Je décline toute responsabilité quant aux mentions qui s'affichent dans les cinq lignes ci-dessus du pavé "Recherchez aussi" sur lequel je n'ai aucun contrôle.
Mes statistiques sont bloquées depuis le 2 février 2015.
7 février 2015
Mes statistiques sont de retour, tout fonctionne.
16 février 2015
Statistiques "basiques" de nouveau bloquées depuis le 12 février.
22 février 2015
Mes statistiques "basiques" ont été débloquées hier soir après la publication de mon dernier article concernant NEMROD34. Belle reprise simultanée de l'activité du Chinois.
23 février 2015
Statistiques "basiques" toujours sujettes à blocages : le 21 février au soir, à peine étaient-elles débloquées, puis à nouveau hier, 22 février, à peine étaient-elles débloquées.
24 février 2015
Statistiques "basiques" débloquées. Pas de nouveau pic d'activité du Chinois depuis le 21 février.
25 février 2015
Je n'ai pas mes statistiques "basiques" du jour, ça bloque encore... et Justinpetitcoucou est toujours bloqué depuis le 8 février... Faudrait penser à le débloquer, lui aussi, il y a du laisser-aller, là...
26 février 2015
Statistiques "basiques" des deux blog débloquées. Merci pour Justin, il était temps !
27 février 2015
Statistiques "basiques" des deux blogs de nouveau bloquées depuis le 26 février. Ce petit jeu pourrait-il cesser ? On n'en voit pas l'intérêt... Complément de 22 h: merci de m'avoir rendu ces statistiques !
25 mars 2015
Statistiques "basiques" de nouveau bloquées depuis le 20 mars.
26 mars 2015
Merci de m'avoir débloqué mes statistiques "basiques". Encore une fois, je ne vois pas l'intérêt de ce petit jeu. Ce serait aussi bien de cesser de bloquer ces statistiques pour oublier de les débloquer jusqu'à ce que j'aie signalé le problème.
31 mars 2015
Merci de bien vouloir me débloquer les statistiques "basiques" de Justinpetitcoucou, restées bloquées depuis le 14 mars - cf. avis du 25 mars sur Justin.
2 avril 2015
Merci de m'avoir rendu les statistiques de Justin.
7 mai 2015
Je n'ai plus de statistiques depuis deux jours, ni "basiques" ni "avancées".
10 mai 2015
Retour des statistiques "basiques". Merci. Manquent encore les statistiques "avancées".
14 mai 2015
Toutes mes statistiques sont de retour depuis hier. Merci.
3 octobre 2015
Depuis hier, les compteurs de mes statistiques avancées sont tous à zéro. Merci de me les rendre.
Entre autres, étaient programmées des attaques meurtrières visant des personnes dont au moins une faisait déjà l’objet de surveillances particulières de la part des terroristes.
Je rappelle ici fortement soupçonner que ce puisse être le cas de l’attaque de Romans-sur-Isère du 4 avril dernier, compte tenu des propos publics de l’un des commanditaires, Jean-Marc Donnadieu de Béziers, concernant des assassinats d’ingénieurs.
Les autorités allemandes ont déjoué des projets d’attentats visant des installations militaires américaines et arrêté cinq Tadjiks soupçonnés d’avoir voulu commettre ces attaques au nom de l’EI, alors que la menace islamiste reste grande en Allemagne.
Les autorités allemandes ont déjoué des projets d’attentats visant des installations militaires américaines et arrêté cinq Tadjiks soupçonnés d’avoir voulu commettre ces attaques au nom de l’EI, alors que la menace islamiste reste grande en Allemagne.
Les suspects, dont quatre ont été interpellés mercredi matin dans l’État régional de Rhénanie du Nord-Westphalie (ouest), prévoyaient également « des attaques meurtrières » contre des personnes parmi lesquelles une voix critique de l’islam qu’ils avaient commencé à espionner, a indiqué le Parquet fédéral, compétent en matière d’affaires de terrorisme.
Des perquisitions ont été menées dans plusieurs villes de la région, dont la grande ville d’Essen.
Le cinquième, identifié seulement comme Ravsan B., avait été arrêté il y a plus d’un an et se trouve depuis le 15 mars 2019 en détention préventive.
Les autres, Azizjon B., Muhammadali G., Farhodshoh K. et Sunatullokh K., doivent être présentés dans la journée à un juge de la détention.
Pour préparer la mise à exécution de leurs projets, ils étaient « en contact avec deux hauts responsables de l’EI en Syrie et en Afghanistan » qui leur fournissaient des instructions, selon la même source.
Les cinq Tadjiks ont effectué des repérages des « installations de l’armée de l’air américaine en Allemagne », précise le parquet.
« Cellule »
Ils sont « fortement soupçonnés » d’avoir rejoint en janvier 2019 le groupe EI et fondé « une cellule en Allemagne ». Ils avaient pour dessein initial de se rendre au Tadjikistan pour prendre part à des combats contre le gouvernement « dans le cadre du Jihad armé », selon le parquet.
Après avoir abandonné ce projet, ils se sont notamment concentrés sur des cibles militaires américaines en Allemagne.
La cellule avait déjà acquis des « armes lourdes » et des munitions, ainsi que certains composants pour fabriquer des explosifs, commandés sur internet.
Ils avaient également récolté de l’argent en Allemagne, transféré ensuite à l’organisation via la Turquie.
Le premier suspect arrêté, Ravsan B., avait en outre accepté de commettre un meurtre commandité en Albanie afin de récolter 40.000 dollars US.
Bien qu’il se soit rendu là-bas avec un autre suspect, le projet avait finalement échoué et les deux hommes étaient rentrés en Allemagne.
Sur le qui-vive
Les autorités allemandes sont sur le qui-vive concernant la menace islamiste pesant sur l’Allemagne, particulièrement depuis un attentat au camion-bélier revendiqué par le groupe État islamique qui avait fait 12 morts en décembre 2016 à Berlin.
Cette attaque jihadiste est la plus meurtrière jamais commise sur le sol allemand.
Les services de sécurité allemands estiment à environ 11.000 le nombre d’islamistes radicaux dans le pays, dont 680 sont considérés comme particulièrement dangereux et capables de recourir à la violence.
Depuis décembre 2016, les autorités ont déjoué neuf tentatives d’attentat de ce type, selon des chiffres de l’Office fédéral de police criminelle.
Outre l’attaque au camion-bélier sur le marché de Noël de la capitale, l’EI a revendiqué en 2016 un meurtre au couteau à Hambourg, un attentat à la bombe à Ansbach qui avait fait 15 blessés et tué l’assaillant, ainsi qu’une attaque à la hache dans un train en Bavière (5 blessés) dont l’auteur a été abattu par la police.
Plus récemment, en novembre dernier, la police avait arrêté trois hommes à Offenbach, près de la capitale financière Francfort, soupçonnés de préparer un attentat à la bombe au nom du groupe EI.
Certains des attentats ou tentatives ont été commis par des demandeurs d’asile –un Tunisien, un Syrien et un Afghan– arrivés en Allemagne à la faveur de la crise migratoire de 2015.
La chancelière Angela Merkel avait alors ouvert les portes du pays à quelque 900.000 demandeurs d’asile surtout venus des zones de conflit de Syrie et d’Irak.
L’Allemagne abrite une importante communauté musulmane estimée officiellement à entre 4,4 et 4,7 millions (5,4% à 5,7% de la population), dont une immense majorité rejette l’islamisme.
VIDÉO. Hier trafiquant de drogue et braqueur de banques, Gérard Fauré a fait une douzaine de séjours en prison. Il se raconte aujourd’hui dans un livre. Rencontre.
Modifié le 30/03/2020 à 23:30 – Publié le 01/02/2020 à 14:55 | Le Point.fr
« On m’a qualifié de prince de la coke. On aurait mieux fait de m’appeler le roi de la cocaïne. » En cette fin janvier, de passage à la rédaction du Point, Gérard Fauré fanfaronne. L’ancien trafiquant de drogue, ex-braqueur, (presque) rangé des voitures, est en verve. En pleine promotion du deuxième volume de ses mémoires*, il sort de l’enregistrement d’une émission de radio où il a donné des sueurs froides à son éditeur en évoquant le nom de quelques-uns de ses anciens clients. Dans quelques jours, il sera l’invité de plusieurs émissions télévisées à grande audience. Pour l’heure, le septuagénaire s’échauffe gentiment en revendiquant la place qu’il estime devoir lui revenir dans le paysage de la pègre des années 80.
Né à Fès, au Maroc, en 1946, d’un père militaire, par ailleurs médecin personnel du roi Mohamed V, et d’une mère berbère, Gérard Fauré a passé plus de dix-huit ans de sa vie en prison (« 14 en France, deux en Hollande, un an en Espagne et une année de plus en Belgique », dénombre-t-il). En octobre 2018, à peine sorti de Fleury-Mérogis, il publiait un premier livre autobiographique où il revendiquait avoir été le « dealer du Tout-Paris ». Citant pêle-mêle, parmi ses clients, les noms de Jacques Chirac, Johnny Hallyday mais aussi de Françoise Sagan et Jean-Edern Hallier, dont il laisse aujourd’hui entendre que la mort dans un accident de vélo, en 1997, serait, en réalité, une élimination pure et simple. L’ouvrage avait trusté les premières places des palmarès de ventes pendant près d’un mois.
Du Maroc à la Costa Brava
Gérard Fauré n’a pas été seulement le fournisseur en coke de la jet-set. « C’est vrai que j’ai aussi été braqueur de banques », confesse-t-il. « Mais c’était pour le compte du Service action civique [le SAC], la milice privée de Charles Pasqua : très peu civique mais toujours prête à l’action », se dédouane-t-il. Demande-t-on des éléments de preuve de ce qu’il avance ? Gérard réplique aussitôt : « Je ne suis pas une gamate. » Un terme d’argot qui désigne à la fois un mauvais chanteur d’opéra et un menteur. « Personne n’a saisi les tribunaux pour le premier tome. C’est sans doute que ce que raconte Gérard est vrai », surenchérit son éditeur Yannick Dehée. En sera-t-il de même cette fois-ci ? « Je peux prouver tout ce que j’avance », affirme l’auteur.
L’homme n’a pas seulement de la gouaille. Il affiche et revendique une forme de baraka. Rien ne semble lui faire peur. Surtout pas la perspective de se retrouver poursuivi en diffamation. Il s’amuse que sa maison d’édition ait été approchée par des producteurs de cinéma. « C’est vrai que ma vie pourrait faire un bon film. Car j’ai commencé très tôt », explique Gérard Fauré dans un sourire. « À 5 ans, je faisais chanter les amis de mon père, menaçant de dévoiler leurs infidélités s’ils n’achetaient pas mon silence. À 8 ans, je déterrais, avec deux amis, les cadavres du cimetière de Essaouira où mes parents avaient déménagé. Je dépouillais les corps de leurs bijoux », poursuit-il. Deux ans plus tard, il commençait la contrebande et faisait commerce de devises étrangères dans les bureaux de changes d’Algésiras. Accro au cannabis dès ses 12 ans, il dit s’être mis à dealer au collège.
En 1964, son bac en poche, il quitte le Maroc pour s’installer en Espagne où il ouvre un magasin à Torremolinos, près de Marbella. Dans cette station touristique ont trouvé refuge, quelques années auparavant, plusieurs membres du « gang des Tractions Avant » (une bande de malfaiteurs français qui tire son nom des puissantes automobiles à bord desquelles ils sévissaient, NDLR). Quand on lui demande s’il les a rencontrés, Gérard Fauré élude. À l’époque, le jeune homme tient un bar avec son frère aîné, aujourd’hui décédé, qui deviendra consul de France à Cadix. « Georges n’a jamais rien fait d’illégal », tient-il à préciser. On ne peut pas dire la même chose de Gérard. Il en rigole.
Détentions à gogo
Son premier séjour en prison date de 1970. « À cause d’un quiproquo », assure-t-il. Associé dans un commerce d’habillement à un trafiquant d’armes hollandais d’origine indonésienne dont il jure alors ne rien savoir des activités illicites, il est arrêté pour trafic de cuirs de contrebande. « Deux hommes ont déposé des ballots de cuir dans ma boutique. Je leur ai demandé de les reprendre, mais ils ont filé et, deux minutes après, débarquait la Guardia Civil », se défend-il. Gérard Fauré est incarcéré à la prison de Marbella : « Une taule horrible de 12 places dont les lits étaient creusés à même la roche comme des tombeaux », se rappelle-t-il. Il y est si méchamment frappé par les gardiens qu’il atterrit à l’hôpital. Là, une infirmière qui connaît son père alerte sa famille. « Mon père avait des accointances avec le régime franquiste. Il a débarqué avec un député et m’a fait libérer. »
Rebelote deux ans plus tard. Cette fois, son père ne peut rien pour lui. « C’est un commando du SAC qui m’a libéré en débarquant aux portes de la prison », indique Gérard Fauré, qui décide à ce moment-là de s’installer à Amsterdam. « La Hollande a été mon université du crime », plaisante-t-il. Le jeune homme se met à faire de l’import-export de cocaïne et d’héroïne, sans état d’âme. « Bien sûr, j’aurais pu éviter de fournir tous ces gens qui ne pensaient qu’à nuire à leurs prochains, et qui pour être capables de le faire se bourraient le pif de ma cocaïne ! Mais pour être franc, d’une part, à l’époque je me foutais royalement de ce qui se passait dans ce pays, d’autre part, les fournir en coke ou en cannabis m’apportait une adrénaline exceptionnelle », écrit-il.
Il s’acoquine avec un gang de cambrioleurs. « En 1973, nous avons fait plus de 400 maisons », déclare-t-il sur un ton qui pourrait laisser penser qu’il n’en est pas peu fier. Dans son précédent livre, il expliquait aussi avoir été tueur à gages « à l’occasion », toujours pour le compte du Service action civique.
Gérard Fauré explique être, dans ces années 70, « accro » au crack, un dérivé de cocaïne ultra-concentré qui se fume. « J’ai eu du mal à me défaire de cette saloperie », émet-il. Est-ce en raison des effets stupéfiants de ce « caillou » sur son cerveau que ses souvenirs se brouillent un peu ? Il peine à se rappeler le nombre d’allers-retours qu’il effectue alors entre les Pays-Bas, l’Allemagne, la Suisse et le Maroc. Chaque fois, il fait escale en France où sa mère a refait sa vie avec le fils d’un ancien diplomate français, en poste au Vatican. Il pense que cette étiquette place son beau-père au-dessus de tout soupçon. C’est dans leur maison de Versailles qu’il stocke une partie de sa dangereuse marchandise. Il n’en sera pas moins arrêté une nouvelle fois en 1979, en possession d’une tonne de coke, et passera deux ans à l’ombre. Dès sa sortie, il reprend sa place de « grossiste » sur le marché de la blanche. « Je fournissais alors un certain Gianni qui revendait tout ça dans les boîtes de nuit parisiennes. C’est lui qui passait pour le roi de la coke, mais le titre aurait dû me revenir à moi », émet-il, avec orgueil.Dealeur le jour, il flambe la nuit tombée son argent au casino. « Je menais la grande vie : je dormais dans des palaces, je conduisais de luxueuses voitures et je couchais avec des filles somptueuses. » Fauré se dit alors proche de Gaëtan Zampa, croise Francis le Belge, deux grandes figures du banditisme dans les années 80. « Tous mes amis de l’époque sont morts, de mort violente. Je n’en reviens toujours pas d’être en vie, car j’ai plusieurs fois été pris dans des fusillades », confie-t-il. Ce sont ces années-là qu’il raconte dans son livre. Il explique conduire des « go-fast », effectuant des passages de la frontière à très grande vitesse, à bord d’une Ford Mustang GT, le même modèle que conduit Steve McQueen dans Bullit, ou dans une Mercedes 350L, le coupé au volant duquel Richard Gere apparaît dans American Gigolo. Il écrit avoir réchappé plusieurs fois à des embuscades. Certains épisodes semblent abracadabrants (comme ce chapitre où il explique avoir perdu une barquette de coke dans un champ et avoir réalisé qu’une vache l’avait mangée, s’offrant un trip mémorable). Faut-il vraiment prendre au pied de la lettre toutes ces histoires ? « C’est vrai que certaines peuvent sembler invraisemblables », reconnaît-il, beau joueur. Impossible de recouper ses dires. La plupart des témoins ont disparu. Gérard Fauré parle d’autant plus librement qu’il sait ne pas pouvoir être contredit.
Un brin vantard, l’ancien trafiquant ne se fait pas prier pour étaler ses conquêtes féminines. Il laisse entendre qu’il aurait partagé la même maîtresse que Jacques Chirac (une journaliste politique en vue) et que c’est par jalousie que l’ancien président l’aurait conduit une nouvelle fois en prison. Son livre alterne d’ailleurs évocations érotiques et scènes d’action. Les deux se mêlant parfois. Comme lorsque l’auteur détaille un épisode étonnant où, pour passer la frontière entre la France et la Belgique, il aurait corrompu les douaniers grâce au service de prostituées. « Le sexe occupe, comme la drogue, une place importante dans ma vie », glisse l’ancien trafiquant. « Mais je ne suis visiblement pas le seul », ajoute-t-il, affirmant détenir les preuves qu’un hôtel, proche des Champs-Élysées, abritait un réseau pédophile qui aurait compté en son sein un ancien ministre de François Mitterrand.La pédophilie occupe, de fait, une place importante dans son ouvrage. L’ancien truand accuse ainsi, sans le citer, un membre de la famille royale britannique d’avoir sollicité des prostitués mineurs dans un hôtel de Tanger. « Le roi du Maroc avait fait installer des caméras cachées. Buckingham Palace a reçu quelques photos où on pouvait voir ce représentant de la Couronne en pleine action… Quarante-huit heures plus tard, la Grande-Bretagne livrait les officiers qui avaient trouvé refuge à Gibraltar après avoir tenté un coup d’État contre Hassan II, en 1972 », assène l’auteur. Une histoire qu’on jurerait sortie d’un épisode de SAS, d’un autre Gérard… de Villiers.
En juillet 1986, Gérard Fauré est de nouveau arrêté. « Le Tout-Paris perd son fournisseur de cocaïne », titre France-Soir. « Le pourvoyeur du showbiz est tombé », affiche Le Parisien. Désireux de prouver que ce titre n’est pas usurpé, Gérard Fauré prend bien soin d’égrener, dans son livre, quelques noms de vedettes. On y croise ainsi un Alain Delon particulièrement cynique, un Mick Jagger défoncé, mais aussi le producteur de Grease ou de Saturday Night Fever : Robert Stigwood, porté sur la coke. On y entrevoit Claude Brasseur et Bernard Giraudeau. Gérard Fauré règle ses comptes avec Thierry Ardisson, mais aussi Thierry Le Luron. Mais ceux qu’il abhorre le plus, ce sont les avocats qu’il a fait travailler à chacune de ses (nombreuses) interpellations. « Grâce à ces nuls, j’ai failli prendre presque dix ans pour quelques grammes de drogue. Tous ces bavards étaient plus doués pour me prendre mon fric que pour me sortir du trou », peste-t-il.Durant sa détention à Liancourt, dans l’Oise, le voyou reprend ses études. Il passe un CAP puis un BEP de comptabilité ; s’inscrit en DEUG d’anglais et fait même un stage d’horticulture. Surtout, il se met à écrire et prend goût à coucher sa vie sur le papier. « J’ai au moins quatre livres dans mes tiroirs », confie-t-il. Sorti en 1991, il retombe, quelques mois plus tard. C’est là que son chemin croise celui d’Éric Dupont-Moretti, qu’il égratigne tout particulièrement. « Tout ce qu’il a fait, c’est d’énerver le juge. J’en ai repris pour trois ans, là où je n’aurais pas dû prendre plus de 18 mois », tacle-t-il.
Entre 1997 et 2015, Gérard Fauré sera encore impliqué dans trois affaires, dont un double assassinat et une tentative de meurtre. Deux affaires pour lesquelles il s’explique dans son livre. « J’aurai aussi participé à la mise hors d’état de nuire d’un réseau djihadiste », avance-t-il, sans vouloir en dire plus. « Ce sera le sujet de l’un de ses prochains ouvrages », justifie son éditeur. Aujourd’hui libre et remarié à l’ex-femme d’un ancien grand flic, il vit dans une petite commune des Yvelines où ses deux voisins sont d’anciens directeurs de services centraux de police. « Ils se détestent mais moi je les aime bien », plaisante Gérard Fauré. Le septuagénaire rêve de cosigner, avec l’un d’entre eux, un ouvrage en forme de dialogue. Il en a déjà le titre : Le Loup et l’Agneau. « Devinez qui est l’un et qui est l’autre ? » interroge l’ancien trafiquant. Décidément intarissable.
Gérard Fauré, auteur de «Dealer du tout-Paris, le fournisseur des stars parle», à Paris, le 16 octobre. Photo Rémy Artiges pour Libération
L’ancien dealer et braqueur de banque, qui a croisé la route de Charles Pasqua ou de Johnny Hallyday publie son autobiographie. Son parcours hors norme laisse entrevoir les liens entre politique et voyoucratie.
Dealer de stars : de Pasqua à Hallyday en passant par Chirac, une clientèle haut de came
Barnum garanti. Aujourd’hui sort en librairie l’autobiographie d’un beau voyou. Gérard Fauré (1), fils d’un médecin militaire, fut un authentique trafiquant de cocaïne, doublé d’un braqueur de banques, et tueur à gages à l’occasion. A ce titre, l’intitulé du bouquin, Dealer du tout-Paris, le fournisseur des stars parle (1), pourrait prêter à confusion. Il n’était pas que cela. Mais comme le souligne son éditeur, Yannick Dehée, «c’est la première fois qu’un voyou parle sur les politiques». Et pas n’importe lesquels : Charles Pasqua et Jacques Chirac.
Un quart du manuscrit initial a été expurgé, des noms ont été initialisés ou anonymisés. Demeure le name-dropping dans le milieu du show-biz, visant des personnalités déjà connues pour leur addiction à la coke. Certains lecteurs s’en délecteront, mais il y a mieux – ou pire : l’interférence entre la politique et la voyoucratie, fournisseuse de services en tous genres. «On entre dans le dur», souligne un spécialiste du secteur.
Pasqua n’était guère cocaïnomane – «j’en suis sûr», atteste notre lascar – mais l’argent parallèle du secteur a pu l’intéresser… Fauré, précoce dealer au Maroc puis un peu partout ailleurs, raconte avoir été très vite pris en charge, dans les années 70, par l’Organisation de l’armée secrète. Initialement dédiée au maintien de l’Algérie française, l’OAS changera très vite de fusil d’épaule : «opérations homo» (assassinats ciblés) contre des indépendantistes basques ou corses, mais aussi braquages de banques. Le Service d’action civique (SAC) prendra ensuite le relais. Fauré, fort de ses compétences en la matière, met la main à l’ouvrage : «La recette Pasqua consistait à constituer des « mouvements patriotiques », en vérité violents, avec des voyous peu recommandables. Comment les rémunérer ? Tout simplement avec l’argent provenant de gros braquages de banques et de bijouteries, commis en toute impunité. Avec Pasqua, tout était possible, du moins pour les membres du SAC. Patriote, certainement prêt à mourir pour son pays, il gardait en revanche un œil attentif sur les caisses du parti. Moyennant la moitié de nos gains, il nous garantissait l’impunité sur des affaires juteuses et triées sur le volet, sachant exactement là ou il fallait frapper.»
L’auteur narre ainsi sa rencontre avec le politique, qu’il situe en 1978 : «Charles Pasqua donnait de sa voix tonitruante des ordres à tout le personnel, toutes les têtes brûlées de France et de l’Algérie française.» Et de lui lancer : «Alors, c’est toi le mec dont on me vante les mérites ? Bien. Tu vas reprendre du service dès aujourd’hui, avec tes amis, si tu veux bien. J’ai une mission de la plus haute importance, que tu ne peux pas te permettre de refuser, ni de rater. Compris ?»
Backgammon
A l’issue de l’entretien, Gérard Fauré croisera illico le parrain marseillais «Tony» Zampa, qui traînait là par hasard, lequel l’entreprend dans la foulée sur différentes affaires à venir : des investissements dans les casinos et la prostitution aux Pays-Bas. Cas peut-être unique dans les annales de la voyoucratie, il fera parallèlement équipe avec l’illustre Francis Vanverberghe, dit «Francis le Belge», «doté d’un savoir-vivre qui valait bien son savoir-tuer». Il en garde un souvenir mi-épaté mi-amusé : «Zampa ou « le Belge », qui pourtant étaient des gangsters d’envergure internationale, se seraient fait descendre comme des mouches s’ils avaient eu la mauvaise idée de mettre les pieds en Colombie ou au Venezuela, car ils étaient prétentieux.» Pour la petite histoire, il reconstitue leur brouille à propos de… Johnny Hallyday : «Tous les deux voulaient le prendre sous tutelle, pour capter sa fortune ou l’utiliser comme prête-nom. Ils ont fini par s’entre-tuer pour ce motif et quelques autres.» Fauré considérait Johnny comme sa «plus belle prise de guerre» dans le microcosme de la coke. Mais lui gardera un chien de sa chienne après que le chanteur l’a balancé sans vergogne aux Stups, contre sa propre immunité.
Notre voyou prétend n’avoir jamais balancé, lui, du moins jusqu’à ce livre. «Si vous le voulez bien, j’attends votre version des faits s’agissant des deux chèques de M. Chirac rédigés à votre ordre. Je vous invite à bien réfléchir avant de répondre» : sollicitation d’une juge d’instruction parisienne en 1986, hors procès-verbal. Tempête sous un crâne à l’issue de laquelle Gérard Fauré évoquera une dette de jeu au backgammon… Dans son bouquin, l’explication est tout autre – «J’avais dû travestir la vérité.» S’il ne peut attester que l’ex-président prenait de la coke, il évoque son penchant pour les femmes… Pour l’anecdote, les deux chèques en question feront l’objet d’une rapide opposition de leur signataire. «Chirac, dont j’avais admiré la prestance et même les idées politiques, s’est avéré mauvais payeur.»
Hommage
Ce livre-confession est une authentique plongée dans le commerce de la drogue. Notre trafiquant, dix-huit ans de prison au compteur, connaît son produit : «Aucune coke ne ressemble à une autre. Certaines, comme la colombienne, vous donnent envie de danser, de faire l’amour, mais rendent très agressif, parano et méfiant. La bolivienne rend morose, triste, et pousse parfois au suicide. La meilleure est la péruvienne, qui augmente votre tonus, votre joie de vivre et pousse à la méditation, au questionnement. La vénézuélienne a des effets uniquement sur la performance sexuelle. Les autres, brésilienne, chilienne ou surinamienne, ne sont que des pâles copies.» Son mode de transport aussi : dans le ventre d’une chèvre, elle-même logée dans l’estomac d’un boa que les douaniers, à l’aéroport d’arrivée, prendront soin de ne pas réveiller. Puis, une fois le coup du boa connu des gabelous, le ventre d’un nourrisson – une technique brésilienne consistant à empailler un bébé mort pour le maintenir en bon état, et ainsi faire croire qu’il dort au moment de passer la frontière…
Le livre s’achève sur cet hommage indirect à la police française : lors d’une perquisition à son domicile, 10 des 15 kilos de cocaïne disparaissent, tout comme 90 % des 300 000 euros logés dans un tiroir. «Je n’ai pas pensé un seul instant me plaindre de la brigade du quai des Orfèvres, dans la mesure où les vols qu’elle commettait chez moi ne pouvaient qu’alléger ma future condamnation.»
L’ex-trafiquant Gérard Fauré, qui a passé dix-huit ans derrière les barreaux, multiplie les anecdotes dignes d’un thriller.
Gérard Fauré : «Pasqua ne pouvait quand même pas se mouiller pour un meurtrier»
Figure du trafic de drogue, Gérard Fauré raconte ses activités à Paris dans les années 80, où il fournissait de la cocaïne à de nombreuses célébrités.
Vous êtes toujours en vie. C’est de la chance ?
Non, pas de la chance. Mon talent de diplomate, de beau parleur. La parole donnée, la correction avant tout. Un jour, un flic me mettait des coups de Bottin dans la gueule pour une histoire de meurtre. Puis m’a relâché faute de preuve en me disant : «Tu as été correct !» Une autre fois, j’avais deux équipes sur le dos, des Gitans et des Kabyles. Heureusement, les flics m’ont arrêté avant eux… Donc un peu de chance, quand même.
Ils m’ont sorti de prison en Espagne, mitraillettes à la main.
Charles Pasqua aussi ?
Il avait pas mal de comptes à régler. En échange, il nous donnait des plans d’un braquage, les clés de la banque… Mais ce n’était pas toujours garanti : un jour, on fait un coup, croyant comme des cons que tout était bordé, mais une tripotée de flics nous attendait à la sortie.
Apportait-il une garantie policière ?
Oui et non. Pasqua ne pouvait quand même pas se mouiller pour un meurtrier.
Johnny Hallyday était, selon vous, tenu par le milieu dans les années 80…
J’en suis sûr. «Francis le Belge» me l’a raconté : la bande à Tony Zampa rackettait Johnny. Belge comme lui, Francis va le voir : «Lâche-le !» L’autre : «Jamais !» C’est là que les deux clans sont entrés en guerre, à propos de Johnny Hallyday, même s’il y avait peut-être d’autres raisons.
Gérard Fauré naît au Maroc en 1946 à Fès1,H 1. Il affirme, notamment dans son premier livre — Fatale confiance — ainsi que dans les médias, que son père, Jean Fauré, médecin militaireV 1, aurait également été médecin, confident et homme de confiance du roi Mohammed VH 2, expert auprès de l’Organisation mondiale de la santé et, à un moment [donné], sous-directeur de l’OMSV 2. Ce même père, victime de chantage et placé sous pression, aurait été amené contre son gré à collaborer indirectement à la fomentation d’un assassinat politique visant Mohammed VH 3à la demande d’Hassan IIH 4. La mère de Gérard — berbère, touaregV 3, ex-membre de la tribu des Aït BahaH 5 surnommée les pirates du désertH 5 — serait considérée comme une femme au caractère relativement bien trempé et plutôt rudeH 6,H 7. L’auteur relate en outre une relation amoureuse avec Fatéma Oufkir, veuve de Mohamed OufkirH 8. Il fait aussi mention de Léon Noël, son beau-père qui fut diplomate français au Vatican2.
Banditisme
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Il s’initie à la contrebande à Tanger auprès d’un membre de la mafia italienne du nom de Renato Montalbano. Par ailleurs, l’aura de crédibilité ainsi que les excellentes relations prévalant entre les services douaniers et le père de Gérard — Jean Fauré — rendent ce dernier involontairement complice — à son insu — de transferts illicites de cigarettes et de caisses de whisky transitant sous le paletot au nez et à la barbe des gardes-frontières entre Gibraltar et le MarocH 1.
Rejoignant ensuite l’Espagne, il devient la mascotte d’une pègre locale qui l’amène à commettre ses premiers larcins avant de l’intégrer au « milieu » français. Il se voit pourtant contraint de « s’exfiltrer » en catastrophe vers les Pays-Bas afin de se prémunir des assauts vengeurs perpétrés par le général Oufkir rendu fou de rage à la découverte inopinée de l’affront cinglant que lui a infligé son épouse Fatéma Oufkir en entretenant secrètement une liaison adultérine avec son rival séducteurH 1,H 8.
Éric Morillot, Arnaud Stéphan, « Gérard Fauré : Le cannabis peut enrichir la France », Les Incorrectibles, Sud Radio, 18 novembre 2018 (lire en ligne [archive] )
Élise Lucet reçoit des invités pour débattre autour du reportage Parole d’enfants sur les aveux des enfants victimes de viol, les efforts accomplis par la justice pour recueillir les aveux des enfants dans les meilleures conditions, et sur l’existence de réseaux pédophiles en France. Les invités sont Jean-Yves le Guennec, commissaire principal, chef de la sûreté départementale des Hauts-de-Seine, Frédérique Bredin, députée de Seine-Maritime, Martine Bouillon, substitut du procureur au tribunal de Bobigny, Martine Nisse, thérapeute familiale et Georges Glatz du Comité international pour la dignité de l’enfant.
Dans l’Afghanistan déchiré par la guerre civile et la misère, prolifèrent des réseaux pédophiles qui s’inspirent d’une tradition pachtoune. De tous jeunes garçons sont recrutés comme danseurs et ensuite destinés à satisfaire les appétits sexuels des chefs de guerre, obsédés de morale sexuelle et pratiquant une répression féroce à l’égard des femmes.
Nawi al Maghafi, Christopher Mitchell, Patrick Wells, Tim Robert-Charrue, Journeyman Pictures Ltd et al., « Le commerce sexuel secret en Irak », Doc à la Une, Radio télévision suisse « Les documentaires de la RTS », 5 février 2020 (lire en ligne [archive] [vidéo])
Le clergé chiite de Bagdad réprouve certes la prostitution mais tolère, administre et tarife les « mariages de plaisir » à durée très limitée, une heure au minimum. Pendant le temps prévu par contrat, toutes pratiques sexuelles avec « l’épouse » dès 9 ans sont permises tant que le « bon musulman » contractant préserve la virginité de la jeune femme…
Le fournisseur, Gérard Fauré, né à Fès (Maroc), a été arrêté jeudi, au terme d’un mois d’enquête. Deux de ses revendeurs ont également été appréhendés, ainsi que Georges Fauré, frère de Gérard.
Renaud Lecadre, « Gérard Fauré : Pasqua ne pouvait quand même pas se mouiller pour un meurtrier », Libération « L’ex-trafiquant Gérard Fauré, qui a passé dix-huit ans derrière les barreaux, multiplie les anecdotes dignes d’un thriller », 25 octobre 2018 (lire en ligne [archive])
Fauré Peltereau, p. 9, chap. 2 … jusqu’en prison : [...] la malhonnêteté et la noirceur d’esprit de ma mécréante de mère [lire en ligne [archive]]
Fauré et Perltereau 2018, p. 41, chap 5 « L’Espagne, ma deuxième patrie » : […] Un problème de taille que j’eus avec le général Oufkir. […] Ce dernier, après avoir eu vent d’une liaison que j’entretenais avec sa femme du côté de Marbella … [lire en ligne [archive]]
Un objet volant non identifiée filmé par un pilote de l’US Navy en janvier 2015. DR
Dans « Ovnis: une affaire d’Etats », Dominique Filhol aborde les objets volants non identifiés non comme un folklore mais comme un sujet aussi sérieux que les scientifiques, politiques et experts qui se succèdent dans ce documentaire. Parmi eux, l’ancien directeur des renseignements à la DGSE, Alain Juillet, qui a répondu à nos questions.
C’est une première : l’ancien directeur des renseignements à la DGSE, Alain Juillet, s’exprime sans tabous sur un sujet qui, pour beaucoup, sent encore le souffre: les objets volants non identifiés. Fort de son immense expérience dans le renseignement, il prône une approche pragmatique et un esprit ouvert pour élucider un mystère trop important pour être laissé aux rêveurs et aux sceptiques dogmatiques.
Alain Juillet est l’un des intervenants de haut niveau, politiques, scientifiques et militaires, qui apportent leur expertise au documentaire de Dominique Filhol, «Ovnis : une affaire d’Etats». «Il y a un terme qui revient de plus en plus souvent parmi les spécialistes du sujet c’est l’idée ‘d’intelligence non humaine’ ce terme est intéressant car il ne rejette pas l’hypothèse extraterrestre mais il englobe bien d’autres théories quant à la nature du phénomène» résume le réalisateur, marqué dès l’enfance par des témoignages spectaculaires de proches qui ont observé des phénomènes inexplicables.
Le tournage a encore renforcé ses convictions : «Le phénomène est devenu palpable. J’ai eu la chance de pouvoir filmer une réunion des membres de la commission SIGMA 2 qui étudie les Ovnis de manière rigoureuse et scientifique ou encore de rencontrer le Sénateur Harry Reid à l’origine du programme AATIP de recherche sur les OVNIs du département de la Défense américaine. Toutes ces interviews ont conforté mes intuitions.»
La succession des témoignages et des analyses dans «Ovnis : une affaire d’Etats» le rappelle : les ovnis existent, au moins comme sujet d’études mais leur nature reste insaisissable : «les hypothèses concernant la nature de ces « objets » ne se limitent pas à une origine extraterrestre.» Mondes parallèles, voyageurs temporels: rien ne peut être écarté d’un revers de manche. «Il y a aussi un courant de l’ufologie qui étudie les liens entre la conscience et le phénomène OVNI et c’est un point qu’on aborde dans le film» poursuit Dominique Filhol.
«Pour de plus en plus de chercheurs, dans les cas de rencontres rapprochées, le phénomène semble interagir avec la conscience des témoins. C’est d’ailleurs ce que certains pilotes de chasse de l’US NAVY ayant observé ces phénomènes ont relaté : ces objets semblaient anticiper les réactions des pilotes, comme s’ils étaient capables de lire dans leur esprit.»
Comme d’habitude, le sujet ovni nous emmène très loin. Un voyage moins périlleux si l’on est bien accompagné. C’est en tout cas la conviction d’Alain Juillet pour qui politiques et scientifiques doivent maintenant prendre le sujet à bras le corps.
Vous avez accepté de participer au documentaire de Dominique Filhol, «Ovnis: une affaire d’Etats». Est-ce la première fois que vous intervenez publiquement sur le sujet des ovnis ? Alain Juillet: Oui. J’avais participé à une réunion de passionnés d’aéronautique où avait été évoqué le problème des objets non-identifiés. J’étais dans la salle et j’avais répondu à quelques questions. Mais je n’étais jamais intervenu sur ce sujet publiquement. C’est à la suite d’un entretien avec le réalisateur, Dominique Filhol, que nous avons abordé ce thème. Il m’a posé deux, trois questions et m’a dit : «ça, ça m’intéresse, je suis en train de préparer quelque chose.» C’est comme cela que ça s’est passé.
Aviez-vous un intérêt particulier pour les ovnis ?
Oui, même si je ne suis pas un passionné. En revanche, je suis, à l’origine, un homme du renseignement et lorsque l’on voit des choses inexplicables aujourd’hui, on sait qu’on pourra les expliquer demain. C’est simplement que nous n’avons pas les éléments pour imaginer ou comprendre ce qui se passe. Dans le domaine particulier des ovnis, sans parler des gens qui voient une soucoupe volante se poser dans un champ, il y des pilotes de chasse, des astronautes, des gens qui sont tout sauf des rigolos et rapportent des observations très précises. Il ne faut pas dire que ce sont des bêtises mais juste reconnaître qu’il y a des choses qui nous échappent. C’est dans cadre là que je me suis intéressé à ce problème car la première chose que l’on voit quand on étudie ce phénomène, c’est qu’à l’évidence ces engins ou ces apparitions ne fonctionnent pas selon les lois terrestres et en particulier qu’ils ne sont pas soumis à la gravitation. La question qui se pose est donc: un pays a-t-il mis au point un système qui permet d’échapper à la gravitation ? Il y a 20 ans, j’aurais répondu: «Pourquoi-pas?». Mais, aujourd’hui, si un pays dans le monde avait réalisé une telle découverte, on le saurait. Aucun progrès de cet ampleur ne peut rester secret. C’est impossible.
Si un pays disposait d’une telle technologie, elle aurait donc déjà été utilisée ouvertement…
D’une façon ou d’une autre, il y aurait eu des fuites, une indiscrétion des scientifiques qui travaillent dessus… Puisqu’il n’y a absolument rien eu, c’est que c’est autre chose et que ça échappe à la dimension terrestre.
Les services de renseignement disposent-ils des outils adéquats pour traiter des sujets aussi élusifs que celui des ovnis, dont on ne connaît pas la nature et dont l’existence même reste sujette à caution ?
Pour que le sujet les intéresse, il faut qu’ils aient reçu un ordre. Afin de de collecter des informations, il faut développer des moyens techniques et humains. Un service de renseignement ne peut travailler sur les ovnis que s’il y a un besoin qui est exprimé par ceux qui dirigent, c’est à dire par les plus hautes autorités de l’Etat. Si ces dernières considèrent qu’il ne s’agit pas d’un problème prioritaire, ce qui est en général le cas, rien ne se passe. On sait que les Américains ont lancé une étude très sérieuse avec un gros budget pour essayer de comprendre. Et il semble bien que d’autres grandes puissances, en particulier la Russie et la Chine, ont fait la même chose, sans doute pour les mêmes raisons : découvrir s’il n’y pas derrière le phénomène ovni quelque chose qui, techniquement parlant, peut être intéressant. Là, je débouche sur un autre aspect que j’évoque dans le film et qui a été expliqué par d’autres beaucoup plus forts que moi en la matière : nous passons d’une vision du monde modelée par la physique traditionnelle à une autre vision fondée sur la physique quantique. Et l’on comprend beaucoup mieux ces phénomènes à travers le prisme de la physique quantique qu’avec celui de la physique actuelle.
Dans le monde, quelques rares personnalités politiques de premier plan, comme l’ancien directeur de cabinet de Clinton et d’Obama, John Podesta, ont pris publiquement position en faveur d’une plus grande transparence des gouvernements sur les ovnis. Est-ce utile selon vous ?
Dans la compétition mondiale qui fait rage aujourd’hui, notamment entre la Chine et les Etats-Unis, il est évident qu’une arme nouvelle qui s’impose parce que personne ne sait l’arrêter donne un avantage concurrentiel au pays qui la possède. Les Russes, par exemple, ont mis au point un système de missiles sol-air, les S-400, qui font peur à toute le monde, car personne ne sait les arrêter, les Américains pas plus que les autres. Les avions de chasse préfèrent les contourner plutôt que de prendre le risque d’être abattus. Les Russes ont aussi sorti le missile hypersonique, Avangard, qu’aucune défense ne sait arrêter. Intéressante aussi cette torpille, mise au point par les Russes, dont un exemplaire aurait explosé dans le Koursk, en 2000, après être resté bloquée dans le tube lance-torpilles. Cette torpille se déplace à une vitesse incroyable, plusieurs centaines de kilomètres heure, beaucoup plus vite que tout ce que l’on a sur le marché. Pourquoi ? Parce que cette torpille se crée dans l’eau un environnement qui n’est plus de l’eau mais de l’air, ce qui réduit au maximum le frottement.
Je ne pense pas que le secret soit vraiment utile
Ce qui rejoint les recherches sur la MHD la Magnétohydrodynamique
Exactement… C’est un engin qui est redoutable car ses performances dépassent de loin celles de tous les autres. Je ne suis pas un rêveur mais quand on voit comme dans le documentaire un engin qui accélère, ralentit, passe dans l’eau, en ressort, tout cela filmé par des avions de chasse américains, on se pose des questions. Et on se dit : «N’est on pas en train d’y arriver nous aussi?». Pour en revenir à la physique quantique, elle postule que deux points séparés peuvent être les mêmes. Cela nous paraît inconcevable mais à partir de là, on peut aller très loin, jusqu’à l’existence possible de mondes parallèles. A titre de comparaison, une mouche avec ses yeux à facettes peut voir d’autres dimensions que les nôtres bien qu’elle vive dans notre monde. Peut-être existe-t-il donc des choses qui sont dans notre univers mais qu’on ne peut pas voir en temps normal car elles ne sont pas dans notre champ de vision. Mais peut-être que, de temps en temps, il se passe quelque chose, qu’un phénomène passe dans notre champ de perception avant d’en disparaître. Je ne parle pas là des «petits hommes verts». J’ai plutôt l’impression d’être dans la même démarche que certains savants et astronomes qui se disent simplement «quelque chose nous échappe».
D’un point de vue militaire, ce sont donc des recherches qui touchent à la Défense, aux intérêts nationaux… N’y a-t-il pas une contradiction entre réclamer publiquement des recherches sur le phénomène ovni et la nécessité de maintenir une forme de secret ?
Je ne pense pas que le secret soit vraiment utile, sauf si on découvre des choses inquiétantes. Mais on constate que le phénomène n’a pas manifesté, jusqu’à présent, d’intention agressive. Donc, il n’y pas de raison de s’inquiéter, on n’est pas dans un film d’horreur… En revanche, je ne crois pas qu’il soit nécessaire d’en parler trop car beaucoup de gens vont se mettre à fantasmer à tout va ! Si l’on dit «les ovnis sont peut-être une réalité» ou qu’on évoque les avancées de la physique quantique, on s’entendra répondre «oh le pauvre, il est devenu fou». Comme on sort du rapport classique que les gens entretiennent avec la science, ça risque de ne pas passer. Et il y a évidemment la possibilité que des gourous s’emparent de la question et racontent n’importe quoi. Il ne faut pas faire une promotion excessive de tout ça mais essayer de rester scientifique et de se dire : il y a quelque chose, c’est indiscutable. Un certain nombre de facteurs laissent penser que c’est à côté de nous sans provenir de nous et que, ça peut venir d’autres mondes, pourquoi pas après tout… Il ne sert à rien de rêver. J’en reviens à mon métier d’origine, il faut essayer de se demander : quelles conclusions puis-je tirer des éléments dont je dispose ? Or, je n’ai pas de conclusion, tout ce que j’ai, c’est un certain nombre d’indices qui me permettent de réfléchir sans pour autant avoir de certitudes.
Il faut penser en dehors de la boîte
On peut risquer une comparaison peut-être hasardeuse avec l’irruption du Covid-19 comme un élément radicalement nouveau dans la vie de milliards de gens. On constate que les sociétés s’adaptent et intègrent cet évènement avec calme malgré la menace. N’en serait-il pas de même avec la prise de conscience que le phénomène ovni ne provient pas de notre monde ?
Tout à fait. Je pense que les gens s’adaptent très bien. Si demain matin, on a la confirmation que les ovnis viennent d’un monde parallèle au nôtre, et bien tout le monde dira «bon, voilà, il existe un monde parallèle ». Le jour où on le dira, dans les cinq ans, tout le monde l’aura accepté comme un phénomène banal. Dans «Le crabe tambour», film que j’ai adoré, un curé breton interprète des trainées blanches dans le ciel comme des signes. Et il entraîne ses paroissiens à les suivre dans un sens, puis dans un autre. A la fin, épuisés, les fidèles rentrent chez eux et on découvre que ces signes étaient en réalité les trainées laissées par les premiers avions à réacteur qui faisaient Paris New York…
Que pensez vous du travail du Geipan qui au sein du CNES accomplit un gros travail de collecte d’informations sur les Phénomènes aériens non identifiés ?
Les gens dans le renseignement vous diront tous que le premier travail c’est la collecte d’informations. Dans un premier temps, il faut recueillir tout ce que l’on peut recueillir et ils font ça très, très bien. Ensuite, il faut sélectionner dans cette collecte ce qui apparaît véritablement sérieux, et ils le font aussi. Après cela, en ce qui concerne l’analyse elle-même de ces éléments sérieux, ce sont des spécialistes et des chercheurs de haut niveau qui doivent réfléchir là-dessus.
Le GEIPAN, malgré son travail, semble assez peu sollicité par la recherche publique ou privée…
Nous sommes le pays de Descartes, cartésien par essence, le pays des normes, des principes, des règles… Les Américains, eux, apprennent dans leurs écoles à penser «out of the box», en dehors de la boîte. Nous, nous apprenons encore à penser «dans la boîte».
Je crois que ça se fera en France le jour où les gens n’auront plus peur d’être ridicules. Si l’on apprend que les Etats-Unis ou la Chine consacrent non seulement des études importantes à ce sujet, mais qu’en plus des scientifiques de haut niveau en ont tiré des réflexions dignes d’intérêt, alors nos chercheurs ne craindront plus d’être pris pour des farfelus.
« Ovnis : une affaire d’Etat », le 14 avril sur Planète+A&E
… toujours le même… Jean-Marc Donnadieu de Béziers…
Ses amis viennent moins actuellement, Patrice Seray, toujours localisé à Cuvat, est passé hier, et il n’y a pas de nouvelle dénonciation à mon hébergeur Google / Blogspot.
Quant à Michel Piccin, il reste branché sur les publications de son ami Jean-Marc Donnadieu qui lui font vraiment un drôle d’effet…