Le tueur de DRH reste totalement muet 30 janvier
Cependant, les investigations avancent sur ses licenciements successifs, le premier entre 2006 et 2008, le second en 2010, et sur sa radiation de Pôle emploi en 2013.
Les deux licenciements étaient individuels, prononcés pour faute ou cause réelle et sérieuse.
Aucune contestation du salarié n’est pour l’heure évoquée.
Il faut savoir à ce sujet que l’absence d’une procédure prud’homale ou autre à la suite d’un licenciement ne signifie pas pour autant que celui-ci est nécessairement pleinement justifié, surtout quand le salarié est ingénieur ou cadre.
En effet, en règle générale, celui qui conteste son licenciement, même avec d’excellentes raisons pour ce faire, et au final, une victoire judiciaire, se retrouve ensuite « grillé » dans le monde du travail, c’est-à-dire qu’il ne pourra jamais retrouver aucun emploi, ou seulement avec d’énormes difficultés, car pour la plupart, les employeurs n’ont pas besoin de salariés qui contestent leurs décisions. Ceci est encore plus vrai pour les ingénieurs et cadres que pour les autres car ils sont censés être plus proches de leurs employeurs.
A peu de choses près, donc, les ingénieurs et cadres victimes de licenciements abusifs, injustifiés ou sans cause réelle et sérieuse se voient en fait confrontés à la nécessité de choisir la manière dont ils vont se faire « griller » ou véritablement tuer socialement : par les fautes imaginaires invoquées pour les licencier sans indemnités, lesquelles vont circuler comme des fautes réelles dans leur milieu professionnel ou auprès de tous leurs nouveaux employeurs potentiels et en donner l’image de mauvais professionnels, ou par la solide réputation de contestataire acquise à l’occasion d’un procès prud’homal, laquelle est également rédhibitoire pour tout nouvel emploi.
Les agents de Pôle emploi, ou anciennement l’ANPE, le savent parfaitement, mais s’en moquent. Leur mission consiste à pourvoir aux besoins exprimés par les employeurs, et pour le reste, à gérer le troupeau de demandeurs d’emploi selon les dernières règles en vigueur et les consignes de leur direction.
On notera enfin comment le non ingénieur, non cadre, non informaticien et tout juste titulaire d’un CAP de coiffeur Jean-Marc Donnadieu me harcèle à propos de cette affaire depuis le 28 janvier à 18h01 :
http://satanistique.blogspot.com/2021/01/attention-cyprien-luraghi-disparu-de.html#comment-form
3 commentaires:
https://www.20minutes.fr/societe/2964115-20210128-tuerie-valence-sait-apres-mort-deux-femmes-abattues-arme-feu-homme
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Que me dites-vous là ? L’auteur des faits serait-il un de vos amis ?
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Anonyme29 janvier 2021 à 10:56
Un ingénieur, qui abattu deux femmes, je me suis dit que ça vous intéresserait.
http://satanistique.blogspot.com/2021/01/assassinats-de-drh-en-alsace-et-dans.html#comment-form
2 commentaires:
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Anonyme29 janvier 2021 à 12:17
C’est un ingénieur et il a tué trois femmes.
https://www.bfmtv.com/police-justice/double-meurtre-a-valence-des-liens-averes-avec-un-autre-homicide-en-alsace_AN-202101290146.html
Le parcours sanglant de Gabriel F., le tueur de DRH mis en examen pour «assassinats»
Tout au long de sa garde à vue, le suspect est resté muet. Il a été écroué.
Par Le Figaro avec AFP
Gabriel F., soupçonné d’avoir tué deux personnes jeudi dans la Drôme et en Ardèche, a été mis en examen pour «assassinats», a annoncé ce samedi 30 janvier le procureur de Valence, Alex Perrin. Tout au long de sa garde à vue, le suspect est resté muet. Il a été incarcéré. L’information judiciaire sera dirigée par deux juges d’instruction en raison de «l’extrême gravité des faits commis et de l’ampleur des investigations à réaliser», selon le procureur.
«Célibataire sans enfants, ingénieur sans emploi et inconnu des services judiciaires et des services de renseignements», Gabriel F., 45 ans, a tué jeudi une employée de l’agence Pôle emploi de Valence, dont il avait été radié en 2013. «Rien n’établit en l’état qu’il la connaissait», a précisé le procureur dans un communiqué.
Il a par la suite tué la DRH de l’entreprise Faun, dans la commune voisine de Guilherand-Granges (Ardèche), où il avait été salarié entre 2008 et 2010, en qualité d’ingénieur, avant d’en être licencié. Il avait connu la DRH durant sa période d’activité au sein de l’entreprise, selon Alex Perrin. «La préméditation sur les deux faits est parfaitement avérée», selon le procureur.
À lire aussi :Drôme-Ardèche : une conseillère Pôle Emploi et la DRH d’une entreprise tuées par balle
Au fil de l’enquête, la police a fait le lien avec le meurtre d’une autre responsable des ressources humaines, mardi dans le Haut-Rhin, suivi de l’agression d’un cadre RH dans le même département, selon une source proche du dossier. Ce samedi 30 janvier, le procureur n’a pas confirmé le lien entre le double assassinat et ce meurtre, mais a indiqué que cette «possibilité» était examinée.
La presse du Grand Est a révélé que les personnes visées dans le Haut-Rhin avaient travaillé au milieu des années 2000 pour une entreprise d’Eure-et-Loir où Gabriel F. aurait alors fait les frais d’un plan de licenciement. Il est aussi établi que le suspect a fait l’objet en 2010 d’un «licenciement individuel» dans l’entreprise ardéchoise où il a achevé son expédition sanglante.
À voir aussi – Tireur de Valence: il n’y a «pas de logique particulière» à son geste, selon le procureur
Meurtre mystérieux à Wolfgantzen
Mardi vers 18h40 à Wolfgantzen, une femme de 39 ans a été découverte morte dans sa voiture, sur le parking de son entreprise, par d’autres salariés, avait indiqué mercredi la procureure de la République de Colmar, Catherine Sorita-Minard. Une autopsie devait avoir lieu vendredi à Strasbourg, mais selon les «premiers éléments», la victime a été «tuée par arme à feu».
Selon plusieurs médias, Estelle L., était DRH de l’entreprise Knauf, fabricant de matériaux d’isolation. Le nom de cette mère de deux filles de 9 et 13 ans avait été diffusé sur les réseaux sociaux en 2018, avec le hashtag #BalancetonDRH. Une enquête pour assassinat a été confiée à la section de recherches de la gendarmerie de Strasbourg et à la brigade de recherches de la gendarmerie de Colmar.
Un peu plus tard dans la soirée de mardi à Wattwiller, à une quarantaine de kilomètres de Wolfgantzen, un homme a été victime d’une tentative d’homicide chez lui.
«Je suis chez moi en train de travailler, ça sonne à la porte, je vais ouvrir. Quelqu’un masqué, comme cela doit se faire avec le Covid, tient un carton dans les mains. Il y a un coup de feu qui part, visiblement il y avait un pistolet, semblerait-il sous le carton à pizza», a raconté la victime à Europe 1. «Il n’a pas réussi à tirer un deuxième coup. Il part en courant, je le suis, je le rattrape, je le plaque au sol, je voulais simplement le retenir et le maîtriser. Se déclenche une bagarre, il arrive à m’échapper des mains, (…) je continue à lui courir après, mais il s’était enfermé dans sa voiture. J’étais chez moi en chaussettes… je n’ai pas réussi à le retenir, et voilà», a-t-il poursuivi.
L’homme a indiqué que lui et la femme tuée à Wolfgantzen étaient «d’anciens collègues» et «étaient encore en relation». Une enquête a été ouverte pour «tentative d’assassinat» par la procureure de Mulhouse Edwige Roux-Morizot.
Stupeur à Pôle emploi
Deux jours après, jeudi vers 08h30, le suspect, inconnu des services de police, est entré dans une agence Pôle emploi à Valence. Comme le rapporte Le Parisien , cet homme d’origine antillaise, au crâne chauve, s’est présenté à l’hôtesse comme un certain «Rachid» mais l’employée ne l’a pas trouvé pas dans les fichiers. Il a ensuite insisté avec courtoisie avant de se diriger subitement vers l’issue de secours. Il a alors touché mortellement une femme de 53 ans, plongeant employés et visiteurs dans l’effroi.
Il «s’est adressé à une employée, sans qu’on sache s’il la connaissait et, très vite, il a fait feu à une reprise avec une arme, la blessant mortellement au thorax», selon le procureur de la République à Valence, Alex Perrin. «À priori, il n’avait pas un comportement agressif, jusqu’au moment où il fait feu avec une détermination réelle pour tuer», a ajouté le magistrat. L’agresseur est reparti en voiture. La victime, elle, n’a pas pu être réanimée.
L’homme a ensuite parcouru 10 km et rejoint Faun Environnement, entreprise qui fabrique des véhicules de collecte de déchets à Guilherand-Granges (Ardèche), sur l’autre rive du Rhône. Là, «il a demandé à avoir un contact avec un cadre et a rapidement fait feu sur une employée de 51 ans, atteinte à deux reprises mortellement» à l’abdomen et au visage, a précisé Alex Perrin.
«Sauvage et renfermé»
«C’est un ancien salarié qui est venu se faire justice», a assuré à l’AFP Philippe Fayat, délégué syndicat CFDT de l’entreprise. Selon lui, le tireur avait fait l’objet en 2010 d’un «licenciement individuel». «C’est (la victime) qui l’avait licencié. Ce n’était pas elle qui avait pris la décision, mais elle était là quand il a quitté l’entreprise», a-t-il précisé. Gabriel F. a ensuite été interpellé après avoir été percuté en voiture par un véhicule de police, alors qu’il empruntait un pont à contre-sens, en direction de Valence. Une perquisition de sa voiture a permis la découverte d’une seconde arme de poing et de multiples cartouches 9 mm.
Son voisinage – l’homme réside à Nancy -, décrit un individu solitaire. «C’est un homme qui était bien élevé mais plutôt sauvage, renfermé. Nous sommes vraiment bouleversés par ce qui s’est passé », raconte une voisine à Vosges Matin . «On ne l’a jamais vu avec quelqu’un, pas de femme, pas d’ami, il était toujours seul. Toujours bien habillé, il sortait se promener puis rentrait à 17 heures et ne sortait plus», indique une deuxième voisine.
Mis en examen et écroué, le tueur de DRH reste muet sur ses motivations
Source AFP
Publié le 30/01/2021 à 13h46
Gabriel Fortin, meurtrier présumé d’une DRH et d’une employée de Pôle Emploi, jeudi dans la Drôme et l’Ardèche, a été mis en examen samedi pour « assassinats » et écroué, restant muet sur les raisons de son geste.
« La préméditation sur les deux faits est parfaitement avérée », a indiqué dans un communiqué le procureur de la République de Valence, Alex Perrin, ne pouvant cependant confirmer, tout comme ses homologues de Mulhouse et Colmar, le lien entre ce double assassinat et un meurtre, ainsi qu’une agression, survenus dans le Haut-Rhin en début de semaine.
Cette « possibilité » est encore en train d’être examinée, a simplement ajouté M. Perrin.
Vendredi, une source proche du dossier avait confirmé à l’AFP que M. Fortin était également soupçonné du meurtre d’une autre DRH, Estelle L., tuée par balle mardi sur le parking de son entreprise, Knauf, à Wolfgantzen (Haut-Rhin), tout comme de l’agression d’un homme travaillant aussi dans les ressources humaines, attaqué chez lui à Wattwiller, dans le même département. Et ce sur la foi de « la voiture, les armes et les munitions ».
Son agresseur, qui l’a raté, a fui dans une voiture de la même couleur - rouge-orangé - que celle utilisée par M. Fortin. La presse alsacienne indique que ces deux personnes ciblées sont liées à un plan social ayant touché, dans les années 2000, une entreprise d’Eure-et-Loir dont le suspect de Valence était salarié à l’époque.
Selon une autre source proche du dossier, l’homme attaqué à Wattwiller est employé chez General Electric à Belfort, où il est DRH de la branche Gaz.
« Durablement choqués »
Le mis en examen, resté mutique durant ses 48 heures de garde à vue, « n’a pas souhaité davantage s’exprimer » lors de son déferrement, précise M. Perrin, évoquant « l’ampleur des investigations à réaliser » qui nécessitera la mobilisation de deux juges d’instruction.
Côté balistique, « en l’état, nous n’avons pas encore la certitude » que l’arme « légère » qui a servi à tuer Estelle L., un Luger de 9 mm, est celle retrouvée sur Gabriel Fortin lors de son interpellation, a indiqué vendredi à l’AFP la procureur de Colmar, Catherine Sorita-Minard. « Une expertise balistique va être menée et permettra peut-être de le confirmer », a-t-elle ajouté.
« Célibataire sans enfants, ingénieur sans emploi et inconnu des services judiciaires et des services de renseignements », Gabriel Fortin avait été inscrit à l’agence Pôle Emploi de Valence avant d’en être radié en 2013 mais « rien n’établit en l’état qu’il connaissait » l’employée qu’il a froidement tuée, Patricia P., 54 ans, a précisé le procureur de Valence.
En revanche, il connaissait Géraldine C., 51 ans, la directrice des ressources humaines qu’il a par la suite abattue dans l’entreprise Faun, à Guilherand Granges (Ardèche), à environ 10 km de Valence. Cette société avait employé M. Fortin entre 2008 et 2010, en qualité d’ingénieur, avant d’en être licencié, précise M. Perrin.
Après ce deuxième meurtre, le tueur avait quitté l’entreprise « sans empressement particulier » au volant d’une Hyundai de couleur rouge-orangé. Vite repéré par la police, à qui le numéro d’immatriculation avait été donné par un témoin du premier assassinat, il a été finalement arrêté dans sa fuite par une voiture banalisée, un policier prenant la décision de provoquer une collision afin de stopper sa course.
Une perquisition de son véhicule a permis « la découverte d’une seconde arme de poing et de multiples cartouches 9 mm », selon M. Perrin.
A Valence et Guilherand Granges, des cellules d’urgences médico-psychologiques ont été mises en place en vue d’assister et d’accompagner les familles des victimes et leurs collègues, « fortement et durablement choquées par les faits », a encore précisé le procureur.
Les 900 agences Pôle Emploi de France sont restées fermées au public vendredi. Celle de Valence où a été tuée la conseillère demeurera portes closes « jusqu’à nouvel ordre », comme l’indique un écriteau apposé sur sa porte d’entrée.
burx-lv-apz/ag/shu
30/01/2021 13:44:48 - Lyon (AFP) - © 2021 AFP
Drame de Pôle emploi : les licenciements de Gabriel F. au cœur du périple sanglant
Alors que Gabriel F., soupçonné de trois assassinats et d’une tentative, est resté silencieux ce vendredi lors de sa garde à vue, gendarmes et policiers tentent de reconstituer sa vie et sa carrière professionnelle.
Par Jean-Michel Décugis, Ronan Folgoas et Jérémie Pham-Lê, avec Doris Henry, correspondante à Nancy (Meurthe-et-Moselle)
Le 29 janvier 2021 à 22h06, modifié le 30 janvier 2021 à 07h07
Gabriel F. a-t-il ruminé sa vengeance pendant plus de dix ans? Ou la crise sanitaire a-t-elle réveillé brutalement des blessures enfouies? Le mystère demeure autour des raisons qui auraient poussé cet ancien ingénieur de 45 ans à se lancer dans une incroyable cavale meurtrière de deux jours à travers trois départements : le Haut-Rhin, la Drôme et l’Ardèche. Ce vendredi soir, en garde à vue à l’antenne de Valence de la PJ de Lyon, Gabriel F. restait, selon une source proche de l’enquête, « totalement muet ».
Mais les investigations avancent en parallèle. Le tueur présumé, inconnu de la police, est désormais soupçonné d’être l’auteur de trois assassinats et d’une tentative d’assassinat visant trois directeurs de ressources humaines (DRH) et une conseillère Pôle emploi. Avec cette particularité glaçante : les victimes ou les lieux des crimes sont liés à deux périodes de sa vie marquée par des licenciements. Elles remontent à la fin des années 2000.
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Pour les faits commis jeudi matin, il apparaît que Gabriel F. ne connaissait pas Patricia Pasquion, 54 ans, la responsable de l’agence Pôle emploi Victor Hugo de Valence (Drôme), qu’il a tué de deux balles de Taurus 9 mm. C’est ce qu’a déclaré le mari de la victime aux enquêteurs. En revanche, l’ex-ingénieur avait été inscrit entre 2010 et 2013 en tant que chômeur à l’un des organismes pour l’aide à l’emploi de Valence – qui a changé depuis – après son limogeage de l’entreprise Faun environnement.
Géraldine Caclin et Bertrand M. avaient participé à ses licenciements
A-t-il voulu s’en prendre à un symbole de son échec professionnel ? L’hypothèse est jugée très probable puisque, immédiatement après ce meurtre, Gabriel F. s’est rendu à son ancienne société, spécialisée dans la fabrique des véhicules de collecte de déchets, à 10 km de là, sur la commune de Guilherand-Granges (Ardèche). Il y a travaillé entre 2008 et 2010. Là, il demande à voir un cadre du site mais celui-ci a pris sa retraite depuis. Il abat alors Géraldine Caclin, responsable des RH de Faun. De source policière, Gabriel F. a bien connu cette femme de 51 ans : elle avait formalisé son licenciement il y a onze ans, bien que la sanction ne relevait pas de son initiative.
VIDÉO. Valence : une conseillère Pôle emploi tuée par balle, une deuxième victime décédée
Cette haine des représentants du monde du travail a poussé les enquêteurs à établir un lien avec les deux attaques survenues dans le Haut-Rhin mardi soir. Gabriel F. est soupçonné d’avoir tué, dans un premier temps, Estelle Luce, DRH de 39 ans, dans son véhicule sur le parking de son entreprise de matériaux d’isolation à Wolfgantzen. Il aurait ensuite tenté de tirer sur Bertrand M., également DRH d’une autre société du secteur, à son domicile sur la commune voisine de Wattwiller, en se présentant comme un livreur de pizzas. Mais la victime était parvenue à le mettre en fuite.
Interrogé par les gendarmes de la section de recherches de Strasbourg, Bertrand M. a confirmé avoir identifié Gabriel F. comme son agresseur. L’ADN de l’ex-ingénieur a d’ailleurs été décelé sur les effets personnels qu’il a abandonnés en s’enfuyant – un masque chirurgical, des lunettes de vue et une casquette. Aux enquêteurs, Bertrand M. a déclaré qu’il se souvient d’avoir procédé à son licenciement entre 2006 et 2008. C’était au sein de l’entreprise Francel, alors installée à Gaillardon (Eure-et-Loire), et spécialisée dans la conception de détendeurs de gaz. A l’époque, Bertrand M. est DRH du site et Estelle Luce, la femme tuée à Wolfantzen, son assistante. Ensemble, ils diligentent des plans sociaux en vue du rachat de l’entreprise française par l’Américain Emerson. Ce qui aboutira à une centaine de départs de salariés. Dont l’ingénieur en bureau Gabriel F.
Aucun écrit retrouvé pour expliquer son geste
« Son licenciement s’était mal passé », confie un ex-collègue de Francel. Le motif invoqué par le service des ressources humaines n’aurait pas été économique mais lié à une faute grave ou à « une cause réelle et sérieuse ». S’agissait-il d’une manœuvre managériale pour écarter sans frais un salarié? Francel évoquait à l’époque une baisse de compétitivité pour justifier ses plans. En tout cas, Gabriel F. avait pris la porte sans bénéficier des accords d’indemnités généreux négociés par les syndicats. Il s’était ensuite installé à Valence puis, après son second licenciement, à Nancy (Meurthe-et-Moselle) au domicile familial.
Les enquêteurs devraient procéder dans les prochains jours aux auditions de ses anciens collègues de Faun environnement et de Francel pour comprendre les motifs précis de ces deux limogeages quasi successifs. Mais aussi son entourage pour éclairer son état psychologique ces derniers mois. Les enquêteurs s’interrogent sur un effet possible de la crise sanitaire sur le passage à l’acte brutal de cet homme décrit comme « solitaire et renfermé », un tueur déterminé qui n’a pas hésité à parcourir des centaines de kilomètres pour régler des contentieux professionnels vieux de dix ans. Gabriel F. n’a laissé aucun écrit à son domicile nancéien, perquisitionné par la PJ, pour expliquer son probable geste de vengeance.