Terrorisme : un truc de ouf à Brest 30 juin
Jeudi 27 juin 2019 s’est produit à Brest un attentat insensé immédiatement suivi d’une « revendication » très surprenante de l’auteur des faits, un jeune Lyonnais de 21 ans apparemment sans histoire et expliquant qu’il aurait agi sur ordre d’individus lui paraissant être des policiers, sous la menace de l’assassinat de toute sa famille.
Il a été retrouvé mort avec une balle dans la tête peu après non loin des lieux de l’attaque.
Quant à ses victimes, l’imam de la mosquée Sunna de Brest et un de ses amis, tous deux blessés par balles, ils sont à l’hôpital et vont relativement bien.
A en croire ce que dit leur agresseur dans la lettre diffusée sitôt après les faits, il n’avait pas l’intention de se suicider mais aurait au contraire tenté d’échapper à une mort d’après lui certaine en envoyant ses explications à 54 personnes auxquelles il a demandé de les publier et partager au maximum.
Tout aurait commencé le 18 avril 2019 vers 23h30.
Ce jour-là, Abdelkader Merah était condamné à trente ans de réclusion criminelle pour « complicité » des sept assassinats perpétrés en mars 2012 par son frère Mohamed.
Un peu plus tôt le même jour, j’avais publié à ce sujet :
http://petitcoucou.unblog.fr/2019/04/18/affaire-merah-verdict-attendu-ce-jour/
Il s’agissait d’un article de presse introduit par ce commentaire :
La condamnation sans preuve est en passe de devenir la règle dans toutes les affaires criminelles où les investigations auront été bloquées par les magistrats ultra CORROMPUS du Tribunal de Grande Instance de Brest avant que leurs protégés de la bande de « déconnologues » du malade mental extrêmement dangereux Pascal Edouard Cyprien Luraghi ne s’en trouvent mis en accusation.
Personnellement, j’ai bien l’impression qu’une grosse pierre vient d’atterrir dans le jardin du procureur de la République de Brest.
L’ennuyeux, c’est qu’il y a encore mort d’homme et deux blessés.
https://www.mizane.info/attentat-de-brest-letrange-lettre-de-karl-foyer/
Attentat de Brest : l’étrange lettre de Karl Foyer
La double attaque armée contre l’imam Rachid Eljay et un autre fidèle devant la mosquée de Brest a été commise par un individu identifié, répondant au nom de Karl Foyer. L’homme avait précédemment envoyé par email une lettre à 54 personnes expliquant les motivations de son acte.
Le contenu de cette lettre, assortie d’une photo de sa pièce d’identité diffusée sur internet, évoque des menaces et de l’intimidation dont il aurait été victime, du chantage de la part d’individus non identifiés qui l’aurait contraint sous peine de représailles contre sa famille, de tuer Rachid Eljay.
Peu reprise par la presse, cette lettre et son contenu ont été qualifiés de « délirant » par certains journalistes, en l’absence d’une expertise médicale et avant même que des éléments d’enquête plus approfondies aient été diffusés.
La rédaction de Mizane.info reproduit dans l’état et sans commentaire, cette lettre de Karl Foyer, retrouvé mort. La thèse du suicide (l’homme est mort d’une balle dans la tête) est évoqué par les autorités.
Quant à l’attaque, le parquet de Brest a écarté toute forme d’attentat, comme il s’en est expliqué dans un communiqué.
« Les éléments recueillis à l’heure qu’il est ne permettent pas de considérer qu’il s’agit d’un attentat. C’est la Direction interrégionale de la police judiciaire (DIPJ) de Rennes qui s’est chargée de l’enquête », a expliqué le procureur de la République Jean-Philippe Récappé.
Lettre de Karl Foyer : partie 1
Lettre de Karl Foyer : partie 2
Brest : l’auteur des coups de feu, Karl F., était détenteur d’une licence de tir
Confiée à la police judiciaire de Rennes, l’enquête se poursuit après qu’un homme a tiré sur deux personnes dont un imam devant la mosquée de Brest, jeudi.
Ce geste insensé continue d’interroger les enquêteurs. Le procureur de Brest est encore bien incapable d’expliquer les raisons qui ont poussé un jeune homme de 22 ans à tirer sur deux personnes, dont l’imam Rachid Eljay, jeudi devant une mosquée de Brest, avant de se donner la mort.
Lors d’une conférence de presse tenue dans l’après-midi, Jean-Philippe Récappé est revenu sur ce qu’il qualifie de « tentative d’assassinat », perpétrée par Karl F., un habitant de Lyon, qui a tenté d’expliquer son geste dans une lettre confuse, largement diffusée sur les réseaux sociaux jeudi soir. L’enquête a été confiée à la police judiciaire de Rennes.
« Un individu s’est présenté sur le parvis de la mosquée un petit peu avant 16 heures, a raconté le magistrat. Il est entré dans un premier temps dans la mosquée, sans y faire quoi que ce soit de répréhensible, il est ressorti ». Puis le jeune homme a rapproché un véhicule « dans lequel il était venu », une Clio grise.
Neuf douilles de calibre 9 mm
« Après avoir pris contact avec l’imam en lui disant qu’il souhaitait faire un selfie avec lui, il est reparti vers sa voiture et est revenu en ayant un blouson sous le bras. Sous ce blouson, il dissimulait une arme de poing, avec laquelle il a tiré sur l’imam et sur personne qui l’accompagnait », a détaillé Jean-Philippe Récappé. Les deux victimes ont été sérieusement blessées, a-t-il confirmé, mais leurs jours ne sont pas en danger.
Neuf douilles de calibre 9 mm ont été retrouvées sur place. Elles ont été tirées par un pistolet Glock, pour lequel le suspect disposait d’une autorisation de détention, a indiqué lors de la conférence de presse le directeur adjoint de la police judiciaire de Rennes. Une autre arme du même type, appartenant elle aussi à Karl F., par ailleurs titulaire d’une licence de tir dans un club de la région lyonnaise, a été retrouvée lors de perquisitions.
Après les tirs, Karl F. a pris la fuite au volant de sa Clio. Les enquêteurs, qui l’ont rapidement identifié, ont retrouvé la trace du véhicule gris, vide et verrouillé, dans la commune de Guipavas, près de Brest. À 300 m de là, les gendarmes sont tombés sur « le corps d’un individu qui se trouvait sur le ventre. Une arme de poing à proximité », a décrit Jean-Philippe Récappé qui ajoute que l’homme était déjà mort. Il se serait tiré une balle.
« Aucun signe particulier de radicalisation »
Avant de se suicider, Karl F. aurait diffusé une lettre, accompagnée d’une photo de sa carte d’identité, sur les réseaux sociaux. Le procureur a annoncé avoir assez rapidement balayé l’hypothèse d’une piste terroriste : « on n’a retrouvé aucun signe particulier de radicalisation ».
Interrogé sur l’éventualité d’un suspect à la personnalité psychotique, il est resté prudent. « Sa lettre est ‘très surprenante’. Quand on la lit, on s’interroge sur la possibilité qu’il y ait eu une approche de la situation qu’il vivait qui n’est pas conforme à ce que l’on vit actuellement ».
« Il m’a ordonné d’égorger l’imam Rachid Eljay », est-il écrit dans ce manuscrit de deux pages, à propos des consignes que lui aurait données un des hommes cagoulés présents dans une camionnette noire dans laquelle il aurait été brièvement retenu. « Je suis obligé de le tuer, si je ne le fais pas ils tueront ma famille », poursuit l’auteur du texte diffusé sur les réseaux sociaux. « Juste avant de me sortir de la camionnette, ils m’ont implanté une espèce de puce dans le bras. »
Une tablette et un téléphone portable en cours d’analyse
Le procureur demeure encore circonspect quant aux motivations du jeune homme qui vivait et travaillait dans une entreprise de nettoyage et d’entretien de la région lyonnaise et occupait depuis le 17 juin un bungalow dans un camping près de Brest. Il avait d’ailleurs prévu d’y rester quelques jours après le 27 juin. « Quel lien pouvait-il avoir avec l’imam de Brest », s’est interrogé le magistrat, qui évoque un jeune homme « qui n’est pas connu pour une radicalisation ou pour appartenir à un groupuscule quelconque ». L’imam avait fait de son côté parler de lui en 2015 en raison de prêches controversés avant d’adopter un discours plus modéré.
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« Les perquisitions menées dans le véhicule et bungalow n’ont pas apporté d’éléments sur sa motivation. Une tablette et son téléphone portable, dont il s’est délesté sur la route entre la mosquée et Guipavas, doivent encore être analysés », a annoncé le magistrat. Il évoque aussi la découverte de « munitions », et de « plusieurs chargeurs, complets ou incomplets ». Des perquisitions ont également été menées par la police judiciaire de Lyon dans le studio qu’occupait Karl F. dans l’agglomération de la ville. Sans résultats probants.
À ce jour, aucune autre arrestation n’a eu lieu et aucune complicité n’a pu être déterminée. La mère du suspect a été entendue afin d’aider les enquêteurs à étudier « ce personnage qu’on découvre et qui était totalement inconnu des services de police », a précisé le commissaire de la PJ.
Tirs devant la mosquée de Brest : «Une histoire invraisemblable»
L’adjoint au maire en charge du quartier à Brest où l’imam a été attaqué jeudi par un jeune apparemment déséquilibré est venu soutenir les habitants qui veulent rester sereins.
Par Nora Moreau, notre correspondante à Brest (Finistère)
Le 28 juin 2019 à 21h56
Au lendemain des faits survenus ce jeudi, le quartier de Pontanézen à Brest (Finistère) restait saisi par la tentative d’assassinat de l’imam brestois Rachid Eljay à l’entrée de la mosquée. Les habitants étaient pour la plupart « sous le choc ».
Ce quartier populaire, où réside une importante communauté d’origine maghrébine, commençait depuis quelques années à s’installer dans un quotidien paisible. « Jusqu’à ce que Rachid fasse parler de lui », glisse Hélène, 54 ans, qui travaille dans le quartier depuis toujours. « Même si nous sommes évidemment contents qu’il s’en sorte bien. »
Jeudi, à 16h19, plusieurs coups de feu retentissent devant la mosquée Sunna. Un jeune homme armé d’un 9 mm s’enfuit dans une Clio grise. À terre gisent deux hommes ; l’un d’eux est l’imam youtubeur aux centaines de milliers de followers, dont les anciens prêches aux relents sectaires ont fait de lui une personnalité controversée.
Menacé de mort par Daech, celui qui s’est fait connaître un temps sous le nom de « Rachid Abou Houdeyfa », aujourd’hui âgé de 39 ans, aurait été blessé à l’abdomen et à une jambe, et opéré ce vendredi. Son pronostic vital n’est pas engagé, tout comme celui de son ami, qui aurait été plus légèrement touché.
« Il était autorisé à porter ces armes »
Jeudi, vers 17h30, la voiture de l’auteur présumé des faits a été retrouvée vide à Guipavas dans un sous-bois. Trois cents mètres plus loin, un corps sans vie a été retrouvé, « une balle tirée sous le menton », d’après le procureur de la République Jean-Philippe Récappé. À ses côtés, un Glock 26 et un Glock 17. Il s’agissait de Karl F., 22 ans, né à Paris, originaire de Normandie et résidant dans la région lyonnaise, où il travaillait pour une agence de nettoyage. L’homme ne « montrait pas de signe de radicalisation ».
« Il possédait une licence de tir dans un club local et était donc autorisé à porter ces armes », a précisé le parquet. Selon les premiers éléments de l’enquête menée par la PJ de Rennes, épaulée par celle de Lyon, il aurait quitté Lyon le 15 ou 16 juin, et occupait, depuis le 17 juin, un bungalow dans un camping à l’ouest de Brest. Une tablette et son portable vont être analysés. Selon nos informations, Karl F. était venu la semaine dernière à la mosquée et avait demandé aux représentants de l’association gérante un entretien en tête-à-tête avec Rachid Eljay, prétextant vouloir se convertir. Mais l’imam était absent ce jour-là.
« C’est un acte islamophobe »
Quelques minutes après avoir tiré sur lui, il a posté sur les réseaux sociaux une photo d’un courrier, assorti de sa carte d’identité. Un texte décousu, dans lequel il raconte avoir été forcé à tuer l’imam sous peine de voir sa famille exécutée. Il l’aurait également adressé à l’imam de Lille, qui l’aurait lui-même renvoyé à celui de Brest. Pour l’heure, les enquêteurs cherchent à comprendre les motivations de ce jeune homme, considéré comme « déstabilisé ».
Pour autant, à « Ponta », personne ne se laisse abattre. Malgré une empathie évidente pour les victimes et leurs familles, certains ne cachent pas leur « ras-le-bol » lié à Rachid Eljay et à « l’image qu’il projette sur le quartier ». Ce vendredi soir, la projection du match de foot féminin France-Etats-Unis sur grand écran, dehors, devant le centre social, a été maintenue. « La mère de Griedge Mbock Bathy, qui est une fille du quartier, sera présente ! », notait l’adjoint au maire en charge du quartier. « Nous restons sereins et dignes, confiants en la justice qui fera lumière sur cette histoire invraisemblable. »
Du côté de la mosquée Sunna, les fidèles sont revenus à la prière, nombreux, comme de coutume. « On a reçu beaucoup de messages de solidarité », témoigne Othmane M., l’un des responsables de l’association. En revanche, il réagit à la qualification d’attentat qui a été écartée : « Pour nous, c’est un acte islamophobe perpétré sur un lieu de culte. C’est toute la communauté musulmane touchée et victime aujourd’hui ».
En vidéo, la réaction de l’imam blessé par balles devant la mosquée de Brest
Jeudi 27 juin 2019, l’imam et un fidèle avaient essuyé plusieurs coups de feu devant la mosquée à Brest. De son lit à l’hôpital, l’imam a publié une vidéo sur sa chaîne YouTube.
«Je vais mieux et je vous aime.» C’est le titre de la vidéo que l‘imam Rachid Eljay a publiée sur sa chaîne YouTube, samedi 29 juin. Soit deux jours après avoir été victime, avec un fidèle, d’une fusillade, devant la mosquée, 123 rue de Gouesnou dans le quartier de Pontanézen à Brest.
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Allongé dans son lit, à l’hopital de la Cavale-Blanche à Brest, l’imam a voulu rassurer concernant son état de santé, remercier toutes les personnes qui sont intervenues ou qui ont apporté leur soutien et a dit, à la fin de la vidéo :
Nous ne répondrons jamais à la haine par la haine mais nous répondrons à la haine par la sagesse, le calme et l’intelligence.
«On fait confiance à la justice»
Préalablement, l’imam avait précisé :
Pour ceux et celles, une minorité (mots prononcés en levant les yeux au plafond, NDLR) Dieu merci, qui ont utilisé cet événement pour avoir des pensées encore malsaine à travers certains articles, etc…, ou redéterré certains articles qui étaient passés, nous leur répondons simplement “Paix sur vous”, c’est triste, mais “Paix sur vous”.
Dans cette vidéo, Rachid Eljay dit aussi «La justice a pris le dossier sérieusement, l’enquête suit son cours. On fait confiance àla justice.»
Des nouvelles rassurantes
Une vidéo où il a donné des nouvelles rassurantes quant à son état de santé.
Que Dieu guérisse aussi le frère Osman, qui a aussi été blessé et qui s’est interposé entre moi et l’agresseur. Il a eu une balle au niveau de l’abdomen et de la cuisse aussi. Moi, j’ai reçu une balle au niveau de la main, une balle au niveau de la cuisse et une troisième balle au niveau du mollet.
Ça va bien, je sors du bloc opératoire, ça va bien, on vit cette épreuve de manière très apaisée.
Remerciements
Tout au long de son intervention, l’imam a remercié les personnes qui sont intervenues ou qui lui ont apporté leur soutien. Il a d’ailleurs débuté son propos par des remerciements :
Que la Paix soit avec vous. Je remercie sincèrement et chaleureusement toutes celles et ceux qui m’ont soutenu et qui me soutiennent à travers les réseaux sociaux, à travers les messages, à travers les vidéos, les personnes de confession musulmane ou n’étant pas de confession musulmane.
Il a ainsi cité les différents services de secours (pompiers, ambulanciers, services de sécurité) «pour leur intervention très rapide», les services hospitaliers, les voisins, le pharmacien qui leur ont prodigué les premiers soins, les jeunes du quartier «qui ont eu un comportement digne et qui sont restés auprès de nous», toute la communauté «musulmane et, je le répète, non musulmane», les fédérations, les conseils, les imams, les prédicateurs, les théologiens…
Cet élan de solidarité, de soutien, qui me rappelle qu’au fond de chacun d’entre nous se cache une part d’amour mutuel et, malheureusement, on a tendance à l’étouffer et c’est pour ça qu’il faut faire primer cet amour mutuel tout au long de l’année. En tout cas, vraiment sincèrement, merci à vous. Que Dieu vous préserve et vous bénisse pour votre soutien, ça me fait vraiment chaud au cœur et j’espère vous rencontrer prochainement.
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