Attentat de Romans-sur-Isère : explications de l’assaillant 8 avril
Il assume un passage à l’acte de type djihadiste sans en donner d’explications très convaincantes.
Par ailleurs, son statut de réfugié suscite toujours bien des questions restant sans réponse.
Par exemple : pourquoi donc aurait-il dû fuir une dictature qui semble avoir toujours parfaitement convenu à son épouse ?
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Attaque au couteau à Romans-sur-Isère : ce que l’assaillant a expliqué en garde à vue
L’homme de 33 ans soupçonné d’avoir tué deux personnes samedi dans la Drôme s’est longuement confié aux enquêteurs pendant sa garde à vue.
Qui est-il vraiment ? Et quelles étaient les réelles motivations de ce réfugié soudanais de 33 ans, Abdallah A.-O. ? L’assaillant au couteau, qui a tué deux personnes et en a blessé cinq autres, samedi 4 avril, à Romans-sur-Isère (Drôme), s’est longuement confié aux enquêteurs qui l’interrogent.
Son périple meurtrier est considéré comme ayant eu « pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur ». Le Parquet national antiterroriste (PNAT) s’est donc saisi de l’enquête. Arrivé en France en 2016, Abdallah A.-O. a obtenu le statut de réfugié l’année suivante. Il semblait avoir réussi son intégration. Salarié en CDD dans une maroquinerie, il était en passe d’obtenir un contrat à durée indéterminée. Son patron décrit comme « travailleur » le jeune homme, qui n’avait pas non plus de problèmes de voisinage et n’était pas connu des services de renseignement.
« Il avait la sensation d’être épié »
Au début de sa garde à vue, samedi, le suspect est apparu psychologiquement instable, mais son état a finalement été jugé compatible avec son audition. Le soir même, il a livré sa version pendant plus de trois heures et demie aux enquêteurs de la Sous-direction antiterroriste (SDAT) de la police judiciaire et de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). « Il a confié que, depuis quelques jours, il se sentait mal dans sa peau. Il avait notamment la sensation d’être épié, indique-t-on dans les cercles de l’enquête. Il affirme qu’il supportait mal le confinement et de se trouver au chômage technique. »
La crainte d’être atteint du coronavirus l’aurait amené à consulter un médecin le 29 mars. Le jeune homme a justifié les agressions en indiquant qu’il cherchait à se défendre face à des gens qui lui voulaient du mal. Il a expliqué aux enquêteurs avoir « pété les plombs » mais, paradoxalement, a assumé son périple meurtrier au nom de la religion. Les enquêteurs de la SDAT et de la DGSI cherchent à savoir si ses explications confuses sont sincères ou si elles visent à égarer les investigations.
Des textes religieux, « sans grande cohérence »
Peu après les faits, les policiers antiterroristes ont saisi trois feuillets manuscrits, en français et en arabe, d’une dizaine de lignes chacun, stigmatisant la France, comparée à un « pays de mécréants », et invoquant les « combattants ». « Pas à proprement parler un testament mais plutôt des textes religieux, sans grande cohérence », souligne une source proche du dossier.
Les témoins du drame restent marqués par le regard du suspect, décrit comme « froid », et par son attitude « déterminée ». Ils se penchent sur les relations de l’assassin présumé, à commencer par ses échanges téléphoniques et numériques. Ces expertises informatiques n’ont, à ce stade, pas mis en évidence de liens avec une quelconque organisation terroriste, ni même de consultation de sites jihadistes. Pas de preuves non plus de consommation de propagande ou d’une « allégeance » à un groupe structuré.
L’homme, qui demeurait en contact téléphonique avec son épouse restée dans leur pays d’origine, disposait d’une demi-douzaine de téléphones portables, la majorité étant des modèles anciens et hors d’usage. Seul l’un d’eux, dont il a accepté de donner le code de déverrouillage, semblait actif. L’exploitation d’une clé USB n’a pas apporté davantage d’explications à son geste. Aucune trace d’antécédents psychiatriques n’a été relevée. Les expertises toxicologiques n’ont pas mis en évidence de consommation d’alcool, ni de prise de stupéfiants.
« Un profil hybride »
« Il s’agit d’un profil hybride, que nous avons déjà vu apparaître lors de l’attaque de la préfecture de police de Paris [quatre morts en octobre 2019] ou à Villejuif [un mort et deux blessés en janvier] : instable psychologiquement, quasi paranoïaque et influencé par les discours des organisations terroristes, idéologie qui les incite au passage à l’acte », résume l’une des sources proches du dossier.
Deux autres hommes, de nationalité soudanaise eux aussi, ont été placés en garde à vue. L’un d’eux a été remis en liberté lundi. Le second était toujours interrogé mardi après-midi. Celui-ci est considéré comme un témoin clé : il a en effet passé la nuit précédant l’attaque au domicile de l’auteur présumé. Il avait, dit-il, jugé utile de tenir compagnie à son ami qui ne se sentait pas bien.
Abdallah A.O. devrait être présenté au Parquet national antiterroriste mercredi, au terme de sa garde à vue. L’un des premiers actes des juges d’instruction qui hériteront de l’affaire de Romans-sur-Isère devrait consister en une expertise psychiatrique. Trois blessés se trouvent encore hospitalisés mais leurs jours ne sont plus en danger.
Décryptages » Attaque à Romans-sur-Isère : mais que faisait Abdallah A. O. en France ?
05 avril 2020
© JEFF PACHOUD / AFP
Attaque à Romans-sur-Isère : mais que faisait Abdallah A. O. en France ?
Une réponse : il bénéficiait du droit d’asile. Une question : pourquoi bénéficiait-il du droit d’asile ?
Avec Benoît Rayski
Abdallah A.O. avait profité du droit d’asile en 2017. A cette époque le Soudan, son pays, était dirigé par un dictateur islamisé, Omar el-Bechir. Il faisait fouetter les filles qui portaient un pantalon. Et menait une guerre sans pitié contre les mécréants du sud, animistes et chrétiens.
En raison des activités d’Omar el-Bechir le Soudan avait été mis à l’index par la communauté internationale. Quiconque fuyait ce pays était donc éligible au droit d’asile. Abdallah A. O. en bénéficia donc. Bien qu’on puisse se demander (vu sa foi brûlante illustrée par quelques coups de couteau) ce qu’il avait à reprocher au dictateur islamiste qui présidait aux destinées du Soudan…
Le droit d’asile est incontestablement une belle et heureuse conquête de l’humanité. Mais il est encadré par des conditions très strictes. Et n’est en rien une rente perpétuelle. C’est une question que je pense connaître assez bien par quelqu’un qui me fut très proche.
Il avait fuit la Pologne communiste où il risquait la prison et peut-être pire. La France lui accorda très logiquement le statut de réfugié politique. Quand en 1990 la Pologne devint démocratique il perdit ce statut qui n’avait plus de raison d’être. Il fit des démarches – couronnées de succès – pour obtenir la nationalité française.
En 2019, deux ans donc après qu’Abdallah A. O. ait bénéficié du droit d’asile, Omar el-Bechir fut renversé. S’amorça alors une transition démocratique. Les pays occidentaux renouèrent avec le Soudan. Et même Trump, qui n’est pourtant pas un tendre, leva les sanctions économiques qui frappaient ce pays.
Pourquoi donc Abdallah A.O est-il toujours considéré comme un demandeur d’asile ? Sans doute parce que dans le fatras de l’administration française son dossier s’est égaré quelque part dans un tiroir poussiéreux. Sinon, et c’était légalement possible, on l’aurait remis dans un avion à destination de Khartoum.
La géographie peut aussi nous aider à mettre un peu de lumière sur son cas. Le Soudan est bordé par la Lybie, l’Egypte, l’Erythrée, l’Ethiopie, la Centrafrique, le Tchad et le Sud Soudan. La plupart de ces pays son très bienveillants avec la foi d’Abdallah A. O. Que d’efforts n’a-t-il déployés afin de parcourir des milliers de kilomètres pour s’installer dans un pays de mécréants où il avait, selon des documents trouvés chez lui, du mal à vivre. Quelques mécréants en sont morts…
Trafic d’armes: Khartoum ferme ses frontières avec la Libye, le Tchad et le Soudan du Sud
- Selon le vice-président soudanais, 60 mille véhicules ont été introduits clandestinement dans le pays.
Sudan
AA / Khartoum / Bahram Abdel Moneim
Le Soudan a annoncé mercredi la fermeture de ses frontières terrestres avec la Libye, le Tchad et le Soudan du Sud pour empêcher le trafic d’armes et de véhicules à quatre roues motrices.
« Nous avons fermé nos frontières avec la Libye, le Tchad et le Soudan du Sud pour empêcher le trafic d’armes et de véhicules à quatre roues motrices », a déclaré le vice-président soudanais Hassabo Mohamed Abdul Rahman, lors d’un discours adressé à une foule d’étudiants de son parti au pouvoir ; le Congrès national, à Khartoum. Le vice-président n’a pas donné des détails sur les modalités et la durée de la fermeture.
En plus des trois pays mentionnés par Abdul Rahman, le Soudan a des frontières terrestres avec l’Égypte, l’Éthiopie, l’Érythrée et la Centrafrique.
Le vice-président a révélé que, récemment, « 60 mille véhicules à quatre roues motrices au cours de la période récente ont été introduits clandestinement dans le Soudan depuis la Libye, le Tchad et le Soudan du Sud ».
« Les propriétaires des voitures trafiquées ont commis dans d’autres pays des crimes comme le meurtre, la contrebande, le blanchiment d’argent et le trafic de drogue. Interpol a récemment demandé au Soudan d’enregistrer les données des voitures trafiquées pour pouvoir démanteler les réseaux criminels impliqués » a-t-il déclaré.
Le responsable soudanais a également évoqué le plan de son gouvernement pour la confiscation et la collecte des armes à travers le pays. Selon lui, la collecte commandée et déléguée par président Omar al-Bachir, n’épargnera personne quels que soit son statut et son rang et les forces d’inspection et de désarmement disposeront d’une large marge de manœuvre pour agir en cas de résistance ou de refus.
« Malheureusement, de nombreuses tribus ont des armes lourdes, des véhicules tout-terrain et des coffres pour stocker des armes à feu ordinaires », a-t-il noté.
Le 22 août, le procureur général soudanais Omar Ahmed avait émis un décret établissant un parquet spécialisé dans la lutte contre le terrorisme et la prolifération des armes et des munitions.
Au début du même mois, le gouvernement avait lancé une campagne de collecte d’armes dans les Etats du Kordofan (Sud) et la région du Darfour (ouest).
Le 6 août, les autorités soudanaises avaient demandé aux civils qui possédaient des armes, des munitions et des véhicules non autorisés de les remettre immédiatement à l’armée ou au poste de police le plus proche.
Il n’existe aucune estimation officielle de la taille des armes dont disposent les tribus dans la région du Darfour. Des rapports non officiels évoquent toutefois des centaines de milliers d’armes, y compris des armes lourdes.
Les perturbations dans le Darfour ont conduit, ces dernières années, à la prolifération des armes entre les gangs et les tribus qui se disputent les rares sources et pâturages de la région.
https://www.jeuneafrique.com/489820/politique/le-soudan-saisit-19-tonnes-de-cannabis-au-darfour/
Le Soudan saisit 19 tonnes de cannabis au Darfour
Mis à jour le 05 novembre 2017 à 17h11
Un groupe paramilitaire soudanais progouvernemental a annoncé dimanche avoir saisi 19 tonnes de cannabis dans la région du Darfour déchirée par un conflit depuis des années, l’une des plus importantes prises de drogue au Soudan.
Les Forces de soutien rapide (FSR), un groupe controversé qui combat d’ordinaire les rebelles dans cette région de l’ouest du Soudan, a indiqué avoir saisi la semaine dernière deux véhicules bourrés de haschisch après un échange de tirs avec des trafiquants dans l’État du Darfour-Sud.
Dimanche, ces forces ont montré le cannabis saisi à des journalistes sur une base des FSR à Khartoum.
« Le 31 octobre, nos troupes ont affronté une bande de trafiquants lorsque nous leur avons tendu une embuscade », a indiqué le porte-parole de ce groupe paramilitaire Abdelrahman al-Jaali.
« Nous avons capturé leur chef (…) et saisi deux véhicules contenant 19 tonnes de haschisch », a-t-il ajouté.
L’embuscade a été tendue aux trafiquants dont les communications téléphoniques avec un autre gang à Khartoum avaient pu être interceptées. Le cannabis, a-t-il précisé, devait être acheminé vers la capitale.
Ce cannabis vient en général du Soudan du Sud ou d’Éthiopie, mais il est aussi cultivé ces temps-ci au Darfour-Sud, a indiqué le général de police Hashim Ali lors de la conférence de presse.
Les médias soudanais ont plusieurs fois ces dernières années fait état de saisie de drogues mais celle annoncée dimanche est l’une des plus importantes jamais rapportées au Soudan.
Des responsables soudanais ont reconnu une hausse du trafic et de la consommation de drogue ces dernières années, surtout chez les jeunes.
Le groupe paramilitaire à l’origine de cette prise est accusé par des ONG de violations des droits de l’Homme au Darfour et dans les États du Nil Bleu et du Kordofan-Sud.
Ces trois régions ont été pendant des années le théâtre d’intenses combats entre des forces gouvernementales et des rebelles, qui ont fait des dizaines de milliers de morts et des millions de déplacés.
https://www.illicit-trade.com/fr/2017/11/soudan-accord-lutte-drogues/
Soudan : un accord signé pour la lutte contre le traffic de drogues avec la République centrafricaine et le Soudan du Sud
Publié il y a 2 ans le 8 novembre 2017
Le Soudan, dont la population est très affectée par la consommation de drogues, cherche à lutter contre leur commerce en signant avec ses voisins un accord de lutte contre les produits stupéfiants.
Ce mardi 7 novembre, le gouvernement soudanais a annoncé à Khartoum, sa capitale, que des discussions étaient en cours avec ses voisins du Soudan du Sud et le la Centrafrique pour signer un accord destiné à lutter contre le trafic de drogues.
Ce trafic touche fortement la population soudanaise. En juin 2013, le président, Omar Al-Bashir, ordonne la mise en place d’un Conseil national de lutte contre les drogues, espérant débarrasser son pays du fléau.
Mais en septembre de la même année, le Conseil tire la sonnette d’alarme, décriant l’augmentation faramineuse de la consommation de drogues au sein des populations, et particulièrement chez les jeunes.
Le ministre de l’intérieur, Hamid Mannan, souhaite que ce potentiel accord entre voisins mette fin à la production de drogues au sein des trois pays et qu’il limite le trafic aux frontières. La frontière sud du Darfour, région du Soudan, partagée avec la Centrafrique, est la zone principale de cultivation de cannabis du pays.
M. Mannan a réaffirmé par la même occasion son soutien inconditionnel à la Direction générale du contrôle des stupéfiants, qui lutte contre les trafiquants, qui fonctionnent majoritairement en bande organisée.
Une législation stricte, mais peu efficace
Le Soudan a des lois très strictes concernants les drogues, qu’elles soient dures ou non. La production et consommation de cannabis y sont strictement interdites, et en 1994, le pays adhère à la Convention des Nations Unies contre le trafic illicite de stupéfiants et de substances psychotropes.
Le trafic de drogues au Soudan peut être puni par la peine de mort dans certains cas, dont la récidive ou de distribution de substances illicites dans des lieux d’enseignement.
Malgré ces efforts législatifs, le Soudan demeure fortement touché par la consommation de drogues, en constante augmentation. Selon le ministère de l’intérieur, la consommation de cannabis aurait augmenté de 34% en 2013.
Dans son rapport sur les drogues de 2016, l’organisation mondiale de la santé (OMS) recense 8 hectares de cultivation et 450 tonnes de cannabis identifiés par les autorités. L’OMS explique aussi que le captagon, la « drogue des jihadistes », est fortement exportée vers le Soudan, arrivant par voie maritime depuis le Liban et la Syrie. Plus d’un million de tablettes de ce stupéfiant ont ainsi été saisies entre 2014 et 2015 lors de leur transit vers le Soudan.
Un accord passé avec les pays voisins, ainsi qu’un meilleur contrôle sur son territoire permettra peut-être au Soudan d’enfin enrayer l’épidémie de stupéfiants sur son territoire.
http://www.rfi.fr/fr/afrique/20190927-soudan-fermeture-frontieres-centrafrique-libye-securite
Le Soudan ferme ses frontières avec la Centrafrique et la Libye
Publié le : 27/09/2019 – 15:12Modifié le : 27/09/2019 – 22:34
Texte par : RFI
Le Soudan a ordonné la fermeture de ses frontières avec la Centrafrique et la Libye. C’est le Conseil souverain, l’organe qui dirige la transition, qui a pris cette décision en parlant de dangers économiques et sécuritaires. Les frontières de la région sont poreuses et servent depuis longtemps aux trafics de marchandises, de drogue, d’êtres humains ainsi qu’à l’immigration illégale.
Les fermetures de frontières ne sont pas rares dans cette région utilisée par les criminels, trafiquants et passeurs en tout genre. De nombreuses armes et mouvement rebelles transitent par là. Mais c’est la première fois que Khartoum prend une telle décision depuis la chute du président Omar el-Béchir en avril dernier.
Pour autant, les explications ne sont pas claires. Le Conseil souverain a parlé de véhicules ayant illégalement traversé la frontière, provoquant des dangers économiques et sécuritaires. Cette fermeture fait en tout cas suite à une réunion entre le Conseil souverain et le gouvernement régional du Darfour, région de l’ouest du Soudan en guerre depuis une quinzaine d’années.
Lutte contre le terrorisme
Pour certains, Khartoum pourrait ainsi vouloir empêcher des rebelles darfouris d’aller s’entraîner ou s’équiper dans les pays voisins. Certains ont même dans le passé rejoint des mouvements étrangers, comme celui du maréchal libyen Khalifa Haftar.
Le chercheur Cameron Hudson lui fait le lien avec un communiqué du département d’État américain paru ce jeudi et passé inaperçu. Washington avertit que des groupes terroristes sont présents au Soudan et pourraient menacer les Occidentaux. Or dans le même temps, les Soudanais poussent pour que les États-Unis retirent leur pays de la liste des nations soutenant le terrorisme, ce qui pénalise son économie.
Dans ce cas, lutter contre l’insécurité pourrait aider le Soudan à marquer des points dans ce dossier, alors que le moindre acte terroriste pourrait maintenir les sanctions pendant des années.
Frontières poreuses
Les frontières entre Soudan, Centrafrique et Libye sont poreuses depuis longtemps. Elles constituent des routes migratoires pour rejoindre la Méditerranée et l’Europe. Le Soudan servant de carrefour entre l’Afrique de l’Ouest et la Corne. Mercredi encore, les autorités ont annoncé l’arrestation d’une douzaine de trafiquants et de 120 migrants illégaux.
Les deux frontières sont aussi source de conflits tribaux. Notamment les Toubous du sud libyen contre des groupes arabes. Ou encore les fermiers de Vakaga en Centrafrique, face aux éleveurs du sud Darfour. Ces derniers ont d’ailleurs conclu un accord en juin pour mettre fin aux violences.
Trafics en tout genre
Les États ayant du mal à contrôler cette zone, propice au trafic de marchandises diverses, de drogue, mais surtout d’armes. Les rebelles centrafricains se fournissent notamment au Darfour, région de l’ouest du Soudan en proie à une guerre civile depuis une quinzaine d’années.
Les groupes armés darfouris ont d’ailleurs souvent trouvé refuge dans le sud libyen depuis que le Tchad ne les parraine plus et que le Soudan du Sud est en guerre. Selon Khartoum, au moins 1 500 rebelles ont notamment rejoint les rangs du rebelle libyen Khalifa Haftar. La Libye leur sert ainsi de base arrière où ils peuvent être payés comme des mercenaires, mais aussi s’adonner au pillage.
Enfin le Soudan craint un retour de ses extrémistes religieux qui ont notamment fui la région de Syrte où ils combattaient dans les rangs de l’organisation État islamique. C’est en partie pour ces raisons que le Soudan avait mis sur pied la force paramilitaire FSR, dont les hommes se sont souvent transformés en criminels et trafiquants.