Antidépresseurs : d’innombrables attentats psychiatriques passés sous silence

http://philum.info/?read=7463&look=suicide

par Malika Es-Saïdi

Monday, 12 March 2007

Une mère apparemment aimante tue ses 5 enfants, avant de tenter de se suicider à son tour. Un fait-divers effroyable. L’une des premières explications avancées est interpellante : Geneviève Lhermitte était en dépression. Et qui dit dépression dit, souvent, antidépresseurs… Dans ce cas précis, comme l’enquête suit son cours, on ne connaît pas encore les détails du traitement suivi ou pas par la meurtrière. Ce qui peut nourrir la réflexion, c’est qu’il est prouvé que les antidépresseurs ont notamment pour effet secondaire de pousser une minorité de patients au suicide… voire au meurtre.

C’est en 2001, aux Etats-Unis. Un avocat, Andy Vickery, défend une famille qui attaque le géant pharmaceutique GlaxoSmith Kline (GSK). En cause : le Deroxat, l’antidépresseur vedette du laboratoire, qui serait responsable d’un triple meurtre suivi d’un suicide. Les faits avaient eu lieu en 1998. Donald Schell, alors âgé de 60 ans, tue sa femme, sa fille, ainsi que sa petite fille de 9 mois, avant de se suicider. David Healy, un chercheur et psychiatre irlandais, est appelé comme expert à étudier le dossier médical de Donald Schell. Il découvre que l’homme avait déjà eu des difficultés avec le Prozac. Le changement d’antidépresseur et l’utilisation du Deroxat pouvaient être, selon Healy, la cause du massacre. Pour étayer ces affirmations, l’avocat qui a fait appel à l’expertise du psychiatre lui demande d’enquêter sur le médicament, à l’intérieur même du laboratoire pharmaceutique. La loi américaine le permet en effet dans le cadre d’une procédure judiciaire. C’est ainsi que le psychiatre irlandais découvre plusieurs études scientifiques jamais publiées…

Une enquête judiciaire américaine révèle des études tenues cachées

Grâce à ces études, le médecin a pu démontrer que 34 expériences cliniques conduites avec le médicament Deroxat, avant sa commercialisation, faisaient apparaître que 25% des patients devenaient « très agités » pendant le traitement. Après deux semaines de débats, le jury a reconnu la responsabilité du Deroxat.

David Healy a travaillé sur de nombreux autres cas où les antidépresseurs étaient en cause. Il estime qu’une petite minorité de patients peut développer des tendances suicidaires ou meurtrières sous l’emprise des antidépresseurs, et préconise donc de mieux surveiller les malades, en particuliers durant les premiers jours de traitement (*). Selon lui, les laboratoires ne mettent pas assez en garde les médecins contre ces effets secondaires.

La firme GSK n’est pas la seule à avoir caché des résultats d’études cliniques à l’opinion publique. Le laboratoire Pfizer à New York a également fait les frais des investigations de David Healy sur un autre antidépresseur, le Zoloft, également mis en cause lors de procédures judiciaires. Les archives du laboratoire Pfizer ont révélé que la firme a tenté de minimiser certaines tentatives de suicide survenues au cours des études cliniques de ce médicament. L’avocat de la firme Pfizer a démenti ces accusations, en précisant que si « ce genre de mensonge devait être publié, les médecins auraient peur de prescrire ces médicaments et les patients auraient peur de suivre les instructions de leur médecin. »

Malgré les tentatives visant à discréditer ses recherches, David Healy n’a eu de cesse de rappeler, notamment, que les différents ministères de la Santé, la FDA (Food and Drug Administration)(**) aux USA, la MCA en Angleterre, et l’Agence du Médicament en France, sont principalement informés par les laboratoires pharmaceutiques. Les rapports consultent sur les études cliniques de ces médicaments que ces organismes sont donc préparés par les firmes elles-mêmes, lesquelles, bien entendu, peuvent se garder de fournir l’entièreté des informations dont elles disposent sur un médicament. L’enjeu est de taille puisque à la clé, il y a l’autorisation de mettre lesdits médicaments sur le marché.

On maximise les effets thérapeutiques et on minimise les effets secondaires

En Belgique, rares sont les médecins qui déclarent ouvertement leur prudence à l’égard du médicament. Philippe Hennaux, psychiatre, est une exception. Dans sa pratique privée, il dit même ne jamais prescrire de médicaments. En revanche, dans le cadre institutionnel, il se dit bien obligé de tenir compte des prescriptions drainées par les patients qui arrivent jusqu’à lui par ce biais. Mais, comme David Healy, il n’est pas hostile aux médicaments en général, ni aux antidépresseurs, en l’occurrence, dont l’utilisation peut s’avérer judicieuse. Ce qu’il dénonce, c’est un système d’information qui consiste à maximiser les effets thérapeutiques de ces médicaments et à en minimiser les effets secondaires, potentiellement dangereux. Par ailleurs, il est particulièrement scandalisé par la tendance d’une certaine presse, encouragée par les firmes pharmaceutiques elles-mêmes, à présenter la dépression comme un diagnostic valable pour tous, lorsqu’elle annonce joyeusement, par exemple : « sachez reconnaître votre dépression ». Au lieu d’attendre le diagnostic du médecin, le patient arrive en consultation chez son généraliste avec le sien, déjà établi par ses lectures. Quant à la prescription d’antidépresseurs, chacun peut se rendre compte de la facilité avec laquelle un médecin généraliste s’exécute, car ces derniers sont encore très souvent considérés comme universels et inoffensifs.

Or, le danger existe bel et bien, comme celui, même rare, du passage à l’acte violent, et parfois du suicide, voire du meurtre. C’est un fait, aujourd’hui reconnu par les scientifiques (**) : seules les firmes pharmaceutiques ont encore parfois intérêt à minimiser ces risques avérés.

Les firmes pharmaceutiques évoluent

Mais il y a des progrès, puisqu’en 2006 la FDA (Food and Drug Administration) ainsi que la firme Glaxo Smith Kline (GSK) confirmaient que les adultes déprimés de tous âges prenant de la Paroxetine, un autre antidépresseur analogue au Prozac, ont un taux de mortalité par suicide plus élevé et un taux d’idéations suicidaires –capable de provoquer des idées suicidaires- 6,4 fois plus élevé que les patients sous placebo.

Aux Etats-Unis, les récents débats ne portent d’ailleurs plus, désormais, sur la véracité de ces effets secondaires, mais sur la volonté de groupes de pression de voir figurer sur les boîtes d’antidépresseurs, une indication claire : que ce médicament peut engendrer des idées ou des actes suicidaires, voire de la violence à l’égard d’autrui. Le danger existe surtout au début du traitement, lors d’un changement de dose ou de molécule ou encore en cas d’arrêt brutal du traitement. Parler d’homicides ou de suicides fait évidemment peur, mais il est impossible de taire les cas avérés, même s’ils sont peu nombreux. C’est pourquoi l’utilisation de ces molécules devrait être suivie de très près par les médecins, et l’arrêt du traitement toujours se faire prudemment et très progressivement. En aucun cas l’antidépresseur ne peut être prescrit automatiquement, mais uniquement lorsque le rapport bénéfice-risque pour chaque patient est mesuré avec le plus grand sérieux. En est-on là en Belgique ?

(*) Le Point, 12 avril 2002 (N°1543), p.78

(**) l’administration américaine de contrôle des denrées alimentaires et des médicaments.

(***) David Healy, Andrew Herxheimer, David B. Menkes, Antidépressants and violence : Problems at the interface of medecine and law. www.plosmedicine.org, Sept 2006, Vol 3, Issue 9.


190 millions d’euros par an pour les antidépresseurs !

Ce sont surtout –mais pas uniquement- les antidépresseurs de type inhibiteur sélectif de la recapture de la sérotonine (ISRS) qui sont mis en cause pour leurs effets secondaires parfois violents. Le plus connu d’entre eux, le Prozac, représentait en 1997 un marché de plus de 86 millions d’euro en Belgique. En 2005, ce chiffre a dépassé les 118 millions d’euros, mais est en perte de vitesse par rapport à 2004 où l’INAMI et le patient avaient déboursé plus de 137 millions d’euros pour ce seul médicament…

Le coût global des antidépresseurs prescrits en Belgique en 1997 représentait déjà plus de 112 millions d’euros et a grimpé progressivement jusqu’à atteindre plus de 190 millions d’euros en 2005.

journaldumardi.be

 

http://www.lepoint.fr/actualites-sciences-sante/2007-01-21/la-bete-noire-des-labos/919/0/61969

Le Point – Publié le 12/04/2002 à 04:23 – Modifié le 21/01/2007 à 04:23

La bête noire des labos

 

Par Luc Hermann

«J ‘ai mis le pied sur une pente, et je crains fort de ne plus pouvoir m’arrêter. Je suis trop impliqué » , confesse David Healy, avec un petit sourire plein d’humilité. Il n’imaginait pas qu’il deviendrait un jour le seul expert indépendant à pénétrer au coeur des secrets de l’industrie pharmaceutique. Un peu malgré lui, d’ailleurs. 47 ans, irlandais, David Healy est chercheur en psychiatrie et vit en Angleterre, où il dirige le service de psychologie de l’hôpital universitaire du pays de Galles, le plus grand campus du pays. Il y partage son temps entre ses patients, près de 300 par an, et ses recherches, consacrées aux effets secondaires des médicaments antidépresseurs, notamment le Prozac et le Zoloft. Il a ainsi mis en évidence des comportements violents ou suicidaires chez certains patients soumis à ces médicaments.

A cause de ses conclusions plutôt radicales, rares sont les médecins qui osent le soutenir. « Les gens sont très méfiants. Et en raison du pouvoir énorme de l’industrie pharmaceutique, très peu de publications se sont intéressées à mes recherches, confie-t-il. Jusqu’à ce que je reçoive un appel des Etats-Unis. » A l’autre bout de la ligne, Andy Vickery, un avocat texan. Depuis son bureau de Houston, il défend plusieurs familles américaines dont un membre s’est suicidé alors qu’il prenait des médicaments antidépresseurs. En cherchant un expert scientifique pour témoigner en faveur de ces familles, il a repéré les travaux de David Healy. Pourquoi lui, en Angleterre ? « II y a évidemment de nombreux experts ici aux Etats-Unis, qui pourraient nous aider, explique Vickery. Mais, malheureusement, soit ils n’ont pas le courage d’affronter les géants pharmaceu-tiques, soit ils sont trop liés financiè- rement aux laboratoires. Le docteur Healy, lui, est courageux et indépendant. » David Healy accepte d’aider l’avocat texan.

« Les laboratoires sont prêts à tout pour défendre leurs médicaments. Ils ont toujours gagné leurs procès contre les familles de victimes, j’en ai moi-même perdu plusieurs » , reconnaît l’avocat, avant d’ajouter : « Et puis, il y a eu cette fameuse affaire du Wyoming. » Un procès retentissant. C’était il y a presque un an, en juin 2001. Andy Vickery défend une famille qui attaque le géant pharmaceutique GlaxoSmith Kline (GSK). En cause : le Déroxat, l’antidépresseur vedette du laboratoire, qui serait responsable d’un triple meurtre suivi d’un suicide. En 1998, après avoir pris du Déroxat pendant deux jours, Donald Schell, 60 ans, tue sa femme, sa fille, puis sa petite-fille âgée de 9 mois, avant de retourner l’arme contre lui. En étudiant le dossier médical de Donald Schell, David Healy découvre que « cet homme avait déjà eu des problèmes avec le Prozac. Pour moi, le Déroxat est la cause de ce massacre » .

Pour étayer cette thèse, Andy Vickery demande à David Healy d’enquêter sur le médicament, à l’intérieur même du laboratoire. « Le docteur Healy a pu consulter les rapports internes du laboratoire concernant le Déroxat en toute légalité » , explique Vickery. C’est une subtilité de la loi américaine. Au cours de la procédure, les avocats et leurs experts peuvent avoir accès à toutes les informations. Ainsi la justice a obligé GSK à ouvrir ses archives à David Healy. C’était au siège britannique du laboratoire, dans l’Essex. « C’était assez surprenant. Il y avait plusieurs centaines de milliers de documents , se souvient David Healy. J’avais deux jours pour les compulser. Il y avait toujours auprès de moi des responsables du laboratoire pour me surveiller. » Au cours de ses recherches, au grand dam du laboratoire, David Healy trouve des documents compromettants, notamment plusieurs études scientifiques jamais publiées.

« Les découvertes du docteur Healy ont été déterminantes pour prouver que la prise de Déroxat était la cause de ces quatre morts » , affirme Vickery. Un peu intimidé, le médecin a démontré que 34 études cliniques, conduites sur le médicament Déroxat avant sa commercialisation, faisaient apparaître que 25 % des patients devenaient agités pendant le traitement. Après deux semaines de débats, le 6 juin 2001, le jury a reconnu la responsabilité du Déroxat. Pas peu fiers, Andy Vickery et David Healy sont aujourd’hui les seuls à avoir rem- porté un procès ayant trait à un antidépresseur aux Etats-Unis. L’avocat a obtenu que le laboratoire verse 6,4 millions de dollars de dédommagement à la famille.

Le laboratoire a payé

Le laboratoire avait tout d’abord fait appel de ce verdict, mais a préféré, in extremis, négocier à l’amiable. La famille a retiré sa plainte. Pour éviter une mauvaise publicité à son médicament vedette, GSK a donc cédé, mais le montant de la transaction est « secret défense ». Et GSK dément formellement les accusations de David Healy. « Le docteur Healy n’a pas vu toutes les données , affirme le docteur David Wheadon, responsable du service juridique du laboratoire. Ses attaques sont sans fondement. » Sauf que le laboratoire a accepté de payer, à la suite des découvertes du psychiatre irlandais.

David Healy estime qu’une petite minorité de patients peuvent développer des tendances suicidaires ou meurtrières sous l’emprise des antidépresseurs et préconise donc de mieux surveiller les malades, particulièrement pendant les premiers jours de traitement. Selon lui, les laboratoires ne mettent pas assez en garde les médecins contre ces effets secondaires. David Healy enquête actuellement, dans plusieurs procédures judiciaires, sur un autre antidépresseur : le Zoloft, du laboratoire américain Pfizer. Le Zoloft a dépassé les ventes de Prozac dans le monde, son chiffre d’affaires annuel s’élève à 2 milliards de dollars. En France, l’année dernière, 485 000 patients ont été traités avec du Zoloft. David Healy a ainsi pu visiter, pendant trois jours, les archives du laboratoire Pfizer à New York. « J’ai vu de nombreux documents qui ne sont pas dans le domaine public. » Il aurait ainsi découvert que Pfizer aurait tenté de minimiser certaines tentatives de suicide survenues au cours des études cliniques du Zoloft.

Confidentiel ou dangereux ?

En Australie, son expertise a permis de réduire la peine d’un condamné pour meurtre. David Hawkins, 76 ans, avait étranglé sa femme alors qu’il prenait du Zoloft. Dans son verdict, le juge australien a précisé que « toutes les preuves scientifiques tendaient à démontrer que, si le prisonnier n’avait pas pris du Zoloft, il est très peu probable qu’il aurait commis ce crime » . Une autre affaire en cours concerne le suicide d’un garçon de 13 ans dans le Kansas. Traité depuis sept jours avec du Zoloft, pour une légère dépression, Mathew Miller s’est pendu dans sa chambre.

L’expert irlandais est devenu la bête noire de l’industrie pharmaceutique. Pfizer réfute ses accusations et affirme ne rien avoir à cacher. Mais alors, pourquoi les documents trouvés par David Healy sont-ils à ce point confidentiels ? « Ce serait une tragédie de laisser le docteur Healy utiliser ces documents pour qu’il les publie et les détourne , estime Malcolm Wheeler, l’avocat de Pfizer aux Etats-Unis. Si ce genre de mensonge est publié, les médecins auront peur de prescrire ces médicaments, et les patients auront peur de suivre les instructions de leur médecin. » Pour Pfizer, les thèses du docteur Healy sont dangereuses. « Le docteur Healy a beaucoup de charme, et il en joue pendant les procès ou devant les journalistes. Mais il n’est pas crédible », ajoute l’avocat. Mais David Healy persiste : « En ce qui concerne les différents ministères de la Santé, la FDA aux Etats-Unis, la MCA en Angleterre, et l’Agence du médicament en France, mon sentiment est que les rapports qu’ils consultent sur les études cliniques de ces médicaments sont préparés par les laboratoires eux-mêmes. Et les contacts que j’ai eus ici avec le ministère, en Angleterre, me font craindre qu’il n’ait pas vu toutes les données. » Les laboratoires pharmaceutiques ont des médicaments à vendre, certes. Mais il semble donc que pour obtenir l’autorisation de les mettre sur le marché ils ne publient que les rapports qui les arrangent.

Un contrat annulé

Dans sa maison avec vue sur la mer, David Healy reste serein. Il rétorque à ses détracteurs qu’il n’est pas un militant antimédicaments. « Je prescris du Déroxat, du Zoloft ou du Prozac à certains de mes patients, je reconnais leur utilité. Mais nous avons perdu un peu de notre sagesse. De nos jours, nous voulons tous être soignés rapidement. Et l’industrie pharmaceutique capitalise sur ce besoin, avec des campagnes marketing ciblées très efficaces, par exemple pour désormais prescrire ces médicaments aux enfants. »

Entre ses expertises judiciaires, David Healy poursuit ses activités universitaires à Cardiff, au pays de Galles. Si les laboratoires pharmaceutiques tentent par tous les moyens légaux de l’écarter des actions intentées contre leurs médicaments, ils n’ont jamais fait pression directement sur lui. A l’exception peut-être de cette étrange affaire canadienne. David Healy avait accepté de diriger le département de psychiatrie de la prestigieuse université de Toronto. Il s’apprêtait à déménager avec femme et enfants. Mais, deux mois avant le départ, son contrat a été annulé. Le directeur de l’université lui reproche un de ses discours au Canada, dans lequel il disait sa conviction que le Prozac peut déclencher des pulsions suicidaires. Le laboratoire Eli Lilly, propriétaire de l’antidépresseur vedette, est le principal sponsor de l’université de Toronto. Officiellement, il n’y a aucun rapport. Mais David Healy a décidé d’attaquer l’université en justice. « Une question d’honneur » , dit-il. Il est soutenu par de nombreux scientifiques de renom, dont deux prix Nobel. Certains ne partagent pas ses idées, mais tous protestent contre la censure dont il fait l’objet

 

http://pharmacritique.20minutes-blogs.fr/archive/2011/01/21/violence-homicides-agressions-effets-secondaires-frequents-d.html

21/01/2011

Violence, homicides, agressions : effets secondaires de 31 médicaments tels que Champix, antidépresseurs, sédatifs / hypnotiques, Ritaline…

 

Un article paru le 15 décembre 2010 dans la revue en libre accès PLoS One (Public Library of Science) sous le titre « Prescription Drugs Associated with Reports of Violence Towards Others » (Médicaments d’ordonnance signalés pour leurs effets secondaires de violence envers autrui) rend compte d’une étude rétrospective des signalements à la pharmacovigilance des Etats-Unis (FDA : Food and Drug Administration) entre 2004 et 2009.

31 médicaments ont été mis en cause pour 1527 actes de violence : crimes, idéation meurtrière, violences sur les personnes, abus sexuel et autres actes de violence commis sur d’autres personnes.

Le médicament le plus incriminé pour de tels effets secondaires est le Champix (tartrate de varénicline), suivi de onze antidépresseurs, six sédatifs / hypnotiques et trois médicaments prescrits dans le TDAH (trouble déficit d’attention avec hyperactivité). Voir plus bas pour la liste.

 

Image tirée du site des Revolting Broadcasters: « Le Champix peut-il tuer? »

Les preuves ont été beaucoup plus faibles pour des effets secondaires de violence induits par des antipsychotiques et absentes pour les antiépileptiques, à l’exception d’un seul médicament de cette classe. Les auteurs mettent une telle différence entre le Champix et les antidépresseurs, d’une part, et les autres médicaments ayant des effets indésirables violents, d’autre part, sur le compte de l’impact des premiers sur des neurotransmetteurs : le circuit dopaminergique pour le Champix et celui sérotoninergique pour les antidépresseurs (quantité, libération, durée de présence dans les synapses, recapture…).

Les auteurs, Thomas J Moore, Joseph Glenmullen et Curt D Furberg (de l’Institute for Safe Medication Practices et plusieurs universités), n’ont aucun conflit d’intérêt et l’étude n’a pas eu de financement industriel.

 

Champix, champion toutes catégories…

L’effet secondaire qu’est l’idéation suicidaire et les tentatives de suicide a été assez bien étudié, notamment pour les antidépresseurs [et les antiépileptiques – voir article sur Pharmacritique]. Mais pas la violence envers autrui, même si elle a été évoqué dans certains cas et clairement affirmé pour ce qui est du Champix (varénicline), en association avec l’agressivité, les hallucinations, les troubles psychotiques, etc., comme on peut le lire dans le rapport de l’Institute for Safe Medical Practices. Rapport dont j’ai rendu compte sur Pharmacritique dans l’article daté du 25 mai 2008 : « Une étude détaille les effets neurologiques et cardiovasculaire du Champix, médicament d’aide au sevrage tabagique ».

Des réactions de violence grave ont été décrites aussi chez les vétérans de guerre enrôlés dans une étude sur le Champix, ou plutôt servant de cobayes, avec des résultats désastreux (voir cet article sur Pharmacritique) ; des réactions psychiatriques et neuropsychiatriques graves ont été signalés aussi par Santé Canada (agence de sécurité sanitaire, équivalent de notre AFSSAPS ; voir cet article et quelques autres de la catégorie « Tabac, sevrage tabagique, Champix) ».

 

Voici la liste des médicaments les plus incriminés dans l’article de PLoS One, avec le nombre de cas de violence envers autrui (toutes formes confondues) signalés à la FDA.

Pour faciliter la lecture et rendre l’information accessible à tout le monde, j’ai cherché les noms de marque français, lorsqu’ils existent (l’original ne mentionne que les DCI, la dénomination commune internationale, que la plupart des usagers ne connaissent pas) et les indications principales dans lesquels ils sont utilisés.

Le Champix devance les autres de très loin. (D’ailleurs, dans l’article déjà cité, l’Institue for Safe Medical Practices désignait le Champix comme étant le médicament ayant fait l’objet de la plupart de notifications d’effets secondaires).

 

Champix (tartrate de varénicline), sevrage tabagique ; 408 cas

Prozac (Fluoxétine), antidépresseur ISRS (inhibiteur sélectif de la recapture de la sérotonine) ; 72 cas

Déroxat / Séroxat / Paxil (paroxétine), antidépresseur ISRS ; 177 cas

Amphétamines, 31 cas

Lariam (Méfloquine), antimalaria, prophylaxie du paludisme ; 10 cas

Strattera (Atomoxétine, de la classe des amphétamines), TDAH : hyperactivité ; 50 cas

Halcion (Triazolam, classe des benzodiazépines), somnifère ; 7 cas

Luvox, Floxyfral (Fluvoxamine), antidépresseur, trouble obsessionnel-compulsif) ; 5 cas

Effexor (Venlafaxine), antidépresseur ISRSN (inhibiteur sélectif de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline ); 85 cas,

Pristiq (Desvenlafaxine), antidépresseur ISRSN ; 8 cas

Singulair (Montélukast), traitement additif de l’asthme ; 53 cas

Zoloft (Sertraline), antidépresseur ISRS, 64 cas

Stilnox (zolpidem), somnifère ; 48 cas

Seroplex / Siprolex / Lexapro (Escitalopram oxalate), antidépresseur ISRS, trouble panique ; 31 cas

Xyrem (Sodium oxybate, dérivé du GHB), traitement de la narcolepsie ; 6 cas

Seropram (Citalopram), antidépresseur ISRS ; 34 cas

Abilify (Aripiprazole), neuroleptique antipsychotique atypique ; 23 cas

Oxycontin (Oxycodone), opioïde, douleurs intenses, en particulier cancéreuses ; 46 cas

Zyban (Bupropion), antidépresseur ISRSN et dopaminergique utilisé comme aide au sevrage tabagique ; 35 cas

Géodon, Zeldox (Ziprasidone), antipsychotyque atypique, en schizophrénie ; 19 cas

Ritaline (Méthylphénidate, de la classe des amphétamines), TDAH : hyperactivité ; 27 cas

Norset, Remeron (Mirtazapine), antidépresseur tétracyclique (à effet noradrénergique prédominant); 15 cas

Neurontin (Gabapentine), antiépileptique, traitement des douleurs neuropathiques ; 35 cas

Keppra (Lévétiracétam), antiépileptique, aussi en algologie ; 21 cas

Valium (Diazépam), benzodiazépine anxiolytique (tranquilisant), parfois anticonvulsivant ; 11 cas

Xanax (Alprazolam), benzodiazépine anxiolytique, anxiété ; 15 cas

Cymbalta (Duloxétine), antidépresseur ISRSN, dépression, douleurs neuropathiques ; 45 cas

Rivotril (Clonazépam), benzodiazépine : sédatif, hypnotique, anxiolytique et antiépileptique ; 10 cas

Interféron alpha, cytokine, traitement de certains cancers et maladies chroniques (selon les formes) ; 54 cas

Risperdal (Rispéridone), neuroleptique dit « antipsychotique atypique », en schizophrénie ; 29 cas

Seroquel (Quétiapine), neuroleptique dit « antipsychotique atypique », en schizophrénie ; 53 cas

 

Antiépileptiques et antidépresseurs problématiques, mais largement utilisés aussi en algologie, discipline décrédibilisée par la fraude de Scott Reuben

Pour d’autres effets secondaires de certains médicaments mentionnés ou non dans cette étude, reportez-vous à la liste de catégories à gauche des pages de Pharmacritique. J’aimerais rappeler ici l’avertissement récent de la FDA, inséré dans les RCP (résumé des caractéristiques du produit) portant sur le risque de suicide des médicaments antiépileptiques, dont j’ai rendu compte dans un article en date du 2 février 2008.

Il y a de quoi frémir quand on se rappelle que les antiépileptiques – mais aussi les antidépresseurs – sont largement utilisés aussi en algologie, sans qu’il y ait eu le moindre débat digne de ce nom lorsque la fraude massive de Scott Reuben a été découverte : au moins 21 des 72 études signées ou co-signées par ce médecin qui mangeait à tous les râteliers pharmaceutiques ont été partiellement ou intégralement falsifiées, afin de « démontrer » l’utilité de certains médicaments dans le traitement des douleurs post-opératoires, mais aussi neuropathiques. Cela a été qualifié de « séisme dans l’algologie », avec la possibilité que cette discipline ait été en grande partie faussée par cette fraude et les études et pratiques qui se sont basées là-dessus. Et pourtant, rien n’a changé.

Voir l’article sur Pharmacritique, daté du 13 mars 2009 : « Séisme en algologie et anesthésie : fraude scientifique majeure de Scott Reuben, financé surtout par Pfizer, concernant l’efficacité antalgique de Lyrica, Célébrex, Effexor… »

***

Il faut rappeler aussi l’autre avertissement de la FDA sur les certains effets secondaires des somnifères, tels que comportements compulsifs, incontrôlables, en plus des autres effets indésirables. Donald Light s’étonnait de ne pas voir ce type d’avertissement dans les notices européennes des médicaments, ni discutés dans les media. Le titre de son intervention peut servir de conclusion :

« Médicaments dangereux : les Européens tenus dans l’ignorance ».

Elena Pasca

 

http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2010/07/02/01016-20100702ARTFIG00475-tuerie-de-pouzauges-un-antidepresseur-mis-en-cause.php

Tuerie de Pouzauges : un antidépresseur mis en cause

    • Par Flore Galaud
    • Mis à jour le 15/07/2010 à 10:44
    • Publié le 02/07/2010 à 10:43
Des gendarmes en faction devant la maison du docteur Emmanuel Bécaud, à Pouzauges, en Vendée, là où s'est déroulé la tuerie.
 

Le médecin, soupçonné d’avoir massacré le 31 mai dernier sa femme et ses 4 enfants avant de se donner la mort, pourrait avoir eu un coup de folie déclenché par un médicament.

Emmanuel Bécaud, médecin de province sans histoire, était-il en pleine possession de ses moyens au moment où il a tué sa famille ? Plus d’un mois après les faits, un nouvel élément vient relancer l’enquête sur cette tuerie survenue le 31 mai dernier à Pouzauges, petite commune de Vendée. Selon Le Parisien, les enquêteurs privilégient désormais l’hypothèse d’un antidépresseur – la sertraline – pour expliquer le coup de folie du médecin, qui a abattu sa femme et quatre enfants avant de se suicider. Une première en France.

«Nous n’avons pas trouvé trace d’autres produits dans son organisme, indique une source proche de l’enquête au quotidien. On soupçonne ce médicament d’avoir été l’étincelle qui a mis le feu aux poudres et a déclenché le massacre». La sertraline se vend le plus souvent sous la marque Zoloft. Les enquêteurs ignorent, pour l’heure, depuis combien de temps le médecin de 34 ans, «surmené» selon son entourage, prenait ce médicament. Mais le dosage était à «dose thérapeutique, et sans excès», précise la source.

Certains sujets peuvent «perdre les pédales»

L’hypothèse selon laquelle ce type de médicament peut provoquer un coup de folie a déjà été prise au sérieux dans plusieurs affaires criminelles survenues à l’étranger. En juin 2001, une cour américaine condamnait ainsi le laboratoire SmithKline Beecham, propriétaire de l’antidépresseur Deroxat, à verser 6,4 millions de dollars aux proches des victimes de Don Shell, un homme sous antidépresseur qui avait tué toute sa famille avant de se suicider dans le Wyoming. Trois ans plus tard, un tribunal australien accordait des «circonstances atténuantes» à une jeune femme qui avait tenté de tuer ses enfants avant d’essayer de mettre fin à ses jours.

D’après Guy Hugnet, ancien cadre dans l’industrie pharmaceutique auteur du livre «Antidépresseurs : mensonges sur ordonnance», ces affaires ont permis de révéler des études scientifiques qui indiquent bien que certains patients peuvent être en proie à des «agitations sévères» qui amènent à «perdre les pédales». Un phénomène appelé l’akathisie, indique-t-il au Parisien. Les antidépresseurs mis en cause sont appelés IRS (inhibiteurs de la recapture de la sérotonine). Parmi eux, on trouve notamment le Zoloft , le Deroxat, le Seropram mais aussi le très célèbre Prozac. «En France (…), ils sont prescrits comme des petits pains alors que les médecins sont sous-informés des risques», estime Guy Hugnet. La France détient en effet le record du monde de prises d’antidépresseurs : 5 millions de Français avouent en consommer régulièrement.

 

http://www.lenouveleconomiste.fr/art-et-culture/psychotropes-lenquete-16776/

Psychotropes, l’enquête

 

Les Français détiennent le record mondial de leur consommation. Or, ces molécules – comme les drogues – modifient la chimie de nos neurones…

Psychotropes, l'enquête

(…)
Il est de notoriété publique que les ordonnances des médecins généralistes regorgent de ces molécules – deux, trois, et bien plus, on le verra – prescrites comme des bonbons dans le but non de traiter des maladies, mais en quelque sorte d’“améliorer l’ordinaire”. Tous les prétextes sont bons pour ingurgiter des cocktails de gélules. Dormir, se réveiller, être stimulé, moins angoissé, moins stressé, plus performant, plus en confiance, mieux concentré, moins timide, pour ne pas perdre pied, ne pas s’endormir au volant, se désinhiber, par peur de l’échec à un examen, à cause d’un chagrin d’amour, d’une rupture, d’un deuil, du chômage, de problèmes familiaux, etc.

C’est ainsi que, selon les rapports officiels, 50 % de ceux qui prennent des antidépresseurs ne sont pas dépressifs. Le constat est encore plus flagrant pour les tranquillisants et somnifères et, de plus en plus, pour les neuroleptiques, puissantes drogues dont une seule dose suffit à assommer pendant plusieurs jours un individu normalement constitué. Quelles peuvent être les répercussions de cette overdose nationale et légale sur le cerveau de millions de gens – des plus jeunes en passant par les femmes enceintes jusqu’aux vieillards – qui ne sont pas à proprement parler malades, ou qui n’ont pas bénéficié d’un diagnostic fiable ? C’est ce que j’ai cherché à savoir en explorant ce continent noir de notre pharmacopée. On a tendance à l’oublier ; pourtant, à l’instar des drogues illégales – cocaïne ou amphétamines, par exemple –, ces chères petites pilules agissent en modifiant la chimie de nos neurones. Pour le meilleur et… pour le pire !

chapitre 1
Un homme bien

Ce dimanche 30 mai 2010, jour de la Fête des mères, Bernard et Geneviève se réjouissent de recevoir leur fille Sylvie et son charmant mari, le docteur Emmanuel Bécaud, ainsi que leurs quatre petits-enfants : Eloi, 3 ans, Noé, 5 ans, Arthur, 8 ans, et Juliette, 9 ans. Tout ce petit monde turbulent va égayer leur après-midi. Les parents de Sylvie, des retraités, habitent un pavillon dans un bourg des Deux-Sèvres, à la frontière avec la Vendée.

Midi vient de sonner au clocher du village, le déjeuner est prêt, la journée s’annonce radieuse. Il ne reste plus qu’à attendre. Une bise légère caresse les fleurs du jardin. Le ciel est d’un bleu limpide. Un coup bref sonne au clocher : 12 h 30. Ils ne vont pas tarder.

La famille Bécaud habite le village de Pouzauges, à quelques kilomètres de là. Pourtant, à 13 heures, ils ne sont toujours pas arrivés. Bernard passe un coup de fil. Pas de réponse. C’est qu’ils sont en route. Une heure plus tard, même constat : aucune nouvelle de la joyeuse troupe. Cette fois, cela devient franchement inquiétant. Bernard et Geneviève font le tour des hypothèses. Un oubli ? Peu probable. Un accident sur la route ? Ils auraient été prévenus. Emmanuel retenu par une urgence ? Sylvie aurait téléphoné. Pour en avoir le cœur net, Bernard décide de se rendre sur place, à Pouzauges. Les Bécaud occupent une belle maison moderne sur une colline à la sortie du village. On la repère facilement avec son toit de tuile et son bout de façade en bois peint en rouge. Emmanuel et Sylvie, 34 et 35 ans, tous deux natifs des environs, se sont rencontrés à la faculté de médecine à Poitiers.

Ils se marient au cours de l’année 2000. Juliette arrive au monde peu après, puis Arthur. Emmanuel, lui, réalise son rêve : s’installer comme médecin de campagne non loin de la terre de son enfance. Confrontée à la pénurie de médecins, la petite commune de Montourtais lui a proposé un local que le jeune carabin a accepté. Dans la foulée, le couple fait bâtir cette belle maison. Sur place, Bernard constate que les volets du pavillon sont fermés. Bizarre, se dit-il. Apparemment, il n’y a personne. Le garage est fermé, lui aussi. Ou peuvent-ils bien être ? Un silence pesant émane de cette maison. Bernard possède un double des clés. Il hésite, puis se décide à entrer. Quelques secondes plus tard, il ressort en larmes, épouvanté, comme s’il avait vu le diable lui-même. Le pauvre homme s’empresse d’appeler les secours.

Lorsque les gendarmes poussent la porte de la maison, ils n’en croient pas leurs yeux. Une vision de cauchemar s’offre à eux. C’est d’abord Emmanuel qui est pendu à une cordelette au milieu du salon. Il porte des blessures au pied. A proximité de son corps, une bûche et un couteau ensanglanté. Puis, dans la chambre du couple, ils découvrent Sylvie baignant dans une mare de sang. Elle a été poignardée d’une dizaine de coups de couteau avant d’être égorgée. Le pire, si l’on peut dire, est à venir : un à un, les gendarmes trouvent dans les autres chambres les corps des petits, privés de vie, gisant face contre l’oreiller, le crâne fracassé par une bûche.

Des crimes d’une barbarie inouïe qui suscitent une intense émotion chez les habitants du village. Très vite, une question effleure les lèvres : qui a bien pu commettre de telles horreurs ? Xavier Pavageau, le procureur de la République de Vendée, ouvre une enquête et s’attelle à la tâche. On pense d’abord à un rôdeur psychopathe, ou encore à un fou furieux échappé d’un hôpital psychiatrique. Pourtant, il faut rapidement se rendre à l’évidence. “Aucun élément, constate le procureur, ne laisse penser à une intervention extérieure : pas d’objet disparu, ni de trace d’effraction.” De plus, la maison était verrouillée de l’intérieur. Seule certitude, “il y a eu lutte. Le désordre dans la chambre du couple atteste que Sylvie Bécaud a essayé de se défendre. Un vase brisé a été retrouvé par terre”. Elle porte des plaies aux mains, signe qu’elle a tenté de résister à son meurtrier. Mais qui ? Quand ? Et surtout, pourquoi ?

L’enquête de voisinage apporte quelques éléments de réponse. Emmanuel a été aperçu le vendredi soir vers 22h30 sortant ses poubelles. Mais, ensuite, la famille tout entière semble disparaître de la circulation. Un vrai mystère. Personne ne se souvient de les avoir vus. Deuxième indice : selon un autre voisin, les volets sont restés clos toute la journée du samedi. Or, les gendarmes ont trouvé les enfants en pyjama. Vraisemblablement, les crimes ont donc eu lieu le vendredi soir. Ce que les autopsies vont confirmer. Mais, surtout, la scène de crime va parler. Et elle impose une vérité, impen- sable, monstrueuse: le docteur Emmanuel Bécaud a lui-même massacré les êtres qu’il chérissait le plus au monde avant de mettre fin à ses jours. Dans le village, c’est la stupeur. Les habitants sont en état de choc, les proches anéantis.

“Un acte contre nature”, s’insurge aussitôt le maire, Michel Guignard, un architecte. L’élu connaît bien le docteur. Il le rencontrait régulièrement pour discuter de questions sanitaires, de l’agrandissement éventuel de son cabinet. De plus, en tant que maître d’œuvre, c’est lui qui a dessiné les plans de sa maison et surveillé les travaux. A ce titre, il a eu de longues discussions avec le couple. Que pense-t-il d’eux ? Emmanuel, dira-t-il, “c’est un homme bien, la simplicité incarnée, qui savait mettre à l’aise”. Sylvie, “une femme simple également, gentille, catholique pratiquante, très impliquée dans des associations liées à l’école dans laquelle ses enfants étaient scolarisés”.

La grande majorité des témoignages recueillis par le procureur ira dans ce sens. “Un couple uni” qui a fait “un mariage d’amour, ça se voyait à leurs yeux”. “Il adorait ses enfants.” “Il était tellement gentil, calme, posé, facile d’abord.” “Une personne extraordinaire”, confiera l’un de ses voisins. “Gentil, simple, dévoué, proche de ses patients.” Tout le contraire d’un meurtrier sanguinaire. Mais alors, comment expliquer cette folie qui semble s’être emparée de lui ?

Les enquêteurs explorent les pistes habituelles. Un problème conjugal caché derrière le vernis des conventions ? Rien ne permet de le penser. Au contraire, le couple apparaît soudé, sans problème particulier. Des ennuis financiers ? Pas davantage. L’activité professionnelle est florissante. Les enfants ? De l’avis général, ils sont équilibrés, épanouis.

Seul point noir dans ce tableau idyllique : le jeune médecin, qui se donnait corps et âme à ses patients, traversait une période de surmenage. Le maire l’avait remarqué: “Il faisait des heures à n’en plus finir. Il m’arrivait de passer devant le cabinet le soir, vers 21 heures, et de constater qu’il était toujours en consultation.” Même son de cloche du côté de la pharmacienne : “Son cabinet était toujours ouvert et il était prêt à résoudre tous les soucis des gens.” Le procureur dresse le même constat. Pour autant, explique-t-il, “le surmenage ne peut être suffisant pour expliquer un tel geste”. Il ajoute : “Nous devons découvrir l’élément déclencheur.”

En France, les tragédies familiales font environ trois cents morts par an. Elles alimentent quotidiennement la rubrique des faits divers avec des titres qui provoquent l’effroi – “Un père a poignardé ses trois enfants”, “Un homme élimine sa femme avant de tuer ses deux enfants”, “Une femme noie ses bambins et agresse son mari” – avant de sombrer dans l’oubli. Selon les statistiques, les hommes passent plus souvent à l’acte que les femmes – deux tiers des meurtriers sont des pères. Toutefois, cette violence conjugale touche tous les milieux. “La hantise de la séparation peut conduire à de l’acharnement ou à des actes irréversibles”, constate le psychiatre Roland Coutanceau. Rupture, jalousie, marasme financier… autant d’éléments déclencheurs qui permettent de s’accrocher à un minimum d’explication. Aussi atroces soient-ils, ces drames restent à l’intérieur des frontières de l’humain.

D’autres, par contre, semblent nous conduire au-delà de ces limites, directement aux portes de l’enfer. Ils restent hermétiquement fermés à l’entendement humain. En août 2005, près de Laval, en Mayenne, un homme de 51 ans massacrait sa femme et ses deux enfants dans le pavillon familial avant de se lacérer les bras, puis la nuque, et de se donner la mort. Un scénario proche de celui de Pouzauges : ni antécédent de violence, ni conflit familial, ni difficultés financières… une énigme totale.

C’est pourquoi le procureur de Vendée met tous ses espoirs dans le résultat des analyses toxicologiques. On a trouvé divers médicaments dans l’armoire à pharmacie de la maison, et jusque dans les poches du médecin : aspirine, anxiolytiques, morphine, ainsi qu’une ordonnance de paroxétine – un antidépresseur plus connu sous le nom de marque Deroxat. Mais ça ne prouve rien. Qu’un médecin ait des médicaments à portée de main, quoi de plus normal? Ont-ils un lien avec les crimes ? C’est la seule question qui vaille, et seule l’analyse toxicologique peut apporter sur ce point une preuve indiscutable.

Comme souvent en matière criminelle, les résultats se font attendre. Mais, lorsqu’ils arrivent, trois semaines plus tard, ils provoquent un double coup de théâtre. D’une part, parce qu’ils révèlent la présence insoupçonnée de la sertraline – un autre antidépresseur longtemps commercialisé sous le nom Zoloft, avant de devenir un générique. Le procureur précisera que “les doses absorbées étaient normales”. Il ajoutera : “On n’a pas trouvé trace d’un autre médicament dans le sang du médecin.” D’autre part, parce que ce même procureur orientera ses soupçons vers cette molécule, déclarant publiquement qu’“il peut y avoir un lien de causalité entre le médicament et l’acte”. C’est lui qui aurait pu déclencher un véritable ouragan dans le cerveau du jeune praticien jusqu’à le conduire à cette folie sanguinaire.

Des propos qui interpellent et suscitent le scepticisme. En effet, comment un médicament supposé soigner les gens pourrait-il pousser au crime? Question pertinente. Et d’abord, Emmanuel Bécaud était-il dépressif ? Pour certains spécialistes, “c’est une évidence car il avait beaucoup maigri”, note le docteur Alain Gérard, psychiatre. La maladie dépressive serait donc responsable de l’acte criminel.

Pourtant, cette hypothèse reste sujette à caution. Elle est intervenue a posteriori, comme pour fournir une explication rationnelle qui nous rassure. C’est souvent le cas dans ce genre d’affaires. La presse titre sur la “dépression” supposée de la personne et on tourne la page. Ce qui évite d’aller chercher plus loin. En réalité, l’entourage du médecin a davantage décrit le docteur Bécaud comme “surmené” et “surinvesti” dans son travail, plutôt qu’abattu. Depuis quelque temps, pour tenter de décompresser, il s’offrait même des plages de repos, fermant son cabinet le mercredi après-midi pour se consacrer à ses enfants et à son potager.

A vrai dire, il est plausible qu’Emmanuel Bécaud, se sentant en perte de vitesse, se soit prescrit un antidépresseur pour faire face, tenir le coup. Rien d’étonnant à cela. Des millions de Français avalent ces molécules pour les mêmes mauvaises raisons. Sans qu’un diagnostic fiable ait été posé. Selon les chiffres officiels, 50 % des prescriptions se font en effet hors indication, c’est-à-dire chez des gens non dépressifs, mais qui ressentent le besoin d’un coup de pouce. Les médecins ne sont pas épargnés, eux qui à longueur de journée voient défiler toute la misère du monde dans leur cabinet.

Pourquoi, comme le commun des mortels, n’éprouveraient-ils pas le besoin de se shooter pour tenir bon ? Selon une enquête, un grand nombre d’entre eux ont pris l’habitude de se soigner eux-mêmes, sans consulter un confrère pour établir un diagnostic. Plus de 80 % se prescrivent leur propre traitement psychotrope.

Outre la dépression, une autre thèse a été avancée pour expliquer le massacre de Pouzauges : celle du suicide altruiste. Un expert le définit comme “l’obligation imposée à quelqu’un de tuer ses proches pour les préserver d’un malheur et, ensuite, de se supprimer. La personne, dans sa pathologie, pense que la vie est trop difficile pour elle et sa famille. Et donc, elle préfère mettre fin à leur vie afin d’abréger leurs souffrances”. Chaque être humain a sa part d’ombre. On ne peut donc pas totalement exclure cette hypothèse. Pour autant, elle n’explique pas le déchaînement de violence du médecin envers des êtres qu’il chérissait tant. En revanche, cette folie destructrice apparaît comme la signature des médicaments psychotropes dans de nombreuses affaires d’homicides ou de suicides répertoriées par certains pays – Etats-Unis, Royaume-Uni, Australie, pays nordiques… –, alors qu’en France, pourtant championne du monde de la consommation par habitant, c’est l’omerta. Or, on va le voir, l’hypothèse du procureur – un lien entre l’antidépresseur et la folie criminelle du docteur Bécaud – n’a rien de farfelu. Bien au contraire !

On s’en doute, Xavier Pavageau ne lance pas une telle accusation au hasard, ni sans avoir mené son enquête sur la sertraline. Qu’a-t-il découvert? D’abord, que ce médicament appartient à une illustre famille d’antidépresseurs, apparue au début des années 1990 et dont le célèbre Prozac fut le chef de file. Ce qui signifie que la sertraline, le Prozac et les autres membres de cette famille – Deroxat, Seropram, Seroplex, pour les plus connus – possèdent des propriétés pharmacologiques communes. Sans entrer pour l’instant dans les détails, retenons qu’ils agissent de manière similaire sur le cerveau en augmentant le taux de sérotonine, un messager chimique – neurotransmetteur en langage médical – qui intervient dans les échanges entre les neurones. Propriétés qui sont à la base même de leur succès phénoménal dans le monde occidental. Les fabricants se partagent aujourd’hui un marché mondial estimé à près de 20 milliards de dollars annuel. Pour donner un ordre de comparaison, ce gâteau atteignait à peine le milliard de dollars à la fin des années 1980.

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Psychotropes : l'enquête
Psychotropes : l’enquête,
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Par admin

Publié le 23/11/2012



Crash de l’A320 : la thèse de l’attentat psychiatrique se confirme

Les « problèmes » décrits par l’ex-petite amie d’Andreas Lubitz correspondent bien aux effets secondaires de nombreux psychotropes.

L’enquête se poursuit sur d’éventuelles autres pistes, mais l’acte délibéré du copilote est largement privilégié comme hautement probable.

Les motifs que suggère le témoignage de son ex-petite amie évoquent un suicide à caractère bigrement égocentrique (je tue 149 personnes et détruis l’appareil que m’a confié mon employeur pour être sûr que mon suicide ne passe pas inaperçu et que mon nom reste dans l’histoire), à l’opposé des délires de la référence psychiatrique du Nouvel Obs quant à un suicide « altruiste », mais de la même veine exactement que les nombreux actes violents accompagnant les revendications de militants de l’extrême-gauche, toujours à la recherche d’une médiatisation pour se faire entendre et obtenir satisfaction.

 

http://www.liberation.fr/monde/2015/03/27/crash-a320-le-copilote-voulait-que-tout-le-monde-connaisse-son-nom_1230090

Andreas Lubitz : «Tout le monde connaîtra mon nom et s’en souviendra»

 

LIBERATION avec AFP 27 mars 2015 à 20:16 (Mis à jour : 28 mars 2015 à 12:10)

 

Andreas Lubitz lors d'un marathon le 13 septembre 2009 à Hambourg
Andreas Lubitz lors d’un marathon le 13 septembre 2009 à Hambourg (Photo Foto team Mueller. AFP)
 

Selon son ex-petite amie qui témoigne ce samedi, le copilote soupçonné d’avoir provoqué délibérément le crash de l’Airbus A320 de Germanwings, était «angoissé par ses problèmes de santé».

 

Elle aurait été sa petite-amie pendant cinq mois. Maria W. une hôtesse de l’air de 26 ans, de la compagnie Germanwings, témoigne ce samedi dans les colonnes du tabloid allemand Bild. Selon elle, leur relation n’a duré que le temps de leur travail en commun sur des vols européens et n’a jamais été officielle.

Le copilote soupçonné d’avoir provoqué délibérément le crash de l’Airbus A320 de Germanwings, qui a fait 150 morts, était angoissé, selon elle, par ses «problèmes de santé», apparemment des troubles psychiatriques.

Dans son entretien au Bild, la jeune femme affirme qu’une phrase du copilote lui est «revenue en mémoire» lorsqu’elle a entendu parler du crash. Andreas Lubitz lui aurait en effet dit : «Un jour, je vais faire quelque chose qui va changer tout le système, et tout le monde connaîtra mon nom et s’en souviendra».

A lire aussi : «Parfois, des suicides veulent marquer l’histoire»

Si Andreas Lubitz «a fait ça», «c’est parce qu’il a compris qu’à cause de ses problèmes de santé, son grand rêve d’un emploi à la Lufthansa, comme commandant de bord et comme pilote de long courrier était pratiquement impossible», affirme-t-elle. «Nous avons toujours beaucoup parlé du travail, et là, il devenait quelqu’un d’autre, il s’énervait à propos des conditions de travail», affirme l’hôtesse de l’air.

«La nuit, il criait « Nous tombons »»

«Il était capable de cacher aux autres ce qui se passait vraiment en lui», estime-t-elle, expliquant qu’il «ne parlait pas beaucoup de sa maladie, seulement qu’il suivait un traitement psychiatrique à cause de cela», affirme-t-elle, alors que vendredi, l’enquête a révélé que le copilote avait caché qu’il faisait l’objet d’un arrêt maladie le jour de l’accident.

Des documents découverts lors des perquisitions menées dans l’appartement d’Andreas Lubitz et dans la maison de ses parents à Montabaur, dans l’ouest de l’Allemagne, attestent que le copilote suivait un traitement médical. Le parquet de Düsseldorf a annoncé vendredi qu’Andreas Lubitz avait caché qu’il faisait l’objet d’un arrêt maladie le jour du drame.

La nature de la maladie n’a pas été précisée mais, selon le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung, qui ne cite pas de source, les arrêts seraient «apparemment» signés d’un «neurologue et psychiatre».

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Maria W. explique s’être séparée de lui au bout de cinq mois «parce qu’il devenait de plus en plus clair qu’il avait un problème. Pendant les discussions, il craquait et me criait dessus (…) La nuit, il se réveillait et criait « Nous tombons »», en proie à des cauchemars, a-t-elle ajouté, dans un témoignage confortant la piste selon laquelle le jeune copilote souffrait de troubles psychiatriques.

Egalement interrogé par Bild, un pilote de Germanwings, Frank Woiton, explique avoir volé avec Andreas Lubitz : «il parlait de sa formation, disait combien il était heureux. Il disait qu’il allait bientôt voler en long courrier et devenir commandant de bord». «Il maîtrisait très bien l’appareil (…), c’est pourquoi je le laissais (parfois) seul dans le cockpit pour aller aux toilettes».

Le médecin qui a signé l’arrêt maladie n’a averti personne

Samedi matin, les journaux allemands consacrent toujours plusieurs pages à l’histoire et s’interrogent notamment sur le secret médical. Bild note que le médecin qui a signé l’arrêt maladie n’avait averti personne, notamment pas l’employeur d’Andreas Lubitz, Germanwings, en raison du secret médical, passible de sanctions s’il est rompu.

«Le cas Andreas Lubitz a déjà déclenché un débat sur la nécessité que le secret médical doit être limité pour des professions comme celle de pilote», relève le quotidien Süddeutsche Zeitung, tandis que pour Die Welt et le Berliner Zeitung, Andreas Lubitz «n’aurait jamais dû voler».

Il y a six ans, alors qu’il suivait sa formation de pilote, Andreas Lubitz avait souffert d’une grave dépression, avait révélé le quotidien Bild, sur la base de documents officiels. Le pilote, originaire de la petite ville tranquille de Montabaur, dans l’ouest de l’Allemagne, faisait depuis l’objet d’un suivi «médical particulier et régulier», selon le quotidien. Vendredi, une clinique de Düsseldorf a reconnu l’avoir reçu pour «des diagnostics», notamment le 10 mars, sans plus de précision.

Les recherches ont repris

Dans le sud-est de la France, les recherches, interrompues vendredi, ont repris samedi vers 9 heures à Seyne-les-Alpes, à une dizaine de kilomètres de la zone du crash. Au total une soixantaine de personnes, doivent se relayer sur la zone, grâce aux rotations de deux hélicoptères, selon un porte-parole de la gendarmerie.

A une quarantaine de kilomètres au sud, à Digne-les-Bains, où de nombreux journalistes français et étrangers sont présents, une cérémonie religieuse s’est déroulée ce samedi matin à la cathédrale en hommage aux victimes.

Les circonstances de l’accident ont poussé plusieurs compagnies à décréter la présence permanente de deux personnes dans le cockpit de leurs avions, déjà obligatoire pour les compagnies américaines. Vendredi, l’Agence européenne de la sécurité aérienne (Easa) a préconisé l’adoption de cette règle, destinée à éviter qu’un geste suicidaire ne détruise un appareil.

Une cérémonie nationale de deuil à la mémoire des victimes est prévue le 17 avril en la cathédrale de Cologne (ouest de l’Allemagne), a indiqué une porte-parole du Land de Rhénanie du Nord-Westphalie, d’où sont originaires plusieurs des victimes. La chancelière Angela Merkel y sera présente, selon la même source. Les représentants des pays frappés par la catastrophe sont également conviés.

 

 

http://www.lepoint.fr/societe/enquete-sur-le-crash-de-l-a320-d-autres-pistes-sont-a-l-etude-28-03-2015-1916654_23.php

Le Point – Publié le 28/03/2015 à 15:19

Enquête sur le crash de l’A320 : d’autres pistes sont à l’étude

L’hypothèse d’un acte délibéré d’Andreas Lubitz est privilégiée, mais l’enquête est loin d’être achevée, notamment en l’absence de la seconde boîte noire.

 

Sur les lieux du crash, les enquêteurs sont toujours à la recherche de la deuxième boîte noire.
Sur les lieux du crash, les enquêteurs sont toujours à la recherche de la deuxième boîte noire. © AFP/HO/Francis Pellier/Ministère de l’Intérieur
Crash de l'A320 : la thèse de l'attentat psychiatrique se confirme dans Attentats myad

 

(avec AFP)

 

La « personnalité » du copilote, soupçonné d’avoir provoqué volontairement le crash de l’avion de Germanwings et qui semblait souffrir de troubles psychologiques, est « une piste sérieuse », « mais pas la seule », a déclaré samedi à l’AFP un enquêteur français à Düsseldorf. « On a un certain nombre d’éléments qui nous permettent d’avancer dans cette piste, qui est présentée comme une piste sérieuse, mais qui ne peut pas être uniquement la seule », a déclaré le général Jean-Pierre Michel, sous-directeur de la police judiciaire à la direction générale de la gendarmerie nationale. Il n’écarte pas l’hypothèse d’une « faute involontaire ou une défaillance technique ». Rappelons qu’à ce jour la seconde boîte noire n’a toujours pas été retrouvée.

« L’importance de la dernière boîte noire (…), comprendre en gros ce qui s’est passé dans les dernières minutes sur les commandes de l’appareil (…), essayer de comprendre bien sûr s’il y a une action volontaire ou une faute involontaire ou une défaillance technique », a précisé Jean-Pierre Michel. Si tout milite à ce stade sur un acte délibéré du copilote, l’enquête « n’écarte pas un travail sur d’autres hypothèses », a-t-il assuré.

« Mieux comprendre l’homme qu’il est »

Jean-Pierre Michel ajoute qu’à ce stade de l’enquête, il n’y a toujours « pas d’élément particulier » dans la vie du copilote, comme une rupture amoureuse ou un problème professionnel, qui pourrait expliquer un geste volontaire pour détruire l’avion. Andreas Lubitz était en arrêt maladie le jour du vol, selon une attestation d’un médecin retrouvée à son domicile de Düsseldorf. Il semblait souffrir de problèmes psychiatriques, selon des informations recueillies par la presse allemande, notamment Bild, qui a retrouvé une ex-petite amie du copilote. « On va essayer de comprendre ce qui dans sa vie aurait pu l’amener à ce passage à l’acte », a déclaré l’enquêteur, ajoutant que la reconstitution par l’enquête de « l’environnement d’Andreas Lubitz va être extrêmement importante et il l’est déjà parce qu’il nous permet déjà de mieux comprendre l’homme qu’il est ».

Le général Michel fait partie d’une délégation de trois enquêteurs français venue à Düsseldorf pour coopérer avec les autorités allemandes. Il a expliqué qu’il s’agissait notamment de faire le lien entre les « constatations techniques » ainsi que les relevés effectués en France et les éléments sur la vie et la personnalité d’Andreas Lubitz rassemblés en Allemagne lors d’auditions et de perquisitions. « Le travail actuellement conduit par nos camarades allemands est orienté vers la compréhension de ce qui s’est passé, sur une éventuelle préméditation ou prédisposition peut-être à ce genre d’acte », a-t-il dit.



Crash d’un Airbus A320 à Barcelonnette : 150 nouvelles victimes de la médecine psychiatrique

L’enquête sur le crash survenu mardi 24 mars 2015 à Barcelonnette a vite progressé après la découverte et l’exploitation des boîtes noires de l’appareil, ce que les conditions de la disparition du vol 370 Malaysia Airlines le 8 mars 2014 n’avaient pas permis, laissant cette affaire à ce jour irrésolue.

Il apparaît donc que le jeune copilote allemand Andreas Lubitz ait pu volontairement précipiter l’avion contre la montagne à Barcelonnette, dans un secteur qu’il connaissait bien, et où s’était déjà produit un crash aéronautique par le passé, un 11 septembre, en 1953.

Il avait embarqué à Barcelone alors qu’il était en arrêt de travail, apparemment pour un état dépressif que confirment plusieurs témoignages et autres éléments de l’enquête.

Suivant régulièrement un traitement psychiatrique depuis plusieurs années, il avait consulté le 10 mars 2015.

Secret médical oblige, secret protégeant toujours les médecins, ceux-ci ne révèleront sans doute pas de sitôt la nature exacte de ce traitement médicamenteux.

Connaissant leurs habitudes de prescription, il est cependant possible de supputer qu’il s’agisse d’un antidépresseur sérotoninergique, c’est-à-dire d’une molécule depuis longtemps connue comme responsable de nombreux passages à l’acte violents chez des personnes sans histoire.

Et ces grands malades de psy de s’empresser de se dédouaner avec de leurs délires habituels, où cette fois le suicide accompagné de meurtres ou d’assassinats est qualifié d »altruiste », tandis que le suicide le plus commun, celui du désespéré qui prend soin d’épargner autrui est qualifié d »égoïste »…

Ils nous auront vraiment tout fait…

 

http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2015/03/27/01016-20150327ARTFIG00195-crash-de-l-a320-nouvelles-revelations-sur-l-etat-de-sante-d-andreas-lubitz.php

Crash de l’A320 : nouvelles révélations sur l’état de santé d’Andreas Lubitz

    • Par lefigaro.fr
    • Mis à jour le 27/03/2015 à 14:53
    • Publié le 27/03/2015 à 14:33
Andreas Lubitz lors d'un marathon en 2009.
 

INFOGRAPHIE – Après que la presse allemande a révélé que le jeune homme avait traversé une phase de dépression et faisait l’objet d’un suivi psychiatrique, le parquet a découvert qu’il était en arrêt maladie le jour du drame.

Au fur et à mesure que l’enquête progresse, on en apprend davantage sur l’état de santé d’Andreas Lubitz, soupçonné d’avoir volontairement fait crasher l’A320 de la Germanwings mardi matin. Vendredi, on a ainsi découvert qu’il avait traversé une phase de dépression et qu’il avait caché à son employeur qu’il était en arrêt maladie le jour du drame. Les enquêteurs cherchent actuellement d’éventuels indices d’une maladie psychiatrique pour expliquer son geste.

• L’arrêt maladie caché

Au cours de leurs persquisitions aux deux domiciles de Lubitz, les enquêteurs ont découvert qu’il faisait l’objet d’un arrêt maladie le jour du drame. Selon le parquet de Düsseldorf, en charge d’un pan de l’enquête, il a été retrouvé plusieurs arrêts maladie «détaillés» et «déchirés», qui concernaient notamment le jour des faits. Le parquet n’a pas dévoilé la nature de la maladie du jeune homme de 28 ans. Quoi qu’il en soit, ces documents viennent «appuyer la thèse» selon laquelle Andreas Lubitz «a caché sa maladie à son employeur (la compagnie aérienne Germanwings) et à son environnement professionnel», affirme le parquet. Autre information capitale: ces pièces à conviction attestent d’une «maladie existante et de traitements médicaux correspondants», selon la même source.

• Une grave dépression

Vendredi, la presse allemande a révélé que le copilote, présenté comme sportif et «très compétent» par ses proches, avait souffert d’une dépression durant sa formation de pilote, il y a six ans. Il avait d’ailleurs interrompu son apprentissage «durant un certain temps», avait indiqué jeudi le patron de la Lufthansa (maison-mère de Germanwings), Carsten Spohr. Ce dernier avait précisé jeudi ne pas avoir le droit de révéler les raisons de cette interruption. Mais, à en croire le tabloïd allemand Bild, Andreas Lubitz souffrait «de dépressions et de crises d’angoisse». Il aurait alors fait l’objet d’un suivi psychiatrique sur une durée totale de dix-huit mois. Il avait finalement repris sa formation après avoir repassé tous les tests d’aptitude nécessaires et bouclé avec succès sa formation, selon la Lufthansa. Andreas Lubitz était copilote depuis 2013 sur les appareils Airbus A320. Depuis, le jeune homme aurait été sous traitement «médical particulier et régulier».

» Crash de l’A320: Andreas Lubitz aurait souffert d’une grave dépression

» FIGARO SANTÉ: en savoir plus sur la dépression

• Des questions demeurent

Les enquêteurs cherchent toujours à savoir si l’acte a été prémedité ou non. Aucune lettre d’adieux ou un quelconque courrier n’a été retrouvé pour l’heure (vendredi à 14h30, ndlr). En attendant, de nombreuses questions restent sans réponse: pour quel motif Andreas Lubitz a-t-il été mis en arrêt maladie? De quelle maladie souffrait-il? Pourquoi le jeune homme a-t-il décidé d’aller travailler ce jour-là? Comment se fait-il que son employeur ne connaissait pas l’existence de cet arrêt maladie?

 

http://www.sciencesetavenir.fr/sante/20150327.OBS5770/crash-a320-le-copilote-a-traverse-un-episode-depressif-lourd.html

Crash A320 : le co-pilote a traversé « un épisode dépressif lourd »

Rédacteur

Publié le 27-03-2015 à 11h14

Selon le quotidien allemand Bild, Andreas Lubitz qui aurait volontairement provoqué le crash de l’appareil était sous traitement médical anti-dépression.

 

Le co-pilote de l'Airbus A320 de Germanwings, Andreas Lubitz, était sous traitement médical  particulier et régulier pour soigner une dépression selon le journal alleman Bild. ©OFF / AFP Le co-pilote de l’Airbus A320 de Germanwings, Andreas Lubitz, était sous traitement médical particulier et régulier pour soigner une dépression selon le journal alleman Bild. ©OFF / AFP

 

DÉPRESSION. Le co-pilote de l’Airbus A320 de Germanwings, Andreas Lubitz, a souffert d’une grave dépression il y a six ans entre 2008 et 2009 et était régulièrement suivi médicalement depuis, révèle vendredi 27 mars 2015 le quotidien allemand Bild qui a eu accès à des documents officiels. Le co-pilote a traversé « un épisode dépressif lourd » et avait été placé en établissement psychiatrique pour y suivre un traitement, affirme le journal qui a pu consulter des documents de l’autorité allemande de supervision du transport aérien (Luftfahrtbundesamt, LBA). Toujours selon le quotidien, le jeune homme aurait été victime « de dépressions et de crises d’angoisse » l’empêchant de suivre son apprentissage pendant six mois.

Depuis, le co-pilote était sous traitement « médical particulier et régulier », poursuit le quotidien qui affirme que ces informations ont été transmises par la Lufthansa, maison-mère de Germanwings. Pendant sa formation, Andreas avait été jugé à plusieurs reprises comme incapable de voler car trop faible psychologiquement. Mais lors de sa réintégration, « il était 100% apte à voler » selon l’école de navigation de la Lufthansa, à Brême, connue pour la rigueur de sa sélection. « Dans le choix de nos candidats, nous ne vérifions pas seulement les capacités cognitives et techniques de nos futurs étudiants », a expliqué le PDG de Lufthansa, Carsten Spohr. « Nous laissons une grande place à leur profil psychologique. Il a réussi à la suite tous les tests médicaux », précise-t-il.

Les tests sont extrêmement sévères, sur le plan technique et psychologique. » - Marie-Claude Dentan

Interrogée par Europe 1, Marie-Claude Dentan, ancienne psychologue à Air France en charge du recrutement des pilotes et de leur suivi rappelle que« la sélection est là pour éliminer ceux pour lesquels on pourrait avoir un doute. Les tests sont extrêmement sévères, sur le plan technique et psychologique. Il n’y a pas d’autres professions où il y a un tel suivi. » La psychologue poursuit : « Il y a des contrôles médicaux réguliers, qui sont chargés de voir si l’aptitude est toujours là, à la fois sur le plan physiologique et sur le plan psychologique. »

Alors comment Andrea Lubitz a-t-il pu passer au travers des mailles du filet ? Et si le suivi psychologique est aussi bien pris en compte, comment un pilote « sous traitement » comme le révèle Bild peut-il continuer de se retrouver aux commandes d’un avion transportant 150 personnes ? Un psychologue doit consulter ce vendredi 27 mars les documents des autorités de supervision du transport aérien. Des documents qui seront ensuite récupérés par les autorités judiciaires allemandes qui doivent les transmettre aux enquêteurs français, selon la même source.

La justice française a révélé jeudi 26 mars que le co-pilote avait sans doute intentionnellement provoqué le crash de l’avion de Germanwings mardi dans les Alpes françaises, qui a fait 150 morts. Rendant la piste d’un « suicide-homicide » très probable.

Avec AFP

 

http://www.20min.ch/ro/news/dossier/germanwings/story/-Andreas-avait-survole-la-zone-du-crash-en-planeur–10524931

Dossier

 

Crash en France

Un appareil de la compagnie aérienne allemande Germanwings s’est écrasé dans les Alpes françaises, mardi 24 mars 2015. Cent cinquante personnes ont trouvé la mort. L’avion effectuait la liaison entre Barcelone (Espagne) et Düsseldorf (Allemagne). Seul aux commandes lors du crash, le copilote se serait suicidé.

Aperçu du dossier

 

Crash en France

27 mars 2015 14:49; Act: 27.03.2015 15:52 Print

«Andreas avait survolé la zone du crash en planeur»

 

Un membre du club aéronautique que fréquentait le copilote allemand a assuré que Lubitz connaissait le secteur. Il était «obsédé par les Alpes», a-t-il ajouté.

Une faute?

Le copilote de l’Airbus A320 de Germanwings qui s’est crashé mardi avait peut-être choisi d’écraser l’avion dans les Alpes-de-Haute-Provence. «Le Parisien» explique qu’Andreas Lubitz connaissait parfaitement le secteur. «Je suis certain qu’il a participé au moins une fois ou deux aux stages avec nous à Sisteron», a confié Ernst Müller, un septuagénaire membre du même club aéronautique que le jeune Allemand à Montabaur.

Dieter Wagner, un autre membre du club va même plus loin: «Andreas a participé à un de ses stages dans les Alpes-de-Haute-Provence avec ma nièce, qui était une bonne amie à lui. Il était passionné des Alpes et même obsédé. Je suis certain qu’il connaissait le secteur du crash car il l’avait survolé en planeur», a-t-il déclaré.

Selon Francetvinfo, le groupe Lufthansa, maison mère de Germanwings, a nommé un «pilote en chef chargé de la sécurité». Son rôle sera d’examiner et faire évoluer les procédures de sécurité, a annoncé la compagnie aérienne.

 

http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20150327.OBS5760/en-direct-crash-de-l-a320-l-avion-en-pilote-automatique-lors-du-drame.html

EN DIRECT. Crash de l’A320 : le copilote avait consulté à l’hôpital le 10 mars

L' Obs

Publié le 27-03-2015 à 06h52Mis à jour à 18h50

L’hôpital universitaire de Düsseldorf explique qu’Andreas Lubitz a subi des examens mais refuse de donner des détails en raison du secret médical. Suivez les dernières informations en direct.

 

Dans l’enquête sur le crash de l’Airbus A320, la thèse du suicide du copilote Andreas Lubitz est évoquée (UNCREDITED/AP/SIPA). UNCREDITED/AP/SIPA Dans l’enquête sur le crash de l’Airbus A320, la thèse du suicide du copilote Andreas Lubitz est évoquée (UNCREDITED/AP/SIPA). UNCREDITED/AP/SIPA

 

 

18h30 – La question de l’indemnisation des proches des victimes

Les pertes humaines consécutives au crash de l’A320 de Germanwings et l’avion détruit seront indemnisées par les assureurs, même si l’accident a délibérément été provoqué, indiquent à l’AFP des sources proches du dossier.

Allianz Global Corporate & Specialty (AGCS), filiale de l’assureur allemand Allianz spécialisée dans la gestion des risques des grands groupes, est le chef de file des assureurs de Germanwings.

Dans ce dossier, deux éléments vont être considérés : l’assurance couvrant la valeur de l’avion et la responsabilité civile, relative à l’indemnisation des proches des victimes.

En ce qui concerne les pertes humaines, un acompte fixe devrait être versé aux proches des victimes, indépendamment de leur âge, de leur revenu ou de leur sexe.

Elmar Giemulla, professeur de droit aérien à l’Université technique de Berlin, interrogé par le journal régional allemand « Rheinische Post », estime que Lufthansa devrait faire face à des demandes d’indemnisations « d’un montant faible, à deux chiffres en millions », c’est-à-dire de l’ordre de 10 à 30 millions d’euros.

L’indemnisation de l’avion, quant à elle, sera couverte par une assurance spécifique relative aux risques liés à des actes de guerre car l’appareil a été dévié volontairement.

18h15 - La petite amie de Lubitz entendue par la police

La petite amie du copilote a été entendue par la police, affirme iTélé. Cette dernière aurait confirmé qu’Andreas Lubitz souffrait d’une grave dépression.

17h45 -  »Préparez-vous à être surpris. Visitez l’Allemagne »

Forcément, le timing était mauvais. « Préparez-vous à être surpris. Visitez l’Allemagne », lançait les grande affiches publicitaire de la compagnie low-cost Germanwings dans le métro londonien. Elle a dû les retirer en catastrophe après le crash de l’Airbus A320, rapporte FranceTVinfo, citant un tweet de « The Independant ».

17h15 – l’Agence européenne de la sécurité aérienne recommande la présence constante de deux personnes dans le cockpit

L’Agence européenne de la sécurité aérienne (EASA) préconise désormais la présence de deux membres d’équipage en permanence dans le cockpit, dont « au moins un pilote qualifié ».

Dans une recommandation qu’elle qualifie de « temporaire », publiée sur son site, l’Agence estime que les compagnies doivent « réévaluer les risques [...] associés au fait qu’un membre d’équipage quitte le cockpit du fait de besoins opérationnels ou physiologiques ».

17h - Andreas Lubitz avait consulté à l’hôpital le 10 mars

Andreas Lubitz avait consulté au centre hospitalier de Düsseldorf en février et en mars, révèle Reuters. Le dernier rendez-vous du copilote a eu lieu le 10 mars.

Dans un communiqué, le centre hospitalier universitaire de Düsseldorf explique qu’Andreas Lubitz a subi des examens mais refuse de donner des détails en raison du secret médical. Selon l’hôpital, le copilote s’est présenté de lui-même à son dernier rendez-vous.

L’hôpital de Düsseldorf ajoute que les informations selon lesquelles Andreas Lubitz a été soigné dans ses services pour une dépression sont fausses.

16h30 - l’UE envisage d’imposer deux personnes en permanence dans la cabine de pilotage

L’Union européenne envisage aussi d’imposer la présence en permanence de deux membres de l’équipage dans la cabine de pilotage des avions, annonce la Commission européenne.

« Nous attendons les conclusions de l’enquête en cours et, si cela s’avère nécessaire, les règles de sécurité seront revues », déclare la porte-parole de la Commission, Mina Andreeva.

L’obligation d’avoir en permanence deux membres de l’équipage dans la cabine de pilotage « est à l’étude ».

16h10 -  »Nous n’avons pas trouvé un seul corps intact »

« Nous n’avons pas trouvé un seul corps intact », annonce la gendarmerie dans un point presse à Seyne-les-Alpes qui évoque des « éléments de corps et des éléments biologiques ».

« Les médecins légistes regardent s’il y a des éléments identifiants », explique le colonel Patrick Touron. « Compte tenu de la nature de la dégradation des corps, nous pensons que l’ADN sera l’élément prégnant pour procéder à des identifications », poursuit-il.  »Le processus d’identification débutera lorsque que nous aurons suffisamment d’éléments ».

Le colonel explique également que des dentistes légistes procèdent à des vérifications sur les restes humains retrouvés.

« Les éléments de corps seront conservés », précise Patrick Touron qui explique qu’ils pourront être analysés si besoin. Mais dans un premier temps, il faut identifier les victimes.  »Nous souhaitons rendre les corps des victimes le plus tôt possible ».

Il souligne que le travail des sauveteurs qui accompagnent les gendarmes sur le site du crash est particulièrement difficile.

15h40 – « C’est surtout un homicide sacrificiel »

Pourquoi Andreas Lubitz a-t-il entraîné avec lui 149 personnes ? Selon les spécialistes, il pourrait s’agir d’un « suicide altruiste ». Qu’est-ce que ce phénomène ? Et comment le prévenir ? Eclairage de German Arce Ross, psychanalyste, à lire sur Le Plus.

14h50 – Les adversaires du nucléaire s’inquiètent

Et si le copilote avait choisi de s’écraser sur une centrale nucléaire et non contre la montagne ? Une élue du Parti de gauche et le porte-parole d’EELV s’alarment.

14h25 – Les compagnies allemandes adoptent la règle des deux personnes en permanence dans le cockpit

Les compagnies aériennes allemandes ont décidé d’adopter la règle des deux personnes en permanence dans le cockpit de leurs avions, annonce la fédération allemande du secteur aérien (BDL).

« Nos compagnies aériennes introduisent provisoirement une nouvelle procédure qui prévoit que deux personnes autorisées doivent toujours se trouver dans le cockpit d’un appareil », annonce, dans un communiqué, la fédération qui regroupe toutes les grandes compagnies du pays.

14h15 – Andreas Lubitz connaissait-il les lieux du crash ?

Selon plusieurs pilotes, l’aéroclub de Montabaur, en Allemagne, fréquenté par le copilote, organisait « régulièrement des vols dans les Alpes-de-Haute-Provence », affirment-il à France 2.

13h55 – L’Autriche impose deux personnes en permanence dans le cockpit

L’autorité aérienne autrichienne Austro Control décide d’imposer la présence de deux membres d’équipage dans les cabines de pilotage tout au long des vols. La mesure prend effet « immédiatement » précise une porte-parole, Andrea Heigl.

Nous souhaitons qu’une réglementation européenne soit adoptée au plus vite. »

13h40 – Les médicaments, responsables du drame ?

Pour Bernard Debré, député de Paris et auteur du « Guide des 4.000 médicaments utiles, inutiles et dangereux », le traitement pris par le copilote de l’avion pourrait peut-être expliqué son geste.

Dans certains cas, lorsqu’un dépressif est traité par un antidépresseur, il peut arriver qu’il soit désinhibé par les médicaments. La volonté suicidaire, qu’il n’arrivait pas à exprimer avant son traitement, peut alors se déclencher grâce à cette désinhibition médicamenteuse. »

Et Bernard Debré de conclure :  »Je suis sidéré qu’on ait pu permettre à ce jeune homme de piloter. Peut-être le médecin personnel de cet homme n’a-t-il rien dit. Si c’est le cas, il s’agit là d’une faute professionnelle de sa part. Comment ne pas prévenir l’employeur, y compris en levant le secret médical, lorsqu’il y a un risque majeur pour des passagers.

Peut-être était-ce le médecin de la compagnie, ce qui serait encore plus grave. Si la compagnie elle-même a été mise au courant, elle porterait là une lourde responsabilité. »

13h25 - Aucune lettre d’adieux

Les enquêteurs n’ont, en revanche, trouvé aucune lettre d’adieux ou courrier attestant d’un acte prémédité.

13h15 - Des formulaires d’arrêt maladie déchirés

Les enquêteurs ont retrouvé chez le copilote des formulaires d’ »arrêts maladie détaillés, déchirés » et qui concernaient aussi « le jour des faits », affirme le parquet allemand, sans préciser la nature de la « maladie ».

Ces documents viennent « appuyer la thèse » selon laquelle Andreas Lubitz, 27 ans, « a caché sa maladie à son employeur (la compagnie aérienne Germanwings) et à son environnement professionnel », selon le Parquet.

Les documents retrouvés attestent d’une « maladie existante et de traitements médicaux correspondants », selon la même source.

12h45 – Le copilote a caché qu’il était en arrêt de travail

D’après le parquet allemand, Andreas Lubitz a caché qu’il était en arrêt de travail le jour de l’accident.

12h -  »C’est un milieu extrêmement périlleux et montagneux » 

Le commandant de gendarmerie de la région Paca, David Galtier, témoigne des difficultés rencontrées par les secours pour évacuer les corps, collecter les éléments d’identification des victimes mais aussi des débris de l’appareil nécessaires à l’enquête.

Les images diffusées par le ministère de l’Intérieur illustrent la complexité de la zone de crash, terrain meuble sur lequel d’éventuels éboulis peuvent détruire des indices. Sans oublier, bien sûr, les risques encourus par les gendarmes, CRS et enquêteurs.

11h – Les compagnies japonaises n’imposent pas les 2 personnes dans le cockpit

Les deux principales compagnies aériennes japonaises ANA et JAL refusent d’imposer le remplacement d’un pilote parti aux toilettes par un autre membre d’équipage dans le cockpit de leurs avions, parce que les règles actuelles ne l’exigent pas.

Toutefois, elles se disent prêtes à discuter d’évolutions avec les autorités compétentes, à la lumière du geste encore inexpliqué du pilote de la compagnie Germanwings.

10h – « Un suicide de masse »

« On peut emmener un grand nombre de gens dans sa mort dans ce que l’on appelle un suicide de masse », juge sur RTL Daniel Zagury, expert-psychiatre auprès de la cour d’appel de Paris.

Au fond il y a le désespoir et la haine, et une représentation centrale d’un suicide apothéotique : ‘Je meurs mais j’emmène le plus de gens possible avec moi dans ma mort, et j’entre dans l’histoire par ce geste grandiose’. »

Pour l’expert, il y a très probablement préméditation :  »Il paraîtrait étonnant que ce soit dans l’agissement impulsif du moment, ça ne me paraît pas l’hypothèse la plus probable. »

« A chaque fois qu’il y a ce type d’actes, les témoins, les proches, s’interrogent comme avec les frères Kouachi par exemple, ‘on n’avait rien décelé’, ‘on n’avait rien vu’ ou alors ‘il était calme’. Mais on peut parler calmement car on est déjà mort dans sa tête. On est tellement déterminé, tellement polarisé, que ça ne se voit pas. Il y a donc deux hypothèses. Soit il y avait effectivement des signes avant-coureurs, soit il y a des processus beaucoup plus lents masqués aux yeux des autres. »

9h50 – La police allemande affirme avoir saisi des indices

La police allemande assure avoir saisi des indices à l’un des domiciles du copilote Andreas Lubitz.

« Lors de la perquisition de l’appartement du copilote, on a saisi des indices. Il s’agit de divers objets et papiers », explique un porte-parole de la police de Düsseldorf, Marcel Fiebig. Il a cependant démenti des informations de la presse britannique évoquant en particulier une « découverte significative ».

Les enquêteurs ont notamment emporté l’unité centrale d’un ordinateur, ainsi que deux grands sacs bleus et un carton visiblement pleins.

9h30 – Un syndicat de pilotes porte plainte pour violation du secret professionnel

Le Syndicat national des pilotes de ligne porte plainte contre X pour les fuites de l’enquête du BEA à l’origine des révélations du « New York Times », jeudi.

« Nous sommes particulièrement choqués de la situation qui a consisté à ce que le Bureau d’enquête analyse fasse une conférence de presse à 17 heures en disant nous n’avons rien à vous dire. Alors que quelques heures plus tard, le « New York Times » de l’autre côté de l’Atlantique donne des informations extrêmement détaillées qui ont été confirmées par le procureur de la République. Contrairement à tous les engagements de confidentialité qui pèsent sur les gens qui font partie de l’enquête, il y a eu des fuites » assure Eric Derivry, le porte-parole du Syndicat national des pilotes de ligne, sur RMC et BFMTV.

« Nous nous avons pris la décision de porter plainte et nous appelons à une réforme du mode de fonctionnement du BEA. »

9h20 – « Comment peut-on laisser un homme dépressif piloter ? »

« Je ne comprends pas comment une société sérieuse peut laisser un homme dépressif piloter l’avion. Car il était dépressif le garçon, il faut dire ce qui est », s’interroge sur RTL Claude Driessens est le frère de Christian Driessens, un voyageur belge décédé dans le crash.

« Sur ce point j’en veux à la société [Germanwings, NDLR], de ne pas avoir instauré dans leur règlement intérieur le fait qu’il doit toujours y avoir deux personnes dans le cockpit. Je tombe à la renverse. Ce n’est pas normal de laisser quelqu’un aux commandes tout seul, et qui bloque les portes, je suis très fâché. »

9h - « Cette tragédie prend une dimension totalement inconcevable »

L’Allemagne, à l’image d’Angela Merkel, est sous le choc, après les révélations sur le copilote allemand, Andreas Lubitz.

8h50 - « Il y a des contrôles psychologiques de facto »

Gérard Arnoux, ancien commandant de bord et président du comité de veille de la sécurité aérienne, interrogé par RTL, assure qu’il existe « des contrôles psychologiques de facto ».

Les plus importants sont réalisés, selon lui, au moment de la sélection :

On va vraiment fouiller dans la vie de la personne. Pendant sa formation, qui dure plusieurs années, l’élève est observé attentivement. »

8h15 – Valls : « Aucune piste n’est écartée »

Manuel Valls refuse d’écarter la moindre piste, mais il confirme que la France n’a pas reçu la moindre revendication terroriste.

Tout s’oriente vers ce geste qu’on n’arrive pas à qualifier : criminel, fou, suicidaire… », poursuit le Premier ministre. « Comment peut-on imaginer qu’un pilote en qui on a toute confiance, ce sont des héros pour beaucoup, précipite, après avoir fermé la porte ou empêché le pilote de rentrer dans la cabine, l’avion dans la montagne. »

8h05 – « Mais pourquoi était-il autorisé à voler ? »

Le « Daily Mail » se pose en Une la question qui tourmente les familles des victimes.

7h10 – Le pilote hors du cockpit a tenté de forcer la porte avec une hache

Le pilote de l’Airbus A320 hors du cockpit lors de la chute de l’avion dans les Alpes françaises, qui a tué 150 personnes, a tenté de forcer la porte du poste de pilotage avec une hache, affirme le quotidien « Bild » citant des sources sécuritaires.

Alors que son copilote était en train de diriger l’avion vers le sol pour des raisons encore inconnues, le pilote du vol Germanwings a utilisé une hache se trouvant à bord de l’appareil pour tenter de forcer la porte blindée, selon ces sources, et empêcher la catastrophe, rapporte « Bild ».

Pourtant, selon le président du Syndicat national des pilotes de ligne, « il n’y a plus de hache dans les cabines » d’avion.

7h - Le copilote a souffert d’une grave dépression

Le copilote de l’Airbus A320 de Germanwings, Andreas Lubitz, a souffert d’une grave dépression il y a six ans et était régulièrement suivi médicalement depuis, assure le quotidien allemand « Bild » qui a eu accès à des documents officiels.

Le copilote a traversé « un épisode dépressif lourd » en 2009 et avait suivi un traitement psychiatrique, affirme le journal qui a pu consulter des documents de l’autorité allemande de supervision du transport aérien (Luftfahrtbundesamt, LBA).

Depuis, le jeune homme était sous traitement « médical particulier et régulier », poursuit le quotidien qui affirme que ces informations ont été transmises par la Lufthansa, maison-mère de Germanwings, à la LBA.

Le patron de la compagnie aérienne allemande, Carsten Spohr, avait indiqué jeudi qu’Andreas Lubitz avait interrompu sa formation de pilote entamée en 2008 « pendant un certain temps » sans fournir plus d’explications. Selon Bild, à l’époque où sa formation a été interrompue, il souffrait alors « de dépressions et de crises d’angoisse ».

6h45 – La presse plongée perplexe sur le geste du copilote

Le geste irrationnel du jeune copilote qui a volontairement provoqué la chute de l’A320 de la compagnie Germanwings, faisant 150 morts, plonge la presse française dans la perplexité et la réflexion.

« Crash de l’A320 : le geste fou d’Andreas Lubitz », titre « Le Figaro », tout comme le gratuit « Metronews », alors que « Libération » se penche sur « les mystères d’Andreas Lubitz ».

Crash d'un Airbus A320 à Barcelonnette : 150 nouvelles victimes de la médecine psychiatrique dans Corruption 1383407213834080 dans Crime

Ces trois quotidiens publient en une la photo du copilote, posant devant le célèbre pont, le Golden Gate à San Francisco, comme de nombreux autres quotidiens.

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6h30 – L’avion en pilote automatique lors du drame ?

Selon CNN, le pilote automatique a été reprogrammé par quelqu’un dans le cockpit pour passer de 11.000 m à 30 m d’altitude. Provocant nécessairement le crash.

La chaîne s’appuie sur les données du transpondeur de l’avion, relayées par le site Flightradar24, qui permet de suivre tous les avions en vol, en direct.

Jeudi 22h – La fédération allemande du secteur aérien veut imposer la règle des deux personnes dans le cockpit

La fédération allemande du secteur aérien (BDL) annonce vouloir à l’avenir imposer la règle des deux personnes dans le cockpit.

Interrogée par l’AFP, une porte-parole de cette fédération qui représente les acteurs économiques du secteur aérien, a « confirmé » cette annonce faite par le président de la fédération, Matthias von Randow.

20h30 – Le Canada impose 2 personnes dans le cockpit de toutes les compagnies

Le gouvernement fédéral canadien décide d’obliger les compagnies aériennes canadiennes à maintenir en tout temps deux personnes dans le cockpit.

La mesure entre en vigueur « immédiatement », annonce la ministre canadienne des Transports, Lisa Raitt, quelques heures après que les compagnies Air Transat et Air Canada ont décidé d’agir volontairement en ce sens. La compagnie WestJet a aussitôt indiqué la mise en place de cette mesure.

 

http://www.sudouest.fr/2015/03/26/1953-deja-un-crash-d-avion-pres-de-barcelonnette-avec-le-violoniste-bordelais-jacques-thibaud-a-bord-1871914-2780.php

1953 : déjà un crash d’avion près de Barcelonnette, avec le violoniste bordelais Jacques Thibaud à bord

 

Le crash de l’airbus A 320 de Germawing dans les Alpes, près de Barcelonnette, en rappelle un autre : celui où violoniste bordelais Jacques Thibaud trouva la mort en 1953, presque au même endroit

 

1953 : déjà un crash d'avion près de Barcelonnette, avec le violoniste bordelais Jacques Thibaud à bord
Le violoniste Jacques Thibaud ©

archives « sud ouest »

 

Notre chroniqueur historique de Bordeaux Cadish a fait une surprenante découverte. Un crash d’avion de ligne a déjà eu lieu près de Barcelonnette, non loin de l’endroit où l’Airbus A 320 de la Germawing s’est écrasé. 

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C’était le 11 septembre 1953. Alors qu’il reliait Paris à Saïgon, le Lockheed Constellation d’Air France, avec le plus illustre violoniste de son temps, le bordelais Jacques Thibaud, à son bord, heurtait le mont Cimet alors qu’il amorçait sa descente vers sa première escale,  Nice. Il s’écrasait ensuite dans le massif du Pelat (Alpes-de Haute-Provence), juste en face du petit village d’Uvernet-Fours. Une localité située à quelques kilomètres du massif des Trois-Evêchés.

 

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Un Lockheed Constellation identique à celui du vol Air France de 1953© Photo DR

 

Le musicien, très grand interprète de Mozart notamment, qui a aujourd’hui donné son nom au conservatoire de Bordeaux, fera partie des 42 victimes. Son Stradivarius de 1720 (ou de 1709 selon les sources), « Le Baillot » ne sera jamais retrouvé.

 

http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1345624-crash-de-l-a320-andreas-lubitz-un-suicide-c-est-surtout-un-homicide-sacrificiel.html

Crash de l’A320 / Andreas Lubitz : un suicide ? C’est surtout un homicide sacrificiel

 

Publié le 27-03-2015 à 13h09 – Modifié à 16h52

Avatar de German Arce Ross

Par 
Psychanalyste

LE PLUS. Dans l’enquête sur le crash de l’Airbus A320 de la compagnie Germanairwings, la thèse du suicide du copilote Andreas Lubitz est évoquée. Pourquoi aurait-il entraîné avec lui 149 personnes ? Selon les spécialistes, il pourrait s’agir d’un suicide altruiste. Qu’est-ce que ce phénomène ? Et comment le prévenir ? Eclairage de German Arce Ross, psychanalyste.

 

Édité et parrainé par Anaïs Chabalier

6101427456190 Dans l’enquête sur le crash de l’Airbus A320, la thèse du suicide du copilote Andreas Lubitz est évoquée (UNCREDITED/AP/SIPA).

 

On ne connaît presque rien de la vie d’Andreas Lubitz, le copilote de 28 ans de la compagnie Germanwings, qui semble avoir commis un suicide en pilotant son avion.

On sait seulement qu’il avait une personnalité fragile et qu’il avait arrêté pendant plusieurs mois sa formation de pilote pour cause de grave dépression. Des questions se posent donc sur son acte : serait-ce un suicide altruiste ?

« Un pour tous, tous pour un »

Le suicide altruiste est un acte qui s’accomplit par le meurtre des proches du sujet ou lors de suicides collectifs. Comme dans les mouvances sectaires, la devise « un pour tous, tous pour un » est appliquée.

Souvent, le suicide altruiste entraîne l’homicide de ses propres enfants, de ses proches, dans la mesure où le sujet est profondément enfermé dans les complexes de l’enceinte familiale. Dans l’altruisme des meurtres familiaux, il s’agit en général d’une personne que le sujet aime d’un amour profondément angoissé, tout en aspirant pourtant à la fusion et au salut, au-delà de la vie.

Ainsi, se tuer, c’est tuer toutes les traces de sa vie : ses papiers d’identité, ses souvenirs… et ses proches.

Emmener les autres dans son acte final

Dans certains cas, comme celui d’Andreas Lubitz, je préfère parler d’homicide altruiste, dans le sens où le sujet, bien plus que de se suicider en famille, suicide l’Autre.

Il emmène les autres extérieurs, pas les siens, dans son acte final. L’acte le plus saillant n’est pas celui d’un suicide en famille, mais bien, comme chez les kamikazes, le meurtre de 149 personnes, qui semble « sacrificiel ».

En même temps, ces autres extérieurs ne sont pas tout à fait des inconnus, car ils sont les usagers, les clients, ses camarades navigants ou encore le pilote. Autant d’objets appartenant à son lieu de travail, d’où, également, le caractère altruiste de l’acte.

Les passagers, des  »accompagnants du suicide »

Le suicide supposé du copilote n’est pas simple, parce que l’acte lui-même est d’une horreur spectaculaire. Andreas Lubitz oeuvre d’une place où il a les pleins pouvoirs sur les passagers et les navigants, c’est-à-dire dans un cockpit hermétiquement fermé. De cette place, il est aussi terriblement seul et il prend en otage les passagers de l’avion. C’est un suicide imposé.

Ainsi, cet homicide pourrait être sacrificiel, parce qu’il serait fait non pas par haine ou par rivalité vis-à-vis des victimes, mais en les utilisant comme des « accompagnants du suicide », probablement pour donner plus de relief ou plus de valeur à son acte.

Le sujet ne se suicide pas seul, comme dans le suicide égoïste, dans un coin sombre et perdu de son intimité la plus secrète. Dans un profond silence et exerçant une autorité absolue, il capte, séquestre et ôte la vie d’autres extérieurs, qu’il utilise comme des objets-offrandes, pour, probablement, rendre plus sacré l’acte final.

L’altruisme ou la catastrophe affective

On utilise le terme « altruisme » dans un sens très particulier. On ne se réfère pas à l’altruisme comme principe philosophique à la base d’attitudes philanthropiques ou d’actions de bienfaisance, même si on peut éventuellement trouver de telles attitudes chez certains sujets maniaco-dépressifs en période pré-critique.

En effet, avant l’éclosion d’une grande crise maniaque, le sujet peut tenter d’être arrêté par une action sociale, humanitaire ou autre, comme s’il cherchait un sens à sa vie.

Dans le cas des angoisses altruistes, on parle en revanche d’un amour extrêmement défaillant chez l’Autre. Il s’agit surtout des émotions et des affects vides de sens, quoique remplis d’angoisse, que l’Autre jette sans mesure ni précaution dans sa relation au sujet. L’altruisme serait alors la catastrophe affective, angoissée et angoissante que l’Autre fait vivre au sujet.

Une puissante identification au « sauveur »

De tels actes sont le résultat de profondes altérations de la personnalité qui peuvent passer inaperçues sans un accompagnement régulier. Ils peuvent être liés à une puissante identification au « sauveur » chez certains maniaques.

Et, si au fond de ces actes, il y a évidemment l’idée de suicide, c’est par ce même fond angoissant et maniaque que suicide altruiste et homicide altruiste se retrouvent assez souvent accomplis dans un seul passage à l’acte.

Le clinicien doit être attentif aux signes avant-coureurs pour pouvoir anticiper de tels actes. De mes propres observations cliniques, je peux dire que les périodes particulièrement critiques peuvent être celles où le sujet est lancé dans ce que j’appelle « la fuite des événements ».

À savoir, celle où certains événements surprenants et inhabituels de la vie du sujet, des événements inter-subjectifs parfois extrêmement positifs ou vécus dans un esprit triomphaliste, s’enchaînent dans une succession parfois vertigineuse, tout en échappant à son contrôle.

Ces signes précurseurs sont évidemment difficiles à déceler si on ne connaît pas de façon approfondie la personnalité du sujet. De grandes aptitudes technologiques peuvent cohabiter avec de profondes solitudes tournant au désespoir.

L’activité des pilotes est sensible

Pour des pilotes, qui doivent prendre des décisions et des initiatives qui peuvent s’avérer fatales pour autrui, un suivi psychologique régulier en individuel, mais également en groupe, devrait être mis en place.

Les professionnels des ressources humaines ne sont pas des cliniciens, c’est-à-dire qu’ils ne sont ni psychologues, ni psychiatres, ni psychanalystes en exercice. On sait bien que les tests psychologiques dans les entreprises ne sont qu’un jeu social, qui confortent le professionnel des RH et rassurent les parties concernées, mais qui n’ont pas de réelle efficacité pour déterminer les diagnostics psychopathologiques.

Pour des pilotes, dont l’activité est si sensible, il faudrait donc avoir recours à de véritables cliniciens et praticiens de la psychopathologie, de la psychologie clinique, de la psychiatrie psychodynamique et de la psychanalyse.



Elections départementales : 17,15 % pour Joël Roma à Pont-de-Buis-lès-Quimerch

C’est indéniable, Joël Roma qui à l’automne 2005 avait été exclu de la LCR pour avoir trop longtemps refusé de suivre les directives de Josette Brenterch me concernant pour l’association AC ! Brest et avoir finalement rejoint le camp des chômeurs, précaires et exclus, prend aujourd’hui sa revanche en battant dans les urnes ses anciens camarades de la LCR de Brest.

Je rappelle que la « Mère Sup » de ce parti l’a toujours mêlé à tous ses délires calomnieux me concernant pour la période de mes deux années de participation aux activités de cette association, allant sans vergogne jusqu’à en faire mon « amant » à compter du printemps 2005 au moins.

Au cours de l’été 2010, les lecteurs de son complice Pascal Luraghi dit Cyprien avaient ainsi pu découvrir sur les deux blogs alors publics de cet individu l’histoire de notre supposée liaison, un roman qu’il avait pondu à partir des « renseignements » que Josette Brenterch lui fournissait à mon sujet.

Cet ensemble calomnieux totalement effarant est devenu une vérité judiciaire au cours de l’année 2014.

Je précise ici n’avoir plus aucun contact avec Joël Roma depuis 2007.

Bien entendu, les juges ne lui ont pas demandé son avis avant d’établir leur vérité, pas plus d’ailleurs qu’à aucune des nombreuses autres personnes concernées par les campagnes de calomnies publiques nominatives de Josette Brenterch et Pascal Cyprien Luraghi à mon encontre, puisqu’ils ont catégoriquement refusé de considérer que les écrits publics de ces deux délinquants me concernant ne soient pas en tous chapitres et tous aspects de ma « biographie », y compris les plus intimes, le fidèle reflet de la réalité.

 

http://www.ouest-france.fr/elections/departementales/resultats/finistere/pont-de-buis-les-quimerch/pont-de-buis-les-quimerch.html

Résultats des élections départementales 2015 du canton de Pont-de-Buis-lès-Quimerch

 

Candidats au second tour du canton de Pont-de-Buis-lès-Quimerch en 2015

 

Binôme Divers droite

Elections départementales : 17,15 % pour Joël Roma à Pont-de-Buis-lès-Quimerch dans AC ! Brest C2921_150122162142273_crop150122162152554

M. Le Gall Jean-Noël

Union pour un mouvement populaire
Maire
Retraité
67 ans

C2921_150122161846967_crop150122161858857 dans Calomnie

Mme Tanguy Geneviève

Alliance pour le Finistère
Maire
Commerçante
39 ans

Binôme Parti socialiste

C2921_150128122804121_crop150128122813542 dans Corruption

M. Mellouët Roger

Maire
Retraité
66 ans

C2921_150128122903634_crop150128123031490 dans Folie

Mme Péron Françoise

Conseiller
Retraitée
63 ans

 

Résultats au premier tour du canton de Pont-de-Buis-lès-Quimerch en 2015

 

Nombre %
Inscrits 20299
Abstentions 9117 44.91%
Votants 11182 55.09%
Blancs et Nuls 506 4.53%
Exprimés 10676 95.47%

 

Binôme Parti socialiste

C2921_150128122804121_crop150128122813542 dans LCR - NPA

M. Mellouët Roger

Maire
Retraité

C2921_150128122903634_crop150128123031490 dans Luraghi

Mme Péron Françoise

Conseiller
Retraitée

voix %
3760 35.22

Binôme Divers droite

C2921_150122162142273_crop150122162152554 dans Perversité

M. Le Gall Jean-Noël

Union pour un mouvement populaire
Maire
Retraité

C2921_150122161846967_crop150122161858857 dans Politique

Mme Tanguy Geneviève

Alliance pour le Finistère
Maire
Commerçante

voix %
3500 32.78

Binôme

C2921_150219160934467_crop150219160944795

M. Roma Joël

Front national
Retraité

C2921_150219160950888_crop150219161003888

Mme Troadec Christelle

Front national
Vendeuse

voix %
1831 17.15

Binôme Front de gauche

C2921_150216164751682_crop150216164815731

Mme Laroche Patricia

Agent ERDF

C2921_150216164906935_crop150216164925232

M. Poupon Philippe

Agent à la Poste

voix %
1585 14.85

 

http://www.letelegramme.fr/finistere/daoulas/departementales-le-fn-entre-en-jeu-09-03-2015-10550898.php

Départementales. Le FN entre en jeu

 

9 mars 2015 / Dimitri L’Hours /
Joël Roma, 63 ans, est un des deux candidats pour le canton de...

Joël Roma, 63 ans, est un des deux candidats pour le canton de Pont-de-Buis-lès-Quimerc’h (photo Claude Prigent).

 

Le duo du Front national est le quatrième et dernier binôme à entrer en lice pour les élections départementales des dimanches 22 et 29 mars. Il a été présenté jeudi, à Quimper.

Annoncé depuis quelques semaines, le binôme investi par le Front national sur le canton de Pont-de-Buis-Daoulas pour les élections départementales a été présenté jeudi, à Quimper. Celui-ci sera composé de Joël Roma, retraité de 63 ans domicilié à Pont-de-Buis, et de Christelle Troadec, vendeuse de 43 ans habitant à Brest. Contrairement aux trois autres binômes en lice dans le canton, le duo représentant le parti d’extrême-droite n’est pas encore entré en campagne. « Nous attendons, comme tous les autres binômes du FN, nos documents de campagne », précise Joël Roma, allusion aux tracts et affiches prévus pour démarcher la population sur les marchés ou lors de porte-à-porte. Cet ancien militant de la Ligue communiste révolutionnaire au sein de la section de Brest, qu’il a quittée en 2005 avant de rejoindre le FN, en 2010, en raison de son « attachement à la nation », compte sur cette campagne locale « pour émanciper les gens, les informer sur les passations de marchés aux niveaux national et international ».

« Nous aurons du boulot dans le secteur »
Il le dit d’ailleurs sans ambages : « Pour ma part, je prépare le terrain localement pour l’élection

présidentielle de 2017 ». L’objectif reste tout de même d’obtenir un score élevé dans certaines communes du canton, « comme celle de Pont-de-Buis, où nous avions presque atteint 20 % aux dernières européennes ». Avec, tout de même, la certitude que cela sera difficile. « Il faut rester modeste. Nous allons avoir du boulot dans le secteur. Nous irons tracter en priorité dans les communes qui nous sont le plus favorables. Ce n’est pas le cas de Daoulas, par exemple, où la population me semble globalement plus « bobo » (sic), avec beaucoup d’anciens habitants de Brest ». Le ton est donné : la campagne du Front national pour le canton se fera essentiellement au niveau rural.

Les suppléants Françoise Thomas, 63 ans, retraitée, Daoulas. Michel Franck, 48 ans, commerçant non sédentaire, Rosporden.



Des inventions calomnieuses de Josette Brenterch…

Depuis le 8 mars, j’ai republié sur ce blog plusieurs articles de mon blog « Un petit coucou » chez OverBlog actuellement toujours suspendu depuis le 11 juin 2013 et concernant Josette Brenterch, ou plus précisément ses campagnes de calomnies publiques nominatives à mon encontre, débutées au mois de juin 2010 et essentiellement supportées par les blogs de son complice le cyberdélinquant Cyprien Luraghi, des articles qu’elle a tous soigneusement exclus du champ de ses poursuites pour « diffamation » à mon encontre, en confirmant ainsi tous les contenus.

En voici encore trois remontant au mois de juin 2011 :

 

2011-06-19 Josette Brenterch a une maladie grave- la jalousie - Un petit coucou

 

2011-06-22 Pour les faire taire, l'extrême-gauchiste menace ses victimes de plaintes en diffamation ! - Un petit coucou

 

2011-06-27 Josette Brenterch, calomniatrice confirmée- le délire en continu... - Un petit coucou

 

Cliquer sur les images pour les agrandir et apprécier les textes.

Comme les autres articles de mon blog « Un petit coucou » chez OverBlog que j’ai republiés sur celui-ci depuis dix jours, ils portent sur mon activité dans l’association AC ! Brest en 2004 et 2005, qui est l’un des chapitres de mon existence que Josette Brenterch a décidé de réécrire entièrement à compter du mois de juin 2010, m’obligeant à publier des droits de réponse en attendant que la justice saisie par mes soins n’intervienne enfin.

En ayant longtemps fait tout un plat, m’ayant comme d’autres de ses victimes de cette association menacée de poursuites en diffamation en cas de communication sur notre histoire collective dès 2005, elle n’y aura donc finalement jamais donné aucune suite et a abandonné la quasi totalité de ses calomnies publiques à ce sujet devant le juge, lui en préférant d’autres, pour certaines totalement inédites et que je n’ai découvertes qu’à la lecture du dossier d’instruction.

Une seule constante dans cette affaire : l’imagination perverse de Josette Brenterch en ce qui me concerne, sa volonté de me nuire sont sans limite, elle ment tout le temps et à tout le monde, renouvelant sans cesse le stock de toutes ses inventions calomnieuses à mon encontre.



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