L’affaire de l’attentat de Karachi de mai 2002 conduit à un premier procès en octobre 3 mars
C’est en fait l’affaire du possible financement occulte de la campagne d’Edouard Balladur en 1995 via un mécanisme de rétrocommissions qui sera examinée au mois d’octobre prochain.
Pour celle de l’attentat proprement dit, il faudra encore attendre…
Personnellement, je ne demande pas mieux que de parler, c’est-à-dire de témoigner de ce que je sais et d’expliquer aussi ce que j’ai pu comprendre de manière rétrospective après avoir recollé quelques morceaux de puzzle, le tout, bien évidemment, éléments de preuves à l’appui.
Je l’ai déjà dit à de multiples reprises.
Cependant, les magistrats brestois, ultra CORROMPUS, y sont violemment opposés…
Affaire Karachi : procès sur le volet financier en octobre
- Par Le Figaro.fr avec AFP
- Mis à jour le 02/03/2019 à 19:12
- Publié le 02/03/2019 à 18:39
Le procès de six protagonistes du volet financier de l’affaire Karachi, concernant des soupçons de commissions occultes en marge de la campagne présidentielle d’Édouard Balladur en 1995, se tiendra au tribunal correctionnel de Paris du 7 au 31 octobre, révèle l’AFP d’après des sources concordantes.
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Ce procès pour «abus de bien sociaux» sera le premier à se tenir dans cette affaire hors norme, née après l’attentat de Karachi qui avait fait quinze morts, dont onze ouvriers français de la Direction des chantiers navals (DCN), le 8 mai 2002.
L’enquête terroriste privilégiait au départ la piste du groupe Al-Qaïda avant de s’en éloigner en 2009 et d’explorer celle de représailles menées après l’arrêt par la France du paiement de commissions en marge de contrats de ventes de sous-marins au Pakistan (contrat Agosta) et de frégates à l’Arabie saoudite (contrat Sawari II).
Dans ce premier volet, dit terroriste, de l’affaire Karachi, toujours entre les mains des juges d’instruction du tribunal de Paris, aucune mise en examen n’a été prononcée à ce jour.
Trois hommes politiques, trois hommes d’affaires
Mais cette affaire a aussi conduit à révéler un possible financement occulte de la campagne de M. Balladur en 1995, via ce mécanisme de rétrocommissions.
Pour examiner ce nouveau volet financier, une seconde enquête avait été ouverte en 2011, déclenchée par des plaintes de familles représentées par l’avocat Olivier Morice. En juin 2014, les juges Renaud van Ruymbeke et Roger Le Loire avaient ordonné le renvoi en correctionnelle des principaux protagonistes.
Cinq ans après et de nombreuses péripéties judiciaires plus tard, six prévenus sont finalement convoqués pour être jugés pour « abus de biens sociaux » et « recel ».
Trois sont issus du monde politique: Nicolas Bazire, ex-directeur de campagne d’Édouard Balladur et aujourd’hui un des dirigeants du groupe de luxe LVMH ; Renaud Donnedieu de Vabres, ex-conseiller du ministre de la Défense François Léotard ; Thierry Gaubert, alors membre du cabinet du ministre du Budget Nicolas Sarkozy.
Les trois derniers viennent du monde des affaires: Dominique Castellan, ancien patron de la branche internationale de la DCN (maintenant Naval Group) ; l’homme d’affaire franco-libanais Ziad Takieddine et l’intermédiaire espagnol d’origine libanaise Abdul Rahman Al Assir.
Dans cette enquête, les cas d’Édouard Balladur et de François Léotard, qui relèvent de la Cour de justice de la République (CJR), ont été disjoints. L’ancien premier ministre et son ministre de la Défense ont été mis en examen en mai et juillet 2017 pour « complicité d’abus de biens sociaux ». Nicolas Sarkozy, ex-ministre du Budget, a pour sa part été entendu comme témoin par la CJR.
Procès dans l’affaire Karachi : une « première victoire » pour l’avocat des victimes
« Des protagonistes pourraient dire des choses extrêmement compromettantes pour ceux qui étaient au pouvoir lorsque cet attentat a eu lieu », a expliqué maître Olivier Morice, avocat des familles des victimes de l’attentat de Karachi.
« C’est une première victoire », s’est félicité dimanche 3 mars sur franceinfo Olivier Morice, avocat des familles des victimes de l’attentat de Karachi, alors que s’ouvrira en octobre un premier procès. Des protagonistes du financement de la campagne d’Édouard Balladur comparaîtront pour abus de bien sociaux. L’avocat souligne également la « pugnacité des familles » des victimes de l’attaque, qui avait fait 14 morts en 2002.
franceinfo : Êtes-vous satisfait de l’annonce de ce premier procès ?
Olivier Morice : C’est une première victoire. Je rappelle que lorsque nous avons déposé plainte en 2009 sous la présidence de Nicolas Sarkozy, le procureur de la République de Paris s’était empressé d’expliquer que ce dossier n’aboutirait pas, qu’il n’y avait pas eu de rétrocommission. Et que de toute manière, s’il y avait quelque chose, les faits étaient prescrits.
Aujourd’hui, nous avons énormément avancé, grâce la pugnacité des familles. Ce procès va se dérouler à partir du mois d’octobre, il a fallu batailler dur et ferme pour éviter toutes les procédures qui ont été mises en place pour retarder ce procès et la tenue de cette audience. Les véritables responsabilités ne se tiendront pas exclusivement devant le tribunal correctionnel, puisqu’Édouard Balladur et François Léotard sont également mis en examen par la Cour de justice de la République et nous espérons qu’un jour le Premier ministre, qui va bientôt avoir 90 ans, puisse enfin répondre devant la justice des faits qui lui sont reprochés.
Ce procès d’octobre va-t-il servir à déterminer des responsabilités dans cet attentat ?
Ce que nous dénonçons, c’est le fait que des rétrocommissions sont susceptibles d’avoir permis le financement de la campagne d’Édouard Balladur. L’arrêt du versement de ces commissions, décidé par Jacques Chirac, aurait pu avoir des conséquences sur la décision prise par des commanditaires de faire des représailles et de toucher des salariés français, pour signaler à la France qu’elle n’avait pas tenu sa parole. Ce que nous dénonçons aussi à travers cette procédure, c’est le fait que l’État n’ait pas mis tout en œuvre pour que les commanditaires et les exécutants de cet attentat absolument odieux puissent être jugés devant la justice.
Vous attendez des juges qu’ils fassent ressortir certaines évidences ?
Oui, nous attendons aussi peut-être que certaines voix se délient. Par exemple monsieur Takieddine, qui fait partie des six personnes renvoyées devant le tribunal correctionnel, aurait beaucoup de choses à dire. Des protagonistes pourraient dire des choses extrêmement compromettantes pour ceux qui étaient au pouvoir lorsque cet attentat a eu lieu.