Attentat de Magnanville : le mystère demeure sur le choix des deux policiers assassinés 12 avril
Sachant comment mes harceleurs complotent depuis des années, j’ai déjà proposé une piste, celle qui passe par l’Hérault où on en trouve en nombre, en force et en lumière, cas, par exemple, du très m’as-tu-vu Jean-Marc Donnadieu qui aurait bien pu y croiser le couple de policiers assassinés, puisqu’ils y ont fréquenté les mêmes lieux. Je m’y tiens, elle est sérieuse.
Attentat de Magnanville : les enquêteurs font chou blanc
Les quatre personnes encore gardées à vue ont été libérées en « l’absence d’éléments suffisamment incriminants à ce stade ». Explications.
Par Aziz Zemouri
Les quatre dernières personnes, dont une policière, qui étaient encore en garde à vue dans l’enquête sur l’assassinat d’un commissaire adjoint et de sa compagne en 2016 à Magnanville (Yvelines) ont été remises en liberté jeudi, a-t-on appris de source judiciaire. La juge d’instruction a levé ces gardes à vue « en l’absence d’éléments suffisamment incriminants à ce stade », selon cette source.
La libération de la policière est saluée par ses collègues du syndicat Alliance. « Notre collègue n’a pas été déférée ni incriminée, ce qui démontre l’absence pour l’instant d’infraction la concernant. En l’état actuel de l’avancement du dossier, notre confiance en elle n’a pas été trahie. Ceux qui l’ont salie sans connaître le fond du dossier devraient aujourd’hui faire amende honorable », a déclaré Frédéric Lagache, secrétaire général adjoint du syndicat Alliance.
La fonctionnaire de police de 48 ans est une ancienne représentante syndicale. Elle avait été placée en garde à vue lundi en même temps que son fils et sa fille, tous deux majeurs, pour des suspicions de fréquentation de la mouvance islamiste radicale. Leur garde à vue a été levée jeudi avant le terme légal de 96 heures dans une procédure antiterroriste. Donc sans avoir été déférés devant le juge d’instruction en charge de l’enquête sur l’assassinat de Jean-Baptiste Salvaing et de Jessicia Schneider à Magnanville, en juin 2016.
Comment Abballa a choisi ses cibles ?
Depuis cette terrible attaque, les policiers s’interrogent : comment Larossi Abballa, l’assassin, a-t-il choisi ses victimes et comment connaissait-il leur adresse ? Or, il se trouve que les enquêteurs de la Sous-Direction antiterroriste (Sdat) ont découvert que la fille de la fonctionnaire de police avait sympathisé avec Mina B., dont le frère avait été en contact avec Larossi Abballa. La jeune femme, mise en examen et incarcérée pour ses liens avec l’islamisme radical en octobre 2017, travaillait dans un bar à chicha à Paris et avait été contrainte de quitter le domicile de ses parents à la suite de problèmes avec sa famille.
Devenant SDF, elle avait été hébergée quelques semaines chez la fonctionnaire de police syndiquée chez Alliance à la demande de sa fille. Mais quand Mina B. est mise en cause dans un trafic de carte grise, la policière qui l’héberge l’expulse de chez elle. C’est en perquisitionnant, l’année dernière, le nouveau domicile de Mina B. que la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) a découvert dans un sac une clé USB contenant une liste de 2 626 noms d’agents du renseignement. Cette liste, qui remonte à 2008, avait été effacée de la clé USB. Mais les experts informatiques de la DGSI étaient parvenus à en restaurer le contenu.
Une enquête de l’IGPN en 2016
Lundi, les enquêteurs de la Sdat ont décidé de placer en garde à vue tout ce petit monde afin de connaître la nature des liens entretenus par Mina B. avec la famille de la fonctionnaire de police. Selon des sources du renseignement interrogées par Le Point, c’est la policière qui aurait elle-même effacé le contenu de la clé USB, avant de la donner à sa fille. Jeudi, les magistrats instructeurs ont décidé de lever toutes les gardes à vue « en l’absence d’éléments suffisamment incriminants à ce stade ». Le mystère demeure donc entier sur la façon dont le terroriste Larossi Aballa a pu se rendre chez Jean-Baptiste Salvaing et Jessica Schneider, pour les assassiner en se revendiquant de Daech.
La policière, Major de police, aujourd’hui affecté au CRA des Yvelines, avait déjà été entendue par l’IGPN, la police des polices. En 2016, elle devait répondre des suspicions de radicalisation qui pesaient sur Mina B. qu’elle hébergeait. Elle avait appris à cette période que son fils et sa fille, tous deux intérimaires chez Renault, avaient pu subir son influence. L’enquête actuelle de la SDAT n’a pu démontrer qu’un lien très ténu -entre son fils et des connaissances eux-mêmes en relation avec des radicaux, au troisième degré, donc.
Durant la garde à vue de la policière originaire de Nouvelle-Calédonie, la fachosphère s’était déchaînée contre elle en raison de son « faciès musulman ».