Je décline toute responsabilité quant aux mentions qui s'affichent dans les cinq lignes ci-dessus du pavé "Recherchez aussi" sur lequel je n'ai aucun contrôle.
Mes statistiques sont bloquées depuis le 2 février 2015.
7 février 2015
Mes statistiques sont de retour, tout fonctionne.
16 février 2015
Statistiques "basiques" de nouveau bloquées depuis le 12 février.
22 février 2015
Mes statistiques "basiques" ont été débloquées hier soir après la publication de mon dernier article concernant NEMROD34. Belle reprise simultanée de l'activité du Chinois.
23 février 2015
Statistiques "basiques" toujours sujettes à blocages : le 21 février au soir, à peine étaient-elles débloquées, puis à nouveau hier, 22 février, à peine étaient-elles débloquées.
24 février 2015
Statistiques "basiques" débloquées. Pas de nouveau pic d'activité du Chinois depuis le 21 février.
25 février 2015
Je n'ai pas mes statistiques "basiques" du jour, ça bloque encore... et Justinpetitcoucou est toujours bloqué depuis le 8 février... Faudrait penser à le débloquer, lui aussi, il y a du laisser-aller, là...
26 février 2015
Statistiques "basiques" des deux blog débloquées. Merci pour Justin, il était temps !
27 février 2015
Statistiques "basiques" des deux blogs de nouveau bloquées depuis le 26 février. Ce petit jeu pourrait-il cesser ? On n'en voit pas l'intérêt... Complément de 22 h: merci de m'avoir rendu ces statistiques !
25 mars 2015
Statistiques "basiques" de nouveau bloquées depuis le 20 mars.
26 mars 2015
Merci de m'avoir débloqué mes statistiques "basiques". Encore une fois, je ne vois pas l'intérêt de ce petit jeu. Ce serait aussi bien de cesser de bloquer ces statistiques pour oublier de les débloquer jusqu'à ce que j'aie signalé le problème.
31 mars 2015
Merci de bien vouloir me débloquer les statistiques "basiques" de Justinpetitcoucou, restées bloquées depuis le 14 mars - cf. avis du 25 mars sur Justin.
2 avril 2015
Merci de m'avoir rendu les statistiques de Justin.
7 mai 2015
Je n'ai plus de statistiques depuis deux jours, ni "basiques" ni "avancées".
10 mai 2015
Retour des statistiques "basiques". Merci. Manquent encore les statistiques "avancées".
14 mai 2015
Toutes mes statistiques sont de retour depuis hier. Merci.
3 octobre 2015
Depuis hier, les compteurs de mes statistiques avancées sont tous à zéro. Merci de me les rendre.
01/11/17 – Bouloc. En pleine affaire Alexia Daval, la joggeuse retrouvée morte et carbonisée lundi dans un bois en Haute-Saône, l’information a de quoi dérouter…
On saura lundi si Laurent Dejean* sera remis en liberté ou pas. Emprisonné depuis début 2015, cet ancien plaquiste de 34 ans est soupçonné d’avoir agressé puis tué dans d’effroyables circonstances, Patricia Bouchon, la joggeuse de Bouloc (Haute-Garonne), le 14 février 2011,
La mère de famille de 49 ans avait été retrouvée 43 jours après sa disparition, sous un pont, cachée dans une canalisation, le crâne fracassé, un gant en latex enfoncé au fond de sa gorge. Son assassinat avait alors marqué l’ensemble de la région toulousaine.
Ayant de lourds troubles psychiatriques, Dejean s’était accusé du meurtre en 2012 mais il n’avait pas été placé en détention à l’époque, comme aucun lien n’avait été établi entre lui et la victime. Son ADN n’a d’ailleurs jamais été découvert sur les lieux du crime.
Ce n’est qu’en 2014 que l’étau se ressert sur lui après que plusieurs témoins l’associent au portrait-robot du meurtrier présumé. En garde à vue, l’artisan au profil violent avait même eu ces mots terribles : “J’ai fait mon deuil pour Patricia Bouchon. Je n’y pense plus. Je n’ai aucun remords dans cette affaire. Je la connaissais à peine“, disait-il avant d’embrasser une photo de la victime…
Pur invention? Réels aveux? Dans cette affaire où d’énormes investigations ont été réalisées par les gendarmes mais où finalement beaucoup de zones d’ombre subsistent, deux parties se sont toujours affrontées.
Hier, alors que la chambre d’instruction de Toulouse a étudié une “énième” demande de remise en liberté du suspect, son avocat, Me Guy Debuisson, a réitéré ses doutes sur la culpabilité de son client : “Je me pose la question du mobile : aucune trace d’agression sexuelle n’a été relevée comme c’est souvent le cas dans de tels dossiers !“.
Laurent Dejean sera-t-il libéré au bénéfice du doute? Réponse lundi.
Justice Le suspect du meurtre de la joggeuse de Bouloc reste en prison
Le suspect du meurtre de Patricia Bouchon, la joggeuse de Bouloc, est maintenu en détention
JUSTICE La demande de remise en liberté de Laurent Dejean, le principal suspect dans le meurtre de Patricia Bouchon, en détention depuis deux ans, a été refusée par la chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Toulouse…
B.C.
Publié le 06/11/17 à 15h54 — Mis à jour le 06/11/17 à 17h39
Placé en détention préventive depuis février 2015, Laurent Dejean restera en prison. Mis en examen pour le meurtre de Patricia Bouchon, la joggeuse de Bouloc disparue le 14 février 2011 et dont le corps avait été retrouvé 45 jours plus tard, le suspect de 36 ans avait demandé mardi 31 octobre sa remise en liberté devant la chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Toulouse.
Arrêté quatre ans après les faits
Ce n’est pas la première fois que la chambre décide de maintenir en détention cet habitant de Bouloc qui depuis le début de son incarcération nie les faits.
Plaquiste de profession, décrit comme « psychotique » par les enquêteurs, il avait été arrêté quatre ans après les faits en raison d’indices « graves et concordants ». Notamment une Clio, qui pourrait être la voiture repérée sur les lieux de la disparition de Patricia Bouchon. Un témoin avait croisé la route de la joggeuse vers 4 h 30 du matin, avant d’apercevoir 200 mètres plus loin une Renault aux sièges rabattus. Laurent Dejean a toujours nié avoir eu une telle voiture, contrairement à 24 personnes qui ont assuré l’avoir vu dedans.
La chambre de l’instruction devrait bientôt se pencher sur le fond du dossier assure Pierre Debuisson, l’un des avocats de Laurent Dejean, qui a fait appel de l’odonnance de mise en accusation et du renvoi de son client devant les assises.
Meurtre de Patricia Bouchon : le suspect reste en prison
Le suspect du meurtre de la joggeuse de Bouloc (Haute-Garonne) s’est vu notifier vendredi 16 décembre son maintien en détention. La cour d’appel de Toulouse estime qu’elle a suffisamment d’éléments à disposition pour refuser la remise en liberté qu’il demandait.
Par Marie Martin Publié le 16/12/2016 à 15:10 Mis à jour le 16/12/2016 à 16:53
Laurent Dejean reste en prison.
Le suspect du meurtre de Patricia Bouchon avait demandé sa remise en liberté auprès de la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Toulouse.
Celle-ci l’a refusée, a-t-on appris vendredi 16 décembre, au motif qu’elle a suffisamment d’éléments justifiant le maintien en détention.
Une décision qui n’est pas une surprise pour l’avocat du suspect, maître Guy Debuisson, même si celui-ci insiste sur le fait qu’il n’existe aucune preuve définitive de la culpabilité de son client.
Patricia Bouchon, 49 ans, a été assassinée le 14 février 2011 alors qu’elle faisait son jogging à Bouloc, en Haute-Garonne, où elle résidait.
Laurent Dejean, arrêté en 2015, est lui aussi originaire de Bouloc. Il clame son innocence depuis son incarcération.
Pour son avocat, sa libération n’est que partie remise. « C’est un dossier d’aquittement, c’est incontestable« , a déclaré maître Guy Debuisson à nos confrères de France 3 Tarn.
Toulouse Meurtre de la joggeuse de Bouloc: Les indices qui ont conduit à la mise en examen
Meurtre de la joggeuse de Bouloc: Les indices qui ont conduit à la mise en examen
JUSTICE Sans preuve directe, les enquêteurs ont présenté une série d’indices aux magistrats pour la mise en examen du principal suspect dans le meurtre de Patricia Bouchon…
Beatrice Colin
Publié le 09/02/15 à 19h25 — Mis à jour le 16/12/16 à 15h04
Quatre ans après le meurtre de Patricia Bouchon, un homme de 34 ans, originaire de Bouloc, a été mis en examen pour «homicide volontaire» et écroué lundi.
Laurent Dejean, un plaquiste «psychotique», selon les enquêteurs, nie les faits, mais il existe, selon le procureur de la République, «des indices graves et concordants» qui ont conduit à son arrestation, sans toutefois constituer «des preuves de culpabilité»
La Clio grise et ses sièges rabattus
Le jour des faits, en février 2011, un témoin qui a croisé Patricia Bouchon alors qu’elle courrait vers 4h30, va apercevoir, 200 mètres plus loin, une Clio de couleur claire tous feux éteints, arrêtée sur la chaussée. Il va freiner pour éviter le véhicule et une sortie de route. Avant que la voiture démarre, il a le temps de voir le conducteur, mais aussi de quel modèle de voiture il s’agit, une Clio grise ou gris clair de première génération avec les sièges rabattus à l’arrière.
Ce dernier point a son importance puisque plusieurs proches de Laurent Dejean et des témoins, vingt-quatre personnes au total, ont indiqué qu’ils l’avaient vu en Clio blanche à la période des faits et «neuf d’entre eux précisent qu’il avait pour habitude de rabattre la banquette arrière du véhicule», indique le procureur de la République de Toulouse, Pierre-Yves Couilleau. Laurent Dejean nie avoir possédé un tel véhicule.
Le lieu de découverte du corps
Le corps de Patricia Bouchon a été retrouvé sous un petit pont, sorte de buse ouvragée, d’un chemin de terre. Ce lieu est distant de 12 kilomètres de l’endroit où des traces de sang ont été découvertes. «Son corps a été transporté et dissimulé dans un endroit qu’il était nécessaire de connaître, relève Pierre-Yves Couilleau. Laurent Dejean a travaillé sur deux propriétés agricoles environnantes et dans un magasin dont l’accès passe par cet endroit. Il empruntait cet itinéraire.»
Ses troublantes déclarations
Laurent Dejean a fait des déclarations pour le moins surprenantes. A un ami, il a dit « si j’étais impliqué dans cette histoire je me serais fait enfermer chez les fous ». Après les faits, il a été hospitalisé d’office en hôpital psychiatrique. Aux enquêteurs, il a déclaré: «J’ai fait mon deuil pour Patricia Bouchon, je n’y pense plus», avant d’embrasser une photo de la victime. Mais aussi : «C’est vrai que j’ai dit à mon travail que je me sentais responsable de cette affaire» ou «je n’ai aucun remords de cette affaire, je la connaissais à peine».
L’arrêt de travail suspect
Après le 14 février 2011, Laurent Dejean va être en arrêt maladie. Lors de son interrogatoire, il déclare aux enquêteurs qu’il a eu un arrêt de travail, du 23 au 27 février, pour «une déchirure à l’épaule». Après vérifications, les enquêteurs vont s’apercevoir que l’arrêt de travail est d’un mois et motivé par des raisons psychologiques.
La violence de l’agression
Les coups portés à la victime indiquent un passage à l’acte violent. Or selon plusieurs témoignages, Laurent Dejean a déjà eu des accès de colère et «des proches attestent de sa capacité à exploser». Un soir il aurait même démonté une cloison à coups de masse.
La ressemblance avec le portrait-robot
Lors de la diffusion du portrait-robot en 2013, en le voyant plusieurs amis et proches de Laurent Dejean «ont été saisis d’effroi» selon le procureur.
EXCLUSIF. Une figure de la filière djihadiste d’Artigat interpellée en Syrie
Mohamed Megherbi est l’un des Français interceptés à la mi-décembre. Il était dans le même convoi que Thomas Barnouin, autre vétéran français du djihad.
Selon nos informations, Mohamed Zine El Abidine Megherbi, 36 ans, né à Toulouse, a été arrêté en Syrie, le 13 décembre dernier, avec cinq autres ressortissants français radicalisés, partis combattre au début de l’année 2014 en zone syro-irakienne. Les identités de trois Français – Thomas Barnouin, 36 ans, Thomas Collange, 35 ans, et Romain Garnier, 34 ans – avaient été dévoilées par LCI le 28 décembre après leur arrestation par les forces kurdes à proximité de la frontière turque.
Toujours selon nos informations, à leurs côtés se trouvaient – outre Mohamed Megherbi –, le jeune frère de ce dernier, âgé de 29 ans, prénommé Najib, ainsi qu’un certain Kevin Gonot, 31 ans, demi-frère de Thomas Collange. Ces six djihadistes, soupçonnés d’avoir livré bataille dans les rangs de l’organisation État islamique (EI), ont été interceptés par les Unités de protection du peuple kurde (YPG) alors qu’ils tentaient de gagner la ville frontalière de Ras al-Aïn, dans la région d’Hassaké, située dans le nord-est du pays.
La plupart d’entre eux ont pour point commun leur proximité avec les frères Fabien et Jean-Michel Clain. La voix du premier avait porté la revendication des attentats de Paris et Saint-Denis en novembre 2015, sur fond de nasheed (chant religieux) entonné par son cadet. Mohamed Megherbi est également marié avec l’une des sœurs Clain, Amélie Grondin. De son côté, Kevin Gonot est, lui, en couple avec Jennifer Clain, fille aînée d’Anne-Diane Clain, la seconde sœur des frères du même nom.
Nébuleuse
Mohamed Megherbi, alias Abou Ibn Hamz ou bien encore Zine, et Fabien Clain, alias Omar, avaient été condamnés au mois de juillet 2009 par la 14e chambre correctionnelle du tribunal de Paris à respectivement six et cinq ans de prison pour leur participation à une filière de recrutement et d’acheminement de djihadistes à destination de l’Irak, depuis la commune d’Artigat dans l’Ariège. Au cours de ce même procès, Thomas Barnouin avait écopé d’une peine de cinq ans de détention, de même que Sabri Essid, demi-frère de Mohammed Merah.Megherbi et Clain, membres de la mouvance islamiste radicale, avaient aussi été observés, au début de l’année 2003, par les services de renseignements belges lors d’un séjour de six mois dans la commune d’Anderlecht, à Bruxelles, au contact de salafistes locaux. Les deux inséparables comparses avaient ensuite regagné le sud-ouest de la France, avant d’être interpellés après le démantèlement de la filière d’Artigat en février 2007. Libéré à l’issue de sa peine, Mohamed Megherbi est finalement parvenu à gagner la Syrie au début de l’année 2014.
L’émir blanc d’Artigat
Kevin Gonot, alias Hassan ou Abou Sofyan, l’aurait précédé de quelques mois en terre de « shâm ». Converti à l’islam avec ses parents et son demi-frère au début des années 2000, il a séjourné, une première fois, en Syrie en 2004, avant de vivre deux ans, entre 2005 et 2007, dans le quartier de Nasr City au Caire, en Égypte, selon ses propres déclarations aux enquêteurs antiterroristes venus perquisitionner la maison familiale à Capdenac-le-Haut, dans le Lot, à l’automne 2007 dans le cadre d’investigations sur une autre filière djihadiste.
Selon la documentation des services de renseignements de l’époque, Kevin Gonot et Thomas Collange, alias Mokhtar, obéissaient alors aux « préceptes les plus rigoristes de l’islam » diffusés par Olivier Corel, surnommé « l’émir blanc d’Artigat ». Plus récemment, le nom de Kevin Gonot est revenu aux oreilles des services spécialisés dans la lutte contre le terrorisme alors qu’il avait effectué quatre séjours en Égypte entre les mois de mai et de septembre 2013. Ce dernier aurait ensuite pris part à des combats dans la ville d’Alep, en Syrie. Kevin Gonot a été condamné, au mois d’avril 2016, à neuf ans de prison à l’issue du procès de la filière, dite de Champigny-sur-Marne, d’envoi de djihadistes en zone syro-irakienne.LIRE aussi Pourquoi Olivier Corel n’a jamais été condamné pour terrorisme
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Djihadistes arrêtés en Syrie : les confessions de Thomas Barnouin et Thomas Collange
Filière djihadiste de Champigny : les 12 prévenus condamnés
Les membres de ce groupe du Val-de-Marne s’étaient rendus en Syrie. Ils ont écopé de peines allant de trois ans, dont deux avec sursis, à dix ans de prison.
Source AFP
Modifié le 12/04/2016 à 16:40 – Publié le 12/04/2016 à 14:44 | Le Point.fr
Des djihadistes encore en Syrie, combattants ou « gourous », une mère de famille qui y avait rejoint son époux, des soutiens logistiques : douze prévenus ont été condamnés mardi à Paris à des peines allant jusqu’à 10 ans de prison au procès de la filière de Champigny-sur-Marne. Par deux vagues successives, les 10 et 12 août 2013, les membres de ce groupe du Val-de-Marne, en banlieue parisienne, s’étaient rendus en Syrie. Plusieurs d’entre eux s’y trouvent encore, et ont été condamnés par défaut, en leur absence.
Ils s’étaient radicalisés pour la plupart en fréquentant la mosquée Triton de Villiers-sur-Marne. Notamment au contact de son « imam » Mustapha Mraoui, en fuite, décrit comme un « gourou », et d’un autre homme, Karim Assani, qui occupait une place de référent religieux. Considérés par le tribunal correctionnel de Paris comme les « organisateurs » des départs en Syrie, ils ont été condamnés en leur absence à dix ans d’emprisonnement, avec une période de sûreté des deux tiers.
Assani est probablement mort sur place. Tout comme un autre membre du groupe, Mikaël Batista. Ce dernier a néanmoins été condamné à neuf ans de prison, avec une période de sûreté des deux tiers. Les deux prévenus qui comparaissaient détenus devant le tribunal correctionnel de Paris ont quant à eux été condamnés à sept et huit ans de prison. Le parquet avait requis contre eux neuf ans de prison. Aucun des trois prévenus qui étaient libres n’a été incarcéré à l’issue de l’audience. Préparés à l’éventualité de dormir en prison, certains avaient fait leur sac pour se rendre au palais de justice.
Jugement qui « donne une chance »
Parmi eux, une jeune mère de famille de 27 ans, qui s’était rendue avec ses trois enfants en Syrie pour y rejoindre son mari, dont elle est aujourd’hui en instance de divorce. Elle avait transporté dans sa valise, en soute, deux lunettes de visée. Notant son « évolution positive », le tribunal l’a condamnée à cinq ans de prison, dont trois avec sursis assorti d’une mise à l’épreuve. La partie ferme de sa peine peut être aménagée et purgée autrement qu’en détention.
Son avocate, Me Daphné Pugliesi, a salué un jugement « équilibré, qui tient compte de ce que chacun a fait, mais également de ce que chacun est ». Cette décision « lui donne une chance » et la possibilité de « s’amender » et d’élever ses enfants, a-t-elle ajouté.
Deux hommes aux rôles « ponctuel », « périphérique », qui se voyaient reprocher un soutien logistique, ont été condamnés à trois ans de prison. Dont la moitié avec sursis pour l’un, et deux ans avec sursis pour l’autre.
À travers ce dossier transparaît le « drame humain » des familles de jeunes radicalisés qui partent faire le djihad, « l’incompréhension totale », la « détresse absolue », avait souligné dans son réquisitoire la magistrate du parquet, de ceux qui font tout leur possible pour convaincre un frère, un fils, de revenir.
Dans cette affaire apparaît également Mickaël Dos Santos, décrit par le parquet comme « le fanatique du groupe », qui a rejoint les rangs du groupe djihadiste État islamique (EI) mais fait l’objet d’une autre procédure, criminelle. Cet homme a posté sur Facebook des photos de têtes coupées et se vante de multiples exactions, avec des messages tels que : « La dernière fois que j’ai tué, c’était hier. »
Filière djihadiste de Champigny : peines confirmées en appel
La cour d’appel de Paris a alourdi ou confirmé ce lundi les condamnations de douze prévenus, qui vont jusqu’à dix ans de prison.
Par France 3 Ile-de-France avec AFP Publié le 27/02/2017 à 17:39 Mis à jour le 27/02/2017 à 17:47
La cour d’appel de Paris a alourdi ou confirmé lundi les condamnations, qui vont jusqu’à dix ans de prison, de douze prévenus au procès en appel de la filière djihadiste de Champigny-sur-Marne, dans le Val-de-Marne. Par deux vagues successives, les 10 et 12 août 2013, des membres de ce groupe s’étaient rendus en Syrie. Plusieurs d’entre eux s’y trouveraient encore et ont été jugés par défaut, en leur absence.
Ils s’étaient radicalisés pour la plupart en fréquentant la mosquée Triton de Villiers-sur-Marne. Notamment au contact de son « imam » Mustapha M., en fuite, décrit comme un « gourou » et d’un autre homme, Karim A., qui occupait une place de référent religieux. Il est sans doute mort en Syrie, tout comme un autre des prévenus, Mikaël B.
Six hommes condamnés à la peine maximale
Ils font partie des six hommes à être condamnés à la peine maximale, dix ans d’emprisonnement avec une période de sûreté des deux tiers. Un septième absent au procès a pour sa part vu sa peine de neuf ans confirmée en appel. Tous font l’objet d’un mandat d’arrêt.
Les deux détenus présents ont été condamnés respectivement à neuf et sept ans de prison, avec une période de sûreté des deux tiers, ce qui les prive de possibilité de permission de sortie ou de libération conditionnelle pendant cette période.
Contre les neuf prévenus les plus lourdement condamnés, la cour d’appel a prononcé une privation des droits civils civiques et de famille pour cinq ans.
Des têtes tranchées pour épater les copains, des « je t’aime » pour maman. Mickaël Dos Santos, un temps considéré comme un des bourreaux de l’État islamique, n’était pas le seul membre de la filière djihadiste de Champigny à applaudir les atrocités sur les champs de bataille et à envoyer dans le même temps des mots doux à sa mère. C’est du moins ce qu’a relevé ce lundi le président de la 16e chambre correctionnelle de Paris : « Ce qu’il y a de particulier dans ce dossier, c’est le lien que les prévenus continuent d’entretenir avec leur famille ».
Pendant six jours, onze hommes et une femme comparaissent pour avoir pris part à une importante filière d’acheminement de djihadistes à destination des zones de combat en Syrie en août 2013. Seuls cinq d’entre eux étaient présents au tribunal. Les autres, dont le leadeur Mustapha Mraoui, ancien imam autoproclamé de la mosquée Al Islah de Villiers, sont toujours sous le coup de mandats d’arrêt.
Mickaël Dos Santos ne fait pas partie de ces prévenus. Mais le cas de ce jeune de 24 ans, qui sera jugé ultérieurement en raison de la gravité des actes qui lui sont reprochés, a tout de même été évoqué par le tribunal. Comme d’autres membres de la filière de Champigny, il faisait partie de la deuxième vague de djihadistes partis ensemble en Syrie le 16 août 2013.
Ce lundi, le témoignage de sa mère a été lu à l’audience. Ana Dos Santos raconte la conversion de son fils, passé en quelques mois de la religion catholique à l’islam radical en fréquentant la mosquée de Villiers. « Il me disait qu’il n’avait jamais été aussi heureux. Il ne faisait plus rien à la maison. Il mangeait par terre avec ses mains. » Jusqu’à ce message à sa mère dans lequel il annonce qu’il part combattre et qu’il conclut par ces mots : « Je t’aime maman. Convertis-toi. Renseigne-toi sur cette belle religion. » En Syrie, il envoie un nouveau message à Ana et lui annonce qu’il travaille désormais à la police islamique et qu’il est mieux payé. Dans le même temps, il envoie à deux de ses copains cette fameuse photo de têtes tranchées avec cette légende : « belle brochette. »
Dans le box, les deux membres de la filière djihadiste incarcérés ne bronchent pas. Il y a là Abdelhakim Ahl Tahar, un ancien éboueur de Champigny qui a connu Mickaël Dos Santos et Hedi Arbouche, un converti de Torcy (Seine-et-Marne). Cheveux longs gominés, chemise rose, ce jeune était l’un des proches d’un autre absent du procès : le combattant Iliès Chahiba. C’est l’ex-femme de ce dernier qui s’est longuement exprimée ce lundi à l’audience. Cette habitante de Montrouge (Hauts-de-Seine) est elle aussi poursuivie mais pour avoir apporté à son mari des lunettes de visée et des vêtements de camouflage.
« C’était uniquement pour lui plaire », s’est justifiée en pleurant celle qui était « folle amoureuse » du premier homme qu’elle avait connu et qui lui avait dit un jour qu’il lui préparait « une petite ceinture d’explosifs ». Aujourd’hui, selon elle, Iliès Chahiba serait remarié à une Allemande et combattrait toujours dans les rangs de l’État islamique. Comment le savez-vous, l’a interrogée le président. « Sa mère me l’a dit. Il lui a téléphoné vendredi dernier. »
Publié le 25/10/2007 à 09:00, Mis à jour le 25/10/2007 à 09:07
Capdenac-le-Haut. Réseau Al Qaïda : les Lotois allaient en Syrie
Police. L’étonnement suite à l’arrestation d’un père et de son fils, à Capdenac-le-Haut.
La vie a finalement repris son cours hier matin au lieu dit Le Soulié, commune de Capdenac-le-Haut.
En effet, si l’annonce de l’arrestation de deux personnes, membres de la famille Gonot (lire notre édition d’hier), soupçonnées de faire partie d’un réseau de recrutement pour Al Qaïda a fait beaucoup jaser, ce n’est pas tant le moment de l’interpellation, faite en silence, qui aura pour autant réveillé les habitants. Seule une voisine raconte avoir vu passer cinq voitures blanches avec des gyrophares, sans plus. Mais l’affaire a surpris. Des terroristes implantés sur le territoire lotois ?
L’histoire est d’autant plus étrange que la famille en question ne semblait pas a priori porter de soupçon. Mais on a appris hier que l’un des jeunes arrêtés multipliait les allers et retours entre le Lot, la Syrie et l’Égypte. Il aurait pu recruter de jeunes Lotois pour faire le djihad (traduisez la guerre sainte) en Irak. Derrière la façade, donc, des combattants déterminés à défendre leur cause : « C’était des gens très gentils, très serviables, commente une voisine, ils se sont toujours proposés de nous aider lorsque nous avons eu des problèmes comme les inondations en 2003. Toujours un bonjour, toujours un sourire, mais il est vrai que nous les voyions de moins en moins. »
Tous les quatre d’origine française, ce n’est qu’il y a 5 ans que la famille s’est convertie à l’Islam, du moins, c’est que que laissait présenter leur habillement. « Stéphane, 57 ans, s’était laissé pousser la barbe, Christine, 59 ans, était voilée, les cheveux rasés. »
Quand aux deux fils, Kevin, 21 ans, arrêté avec le père mardi matin, et Thomas, 26 ans, ils ne vivaient plus avec les parents. « Le plus âgé était sur Toulouse, quant au plus jeune, il était soit disant parti apprendre l’arabe en Égypte. Tous deux avaient déjà des enfants dont une fille de 4 mois. C’est la semaine dernière que la mère m’a dit que son jeune fils devait revenir vendredi. » L’étonnement est donc immense dans la petite commune. Qu’est-ce qui a poussé la famille à se convertir à l’Islam ainsi qu’à rejoindre un tel réseau ? Cependant, plus les habitants de la commune y pensent, plus les choses se clarifient. « Ils ne travaillaient plus depuis au moins deux ans. Elle s’occupait auparavant de jeunes à problèmes ainsi que des handicapés. Lui, en revanche, était expert en pyrotechnie. C’est lui qui se chargeait des feux d’artifice et nous l’avions même aperçu une fois à la télé alors qu’ils s’occupaient des feux d’artifice des jeux olympiques. Il s’y connaissait donc peut-être en explosif. »
Interpellés mardi pour deux d’entre eux à Lagny et pour le troisième à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne), ils ont été mis en examen vendredi par des juges parisiens pour association de malfaiteurs terroriste et placés sous contrôle judiciaire, a précisé cette source. Les deux premiers, Nabil Aissaoui et Manuel Gomez, jeunes trentenaires assignés à résidence depuis deux ans et demi, dès le lendemain des attentats du 13 novembre 2015, sont bien connus des enquêteurs.
Lieutenants de l’ancien imam
Selon des « notes blanches » des services de renseignement, les deux hommes sont considérés comme des lieutenants de l’ancien imam local, Mohamed Hamoumi, soupçonné d’avoir organisé le recrutement de volontaires pour le djihad et qui a fui au Caire fin 2014. Nabil Aissaoui, dont le frère est parti en Syrie, est soupçonné d’avoir aidé l’imam à fuir et d’avoir organisé chez lui une école coranique clandestine, selon ces notes. Le parquet avait requis son placement en détention provisoire.
Manuel Gomez, converti à 17 ans, a été arrêté à la frontière hongroise fin 2014, alors qu’il tentait de rejoindre la zone irako-syrienne. L’été dernier, il a purgé deux mois de prison pour avoir dérogé au triple pointage quotidien au commissariat imposé par son assignation.
Les policiers de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) les ont arrêtés dans le cadre d’une information judiciaire ouverte en 2015 sur une filière djihadiste en Seine-et-Marne, après une enquête préliminaire datant de 2013, a ajouté la source proche du dossier.
Lagny, épicentre d’un département « à risque »
La mosquée de Lagny, présentée par le gouvernement comme un « foyer d’idéologie radicale », avait été fermée en décembre 2015 dans le cadre de l’état d’urgence. Vingt-deux interdictions de sortie du territoire et neuf assignations à résidence d’ »individus radicalisés » avaient été prononcées. Dans la foulée, l’association qui gérait le lieu avait été dissoute, une mesure inédite en France, selon les autorités.
La commune de Lagny, voisine de Disneyland Paris, fait désormais figure d’épicentre d’un département « à risque » où, en décembre, 275 personnes étaient suivies dans le cadre de la lutte contre la radicalisation violente, et une dizaine assignées à résidence, selon une source judiciaire, contre cinq en Seine-Saint-Denis.
Dans la commune toute proche de Torcy, une mosquée fréquentée par les membres d’une cellule djihadiste, dont le procès se tient en ce moment à Paris, a été fermée en avril.
Selon des révélations de Mediapart, des agents du renseignement étaient au courant de l’imminence de l’attaque.
Rappelons que l’extrême-gauchiste brestoise Julie Le Goïc, dont la réaction sitôt après la mort du père Hamel avait choqué bien du monde, devait aussi l’attendre, et même avec impatience.
C’est l’occasion de poser la question de ses rapports avec les services de renseignements.
Rappelons encore à cet égard que sa copine la criminelle Josette Brenterch du NPA de Brest organise aussi des assassinats d’ingénieurs en toute discrétion grâce à ses nombreux complices dans la fonction publique.
Saint-Etienne-du-Rouvray : les services de renseignement accusés d’avoir été mis au courant d’une attaque imminente
Selon Mediapart, un policier avait adressé une note à sa hiérarchie cinq jours avant l’assassinat du père Hamel. Il y rapportait qu’un suspect s’apprêtait à commettre une attaque. Après l’attentat, cette note aurait été postdatée.
LE MONDE | 05.01.2018 à 10h36 • Mis à jour le 05.01.2018 à 13h13
L’attentat de Saint-Etienne-du-Rouvray (Seine-Maritime), qui a coûté la vie au père Hamel, égorgé en pleine messe par deux assaillants, aurait-il pu être évité ? C’est ce que laisse entendreMediapart, qui révèle jeudi 4 janvier, que l’un des terroristes était suivi par les services de renseignement, mais que les informations à son sujet se sont « perdues » dans les méandres de l’administration durant l’été 2016. dans un communiqué de presse, la préfecture de police de Paris fait une mise au point, déplorant que l’enquête du site d’investigation écrive que « le drame aurait pu être évité ».
Cinq jours avant l’assassinat du père Hamel, le 21 juillet 2016, un policier intercepte des messages envoyés sur une chaîne Telegram, une messagerie cryptée. Dans ce fil de discussion, l’administrateur, sous pseudonyme, confie sans équivoque ses velléités djihadistes, notamment ses tentatives de départ pour la Syrie, à l’origine de son assignation à résidence avec bracelet électronique, et les cours qu’il donne trois fois par semaine dans une mosquée de Saint-Etienne-du-Rouvray. Surtout, dans un message audio, le jeune homme sous contrôle judiciaire incite à commettre des attaques au couteau dans des églises.
La note postdatée
Le brigadier en poste à la direction du renseignement de la préfecture de police de Paris, selon Mediapart, avertit alors sa hiérarchie, notamment pour permettre de déceler l’identité de l’homme qui sera identifié quelques jours plus tard après l’attentat, Adel Kermiche. Cette note n’arrivera jamais jusqu’aux bureaux de la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine). La veille de l’attaque, de nouveaux messages, plus alarmants, font état d’un projet imminent, sans qu’une cible soit formellement définie.
Dans un communiqué de presse, la préfecture de police de Paris confirme qu’une note a bien été envoyée le 22 juillet, suivant « le circuit habituel de validation ». La préfecture précise que cette note « ne comportait pas de caractère d’urgence », notamment parce qu’elle n’évoquait pas « l’imminence d’un passage à l’acte, et encore moins le ciblage d’un lieu précis ».
Sur ce point, la préfecture de police de Paris assure que la direction « a informé oralement les services enquêteurs » au sujet du signalement du policier, avant de «rédiger une nouvelle note datée du 26 juillet ». « Les deux documents originaux, enregistrés et traçables dans les serveurs de la DRPP [direction du renseignement de la préfecture de police de Paris], sont à disposition de toutes les autorités administratives et judiciaires qui ont ou auront le besoin d’en connaître » la teneur, ajoute la préfecture de police de Paris. Pour l’heure, aucune enquête de l’IGPN, la police des polices, n’a été ouverte sur le sujet.
Attentat de Saint-Etienne-du-Rouvray : les renseignements ont dissimulé ce qu’ils savaient
11h01 , le 5 janvier 2018
Dans une longue enquête, Mediapart révèle que la direction du renseignement de la préfecture de police de Paris (DRPP) avait consulté la chaîne Telegram de l’un des deux terroristes de l’attentat de Saint-Etienne-du-Rouvray, en juillet 2016. Et a ensuite postdaté deux de ses notes pour minimiser sa responsabilité.
Ce sont des révélations particulièrement embarrassantes pour l’un des services de renseignements français, la DRPP. Au terme d’une enquête de « plus de six mois », Mediapart révèle jeudi que la direction du renseignement de la préfecture de police de Paris (DRPP) disposait d’éléments plusieurs jours avant l’attentat de l’église de Saint-Etienne-du-Rouvray (Seine-Maritime), le 26 juillet 2016. Et, surtout, qu’elle a tenté de rattraper sa bévue ensuite en modifiant la date de deux documents. Le site d’informations relate ainsi que le jeudi 21 juillet, cinq jours avant l’attaque qui a coûté la vie au père Jacques Hamel, un agent consulte la chaîne Telegram administrée par Adel Kermiche, l’un des deux terroristes.
Sur Telegram, le terroriste appelle à attaquer les églises
Sous pseudo, l’individu évoque explicitement sa proximité pour Daech et incite ses abonnés à commettre des attentats « ici » en France. Dans un message vocal, il appelle à cibler les églises. « Tu vas dans une église où il y a du polythéisme et tu déglingues tout le monde, je ne sais pas moi! », lance-t-il notamment. Peu soucieux d’être surveillé, il livre par ailleurs des détails sur son profil, allant même jusqu’à indiquer qu’il dispense des cours dans une mosquée « à Saint-Etienne du Rouvray ». L’enquête révélera plus tard qu’Adel Kermiche, sous contrôle judiciaire, résidait bien dans la commune normande.
En prenant connaissance de cette menace, l’agent de la DRPP rédige une fiche dite « Gester » et une note blanche destinées à sa hiérarchie. Et c’est là que le raté commence, explique en détail Mediapart. Le terroriste étant localisé dans la région de Rouen et la DRPP opérant sur Paris, elle était censée transmettre ces informations à la DGSI, la Direction générale de la sécurité intérieure, qui s’occupe pour sa part de l’ensemble du territoire. Mais avant, la note doit être « corrigée et validée par quatre échelons hiérarchiques », précise Mediapart. Or, en plein mois de juillet, un seul gradé, « débordé », est présent dans les locaux de l’île de la Cité. En outre, avec l’attentat de Nice la semaine précédente, « les nerfs sont à vif et les corps fatigués », rappelle également le pure-player dans son article.
Les documents réécrits pour les dater du jour de l’attentat
Toujours est-il que le signalement n’aboutit pas. « C’est vrai. La note est restée bloquée le temps d’un week-end parce que certains étaient en vacances », précise au site un agent de la DRPP. « Mais il y avait ensuite plusieurs échelons de validation avant de pouvoir la communiquer aux autres services. La lourdeur administrative est telle que l’information ne serait jamais arrivée à temps pour sauver le prêtre », dit-il. Cela n’empêchera en tout cas pas Adel Kermiche de publier d’autres messages inquiétants sur Telegram : le lundi 25 puis le mardi 26, jour de l’attentat, il demande à ses abonnés de « partager » un contenu à venir, qualifié « d’exceptionnel » et de « surprenant ».
Après l’assassinat du père Jacques Hamel, la DRPP se rend compte de sa défaillance. Le jour même, elle « écrase sa fiche Gester et sa note blanche ». « D’après le récit concordant effectué par plusieurs sources, [l'agent] réécrit les documents en les postdatant au jour même afin de masquer l’énorme bévue de la DRPP », précise Mediapart qui cite ensuite un agent : « Oui, nos supérieurs ont bien essayé d’effacer les traces et ils l’ont mal fait. » Et voici que plus d’un an et demi après l’attentat de Saint-Etienne-du-Rouvray, ces manœuvres sont révélées publiquement.
Saint-Etienne du Rouvray : où en est l’enquête sur les tueurs du père Hamel?
11h44 , le 26 juillet 2017
Il y a un an jour pour jour, le père Hamel était assassiné par deux terroristes dans son église de Saint-Etienne-du-Rouvray, près de Rouen. Quatre personnes sont mises en examen dans ce dossier.
« Non la haine n’a pas triomphé et elle ne triomphera pas. » L’archevêque de Rouen Dominique Lebrun a rendu un vibrant hommage mercredi matin au père Jacques Hamel, assassiné par deux terroristes il y a un an jour pour jour dans son église de Saint-Etienne-du-Rouvray. Présent lors de cette messe d’hommage national, Emmanuel Macron a estimé que les deux djihadistes avaient « échoué » à exacerber « la peur des Français ». Il y a un an, Adel Kermiche et Abdel Malik Petitjean étaient entrés dans l’église et avaient attaqué au couteau le prêtre.
Connus des services antiterroristes, les deux hommes âgés de 19 ans étaient tous les deux fichés S au moment des faits. L’attaque avait été revendiquée par l’Etat islamique au lendemain de l’attentat, dans une vidéo où l’on voyait les deux hommes prêter allégeance à l’organisation terroriste et à son chef Abou Bakr al-Baghdadi. L’enquête a mis en lumière le rôle du recruteur français de Daech, Rachid Kassim. Quatre personnes ont également été mises en examen.
Adel Kermiche, « figure connue de l’islamisme » à Rouen
Adel Kermiche était une « figure connue de l’islamisme en région rouennaise ». Voici comment les policiers décrivent le jeune homme, qui vivait à Saint-Etienne-du-Rouvray, chez ses parents. Il a tenté à deux reprises de partir en Syrie et a fait, pour cette raison, dix mois de détention préventive. Il a été ensuite assigné à résidence sous bracelet électronique.
Sur sa chaîne Telegram, messagerie cryptée utilisée par les djihadistes, il dit se préparer « à organiser des choses ». Juste avant de passer à l’acte, il écrit : « Tu prends un couteau, tu vas dans une église, tu fais un carnage, bim. Tu tranches deux ou trois têtes et c’est bon, c’est fini. »
Adepte d’un islam radical, il multipliait les conquêtes amoureuses sur les réseaux sociaux. L’Express rapporte ainsi le témoignage d’une ado de 17 ans, qui s’est mariée religieusement avec le jeune homme, par Skype. Quand elle refuse la polygamie qu’il veut lui imposer, il la répudie d’un message laissé sur son téléphone. Il était par ailleurs en contact avec l’une des suspectes dans l’attentat raté aux bonbonnes de gaz près de Notre-Dame de Paris.
Abdel Malik Petitjean, l’homme qui a porté les 18 coups de couteaux
Originaire des Vosges, Abdel Malik Petitjean résidait au moment des faits à Aix-les-Bains, à 700 kilomètres du domicile de son complice. Sa radicalisation a été rapide. Sa mère la signale à son père, qui vit lui en Gironde, en mars 2016. Début juin, il tente de rejoindre la Syrie. Mais cette tentative échoue. Il est repéré par les autorités turques, qui préviennent Paris de la présence d’un Français s’apprêtant à commettre un attentat. Quelques jours avant l’attaque près de Rouen, il diffuse une vidéo de menaces sur Internet, ce qui lui vaut d’être recherché par la police française. Le jour du drame, c’est lui qui porte les 18 coups de couteaux au père Hamel, dont un mortel à la carotide.
La messagerie Telegram comme lieu de rencontre
Quand ils passent à l’acte, les deux hommes se connaissent depuis quelques jours seulement. Ils sont entrés en contact via Telegram. C’est Adel Kermiche qui demande à Abdel Malik Petitjean de le rejoindre à Saint-Etienne-du-Rouvray, lui étant contraint par son bracelet électronique. Le jeune homme s’exécute et rejoint la banlieue rouennaise en covoiturage.
Rachid Kassim, le déclencheur?
Les enquêteurs ont établi que Rachid Kassim, un recruteur français de Daech originaire de Roanne et basé dans la zone irako-syrienne, avait encouragé les deux jeunes. Il a depuis probablement été tué le 8 février dernier au cours d’une frappe américaine en Irak. Adel Kermiche et Abdel Malik Petitjean sont tous les deux abonnés au compte Telegram du Roannais et ont échangé plusieurs messages avec lui.
Le 19 juillet, Rachid Kassim presse Abdel Malik Petitjean de passer à l’action dès que possible en frappant le « cœur des kouffars [mécréants, Ndlr]« . Le lendemain, il lui suggère de viser des « lieux de débauche » tels qu’une boîte de nuit, un bar ou une terrasse de café. Puis le contact est rompu. Le même jour, Abdel Malik Petitjean rencontre virtuellement Adel Kermiche. Le même jour, les deux hommes parlent sur Telegram d’une d’une église où « ils pourraient faire un carnage en coupant deux ou trois têtes ».
Abdel Malik Petitjean rejoint son futur complice à Saint-Etienne-du-Rouvray. Sans en référer à Rachid Kasism, ils tentent une première fois de passer à l’acte le 25 juillet mais l’église est fermée. Ils reviennent alors le lendemain.
Le profil des quatre personnes mises en examen dans ce dossier
Le cousin d’Abdel Malik Petitjean, Farid K., 30 ans, originaire de Nantes, qui selon le parquet de Paris « avait parfaitement connaissances, si ce n’est du lieu et du jour précis, de l’imminence d’un projet d’action violente de son cousin. Il a été mis en examen pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste criminelle ».
Originaire de la banlieue toulousaine, Yassine S., 22 ans, a été mis en examen pour le même chef. Inconnu des services de renseignement, il était entré en contact avec Adel Kermiche sur Telegram. Deux jours avant l’attentat, il avait rejoint les deux terroristes à Saint-Étienne-du-Rouvray, vraisemblablement pour participer à l’attaque. Mais il est reparti la veille de l’attaque, sûrement à la demande des deux terroristes. Les enquêteurs le soupçonnent d’avoir eu connaissance du projet d’attentat, ce qu’il nie.
Omar C., 20 ans, a été mis en examen le 29 juillet 2016 pour « association de malfaiteurs terroriste ». Deux jours avant l’attentat, les policiers découvrent dans un téléphone retrouvé au domicile de cet homme fiché S une vidéo d’Abdel Malik Petijean, dans laquelle il prête allégeance à Daech et parle d’une « action violente ».
Un mineur âgé de 17 ans, qui avait tenté de partir en Syrie avec Adel Kermiche avant l’attentat, a également été mis en examen. Il avait été arrêté à Genève lors d’une deuxième tentative de départ et remis à la France. On ignore toujours son éventuel lien avec l’attentat.