L’Etat islamique a revendiqué les attentats de Pâques au Sri Lanka 23 avril
Ce n’est franchement pas une surprise…
Par ailleurs, ces attentats n’ont pas été perpétrés en représailles à ceux de Christchurch, en Nouvelle-Zélande, le 15 mars dernier, pas plus que les attentats du 13 novembre 2015 à Paris n’avaient été commis en représailles aux premières frappes françaises en Syrie, vu qu’en réalité ils se préparaient déjà bien avant que la France n’eut radicalement changé sa politique en la matière, au cours de l’été 2015.
Ces histoires de représailles ne sont que des prétextes, des justifications faciles fournies uniquement lorsque des évènements récents peuvent s’y prêter.
Rien de tel, par exemple, fin janvier de cette année pour le double attentat commis contre la cathédrale de l’île de Jolo aux Philippines, lequel avait déjà spécifiquement visé des Chrétiens :
En réalité, l’EI attaque là où les conditions de sécurité le lui permettent encore sans trop de difficultés.
Quant au choix de ses cibles, il se trouve toujours en symbiose totale avec les haines exprimées par le duo de malades mentaux extrêmement dangereux Pascal Edouard Cyprien Luraghi et Jean-Marc Donnadieu.
L’Etat islamique diffuse une preuve de son implication dans les attentats au Sri Lanka
Le groupe djihadiste a diffusé une vidéo d’allégeance des kamikazes ainsi qu’un communiqué détaillé sur les attaques qui ont fait au moins 321 morts dimanche.
Le Monde avec AFP Publié aujourd’hui à 14h00, mis à jour à 20h21
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Le groupe djihadiste Etat islamique (EI) a revendiqué les attentats qui ont touché des églises et des hôtels, faisant 321 morts dimanche au Sri Lanka, rapporte, mardi 23 avril, l’organe de propagande de l’organisation, Amaaq. L’EI a diffusé une vidéo d’allégeance des kamikazes, ainsi qu’un communiqué détaillant les attaques et les noms des « combattants » qui les auraient commises :
- des djihadistes présentés sous les noms de guerre d’Abou Oubeida, Abou Baraa et Abou Moukhtar ont perpétré les attaques contre le Cinnamon Grand Hotel, le Shangri-La et le Kingsbury.
- trois autres combattants, Abou Hamza, Abou Khalil et Abou Mohamad ont mené, selon la même source, les attaques contre les trois églises à Colombo, Negombo et Batticaloa.
- un septième djihadiste, Abou Abdallah, a, selon l’EI, tué trois policiers dans une attaque dans la banlieue de Colombo.
Sur une photo diffusée avec le communiqué, dont l’authenticité n’a pas été vérifiée de source indépendante, huit hommes, dont sept au visage couvert et trois portant des couteaux, posent devant le drapeau noir traditionnel de l’EI. Le seul homme au visage découvert arbore une barbe noire et porte une mitrailleuse.
Deux frères islamistes au cœur du carnage
Quarante personnes ont été arrêtées mais des suspects sont encore en fuite, d’après le premier ministre Ranil Wickremesinghe. Le groupe local islamiste National Thowheeth Jama’ath (NTJ) est accusé par les autorités d’avoir commis les attentats au Sri Lanka, en lien avec un groupe islamiste radical indien, connu comme le Jamaat-ul-Mujahideen India (JMI).
Deux frères sri-lankais musulmans, figurant parmi les kamikazes, ont joué un rôle-clé dans ce déchaînement de violence, au cours duquel un autre attentat-suicide a échoué dans un quatrième hôtel de luxe à Colombo, ont révélé mardi des sources proches de l’enquête.
Les deux frères, dont les noms n’ont pas été révélés, d’origine aisée et fils d’un riche commerçant d’épices, avaient près de 30 ans. Selon les policiers, ces suspects, qui sont morts dans les attaques, dirigeaient une « cellule terroriste » familiale et jouaient un rôle-clé au sein du NTJ.
Premiers éléments de l’enquête
Les premiers éléments de l’enquête montrent que les attentats de dimanche ont été commis pour riposter au carnage des mosquées de Christchurch, en Nouvelle-Zélande, a déclaré mardi le vice-ministre de la défense sri-lankais. Il fait référence à l’attaque qui a fait 50 morts le 15 mars dans deux mosquées de la grande ville du sud de la Nouvelle-Zélande.
Le ministre a ajouté que le Sri Lanka bénéficiait d’une aide internationale pour l’enquête, sans autre précision. « Ces actes ignobles devront être punis. La coopération internationale contre le terrorisme exige la mobilisation de tous et elle sera au cœur de nos priorités », a déclaré Emmanuel Macron mardi, au côté du premier ministre japonais, Shinzo Abe, à l’Elysée.
L’Organisation des Nations unies à Genève a annoncé mardi qu’au moins 45 enfants et adolescents, dont un bébé de 18 mois, ont été tués au cours de ces attentats. « Et ce chiffre pourrait encore augmenter », a ajouté un porte-parole du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), Christophe Boulierac. Lors d’une conférence de presse, il a souligné que d’autres jeunes victimes « sont blessées et luttent actuellement pour leur vie ».
Enterrements en série
Dimanche, quatre hôtels et trois églises, en pleine messe de Pâques, avaient été visés dans plusieurs endroits de l’île. A Negombo, une localité située à une trentaine de kilomètres au nord de la capitale, Colombo, 27 mineurs ont péri, et 10 autres ont été blessés lors de l’attentat à la bombe qui a visé l’église Saint-Sébastien, a rapporté l’Unicef.
A Batticaloa, sur la côte orientale de l’île, 13 mineurs ont été tués, dont un bébé de 18 mois, a ajouté l’agence, en précisant que ces 40 enfants et adolescents morts étaient tous de nationalité sri-lankaise. A Colombo, 20 enfants ont été hospitalisés, dont quatre placés en unité de soins intensifs.
Le porte-parole a par ailleurs fait savoir que cinq enfants et adolescents étrangers avaient péri dans les attentats, sans révéler leur nationalité ni le lieu où ils se trouvaient. Trois des quatre enfants du milliardaire danois Anders Holch Povlsen, qui était en vacances au Sri Lanka avec son épouse, figurent parmi les victimes, a confirmé un porte-parole de son groupe de prêt-à-porter, Bestseller.
Le Sri Lanka a rendu mardi un hommage poignant aux 321 morts des attentats. L’île de 21 millions d’habitants est restée silencieuse durant trois minutes à 8 h 30 locales, heure de la première explosion d’un kamikaze deux jours auparavant, à l’église catholique Saint-Antoine de Colombo.
Le gouvernement a décrété une journée de deuil national. Les magasins vendant de l’alcool étaient fermés, les drapeaux en berne et les radios et télévisions devaient adapter leur programmation musicale.