Retour à l’actualité de l’affaire du double meurtre du stand de tir de Brest 30 novembre
Il n’y a en fait rien de nouveau dans cette affaire, hormis une interview de l’avocat de la famille d’une des victimes qui a récemment écrit au Président de la République et mise beaucoup sur un possible transfert de l’enquête à un service spécialisé de la gendarmerie.
Ouest France aurait pu rendre ses articles à ce sujet entièrement publics, une diffusion la plus large possible vaut quand même toujours mieux quand on souhaite vraiment voir avancer une enquête.
Mais tout ce que l’on peut lire ou entendre dans les médias sur cette affaire, encore aujourd’hui les quelques lignes de ces articles accessibles au public, m’étonne aussi toujours beaucoup, sachant qu’ici, énormément de gens ont entendu quelque chose sur cette affaire qui n’a jamais été rendu public, moi comme bien d’autres.
Commençons par revenir sur l’enquête primitive et ses aléas. Elle fut d’abord confiée à la gendarmerie, qui par la suite en a été dessaisie au profit de la police. Tout le monde le sait, les médias en ont parlé, mais n’ont par contre jamais rien livré au public sur les raisons de ce transfert, alors que la ville a bien bruissé des difficultés de la gendarmerie dans ce dossier : elle avait bien travaillé, trop, elle s’était approchée trop près de la vérité et a perdu le dossier du jour où elle a décidé de mettre en garde à vue la meilleure amie de Josette Brenterch, patronne déjà incontestée de la LCR de Brest; immédiatement sommés de libérer cette personne, les gendarmes avaient dû s’exécuter avant d’avoir pu l’interroger comme ils le souhaitaient. Ils s’étaient ensuite vus retirer l’enquête. La police n’a jamais fait mieux, regrettant de ne pouvoir enquêter du côté de l’extrême-gauche, où elle percevait bien elle aussi la meilleure piste, probablement la bonne.
Mais il y a mieux encore : nous avons eu à Brest un pharmacien aujourd’hui lui aussi décédé et qui racontait qu’en fait, c’était lui qui était attendu à l’ouverture du stand de tir le jour du double meurtre, et que les assassins, des toxicomanes notoires, comme tous les sbires de la criminelle Josette Brenterch, s’étaient gravement trompés de cible et avaient tué à sa place un autre pharmacien, François Picard.
Cet autre pharmacien que personne n’a jamais évoqué publiquement à propos de l’affaire du double meurtre du stand de tir s’appelait Claude Giron et venait de subir dans la semaine ayant précédé le crime une première garde à vue dans le cadre de l’enquête sur les massacres de l’OTS d’octobre 1994. D’après lui, on aurait voulu l’éliminer pour l’empêcher de parler. Les suspects de l’extrême-gauche dans l’affaire du double meurtre du stand de tir comptaient bien parmi les amis de Luc Jouret. Cette hypothèse, que pour ma part je n’ai pas les moyens de vérifier, paraît a priori tout à fait sensée.
Brest. Double meurtre au stand de tir en 1996 : « J’ai bon espoir que ce crime ne reste pas impuni »
Ce dossier, Bertrand Labat, avocat au barreau de Brest (Finistère), le connaît sur le bout des doigts. Il défend la famille de l’une des victimes depuis 25 ans. Déterminé à voir l’affaire résolue, Me Labat a récemment écrit au Président de la République. Il mise aujourd’hui beaucoup sur un possible transfert de l’enquête à un service spécialisé de la gendarmerie.
Avocat de la famille de François Picard depuis 25 ans, Bertrand Labat défend aujourd’hui également les intérêts des parents de Pol Creton, deux hommes tués par balle le 13 octobre 1996, à Brest (Finistère). Il répond aux questions de Ouest-France, 25 ans après les faits.
Où en est l’enquête sur le double meurtre du stand de tir ?
Actuellement, seules deux personnes du service régional de la police judiciaire (SRPJ) travaillent dessus, de manière épisodique. Si le dossier n’avance pas,…
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RECIT. 25 ans après, le double meurtre du stand de tir de Brest reste non élucidé
Qui a bien pu tuer François Picard, 52 ans, et Pol Creton, 32 ans, ce matin d’octobre 1996, à Brest (Finistère) ? Et pourquoi ? Vingt-cinq ans plus tard, l’avocat des familles a bon espoir de relancer une enquête au point mort.
La scène remonte à 25 ans, et pourtant, Bertrand Labat, avocat au barreau de Brest, se souvient comme si c’était hier du jour où il a vu entrer dans son cabinet « la veuve Picard et ses trois enfants, prostrés, ne comprenant rien à ce qui leur arrivait ».
La veille, le 13 octobre 1996 au matin, leur époux et père, François Picard, 52 ans, est abattu de trois balles, deux au thorax et une dans la nuque, alors qu’il s’apprête à ouvrir le centre de tir de la Villeneuve, à Brest. Pol Creton, 32 ans, un adhérent arrivé au même moment, connaît un sort identique.
Ces deux hommes ne se connaissent pas. Rien ne les relie, si ce n’est ce loisir commun. Leur vie est fouillée. Celle de Pol Creton, technicien supérieur à Océanopolis, ne retient pas l’attention des enquêteurs. Le métier de François Picard, en revanche, constitue un temps un possible mobile.
Un contrat sur François Picard ?
Pharmacien chimiste en chef de la préfecture maritime, ce colonel est notamment en charge de la surveillance radiologique de la rade. Là même ou est basée une partie de…
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