Affaire Patricia Bouchon : où sont les journalistes ? 21 janvier
Bien évidemment, cette question ne s’adresse pas aux journalistes qui sont eux-mêmes impliqués dans cette affaire, pas plus qu’à ceux qui savent de leurs amis ou de leurs proches directement impliqués dans l’assassinat de cette femme qui les dérangeait, le 14 février 2011 à Bouloc. Elle s’adresse aux autres.
Comment se fait-il qu’il faille attendre l’article de l’Express du 18 janvier 2018 à 13h38 pour apprendre qu’en définitive, rien, mais alors, rien ne colle dans les accusations portées contre l’unique suspect que les gendarmes ont bien voulu charger ?
Rappelons à cet égard que dès l’année 2011, les enquêteurs savent parfaitement bien qu’ils ont affaire à plusieurs criminels ou, au moins, que l’auteur des faits a des complices qui ont manipulé le corps de la victime, puisqu’ils y ont relevé plusieurs ADN : soit ils se sont tous acharnés dessus et l’ont ensuite caché à l’endroit où il a été retrouvé, soit le tueur a des complices qui l’ont seulement aidé à cacher le corps.
En vérité, bien des gens savent depuis longtemps que le crime, qui est un assassinat et non un meurtre, a bien été ourdi et commis par cette association de malfaiteurs dont les leaders sont connus.
Egalement, on savait depuis le début que l’ADN de Laurent Dejean ne correspondait à aucun de ceux trouvés sur la victime.
Mais voilà que l’on nous dit aussi aujourd’hui que contrairement à ce que la presse avait toujours rapporté jusque-là, il n’aurait en fait jamais été reconnu par aucun témoin, et que par ailleurs sa voiture n’était pas non plus celle aperçue à proximité du lieu où furent retrouvées des traces d’agression de la victime.
Ne reste donc que son comportement étrange après les faits, bien moins probant que les nombreuses traces laissées par les assassins, surtout les plus connus d’entre eux, qui dès l’époque des faits s’exprimaient publiquement sur le crime et ses mobiles.
Laurent Dejean en fut-il un des complices ? Ce n’est pas exclu.
Meurtre d’une joggeuse près de Toulouse en 2011 : le principal suspect innocenté ?
A près trois ans de détention, Laurent Dejean pourrait être disculpé du meurtre de Patricia Bouchon à Bouloc, en 2011.
Rebondissement dans le meurtre d’une joggeuse près de Toulouse: non-lieu requis
Par AFP , publié le 18/01/2018 à 13:38 , mis à jour à 13:38
Toulouse – Le parquet général a requis jeudi un non-lieu devant la chambre de l’instruction contre Laurent Dejean écroué depuis février 2014 pour le meurtre d’une joggeuse, Patricia Bouchon, en 2011 à Bouloc, près de Toulouse, a-t-on appris auprès de la défense.
Dans son réquisitoire, l’avocat général Pierre Bernard est allé à l’encontre du juge d’instruction qui avait renvoyé le principal suspect aux assises et a estimé qu’il n’y avait pas dans le dossier de 50.000 pages les éléments nécessaires pour un renvoi devant la cour, a expliqué à l’AFP Me Guy Debuisson.
« C’est une conclusion logique. L’avocat général a fini par s’associer à notre thèse, notamment avec deux éléments disculpants, l’absence d’ADN et la voiture » vue sur les lieux qui n’était pas la sienne, a ajouté Me Debuisson, rappelant que le parquet s’était auparavant toujours opposé aux demandes de remise en liberté.
L’arrêt de la chambre d’instruction a été mis en délibéré au 15 février.
Dans cette affaire, Laurent Dejean avait été gardé à vue à deux reprises avant d’être finalement interpellé le 9 février 2014 puis mis en examen pour « homicide volontaire » et écroué.
Le 14 février 2011, Patricia Bouchon, 49 ans, secrétaire dans un cabinet d’avocats toulousains et mère de famille, était partie vers 04H30 faire son jogging autour de Bouloc, à 25 km au nord de Toulouse.
Son corps avait été retrouvé un mois et demi après, vertèbres et crâne enfoncés, un gant en latex enfoncé dans la gorge. Son meurtrier avait aussi essayé de l’étrangler mais aucun abus sexuel n’avait pu être mis en évidence.
Lors de sa mise en examen, le suspect avait été présenté comme « psychotique« , ayant déjà subi des hospitalisations d’office et des « traitements très lourds. Il était aussi adepte des « paradis artificiels, alcool et toxiques divers », selon le parquet.
Cet ancien plaquiste avait demandé un arrêt de travail, dix jours après le meurtre, pour suivre des soins psychiatriques, et n’avait pas repris son emploi.
Selon la défense, l’enquête n’a depuis pas permis de rattacher M. Dejean au crime avec deux éléments principaux: « L’ADN retrouvé sur la victime est celui d’un homme mais pas le sien et la voiture aperçue sur les lieux était une Clio grise alors que la sienne était blanche« .
En outre, M. Dejean « n’a jamais été reconnu par celui qui avait permis à la police de faire le portrait-robot » en 2013 et « les témoins auditifs de la scène n’ont pas reconnu sa voix« , a encore fait remarquer Me Pierre Debuisson.
Meurtre d’une joggeuse à Bouloc : la détresse de la famille après le non-lieu
Au grand dam de la famille de la joggeuse tuée, le parquet a requis un non-lieu en faveur du suspect incarcéré depuis trois ans.
C’est un « coup de massue ». Un « coup de poignard de la justice » pour la famille de Patricia Bouchon, 49 ans, secrétaire médicale disparue le 14 février 2011 au petit matin à Bouloc (Haute-Garonne), lors de son jogging habituel, et dont le corps avait été retrouvé le 7 avril caché dans une canalisation d’eau sous un chemin à Villematier.
Jeudi, le parquet général de Toulouse a requis un non-lieu en faveur de Laurent Dejean, 37 ans, le premier suspect dans cette affaire d’homicide sans mobile apparent, arrêté trois ans après les faits en février 2014. Il habitait le même village que la victime et ce fils de maçon, ancien artisan monteur de cloisons à la vie chaotique, avait déjà subi plusieurs hospitalisations en milieu psychiatrique. « Nous avons l’impression que ce magistrat n’a pas lu le dossier », lâche Sandra D., 52 ans, la sœur de Patricia Bouchon. Le juge d’instruction, lui, avait ordonné le renvoi du mis en examen devant les assises.
Une enquête jugée insuffisante
Alors que le parquet s’était jusque-là toujours opposé aux différentes demandes de remise en liberté du suspect, le même parquet a estimé que l’instruction était « insuffisante » pour le « renvoyer devant une cour d’assises », selon M e Guy Debuisson, l’avocat du mis en examen.
L’ex-artisan avait été désigné après la diffusion tardive en 2013 d’un portrait-robot réalisé dès le printemps 2011. Laurent Dejean avait été placé en garde à vue une première fois en octobre 2011, par les gendarmes de la section de recherches de Toulouse, car sa voiture, une Renault Clio, correspondait à celle aperçue ce matin-là. Plusieurs témoignages indiquaient la présence d’une voiture de cette marque sur le parcours emprunté par la mère de famille. Laurent Dejean était connu pour passer des nuits entières à rôder sur les routes de la région et pour ses moments de colère explosive que les gendarmes locaux affrontaient.
Des «charges concordantes» mais pas d’ADN
Lorsqu’il est arrêté en février 2014, la voiture a disparu. Elle est restée introuvable malgré toutes les recherches. Une éventuelle preuve volatilisée. « Il y a pourtant 37 témoins qui disent qu’il possédait ce type de voiture. Il dit l’avoir vendue de la main à la main à des gens du voyage… » peste Me Stéphane Julliard, l’avocat de la fille de la victime, qui trouve l’explication « un peu courte ».
Sur la scène de crime initiale, maculée de sang, aucun ADN du suspect n’a été mis en évidence, pas plus que sur les vêtements et bijoux de la victime qui avait un gant en latex enfoncé dans la gorge. « Il existe pourtant de nombreuses charges concordantes et cela suffit à le renvoyer », insiste Me Julliard. Il en veut pour preuve ce changement de comportement du suspect après la mort de la joggeuse. Il multiplie les arrêts de travail. Puis quitte subitement son emploi. Lors de sa dernière garde à vue, il embrasse même la photo de la victime et demande pardon. « Il n’y a certes pas de preuves irréfutables. Mais tous ces indices, ces doutes, cela mérite qu’il y ait un débat devant une cour d’assises. Nous avons bien des questions à lui poser », martèle Me Julliard, qui prévient déjà que si ce non-lieu est confirmé le 15 février, il se « pourvoira en cassation ». « Il ne s’agit pas d’avoir un coupable pour un coupable, mais de connaître la vérité sur la mort de Patricia. Et il est le seul à savoir », reste persuadée la sœur de la victime.
Justice Le suspect du meurtre de la joggeuse de Bouloc demande sa remise en liberté
Toulouse: Le suspect du meurtre de Patricia Bouchon, la joggeuse de Bouloc, demande sa remise en liberté
JUSTICE Triste coïncidence, le suspect du meurtre de Patricia Bouchon, la joggeuse de Bouloc, tuée en février 2011, a demandé mardi sa remise en liberté…
Publié le 01/11/17 à 10h50 — Mis à jour le 01/11/17 à 11h44
Patricia Bouchon aussi avait l’habitude de faire son jogging dans la campagne autour de son domicile. Elle a elle aussi croisé la route d’un meurtrier. Hasard du calendrier judiciaire, alors que le corps d’Alexia Daval vient d’être formellement identifié, l’assassinat d’une autre joggeuse, celle de Bouloc, en Haute-Garonne, tuée le 14 février 2011, refait surface.
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Laurent Dejean, l’homme mis en examen et placé en détention préventive pour le meurtre de Patricia Bouchon, a en effet demandé mardi 31 octobre, une nouvelle fois, sa remise en liberté devant la chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Toulouse.
Retrouvée 45 jours plus tard
Patricia Bouchon, une mère de famille de 49 ans qui travaillait dans un cabinet d’avocats, courait très souvent au petit matin avant d’aller travailler. Le jour de sa disparition, elle a quitté son domicile de Bouloc à 4h30. C’est son mari qui, ne le voyant pas rentrer, a donné l’alerte.
Le corps de la joggeuse de Bouloc a été retrouvé 45 jours plus tard, dans une canalisation, à une quinzaine de kilomètres de Bouloc. Elle est morte par strangulation et un gant de latex a été retrouvé dans sa bouche.
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Laurent Dejean, entendu une première fois par les enquêteurs dès 2011, a été interpellé et mis en examen quatre ans plus tard, en février 2015. Parmi les charges retenues par le parquet contre ce trentenaire, originaire de la région et à tendances psychotiques, des propos ambigus tenus à des proches et un congé maladie pris immédiatement après la disparition de Patricia Bouchon.
Des témoins ont aussi aperçu une Clio de couleur claire, à l’heure présumée du crime sur le petit chemin où une boucle d’oreille et des cheveux de la joggeuse ont été retrouvés. La voiture n’a jamais été retrouvée mais plusieurs témoins ont attesté que Laurent Dejean en conduisait une à l’époque.
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Le suspect, dont les avocats précisent que l’ADN ne correspond pas à ceux retrouvés sur le corps, a toujours nié farouchement.
La cour d’appel de Toulouse rendra sa décision sur son maintien ou non en détention provisoire ce lundi 6 novembre.
Toulouse Joggeuse de Bouloc: L’homme mis en examen «clame son innocence», selon son avocat
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INTERVIEW Défendu par Raphaël Darribère, Laurent Dejean a été placé en détention pour le meurtre de Patricia Bouchon en février 2011…
Publié le 09/02/15 à 18h40 — Mis à jour le 06/11/17 à 14h50
Laurent Dejean, un habitant de Bouloc de 34 ans, a été mis en examen ce lundi pour «homicide volontaire» et écroué dans le cadre du meurtre de Patricia Bouchon. Cette femme de 49 ans a disparu le 14 février 2011 alors qu’elle faisait son jogging avant d’être retrouvée morte 44 jours plus tard. L’un de ses deux avocats, Raphaël Darribère, répond aux questions de 20 Minutes Toulouse.
Votre client vient d’être mis en examen. Reconnaît-il les faits?
Il conteste les faits qui lui sont reprochés. Il clame son innocence comme il l’a toujours fait.
Le procureur de la République a parlé d’indices concordants pour justifier sa mise en examen. Sont-ils suffisants selon vous?
Les éléments à charge qui pèsent contre mon client paraissent aujourd’hui fragiles. Le procureur parle d’un faisceau d’indices, mais nous en sommes plutôt au stade des suspicions. Nous souhaitons, avec son autre avocat, Marwan Hatoum, que les investigations se poursuivent pour permettre à notre client d’être innocenté.
Votre client a-t-il un alibi?
L’alibi fait partie de l’enquête. Devant les juges, il s’expliquera sur son emploi du temps.
Il nie avoir été en possession d’une Clio, qui pourrait être celle repérée sur les lieux de la disparition de Patricia Bouchon. Pourtant, 24 personnes affirment qu’il en a eu une…
Il conteste avoir été propriétaire et même usager d’une Clio.
Est-il psychotique et sous traitement?
Il est actuellement sous traitement. Sa personnalité mérite d’être éclairée par des expertises psychiatriques.
Dans quel état d’esprit est votre client?
Il est très choqué par sa mise en examen et la décision de placement détention. Il est toujours resté à la disposition de la justice et toujours présent à Bouloc.