Je décline toute responsabilité quant aux mentions qui s'affichent dans les cinq lignes ci-dessus du pavé "Recherchez aussi" sur lequel je n'ai aucun contrôle.
Mes statistiques sont bloquées depuis le 2 février 2015.
7 février 2015
Mes statistiques sont de retour, tout fonctionne.
16 février 2015
Statistiques "basiques" de nouveau bloquées depuis le 12 février.
22 février 2015
Mes statistiques "basiques" ont été débloquées hier soir après la publication de mon dernier article concernant NEMROD34. Belle reprise simultanée de l'activité du Chinois.
23 février 2015
Statistiques "basiques" toujours sujettes à blocages : le 21 février au soir, à peine étaient-elles débloquées, puis à nouveau hier, 22 février, à peine étaient-elles débloquées.
24 février 2015
Statistiques "basiques" débloquées. Pas de nouveau pic d'activité du Chinois depuis le 21 février.
25 février 2015
Je n'ai pas mes statistiques "basiques" du jour, ça bloque encore... et Justinpetitcoucou est toujours bloqué depuis le 8 février... Faudrait penser à le débloquer, lui aussi, il y a du laisser-aller, là...
26 février 2015
Statistiques "basiques" des deux blog débloquées. Merci pour Justin, il était temps !
27 février 2015
Statistiques "basiques" des deux blogs de nouveau bloquées depuis le 26 février. Ce petit jeu pourrait-il cesser ? On n'en voit pas l'intérêt... Complément de 22 h: merci de m'avoir rendu ces statistiques !
25 mars 2015
Statistiques "basiques" de nouveau bloquées depuis le 20 mars.
26 mars 2015
Merci de m'avoir débloqué mes statistiques "basiques". Encore une fois, je ne vois pas l'intérêt de ce petit jeu. Ce serait aussi bien de cesser de bloquer ces statistiques pour oublier de les débloquer jusqu'à ce que j'aie signalé le problème.
31 mars 2015
Merci de bien vouloir me débloquer les statistiques "basiques" de Justinpetitcoucou, restées bloquées depuis le 14 mars - cf. avis du 25 mars sur Justin.
2 avril 2015
Merci de m'avoir rendu les statistiques de Justin.
7 mai 2015
Je n'ai plus de statistiques depuis deux jours, ni "basiques" ni "avancées".
10 mai 2015
Retour des statistiques "basiques". Merci. Manquent encore les statistiques "avancées".
14 mai 2015
Toutes mes statistiques sont de retour depuis hier. Merci.
3 octobre 2015
Depuis hier, les compteurs de mes statistiques avancées sont tous à zéro. Merci de me les rendre.
La question de droit qui sera tranchée demain est importante, étant donné le numéro d’équilibriste de Jean-Jacques Urvoas pour sa défense : il y aurait un vide juridique quant aux droits et devoirs qui étaient les siens dans la situation examinée, soulève-t-il, quoiqu’il eût bien reçu des consignes tout à fait claires lors de sa prise de fonction comme ministre de la Justice et se comporte dans cette affaire tel un coupable : ayant pris la peine d’utiliser une messagerie cryptée pour effectuer la transmission de documents qui lui est reprochée (pourquoi si de toute façon rien n’est secret ni répréhensible ?), il s’avère toujours incapable de l’expliquer…
Le mobile suggéré par le ministère public ne serait pas le bon, mais l’intéressé n’en fournit pas d’autre.
Se présentant pour ainsi dire comme l’avocat des magistrats, il prétend avoir agi pour les protéger.
Mais ce n’est pas le rôle d’un ministre de la Justice.
Cela dit, il est vrai que Jean-Jacques Urvoas est l’ami de longue date des magistrats ultra CORROMPUS de Brest et Quimper et de quelques autres… et aussi qu’il se moque du monde depuis bien trop longtemps…
Que le couperet tombe et lui remette en place toutes les idées, donc.
Procès Urvoas : un an de prison avec sursis requis contre l’ex-ministre
L’ex-ministre de la Justice, accusé devant la CJR de violation du secret professionnel, a relaté ce jeudi ses rencontres avec le député Thierry Solère avant l’envoi du fameux document. Le parlementaire n’a pas les mêmes souvenirs…
L’ancien ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas arrivant à la Cour de justice de la République. AFP / PHILIPPE LOPEZ
Par Timothée Boutry Le 26 septembre 2019 à 17h20, modifié le 26 septembre 2019 à 17h45
Jean-Jacques Urvoas le revendique : « J’ai appris à me méfier de Thierry Solère […] J’ai retenu la leçon qu’il fallait faire attention à lui car il pouvait avoir un rapport distant avec la réalité qu’il observait ». L’ancien garde des Sceaux fait référence à des propos tenus en janvier 2016 par le député des Hauts-de-Seine au lendemain de sa visite de la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis lorsqu’il avait déclaré que Salah Abdeslam disposait d’une salle de sport privée. Le ministre de la Justice avait alors été très courroucé par cette description « assez éloignée de la réalité carcérale » du seul survivant des commandos terroristes du 13 novembre.
Pourtant, c’est à ce parlementaire envers lequel il dit éprouver de la méfiance qu’il transmet, en mai 2017, un document interne à son ministère pour le tenir au courant de l’avancée de l’enquête préliminaire pour fraude fiscale dont il fait l’objet. Un embarrassant message découvert lors d’une perquisition au domicile de Thierry Solère, et qui vaut à Jean-Jacques Urvoas de comparaître depuis lundi pour « violation du secret professionnel » devant la Cour de justice de la République (CJR). Laquelle cour est restée perplexe face aux explications alambiquées fournies par les deux hommes pour comprendre et justifier cet envoi.
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Même s’ils ne sont pas intimes, ces deux personnages publics se sont déjà croisés à plusieurs reprises avant l’épisode du mois de mai. Mais ils n’ont pas les mêmes souvenirs. Jean-Jacques Urvoas évoque une rencontre fin 2016 au cours de laquelle Thierry Solere, excédé par les fuites sur son dossier, s’en serait ouvert au garde des Sceaux.
« Je lui ai dit que je n’avais pas connaissance de son affaire car je n’avais aucune raison d’en connaître […] Mais je lui ai dit que je pouvais obtenir une remontée d’information », relate l’ex-Garde des Sceaux. Or le député des Hauts-de-Seine, désormais sous la bannière LREM, n’a « pas souvenir » de cette discussion.
Le 26 avril 2017, trois jours après le premier tour de la présidentielle, Jean-Jacques Urvoas convie Thierry Solere place Vendôme. « La discussion est politique », assure Thierry Solere à la barre. « Je ne reçois pas un justiciable mais un homme politique », confirme l’ancien ministre. Sauf que, là encore, les versions des deux hommes ne coïncident pas totalement. « À la fin, Thierry Solère me dit Vous ne m’aviez pas parlé d’un document… ? Je lui réponds : effectivement, je ne l’ai pas demandé, je vais m’y atteler. »
Solère n’en a pas le souvenir
« Je n’ai absolument pas le souvenir d’avoir évoqué cette affaire », objecte immédiatement le député qui assure n’avoir rien demandé. « Ça s’appelle une divergence », constate le président quand Jean-Jacques Urvoas s’efforce à tout prix de réfuter ce terme.
Toujours est-il que, le 4 mai, Jean-Jacques Urvoas adresse une « fiche d’action publique » concoctée par la direction des affaires criminelles et des grâces (DACG) à Thierry Solere via la messagerie cryptée Telegram. Cette note, dont il adressera une version actualisée le lendemain aux aurores, fait le point sur l’enquête le visant ainsi que sur ses perspectives.« C’est le fruit d’un phénomène paranormal la réception de cette note ? », interroge le président. « Je ne m’y attendais pas, certifie le député. Au début je pensais que c’était un article de presse mais quand j’ai compris de quoi il s’agissait, j’ai immédiatement transmis le message à mon avocat qui m’a conseillé de l’effacer, ce que j’ai fait. » Un juge parlementaire s’étonne : « Vous dites que vous êtes surpris mais, après la réception, vous répondez merci et pas : de quoi s’agit-il… ? » Thierry Solere, qui jure n’avoir rien appris dans cette note, esquive.
«Qu’est-ce qui vous a pris ?»
Mais le prévenu dans cette salle, c’est bel et bien Jean-Jacques Urvoas. Et la cour veut comprendre. « Qu’est-ce qui vous a pris ? », demande le président. L’ancien garde des Sceaux se lance alors dans une longue tirade d’autosatisfaction sur son bilan – reconnu — à la tête du ministère. Et explique en substance qu’il a voulu défendre l’honneur de l’institution judiciaire mis à mal par les déclarations de Thierry Solère sur l’existence d’un « cabinet noir » à l’Elysée. « En lisant cette fiche, j’espère que Thierry Solère comprendra qu’il y a des faits qui justifient une autre défense médiatique », conclut l’ex ministre.
La Cour n’est manifestement pas convaincue et multiplie les questions à un Jean-Jacques Urvoas de plus en plus agacé. Le procureur général François Molins suggère alors une autre piste, plus politique. « Lors de votre déclaration devant la commission d’instruction, demande-t-il à Thierry Solere, vous avez dit que le ministre vous avait interrogé sur le prochain chef de l’Etat et le futur Premier ministre. Vous dites que vous avez eu l’impression qu’il voulait créer une relation avec vous… » « Je confirme, assure cet intime d’Edouard Philippe. Mais lui et moi n’avons pas la même lecture de la situation politique. Lui sera candidat PS et moi je fais partie des parlementaires de droite qui vont répondre à la main tendue du futur Président. »
«Aucun interêt personnel»
Questionné sur le sujet, Jean-Jacques Urvoas conteste tout opportunisme : « Lors de ce rendez-vous du 26 avril, il y avait déjà un candidat avec l’étiquette En marche investi dans ma circonscription. Si j’avais eu à négocier avec quelqu’un, je l’aurais fait avec Richard Ferrand (NDLR : ancien député PS devenu président de l’assemblée nationale). Je n’ai cherché aucun intérêt personnel dans cette affaire. »
L’accusation a requis ce jeudi après-midi un an de prison avec sursis contre l’ancien garde des Sceaux. «La responsabilité d’un ministre ne le place pas au dessus des lois. Le ministre de la Justice était soumis à un secret professionnel du fait de ses fonctions », en tant que «dépositaire» d’informations qu’il ne recevait que du fait de sa position de supérieur hiérarchique du parquet, au « sommet de la chaîne » du secret, a déclaré le procureur général François Molins à la Cour.
Jean-Jacques Urvoas (à droite) accompagné de son avocat, mardi à Paris. Photo Cyril Zannettacci. Vu pour Libération
Au dernier jour de l’audience devant la Cour de justice de la République, la défense de l’ex-garde des Sceaux a plaidé la relaxe, faute de législation soumettant le ministre de la Justice au secret.
Le procès Urvoas «aura d’importantes répercussions sur les rapports entre le parquet et la chancellerie»
Le procès de Jean-Jacques Urvoas devant la Cour de justice de la République s’est achevé ce vendredi matin, la décision devant être rendue lundi, à 17 heures. Après les réquisitions du parquet réclamant une peine d’un an de prison – soit le maximum légal en cas de violation du secret, quoique assortie de sursis car ce n’est quand même pas le scandale du siècle, loin de là – l’avocat de la défense, Emmanuel Marsigny, a eu la parole en dernier. Son propos est d’une simplicité biblique : il réclame aux juges de la CJR une décision «purement juridique», hors de toute considération politique.
Sur le fond, les informations judiciaires que son client avait transmises en mai 2017, en pleine campagne présidentielle, au député LR Thierry Solère sur la procédure pénale le concernant, ne seraient «pas secrètes». Sur la forme, le ministre de la Justice ne serait tenu à «aucun secret». Affaire pliée, relaxe évidente.
La veille, le procureur général François Molins avait estimé, au contraire, que l’ex-garde des Sceaux serait «soumis au secret professionnel du fait de ses fonctions», en tant que dépositaire des remontées d’informations que lui transmettent les parquets sur les affaires sensibles en cours, et qu’il serait par la même «au sommet de la chaîne» du secret : «une relaxe, dixit Molins, signifierait la fin du ministère public à la française avec des effets systémiques majeurs». Pas moins. Jean-Jacques Urvoas avait répliqué au cours des débats : «le garde des Sceaux n’est pas le procureur de la nation, c’est un ministre de la République», parfaitement maître de sa parole et de ses actes.
Bouleversement institutionnel
Me Marsigny enfonce le clou. «Une partie de la magistrature souhaite la condamnation de Jean-Jacques Urvoas. Elle vise un bouleversement institutionnel, une chaîne de contrôle inversée, où le parquet à la française pourrait dire ce qu’un garde des Sceaux aurait le droit de faire ou de ne pas faire.» Ultime avatar du débat lancinant sur l’indépendance du parquet, toujours sous tutelle ministérielle, nonobstant l’interdiction d’intervenir sur les affaires en cours. Dès l’ouverture du procès, le président de la CJR, Jean-Baptiste Parlos (un haut magistrat), avait prévenu : «L’audience aura d’importantes répercussions sur le rôle du garde des Sceaux, sur les rapports entre le parquet et la chancellerie.» François Molins n’a pas dit autre chose, évoquant un «dossier emblématique qui pose la question des remontées d’informations du parquet», pour en conclure, presque menaçant : «S’il n’y a plus de secret partagé [entre le ministre et les procureurs, ndlr], il n’y a plus de confiance.»
La plaidoirie de la défense s’adresse à la fois aux trois magistrats professionnels qui composent la CJR, démontrant longuement qu’aucun texte ou jurisprudence n’imposerait au ministre de la Justice un quelconque secret – tout ce qui n’est pas formellement proscrit serait donc permis. Mais aussi aux douze juges parlementaires (six députés, six sénateurs), largement majoritaires au sein de la CJR. Me Marsigny les interpelle : «C’est à vous, en cas de besoin, de combler un éventuel vide législatif. Une mission parlementaire sur le secret, présidée par l’un d’entre vous, est en cours. Peut-être pourriez-vous vous faire communiquer le compte rendu de nos débats devant la CJR…» L’avant-veille, Urvoas avait expliqué avoir utilisé quelques-unes de ces Fiches d’action publique (FAP, issue de rapports des parquets sur les affaires sensibles, mais filtrées à plusieurs reprises avant d’être remises au ministre, au risque de l’émasculation) pour répondre aux interpellations publiques devant le Sénat ou l’Assemblée nationale. Ses juges parlementaires apprécieront l’argument.
Emmanuel Marsigny (à gauche), l’avocat de l’ex-garde des Sceaux, a contesté tout caractère secret aux informations transmises à Thierry Solère. (Photo AFP)
L’avocat de Jean-Jacques Urvoas a plaidé la relaxe de son client. Principal argument ? Pas de texte consacrant explicitement le secret, pas de secret. Pour lui, les magistrats veulent « prendre leur revanche » sur le politique. Ils se paient « une tribune pour obtenir leur indépendance ».
Jean-Jacques Urvoas voulait « défendre la Justice, les magistrats et leur indépendance ». Il voulait aussi préserver son bilan, refusant que l’image que l’on garde de lui soit celle du ministre du « cabinet noir » de la campagne présidentielle de 2017, accusation notamment lancée et portée par Thierry Solère, porte-parole du candidat Fillon. Jeudi, le ministère public a esquissé une image que l’on devine peut-être plus infamante encore pour Jean-Jacques Urvoas : celle d’un ministre qui aurait fait prévaloir son intérêt politique et personnel, au détriment de la Justice et des magistrats. Cette hypothèse du ministère public, Emmanuel Marsigny, l’avocat de l’ex-garde des Sceaux, la balaie d’un revers de manche. Thierry Solère ne pouvait être d’aucune utilité à Jean-Jacques Urvoas, qui ne cherchait d’ailleurs aucune aide, comme il l’a lui-même soutenu la veille (notre article en ligne).
L’avocat raille « l’indignation à deux vitesses » des magistrats : « Une simple indélicatesse quand il s’agit de fuites dans la presse. Une trahison quand il s’agit du garde des Sceaux ! » « Et qui a trahi dans cette affaire ? N’est-ce pas la Direction des affaires criminelles et des grâces, dont le travail consiste justement à filtrer les informations qui remontent au ministre, pour les expurger de tout ce qu’il n’a pas à connaître ? » L’avocat conteste aussi tout caractère secret aux informations transmises à Thierry Solère. « Elles ne l’étaient pas, notamment car aucun écrit ne consacre ce secret. Et dans tous les cas, pour la même raison, le garde des Sceaux n’est tenu à aucun secret ».
Emmanuel Marsigny verrouille, un à un, les arguments de l’accusation. Et porte l’estocade, avec un précédent, selon lui : le cas d’un premier président de cour d’appel qui avait transmis des actes d’enquête à un collègue visé par une procédure pénale. « Et vous savez quoi ? Il a obtenu un non-lieu, confirmé en cassation. Pour le garde des Sceaux, c’est une trahison. Pour un magistrat du siège, il n’y a aucun problème ! »
Jean-Jacques Urvoas fixé lundi
Me Emmanuel Marsigny en est convaincu : « Une partie des magistrats de ce pays veut absolument que vous condamniez le garde des Sceaux. C’est la réponse du berger à la bergère : pendant longtemps, les magistrats ont été sous le joug du politique, via le ministre de la Justice. Ils ont là leur revanche ! Ils savent que leur indépendance passe par la main mise sur le garde des Sceaux. Mais c’est précisément cela qui risque de tuer le ministère public à la française, et pas l’inverse ! », lance-t-il à l’adresse des douze juges parlementaires. « S’il doit y avoir un secret, il ne doit surtout pas reposer sur une relation de confiance, mais sur une norme claire, unique, précise. C’est le seul moyen pour ne pas faire peser sur le responsable politique, qui exerce les fonctions de garde des Sceaux, une insécurité juridique préjudiciable à son action ».
L’avocat enchaîne : « Vous pouvez considérer que Jean-Jacques Urvoas a commis une faute politique, ou même une faute morale. Mais il n’a pas commis de faute contre la loi. Et ces règles de droit vous commandent de le relaxer ». La Cour de justice de la République, composée de trois magistrats professionnels et de douze parlementaires, rendra sa décision, lundi, à 17 h.
Cela s’est fait très précisément au mois d’août 1994, nous conte aujourd’hui Ilan Caro, journaliste à Francetv Info. Le 25 août 1994, avec préparation à compter du 14 août 1994, jour où se serait produit l’évènement déclencheur.
Les négociations des contrats Agosta et Sawari II n’étaient pas terminées, elles traînaient en longueur depuis que j’avais échappé à une première tentative d’assassinat au début du mois de mai 1994, et réagissais aux autres « avec des yeux derrière la tête », selon leurs organisateurs.
Les tentatives d’assassinat dont j’étais victime étant dès lors connues, tous mes déplacements étaient devenus très surveillés et l’un des sales types que j’avais constamment sur les talons s’était fait prendre début août 1994, le 8 si ma mémoire est bonne, en tous les cas à une date et une heure que je peux retrouver assez facilement en fouillant dans mes archives.
A l’occasion d’une importante réunion en date du 14 septembre 1994, les autorités militaires avaient demandé des comptes à certains responsables de ces faits et des opérations de harcèlement moral dans le travail que je subissais depuis des mois.
Deux jours plus tard, je voyais pour la toute dernière fois les Pakistanais que j’avais quotidiennement sur les talons depuis le mois de mai, et le contrat Agosta était signé la semaine suivante, le 21 septembre 1994.
Quantité de victimes dont je fais partie demandent toujours aujourd’hui à savoir très précisément à quelle sauce elles se sont fait bouffer.
A défaut de toute enquête judiciaire sérieuse, je fais ce que je peux pour faire connaître au public quelques pièces de puzzle manquant encore à certaines d’entre elles, lesquelles se font mener en bateau par des magistrats malheureusement à peu près tous CORROMPUS…
Par ailleurs, des tas de gens, notamment des journalistes, en détiennent aussi bien d’autres dont ils taisent toujours l’existence.
C’est lamentable. Qu’attendent-ils tous pour parler ? Combien de nouveaux décès ? Lesquels ?
RECIT. 25 août 1994 : le jour où Jacques Chirac devint le candidat favori de François Mitterrand
« Un jour, Jacques Chirac m’a dit qu’il n’aurait jamais gagné l’élection de 1995 sans François Mitterrand. » La confidence de cette personnalité jadis proche du pouvoir mitterrandien a de quoi surprendre lorsqu’on se remémore la violence des joutes politiques qui ont opposé les deux hommes à la fin des années 1980.
Mais en cette fin d’été 1994, le climat a bien changé. Le président Mitterrand, amoindri par la maladie, achève son deuxième septennat. A Matignon, Edouard Balladur, qui occupe le poste de Premier ministre depuis un an, se prend à rêver d’un destin présidentiel. Et Jacques Chirac, qui est toujours maire de Paris, attend son heure…
Edouard Balladur, François Mitterrand et Jacques Chirac assistent au 50e anniversaire de la Libération de Paris, le 25 août 1994. (FRANCEINFO / FRANCE 2 / INA)
Mitterrand, Balladur, Chirac : trois hommes sur un parvis
Le 25 août 1994, un événement va être l’occasion pour François Mitterrand de marquer implicitement mais publiquement son soutien à Jacques Chirac pour l’élection présidentielle qui se profile huit mois plus tard. Au nez et à la barbe d’Edouard Balladur. Ce jour-là, Paris fête le cinquantième anniversaire de sa libération. Pour l’occasion, la municipalité a sorti le grand jeu. Reconstitutions historiques dans les rues de la capitale, spectacle son et lumière sur le parvis de l’Hôtel de ville devant près de 5 000 invités, retransmission en direct et en prime time sur France 2…
A la mairie de Paris, c’est Jean-Jacques Aillagon, alors directeur des affaires culturelles, qui est chargé de l’organisation de cette cérémonie. « Le président de la République avait fait savoir très tôt qu’il y assisterait. Et le gouvernement d’Edouard Balladur aussi », se souvient-il. « Le 25 août, sur la place de l’hôtel de ville, se sont donc retrouvés, dans un même espace, le président Mitterrand, le Premier ministre et le maire de Paris. »
François Mitterrand était déjà très fatigué à l’époque. Chacun savait qu’il ne se représenterait pas en 1995. Chacun savait que Chirac se présenterait, et beaucoup se doutaient qu’Edouard Balladur en avait l’intention. Et ce n’était un secret pour personne que leurs relations s’étaient dégradées.
Jean-Jacques Aillagon, organisateur de la cérémonie du 25 août 1994,
à franceinfo
C’est ce moment précis que choisit François Mitterrand pour interférer dans ce duel à droite entre les deux « amis de trente ans ». Il est 21h49, ce jeudi soir, lorsque la Safrane présidentielle arrive sur le parvis. François Mitterrand est accueilli par Edouard Balladur et Jacques Chirac, le ministre de la Défense François Léotard et celui des Anciens combattants, Philippe Mestre, pendant que les clairons de la Garde républicaine interprètent la sonnerie Au drapeau, puis La Marseillaise. Devant les troupes passées en revue, Jacques Chirac montre d’emblée une certaine proximité avec le chef de l’Etat. Pendant ces quelques minutes pourtant solennelles, le maire de Paris ne lâche pas Mitterrand d’une semelle et lui parle sans arrêt.
Au cours de la cérémonie, Jacques Chirac invite François Mitterrand dans son bureau, pour y signer un livre d’or. (FRANCEINFO / FRANCE 2 / INA)
Un « étrange intermède » savamment prémédité
Sur le parvis de « sa » mairie, au milieu des deux immenses tribunes installées pour l’occasion de part et d’autre de la place, Jacques Chirac ne boude pas son plaisir. Les deux hommes se retrouvent désormais seuls sur l’estrade centrale. Un premier moment de solitude pour Edouard Balladur, réduit à écouter Jacques Chirac et François Mitterrand prononcer leur discours à tour de rôle. Puis survient l’épisode que personne n’attendait. La voix du speaker retentit dans les haut-parleurs : « Conformément à la tradition républicaine, le président de la République et le maire de Paris vont maintenant se retirer dans l’Hôtel de Ville pour signer le livre d’or de la Ville de Paris. »
« C’est moi qui ai inventé cette phrase », se souvient Jean-Jacques Aillagon. « Il n’y avait évidemment pas de tradition républicaine puisque cette situation ne s’était jamais produite ! » Sous couvert de respect du protocole, les entourages de Jacques Chirac et François Mitterrand ont en fait organisé un aparté au beau milieu d’une cérémonie officielle. Dans le plus grand secret. Sur place, seules quelques personnes averties comprennent ce qui est en train de se tramer sous leurs yeux.
« On savait à l’avance qu’il y aurait une pause pour des raisons médicales, car le président avait parfois besoin de recevoir des soins ou tout simplement d’aller aux toilettes. Mais à l’époque, sur ces sujets, on restait en retrait, il y avait une pudeur », se souvient Claude Sérillon, qui ce jour-là commentait la cérémonie pour France 2. En revanche, j’ai su au dernier moment, dans l’oreillette, que Jacques Chirac l’accompagnerait et qu’ils feraient un détour par son bureau.
Le lendemain, le journal Le Monde croit d’ailleurs à un raté dans l’organisation de la cérémonie. Voici comment cet « étrange intermède » y est rapporté :
Après ces deux allocutions, le déroulement de la cérémonie a été troublé par un étrange intermède. Manifestement, les organisateurs avaient oublié de programmer « l’usage républicain » qu’est la signature du livre d’or de la Ville par le président de la République et qui se déroule dans le bureau du maire de Paris. Du coup, pour occuper le temps, durant cette opération qui a duré une dizaine de minutes, l’aréopage de personnalités présentes, au premier rang desquelles M. Balladur, s’est vu offrir… les images de l’émission de France 2 retransmise sur le grand écran qui avait été disposé sur la façade de l’Hôtel de Ville.
Le Monde du 27 août 1994
Mais il ne s’agit pas du tout d’un oubli. Depuis plusieurs semaines, l’Elysée et la mairie de Paris peaufinent les moindres détails de cette mise en scène. Une fois la venue du chef de l’Etat confirmée, la cheffe de cabinet du président, Béatrice Marre, est chargée d’en régler les modalités avec son homologue auprès du maire de Paris, Jean-Eudes Rabut. « Le président de la République tient absolument, partout où il va, à rencontrer le maire en sa mairie. Dans n’importe quel village et a fortiori dans la capitale », explique Béatrice Marre à son interlocuteur.
Jean-Eudes Rabut se demande alors comment cette exigence va pouvoir s’imbriquer dans le déroulé de la cérémonie : « Il va y avoir un problème, on ne va quand même pas planter tous les membres du gouvernement et le Premier ministre qui sont là ? », s’enquiert-il. « Béatrice Marre a eu cette phrase incroyable, qui est restée gravée dans ma mémoire. Elle m’a dit : ‘C’est justement pour ça que c’est fait’ », se remémore-t-il, un quart de siècle plus tard. Sans se souvenir précisément de cette phrase, Béatrice Marre confirme que la manœuvre était volontaire.
Le président de la République n’avait pas jugé utile d’en informer le gouvernement. C’était une affaire entre lui et le maire de Paris. Et il n’était pas fâché de faire un mauvais tour à son Premier ministre.
Béatrice Marre, ancienne cheffe de cabinet de François Mitterrand,
à franceinfo
Les échanges se poursuivent entre l’Elysée et l’Hôtel de Ville. Peu de temps avant la cérémonie, Béatrice Marre fait savoir à l’entourage de Jacques Chirac que le président a pour habitude de signer un livre d’or dans les mairies où il se rend. Problème : à l’Hôtel de Ville de Paris, il n’y a pas de livre d’or. « Quand des chefs d’Etat viennent à l’Hôtel de Ville, ils signent des feuilles façon parchemin », explique Jean-Jacques Aillagon.
Le secrétaire général du Conseil de Paris de l’époque, Bernard Bled, est chargé de remédier à ce manque. Il se souvient qu’il avait reçu l’ordre directement de la part de Jacques Chirac, qu’il cite en l’imitant : « Il veut un livre d’or, allez chercher un livre d’or, quelque chose qui ait de l’allure ! » Bernard Bled pare au plus pressé : il traverse la rue de Rivoli pour se rendre… au BHV et acheter « quelque chose qui ressemble à un livre d’or ».
Une fois le livre d’or signé, Jacques Chirac et François Mitterrand s’apprêtent à regagner l’assistance. (FREDERIC HUGON / AFP / FRANCEINFO)
Dans le secret du bureau du maire
Le jour J, les téléspectateurs et le public présent sur le parvis voient donc les deux hommes s’engouffrer dans le bâtiment par une petite porte. Les caméras les suivent jusqu’au vaste bureau du maire, au deuxième étage. François Mitterrand sort un stylo de sa poche et s’asseoit dans le fauteuil du maire pour signer le fameux livre d’or, qui trône sur le bureau. Comme on peut le voir sur les images d’archives, le président et son hôte échangent quelques mots. Dans son oreillette, Claude Sérillon perçoit quelques bribes de conversation. « Monsieur le président, il faudrait que nous y allions, il va nous attendre », aurait dit Chirac, faisant mine de s’inquiéter du Premier ministre. Ce à quoi Mitterrand aurait répondu, d’un air badin : « Eh bien, il va nous attendre ! »
Quelques secondes plus tard, les photographes et les caméras de télévision sont priés de partir. La porte du bureau se ferme, mais le chef du service photo de la mairie de Paris, Christian Boyer, reste à l’intérieur. Il raconte avoir entendu François Mitterrand assurer très explicitement Jacques Chirac de son soutien.
Il lui a dit : ‘Préparez-vous, c’est votre tour, je vais vous aider et vous allez gagner’.
Christian Boyer, ancien chef du service photo de la mairie de Paris,
à franceinfo
C’est également ce que rapporte Jacques Chirac dans ses Mémoires, parus en 2011. « Après avoir paraphé le livre d’or, comme convenu, en y apposant sa seule signature, il m’a glissé en confidence : ‘C’est votre tour, vous allez être élu’ », écrit-il. Selon le journaliste Georges-Marc Benamou, à qui François Mitterrand s’est confié à la fin de sa vie, et qui raconte la scène dans son ouvrage Le Dernier Mitterrand (Plon) Jacques Chirac lui aurait répondu, dans le couloir avant de regagner l’assistance : « Quoi qu’il arrive, j’irai jusqu’au bout ».
A l’extérieur, ces dix petites minutes de flottement paraissent interminablement longues. Surtout pour Edouard Balladur, impassible, qui patiente à côté de deux fauteuils vides. « L’absence des deux hommes s’est prolongée à tel point que je me suis demandé si Mitterrand n’avait pas eu un malaise », raconte la journaliste Michèle Cotta dans ses Cahiers secrets de la Ve République (Fayard).
Pendant tout ce temps qui n’en finissait pas, le Premier ministre est resté immobile dans son fauteuil tendu de rouge, figé dans le recueillement, sans que son visage ne trahisse impatience, étonnement ou inquiétude. Il n’en menait pas large pourtant, imaginant sans doute le pire, comme nous le faisions tous.
Michèle Cotta, journaliste
dans Cahiers secrets de la République, tome 3
En fait, François Mitterrand n’a pris, durant ces quelques minutes, aucun médicament, note Jacques Chirac, qui a même trouvé le président « plutôt en bonne forme », comme il le note dans ses Mémoires. Suffisamment perspicace en tout cas pour scruter la réaction d’Edouard Balladur lorsqu’ils sont revenus s’asseoir dans la tribune. « Vous auriez vu la tête de Balladur, quand je suis revenu avec Chirac. Une tête… », se confie-t-il à Georges-Marc Benamou.
Pendant que Jacques Chirac et François Mitterrand se font désirer, Edouard Balladur, impassible, n’a qu’une chose à faire : attendre. (FRANCEINFO / FRANCE 2 / INA)
Une revanche contre Edouard Balladur
Entre François Mitterrand et son Premier ministre, la défiance couve derrière la courtoisie dont ils se gratifient l’un l’autre. « De plus en plus, Edouard Balladur voulait prendre tout l’espace. Il devait penser que le cancer tuerait François Mitterrand avant la fin de son mandat. Sa stratégie, c’était donc de passer de la situation de Premier ministre à celle de vice-président, puis à celle de président de fait », raconte un pilier du clan Mitterrand de l’époque.
Une attitude qui s’est notamment manifestée dix jours avant la cérémonie à l’Hôtel de Ville, sur le porte-avions Foch, à Toulon. Le 14 août, moins d’un mois après la dernière opération de la prostate du président, Edouard Balladur et François Mitterrand participaient aux commémorationx du cinquantenaire du débarquement en Provence, en présence de nombreux chefs d’Etat africains. Au cours d’une réunion ministérielle consacrée à la situation en ex-Yougoslavie et au Rwanda, le chef de l’Etat, très affaibli, dut laisser la place à son Premier ministre. Quelques heures plus tard, Edouard Balladur tenait une conférence de presse à Saint-Tropez pour rendre compte de cette réunion et en détailler les mesures. La suite est racontée par Charles Pasqua.
Tout à l’euphorie du quasi-intérim qu’il vient d’assurer quelques heures durant, il omet cependant de faire référence à la présence du chef de l’Etat et à l’accord de celui-ci sur ces mesures. A l’instant même, je réalise la gravité de la faute qui vient d’être commise…
Charles Pasqua
dans Ce que je sais, tome 2 (Seuil)
Empiéter sur le domaine réservé du président, la politique étrangère, « ce n’était pas une bonne idée » face à François Mitterrand, euphémise un ancien membre de son cercle rapproché. Dans son livre Le pouvoir ne se partage pas (Fayard), paru en 2009, Edouard Balladur, lui, voit cette excuse comme un prétexte. Si François Mitterrand a choisi de l’humilier sur le parvis de l’Hôtel de Ville, c’est « par goût de diviser, de manipuler », une « malice de qui cherche à m’affaiblir », « un jeu qui lui permet de se convaincre qu’il conserve un rôle », écrit-il.
En tout cas, le tour joué par François Mitterrand ne trompe personne. « Tous les spectateurs qui étaient un peu avertis du jeu politique en cours ont bien compris ce qu’il s’était passé. Que par cette mise en scène, François Mitterrand considérait que le moment était venu pour Jacques Chirac de lui succéder », commente Jean-Jacques Aillagon.
A l’été 1994, la gauche est encore sonnée par la gifle mémorable reçue aux législatives de mars 1993 et personne n’imagine qu’un représentant du Parti socialiste soit en mesure de l’emporter huit mois plus tard. Ainsi, le vainqueur du duel Chirac-Balladur a de fortes chances de devenir le prochain président de la République. Une configuration qui peut expliquer l’ingérence du président sortant. De fait, François Mitterrand n’a, par la suite, plus caché son goût pour Jacques Chirac et son hostilité envers Edouard Balladur. « Mitterrand avait avec Edouard Balladur une relation convenable mais il ne correspondait pas à l’image qu’il se faisait d’un président de la République proche du peuple, altruiste, avec une empathie », analyse Bernard Bled.
Avec Chirac, il y avait certes une rivalité mais son côté hussard ne déplaisait pas à Mitterrand. Chirac correspondait mieux à l’esprit français, c’était l’homme du peuple face à l’intelligentsia.
Bernard Bled, ancien secrétaire général du Conseil de Paris,
à franceinfo
Pour Chirac, ce rapprochement « c’était du pain bénit », assure Bernard Bled. « Finalement, les deux points d’avance qu’on a sur Balladur au soir du premier tour de la présidentielle, on les doit peut-être à Mitterrand ! »