Terrorisme : Stéphane Poussier condamné, l’imam radical de Torcy expulsé 28 mars
Le candidat de la France Insoumise dans la 4ème circonscription du Calvados aux dernières élections législatives, en juin 2017 (il avait recueilli 5,54 % des suffrages exprimés au 1er tour), a donc été condamné pour apologie du terrorisme hier, en comparution immédiate. S’estimant heureux de ressortir libre du tribunal, il a annoncé accepter la sanction et n’en fera pas appel. Il exprime des regrets, présente ses excuses aux victimes et explique être atteint d’une sorte de schizophrénie depuis une intervention chirurgicale qu’il a subie en 2017. « C’est pas du bluff », précise-t-il…
Un mea culpa tout à fait semblable à celui du corbeau de l’Hérault de 2009, qui lors de son unique allocution publique après sa sortie de prison au mois d’octobre 2009 avait eu un mot d’excuses pour les victimes de harcèlement moral, dont il disait avoir enfin compris l’importance du combat.
Rappelons que son maître le malade mental au clavier – son « arme » – qui me harcelait et me calomniait sur plusieurs sites et blogs, notamment sur le site d’information Rue89 depuis qu’au mois de septembre 2008 je m’y étais révélée anonymement comme victime de harcèlement moral dans le travail, m’assimilait de manière totalement délirante au Président de la République d’alors, Nicolas Sarkozy, auquel Thierry Jérôme avait expédié plusieurs de ses lettres anonymes de menaces de mort.
Les habitués de Rue89 jusqu’en 2017 remarqueront de même une grosse similitude entre les propos de Stéphane Poussier qui se trouvent rapportés dans la photographie illustrant l’article du Huffington Post copié ci-dessous et quelques commentaires récurrents du maître par lesquels il s’est particulièrement singularisé ces dernières années sur le site d’information qu’il a définitivement quitté en début d’année 2017.
Tant pis pour ces schizophrènes lorsqu’ils se font prendre à suivre le maître en ses délires, donc, ils n’ont alors plus qu’à plaider l’irresponsabilité pénale…
Par ailleurs, l’un des deux anciens imams radicaux de Torcy, expulsable depuis trois mois, a été expulsé ce jour vers le Maroc.
L’autre avait été suspendu de son poste de professeur de mathématiques dans l’Education nationale au mois d’avril de l’année dernière pour des propos ou des comportements que ne peuvent renier bien d’autres enseignants prêchant pour leur part dans diverses cellules du NPA.
Pourquoi diable ceux-là ne sont-ils toujours pas inquiétés par la « justice » pour tous leurs méfaits ?
Stéphane Poussier, ex-candidat Insoumis, condamné à un an de prison avec sursis pour « apologie du terrorisme »
Il avait publié deux tweets le jour de la mort du gendarme héroïque.
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Le HuffPost avec AFP
JUSTICE – L’ancien candidat de la France insoumise (LFI) aux législatives du Calvados, Stéphane Poussier, a été reconnu coupable d’apologie du terrorisme et condamné ce mardi 27 mars à un an de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Lisieux, rapporte l’AFP, confirmant l’information de plusieurs médias dont BFMTV et France 3. Il a fait l’objet d’une comparution immédiate.
Il avait été interpellé dimanche à 11h30 à son domicile de Dives-sur-Mer, dans le Calvados, pour avoir publié samedi deux tweets se félicitant de la mort du lieutenant-colonel Arnaud Beltrame, tué après s’être substitué à un otage dans l’attaque terroriste du supermarché de Trèbes.
Candidat malheureux de La France insoumise dans la 4e circonscription du Calvados, Stéphane Poussier, 60 ans, avait écrit sur Twitter: « À chaque fois qu’un gendarme se fait buter (…) je pense à mon ami Rémi Fraisse », un jeune militant écologiste tué en 2014 par une grenade tirée par un gendarme.
« Là, c’est un colonel, quel pied! Accessoirement, encore un électeur de Macron en moins », avait-il ajouté. Ses remarques ont provoqué de vives réactions sur Twitter, et son compte a été désactivé.
Liberté d’expression
D’après son avocate Floriane Gabriel, citée par France Bleu Calvados-Orne, « Monsieur Poussier se prévaut de la liberté d’expression et d’opinion et il conteste la qualification d’apologie du terrorisme. »
Invité à expliquer son geste, Stéphane Poussier, qui a une condamnation à son casier judiciaire pour non paiement d’une pension alimentaire en 2000, a déclaré à la barre: « J’étais en colère qu’il y ait une telle unanimité. Je voulais me différencier de cette unanimité ». Le prévenu a aussi évoqué des moments d’ »irrationalité » depuis une opération chirurgicale qu’il a subie en 2017.
Cet ancien commercial dans la téléphonie, aujourd’hui au RSA, a indiqué à la presse après sa condamnation qu’il ne ferait « pas appel » de ce jugement qu’il dit « accepte(r) pleinement ». À la barre, comme devant la presse, il s’est excusé à plusieurs reprises auprès des proches et des collègues du gendarme pour ses propos « cruels ».
Le tribunal a considéré que ces tweets contenaient une « présentation favorable voire très favorable » des « conséquences d’un acte terroriste », a indiqué son président Lionel Da Costa Roma. « C’est une expression publique qui tombe sous le coup de la loi » y compris au regard de la convention européenne de droits de l’homme, a ajouté le magistrat. Le tribunal a toutefois tenu compte du « caractère très limité dans le temps, ponctuel » de ces propos.
Les tweets ont été condamnés par son ancien mouvement, La France insoumise, et par son leader Jean-Luc Mélenchon. Selon LFI, Stéphane Poussier a été exclu du parti dès samedi. « Lundi La France insoumise veut porter plainte pour apologie du terrorisme contre Stéphane Poussier », a indiqué dimanche Jean-Luc Mélenchon sur son compte Twitter.
Durant l’audience mardi le procureur de la République David Pamart avait requis une peine plus importante que celle décidée par le tribunal: six mois de prison dont quatre avec sursis. La peine maximale encourue pour ce type de délit est de 7 ans de prison et de 100.000 euros d’amende.
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Apologie du terrorisme : le sidérant mea culpa de Stéphane Poussier
Justice. L’ex-candidat France insoumise qui s’est réjoui de la mort d’Arnaud Beltrame a été condamné ce mardi 27 mars à un an de prison avec sursis.
Le verdict est tombé ce mardi 27 mars. Auteur de plusieurs tweets dans lesquels il se réjouissait de la mort du lieutenant-colonel Arnaud Beltrame, tué dans les attaques terroristes de l’Aude vendredi 23 mars après s’être substitué à une otage, Stéphane Poussier a été condamné par le tribunal de Lisieux à un an de prison avec sursis, ainsi qu’à 7 ans de privation de ses droits civiques et civils, pour « apologie du terrorisme ».
« Par moments, je suis complètement irrationnel et déraisonnable »
L’ancien candidat France insoumise aux législatives a tenu à exprimer, au micro de RTL, ses « sincères regrets auprès de la famille d’Arnaud Beltrame » et à présenter ses « excuses aux forces de gendarmerie. J’ai pris conscience de la brutalité de mes propos. » Un mea culpa accompagné d’explications assez sidérantes. « Je suis diminué (depuis une intervention chirurgicale, ndlr). Par moments, je suis complètement irrationnel et déraisonnable », a-t-il ainsi confié. Pour rappel, Stéphane Poussier avait posté sur Twitter : « À chaque fois qu’un gendarme se fait buter, je pense à mon ami Rémi Fraisse (un militant écologiste tué en 2014 par une grenade tirée par un gendarme, ndlr). Là, c’est un colonel, quel pied ! Accessoirement, encore un électeur de Macron en moins. »
Calvados : condamné pour apologie du terrorisme, Stéphane Poussier confesse « une fragilité par rapport à l’uniforme »
L’ex-candidat La France insoumise, Stéphane Poussier, condamné mardi à un an de prison avec sursis pour s’être réjoui de la mort du lieutenant-colonel Beltrame. Au micro de France Bleu Normandie, il assure avoir réagi de manière irrationnelle.
Stéphane Poussier a été condamné, mardi 27 mars, à un an de prison avec sursis pour apologie du terrorisme et à sept ans de privation de ses droits civiques, rapporte France Bleu Normandie.
L’ancien candidat de La France insoumise aux législatives dans le Calvados était jugé en comparution immédiate à Lisieux, dans le Calvados. Après l’attaque terroriste du Super U de Trèbes (Aude) vendredi, Stéphane Poussier s’était réjoui sur Twitter de la mort du lieutenant-colonel Arnaud Beltrame.
« Pris entre deux sentiments opposés »
Pendant l’audience, il a présenté ses excuses à la famille, aux proches et aux collègues d’Arnaud Beltrame. Il a expliqué être diminué depuis une intervention chirurgicale, et réagir de manière irrationnelle depuis. « C’est pas du bluff, a-t-il assuré à France Bleu Normandie. C’est la réalité, je suis diminué, et par moment je suis complètement irrationnel et déraisonnable. »
« J’ai toujours une fragilité par rapport à l’uniforme, s’est-il justifié. « Comme je l’ai dit à monsieur le juge, j’aime les gardiens de la paix quand ils protègent la veuve et l’orphelin, je les déteste quand ils tabassent les grévistes et les manifestants. Je suis pris entre ces deux sentiments opposés ».
« L’actualité a pesé dans la balance », a déclaré son avocate Floriane Gabriel, qui a plaidé la liberté d’expression. « Si monsieur Poussier avait commis le même genre de propos en dehors des attentats, je ne suis pas certaine qu’il aurait été condamné ».
Le corbeau a avoué l’envoi de ses lettres de menaces
Une trentaine de lettres de menaces ont été envoyées depuis fin 2008 à des personnalités politiques, avant qu’un homme de 51 ans, interpellé dans l’Hérault, avoue en être l’auteur.
La garde a vue de Thierry Jérôme, 51 ans, a été prolongée hier soir. Cet homme sans emploi, grand, malingre, en maladie depuis presque quinze ans et sous traitement, est soupçonné d’être le corbeau qui a envoyé plusieurs lettres de menaces à diverses personnalités politiques, dont le président de la République, Nicolas Sarkozy. La dernière aurait été envoyée en fin de semaine dernière au maire de Palavas-les-Flots (Hérault), Christian Jeanjean. Des missives rédigées sur un ton vengeur et souvent accompagnées de balles. Interrogé par les policiers de la sous-direction antiterroriste (SDAT), l’homme a passé des aveux complets et a admis avoir agi seul. Ses traces génétiques apparaissent dans au moins quatre lettres. A trois reprises, les timbres l’ont trahi. Une quatrième fois, son empreinte biologique était dans la lettre.
« Un grand malade »
Depuis le 9 février, une centaine de policiers étaient mobilisés pour l’identifier. Thierry Jérôme a été arrêté dimanche dans la maison qu’il occupe à Hérépian (Hérault), avec son épouse Ariane, employée de commerce, qui a été remise en liberté hier soir. Un homme à la personnalité troublée. « Un grand malade qui ressassait les échecs de sa vie », commente un policier.
« Il revendiquait être anarchiste », confie son voisin, Rainhard Schmitz. Il a vite compris que Thierry Jérôme, l’ancien mécanicien automobile d’un garage Peugeot, devenu invalide, n’avait sans doute plus toute sa raison. « Un jour, il est venu à la maison me demander si j’entendais des voix la nuit car, disait-il, notre lotissement avait été construit sur un ancien cimetière », se souvient M. Schmitz. Un autre détail a étonné sa compagne, Bernadette Touchard : « Il passait son temps à faire le ménage en grand ! Il récurait au nettoyeur à haute pression la terrasse, les murs, sa voiture. Un vrai maniaque. » Le tout sur fond de musique techno. Un incident a fini par agacer les voisins. « En février 2008, je l’ai vu arriver à la maison tenant une lettre au bout d’une pince et portant des gants chirurgicaux. Il venait de voler un courrier dans une boîte aux lettres.
Je l’ai interrogé sur la provenance de cette lettre adressée à une ancienne voisine et il est reparti », raconte Bernadette Touchard. Le reste de sa journée, Thierry, l’homme « discret », « gentil » et « serviable » devenu « désagréable », la passait sur Internet. Sur le site MySpace, il se faisait appeler « Lilith666 », un pseudonyme qui fait référence au diable.
« Il me disait:“je n’aime que les rats ”»
Au fil des ans, les voisins l’ont vu « se recroqueviller sur lui-même » et « vivre reclus » derrière son ordinateur. « Quand je le croisais, il me disait, ces derniers temps, j’aime pas les chiens, j’aime pas les hommes, je n’aime que les rats », lâche Rainhard, un temps intrigué par d’autres formules qui ont désormais du sens : « Il n’arrêtait pas de dire qu’il était un tireur d’élite. »
Licencié au club de tir de la ville thermale voisine de Lamalou-les-Bains, Thierry Jérôme a d’abord été un adepte de la carabine à plomb. « Un sportif solitaire mais bon tireur, concentré et précis », détaille Martin Béjar, le président du club. En 2008, Thierry opte pour le tir au pistolet 22 long rifle. « Il est rarement venu. Dans le passé, il avait eu une altercation avec un autre membre du club », précise le responsable du centre, un temps visé par l’enquête.
Hier soir, la fille de Thierry, Angélique, 27 ans, mannequin spécialisé dans la photo de charme posant aussi pour des catalogues de mode , rentrée de Singapour récemment, était entendue comme témoin pour aider à comprendre la personnalité de son père. Le parquet antiterroriste a, lui, été dessaisi de l’enquête.
https://www.closermag.fr/politique/thierry-jerome-le-corbeau-de-nicolas-sarkozy-a-ete-libere-3381
Thierry Jérôme, le corbeau de Nicolas Sarkozy, a été libéré !
Par Le 14 octobre 2009 à 19h07 mis à jour 09 mars 2013 à 20h09
Thierry Jérôme, le « corbeau » qui avait envoyé des lettres de menaces à des élus, dont le président Nicolas Sarkozy, a été décrit comme un homme souffrant de troubles mentaux, par un expert psychiatre.
Après son arrestation du 22 septembre, l’expert en question a diagnostiqué chez cet homme une « psychose hallucinatoire ». Il a d’ailleurs précisé qu’il était dangereux au sens « psychiatrique » mais curable et réadaptable, sous réserve d’une prise en charge médicale. C’est cette expertise qui a motivé la remise en liberté de Thierry Jérôme, hier.
La chambre de l’instruction de Paris a considéré que l’emprisonnement ne s’imposait plus, d’autant que l’homme avait reconnu les faits de « menaces de mort et infraction à la législation sur les munitions ».
Liberté ? Oui. Mais sous contrôle judiciaire. En effet, Thierry Jérôme a l’obligation de suivre un traitement mais aussi l’interdiction de détenir une arme ou encore de se rendre à un stand de tir. Au micro d’Europe1, le « corbeau » a tenté de s’expliquer : « Les médicaments m’ont fait faire un doublement de personnalité, qui m’a fait disjoncter. J’avais l’impression d’être deux en un. Cet autre moi faisait les opérations pour moi, c’était organisé comme ça dans ma tête (…) Je ne suis pas un tueur, pas un sniper », a-t-il affirmé. « Je ne suis absolument pas dangereux pour la société, loin de là« .
Torcy : un imam radical sur le point d’être expulsé vers le Maroc
L’imam suppléant de la mosquée de Torcy, démantelée en 2012 et rouverte en janvier 2018, a été interpellé mercredi matin en vue d’une expulsion vers le Maroc, selon les informations d’Europe 1.
Expulsé vers le Maroc.
Cet imam marocain est sous le coup d’une procédure d’expulsion. Il devrait être renvoyé vers le Maroc dans le courant de la journée. Selon les services de renseignement, il est soupçonné de tenir des prêches « à teneur radicale », rapporte Le Parisien. À partir de 2011, l’imam aurait « opposé les musulmans aux non-musulmans et incité les fidèles à la défiance envers ces derniers, encourageant un repli communautariste », selon la représentante de l’État qui avait présenté le dossier lors de l’audience d’expulsion en décembre dernier.Le quinquagénaire, père d’un adolescent de 14 ans, est arrivé en France en 1992 alors qu’il était étudiant. Il vit en concubinage avec une ressortissante algérienne bénéficiaire d’un titre de séjour, tout comme lui depuis 2009. Il a cessé de travailler comme agent d’entretien en 2012, détaillait le quotidien.
Une mosquée fermée en 2017.
Fermée dans le cadre de l’état d’urgence en raison des prêches radicaux de ses imams, la mosquée de Torcy a rouvert en janvier dernier avec à sa tête une nouvelle association et un nouvel imam. La mosquée qui pouvait accueillir jusqu’à 500 fidèles, avait fait l’objet d’un arrêté de fermeture administrative en avril 2017 au motif qu’elle était devenue depuis plusieurs années « un lieu de culte où étaient prônées une idéologie radicale ainsi que des incitations au djihad ». L’imam, professeur de mathématiques au lycée Jean-Moulin de Torcy, avait dans la foulée été suspendu de son poste par l’Éducation nationale.
Un ancien imam radical de la mosquée de Torcy expulsé de France
- Par Le figaro.fr
- Mis à jour le 28/03/2018 à 16:03
- Publié le 28/03/2018 à 15:41
L’ex-imam suppléant de la mosquée de Torcy, en Seine-et-Marne a été expulsé ce mercredi vers le Maroc. Il est accusé d’avoir «légitimé le djihad» dans ses prêches.
Mohammed Tlaghi, l’ancien imam de la mosquée de Rahma de Torcy, en Seine-et-Marne, a été interpellé par la police mercredi matin vers 6h30 devant son domicile. Un arrêté d’expulsion avait été prononcé le 28 décembre à son encontre. Il serait en train de rejoindre la ville de Rabat au Maroc, son pays d’origine.
Cette décision intervient à la suite de prêches tenus en 2016 et 2017 par ce ressortissant marocain de 50 ans, au cours desquels lui et l’imam Abdelali Bouhnik avaient «explicitement légitimé le djihad armé en appelant les fidèles à prier pour les djihadistes du monde entier afin de détruire les ennemis de l’islam en France et dans le monde». En décembre dernier, ce père d’un enfant français de 14 ans, titulaire d’un titre de séjour depuis 2009, avait été présenté à la commission d’expulsion des étrangers, au tribunal de Grande Instance de Melun. «Son expulsion constitue une nécessité impérieuse pour la sûreté de l’État ou la sûreté publique», avait alors indiqué la représentante de l’État à l’audience, comme le rapporte Le Parisien.
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Un lieu de propagande djihadiste
Toujours selon le quotidien, dans une note blanche rédigé par les services de renseignement, Mohammed Tlaghi était accusé d’avoir, à partir de 2011, «opposé les musulmans aux non-musulmans et incité les fidèles à la défiance envers ces derniers, encourageant un repli communautariste». Aussi, après l’incendie de Charlie Hebdo en 2011, il aurait suggéré que les «juifs étaient derrière tout ça». Ou encore que la police avait provoqué les émeutes de Trappes de 2013, en contrôlant une femme portant le niqab.
Des propos tenus au sein d’une mosquée fréquentée par des membres d’une cellule djihadiste démantelée en 2012. Un lieu de culte décrit par Mathias Fekl, l’ex ministre de l’Intérieur, en 2017, comme un endroit «où étaient prônées une idéologie radicale ainsi que des incitations au djihad». Elle avait fait l’objet d’un arrêté de fermeture administrative le 10 avril 2017. Le 19 janvier, elle a été reprise par la Grande Mosquée de Paris et un autre imam. Une nouvelle association a été aussi installée par le recteur Dalil Boubakeur.
Un imam de la mosquée de Torcy, prof de maths, suspendu par l’Education nationale
Lundi, le préfet de Seine-et-Marne signait un arrêté pour fermer une mosquée à Torcy. Jeudi, son imam, prof de maths, a été suspendu par l’Education nationale.
Un imam de la mosquée de Torcy, en Seine-et-Marne, fermée mardi par le gouvernement pour des prêches « légitimant le djihad armé », a été suspendu de son poste de professeur de mathématiques, a annoncé le ministère de l’Education nationale jeudi, confirmant une information de RTL.
« Prosélytisme dans les établissements scolaires ». Selon l’arrêté de fermeture de la préfecture, ce professeur du lycée Jean-Moulin de Torcy « était soupçonné de faire du prosélytisme dans les établissements scolaires », d’où sa suspension par le rectorat de Créteil « en attendant une commission disciplinaire », a précisé le ministère.
La mosquée de Torcy, fréquentée par des membres d’une cellule djihadiste démantelée en 2012 et bientôt jugés, « était devenue un lieu où étaient prônées une idéologie radicale ainsi que des incitations au djihad », avait indiqué le ministre de l’Intérieur, Matthias Fekl, dans un communiqué.
Incitation à la haine. « Certains prêches, ouvertement hostiles aux lois républicaines, incitaient à la haine envers les autres communautés religieuses, au premier rang desquelles les musulmans chiites et les juifs », avait-il ajouté. Les « messages » qui y étaient diffusés étaient « susceptibles de constituer le terreau d’atteintes à la sécurité et à l’ordre public », avait-il poursuivi.
Imam de Torcy suspendu: derrière le prof de maths, un éducateur prosélyte?
Par Iris Peron avec Jérémie Pham-Lê, publié le 13/04/2017 à 18:36 , mis à jour à 20:12
Abdelali Bouhnik, professeur de maths, a été suspendu mercredi, après la fermeture de la mosquée de Torcy, dans laquelle il officiait comme imam.
Professeur de mathématiques la semaine, imam le soir et le week-end. Pendant plusieurs années, Abdelali Bouhnik a alterné entre son métier et sa fonction religieuse. Mais en deux jours, ce père de famille a dû faire face coup sur coup à la fermeture de sa mosquée et à sa suspension de l’Education Nationale. Confirmant une information de RTL, l’Académie de Créteil a indiqué à L’Express avoir pris mercredi la décision d’une suspension de l’enseignant « à titre conservatoire », après la fermeture préfectorale la veille de la mosquée Rahma, où il officiait à Torcy.
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Les griefs énoncés dans l’arrêt pris par le préfet de Seine-et-Marne sont préoccupants: le lieu de culte « constitue un lieu de référence influent de la mouvance salafiste, prônant un islam rigoriste ». A l’origine de cette décision, les prêches d’Abdelali Bouhnik, que le préfet juge « ouvertement hostiles » aux « lois républicaines, à la laïcité ainsi qu’aux Occidentaux ».
Son nom apparaît dans le dossier « Cannes-Torcy »
Il fustige aussi l’attitude de l’imam, qui aurait appelé « les fidèles à prier pour les djihadistes du monde entier ». Le nom d’Abdelali Bouhnik apparaît également dans le dossier de la cellule islamiste dite de « Cannes-Torcy », démantelée en octobre 2012. L’homme aurait apporté son soutien à plusieurs fidèles fréquentant sa mosquée et impliqués dans un attentat à la grenade contre une épicerie Casher de Sarcelles en 2012. Hasard du calendrier, leur procès débute la semaine prochaine.
Le comportement d’Abdelali Bouhnik dans sa sphère professionnelle est également mis en cause. Membre de l’Education nationale depuis plus de 25 ans, l’homme enseigne les mathématiques dans le lycée Jean Moulin, à Torcy. C’est là qu’il aurait, selon le préfet de Seine-et-Marne, cherché à avoir « une influence » sur ses élèves, « en tentant de s’imposer comme leur interlocuteur exclusif et de s’immiscer dans leur vie privée ».
« Ma matière n’a pas de religion »
« Bien qu’exerçant en qualité de professeur de mathématiques dans l’enseignement public, [il] critiquait régulièrement l’école de la République accusée d’être à l’origine de la ‘déchéance des musulmans’ et reprochait également à l’Etat français de promulguer des ‘lois contre l’islam’ en interdisant notamment le port du niqab », notent les juges d’instruction chargés de l’enquête sur « Canne-Torcy », dans leur ordonnance que L’Express a pu consulter. Une attitude que réfute l’intéressé. « J’étais toujours le prof de maths et ma matière n’a pas de religion. Je ne soutiens aucun terrorisme et je n’ai jamais mélangé religion et mathématiques », a-t-il clamé ce jeudi sur RTL.
La seule trace administrative de ce comportement provocateur consiste en un signalement effectué par des collègues professeurs, après les attentats du 13 novembre 2015. « Après une minute de silence effectuée dans le lycée Jean Moulin, en hommage aux attentats, des élèves de seconde ont souhaité ouvrir un débat en classe pour discuter des attentats. Il a refusé, ce qui a choqué d’autres enseignants », relate à L’Express le ministère de l’Education nationale. « Cela ne suffisait pas pour prendre une mesure de suspension, ajoute le ministère. Nous nous sommes décidés mercredi au moment de l’arrêt pris par la préfecture ».
« Je ne l’ai jamais vu donner son opinion personnelle en classe »
Contactée par L’Express, une élève d’Abdelali Bouhnik, qui était dans sa classe au moment des attentats du 13 novembre, se souvient. « C’était un moment où lycéens avaient envie de s’exprimer, certains ont demandé au professeur d’arrêter son cours pour organiser un débat. Il a refusé, ça s’est arrêté là », relate-t-elle. La jeune femme, scolarisée en première au lycée Jean Moulin, affirme que « d’autres enseignants du lycée ont eux aussi refusé d’ouvrir une discussion pendant leur cours ».
Ce jeudi, elle se dit « choquée » par la suspension de son professeur de mathématiques. « M. Bouhnik c’est quelqu’un qui est très généreux, il a un côté paternel, fait souvent des blagues et soutiendra toujours ses élèves. Je n’ai jamais remarqué de comportement extrémiste de sa part en classe. » Une autre élève, également en première à Jean Moulin, abonde: « Je ne l’ai jamais vu lancer un quelconque débat ou donner son opinion personnelle en classe. Même quand un débat éclate en cours, il n’est jamais intervenu pour donner son opinion ou pour orienter les discussions », assure-t-elle.
Des propos « toujours à la limite du politiquement correct »
La Fédération des parents d’élèves (FCPE) de la Seine-et-Marne a pourtant un tout autre discours. « La suspension de ce professeur couvait depuis longtemps », confie à L’Express un délégué départemental. « Des élèves nous ont rapporté qu’il était arrivé à cet enseignant de faire des remarques acerbes pendant les cours, portant notamment sur la décadence du monde occidental. » « Il n’a pas fait la promotion du djihad en cours, mais il a lancé des débats qui sont rapidement devenus houleux entre les élèves, dont certains ont des familles proches d’un islam traditionaliste », précise le délégué FCPE.
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Il poursuit: « Rappelons que M. Bouhnik est professeur de mathématiques et qu’il ne devrait pas avoir à aborder ces sujets en cours et surtout pas soulever des questions, notamment sur la laïcité, qui devraient être closes depuis longtemps ». Selon lui, si en dépit des remarques des enseignants et des élèves, le professeur n’a jamais été suspendu jusqu’ici, c’est que les propos d’Abdelali Bouhnik se situaient « toujours à la limite du politiquement correct ». « Il utilisait suffisamment de réserve pour rester dans les clous devant les élèves. »