Affaire Merah : verdict attendu ce jour 18 avril
La condamnation sans preuve est en passe de devenir la règle dans toutes les affaires criminelles où les investigations auront été bloquées par les magistrats ultra CORROMPUS du Tribunal de Grande Instance de Brest avant que leurs protégés de la bande de « déconnologues » du malade mental extrêmement dangereux Pascal Edouard Cyprien Luraghi ne s’en trouvent mis en accusation.
P.S.: J’ai bien reçu mes actes notariés hier et en suis très contente. Mais qui ne le sait pas, là ? Vraiment, on se le demande.
Pour Eric Dupond-Moretti “si l’on condamne Abdelkader Merah sans preuves, les terroristes auront gagné”
La journée du mercredi 17 avril est consacrée aux plaidoiries des avocats de la défense au procès en appel d’Abdelkader Merah et de Fettah Malki. Compte rendu.
Par Sylvain Duchampt Publié le 17/04/2019 à 20:52 Mis à jour le 18/04/2019 à 10:12
La preuve, rien que la preuve
Il est 18h12 lorsque Eric Dupond-Moretti commence à s’adresser à la cour devant une salle comble. La plaidoirie est percutante. Une importante partie de ses propos s’adresse directement à l’un des avocats généraux, Frédéric Bernardo : « J’ai trouvé indécent ce que vous avez fait hier en vous adressant aux victimes. Vous avez tourné le dos à la cour pour vous servir de leur douleur. (…) Les chagrins indicibles n’autorisent pas les erreurs judiciaires. Cette époque confond tout. »
L’avocat d’Abdelkader Merah va alors marteler son principal argument : la preuve, toujours la preuve et rien que la preuve. « S’il y a des preuves dans ce dossier, pour quelle raison avez vous tous et toutes plaidé l’intime conviction ? C’est simple une preuve ! Ah oui, ce n’est pas un acte notarié. Mais c’est simple à énoncer (…) Si l’on condamne un homme sans preuve, fût-il un islamiste radical de la pire espèce, fut-il un monstre ou un animal de la pire inhumanité ? Alors, je vous l’affirme, ce sont les terroristes qui auront gagné. »
Une peine juste pour Merah
Plus tôt dans l’après-midi, Maîtres Archibald Celeyron et Antoine Vey s’étaient astreint à déblayer le terrain pour leur confrère. Le premier démontrant, point par point, les erreurs chronologiques dans les réquisitions du parquet général et l’absence de préméditation dans le vol du scooter, principal argument pour accuser Abdelkader Merah de complicité dans les meurtres de son frère. « Il n’a pas participé à ce vol. Et s’il n’en avait pas parlé, les enquêteurs n’en auraient rien su, balaie Maître Celeyron. Et donc c’est tout le château de cartes de l’accusation qui s’effondre. »
Le second s’est attelé à rappeler que pour des faits similaires, comme l’adhésion au salafisme et la détention de documents jihadistes, Olivier Corel, «l’ Emir blanc » d’Artigat, avait obtenu en 2009 un non lieu. « Pour le parquet général, le nom Merah doit être associé à une peine lourde. Pour ma part, je souhaite associer le nom Merah à une peine juste » conclut Maître Vey.
Fettah Malki, ce fantôme
Le matin, c’est la défense de Fettah Malki qui a pris la parole. A quelques minutes de l’audience le visage blanc, les mains nouées, Alexandre Martin multiplie les cent pas et les aller-retour dans la salle Voltaire, faisant voler sa robe. Contrairement à l’habitude prise depuis quatre semaines, l’avocat toulousain n’est pas allé courir au jardin du Luxembourg pour évacuer son stress. Il est clairement nerveux. « Jour de plaidoirie il fallait bien que cela arrive…» avoue-t-il sur sa page Facebook.
A ses côtés, son associée, Emmanuelle Franck, grave, concentrée, ne cache pas non plus son tract. C’est pourtant elle qui se lance la première à la barre pour défendre celui qui aura traversé ce procès presque comme un fantôme, Fettah Malki. L’avocate commence sa plaidoirie en livrant son émotion sur les évènements du 19 mars 2012 à l’école Ozar Hatorah
« Quand j’y pense, mon coeur bat si fort. C’est comme une brûlure dans le ventre. Les larmes font leur apparition. Silencieuses. Douloureuses. Elles dévoilent surtout les coeur malheureux. Nos coeurs à tous sont malheureux, quelques soit la couleur de nos robes, quelque soit nos places. (…)
La juriste prolonge son propos. Je me souviens de mon effroi. De notre effroi, Alexandre (elle se tourne vers Maître Martin). Alors que je venais de déposer à l’école ma petite fille. C’est un coeur ému et malheureux qui vous parle.»
Quel élément intentionnel ?
Mais une fois ceci exposé, sa voix se colore de colère : « De ma petite province toulousaine, je m’attendais à un certain standing judiciaire et juridique. Mais au bout de quatre semaines d’audience, quelle déception ! »
L’avocate s’indigne «J’ai entendu des choses étonnantes dans cette enceinte de justice. J’ai entendu qu’il fallait un jugement exemplaire pour envoyer un message fort. J’ai entendu qu’il ne fallait pas leur appliquer les lois de la République. »
Maître Emmanuelle Franck rappelle que l’instruction concluait que Fettah Malki avait bien vendu un gilet pare-balle et une arme automatique à Mohammed Merah mais seuls des éléments pour « association de malfaiteurs terroriste correctionnel » existaient à l’encontre du petit délinquant de Toulouse.
Pourtant aujourd’hui, Fettah Malki, chemise à carreaux noir et blanc, tête penchée légèrement vers l’avant, ne bougeant pas, ne réagissant pas, se contentant de fixer et d’écouter, comme un fantôme, est dans le box des prévenus face à la cour d’assises spéciale d’appel.
Des larmes versées
« Où est l’élément intentionnel le concernant qui caractérise l’association de malfaiteurs terroristes criminelle ? s’emporte Me Franck. Il ne pouvait pas savoir. Il ne pouvait pas vouloir participer aux projets de Mohammed Merah. »
L’avocate termine sa plaidoirie et retourne à sa place, les yeux embués de larmes. Un avocats des parties civiles, lui aussi toulousain, s’avance et la réconforte.
« Le poids et la lourdeur des accusations impliquent cette tension, explique Alexandre Martin à l’issue de sa plaidoirie d’une heure où il a essayé de s’affranchir de la démonstration présentée la veille par le parquet général. Il y a aussi la pression médiatique, du public et celle de se retrouver aux côtés de grands noms de la profession. Nous avons conscience que nous participons à un procès historique. »