Le Média, proche de la France Insoumise, en crise perpétuelle depuis sa création : comme AC !

 

 

Je ne suis sûrement pas la seule à me régaler de ce second feuilleton de l’été 2018, en gestation depuis la création du Média qui dès ses premiers mois d’existence aura été secoué par quelques crises et polémiques tout à fait semblables à celles auxquelles les militants du réseau de collectifs AC ! (Agir ensemble contre le chômage, la précarité et les exclusions) des douze premières années de ce mouvement ont tous peu ou prou pris part, jusqu’à sa scission de l’automne 2005, officialisée au cours de l’été 2006 dans des conditions qui ressemblent étonnamment au conflit relaté dans les articles de presse ci-dessous.

Ayant déjà pas mal publié sur ce que j’ai vécu dans l’association AC ! Brest et ce mouvement AC ! entre 2004 et 2006, j’invite le lecteur intéressé à rechercher tous mes écrits à ce sujet.

La comparaison vaut le détour.

Cependant, rappelant avoir dû ainsi rétablir quelques vérités à la suite des campagnes de calomnies publiques particulièrement violentes dont j’ai été et suis toujours victime sur Internet depuis le mois de juin 2010, je ne la ferai pas moi-même.

 

https://www.20minutes.fr/justice/2319915-20180810-accusee-malversations-sophia-chikirou-compte-saisir-justice-prouver-bonne-gestion-media

Accusée de malversations, Sophia Chikirou compte saisir la justice pour prouver sa «bonne gestion» du «Média»

 

JUSTICE Sophia Chikirou, ex-directrice de la publication du Média, compte saisir la justice pour prouver sa bonne gestion financière du site d’information, alors que d’anciens collègues l’accusent de malversations…

A.O

Publié le 10/08/18 à 16h50 — Mis à jour le 10/08/18 à 16h50

Sophia Chikirou, confondatrice du Média, devant la rédaction le 26 février 2018.
Sophia Chikirou, confondatrice du Média, devant la rédaction le 26 février 2018. — LE MEDIA / CAPTURE D’ECRAN

 

Face aux accusations, la contre-attaque judiciaire. Sophia Chikirou, ancienne directrice de la publication du Média, qui a démissionné début juillet de son poste, n’a pas manqué de réagir face aux accusations de malversations portées par certains de ses anciens collègues du site d’information lancé par plusieurs sympathisants de La France insoumise (FI).

Comme l’a révélé Mediapart ce vendredi, l’ex-conseillère de Jean-Luc Mélenchon – qui occupe désormais le même poste pour la campagne européenne de La France insoumise – est accusée par des salariés du Média d’avoir facturé des « prestations sans réalité » alors qu’elle affirmait exercer sa fonction à titre bénévole.

Mediapart précise qu’elle est accusée d’avoir voulu se rémunérer – à hauteur de 130.000 euros  –, via sa société Mediascop (dont elle est l’unique actionnaire).

Sophia Chikirou veut « prouver [sa] bonne gestion »

En raison «de la gravité de ces accusations», «je vais devoir saisir le tribunal de grande instance et demander la désignation d’un administrateur judiciaire provisoire et un audit pour prouver ma bonne gestion», rétorique Sophia Chikirou, interrogé par Médiapart.

La rentrée du Média, prévue le 3 septembre, s’annonce en tout cas tendue alors que les conflits entre l’ancienne et la nouvelle direction sont visiblement encore loin d’être résolus.

 

https://www.20minutes.fr/arts-stars/medias/2320327-20180812-conflit-media-tout-fait-sophia-chikirou-gesticulations-assure-direction

Conflit au «Média»: «Tout ce que fait Sophia Chikirou, ce sont des gesticulations», assure la direction

 

POLEMIQUE L’ancienne présidente de la webtélé réclame un audit sur sa gestion du Média. La nouvelle direction contre-attaque et dénonce un « coup de com’ »…

Nils Wilcke

Publié le 12/08/18 à 17h30 — Mis à jour le 13/08/18 à 21h07

Sophia Chikirou, confondatrice du Média, devant la rédaction le 26 février 2018.
Sophia Chikirou, confondatrice du Média, devant la rédaction le 26 février 2018. — LE MEDIA / CAPTURE D’ECRAN

 

Rien ne va plus entre le Média et son ancienne dirigeante Sophia Chikirou. « Tout ce qu’elle fait là, ce sont des gesticulations », indique à 20 Minutes une source proche de la direction. L’ex-présidente de la webtélé qui se décrit comme « humaniste, progressiste, écologique, féministe » réclame un audit « indépendant et qualifié » sur sa gestion des comptes, en réponse aux accusations qui pèsent contre elle.

Mi-juillet, le départ de la communicante, proche de Jean-Luc Mélenchon, pour la plateforme de la France Insoumise en vue de préparer les Européennes, était annoncé de manière apaisée, du moins officiellement. En coulisses, elle aurait été poussée à la démission. Un mois plus tard, les dirigeants actuels du Média accusent l’ex-présidente d’avoir facturé des « prestations sans réalité » alors qu’elle affirmait exercer sa fonction à titre bénévole, ainsi que Médiapart l’a révélé.

« Elle court des risques judiciaires très importants »

Le site d’information précise qu’elle est accusée d’avoir voulu se rémunérer – à hauteur de 130.000 euros –, via sa société Mediascop (dont elle est l’unique actionnaire). Des prestations « réelles », selon Sophia Chikirou, qui a annoncé qu’elle allait réclamer le paiement d’une facture de plus de 60.000 euros. « D’autant plus qu’elle n’est pas contestée ! », assure-t-elle ce dimanche au JDD.

Une version remise en cause côté Média : « Aucun de ses associés n’a connaisance d’une convention écrite entre Le Média et Médiascop. Elle court des risques judiciaires très importants, notamment au pénal », affirme à 20 Minutes une source proche de la direction.

« Elle s’est signée la facture à elle-même »

L’ancienne présidente du Média a également annoncé son intention de porter l’affaire en justice. « C’est de la com’. Sur quelle base pourrait-elle nous attaquer ? Non-paiement d’honoraires ? Mais nous n’avons même pas eu le détail de la deuxième facture (celle qui a été refusée par la banque, d’environ 67.000 euros). Elle se l’est signée à elle-même », assure à 20 Minutes cette même source.

Samedi, Aude Lancelin, nommée présidente de l’entreprise de presse du Média, a assuré sur Twitter qu’elle ne s’opposait pas à l’audit demandé par Sophia Chikirou.

>> A lire aussi : Accusée de malversations, Sophia Chikirou compte saisir la justice pour prouver sa «bonne gestion» du «Média»

>> A lire aussi : Audiences, déficit… Le Média dans le rouge

>> A lire aussi : Sophia Chikirou recadrée sans ménagement par le «Canard Enchaîné» sur Twitter

 

https://www.nouvelobs.com/medias/20180813.OBS0830/menace-de-plainte-cles-perdues-entre-sophia-chikirou-et-le-media-la-situation-s-envenime.html

Menace de plainte, clés « perdues »… entre Sophia Chikirou et le Média, la situation s’envenime

 

Menace de plainte, clés "perdues"... entre Sophia Chikirou et le Média, la situation s'envenime
Sophia Chikirou souligne « l’étanchéité totale », note Mediapart, entre son rôle à la tête de la société de production et celui de patronne de Mediascop. (GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)

 

Sophia Chikirou est accusée par ses anciens collègues d’avoir voulu facturer des prestations sans réalité.

 

Par L’Obs

Publié le 13 août 2018 à 18h00

Eté tumultueux pour la « télé-Mélenchon », comme certains la surnomment. Sophia Chikirou en a quitté la présidence bénévole dans une ambiance très lourde, accusée de management brutal et de mauvaise gestion. Certains de ses collègues l’accusent désormais d’avoir facturé des « prestations sans réalité », via sa société Mediascop, pour se rémunérer.  »De la calomnie pure qui ne vise qu’à nuire à ma réputation de chef d’entreprise », réplique Sophia Chikirou auprès de « l’Obs », menaçant de saisir la justice pour obtenir « un audit indépendant ». « Les voies de droit adéquates sont à l’étude », confirme au « Parisien » son avocat, Me David Marais.

 

C’est Mediapart qui a révélé l’affaire vendredi, en s’appuyant sur un document interne : « Sophia Chikirou a demandé au Crédit du Nord de faire trois virements : les deux premiers à deux des six autoentrepreneurs ayant travaillé pour le Média, le troisième à sa propre société, Mediascop, d’un montant de 67.146 euros », explique le site d’information.  « La demande de virement a été bloquée par la banque. Deux jours plus tôt, indique le document, un chèque de 64.119,61 euros, libellé également à l’ordre de Mediascop avait été débité du compte. Plus de 130.000 euros en 48 heures. »

Dont des  »prestations de direction conseil et stratégique », facturées 400 euros la journée, entre janvier et juillet 2018.

« En résumé : via sa société Mediascop, dont elle est l’unique actionnaire, la consultante Sophia Chikirou donnait des conseils à la présidente Sophia Chikirou. » « Elle facture des prestations sans réalité », assure un salarié de la société de production (SDPLM) qui gère tous les aspects techniques du Média.

De son côté, Sophia Chikirou défend la régularité des factures et a annoncé son intention de saisir la justice face à ces accusations de malversations. Face à « la gravité de ces accusations », la communicante de La France insoumise affirme qu’elle va « saisir le tribunal de grande instance et demander la désignation d’un administrateur judiciaire provisoire et un audit pour prouver [s]a bonne gestion ».

Elle affirme que le co-fondateur du Média, Gérard Miller, lui aurait refusé un audit externe des comptes, ce que dément la nouvelle présidente de l’entreprise de presse du Média, Aude Lancelin, ex-numéro deux de « l’Obs » :

 

Bureau fermé à clé

« Au Média, qui se veut le miroir des luttes sociales, la rentrée sera chaude », ironise « le Monde ». Le quotidien rapporte que les salariés du Média expliquent ne même pas avoir accès aux documents sur les prestations facturées par Sophia Chikirou. Ils seraient dans son ancien bureau, « fermé à clé ». Les clés, elles, ont été « perdues », par Sophia Chikirou. Mais l’intéressée assure au contraire que « tout le monde au Média était informé de ces prestations, surtout les fondateurs puisque les trois sociétés des fondateurs fournissaient des prestations de communication et audiovisuelles pour lesquelles le Média n’avait pas les compétences en interne ». Ce que la nouvelle direction conteste.

Aude Lancelin va plus loin. Elle estime en effet que « Sophia ne veut pas que le Média survive à son départ. « Chercher à effectuer ces deux virements à quarante-huit heures d’intervalle, sans en avertir personne, c’est vouloir asphyxier financièrement un média fragile », juge-t-elle.

« Si la banque n’avait pas bloqué le virement, nous aurions été en grande difficulté financière et les salaires n’auraient vraisemblablement pas pu être versés cet été. » 

 

Gérard Miller, qui juge avoir « beaucoup donné pendant la saison 1 du Média », ne veut plus s’exprimer, indique encore « le Monde », soulignant qu’il a également quitté la présidence de l’association.

Avant de partir avec pertes et fracas, Sophia Chikirou avait, elle, trouvé son point de chute : un retour dans l’entourage politique de Jean-Luc Mélenchon, pour préparer la prochaine campagne des européennes. Sa prochaine mission commencera fin août à Marseille lors des amphis d’été de La France insoumise, où elle a convié les représentants de partis européens alliés.

C. C.

L'Obs

L’Obs

 

http://www.liberation.fr/france/2018/08/21/le-media-sophia-chikirou-sommee-de-payer-la-fracture_1673770

Le Média : Sophia Chikirou sommée de payer la fracture

 

Par Jérôme Lefilliâtre — 21 août 2018 à 19:21 (mis à jour à 19:27)
Sophia Chikirou, en janvier 2017 à Paris. Photo Geoffroy van der Hasselt. AFP

Selon nos informations, l’ex-directrice de campagne de Mélenchon, qui vient de quitter avec fracas l’entreprise de presse, a été «mise en demeure» par les deux autres cofondateurs de la web-télé. Ils l’accusent d’abus de biens sociaux.

  • Crise au Média : Miller et Poulain menacent de porter plainte contre Chikirou

La meilleure saga de l’été ne se déroule pas sur les écrans de TF1, mais dans les couloirs du Média. Proche de La France insoumise, la web-télé lancée au début de l’année, avec de grandes ambitions journalistiques, a profité des vacances pour se déchirer à la vue de tous, sur les réseaux sociaux et dans les journaux. Alors que la reprise de la diffusion est prévue le 17 septembre et que la rédaction a fait sa rentrée lundi dans ses locaux de Montreuil (Seine-Saint-Denis), la tension n’est pas retombée entre les trois cofondateurs : d’un côté, Sophia Chikirou, l’ex-directrice de la communication de Jean-Luc Mélenchon, qui a quitté la structure à grand fracas avec plusieurs proches ; de l’autre, le psychanalyste Gérard Miller (qui n’a pas souhaité répondre) et le producteur Henri Poulain, qui tentent tant bien que mal de sauver la baraque. La crise a atteint un point ­culminant depuis que ces deux derniers ont, selon nos informations, adressé le 14 août, au nom du ­Média, une «mise en demeure» à leur ancienne associée.

Déclaration de guerre et moyen de pression, le courrier exige que Sophia Chikirou rembourse un paiement effectué le 25 juillet par le ­Média, via la société de production qui lui est liée. D’un montant de 64 000 euros, il a bénéficié à Mediascop, la société personnelle de la communicante. La mise en demeure demande également que Chikirou renonce au règlement, non effectué, d’une autre facture, cette fois d’un montant de 67 000 euros, émise le 27 juillet. Surtout, la missive est assortie d’une menace qui révèle l’état de la relation entre les cofondateurs : si Chikirou, redevenue une dirigeante active de la France insoumise en vue des élections européennes de 2019, ne donne pas suite à ces ­requêtes d’ici le 31 août, Miller et Poulain envisagent de déposer une plainte contre elle pour «abus de biens sociaux».

Contactée par Libération, Sophia Chikirou parle de «manœuvre grossière». «Cette lettre consiste à nier l’intervention de Mediascop entre septembre 2017 et juillet 2018. Toutes les pièces prouvant la mauvaise foi et l’hypocrisie de Miller et Poulain sont entre les mains de mon avocat. Elles démontrent que, dès octobre 2017, un prévisionnel réalisé par Anaïs Feuillette [compagne de Miller, ndlr] prévoit une dette de 80 000 euros envers Mediascop.»

Guerre de com

Révélée par Mediapart, l’embrouille a éclaté fin juillet, après que Chikirou, alors toujours présidente de la société de production du Média, a validé les deux paiements en question, au profit de son entreprise personnelle. L’un des deux a été réglé par chèque ; l’autre, sous forme de virement, a été bloqué par la banque. Ils étaient censés rémunérer des prestations de production, de communication et de direction, dont certaines assurées par Chikirou elle-même. C’est peu dire que la nouvelle, dans un contexte de fragilité financière pour le jeune Média, est mal passée. Chikirou étant à l’émission et à la réception des factures, le conflit d’intérêts semble patent et motive le soupçon d’abus de bien social aux yeux de Miller et Poulain. Ces derniers s’interrogent sur la réalité de certains services facturés.

Ils reprochent à leur ancienne partenaire, qui clamait selon eux travailler bénévolement, d’avoir été mis devant le fait accompli. Faux, rétorque Chikirou : «Tout le monde au Média était informé de ces prestations». Et de faire valoir que la société de production personnelle d’Henri Poulain, StoryCircus, a elle-même bénéficié de contrats avec le Média pour plus de 140 000 euros. «C’est du délire complet», réagit auprès de Libération l’intéressé, qui explique avoir facturé pour 84 000 euros (un chiffre détaillé sur le site Arrêt sur images) et avoir fait valider le tout par Chikirou. «Poulain parle en hors taxe dès qu’il s’agit des factures de StoryCircus mais en TTC pour celles de Mediascop», réagit cette dernière. «Nous publierons dans quelques jours des copies des livres de comptes», réplique Poulain. Guerre de com…

Dans le camp Chikirou, on goûte peu que le travail fourni soit ­contesté : «Regardez ce qu’elle a fait en six mois, dit Alexis Poulin, ­chroniqueur au Média. Elle a levé plus de deux millions d’euros, recruté 19 000 socios, diffusé un journal télévisé quotidien, lancé un magazine papier… Elle a fait un super boulot de chef d’entreprise.» Et le contributeur occasionnel d’ajouter, façon kamikaze : «On est en train de se faire avoir par une équipe de branques, qui n’a aucune stratégie, aucun plan. Leur seul discours, c’est : Sophia a fait de la merde, à nous de faire désormais.» Dans le ­viseur, la journaliste Aude Lancelin, qui a pris la tête de la rédaction, soutenue par Miller et Poulain. «Elle a fédéré une partie de la rédaction avec une partie des cofondateurs, qui se sont sentis dépossédés de leur influence sur le Média, contre Sophia, peste un journaliste proche de Chikirou, sous couvert d’anonymat. Aude Lancelin est un monument de suffisance, qui a toujours pensé être au-dessus de nous tous.» Des accusations balayées par l’intéressée, qui assure n’avoir jamais voulu une fonction dirigeante avant la crise. Si l’ambiance est aussi pourrie, c’est parce que le conflit n’est pas seulement d’argent, mais aussi d’ego, d’idées, d’ambitions. D’un camp à l’autre, les invectives fusent comme rarement.

Temps court

Chez les anti-Chikirou, on ne cesse de renvoyer au management de la communicante, qui s’est retirée après avoir été violemment critiquée par une partie de l’équipe lors d’un séminaire brûlant début juillet. «C’est la solitude de Sophia qui nous a séparés, balance Henri Poulain. Elle ne sait pas partager le pouvoir. Elle a une manière d’être au quotidien presque néolibérale, presque macroniste. Elle ne ­comprend pas qu’un journaliste puisse avoir besoin de trois jours pour écrire un article, elle a un goût démesuré pour le temps court et elle part du postulat qu’elle aurait fait mieux. Elle est capable de sacrifier les gens et le réel pour sa cause. Et sa seule cause, c’est Sophia Chikirou.» Aude Lancelin abonde : «Au fil du temps, il y a eu des cris, des pleurs, des portes qui claquent. Sophia est impulsive et vient du monde du militantisme, où compte l’allégeance. Avec les journalistes ça passait mal.»

«A la fin, c’était vraiment horrible, embraye la reporter Virginie Cresci. Elle nous hurlait dessus, nous montait les uns contre les autres. Cela fonctionnait comme dans un parti politique… Et on faisait un journal télévisé sans moyens, médiocre. On le savait tous, personne n’était ­content.» Long format imposé par l’ex-patronne du Média, le «JT» quotidien, qui s’apparentait plus à de la radio filmée et consumait les énergies, a rapidement montré ses limites, faute de temps pour réaliser les sujets le remplissant. Il a vite été décrédibilisé par l’énonciation en avril d’une fausse nouvelle concernant un blessé grave à Tolbiac. Même les partisans de Chikirou en conviennent, à l’image d’Alexis Poulin : «Il faut revoir le format.» Mais c’est une erreur pour eux de le supprimer, comme Aude Lancelin l’a rapidement décidé. «Le JT est notre promesse éditoriale de base aux socios : une autre hiérarchie de l’information tous les soirs», s’inquiète un journaliste proche de Chikirou. Pour lui, l’arrivée de Lancelin aux commandes signe la prise de pouvoir «des ultragauchistes tendance Julien Coupat, attirés par le communautarisme». Sophia Chikirou déplore que certains membres de la rédaction émettent des revendications identitaires : «Lors du séminaire, certains « racisés », comme ils se définissent eux-mêmes, ont porté des accusations de racisme contre les républicains, dont je suis.» Pour avoir tenu un discours semblable dans la presse, le journaliste Serge Faubert a écopé d’un avertissement disciplinaire lundi. «Tout cela est un rideau de fumée, s’agace Henri Poulain. Sophia dresse un storytelling pour faire croire que la crise est politique.» Sur ce sujet, pas facile d’y voir clair…

Il est cependant une certitude : quelques mois après un lancement non dénué d’arrogance, l’effet d’image pour le Média est terrible. La nouvelle direction croit néanmoins à des lendemains qui chantent. Aude Lancelin promet pour le 17 septembre de l’actualité quotidienne, mais aussi de l’investigation, de la critique des médias, de nouvelles émissions, avec des titularisations et «trois ou quatre recrutements» dans la rédaction. «Cette crise est l’occasion de repartir sur des bases saines», dit-elle, donnant rendez-vous dans six mois : «S’il n’y a pas d’amélioration, je remettrai mon mandat en jeu.» Quant à Henri Poulain, il estime que «le Média va bénéficier du départ de Sophia Chikirou. Un bouchon de suspicion disparaît». Comprendre que l’ombre de La France insoumise s’éloigne avec elle, redonnant à la web-télé des gages de crédibilité journalistique. Il n’y a plus qu’à espérer, pour l’avenir économique du Média et ses salariés, que la communicante n’emmène pas trop de socios dans son sillage…

A lire aussi : Crise au Média : mise au point de Gérard Miller et Henri Poulain

Jérôme Lefilliâtre

 

https://www.nouvelobs.com/politique/20180822.OBS1158/la-crise-au-media-sujet-tabou-chez-les-insoumis.html

La crise au Média, sujet tabou chez les Insoumis

 

La crise au Média, sujet tabou chez les Insoumis
Jean-Luc Mélenchon et Sophia Chikirou, à Paris, le 22 avril 2012. (CHARLES PLATIAU / POOL / AFP)

 

Alors que les cofondateurs de la web-télé se déchirent, Jean-Luc Mélenchon et les cadres de La France insoumise restent silencieux.

 

 

« J’ai suivi ça de loin », « désolé j’étais en vacances », « on dirait un sac de nœuds »… Depuis mi-juillet, Le Media, cette web-télé proche de La France insoumise, voit ses cofondateurs s’étriller dans la presse et sur les réseaux sociaux. Mais au sein du mouvement de la gauche radicale, qui tient ce week-end son université d’été à Marseille, on semble avoir complètement loupé le feuilleton de l’été. « Pas de commentaires », répond Eric Coquerel.

« Le Média, ce n’est pas La France insoumise », tranche Alexis Corbière.Et pourtant… Il y a tout pile un an, c’est précisément à Marseille, où La France insoumise tenait déjà son grand raout de rentrée, que le lancement du Média avait été annoncé. C’était lors d’une conférence intitulée « Faut-il dégager les médias ? » A la tribune d’un amphithéâtre bondé, Sophia Chikirou, l’ex-directrice de communication de Jean-Luc Mélenchon, était alors assise à côté d’Aude Lancelin, ex-journaliste à « l’Obs ». Le ton était moqueur, les deux femmes riaient de bon cœur et dénonçaient ensemble le « système médiatique ».

Un an plus tard, voilà qu’elles, et leur entourage respectif, s’accablent de tous les maux par médias interposés et tweets vengeurs. Accusée d’avoir fait régner la terreur dans les locaux de Montreuil, Sophia Chikirou a été poussée à démissionner de la présidence du Média mi-juillet. Aude Lancelin l’a remplacée à la tête de l’entreprise de presse. Depuis, la guerre est déclarée entre, d’un côté, la communicante et ses proches et, de l’autre, la nouvelle boss et les cofondateurs Henri Poulain et Gérard Miller. Le 10 août, Mediapart a révélé que Sophia Chikirou a reçu via sa société Mediascop le paiement d’une facture de 64.000 euros. Le 14 août, elle reçoit un courrier du Media exigeant le remboursement de cette somme avant le 31 août sous peine de dépôt de plainte pour « abus de bien social ». Ce que l’intéressée n’a pas du tout l’intention de faire. Les coups pleuvent. Des deux côtés, on menace de porter l’embrouille devant la justice.

Sur les réseaux sociaux, de nombreux socios, (les contributeurs citoyens du Média), n’en croient pas leurs yeux devant pareil spectacle. Certains annoncent d’ores et déjà qu’ils ne remettront pas un euro dans le projet. D’autres réclament des comptes. Et parmi eux, figurent de nombreux électeurs de Jean-Luc Mélenchon à la dernière présidentielle.

Le leader « insoumis » va-t-il s’exprimer sur le sujet ? En janvier dernier, après que le Média a diffusé ses premiers journaux télévisés, le député de Marseille avait mis la main à la pâte en invitant ses troupes à soutenir financièrement l’aventure dans une de ses revues de la semaine. « C’est une expérience. Ils tentent quelque chose. Il faut les aider les gars, faut pas tourner autour du pot, faut pas rester les bras croisés. Par exemple, on peut donner des sous », exhortait-il face caméra. Six mois plus tard, peut-il à son tour rester « les bras croisés » ? Entre Sophia Chikirou, sa proche conseillère à qui il vient de confier pour mission de préparer la campagne des européennes, et la nouvelle équipe dirigeante du Média – rappelons que Gérard Miller est son ami – JLM va-t-il jouer les arbitres ? Ou choisir de rester silencieux ?

Dans tous les cas, l’affaire a déjà donné des arguments à la majorité macroniste. « Ils voulaient gouverner le pays, ils ne sont même pas capables de gérer une web-tv », a ainsi tweeté le député LREM Gabriel Attal.

A Marseille, où les Insoumis font leur rentrée, le Media n’a envoyé personne. La web-télé a préféré dépêcher une journaliste à Grenoble, où se tient, depuis mercredi, l’Université d’été rebelle et solidaire des mouvements sociaux et citoyens. Le signe d’un début d’émancipation de la tutelle insoumise ? Sophia Chikirou sera, elle, bien présente dans la cité phocéenne. Dans les allées du parc Chanot, derrière les discours anti-Macron, la crise au Média ne fera l’objet d’aucune table ronde, mais sera présente dans tous les esprits.

 

https://www.nouvelobs.com/politique/telephone-rouge/20180828.OBS1443/crise-au-media-un-e-mail-de-sophia-chikirou-jette-le-trouble.html

Crise au Média : un e-mail de Sophia Chikirou jette le trouble

 

Crise au Média : un e-mail de Sophia Chikirou jette le trouble
Sophia Chikirou en janvier 2017. (GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)

 

L’ex-patronne de la webtélé a-t-elle prévenu ses anciens associés qu’elle comptait facturer près de 130.000 euros pour sa société Mediascop ?

 

Par Rémy Dodet

Publié le 29 août 2018 à 07h12

 

C’est le sujet qui fâche entre Sophia Chikirou et ses anciens associés du Média, le psychanalyste Gérard Miller et le réalisateur Henri Poulain. L’ex-patronne de la webtélé proche de La France insoumise les a-t-elle prévenus qu’elle comptait facturer près de 130.000 euros pour sa société Mediascop ?

 

Dans un e-mail daté du 28 mars dernier adressé à Miller et Poulain, que nous avons pu consulter, Sophia Chikirou a bien évoqué l’idée d’une « convention entre Le Média et Story Circus [la société de Henri Poulain, NDLR] d’une part, Le Média et Mediascop d’autre part ». Un document censé encadrer les factures portant sur de la location de matériel et des prestations de conseil.

« Si tout le monde est d’accord, je fais rédiger les conventions pour la semaine pro », écrit alors la présidente à ses camarades.

 

« Ça n’a pas été suivi d’effet »

Contacté par « l’Obs », l’un d’eux ne conteste pas l’e-mail mais s’indigne : « Ça n’a pas été suivi d’effet. Elle essaie de faire croire qu’on a validé les factures alors que nous avons découvert leur libellé et leur montant en juillet. » Réponse de la conseillère de Jean-Luc Mélenchon : « Nous avions un rendez-vous pour discuter oralement de tout ça. A cette occasion, j’ai présenté la convention entre ‘Le Média’ et Mediascop, et il n’y a eu aucune objection. »

Le 14 août, Sophia Chikirou a reçu un courrier émanant de la nouvelle direction du Média, lui réclamant le remboursement des 64.000 euros déjà encaissés par sa société Mediascop, faute de quoi la justice serait saisie.

Rémy Dodet

L'Obs

Rémy Dodet

 

https://www.francetvinfo.fr/politique/la-france-insoumise/le-media-porte-plainte-apres-une-intervention-malveillante-et-la-disparition-d-une-partie-de-ses-contenus-videos_2919135.html

Le Média porte plainte après une « intervention malveillante » et la disparition d’une partie de ses contenus vidéo

 

Plus de soixante vidéos se sont volatilisées des serveurs de la webtélé proche de La France insoumise.

Capture d\'écran d\'une vidéo du Média, publiée sur YouTube le 15 janvier 2018.

Capture d’écran d’une vidéo du Média, publiée sur YouTube le 15 janvier 2018. (LE MEDIA / YOUTUBE)

Le Média secoué par un nouveau conflit interne. Aude Lancelin, la directrice de la webtélé proche de La France insoumise, rapporte sur Twitter, vendredi 31 août, que soixante contenus vidéo ont été supprimés de la chaîne YouTube du Média. Une « intervention malveillante » qui va faire l’objet d’une plainte, annonce-t-elle dans un communiqué. « Le Média est en train d’évaluer l’étendue des dommages et essaye bien évidemment de trouver une solution pour que ses programmes ainsi supprimés puissent être rendus au public », poursuit le texte.

« D’anciens membres partis à La France insoumise, administrateurs de notre page Facebook, ne veulent pas nous rendre l’accès », assure une journaliste à franceinfo. « Ils ont supprimé un certain nombre de vidéos sur le compte YouTube – des entretiens d’Aude Lancelin, de Gérard Miller, des best of », poursuit-elle.

Le Média traverse une crise, en raison notamment du départ de sa directrice de publication Sophia Chikirou, accusée par ses anciens collègues de mauvaise gestion financière.

 



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Qu’est-ce que la Direction Interministérielle du Numérique et du Système d’Information et de Communication de l’Etat ?

Pour répondre à cette question, je ne me casse pas la tête, je colle ci-dessous les fiches Wikipédia qui vont bien en précisant à l’ensemble de mes lecteurs, surtout les plus réguliers, que cette Direction fait partie des leurs, c’est-à-dire qu’elle me lit régulièrement depuis plusieurs années, probablement sur dénonciations. Je voyais déjà assez souvent la Direction Interministérielle des Systèmes d’Information et de Communication parmi mes lecteurs de blog avant qu’elle ne se transforme et change d’appellation, ce n’est donc pas nouveau.

Puisqu’en ce moment même elle s’intéresse derechef à plusieurs de mes écrits, je me permets de lui signaler, d’une part, que ceux-ci ne sont pas forcément le fidèle reflet de ce que je sais faire ni de tout ce que je pourrais dire ou écrire si je n’étais pas constamment plus ou moins contrainte ou forcée par les cybercriminels qui me violent au quotidien depuis maintenant une bonne dizaine d’années, et d’autre part, qu’étant moi-même spécialisée en conception de systèmes d’information, je parle couramment numérique et suis bien évidemment toujours ouverte à toute discussion sérieuse. Je n’évite que les pervers. Ma langue maternelle est le français et j’ai aussi quelques notions de brestois, bien utiles par les temps qui courent.

A bon entendeur…

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Direction_interminist%C3%A9rielle_du_num%C3%A9rique_et_du_syst%C3%A8me_d%27information_et_de_communication_de_l%27%C3%89tat

Direction interministérielle du numérique et du système d’information et de communication de l’État

 

La direction interministérielle du numérique et du système d’information et de communication de l’État (DINSIC) est une direction placée sous l’autorité du Premier ministre, au sein de l’administration publique française, chargée de coordonner les actions des administrations en matière de systèmes d’information.

Elle est considérée comme la direction des systèmes d’information de l’État français.

Histoire

Le 21 septembre 2015, le secrétariat général pour la modernisation de l’action publique prend suite à la direction interministérielle des systèmes d’information et de communication. Il comprend deux directions : la direction interministérielle pour l’accompagnement des transformations publiques et la direction interministérielle du numérique et du système d’information et de communication de l’Etat1.

Le 20 novembre 2017, le secrétariat général pour la modernisation de l’action publique est supprimé, et la direction interministérielle du numérique et du système d’information et de communication de l’Etat est désormais placée, par délégation du Premier ministre, sous l’autorité du ministre chargé du numérique et rattachée au secrétaire général du Gouvernement. Le ministre chargé de la réforme de l’Etat en dispose2.

Rôle

  • Oriente, anime et coordonne les actions des administrations de l’État visant à améliorer la qualité, l’efficacité, l’efficience et la fiabilité du service rendu par le système d’information et de communication de l’État et ceux des autres autorités administratives.
  • Promeut l’innovation en matière de technologies de l’information et de la communication.
  • Contribue, avec les administrations de l’État, à l’ouverture des données publiques. Elle veille à ce que ces systèmes concourent de manière cohérente à simplifier les relations entre les usagers et les administrations de l’État et entre celles-ci et les autres autorités administratives.
  • Organise et pilote la conception et la mise en œuvre des opérations de mutualisation entre administrations de l’État, ou entre celles-ci et d’autres autorités administratives, de systèmes d’information ou de communication d’usage partagé.
  • Organise et anime la concertation nécessaire à l’évolution des référentiels généraux d’interopérabilité et d’accessibilité, des modèles de données de référence et des modèles d’échange et, en liaison avec l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information, du référentiel général de sécurité.
  • Contribue, par les réponses apportées aux besoins propres de l’État en matière de technologies de l’information et de la communication, à promouvoir l’innovation et la compétitivité dans ce secteur de l’économie nationale.
  • Contribue à la définition des positions françaises dans les instances internationales et communautaires compétentes en matière de normalisation, d’industrialisation, de commercialisation et d’usage des technologies de l’information et de la communication, et d’affectation des fréquences.
  • Contribue, avec le service des achats de l’État, à définir les règles et procédures applicables pour l’externalisation, la sous-traitance et l’achat de matériels, logiciels et prestations de services concourant à l’établissement ou à l’exploitation des systèmes d’information et des réseaux et services de communications électroniques des administrations de l’État.
  • Contribue, avec la direction générale de l’administration et de la fonction publique, à définir les processus et les règles spécifiques de gestion des personnels des administrations de l’État dans les métiers des technologies de l’information et de la communication.

Réalisations opérationnelles de la DISIC puis de la DINSIC

Plusieurs interviews ou interventions publiques3,4 de son directeur, ainsi que le dossier sur le site du gouvernement5 permettent de cerner les premiers chantiers :

  • la création d’un réseau interministériel de l’État, pour remplacer les réseaux des ministères et améliorer la sécurité. C’est le résultat d’une décision du Conseil des ministres du 25 mai 20116 ;
  • la modernisation des centres informatiques, pour mettre en commun les moyens des ministères et développer l’usage de l’informatique en nuage au sein de l’administration ;
  • l’accompagnement, sur le plan des systèmes d’information, des réformes organisationnelles de l’État sur le territoire (« réforme de l’administration territoriale de l’État »7). Cela consiste à harmoniser et mettre en commun les systèmes d’informations locaux issus des différents ministères concernés et adapter les organisations locales.

Plusieurs documents cadres sont également publiés par la DISIC :

  • le cadre stratégique commun du système d’information de l’État, diffusé par circulaire du Premier Ministre, définit la stratégie d’évolution du système d’information de l’État, et demande aux ministères de s’y conformer ;
  • le cadre commun d’urbanisation, définit des bonnes pratiques en matière d’architecture d’entreprise pour les ministères8 ;
  • la circulaire sur l’usage du logiciel libre dans l’administration encourage les ministères à l’adoption des logiciels libres9 ;
  • la synthèse des contrats de progrès ministériels 2013-201510.

La DINSIC propose de systématiser l’usage de la méthode d’analyse de la valeur MAREVA sur tous les nouveaux projets dans tous les ministères.

Elle opère aussi FranceConnect. C’est un dispositif qui permet à chacun de s’identifier et s’authentifier sur un site web via un bouton FranceConnect.

On mentionnera également des travaux de modernisation de la gestion des ressources humaines dans le domaine informatique, de travaux budgétaires, et d’opérations de sécurisation de grands projets informatiques en cours.

Liste des directeurs

Notes et références

  1. Décret no 2015-1165 du 21 septembre 2015 relatif au secrétariat général pour la modernisation de l’action publique [archive]
  2. Décret no 2017-1584 du 20 novembre 2017 relatif à la direction interministérielle de la transformation publique et à la direction interministérielle du numérique et du système d’information et de communication de l’Etat [archive]
  3. http://www.acteurspublics.com/article/13-04-11/les-3-chantiers-du-directeur-informatique-de-l-etat [archive]
  4. http://www.entreprises-et-cultures-numeriques.org/role-du-si-dans-la-transformation-de-l-etat-pourquoi-une-disic/ [archive]
  5. http://www.gouvernement.fr/gouvernement/le-systeme-d-information-de-l-etat-se-transforme [archive]
  6. http://www.elysee.fr/president/les-actualites/conseil-des-ministres/comptes-rendus/2011/compte-reandu-du-conseil-des-ministres-du-25-mai.11448.html [archive]
  7. http://www.interieur.gouv.fr/reate/Recueil_textes_reate_v_3.pdf [archive]
  8. « Urbanisation du système d’information de l’État | Les documents de référence du S.I. de l’État » [archive], sur references.modernisation.gouv.fr (consulté le 27 janvier 2016)
  9. http://circulaire.legifrance.gouv.fr/pdf/2012/09/cir_35837.pdf [archive]
  10. Synthèse des contrats de progrès ministériels 2013-2015 [archive]
  11. « Henri Verdier à la tête de la nouvelle Direction interministérielle du numérique (DINSIC) » [archive], sur www.nextinpact.com (consulté le 27 janvier 2016)

Voir aussi

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Direction_interminist%C3%A9rielle_des_syst%C3%A8mes_d%27information_et_de_communication

Direction interministérielle des systèmes d’information et de communication

 

La direction interministérielle des systèmes d’information et de communication (DISIC) était la direction des systèmes d’information (DSI) de l’État français. Créée le 21 février 20111, elle fusionne en septembre 2015 avec Etalab pour devenir la direction interministérielle du numérique et du système d’information et de communication de l’État (DINSIC).

Rôle

Ses objectifs étaient :

  • définir un cadre stratégique cohérent pour l’évolution des systèmes d’information dans l’administration ;
  • élaborer un cadre de performance, le mettre en œuvre et le suivre ;
  • piloter des opérations de mutualisation d’infrastructures ;
  • maîtriser les projets à fort enjeu dans un rôle d’audit et d’alerte.

Elle concrétise une décision du comité de modernisation des politiques publiques n°5, dans le cadre de la révision générale des politiques publiques.

Le décret, dans son article 4, précise que la DISIC reprend le rôle de pilotage (dévolu jusqu’alors à la DGME et hérité de l’Agence pour le développement de l’administration électronique) :

Un arrêté, en date du 4 juin 2011, rend obligatoire la consultation de la DISIC pour tous les projets informatiques importants dans les administrations2.

Notes et références

  1. décret du 21 février 2011 [archive]
  2. Arrêté du 1er juin 2011 pris pour l’application de l’article 7 du décret n° 2011-193 du 21 février 2011 portant création d’une direction interministérielle des systèmes d’information et de communication de l’Etat (lire en ligne [archive])

Voir aussi

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_Verdier

Henri Verdier

Page d'aide sur l'homonymie Pour les articles homonymes, voir Verdier.
Henri Verdier
20130319HenriVerdier 001.jpg
Henri Verdier en 2013.
Fonctions
Directeur
Etalab
2013-2015
Séverin Naudet (d)
Laure Lucchesi (d)
Président
Cap Digital
2008-2013
Manager général (en)
Odile Jacob Multimédia (d)
1995-2007
Biographie
Naissance
      (49 ans)

Toulouse

Nationalité
Formation
École normale supérieure (à partir de 1988)
Activité
Autres informations
Membre de
Conseil scientifique de Wikimédia France (d) (2015)
Site web
Distinctions

modifiermodifier le codemodifier WikidataDocumentation du modèle

Henri Verdier, né le 24 novembre 1968 à Toulouse1, est un entrepreneur et spécialiste du numérique français.

Directeur interministériel du numérique et du système d’information de l’Etat français, il est également administrateur général des données (AGD).

Biographie

Formation

Henri Verdier est ancien élève de l’École normale supérieure2 (promotion S1988)3, titulaire d’une licence en philosophie, d’un magistère en biologie et d’un diplôme d’études approfondies en sociologie4.

Carrière

Il fut en 1995 le cofondateur et le directeur général de la société Cred-M, devenue Odile Jacob Multimédia4, où il développe notamment avec Georges Charpak un ensemble de supports pédagogiques pour La Main à la pâte.

En 2007, il rejoint Lagardère Active comme directeur chargé de l’innovation. En 2009, il rejoint l’Institut Télécom comme directeur de la prospective, chargé de la création du think tank « Futur numérique »5 (Fondation-telecom). En 2010, il fonde, avec Jean-Michel Lasry, Pierre-Louis Lions et Olivier Guéant, la société MFG-Labs6, qu’il quitte en 2012, et qui est acquise par Havas Media en mai 20137.

Membre fondateur du pôle de compétitivité Cap Digital, il en exerça la vice-présidence de 2006 à 2008, avant de le présider de 2008 à janvier 2013.

De janvier 2013 à septembre 2015, il dirige Etalab, le service du premier ministre chargé de l’ouverture des données publiques8. Sous sa direction, Etalab a développé une nouvelle version9,10, inaugurée le 18 décembre 2013, du portail d’open data français « data.gouv.fr », qui héberge de nombreuses données publiques. Cette version, qui autorise les citoyens à enrichir les données publiques ou à partager leurs propres données11, a été qualifiée par le blog TechPresident de « première mondiale »12.

Par arrêté du Premier ministre en date du 16 septembre 2014, il est nommé Administrateur Général des Données13,14.

En conseil des ministres du 23 septembre 2015, il est nommé directeur interministériel du numérique et du système d’information et de communication de l’État (DINSIC). Cette nouvelle direction, qui allie les fonctions d’une DSI et une mission de transformation numérique. Poursuivant l’engagement de la mission Etalab au service de l’ouverture du code [archive], des données et des algorithmes, la DINSIC jette les fondamentaux de « l’Etat Plateforme » (France Connect [archive], api.gouv.fr [archive], Base nationale adresse [archive]) et promeut au sein de l’Etat une stratégie de réinternalisation de ressources et de recours aux méthodes agiles qui s’exprime par exemple par le développement rapide de l’incubateur de « Start-up d’Etat » : Beta.gouv.fr [archive].

Ancien membre du conseil scientifique de l’Institut Mines-Télécom15, Henri Verdier est membre du comité de prospective de l’ARCEP16, du Comité de prospective de la CNIL17 et de la Commission innovation 2030.

Il est membre du conseil scientifique de Wikimédia France18.

Ouvrages

      • Avec Nicolas Colin, L’Âge de la multitude : entreprendre et gouverner après la révolution numérique (Armand Colin, Paris, 2012, réédité 2015)19
      • Avec Pierre Pezziardi, Des Startup d’Etat à l’Etat plateforme (Fondation pour l’innovation politique, Paris, 2017)20

Contributions à des ouvrages collectifs

La pertinence de cette section est remise en cause. Considérez son contenu avec précaution. Améliorez-le ou discutez-en. (juin 2016)
      • L’Etat en mode Start-Up, Le nouvel âge de l’action publique, (Eyrolles, Paris, mai 2015).
      • Numérique et Libertés : un nouvel âge démocratique, Rapport n° 3119, Assemblée nationale, octobre 2015.
      • Big, fast & open data. Décrire, décrypter et prédire le monde, FYP Editions, Paris, 2014.
      • La Métamorphose numérique vers une société de la connaissance et de la coopération, Éditions alternatives, 2013.
      • L’innovation, un enjeu majeur pour la France, rapport pour le Ministère du redressement productif et le Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, avril 201321
      • Le Dictionnaire politique d’Internet du numérique (Éditions La Tribune, Paris, 2010)
      • TIC 2025 : Les Grandes Mutations (FYP Éditions, Paris, 2010)
      • New Age to New Edge (Orange Institute, San Francisco, 2010)

Distinctions

      • Henri Verdier a été lauréat du prix Roberval en 1999, avec Georges Charpak et l’ensemble de son équipe.
      • Il est chevalier dans l’ordre national du mérite (promotion mai 2010)22 et Chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres (promotion juillet 2014)23.

Notes et références

  1. « Henri Verdier » [archive], sur whoswho.fr, 2011.
  2. Club des Normaliens dans l’Entreprise : Henri Verdier [archive]
  3. http://www.archicubes.ens.fr/lannuaire#annuaire_chercher?identite=Henri+Verdier [archive].
  4. a et b http://www.lesbiographies.com/#/Biographie/VERDIER-Henri,202309 [archive].
  5. Fiche de présentation du Think Tank « Futur numérique » [archive] (PDF 2p) par la fondation Telecom
  6. http://www.mfglabs.com [archive]
  7. « Havas Media acquiert MFG-Labs », Frenchweb.fr,‎ 5 juin 2013 (lire en ligne [archive])
  8. Discours du Premier ministre devant les acteurs du web [archive], gouvernement.fr
  9. http://data.blog.lemonde.fr/2013/12/18/data-gouv-fr-nouvelle-formule-nouvelles-ambitions/ [archive]
  10. https://www.lopinion.fr/19-decembre-2013/open-data-debuts-l-anti-colbertisme-a-francaise-7354 [archive]
  11. http://www.liberation.fr/economie/2014/01/19/la-france-premier-pays-a-aller-au-bout-de-la-logique-de-l-open-data_973967 [archive]
  12. A “World First”: France’s Data.Gouv.Fr Opens Platform To Citizen Submissions [archive]
  13. « Décret n° 2014-1050 du 16 septembre 2014 instituant un administrateur général des données » [archive], sur legifrance.gouv.fr, 17 septembre 2014 (consulté le 20 septembre 2014)
  14. Le Blog de l’Administrateur général des données [archive]
  15. Le conseil scientifique [archive], mines-telecom.fr
  16. Comité de prospective de l’ARCEP [archive]
  17. Comité de prospective de la CNIL [archive]
  18. https://www.wikimedia.fr/conseil-scientifique/ [archive].
  19. Le Blog de l’Age de la multitude [archive]
  20. Note de la Fondapol [archive]
  21. Rapport Beylat-Tambourin [archive]
  22. JO Présidence de la République Ordre national du Mérite [archive]
  23. [1] [archive]

Annexes

Bibliographie

Liens externes

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Assassinats ou attentat de Trappes : une revendication opportuniste de l’Etat islamique ?

Quoique plusieurs éléments tendent à accréditer l’hypothèse d’un acte terroriste, les autorités n’ont pour l’heure pas retenu cette qualification pour les faits qui se sont produits à Trappes jeudi.

La revendication rapidement publiée par l’Etat islamique est jugée opportuniste.

Et l’auteur des faits est dit « déséquilibré ».

Son acte relèverait de la psychiatrie, tout comme l’attentat commis à Nice le 14 juillet 2016 par Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, qui lui serait passé à travers les mailles du filet en dépit de multiples alertes.

Concernant ce dernier, il faut d’abord rappeler que la tuerie dont il est l’auteur est bien traitée depuis le début comme un acte terroriste.

Par ailleurs, son profil psychologique est celui d’un psychopathe, d’un pervers, d’un sadique qui jouit, est heureux et « rit » des souffrances qu’il inflige à ses victimes ou des crimes qu’il s’apprête à commettre, exactement comme tout autre « déconnologue ».

A aucun moment il n’apparaît « en souffrance », ce qui est théoriquement la condition sine qua non pour une prise en charge psychiatrique.

Combien de fois faudra-t-il le répéter ? Les pervers n’intéressent pas les psychiatres, ils n’en veulent pas comme patients, n’ayant dans leur cas aucune maladie mentale à traiter. Ce sont leurs victimes qui emplissent les hôpitaux psychiatriques, parfois à leur demande parce qu’elles estiment en avoir besoin, et le plus souvent pour prévenir ou « guérir » tout dépôt de plainte de leur part, car il ne s’agirait pas de tarir la source de la clientèle de toute l’industrie psychiatrique en mettant hors d’état de nuire violeurs, pédophiles et autres dangereux psychopathes – c’est bien ainsi que le psychiatre hospitalier conçoit son rôle « social ».

Enfin, même si les autorités judiciaires françaises éprouveraient des difficultés à établir la relation de Mohamed Lahouaiej-Bouhlel avec l’Etat islamique, il n’en reste pas moins qu’il est issu d’une famille notoirement connue comme islamiste.

Pour ma part, je rapprocherais davantage l’attaque de Trappes de celle commise en Isère par Yassin Salhi au mois de juin 2015 : ayant d’abord tué son patron qui l’avait réprimandé deux jours plus tôt, il s’était ensuite livré à une mise en scène macabre et avait provoqué une explosion avant d’être maîtrisé par des pompiers auxquels il avait lancé : « Allah Akbar ».

Cet attentat « correspond très exactement aux mots d’ordre de Daech », avait alors estimé le procureur de Paris, François Molins, notamment par la volonté de Salhi de « donner à son acte une publicité maximale ».

Egalement, je la rapprocherais volontiers de l’attaque du Marché de Noël de Nantes du 22 décembre 2014, même si celle-ci n’avait pas été qualifiée d’attentat terroriste, quoique des témoins eurent bien rapporté avoir entendu crier « Allah Akbar » et que le Marché de Noël de Strasbourg fût déjà la cible d’un projet d’attentat islamiste au mois de décembre 2000.

Dans ces trois cas, le passage à l’acte est directement lié à des difficultés avec des proches ou des personnes de l’entourage : la mère et les soeurs pour une question d’héritage à la suite du décès de son père pour l’assassin de Trappes, deux d’entre elles étant d’ailleurs ses premières victimes, le patron assassiné pour le second, et toute sa famille pour le troisième, selon ses écrits.

Cependant, l’ombre de commanditaires ou de tiers manipulateurs est aussi toujours présente dans tous ces cas : amis ou idoles islamistes pour les uns ou « professeur » pour l’assaillant de Nantes, qui tel Yassin Salhi le mardi 22 décembre 2015 sera retrouvé pendu aux barreaux de sa cellule le mercredi 13 avril 2016.

Mes lecteurs les plus assidus savent auxquels je pense en priorité, je les ai déjà désignés à plusieurs reprises, et cette nouvelle attaque me semble bien encore porter leur marque.

En effet, depuis que je me suis remise à publier quelque peu, leur « Konducator » à la « vigueur masculine retrouvée » du 3 juin 2018 voit de nouveau son membre se ratatiner jour après jour.

Or, ce sont bien des femmes qui ont spécifiquement été visées ce 23 août 2018 à Trappes au lendemain du message du chef de l’Etat islamique signifiant qu’il sortait lui aussi de sa torpeur estivale pour faire sa rentrée.

 

 

http://www.liberation.fr/france/2018/08/23/drame-de-trappes-etat-islamique-l-etat-sceptique_1674188

Drame de Trappes : Etat islamique ? L’Etat sceptique

 

Par Pierre Alonso et Ismaël Halissat — 23 août 2018 à 21:16
 
Des policiers près de la rue Camille-Claudel, à Trappes, où Kamel S. 36 ans, a tué sa mère et sa sœur jeudi. Photo Denis Allard

Jeudi dans les Yvelines, un homme fiché par le ministère a tué sa mère et sa sœur et gravement blessé une passante. L’EI a une fois de plus revendiqué l’attaque. Mais le ministre de l’Intérieur souligne un profil de «déséquilibré» et les autorités n’ont pas confié l’enquête au parquet antiterroriste.

  • Drame de Trappes : Etat islamique ? L’Etat sceptique

L’Etat islamique a-t-il revendiqué un simple différend familial macabre ? Jeudi, un homme a tué avec un couteau sa mère et sa sœur et blessé gravement une troisième personne, à Trappes (Yvelines), avant d’être abattu par la police. Moins de deux heures après les faits, l’organisation terroriste publiait un communiqué sans ambiguïté : «Un soldat de l’Etat islamique a perpétré l’attaque en réponse à l’appel à cibler les ressortissants des pays de la coalition.» La veille, le chef du groupe était sorti de son silence pour la première fois depuis plus d’un an, appelant ses partisans à poursuivre le combat, malgré les défaites sur le terrain.

Le tueur, Kamel S., était inscrit dans le Fichier de traitement des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT), à la suite d’une condamnation pour apologie du terrorisme en 2016. Lors d’un face à face avec la police, il s’est montré menaçant, hurlant : «Allah akbar, si vous entrez je vous fume tous.» Le mode opératoire, la revendication, les paroles du tueur puis les premiers détails sur son profil : tous ces éléments laissent penser à une attaque terroriste, potentiellement inspirée par l’EI. Mais, dès sa première prise de parole, jeudi matin, Gérard Collomb a écarté avec prudence cette piste. Depuis Trappes, le ministre de l’Intérieur a déclaré que l’auteur du double meurtre avait des problèmes psychiatriques «importants», et présentait davantage le profil d’un «déséquilibré» que d’un «engagé» aux ordres du groupe Etat islamique.

Droit commun

L’enquête judiciaire a donc été ouverte localement par le parquet de Versailles, avec une qualification de droit commun. «Il n’y a pas d’élément à ce stade de l’enquête qui permette de déterminer un caractère terroriste, mais nous suivons de très près les premières investigations», explique à Libération le parquet de Paris, qui a une compétence nationale et exclusive concernant les enquêtes pour actes de terrorisme. Une décision prise «compte tenu des troubles mentaux de l’auteur et du fait qu’il était en conflit ouvert avec sa famille», détaille une source judiciaire. Deux éléments pour l’instant déterminants pour écarter l’hypothèse d’un nouvel attentat. Et, «traditionnellement, le parquet ne tient pas compte des revendications», ajoute la même source judiciaire. Le code pénal définit les actes de terrorisme de manière très large, renvoyant principalement à l’effet escompté, à savoir «troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur».

Pour l’heure, la revendication de l’EI est donc jugée d’«opportunité», par une source haut placée dans le renseignement intérieur. Ce n’est pas la première fois que l’organisation terroriste s’attribue avec quelques largesses une action violente. C’est même de plus en plus courant, observe le chercheur et consultant Romain Caillet (auteur du blog Jihadologie sur Liberation.fr). En juin 2017, le groupe s’était jeté sur une fusillade dans un casino de Manille, aux Philippines. Un tireur avait assassiné 37 personnes. L’enquête démontrera que l’homme était accro aux jeux et interdit de casino. Elle n’a mis au jour aucun lien avec l’EI.

Improvisation

Quelques mois plus tard, même manipulation : un tueur de masse tire sur la foule depuis un hôtel de Las Vegas, tuant 58 personnes. Toujours via son agence de propagande Amaq, l’EI revendique, assurant que l’auteur s’est converti à l’islam, et va même jusqu’à citer un nom de guerre. Le FBI n’a, là encore, trouvé aucune relation entre le tireur et l’organisation. Pour Romain Caillet, l’épisode a entaché la «crédibilité médiatique de l’EI». «Avant 2017, Amaq pouvait se tromper sur le nombre de mort, un nom et le mode opératoire, mais rectifiait. Depuis 2017, les revendications farfelues sont plus fréquentes», ajoute Jean-Charles Brisard, du Centre d’analyse du terrorisme.

Un autre épisode a illustré l’improvisation qui semble aujourd’hui régner au sein du groupe terroriste : le 18 septembre, un magazine de l’EI affirme qu’un de ses «détachements de sécurité» a réussi à poser des explosifs à l’aéroport de Roissy. Ceux-ci auraient été «découverts par les forces croisées», poursuit la publication. L’article fait référence à une fausse alerte à la bombe, qui avait effectivement entraîné des retards la veille. Une quinquagénaire avait prétendu qu’un avion allait exploser, après s’être vu refuser l’accès à bord faute de billet valable. Le psychiatre qui l’a examinée lors de sa garde à vue a estimé par la suite que son discernement était aboli. L’équipe de déminage n’avait quant à elle trouvé trace du moindre explosif.

«L’EI est affaibli militairement sur le terrain et cela se voit dans sa communication. On ne peut plus penser comme en 2015, L’organisation ne fonctionne plus pareil. Maintenant, dès qu’une attaque leur correspond à peu près, ils y vont. Pour moi, c’est clair qu’ils cherchent sur Google des informations pour crédibiliser une revendication», analyse Romain Caillet. Selon le chercheur, le tournant est la mort, en mai 2017, du fondateur d’Amaq, l’«agence de presse» de l’EI, Baraa Kadek, (aussi connu sous le nom de Rayan Meshaal). «Il avait des exigences que ses successeurs n’ont pas.»

Tuerie de Nice

Pourtant, même avant 2017, au moins une revendication de l’EI continue d’apparaître fragile. Le cas de Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, auteur de la tuerie du 14 Juillet à Nice, qui a fait 86 morts et près de 500 blessés, reste une énigme pour les enquêteurs. Demeure, comme dans le cas de la tuerie au couteau de jeudi à Trappes, la revendication de l’organisation terroriste le qualifiant de «soldat», sans plus de précision. Après deux années d’investigations, la justice n’est pas parvenue pour l’instant à relier Lahouaiej-Bouhlel à l’EI : aucun message d’allégeance n’a été retrouvé, aucune trace de communication avec des combattants de l’organisation terroriste n’a été établie, et Mohamed Lahouaiej-Bouhlel présentait lui aussi d’importants troubles psychiatriques.

Pierre Alonso , Ismaël Halissat

 

http://www.jeuneafrique.com/342553/politique/attentat-de-nice-cinq-choses-a-savoir-mohamed-lahouaiej-bouhlel/

Attentat de Nice : cinq choses à savoir sur Mohamed Lahouaiej Bouhlel

 

18 juillet 2016 à 18h32 | Par Jeune Afrique
Assassinats ou attentat de Trappes : une revendication opportuniste de l'Etat islamique ? dans AC ! Brest tueur-nice-592x296

Au fur et à mesure que l’enquête progresse, la personnalité complexe du tueur de Nice se précise. Les premiers éléments mettent en évidence « un intérêt certain mais récent pour la mouvance islamiste ».

Sa famille

Né à Msaken, dans la banlieue de Sousse, le 3 janvier 1985, ce ressortissant tunisien est arrivé en France en 2005. Titulaire en 2009 d’une carte de séjour valable dix ans, il a épousé une niçoise franco-tunisienne avec qui il a eu trois enfants. Le couple, séparé depuis dix-huit mois, était en instance de divorce. L’homme âgé de 31 ans avait déménagé dans un quartier de l’est de Nice où il exerçait le métier de chauffeur-livreur.

Mohamed Lahouaiej Bouhlel avait appelé son frère, Jabeur, qui vit en Tunisie quelques heures seulement avant l’attentat, a raconté ce dernier à l’agence de presse Reuters. « Il a dit qu’il était à Nice avec ses amis européens pour célébrer la fête nationale », a déclaré Jabeur depuis la Tunisie. Sur la photo qu’il lui a envoyée, il apparaît « très heureux et content, il riait »… Le frère du tueur de Nice a par ailleurs rapporté au Daily Mail que Mohamed Lahouaiej Bouhlel avait fait parvenir 240 000 dinars (près de 98 000 euros) à sa famille en Tunisie, quelques jours seulement avant l’attentat.

Interviewé par l’AFP devant son domicile de Msaken, le père de Mohamed Lahouaiej Bouhlel a déclaré qu’il n’avait quasiment plus de contact avec son fils depuis son départ en France, sans pouvoir en préciser la date. Cheveux blancs, le visage tendu, il décrit un homme  « toujours seul, toujours déprimé ». Mohamed Lahouaiej Bouhlel n’avait « aucun lien avec la religion », a-t-il ajouté. « Il ne faisait pas la prière, il ne jeûnait pas, il buvait de l’alcool, il se droguait même », a-t-il ajouté. Son père a par ailleurs indiqué qu’il n’était pas en bons termes avec son ex-femme.

Des liens « certains » avec la mouvance islamiste radicale

Les nouveaux éléments de l’enquête font ressortir le « profil sadique ultraviolent » de l’auteur de l’attentat de Nice, a-t-on appris lundi après-midi par l’AFP. Mohamed Lahouaiej Bouhlel consultait sur internet des vidéos ultraviolentes, dont des exécutions parfois commises par l’État islamique, rapporte l’AFP, confirmant des informations d’Europe 1. Selon la radio, les enquêteurs ont découvert son obsession pour les vidéos les plus abominables diffusées sur internet par l’organisation État islamique. « Mohamed Lahouaiej Bouhlel regardait en boucle les séquences les plus épouvantables, celles où les atrocités sont filmées en détail », rapporte Europe 1.

Lors d’une conférence de presse tenue lundi 18 juillet, le procureur de Paris François Molins confirme l’intérêt du terroriste pour l’EI. Du 1er au 13 juillet, Mohamed Lahouaiej Bouhlel a visionné « quasi quotidiennement des vidéos de sourates du Coran et des anachid, ces chants religieux détournés par la propagande de l’État islamique », a indiqué le procureur. Ont également été retrouvées dans son ordinateur des photos « de cadavres, des combattants de l’EI arborant le drapeau de l’organisation, des couvertures de Charlie Hebdo, des portraits de Ben Laden et de Mokhtar ben Mokhtar ». Ce qui illustre, selon François Molins, « un intérêt certain mais récent pour la mouvance islamiste radicale », sans qu’aucun élément ne prouve pour l’instant son allégeance à une organisation terroriste.

Le procureur a également rapporté les propos d’un témoin qui a raconté que « depuis huit jours », le tueur de Nice « s’était laissé pousser la barbe ». « Une signification religieuse », selon lui. « Il ne comprenait pas pourquoi Daech ne pouvait pas prétendre à un État », a-t-il rapporté aux enquêteurs.

François Molins a également confirmé que l’attentat avait été « pensé et préparé ». Les enquêteurs ont ainsi retrouvé dans son ordinateur un article de Nice Matin daté du 1er janvier 2016 titré : « Il fonce volontairement dans la terrasse d’un restaurant. » Avant l’attaque, Mohamed Lahouaiej Bouhlel s’est également rendu à plusieurs reprises sur la Promenade des Anglais à bord du camion, loué le 11 juillet. Il a été repéré sur les vidéos surveillance et plusieurs photos de lui à bord du camion ont été retrouvées dans son téléphone portable.

Interviewé lundi matin sur RTL, Bernard Cazeneuve avait déclaré qu’à ce stade, les liens entre le tueur de Nice et d’éventuels réseaux jihadistes n’ont pas été établis. Samedi, le ministre de l’intérieur avait évoqué la radicalisation rapide du conducteur du camion, dont l’attentat a été revendiqué par le groupe jihadiste État islamique (EI).

Selon les informations du Monde, certains noms « intéressants » sont apparus parmi les contacts du tueur. Une autre source évoque des relations communes avec Omar Diaby, une figure du jihadisme niçois proche d’Al Nosra, et non de l’EI. « On est en train de travailler dessus, mais il est encore trop tôt pour en tirer la moindre conclusion », rapporte une source proche de l’enquête, citée par le quotidien.

Un mari violent, à la sexualité débridée, connu pour des faits de délinquance

Inconnu des services de renseignement pour des faits de radicalisation, il était connu des services de police uniquement pour des faits de violence commis entre 2010 et 2016, notamment sur son épouse, mise en garde à vue durant 48 heures. Il avait été condamné le 25 mars 2016 à six mois d’emprisonnement avec sursis.

Trois personnes ont été arrêtés samedi, et trois autres dimanche. Un homme de 37 ans, membre de l’entourage de Mohamed Lahouaiej Bouhlel a été interpellé dimanche et un couple d’Albanais, dont l’homme est désigné par un témoignage comme le fournisseur du pistolet automatique, a été arrêté.

Dans la petite salle de sport que ce chauffeur-livreur fréquentait à Nice jusqu’à il y a deux ans environ, Lahouaiej-Bouhlel a laissé le souvenir d’un « frimeur », un « dragueur » un peu « lourd », rapporte un témoin. Là, le jeune homme avait même pris des cours de salsa, et « venait faire du sport pour faire le beau ».

Les auditions des témoins tracent le portrait d’un jeune homme à la sexualité débridée. Un homme de 74 ans entendu par les enquêteurs est même présenté par certains comme un de ses amants.

Des troubles psychologiques

Dans un entretien accordé à l’AFP et à la BBC, le père de Mohamed Lahouaiej Bouhlel a raconté que son fils avait souffert d’une dépression en 2004, alors qu’il avait 19 ans, ce qui lui a valu une consultation chez un psychiatre de Sousse, ville portuaire de l’est de la Tunisie. L’Express a retrouvé ce spécialiste, le Dr Chemceddine Hamouda, qui n’a été consulté qu’une seule fois. Selon lui, Mohamed Lahouaiej Bouhlel souffrait d’ « un début de psychose », mais « rien dans son comportement ne laissait présager un tel massacre ».

Ce n’est pas l’acte d’un fou

« C’est son père qui l’a forcé à venir me voir. Il ne comprenait pas pourquoi son fils, qui était jusqu’ici brillant, était devenu violent avec lui et n’arrivait plus à travailler à l’école », explique le psychiatre, interviewé samedi par l’hebdomadaire. « Il souffrait d’une altération de la réalité, du discernement et de troubles du comportement. Un début de psychose, donc », poursuit-il. Pour autant, ces troubles n’expliquent « pas du tout » son passage à l’acte. « Une telle violence nécessite forcément un endoctrinement, un délire de radicalisation en parallèle de ses problèmes psychologiques. ce n’est pas l’acte d’un fou, c’est un acte prémédité et exécuté », conclut le spécialiste.

Son témoignage a été recoupé sur place par le journal Le Monde, qui a pu rencontrer son oncle, Abdelfattah Lahouaiej Bouhlel, à Msaken, sa ville natale, dans la banlieue de Sousse. Selon ce dernier, son neveu « n’était pas normal ». « Il aimait exhiber ses muscles de manière bizarre », précise un voisin, cité par le quotidien. « On sentait qu’il n’avait pas toute sa tête », renchérit un autre de ses voisins.

Ses éventuels complices

A 22 h 27, soit quelques minutes avant le massacre, Mohamed Lahouaiej Bouhlel a envoyé un SMS dans lequel « il mentionne l’acquisition d’un pistolet », a indiqué le procureur François Molins. Selon l’AFP, il félicite son interlocuteur pour le pistolet qu’il lui a donné la veille. « Alors on ramène cinq de chez ton copain », ajoute-t-il avant d’indiquer que c’est pour une autre personne « et ses amis ». À bord du véhicule, Mohamed Lahouaiej Bouhlel a bien tiré sur trois policiers avec un pistolet automatique calibre 7,65 mm, mais alors à qui auraient pu être destinées les autres armes ?

Le destinataire du SMS, un homme de 22 ans, fait partie des six personnes placées en garde-à-vue, dont trois ont été transférées dans les locaux de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), à Levallois-Perret, près de Paris, ont indiqué des sources proches de l’enquête.


Les derniers jours de Mohamed Lahouaiej Bouhlel avant le massacre :

  • Le 28 juin, un prêt à la consommation de 5 000 euros lui est refusé.
  • Le 8 juillet, Mohamed Lahouaiej Bouhlel vide son compte en banque.
  • Le 11 juillet, il loue à 8h30 le poids lourd de 19 tonnes, réservé le 4 juillet auprès d’une entreprise de Saint-Laurent-du-Var, dans les Alpes-Maritimes, près de Nice. Il laisse un chèque de caution de 1 600 euros.
  • Le 13 juillet, il vend sa voiture.
  • Les 12 et 13 juillet, il fait des repérages à bord du poids lourd sur la promenade des Anglais, selon les images enregistrées par les caméras de vidéo-surveillance.
  • Le 14 juillet, il tente de retirer à un distributeur 1 000 euros mais ne parvient à obtenir que 550 euros. Selon une source policière, citée par Le Journal du dimanche, le tueur de Nice avait « vidé son compte en une semaine ».

 

https://www.nouvelobs.com/societe/attaque-de-nice/20160930.OBS9128/attentat-de-nice-lahouaiej-bouhlel-vu-par-roger-74-ans-son-ami-tres-proche.html

ATTENTAT DE NICE. Lahouaiej Bouhlel vu par Roger, 74 ans, son « ami très proche »

 

ATTENTAT DE NICE. Lahouaiej Bouhlel vu par Roger, 74 ans, son "ami très proche"

Mohamed Lahouaiej-Bouhlel. Photo d’identité. (DR)

 

L’un des plus proches amis du tueur de Nice s’est confié aux enquêteurs. Il décrit un homme « froid », obsédé par la mort, mais pas radicalisé.

 

Quand il s’est réveillé au lendemain de l’attentat de Nice, le vendredi 15 juillet au matin, Roger B. a découvert des dizaines de SMS sur son portable envoyés par des amis inquiets. Lui n’était pas sur la promenade des Anglais, et s’est couché tôt le soir de la fête nationale.

Après avoir rassuré ses proches, ce niçois de 74 ans, ex-propriétaire d’un sauna dans le nord de Paris s’est inquiété pour les siens. Et surtout pour « Momo », un de ses amis les plus proches.

C’était lui, son « Momo »

Sans nouvelles de sa part, Roger a même contacté son ex-femme. Au fil de la matinée, en regardant les informations, Roger a fini par faire le rapprochement. Le tueur, le terroriste, le conducteur du camion fou qui venait de tuer plus de 80 personnes en les écrasant sur la promenade des Anglais c’était lui, son « Momo« . Devant les policiers, entendu le 16 juillet, Roger raconte :

« J’ai d’abord entendu que c’était un Tunisien de 31 ans, père de 3 enfants, qui habitait vers Pont Marie… Puis j’ai entendu son nom. Je suis tombé des nues »

Roger était l’un des amis les plus proches du tueur de Nice, présenté même comme son amant par la presse au moment des faits. Auditionné longuement par les enquêteurs, l’homme peine à expliquer la dérive de celui qu’il décrit simplement que comme « un ami très proche ».

Attentat de Nice : un nouveau rapport contredit la version des autorités

« J’étais comme le papa »

Leur rencontre remonte à 2009. C’est dans une salle de sport que les deux hommes font d’abord connaissance. A cette époque là Mohamed Lahouaiej Bouhlel est encore marié avec la mère de ses trois enfants mais le couple est à la dérive.

« J’étais comme le papa, explique Roger. J’allais chez lui, je le grondais. Il était violent avec sa femme… non, il était violent tout court. »

Puis le couple se sépare. Roger, qui possède des économies, aide « Momo » à s’installer. Il lui fait des travaux. Lui achète un lit, des meubles, un canapé, son ordinateur puis finit même par lui donner sa voiture. En 2012, c’est lui qui finance en grande partie son permis poids lourd en lui remettant 2.000 euros…. Lahouaiej Bouhlel, petit chauffeur livreur en mal de boulot, peut désormais conduire un gros camion.

Attentat de Nice : les faits plutôt que les polémiques

« Il m’a demandé comment on priait »

Quelle était alors la nature exacte de leur relation, cherchent à savoir les enquêteurs ?

« Les gens font des raccourcis un peu rapides », explique cet homme qui ne fait guère mystère de sa propre homosexualité. « Ils n’imaginent pas que nous puissions être seulement amis. Pourtant c’est le cas. »

Roger B. ne s’est jamais douté que son ami s’était radicalisé. Comme la plupart des relations de Lahouaiej Bouhlel, il le décrit comme non pratiquant. Il mangeait du porc, buvait de l’alcool, et « je ne l’ai jamais vu faire le ramadan. »

« Il y a longtemps, il m’a demandé de l’amener dans une église, car il voulait faire une prière. Il m’a demandé comment on priait. »

Après l’attentat de Nice, une semaine de polémiques politiciennes

« Je suis Charlie »

Après les attentats contre Charlie Hebdo, ce dernier lui envoie par exemple un SMS  »Je suis Charlie ». Lors d’une discussion sur les jeunes partis en Syrie, Momo lui aurait dit : « On s’en fiche, ils vont mourir là-bas de toutes façons. » Mais d’une manière générale, Roger est bien obligé d’admettre que son ami était froid, « sans émotion. »

Il ne lui a malgré tout pas échappé que « Momo » était fasciné par la mort. Les investigations le décrivent comme un homme obsédé par   »la violence sadique », « l’extrême violence morbide » et addict des « vidéos de décapitation diffusées par Daech. »

Roger jure qu’il n’a rien vu venir. L’enquête montre pourtant qu’un an avant de passer à l’acte, Lahouaiej Bouhlel commençait à préméditer son actes. Des photos datant de l’été 2015, retrouvées dans son portable, montrent une foule assemblée sur la Promenade des Anglais. L’homme se prend même en photo avec le maire de Nice, Christian Estrosi, lors d’une manifestation organisée le 30 août dans la ville. En janvier 2016, il prend encore en photo un article de « Nice Matin » à propos d’une voiture fonçant sur une terrasse. Peu de temps avant de passer à l’acte, il réalise des « selfies » sur la Prom’. Il se renseigne sur l’horaire des fans zones.

« Je pense que certainement, il a pu se bourrer le crâne avec des choses comme la vidéo, témoigne Roger. Je pense qu’il a pu faire cela aussi pour la gloire. Il a pu se dire : ‘je vais faire un désastre, on va parler de moi.’ »

Violette Lazard

 

https://www.lci.fr/faits-divers/info-lci-attentat-de-nice-comment-la-police-et-la-justice-du-quotidien-sont-passees-a-cote-de-mohamed-lahouaiej-bouhlel-2075793.html

INFO LCI – Attentat de Nice : comment la police et la justice du quotidien sont passées à côté de Mohamed Lahouaiej-Bouhlel

 

 dans Action Directe

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Attentat de Nice

ENQUÊTE – Nous avons consulté l’intégralité du dossier judiciaire de Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, pour la première fois rassemblé et exhumé par le tribunal de grande instance de Nice. Le terroriste qui a tué 86 personnes le soir du 14 juillet 2016 a été impliqué dans cinq affaires : violences conjugales, menaces de mort, agressions, etc. Des soupçons de troubles psychologiques étaient connus de la police et de la justice niçoises dès 2010, sans qu’il ne soit jamais pris en charge sur le plan de la santé mentale…
19 janv. 2018 06:05 – William Molinié

 

Edifiant. Cette partie du tableau était jusqu’à présent incomplète. Les témoignages de ceux qui l’ont croisé, sa famille proche ou éloignée, avaient décrit Mohamed Lahouaiej-Bouhlel comme un homme vicelard, violent et pervers. Ce portrait d’une personnalité « borderline », au déséquilibre mental manifeste, se précise aujourd’hui, un an et demi après l’attentat de Nice qui a fait 86 morts, à la lumière du dossier judiciaire du terroriste que nous avons consulté.

Nous avons épluché des centaines de pages compilant les cinq procédures répertoriées le mettant en cause avant ce 14 juillet 2016, date à laquelle il décide de prendre un camion et de foncer dans la foule sur la Promenade des Anglais. Ces pièces de procédure ont été exhumées et rassemblées au mois d’octobre dernier par le tribunal de grande instance de Nice qui a, en outre, récupéré auprès du pôle des affaires familiales la procédure de divorce avec sa femme.

Certains de ces parcours de vie étaient déjà connus. D’autres peu ou pas du tout. C’est la somme de ces éléments qui, mis bout à bout, est vertigineuse. Mohamed Lahouaiej-Bouhlel était pourtant passé devant plusieurs médecins, policiers, avocats ou magistrats, mais aucun d’entre eux n’a imaginé un seul instant son périple meurtrier. Personne, non plus, n’a jugé bon de le confier à un psychiatre. Et ce, malgré plusieurs alertes.

« Nous savons que cet homme peut être dangereux »

La première d’entre elles remonte à l’année 2010. Jean-Marie R., un moniteur de sport, fonctionnaire de la Ville de Nice, porte plainte au commissariat pour « menaces de mort » contre Mohamed Lahouaiej-Bouhlel. Ce dernier vient d’être exclu de la salle de sport pour un comportement agressif envers les autres adhérents, en particulier les femmes. Selon le plaignant, il l’a tenu responsable de cette éviction. Il l’a suivi à plusieurs reprises dans les transports de la ville jusqu’à le menacer : « Je vais t’égorger, toi et les tiens, je vais vous tuer », rapporte-t-il.

Le 16 décembre 2010, Jean-Marie R. écrit au commissariat central : « Cette personne, dont les agissements dénotent un déséquilibre mental certain, a fait l’objet de nombreux avertissements. […] Nous savons par expérience que cet homme peut être dangereux. A mon égard mais aussi pour mes enfants », écrit-il. Puis le 21 février 2011, auprès du procureur de la République : « J’ai déjà signalé […] le déséquilibre mental certain dont fait preuve cet individu. » Dans cette procédure, Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, qui a nié les faits qui lui étaient reprochés, a fait l’objet d’un simple rappel à la loi par l’officier de police judiciaire le 22 juin 2011. Aucune mesure supplémentaire n’a été prise, si ce n’est l’exclusion définitive des clubs de sport de la Ville de Nice.

« Nous ne sommes pas en sécurité »

Moins de trois mois plus tard, les policiers interviennent au domicile des Bouhlel. En cause, un différend familial qui vire à l’affrontement. Ils y trouvent Hajer, sa femme, en pleurs, affirmant que son mari vient de lui asséner plusieurs coups de poing. Malgré la confirmation par des témoins, Mohamed Lahouaiej-Bouhlel nie les faits. L’affaire s’achèvera sur une simple médiation pénale, le suspect promettant de ne plus lever la main sur sa femme. Pourtant, il la tapera quotidiennement ainsi que ses enfants pendant trois ans. Sans qu’aucun service social ou association ne détecte l’enfer quotidien que cet homme fait vivre à sa famille.

Le 26 août 2014, Hajer craque. Elle se rend au commissariat pour déposer plainte. Sept jours plus tôt, à 6h10 du matin, son mari est entré dans la chambre, aviné et mort de rire, en vidant son verre de vin sur ses pieds, avant d’uriner sur ses jambes. Le soir, il revient à la charge : « Tu devrais aller voir dans la chambre, j’ai une surprise pour toi ». Hajer poursuit sa déposition : « Je m’y suis immédiatement rendue et j’ai constaté qu’il avait déféqué sur le sol de notre chambre. Je l’entendais rire derrière la porte. […] Il s’adresse à nous en ces termes : ‘Quand je reviens, si je vous trouve ici, je vous tue toi et tes filles’ ».

Selon elle, son mari avait pour habitude d’appeler ses deux filles « mes merdes ». Ce jour-là, elle remet aux policiers une photo qu’elle a prise sur son téléphone. On y voit un ourson en peluche, avec un couteau en plein coeur. « Il me fait très peur et mes enfants et moi ne sommes pas en sécurité auprès de lui », alerte-t-elle. Malgré ces déclarations et ces photos fournies aux policiers, transmises aux services du procureur de la République, à aucun moment Mohamed Lahouaiej-Bouhlel n’est pris en charge sur le plan de la santé mentale, ne serait-ce pour diagnostiquer d’éventuels troubles.

Au contraire, il lui sera seulement demandé de se rendre au commissariat pour s’expliquer. Une première fois le 18 septembre 2014. Il ne s’y présente pas. Le 18 mai 2015, soit neuf mois plus tard, les policiers se rendent à son domicile. Il n’y est toujours pas. Un an après, le 24 mai 2016, les policiers y retournent. Même constat, ils ne le trouvent pas. Où est passé Mohamed Lahouaiej-Bouhlel ? Il réside toujours à Nice mais change régulièrement de domicile et fréquente la pègre niçoise.

Le 17 juin 2016, le mari violent appelle au commissariat, prétextant qu’il était en vacances. Trois jours passent. On est moins d’un mois avant l’attentat de Nice. Mohamed Lahouaiej-Bouhlel se présente le 20 juin à 10h30 au commissariat de l’Ariane. Il nie en bloc. Quarante-deux minutes d’audition suffisent, selon le procès-verbal. Il ressort, libre. L’action publique sur cette procédure pour violences conjugales s’éteindra quelques semaines après sa mort, puisqu’il ne pourra pas répondre de ses actes.

« J’ai porté un coup sans le vouloir »

Le divorce avec sa femme est prononcé en janvier 2016. A la fin du mois, le 25, Mohamed Lahouaiej-Bouhlel agresse un automobiliste sur la voie publique à Nice avec une planche de palette au bout de laquelle deux clous dépassent. La victime lui demandait simplement de décharger sa cargaison un peu plus loin car son camion bloquait la route.

A la lecture des procès-verbaux de cette affaire, il semble basculer en un rien de temps dans l’ultra-violence sans raison apparente ou justifiée. D’ailleurs, lui-même reconnaît avoir du mal à comprendre sa réaction. Devant le procureur de la République, il se confie : « En fait, je vais vous dire la vérité : j’ai porté un coup sans le vouloir. Je voulais lui faire peur. » Des déclarations corroborées par des témoins : « On ne sait pas pourquoi, le livreur n’a rien dit, a pris une planche de bois avec des clous et a frappé le passager », souligne l’un d’entre eux. Mohamed Lahouaiej-Bouhlel sera condamné le 24 mars 2016 à 6 mois de prison avec sursis. Aucune autre mesure n’est ordonnée par le tribunal, alors même que la justice a connaissance de la procédure ouverte contre lui pour violences conjugales.

Pas de signe d’allégeance

Moins de quatre mois plus tard, il fonce avec le camion qu’il a loué sur la foule à Nice lors du 14-Juillet. Immédiatement, les services du parquet antiterroriste de Paris sont saisis. Le procureur de la République, François Molins, fait état d’une radicalisation récente et d’une préparation minutieuse dans son passage à l’acte. Un an et demi après le drame, aucune trace de lien avec l’Etat islamique n’a été décelée. Pas même un testament, ou un signe d’allégeance. Simplement une revendication tardive et très certainement opportuniste de Daech.

Selon nos informations, des investigations en Tunisie ont été réalisées cet été par la Sous-direction antiterroriste (Sdat) de la direction centrale de la police judiciaire (DCPJ), notamment pour interroger son ancien médecin qui l’avait diagnostiqué schizophrène et lui avait prescrit des antipsychotiques après des accès de violences. Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, qui n’apparaissait pas dans les radars du renseignement intérieur, était sous traitement mais aurait arrêté de le prendre lorsqu’il est arrivé en France, aux alentours de 2008.

Une prise en charge psychiatrique aurait-elle pu éviter le drame de Nice ? Personne ne peut l’affirmer. Mais il est clair qu’à la lecture de la procédure, Mohamed Lahouaiej-Bouhlel souffrait de troubles de la personnalité depuis plusieurs années et qu’il aurait pu être orienté vers des services adaptés. A minima, la justice aurait pu prononcer à au moins une reprise, lors de sa condamnation, en mars 2016, des mesures permettant de le suivre sur le plan de la santé mentale. Aujourd’hui, les enquêteurs de la Sdat sont convaincus, selon nos informations, que Mohamed Lahouaiej-Bouhlel fait partie de ces terroristes « hybrides », relevant en partie de la psychiatrie et passant à l’acte sous l’empire de ce que les médecins appellent une « explosivité émotionnelle ». Un profil qui n’est pas une exception. « Chez les majeurs, 30% de ceux qui passent à l’acte avaient une faille psychologique », affirme auprès de LCI, une source antiterroriste. Toujours selon nos informations, parmi les mineurs radicalisés suivis par les services de renseignement, près de 10% d’entre eux ont été ou sont suivis pour des problèmes psychiatriques, la schizophrénie étant la pathologie la plus récurrente.

William Molinié

Mis à jour : 19/01/2018Créé : 19/01/2018

 

https://www.lci.fr/faits-divers/attentat-nice-video-un-an-apres-les-enqueteurs-s-interrogent-sur-les-indices-laisses-par-le-tueur-bouhlel-2058443.html

Un an après l’attentat de Nice (5/5) : les enquêteurs s’interrogent sur les « indices » laissés par le tueur

 

 dans Attentats

 

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Attentat de Nice

ENQUÊTE – LCI a pu consulter l’intégralité de la procédure judiciaire de Nice. Un an après, nous revenons sur les zones d’ombre et les progrès de l’enquête. Dans ce cinquième et dernier volet, nous nous intéressons aux multiples indices, impliquant des complices, laissés sur son téléphone dans les heures précédant son passage à l’acte. Atteint de troubles de la personnalité, Bouhlel s’est-il inventé lui-même un commando dans sa tête ? Ou a-t-il sciemment orienté les policiers vers certaines de ses connaissances pour les lancer sur une fausse piste ?
14 juil. 2017 08:00 – William Molinié

 

« Chokri et ses amis sont prêts pour le mois prochain. » Ce SMS a été envoyé à 22h27 le 14 juillet 2016. Un SMS écrit par Mohamed Lahouaiej-Bouhlel 18 minutes avant qu’il ne s’élance sur la Promenade des Anglais à Ramzi A., un dealer niçois auprès de qui il s’était procuré une arme. Message qui laisserait présager une action future. Si au début de l’enquête, les policiers ont soupçonné un autre attentat, qu’ils avaient imaginé au 15 août, un an après, aucun élément n’est venu corroborer et transformer ces soupçons en réalité.

Au contraire, la multiplication des indices laissés par Bouhlel au cours des heures précédant son passage à l’acte interrogent désormais les enquêteurs. D’abord, la photographie d’une feuille de papier retrouvée dans son mobile, sur laquelle figurent 10 numéros de téléphone, plusieurs noms et adresses. Dont certains de ceux qui sont désormais mis en examen dans le dossier, comme Chokri C., présenté par les policiers comme pouvant être un « mentor influent ». Un cliché pris quelques heures avant son passage à l’acte.

« Brouiller les pistes ? »

De la même façon, plusieurs selfies versés à la procédure, pris par Mohamed Lahouaiej-Bouhlel au cours des jours précédents l’attaque, le montrent souriant, notamment devant le camion, aux côtés de plusieurs individus qui finiront par être mis en examen dans le dossier. Mais sur la plupart de ces images, que nous avons pu consulter, le terroriste de Nice est le seul à regarder l’objectif du téléphone. « Il m’a pris par surprise. Il ne m’a pas demandé si j’étais d’accord. Il a rigolé, il a continué à me faire faire le tour du camion et il est parti », raconte devant le juge Hamdi Z., un proche du terroriste.

Cette accumulation d’indices laissés par le tueur de Nice laisse les enquêteurs interrogateurs. « Est-ce qu’il était tellement instable psychologiquement qu’il s’est inventé dans sa tête un commando ? Ou est-ce que tout cela est fait exprès pour brouiller les pistes et mettre à l’abri ceux qui pourraient à nouveau passer à l’acte », questionne une source proche de l’enquête. Une chose est certaine, un an après le début de l’enquête, la justice n’a pas encore répondu à cette question.

Plusieurs pistes de travail en cours

Plusieurs pistes sont toujours explorées pour tenter d’établir la présence d’un « réseau » autour de Mohamed Lahouaiej-Bouhlel. L’une d’entre elles s’est arrêtée en Italie. Car un an avant l’attentat de Nice, le terroriste avait été contrôlé à Vintimille, ville frontière, avec trois individus. Parmi eux, un certain Omar H., qui lui, était connu des services de renseignements pour sa proximité avec l’islam radical. Pour l’heure, on ne sait pas si cet homme a joué un rôle dans la radicalisation du terroriste ou l’inspiration de son passage à l’acte.

Autre élément inquiétant, au cours d’écoutes téléphoniques ciblant son entourage,  et dont LCI s’est procuré les retranscriptions, les enquêteurs ont surpris une conversation de l’un d’entre eux faisant référence à un mystérieux « groupe d’Allah » alors qu’il découvrait dans Nice-Matin des noms de complices. « Le groupe d’Allah, ils sont sur le… sur le truc… sur le journal », lâche cet homme de 57 ans au téléphone à son interlocutrice. Cette dernière précise qu’il « y a certains dont ils ne parlent pas du tout dans leur discours ».

Cette discussion surprise par les policiers de la Sdat laisse envisager la présence d’un groupe d’individus radicalisés dans l’entourage du tueur de Nice, ce qui à l’heure actuelle n’a toujours pas été prouvé dans le dossier. « On a bon espoir que l’enquête tire d’autres ficelles. Qu’en prison, par exemple, les langues se délient et que l’on remonte d’autres filières, par exemple », conclut une source proche de l’enquête.

William Molinié

Mis à jour : 14/07/2017Créé : 14/07/2017

 

http://www.atlantico.fr/decryptage/ouf-on-respire-tueur-nice-etait-fou-benoit-rayski-mohamed-lahouaiej-bouhlel-2767801.html

Troubles troublants

Publié le 19 Juillet 2016

 

Ouf, on respire ! Le tueur de Nice était fou…

 

On le dit, on le répète avec force. Et on le dira encore au nom du « enfoncez-vous ça bien dans la tête ».

Ouf, on respire ! Le tueur de Nice était fou…

Il n’allait donc pas bien dans sa pauvre tête. Il buvait. Il lui arrivait de battre sa femme. Même qu’il avait été suivi psychologiquement. Et le plus important, ce qu’il faut retenir avant toute chose, c’est qu’il n’était pas musulman. Ou alors si peu que ça ne vaut même pas la peine d’en parler.

C’est le père du tueur qui le dit. Lui-même est un musulman pieux. Et, fort de sa pratique religieuse, il déclare que son fils ne respectait pas le Ramadan. Et qu’on ne le voyait pas à la mosquée. Donc rien à voir avec l’islam. Plutôt que de pleurer la mort de son fils (un tueur, mais son fils quand même !), Mohamed Mondher Lahouaiej-Bouhlel préfère protéger la réputation de la religion qui est la sienne.

Normal : il est membre du parti islamiste tunisien Ennahdha…

Un flot visqueux d’eau bénite pour noyer le poisson. Dans cette compétition aquatique, la palme revient au sociologue Michel Wieviorka. Dans le Journal Du Dimanche, il s’est emporté contre les commentateurs qui « sans la moindre prudence ont parlé d’emblée de terrorisme et d’islam ». Lui reste prudent, et sa prudence se fonde sur une donnée irréfutable : le tueur, dit-il, « n’a pas accompagné sa course folle d’incantations du genre « Allah Akbar »". C’est bien vrai, ça… Sur la promenade des Anglais, on n’a entendu aucun « Allah Akbar ». Le moteur du camion semi-remorque faisait beaucoup de bruit. Et les cris des hommes, des femmes et des enfants écrasés encore plus. Michel Wieviorka doit avoir des problèmes d’acoustique. Il sélectionne certains sons et pas d’autres. C’est spécial. Sa pensée aussi…

Il nous faut maintenant quitter les rivages de la sociologie pour voguer vers ceux de la psychiatrie. Le tueur, Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, était, selon ce qui nous est dit, un déséquilibré. Tout comme l’était sans doute le chauffeur-livreur de l’Isère qui a décapité son patron selon un mode d’emploi élaboré par Daesh et qui a déposé sa tête sur un drapeau de l’organisation islamiste. D’éminents psychiatres, psychanalystes et psychothérapeutes se penchent sur ces troubles très spécifiques.

D’après leurs travaux, il ressort qu’aucun déséquilibré de culture catholique n’est allé avec son camion écraser une centaine de musulmans le jour de la rupture du jeûne… Aucune trace non plus d’un Juif fou qui avec une machette aurait tenté d’égorger un imam… Pareillement, nulle enquête n’a démontré qu’un déséquilibré protestant aurait envisagé de s’attaquer aux enfants d’une école coranique…

En revanche, il a été prouvé que parmi les jeunes musulmans qui sont partis pour la Syrie et l’Irak, il y avait un certain nombre de déséquilibrés. Les spécialistes estiment en effet qu’égorger un homme au couteau et violer une petite fille de 12 ans témoigne d’un trouble manifeste du comportement. C’est ce qu’ils disent. Ils doivent savoir…

Ceux qui nous gouvernent et nous informent aiment beaucoup le mot « déséquilibré ». Ils adorent également l’expression « vivre ensemble ». C’est prêché et préconisé après chaque attentat. Alors écoutons ces bonnes paroles. Et tous en chœur chantons : « déséquilibrés de toutes races, de toutes religions, unissez-vous ! ». Quelle belle ronde fraternelle que celle des déséquilibrés catholiques, juifs, bouddhistes, hindouistes, musulmans, se donnant tendrement la main ! Il reste – désolé de terminer sur une note aussi grinçante – que certains déséquilibrés ont des couteaux, et les autres pas.

 

http://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/2018/08/23/25001-20180823ARTFIG00103-othman-nasrou-a-trappes-je-ne-comprends-pas-la-strategie-d-esquive-du-ministre-de-l-interieur.php

Othman Nasrou : « A Trappes, je ne comprends pas la stratégie d’esquive du ministre de l’Intérieur »

 

  • Par   Marion Mourgue
  • Mis à jour le 23/08/2018 à 17:25
  • Publié le 23/08/2018 à 13:35

LE SCAN POLITIQUE – Pour le chef LR de l’opposition municipale de Trappes (Yvelines), «il y a clairement un lien entre la radicalisation de l’individu et son passage à l’acte».

En savez-vous plus sur l’agression de Trappes?

Avec les premiers éléments dont on dispose, tout laisserait à penser qu’il s’agit d’un acte à caractère terroriste. L’individu était fiché S, il était radicalisé et s’en est pris à des membres de sa famille.

Pour vous il n’y a pas de doute sur le caractère terroriste de cette attaque au couteau?

Je ne veux pas me substituer aux forces de l’ordre mais le caractère terroriste de l’acte n’est pas à exclure du simple fait que ce passage à l’acte a touché des proches de l’assaillant. Il y a clairement un lien entre la radicalisation de l’individu et son passage à l’acte. La question c’est de savoir si l’attaquant n’était pas radicalisé, serait-il passé à l’acte? Quels que soient la conclusion précise de l’enquête et le qualificatif retenu, il faut continuer à tirer la sonnette d’alarme s’agissant de la radicalisation qui reste une vraie menace. Ne pas le voir est une faute majeure.

«Certains élus de Trappes tiennent un discours qui nourrit le repli identitaire et le clientélisme»

Othman Nasrou

Le ministre de l’Intérieur s’est rendu sur place. Pour Gérard Collomb, cette attaque serait plutôt due à un «déséquilibré»…

Pour moi, tous les terroristes sont des déséquilibrés. Je ne comprends pas la stratégie d’esquive du ministre de l’Intérieur sur ce sujet. La question du suivi psychiatrique des individus concernés, en particulier quand ils sont une menace pour autrui, est aussi de sa compétence. C’est un enjeu d’ordre public et l’État donne le sentiment d’être défaillant quelle que soit la menace. Par ailleurs, le profil psychiatrique de l’assaillant ne saurait occulter le fait qu’il était par ailleurs radicalisé.

Le gouvernement fait-il assez à vos yeux pour lutter contre la radicalisation et l’islamisation à Trappes?

Clairement non, le nécessaire n’est pas fait. On est aujourd’hui dans une impasse. Certains élus de Trappes tiennent un discours qui nourrit le repli identitaire et le clientélisme. On observe une montée de la radicalisation qui est inquiétante, avec des familles touchées par ce drame sans aucun interlocuteur pour les accompagner. On observe également une montée de la déscolarisation des enfants qui sont placés dans des écoles religieuses hors de tout cadre légal. Je ne vois aucune mesure ni aucune stratégie d’ensemble pour lutter contre ce phénomène, et j’attends du Président de la République qu’il ait une parole forte sur ce sujet. Cette parole est attendue depuis longtemps et tous les républicains, au-delà des étiquettes politiques, doivent lutter ensemble contre cette menace. C’est la République qui est en jeu.

 

 

Marion Mourgue
 Journaliste – Sa biographie

 



Mercredi 22 août 2018 : une rentrée bien annoncée

Aucune surprise, donc.

 

http://www.lefigaro.fr/politique/2018/08/21/01002-20180821ARTFIG00270-macron-confronte-aux-defis-d-une-rentree-difficile.php

Macron confronté aux défis d’une rentrée difficile

 

  • Par  Marcelo Wesfreid
  • Mis à jour le 22/08/2018 à 10:43
  • Publié le 21/08/2018 à 19:52

Le premier Conseil des ministre postvacances se tient ce mercredi matin. Pour tourner la page de l’affaire Benalla, le président de la République entend maintenir le rythme des réformes et mettre l’accent sur des mesures sociales (pauvreté, santé…) dans un contexte budgétaire de plus en plus serré.

Il était temps que l’été se termine. Une période qu’Emmanuel Macron a pris l’habitude de redouter. Quand il était banquier, il se méfiait de ces semaines de torpeur, où les attaques spéculatives et les opérations inamicales prennent de court des marchés assoupis. C’est encore un été, celui de 2017, que le chef de l’État affronta sa première épreuve comme président, avec la démission fracassante du chef d’état-major, le général Pierre de Villiers. Et que dire du cru 2018? Entre l’affaire Benalla, la polémique sur la piscine de Brégançon et des alertes sur le front économique – inflation qui repart, croissance moins forte que prévu… -, l’exécutif connaît sa pire séquence depuis le début du quinquennat.

» LIRE AUSSI – À l’heure de la rentrée de Macron, l’ombre de l’affaire Benalla plane toujours sur l’Élysée

Comment tourner la page? Comment montrer que le rouleau compresseur des réformes ne s’est pas grippé? C’est tout l’enjeu du premier Conseil des ministres postvacances ce mercredi. Dans ce contexte, se tient une réunion d’arbitrage budgétaire, sur laquelle l’exécutif a amplement communiqué. L’objectif est clair: montrer que le gouvernement est à la tâche, comme si de rien n’était.

«Les Français veulent qu’on continue à réformer. Nous allons travailler, sans prendre en compte les piques de nos détracteurs»

Un conseiller de Matignon

«Ne croyez pas une seconde que je compte ralentir ou dévier», a lâché, vendredi, le président lors de l’un de ses derniers bains de foule, près du fort de Brégançon. Une fermeté primordiale alors que les oppositions sont requinquées. Jean-Luc Mélenchon et Laurent Wauquiez vont profiter de leur rentrée politique, cette semaine, pour porter le fer dans la plaie. «Les Français veulent qu’on continue à réformer, insiste un conseiller de Matignon. Nous allons travailler dans notre couloir, sans prendre en compte les piques de nos détracteurs.»

Mais par quelle réforme commencer pour relancer la machine? L’exécutif hésite entre deux gros morceaux: soit le projet de loi Pacte de Bruno Le Maire sur les entreprises, pour revenir à l’ADN du macronisme, celui de la levée des blocages de l’économie française. Soit reprendre l’examen de la réforme institutionnelle, qui s’est enlisée au Palais Bourbon, sur fond d’obstruction parlementaire au moment de la polémique sur Alexandre Benalla. Le gouvernement montrerait qu’il ne cède pas devant la pression. Reporter à nouveau ce texte serait vu, en revanche, comme un recul. Tel est le dilemme que l’Élysée veut trancher dans les quinze jours.

» LIRE AUSSI – «Le vrai risque, pour Macron, c’est celui de la banalisation»

Viendra dans la foulée une série d’annonces sociales. «Ce n’est pas un virage, juste une adaptation», reconnaît un proche du chef de l’État. Une inflexion censée battre en brèche les critiques sur le président de «droite», dénoncé par la gauche. Emmanuel Macron préfère toujours les changements à bas bruit plutôt que les actes de contrition et l’autocritique.

 

C’est l’heure de la rentrée pour les politiques
La cloche a sonné pour les partis politiques qui font cette semaine leur rentrée. Le gouvernement établit sa feuille de route pour les douze prochains mois alors que les partis traditionnels organisent leurs universités d’été. Faire oublier l’a
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C’est l’heure de la rentrée pour les politiques – Regarder sur Figaro Live

Monter au front

Courant septembre, seront dévoilés la réforme du système de santé et le fameux «plan pauvreté». Parallèlement, le premier ministre lancera la renégociation de l’assurance-chômage, avec les partenaires sociaux. Matignon sera d’ailleurs à nouveau sollicité pour monter au front. Édouard Philippe prendra la parole pour clarifier les choix budgétaires du gouvernement, au moment du séminaire gouvernemental de rentrée, le 31 août. C’est le retour du premier ministre fusible. Voilà pour les messages adressés à l’opinion publique.

«L’affaire Benalla a mis en lumière des fragilités déjà connues au sein de l’Élysée, avec des équipes qui ne s’aiment pas et ne se parlent pas»

Un parlementaire

Dans la coulisse, une autre partie se joue. «Le chef de l’État va resserrer les boulons», croit savoir un membre de son premier cercle. À l’Élysée, une refonte de l’organisation interne est prévue pour la fin de l’année. Un délai justifié en interne par la nécessité de repenser le fonctionnement d’une maison forte de 800 personnes. «L’affaire Benalla a mis en lumière des fragilités déjà connues au sein de l’Élysée, avec des équipes qui ne s’aiment pas et ne se parlent pas», pointe, de son côté, un parlementaire en vue de la macronie.

Enfin, le chef de l’État va se démultiplier sur la scène européenne. Cette fois, il ne s’agit plus d’être sur la défensive. Le président a en ligne de mire le scrutin des européennes, en mai prochain. La première élection depuis sa victoire. Un sujet au cœur de son projet. Emmanuel Macron se rendra au Danemark et en Finlande, fin août, puis au Luxembourg. «Il va beaucoup s’impliquer dans ce domaine», indique son entourage. Le président espère fédérer les «progressistes» européens contre les «populistes». Il doit prochainement rencontrer la chancelière allemande Angela Merkel.

Côté symboles, le président réfléchit à une prise de parole (interview ou discours) pour marquer le premier anniversaire de son allocution solennelle sur l’Europe, prononcée le 21 septembre dernier à la Sorbonne. Histoire de faire le point sur l’avancement des chantiers qu’il avait alors appelé de ses vœux. Pour Emmanuel Macron, il est urgent d’engranger des avancées afin de nourrir le bilan que son camp défendra dans neuf mois.

La rédaction vous conseille

 

http://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/2018/08/22/25001-20180822ARTFIG00150-nous-ne-devons-pas-devier-de-strategie-macron-et-le-gouvernement-font-leur-rentree.php

«Nous ne devons pas dévier de notre stratégie» : Macron et le gouvernement font leur rentrée

 

Rentrée des ministres : quel programme pour le gouvernement ?
En sortie du premier conseil des ministres depuis la trêve estivale, le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a détaillé l’agenda politique à attendre.
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LE SCAN POLITIQUE – Après deux semaines de congé, les membres du gouvernement se sont retrouvés mercredi matin pour le conseil des ministres. L’occasion pour Emmanuel Macron de motiver ses troupes et de leur rappeler les grandes lignes pour cette nouvelle année politique.

Fini les vacances. Emmanuel Macron et le gouvernement se sont retrouvés à l’Élysée mercredi à l’occasion du conseil des ministres, symbole de la rentrée politique. En guise d’introduction d’un conseil de plus de trois heures, le chef de l’État a dressé les perspectives du gouvernement pour les semaines à venir. «Le président a rappelé que la rentrée du gouvernement devait s’inscrire dans la cohérence et la continuité de la transformation qui a été celle engagée depuis un an par notre pays», a souligné Benjamin Griveaux lors du compte rendu du conseil des ministres.

«De la constance dans les choix politiques et économiques»

«Nous allons donc continuer à déployer la cohérence du projet que les Français ont choisi. Nous ne devons pas dévier de stratégie mais au contraire poursuivre son déploiement. Il faut de la constance dans les choix politiques et économiques, c’est aussi cela qui permet à la France d’avoir restauré sa crédibilité vis-à-vis de ses partenaires européens, vis-à-vis de ses partenaires à l’international mais vis-à-vis aussi du monde économique à la fois en France et à l’étranger, avec des promesses d’embauches qui n’ont jamais été aussi élevées en France depuis une dizaine d’années», a poursuivi Benjamin Griveaux.

Le porte-parole du gouvernement est également revenu sur les révélations du Canard Enchaîné qui a épinglé mercredi la ministre de la Culture Françoise Nyssen pour des travaux non déclarés dans les locaux de son ancienne maison d’édition Actes Sud à Paris. Interrogé sur une éventuelle démission de la ministre, Benjamin Griveaux a rappelé «la règle fixée dès le départ»: «si un membre du gouvernement est mis en examen, il doit quitter le gouvernement», en soulignant bien qu’aucune enquête judiciaire n’avait pour l’instant été ouverte.

Benjamin Griveaux a également dû s’expliquer au nom du gouvernement sur la libération en avril du djihadiste présumé Oualid B..Le Canard Enchaîné a révélé mercredi qu’un juge d’instruction avait oublié de prolonger sa détention provisoire jusqu’à son procès prévu en novembre. «La priorité est de retrouver cet individu», a jugé le porte-parole. Benjamin Griveaux a ensuite défendu Nicole Belloubet, affaiblie à la suite de ces révélations, indiquant que la ministre de la Justice avait sollicité une inspection afin d’«identifier la raison de ce dysfonctionnement grave» et «empêcher que cela ne survienne à nouveau».

Pas un mot en revanche sur la réunion d’arbitrage budgétaire qui doit se tenir ce mercredi. La publication des résultats – dont la date n’a pas encore été communiquée – est très attendue: le gouvernement s’est engagé à réduire les dépenses et le déficit public.

Préparer les européennes

La question des élections européennes prévues en mai 2019 s’est également invitée au conseil des ministres de rentrée. Emmanuel Macron a notamment fait part de son inquiétude quant à «la montée frappante des nationalistes» en Europe. «Nous aurons à préparer les élections européennes [à la rentrée] qui se joueront sur les questions d’identité européenne, sur les questions de partage, de valeurs communes, et de rapports à des grandes questions qui dépassent largement nos frontières, comme la question environnementale», a indiqué Benjamin Griveaux. Les membres du gouvernement auront plus largement le temps de revenir sur ces sujets à l’occasion d’un séminaire gouvernemental le 31 août prochain.

Pour Emmanuel Macron, la rentrée politique signifie aussi le retour au terrain. Après un week-end de travail à Brégançon – où il retrouvera son épouse Brigitte et sa famille restée sur place après les vacances présidentielles – le chef de l’État se rendra dans une école le 3 septembre prochain, jour de la rentrée des classes. L’an passé, le président avait réalisé la même opération en se rendant dans une école primaire à Forbach (Moselle).

 

http://www.lepoint.fr/politique/l-incroyable-cache-cache-de-la-compagne-de-benalla-22-08-2018-2245211_20.php

L’incroyable cache-cache de la compagne de Benalla

 

Pendant la garde à vue de l’ex-conseiller du président, la police cherchait à interroger Myriam, qui est restée introuvable, raconte « Le Parisien ».

 

Par

Modifié le 23/08/2018 à 06:07 – Publié le 22/08/2018 à 22:19 | Le Point.fr
La compagne de Benalla etait recherchee afin de comprendre comment le coffre avait pu disparaitre du domicile conjugal.
La compagne de Benalla était recherchée afin de comprendre comment le coffre avait pu disparaître du domicile conjugal.© CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP

 

Le vendredi 20 juillet, Alexandre Benalla, l’ex-conseiller d’Emmanuel Macron, devait épouser Myriam, sa compagne. Le mariage a dû être reporté, car le jeune directeur adjoint du cabinet du président se trouvait alors en garde à vue pour avoir pris l’initiative d’arrêter un couple lors des manifestations du 1er Mai à Paris.

Introuvable

Si le rôle de Myriam dans cette affaire peut paraître secondaire, la police judiciaire s’est donné un mal fou, usant des techniques habituellement réservées à la lutte contre la criminalité organisée, pour retrouver sa piste, explique Le Parisien.

Géolocalisations, réquisitions bancaires, identification de sa voiture… Les enquêteurs souhaitaient la retrouver afin de comprendre comment le coffre-fort d’Alexandre Benalla avait pu disparaître de leur domicile.

Benalla avait refusé de donner les coordonnées de sa compagne

En effet, la seule personne à avoir les clés du logement à Issy-les-Moulineaux était la compagne d’Alexandre Benalla. Ce dernier avait d’ailleurs lancé à la police : « Ma femme, à cette heure, est certainement partie à l’étranger se reposer et fuir les journalistes avec notre bébé. »

Lors de sa garde à vue, l’ex-conseiller présidentiel avait refusé d’indiquer à la police où se trouvait sa compagne de 32 ans ni de communiquer ses coordonnées « pour la protéger », avait-il affirmé. Face à ce refus d’obtempérer, les policiers ont tenté de forcer la porte du domicile du couple, en vain, et ont finalement déposé des scellés, faute de temps.

Un témoin central

Le lendemain, alors que les policiers arrivent finalement à forcer la porte de l’habitation, le coffre-fort contenant les armes d’Alexandre Benalla a, lui, déjà disparu. Impossible donc de savoir si ce coffre contenait d’autres documents pouvant servir dans l’enquête.

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Le quotidien rappelle que, dans une déclaration aux juges, Alexandre Benalla cherchait à dissiper le malentendu : « Le 19 juillet, ma femme m’a appelé pour me dire qu’il y avait plein de journalistes devant la maison et dans le couloir. J’ai demandé à un ami d’aller chercher ma femme et de récupérer tout ce qui pouvait être volé, des objets de valeur et notamment les armes. » Il a, depuis, restitué lui-même les pistolets, mais Myriam apparaît comme un témoin central dans cette volatilisation de coffre.

Finalement retrouvée dans le 16e arrondissement de Paris

Et impossible de retrouver Myriam à l’étranger : aucun vol n’est enregistré à son nom. Finalement, la géolocalisation de la future épouse montre qu’elle se trouve dans le 16e arrondissement de Paris. Les policiers, qui obtiennent enfin l’adresse électronique de Myriam par la mairie d’Issy-les-Moulineaux, lui adressent alors un courriel pour « une prise de contact ».

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Au cours de sa garde à vue, le jeune conseiller à l’Élysée s’est offusqué de cet acharnement, raconte dans son article Le Parisien : « Je m’interroge sur l’opportunité de faire des recherches sur ma femme qui n’a rien à voir dans toute cette histoire. Elle est déjà assez chamboulée. » Selon le quotidien, Myriam n’a, à ce jour, toujours pas été entendue.

 

https://actu.orange.fr/monde/le-chef-de-l-etat-islamique-appelle-ses-partisans-a-poursuivre-le-jihad-francetv-CNT0000015UwLm.html

Le chef de l’Etat islamique appelle ses partisans à poursuivre le « jihad »

 

Le chef de l'Etat islamique appelle ses partisans à poursuivre le "jihad"©AFP

 

franceinfo, publié le jeudi 23 août 2018 à 00h06

Le chef de l’organisation terroriste Etat islamique (EI) Abou Bakr al-Baghdadi a appelé ses partisans à poursuivre le « jihad » dans un message diffusé mercredi 22 août sur Telegram par des comptes pro-EI. C’est le premier enregistrement qui lui est attribué depuis le 28 septembre, alors que sa mort est régulièrement annoncée. Il a été diffusé à l’occasion de l’Aïd al-Adha, la fête musulmane qui marque la fin du hajj, et intervient alors que l’EI est acculé en Irak et en Syrie.

Près de 11 mois après son dernier audio, l’#EI publie un nouveau discours d’Abu Bakr al-Baghdadi intitulé « Et fais la bonne annonce aux endurants », tiré du verset 155 de la sourate 2 du Coran. pic.twitter.com/B2PpcOGyad

- Romain Caillet (@RomainCaillet) 22 août 2018

L’authenticité du document

Lire la suite sur Franceinfo

 

https://www.france24.com/fr/20180822-baghdadi-chef-etat-islamique-enregistrement-combattants-aid-irak

Le chef de l’EI, Abou Bakr al-Baghdadi, rompt un silence de près d’un an

 

Vidéo par Wassim NASR

Texte par FRANCE 24

Dernière modification : 22/08/2018

Abou Bakr al-Baghdadi, le chef de l’organisation État islamique, a rompu mercredi un silence de près d’un an. Dans un enregistrement de 54 minutes diffusé par l’agence de propagande du groupe, il appelle les combattants à persévérer.

 

« Pour les moudjahidine [soldats de Dieu, NDLR], l’ampleur de la victoire ou de la défaite ne dépend pas d’une ville volée ou de celui qui a la supériorité aérienne, des missiles intercontinentaux ou des bombes intelligentes », a déclaré le chef du groupe terroriste État islamique (EI), Abou Bakr al-Baghdadi, dans un enregistrement publié mercredi 22 août par son agence de propagande.

C’est la première fois que le leader de l’EI s’exprime depuis près d’un an. Dans son discours, qui dure environ 54 minutes, il a appelé les combattants de l’organisation à « frapper pour terroriser », exhortant ses partisans en Occident à mener des attaques à l’explosif ou à l’arme blanche « sur leurs terres ».

Abou Bakr al-Baghdadi a commencé par féliciter ses troupes pour la fête de l’Aïd el-Kébir et n’a pas manqué de remobiliser les troupes à renfort d’arguments religieux. Il est par la suite revenu sur des éléments d’actualité, permettant de dater cet enregistrement d’ »une semaine maximum », souligne Wassim Nasr, journaliste à France 24 et spécialiste des mouvements jihadistes.

Le chef de l’EI évoque notamment la crise diplomatique entre la Turquie et les États-Unis liée à l’arrestation d’un pasteur américain et l’arrivée des chiites au pouvoir en Irak. Selon lui, les sunnites d’Irak sont abandonnés et doivent se repentir en soutenant l’organisation terroriste.

En mai, les législatives irakiennes se sont soldées par la victoire de la liste de l’imam chiite anticorruption et nationaliste, Moqtada al-Sadr. Pour diriger le pays, il a annoncé en juin une alliance avec Hadi al-Ameri, ancien ministre des Transports, proche de l’Iran et leader d’un groupe armé antijihadiste, arrivé deuxième du scrutin.

Abou Bakr al-Baghdadi estime aussi qu’il est nécessaire qu’une minorité des musulmans se sacrifie pour le bien des pays musulmans et appelle tous les habitants de la péninsule arabique à se réveiller contre les « mécréants » Saoud, la famille royale d’Arabie saoudite.

Cette sortie du chef de l’EI intervient au lendemain d’une attaque terroriste en Afghanistan. Mardi, les forces de sécurité afghanes ont mis fin à une attaque spectaculaire de plus de six heures dans Kaboul revendiquée par le groupe État islamique. L’attaque visait « le palais présidentiel », a indiqué l’organisation terroriste.

Abou Bakr al-Baghdadi, donné mort à plusieurs reprises, serait encore vivant et se trouverait en territoire syrien, le long de la frontière avec l’Irak, selon des responsables irakiens.

Avec AFP

Première publication : 22/08/2018

 

https://www.lemonde.fr/international/article/2018/08/22/le-chef-de-l-ei-appelle-a-poursuivre-le-djihad_5345160_3210.html

Abou Bakr Al-Baghdadi, chef de l’organisation Etat islamique, appelle à poursuivre le « djihad »

 

Cet enregistrement, d’une durée de cinquante-cinq minutes, est le premier qui lui est attribué en près d’un an.

LE MONDE | 22.08.2018 à 22h39 • Mis à jour le 23.08.2018 à 13h58

Le chef de l’organisation Etat islamique (EI), Abou Bakr Al-Baghdadi, a appelé ses partisans à poursuivre le « djihad » dans un message diffusé mercredi 22 août sur Telegram par des comptes pro-EI. Cet enregistrement, d’une durée de cinquante-cinq minutes, est le premier qui lui est attribué en près d’un an. Le précédent remontait au 28 septembre 2017.

 

Son message, diffusé à l’occasion de l’Aïd Al-Adha, fête musulmane qui marque la fin du grand pèlerinage à La Mecque, intervient alors que l’EI est acculée en Syrie et a été chassée de tous les centres urbains d’Irak après avoir contrôlé de vastes territoires dans ces deux pays.

« Ceux qui oublient leur religion, la patience, le djihad contre leurs ennemis et leur certitude dans la promesse du Créateur s’effondrent et tombent. Ceux qui s’y tiennent sont fiers et victorieux même après un certain temps », y affirme celui qui est présenté par un message de propagande au début de l’enregistrement comme Abou Bakr Al-Baghdadi.

Donné pour mort plusieurs fois

Le précédent enregistrement présumé du chef de l’EI remonte au 28 septembre 2017. Il appelait alors ses combattants, acculés de toutes parts en Syrie et en Irak, à « résister » face à leurs ennemis, alors que l’EI avait perdu quelques mois plus tôt sa « capitale » en Irak, Mossoul.

Abou Bakr Al-Baghdadi, donné pour mort à plusieurs reprises, serait encore vivant et se trouverait en territoire syrien, le long de la frontière avec l’Irak, selon des responsables irakiens. Début juillet, les services irakiens de renseignement ont annoncé que le fils du chef du groupe ultraradical, Houdhayfah Al-Badri, avait été tué en Syrie par trois missiles téléguidés russes qui visaient une grotte où il se trouvait.

Les Etats-Unis ont offert 25 millions de dollars (21,6 millions d’euros) pour la capture du chef de l’EI, qui avait proclamé en 2014 un « califat » sur des pans entiers de Syrie et sur près d’un tiers de l’Irak.

Lire aussi :   L’Irak n’en a pas fini avec le groupe Etat islamique

Cellules dormantes

Aujourd’hui, après une vaste opération militaire des forces irakiennes appuyées par une coalition antidjihadiste conduite par les Etats-Unis, l’EI n’a plus que des cellules dormantes clandestines en Irak. En Syrie, l’organisation est combattue à la fois par une force arabo-kurde appuyée par la coalition internationale antidjihadiste, mais aussi par les forces du régime de Bachar Al-Assad soutenues par la Russie. L’EI n’est plus présente que dans certaines zones désertiques du centre et de l’est du pays en guerre.

C’est à Mossoul, deuxième ville d’Irak, qu’Al-Baghdadi avait fait sa seule apparition publique connue, en juillet 2014, à la mosquée al-Nouri, détruite en juin 2017 avec son célèbre minaret penché.

En juin 2017, la Russie avait dit avoir probablement tué Abou Bakr Al-Baghdadi dans un raid mené fin mai par son aviation près de Rakka, l’ex-capitale de l’EI en Syrie. Moscou avait ensuite souligné continuer de vérifier s’il était bien mort. Trois mois plus tard, un haut responsable militaire américain avait affirmé que le chef de l’EI était sans doute encore en vie et se cachait probablement dans la vallée de l’Euphrate, dans l’est de la Syrie.



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