Nouvelles opérations de délestage en vue…

Voilà deux ministres qui pourraient bien être conviés, ensemble, à aller régler leurs comptes en dehors des palais de la République…

 

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Gérald Darmanin a failli en venir aux mains avec Éric Dupond-Moretti : “Je n’aime pas qu’on me parle mal”

 

Xavier Terrade | jeu. 01 septembre 2022 à 18h34

@Stephane Lemouton / Bestimage

Pour son deuxième mandat, Emmanuel Macron a décidé de conserver deux fortes têtes qui étaient déjà présentes du temps de Jean Castex : Éric Dupond-Moretti à la Justice et Gérald Darmanin à l’Intérieur. Le Monde a consacré le 28 août un article à ce dernier dans lequel il s’explique sur sa relation très tendue avec l’ancien avocat.

En gardant au gouvernement Gérald Darmanin et Éric Dupond-Moretti, Emmanuel Macron devait se douter que ça continuerait à faire des étincelles. La tension entre les deux hommes a atteint son paroxysme après les élections régionales de juin 2021, selon Le Monde, qui a révélé dans un article publié le 28 août qu’ils auraient failli en venir aux mains avant un conseil des ministres. Le ministre de la Justice aurait reproché à son collègue de l’Intérieur d’avoir félicité Xavier Bertrand pour sa réélection dans les Hauts-de-France. L’ancien ténor du barreau aurait accusé le locataire de la Place Beauvau de « trahison ». Face à l’attaque, l’ancien Républicain ne se serait pas laissé démonter et lui aurait rétorqué : « Commence par gagner une élection ! » De quoi faire monter encore plus la colère du garde des Sceaux.

« Je n’aime pas qu’on me parle mal », reconnaît plus de deux mois plus tard Gérald Darmanin dans les colonnes du Monde. « Sans doute est-ce le reste d’une éducation populaire qui consiste à se faire respecter : on se permet avec nous des choses que les bourgeois ne se permettent pas entre eux », se justifie celui qui revendique souvent ses origines populaires dans le quotidien. Avant d’affirmer : « Et puis le rapport de force fait partie de la vie. Sinon on se fait bouffer.«  « J’ai appris que si tu ne grilles pas la queue à la cantine de temps en temps, on ne te file pas de frites !« , a ajouté avec humour l’ancien maire de Tourcoing.

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Gérald Darmanin et Éric Dupond-Moretti à la sortie du conseil des ministres le 13 juillet 2022
© Stephane Lemouton / BestimageGérald Darmanin et Éric Dupond-Moretti à la sortie du conseil des ministres le 13 juillet 2022

 

Parfois, les deux ministres se marchent sur les pieds

Mais s’il y en a bien un qu’il ne fait pas rire, c’est bien Éric Dupond-Moretti. Leur mésentente supposée n’a pas pris de vacances. Tel son mentor Nicolas Sarkozy, Gérald Darmanin n’a pas chômé et s’est montré omniprésent cet été. À tel point qu’il a parfois marché sur les platebandes de son collègue du gouvernement. Cela s’est notamment fait sentir lors de son déplacement à Mayotte où il a notamment fait la proposition de durcir l’attribution de la nationalité aux enfants d’étrangers nés sur l’île, mais aussi de créer des « lieux de redressement » pour les enfants délinquants, qui seraient encadrés par des militaires. De quoi rendre furax Éric Dupond-Moretti qui aurait, selon Le Monde, transmis une note à Matignon.

Il y expliquait que la mesure proposée par le ministre de l’Intérieur était inapplicable pour des mineurs de moins de 13 ans. En reconnaissant que, sur ce sujet, Gérald Darmanin avait « dérapé », d’après le journal, Emmanuel Macron a d’une certaine façon donné gain de cause à Éric Dupond-Moretti. Le président de la République aurait demandé à Élisabeth Borne de le recadrer. « Quand on a une personnalité, je crois qu’on contribue à une polyphonie, il faut effectivement faire attention à éviter la cacophonie. La cheffe d’orchestre, c’est la Première ministre et il faut répondre à la baguette de la Première ministre« , a résumé Gérald Darmanin dans C à vous, sur France 5, ce mercredi 31 août. Tout en réaffirmant, en même temps, le droit d’exprimer sa sensibilité.

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Article écrit en collaboration avec 6Medias

Crédits photos : Stephane Lemouton / Bestimage

 

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L'imam Iquioussen a dîné avec Darmanin et acheté une maison à son oncle
Hassan Iquioussen, chez lui à Lourches (Nord) le 12 novembre 2019.
PHOTOPQR/VOIX DU NORD/MAXPPP

 

L’imam Iquioussen a dîné avec Darmanin et acheté une maison à son oncle

 

Le monde est petit

Par , avec AFP

Publié le 26/08/2022 à 10:05

Selon les informations du « Parisien », Hassan Iquioussen a acheté en 2003 sa propriété de Lourches (Nord) à un oncle de Gérald Darmanin. Onze ans plus tard, le prédicateur aurait carrément dîné avec le ministre de l’Intérieur en marge des élections municipales, d’après Mediapart.

 

Le monde est décidément petit. L’imam Hassan Iquioussen avait acheté en 2003 sa propriété de Lourches dans le Nord à un oncle de Gérald Darmanin, l’actuel ministre de l’Intérieur, a assuré ce jeudi 25 août à l’AFP un fils du prédicateur, confirmant une information du Parisien, sans être contredit par le ministère. Le journal assure avoir consulté l’acte de vente, qui établit la transaction le 27 mars 2003 entre la société Darmanin Père & Fils, dirigée par un oncle paternel de Gérald Darmanin, et Hassan Iquioussen et sa femme Zaina.

Soufiane, le fils de l’imam Iquioussen menacé d’expulsion vers le Maroc, a indiqué jeudi à l’AFP que cette vente avait bien eu lieu en 2003, avec un oncle de Gérald Darmanin, Claude Darmanin.  « C’est possible », a indiqué de son côté l’entourage du ministre. « Gérald Darmanin n’était pas au courant, il s’agirait selon les éléments fournis, d’un oncle qu’il n’a pas vu depuis de très nombreuses années. Évidemment, ceci n’a aucun rapport avec la conduite de ses actions » comme ministre, a ajouté l’entourage.

Selon Soufiane Iquioussen, la propriété fait 3,5 hectares. Plusieurs SCI liées à l’imam et à sa famille sont enregistrées à cette adresse à Lourches, selon les registres commerciaux en ligne. Le ministre de l’Intérieur avait annoncé le 28 juillet l’expulsion de ce prédicateur du Nord, réputé proche des Frères musulmans, qu’il accuse d’avoir lancé des appels à la haine et à la violence notamment contre la communauté juive. L’imam est fiché S (pour sûreté de l’État) par la DGSI « depuis dix-huit mois », selon le ministre.

« Ravir les voix des musulmans de Tourcoing »

Mais les liens entre Hassan Iquioussen et Gérald Darmanin ne se seraient pas limités à cette transaction immobilière. Plus embêtant, selon les informations de Mediapart dévoilées ce jeudi, les deux hommes auraient également dîné ensemble en marge des élections municipales en 2014. « D’une durée d’environ deux heures à vocation électorale », ce dîner, « organisé dans un domicile privé du quartier Gambetta de Tourcoing, a réuni une petite dizaine de personnalités de la communauté musulmane locale » dont Hassan Iquioussen et son fils, indiquent nos confrères.

Le ministre de l’Intérieur et l’imam controversé auraient ainsi « échangé politesses et conseils » dans l’objectif de « ravir les voix des musulmans de Tourcoing et les ramener dans l’escarcelle de Gérald Darmanin, en misant notamment sur l’influence du prédicateur » écrit encore le journal en ligne.

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Il faut rappeler que c’est grâce à la loi du 24 août 2021 confortant le respect des principes de la République, loi condamnant entre autres le délit d …Lire plus

Ce vendredi, le juge des référés du Conseil d’État examine une requête du ministre de l’Intérieur qui entend faire annuler l’ordonnance du tribunal administratif de Paris. L’avocate de l’imam – né en France mais de nationalité marocaine – avait déposé devant cette juridiction un recours contre l’arrêté d’expulsion. Le 5 août, ce tribunal a décidé de suspendre l’expulsion vers le Maroc de Hassan Iquioussen en estimant notamment qu’elle porterait une « atteinte disproportionnée » à la « vie privée et familiale » de l’imam.

 

https://www.lefigaro.fr/flash-actu/aucune-sanction-reclamee-a-l-encontre-d-un-des-magistrats-vises-par-le-garde-des-sceaux-20220831<

Aucune sanction réclamée à l’encontre d’un des magistrats visés par le garde des Sceaux

 

Par Le Figaro avec AFP

Publié le 31/08/2022 à 19:20
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Peu après sa nomination à la Chancellerie, à l'été 2020, Éric Dupond-Moretti avait lancé des enquêtes administratives à l'encontre de quatre magistrats.

Peu après sa nomination à la Chancellerie, à l’été 2020, Éric Dupond-Moretti avait lancé des enquêtes administratives à l’encontre de quatre magistrats. LUDOVIC MARIN / AFP

Aucune sanction n’a été réclamée mercredi 31 août devant le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) à l’encontre du juge Édouard Levrault, l’un des trois magistrats visés par des poursuites disciplinaires à la suite des enquêtes administratives demandées par le garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti.

«Je vous demande de retenir les griefs mais de dire qu’il n’y a pas lieu à des sanctions», a conclu le directeur des services judiciaires (DSJ) qui s’exprimait au nom de la première ministre Élisabeth Borne. Le CSM fera connaître sa décision le 15 septembre mais s’il suit les recommandations du DSJ ce serait un camouflet pour le ministre de la Justice.

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Peu après sa nomination à la Chancellerie, à l’été 2020, Éric Dupond-Moretti avait lancé des enquêtes administratives à l’encontre de quatre magistrats : Édouard Levrault, ancien juge d’instruction détaché à Monaco, qui avait mis en examen un de ses ex-clients; les magistrats du Parquet national financier (PNF) Patrice Amar et Ulrika Delaunay-Weiss, qui avaient fait éplucher ses factures téléphoniques détaillées («fadettes») lorsqu’il était ténor du barreau; ainsi que leur supérieure hiérarchique, Éliane Houlette. Ces enquêtes avaient donné lieu à des rapports de l’Inspection générale de la justice (IGJ) remis au Premier ministre de l’époque, Jean Castex.

Formellement, c’est le premier ministre qui a renvoyé Édouard Levrault devant le CSM après la publication d’un «décret de déport» publié en octobre 2020. Ce décret a écarté le ministre de la Justice de toutes les affaires en lien avec ses anciens clients ou dans lesquelles il avait été impliqué. Éric Dupond-Moretti était notamment l’avocat d’un policier monégasque mis en cause par le juge Levrault. Selon le garde des Sceaux, Édouard Levrault aurait manqué à «ses devoirs de réserve et de délicatesse» pour des propos tenus dans un reportage télévisé au sujet de ses dossiers dans la Principauté de Monaco, après le non-renouvellement de son détachement par les autorités monégasques. Le magistrat âgé de 45 ans a rejeté cette accusation en mettant en avant son «indépendance». «Je n’ai pas failli à mes devoirs de magistrat ni à Monaco ni en France», a assuré le magistrat qui est aujourd’hui vice-président au tribunal judiciaire de Nice.

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