Procès de Georges Tron aux assises : grand déballage en vue… 12 décembre
Il n’est pas impossible que je me mette moi aussi à « balancer » des proches de Marine Le Pen dans pas longtemps… des messieurs dans le genre gros porcs et leurs cochonnes, dont une magistrate qui va bientôt être mutée à Pétaouchnok…
En attendant, il serait souhaitable que les « vraies victimes » de cette affaire, qu’il s’agisse des accusatrices ou des accusés, soient tout à fait reconnues comme telles.
Et vu tout ce que la presse a déjà déballé par le passé, il fallait bien un procès pour pouvoir commencer à faire le tri…
Georges Tron aux assises: le procès de l’ancien secrétaire d’Etat pour viols s’est ouvert
Il est accusé de viols et agressions sexuelles en réunion par deux anciennes employées de sa mairie de Draveil (Essonne): le procès de l’ancien secrétaire d’Etat Georges Tron s’est ouvert mardi devant les assises de Seine-Saint-Denis .
Avant d’entrer dans la salle où il sera jugé neuf jours durant, l’ancien secrétaire d’Etat à la Fonction publique (2010-2011) a traversé une nuée de caméras sans dire un mot, entouré par ses avocats Eric Dupond-Moretti et Antoine Vey.
« Je suis sans appréhension et j’espère que (le procès) servira à éclaircir des tas de choses qui auraient dû l’être depuis longtemps », avait-il déclaré à l’AFP à quelques jours du procès.
A Bobigny, l’élu LR comparaît au côté de son ancienne adjointe à la Culture Brigitte Gruel. Tous deux clament leur innocence.
Les deux accusés ont décliné leur identité au début de l’audience. « Quelle est votre profession ? » demande le président Régis de Jorna. « Je suis élu local », répond Georges Tron, costume noir et cravate grenat.
La justice a décidé de juger l’homme politique en dehors de l’Essonne où il est élu de longue date : il est maire de Draveil (30.000 habitants) depuis 1995, conseiller départemental et ancien député (1993-2010, 2011-2012).
Jugé dans le sillage de l’affaire Weinstein, le scandale avait éclaté en mai 2011, peu après la retentissante arrestation à New York de l’ancien directeur général du Fonds monétaire international Dominique Strauss-Kahn.
Georges Tron avait démissionné du gouvernement Fillon, affirmant qu’il ferait de la reconnaissance de son innocence une « affaire personnelle ».
Sa passion pour la réflexologie plantaire est soudain devenue connue du grand public, suscitant nombre de détournements et de caricatures.
Les opposants politiques de Georges Tron « se sont servis » de sa pratique de la réflexologie « pour faire croire qu’il était un fétichiste à coloration criminelle », a dit Me Vey avant le procès.
‘Volonté de dissimulation’
Mais ce qui vaut au maire de Draveil d’être renvoyé devant les assises va au-delà de massages de pied impromptus. Virginie Ettel et Eva Loubrieu disent avoir subi des attouchements et des pénétrations digitales entre 2007 et 2010, sans être capables de s’y opposer, tétanisées face à leur employeur.
Des accusations « fallacieuses » pour Antoine Vey, qui pense que leurs « mensonges » vont « nuire aux vraies victimes » en jetant le doute sur l’ensemble des femmes qui dénoncent des violences sexuelles.
L’avocat d’Eva Loubrieu, Alexandre-M. Braun, affirme de son côté que les parties civiles « ont vécu un enfer », sans le « soutien dont peuvent bénéficier les victimes qui parlent aujourd’hui ».
Le procès s’ouvre alors que plusieurs magistrats ont estimé qu’il n’y avait pas matière à juger le maire de Draveil et son adjointe.
En 2013, après deux ans et demi d’enquête, deux juges d’instruction d’Evry avaient prononcé un non-lieu. L’année suivante, saisie par les plaignantes, la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris avait finalement renvoyé le dossier devant les assises.
Soulignant que cinq autres femmes avaient décrit dans les mêmes termes que les plaignantes les pratiques sexuelles de l’édile, seul ou avec son adjointe, la cour d’appel a considéré que les « dénégations absolues » des deux élus « suggèrent une volonté de dissimulation de leurs moeurs qui n’est pas en faveur de leur sincérité ».
Elle a aussi estimé que les critères de « surprise » et de « contrainte » caractérisant un viol pouvaient être établis, notamment au vu de l’ »ascendant » qu’avaient les accusés sur leurs employées.
Le maire de Draveil se dit victime d’un complot de l’extrême droite locale.
En janvier 2017, Georges Tron avait annoncé qu’il ne serait pas candidat aux législatives malgré l’investiture de LR afin de respecter la loi sur le non-cumul des mandats.
Il avait alors assuré que ce renoncement n’avait pas de lien avec l’imminence du procès, qui doit durer jusqu’au 22 décembre.
12/12/2017 11:14:14 - Bobigny (AFP) - © 2017 AFP
http://www.lejdd.fr/societe/georges-tron-au-jdd-moi-aussi-je-vais-balancer-lors-du-proces-3515915
Georges Tron au JDD : « Moi aussi, je vais balancer » lors du procès
23h45 , le 9 décembre 2017, modifié à 09h54 , le 12 décembre 2017
Il prépare sa défense. Alors que s’ouvre mardi son procès pour « viols et agressions sexuelles », Georges Tron récuse ces accusations dans les colonnes du JDD. « Non », dit-il, il n’est pas fétichiste des pieds, malgré les témoignages de 40 femmes qui affirment avoir reçu des « massages » sans toujours en avoir été demandeuses. Et le maire de Draveil compte se montrer offensif lors de l’audience, après six ans de procédures : « Je vais me battre. C’est dans mon caractère. Jusqu’à présent, j’ai été pudique mais au cours de ce procès, je vais sortir de ma réserve et balancer moi aussi. »
Redoutez-vous d’être emporté par la vague soulevée par le hashtag « balance ton porc »?
Le contexte ne justifie pas le n’importe quoi. Il ne suffit pas que quelqu’un se déclare victime pour que cette expression devienne parole d’évangile. Nous sommes dans un Etat de droit et le principe de présomption d’innocence n’est pas remis en cause… La parole des femmes s’est libérée et je m’en félicite. Mais je n’ai jamais agressé et encore moins violé qui que ce soit.
Pourtant, vous êtes renvoyé devant un tribunal après six ans de procédures…
J’ai été entendu en garde à vue, par les juges, et confronté aux plaignantes. Au terme de l’enquête, le parquet, les juges et le parquet général ont demandé le non-lieu. Lorsque le 15 décembre 2014 la chambre de l’instruction a infirmé ces décisions, j’étais abasourdi. C’est comme si la justice s’était mise dans la roue des médias et de ceux qui les manipulent.
En réalité, huit ou neuf personnes dont mes deux accusatrices déclarent avoir été gênées par ma pratique de la réflexologie
Près de 40 femmes ont déclaré avoir eu droit à un « massage des pieds » sans toujours en avoir été demandeuses, certaines y ont même décelé une connotation sexuelle…
Tout d’abord, je veux rectifier ce chiffre de 40 qui ferait de moi un serial agresseur. En réalité, huit ou neuf personnes dont mes deux accusatrices déclarent avoir été gênées par ma pratique de la réflexologie. Toutes appartiennent à un cercle qui gravite autour de la mairie. Cela fait trente ans que je pratique la réflexologie sans me cacher, alors je vais vous livrer un scoop : le chiffre de 4.000 n’aurait pas été plus faux. Je précise que cela n’a rien à voir avec le « massage », il s’agit de points de pression sur le pied qui rassemble 7.200 terminaisons nerveuses. En 1993, j’étais l’auteur d’un rapport parlementaire sur le sujet, puis je créais une association à Draveil.
Deux journalistes, d’anciennes secrétaires, des femmes extérieures à Draveil ont aussi évoqué leur gêne…
J’attends leurs explications.
Dans cette affaire, la réflexologie n’est pas en cause. Vous êtes accusé en tant qu’élu et employeur…
On dit que je ne pratiquais que sur des femmes. C’est faux, mais elles sont les principales adeptes des médecines alternatives. On me soupçonne de m’entourer volontairement de femmes à Draveil. Sur les 700 agents, 500 sont effectivement de sexe féminin. Elles sont majoritaires dans la fonction publique territoriale.
Etes-vous fétichiste des pieds?
Non!
Mes « patientes » – le terme est impropre puisqu’il y avait des hommes, je le répète – ont entre 24 et 75 ans… et des physiques très différents
Ce ne serait pas un crime…
Lorsque je pratique la réflexologie, le pied devient un objet. Mes « patientes » – le terme est impropre puisqu’il y avait des hommes, je le répète – ont entre 24 et 75 ans… et des physiques très différents.
Comprenez-vous que votre intérêt pour les pieds de collaboratrices choisies, selon votre DRH, pour leur « plastique », puisse intriguer?
Elles sont venues me voir pour me demander du travail et je les ai orientées vers mon DRH. C’est lui qui les a embauchées. L’une, Eva Loubrieu, avait une compétence dans le secteur du livre dont nous avions besoin. L’autre, Virginie Faux, s’est présentée à ma permanence après les municipales de 2008. Elle a dû attendre qu’un poste se libère. C’est elle qui a engagé la conversation sur la réflexologie, qu’elle disait pratiquer. Il est vrai que je les ai licenciées. J’ai viré Mme Loubrieu pour détournement de fonds publics, plus de 5.000 euros, en vin notamment. Je n’ai pas renouvelé le contrat de Mme Faux en raison de son comportement. Quelques jours après le deuxième viol allégué, elle a participé à une soirée en mairie, au cours de laquelle elle a saisi les parties génitales d’un de mes adjoints, s’est fortement alcoolisée puis a fini pieds nus dans la neige. Et je n’étais pas là! Cette soirée faisait suite à d’innombrables absences justifiées par un cancer qu’elle n’a jamais eu.
Leur avez-vous touché les pieds?
Oui sans doute.
Vous espérez une réhabilitation comme Dominique Baudis, l’ancien maire de Toulouse victime de la rumeur municipale?
Je vais me battre. C’est dans mon caractère. Jusqu’à présent, j’ai été pudique mais au cours de ce procès, je vais sortir de ma réserve et balancer moi aussi.
Les plaintes de mes deux accusatrices étaient sur les réseaux sociaux quelques jours seulement après leur révélation. Tout le monde pouvait s’en inspirer…
Est-ce une menace?
Non, mais cette affaire a été traumatisante pour mes proches, ma famille, mes collaborateurs. Tout le monde parle du procès Tron. On oublie qu’il y a une coaccusée, Brigitte Gruel, qui était ma première adjointe. En six ans d’enquête, on ne lui a pas trouvé le moindre écart de conduite – ce qui n’est pas le cas de ses accusatrices. Elle aurait été la rabatteuse, la « Pompadour », ma maîtresse. C’est faux. J’ai dû avouer dans ce dossier une liaison extraconjugale. Pourquoi aurais-je caché celle-ci? Je me suis découvert des « amantes » que je ne soupçonnais pas. Pourtant, ces dernières n’ont jamais fourni le moindre sms, mail, date et lieu de dîners, cadeaux…
Le dossier montre que ces femmes, sans toujours se connaître, décrivent un mode opératoire similaire. N’est-ce pas troublant?
Troublant? Les plaintes de mes deux accusatrices étaient sur les réseaux sociaux quelques jours seulement après leur révélation. Tout le monde pouvait s’en inspirer…
Vous agitez la thèse d’un complot du Front national. L’instruction n’a rien démontré.
Philippe Olivier, le beau-frère de Marine Le Pen, a joué un rôle central. Avec son frère Jacques, ils possèdent près de 50.000 m² allotis à Draveil. Cela leur procure des revenus conséquents. En 2008, je ne les connais pas. Je loue même sans le savoir un de leurs biens. Ils se manifestent comme riverains au moment où se profile une opération immobilière dans leur quartier. Le 7 décembre 2009, j’organise une réunion publique dans une salle de 500 personnes avec les différents acteurs et le préfet. Très vite, nous nous apercevons qu’il y a 300 agitateurs dans la salle.
Philippe Olivier n’était-il pas alors en rupture de ban avec les Le Pen?
En fait, il n’avait jamais rompu les liens avec Marine Le Pen. Philippe Olivier était un de ses principaux conseillers pour la dernière campagne. En 2008, son frère avait domicilié une de ses associations de soutien chez lui à Draveil. De plus, son ordinateur a servi à envoyer au moins un mail d’une plaignante. Mon ancien directeur de cabinet, dont j’ai découvert qu’il avait été sur la liste du FN pour les élections municipales de 1995, a payé les billets de train de mes accusatrices pour aller voir leur avocat à Marseille. Il s’agissait de Gilbert Collard, actuel député proche Marine Le Pen.
- Par Marie-Christine Tabet Suivre @mc_tabet