Et hop ! Les Insoumis à la remorque des Fâchés… 9 novembre
Mélenchon souhaite le « succès » de la mobilisation du 17 novembre
Paris Match | Publié le 09/11/2018 à 09h55
En meeting à Pau jeudi, Jean-Luc Mélenchon a souhaité le « succès » du mouvement du 17 novembre contre la hausse de la fiscalité des carburants.
Le chef de file des Insoumis Jean-Luc Mélenchon a souhaité jeudi lors d’un meeting à Pau le « succès » du mouvement du 17 novembre contre la hausse de la fiscalité des carburants, jugeant que « cette colère est juste ».
« Le 17 novembre, qu’est-ce que vous faites, vous regardez en commentant? Non, le 17 novembre est une auto-organisation populaire dont je souhaite le succès. (…) Il faut souhaiter son succès », a déclaré le député devant plusieurs centaines de personnes. « On me dit ‘il y a des fachos là-dedans’. Oui, oui, il y en a partout. Et il y a aussi beaucoup de fâchés qui ne sont pas fachos, et ceux-là ils ont raison d’être fâchés (…) cette colère est juste, elle porte sur quelque chose qui a un sens », a-t-il poursuivi.
« Le peuple a raison de se révolter »
« Cette affaire d’augmentation des carburants détrousse les braves gens qui vivent de leur travail. Parce que quand on est à 20 kilomètres de son boulot, cette affaire coûte 200 euros (…) Alors c’est inacceptable, c’est inadmissible, c’est insupportable, et le peuple a raison de se révolter ».
Pour autant, Jean-Luc Mélenchon n’entend pas appeler à participer aux blocages. « Je n’ai pas envie que demain on demande, ‘est-ce que vous faites la journée des Insoumis ?’. Non, il faut que vous ayez bien la trouille et les miquettes de les voir par milliers s’opposer à vous, tout seuls, sans consigne », a-t-il expliqué.
La députée LFI de Seine-Saint-Denis Clémentine Autain avait affirmé le 4 novembre sur Facebook qu’elle ne « serai(t) pas le 17 dans les blocages », ne se voyant pas « défiler à l’appel de Minute et avec Marine Le Pen ». Jean-Luc Mélenchon est également revenu dans son discours sur la polémique suscitée par les propos du président de la République sur le Maréchal Pétain. « Philippe Pétain est un traitre. On sait qu’il fut un général cruel qui fit fusiller plus de 4.500 rebelles qui voulaient que la guerre enfin finisse (…) et si à cet instant il y avait quelqu’un ou quelque chose à réhabiliter, alors, que ce soit les fusillés pour l’exemple », a-t-il lancé.
Avant Jean-Luc Mélenchon, Emmanuel Maurel avait pris la parole, réaffirmant son soutien aux Insoumis après les perquisitions qui ont visé le mouvement et son leader le 16 octobre. Le député européen, qui participait pour la première fois à un meeting avec Jean-Luc Mélenchon après son départ du PS, a reçu un accueil mitigé de la salle. « Tu es chez toi », lui a déclaré dans un sourire l’ancien sénateur socialiste, reconnaissant que les Insoumis n’étaient pas toujours « commodes ».
17 novembre : « Je ne veux pas laisser ça à Marine Le Pen », lance François Ruffin sur RTL
INVITÉ RTL – Le député La France insoumise de la Somme explique pourquoi il souhaite s’impliquer dans la mobilisation nationale du 17 novembre.
La député insoumise Clémentine Autain a décidé de ne pas participer au blocage national qui s’organise le 17 novembre. Elle évoque un rassemblement « à l’appel de Minute [hebdomadaire d’extrême-droite, ndlr] et avec Marine Le Pen ». Mais pour son confrère François Ruffin, participer à cette mobilisation signifie tout le contraire. « Je ne veux pas laisser cela à Marine Le Pen », explique le député insoumis de la Somme au micro de RTL, dont il est l’invité ce vendredi 9 novembre.
« Ce n’est pas à l’appel de Minute et de Marine Le Pen, c’est à l’appel de gens normaux qui ont décidé de lancer l’appel du 17 novembre qui a ensuite été récupéré par Marine Le Pen, estime-t-il. Je ne veux pas laisser cela à Marine Le Pen. Nous ne pouvons pas laisser la colère des Français être récupérée et exprimée par Marine Le Pen. Nous devons en être », affirme le député.
Comme d’autres Insoumis, à l’instar d’Alexis Corbière, Adrien Quatennens ou Manuel Bompard, François Ruffin participera au blocage – dans sa circonscription de la Somme. « Si je n’étais pas député je pense que j’en ferais un peu plus, je mènerais moi-même, avec les copains, une opération champignons dans mon coin« , confie-t-il toutefois, sans davantage détailler son propos, mais laissant penser que la mobilisation générale au côté des autres forces d’opposition, représente une nécessité plus importante pour sa famille politique.
Il y a dans ce pays des millions de gens qui comptent leurs sous après la virgule
François Ruffin, député La France insoumisePartager la citation
François Ruffin dit entendre la colère des Français et vouloir les soutenir le 17 novembre. Il prend l’exemple de l’une d’entre eux, « Jessica, auxiliaire de vie sociale dont les frais kilométriques ne sont pas remboursés quand elle se déplace d’une personne âgée à l’autre ».
« Il y a dans ce pays des millions de gens qui comptent leurs sous après la virgule. Nous même nous ne le savons pas. Les gens qui passent à la radio, les gens qui sont à l’Assemblée, les gens qui sont dans les ministères, nous avons cessé de compter », reconnaît-il, évoquant un « divorce » dans la société.
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17 novembre: « Une colère légitime » pour Corbière et Quatennens
AFP, publié le jeudi 08 novembre 2018 à 23h09
Les députés LFI Alexis Corbière et Adrien Quatennens ont apporté jeudi leur soutien à la mobilisation contre la hausse des prix du carburant du 17 novembre qui exprime une « colère légitime », se disant prêts à y prendre part tout en mettant en garde contre toute « récupération politique ».
« En tant que mouvement constitué nous n’allons pas lancer d’appel pour ne pas contribuer à cette récupération politique mais évidemment nous sommes en accord avec les mots d’ordre », a expliqué le député du Nord Adrien Quatennens sur France Inter.
« A titre personnel si je suis disponible et qu’il y a une mobilisation près de chez moi, évidemment j’irai », a-t-il ajouté.
« Le 17 novembre, si c’est un succès, moi je dis bravo! », a lancé sur Europe 1 le député de Seine-Saint-Denis Alexis Corbière, qui ne veut pas faire « le cadeau au pouvoir en place de dire que parce que des gens d’extrême droite appellent aussi à manifester il ne faut pas y aller ».
« Les initiateurs de cet appel citoyen ne veulent pas de récupération politique et on respecte leur demande », a souligné M. Corbière, prêt lui aussi à participer à un rassemblement dans sa circonscription, mais « de manière discrète ».
Le mécontentement contre la hausse des taxes sur les carburants est monté en puissance ces dernières semaines avec des pétitions rassemblant des centaines de milliers de signatures et un appel à bloquer les routes le 17 novembre, soutenu très vite par des élus du Rassemblement national et de Debout la France.
Alexis Corbière a dénoncé la « manière pseudo-écolo » dont le gouvernement présente cette hausse, « une honte, parce que sur les milliards qui vont être gagnés, il n’y en a qu’un seul qui est consacré aujourd’hui à la transition écologique ».
Il a souligné que dans le programme pour la présidentielle de 2017 de Jean-Luc Mélenchon figurait la modification de la fiscalité sur le diesel, mais pour « les flottes d’entreprises », pas pour « le petit particulier ».
« Quand on mène comme nous le combat écologiste il faut faire cette démonstration que le combat écologiste se mènera nécessairement avec la majeure partie de nos concitoyens qui sont les plus modestes notamment », a défendu M. Quatennens.
Lors de son meeting à Lille le 30 octobre, Jean-Luc Mélenchon avait estimé que la « colère » contre la hausse des carburants était « juste et digne », tout en précisant que « les Insoumis ne vont pas appeler au 17 novembre », car « toute récupération politique peut être contre-productive ».