EncroChat : la France plateforme mondiale du crime organisé 3 juillet
C’est quand même la première information à retenir du démantèlement qui vient d’être annoncé !
Depuis le temps qu’on le disait – moi, en tout cas…
Il n’est même pas certain que toutes les promesses de résolution d’affaires criminelles qui résultent de ce démantèlement soient effectivement tenues en France tant ici le nombre de magistrats eux-mêmes impliqués dans le crime organisé est important.
A noter : mes harceleurs de la bande du trafiquant de drogue, pédophile et cybercriminel notoire Pascal Edouard Cyprien Luraghi de Puy-l’Evêque utilisent depuis le début le même serveur lillois OVH que le réseau criminel Encrochat, probablement pour y stocker des tas d’informations volées sur mon compte, par exemple les produits de tous les piratages informatiques dont je suis victime depuis 2008 – je m’en suis rendu compte très tôt, dans les premières années du harcèlement.
EncroChat: une plateforme criminelle mondiale hébergée dans la métropole lilloise démantelée
La procureure de Lille Carole Étienne pilotait ce jeudi midi, à La Haye, la présentation du démantèlement d’EncroChat, réseau criminel de communication crypté. L’enquête désormais commune avec les Pays-Bas, a dévoilé trafics d’armes, de drogue et projets d’assassinats.
Chantal David (Avec Arnaud Dufresne) | 02/07/2020
Le 13 juin, EncroChat conseille à ses clients de jeter leurs téléphones cryptés, signalant qu’une intrusion a été constatée sur la plateforme. Effectivement… La conférence, ce jeudi midi, à La Haye, permet de mesurer l’ampleur des moyens déployés, tant en France qu’aux Pays-Bas qui, depuis le 10 avril, font enquête commune, sous l’égide d’Eurojust, avec le concours d’Europol. Il sera dit lors de cette présentation que vingt millions de messages peuvent être écoutés en temps réel. « C’est comme si les criminels discutaient directement devant nous », a expliqué Jannine Van den Berg, chef de la police néerlandaise.
Des téléphones cryptés à Lille dès 2018
L’enquête a été initiée et demeure supervisée à Lille. Pas seulement parce qu’EncroChat utilisait OVH, serveur dans la métropole lilloise. Dès novembre 2018, les magistrats de la Juridiction interrégionale spécialisée s’intéressent au fait que, dans leurs perquisitions, sont régulièrement saisis des téléphones cryptés sophistiqués. Ils travailleront en lien avec les gendarmes du Centre de lutte contre la criminalité numérique. « L’exploitation des données confirme des affaires de très grande envergure », indiquera Carole Etienne, ce jeudi à La Haye. La procureure de Lille évoque « plus d’une centaine d’actions criminelles identifiées et plusieurs centaines de téléphones actifs en France, de nombreux projets déjoués à l’échelle européenne »…
Aux Pays-Bas, une centaine de personnes viennent d’être arrêtées, dix-neuf laboratoires de drogue de synthèse démantelés sans compter la saisie de 8 000 kilos de cocaïne, de 1 200 kilos de métamphétamine ainsi que des dizaines d’armes à feu automatiques, vingt millions d’euros en espèces, des voitures et des montres de luxe…
Le système avait été vendu aux criminels comme intraçable, indétectable, avec effacement des messages, immédiat et à distance. Les téléphones modifiés – Blackberry ou appareils Androïd – s’achetaient 1 000 euros pièce, avec abonnement mondial à 1 500 euros pour six mois. En 2020, plus de 50 000 téléphones EncroChat étaient actifs dans le monde.
Les données saisies permettent désormais d’alimenter de multiples enquêtes en cours et d’en déclencher de nouvelles. Une véritable onde de choc dans la lutte contre la criminalité.
Le jour même de l’annonce à La Haye du démantèlement du réseau crypté EncroChat, utilisé par le crime organisé (lire ci-dessus), la PJ de Lille annonce une application concrète de l’exploitation des données EncroChat par la police : la saisie de 10 kg d’héroïne, destinés à la métropole lilloise.L’affaire débute en avril, par des informations provenant du décryptage par les forces de l’ordre de messages EncroChat, évoquant des transferts de drogue dans la métropole lilloise. L’antenne Ofast de lutte contre les stupéfiants de la PJ est saisie, avec la BRI et le GIR. Après plusieurs semaines de travail, les enquêteurs identifient une équipe de malfaiteurs lillois, important de la drogue des Pays-Bas pour la revendre sur la métropole lilloise.
Dans la nuit de lundi à mardi de cette semaine, les policiers passent à l’action et interceptent une voiture revenant des Pays-Bas, avec deux occupants à bord. En même temps, quatre autres suspects sont interpellés, dont un dans le Sud de la France par les PJ de Montpellier et de Marseille.
20 000 euros et deux armes de poing
Au total, les perquisitions permettent de retrouver 10 kg d’héroïne, 700 g de cocaïne, 130 g de cannabis, 90 g de méthamphétamines, ainsi que du matériel de conditionnement. L’ensemble devait être revendu dans la métropole lilloise, en semi-gros. Les policiers ont aussi saisi 20 000 euros, deux armes de poing, et cinq véhicules appartenant à l’organisation.
Ce jeudi, trois suspects étaient encore en garde à vue à la PJ de Lille. Ils doivent être présentés à un magistrat vendredi.
A.D.