
↑ La lutte contre l’illettrisme : repères. In: Agora débats/jeunesses, 15, 1999. Illettrisme les conditions d’une seconde chance. pp. 11-22. article de Jean Vogler [archive]
↑ L’illettrisme Mieux comprendre pour mieux agir, Marie-Thérèse Geffroy et Valérie Grasset-Morel, Les essentiels Milan, Éditions Milan 2005, (ISBN2-7459-1847-8), page 5.
↑ Bernard Lahire, L’invention de l’illettrisme, Paris, La découverte
↑ Citation : l’association caritative ATD Quart-monde conçut le terme « illettrisme » pour que les Français pauvres aux compétences limitées en lecture et en écriture n’aient pas le sentiment qu’on les compare aux travailleurs immigrés qualifiés d’analphabètes. Ainsi, le terme « illettrisme » en est venu à qualifier ceux qui avaient suivi en totalité ou en partie le cycle de l’école primaire française sans y acquérir les compétences requises. Rapport mondial de suivi sur l’éducation pour tous 2006, UNESCO Encadré 6.1 page 156 [archive]
↑Littératie, mot censé remplacer analphabétisme dans les zones francophones ne reprend d’ailleurs pas cette segmentation
↑ Hau-Rouchard, Marie-France. Le groupe permanent de lutte contre l’illettrisme. Bulletin des bibliothèques de France, n° 2, 1986 [consulté le 01 mai 2014] : notice [archive]
↑ (en) China pledges to send 3 out of every 10 Tibetan students to college [archive], English.news.cn, 19 juillet 2011, p. 1 : « The region’s illiteracy rate for young and middle-aged people has fallen from 95 percent to 1.2 percent over the last six decades, according to a white paper issued by the State Council Information Office in July. »
↑ L’interprétation de cette étude doit prendre en compte qu’elle n’a pas été réalisée dans les prisons ni dans les foyers, où l’illettrisme est important
↑Coûts économiques de l’illettrisme en Suisse [archive] – Étude du Bureau d’études de politique du travail et de politique sociale (BASS) sur mandat de l’Office fédéral de la statistique (OFS), avril 2007 [PDF]
Bibliographie
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