Je décline toute responsabilité quant aux mentions qui s'affichent dans les cinq lignes ci-dessus du pavé "Recherchez aussi" sur lequel je n'ai aucun contrôle.
Mes statistiques sont bloquées depuis le 2 février 2015.
7 février 2015
Mes statistiques sont de retour, tout fonctionne.
16 février 2015
Statistiques "basiques" de nouveau bloquées depuis le 12 février.
22 février 2015
Mes statistiques "basiques" ont été débloquées hier soir après la publication de mon dernier article concernant NEMROD34. Belle reprise simultanée de l'activité du Chinois.
23 février 2015
Statistiques "basiques" toujours sujettes à blocages : le 21 février au soir, à peine étaient-elles débloquées, puis à nouveau hier, 22 février, à peine étaient-elles débloquées.
24 février 2015
Statistiques "basiques" débloquées. Pas de nouveau pic d'activité du Chinois depuis le 21 février.
25 février 2015
Je n'ai pas mes statistiques "basiques" du jour, ça bloque encore... et Justinpetitcoucou est toujours bloqué depuis le 8 février... Faudrait penser à le débloquer, lui aussi, il y a du laisser-aller, là...
26 février 2015
Statistiques "basiques" des deux blog débloquées. Merci pour Justin, il était temps !
27 février 2015
Statistiques "basiques" des deux blogs de nouveau bloquées depuis le 26 février. Ce petit jeu pourrait-il cesser ? On n'en voit pas l'intérêt... Complément de 22 h: merci de m'avoir rendu ces statistiques !
25 mars 2015
Statistiques "basiques" de nouveau bloquées depuis le 20 mars.
26 mars 2015
Merci de m'avoir débloqué mes statistiques "basiques". Encore une fois, je ne vois pas l'intérêt de ce petit jeu. Ce serait aussi bien de cesser de bloquer ces statistiques pour oublier de les débloquer jusqu'à ce que j'aie signalé le problème.
31 mars 2015
Merci de bien vouloir me débloquer les statistiques "basiques" de Justinpetitcoucou, restées bloquées depuis le 14 mars - cf. avis du 25 mars sur Justin.
2 avril 2015
Merci de m'avoir rendu les statistiques de Justin.
7 mai 2015
Je n'ai plus de statistiques depuis deux jours, ni "basiques" ni "avancées".
10 mai 2015
Retour des statistiques "basiques". Merci. Manquent encore les statistiques "avancées".
14 mai 2015
Toutes mes statistiques sont de retour depuis hier. Merci.
3 octobre 2015
Depuis hier, les compteurs de mes statistiques avancées sont tous à zéro. Merci de me les rendre.
La presse nous apprend aujourd’hui que l’individu qui a agressé Nathalie Kosciusko-Morizet jeudi serait chef d’entreprise à Paris. Quelques clics nous permettent très rapidement de découvrir qu’il a en fait dirigé deux sociétés qui sont actuellement radiées et n’ont pas employé plus d’un ou deux salariés. Il faisait du marketing dans le domaine médical.
Par ailleurs, il est maire d’une commune qui ne compte que 41 habitants.
Elle s’appelle Champignolles et pourrait bien, comme la bande de « déconnologues » du malade mental extrêmement dangereux Pascal Edouard Cyprien Luraghi, vouer un culte à la morille.
Ainsi ses habitants se sont-ils plaints durant au moins cinquante ans d’un « pillage » qui aurait consisté en un transfert d’une statue de leur église vers celle de la commune voisine à une époque où les deux municipalités avaient été réunies.
Comme de bien entendu, leur maire nie les faits qui lui sont reprochés avec un bel aplomb, alors qu’en attestent bien des témoins et des images.
VIDÉO – Vincent Debraize s’est présenté de lui-même samedi matin à la police judiciaire de Paris, répondant à la convocation des enquêteurs. Confronté à la candidate LR aux législatives à Paris, il a nié les faits selon l’avocat de la victime.
Maire sans étiquette de la petite commune de Champignolles dans l’Eure, Vincent Debraize est soupçonné d’avoir agressé jeudi Nathalie Kosciusko-Morizet sur un marché parisien, selon franceinfo. Le suspect a été placé en garde à vue à 8h30, précise à l’AFP une source proche du dossier «pour des faits de violences volontaires sur personne chargée d’une mission de service public». Né en 1962, le quinquagénaire s’est présenté de lui-même samedi matin à la police judiciaire de Paris, répondant à la convocation des enquêteurs.
La candidate LR aux législatives à Paris a été confrontée dans l’après-midi de ce samedi à l’homme soupçonné de l’avoir agressée, qui «a nié les faits» devant la police, selon Xavier Autain, l’avocat de NKM. «C’est une agression grave sur une élue de la République et j’espère une réponse de l’institution judiciaire à la hauteur», a-t-il poursuivi.
Selon l’adjoint du maire de Champignolles, Jean-Louis Hermier, contacté par France Bleu Normandie, Vincent Debraize «n’est pas un homme violent». «Ça aurait été quelqu’un de banal, ça n’aurait pas pris autant d’ampleur», explique l’élu, qui regrette néanmoins que le suspect «ait fait ça». «Ça m’a surpris parce qu’au village on a jamais eu de problème», a-t-il précisé avant d’ajouter: «Depuis ce matin tout le monde nous appelle. Il faut arrêter, il y a plus grave que ça».
Chef d’une entreprise de communication établie à Paris dans le IXe arrondissement, selon différentes sources, Vincent Debraize ne vient dans la petite commune de l’Eure que le week-end, où il tient alors sa permanence, a déclaré son adjoint. Il a été élu en 2008 et réélu en 2014 dans ce village de 41 habitants situé à une trentaine de kilomètres d’Evreux.
Vincent Debraize avait parrainé la candidature de Henri Guaino à l’élection présidentielle, qui était aussi candidat aux législatives dans la même circonscription parisienne que l’ancienne ministre de l’Écologie de Nicolas Sarkozy. Après sa défaite au soir du premier tour, Henri Guaino avait lancé une violente charge contre les «bobos parisiens» sur BFMTV.
«Ce monsieur n’est ni un ami, ni un proche, ni un membre de mon équipe de campagne», a déclaré l’ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, à L’Obs. Henri Guaino réfute toute responsabilité «directe ou indirecte» dans cette agression. «Je l’ai simplement croisé [le suspect, NDLR] pendant la campagne des législatives», précise-t-il, avant de lâcher: «Tous ceux qui diront le contraire devront en répondre devant les tribunaux. Je ne laisserai pas salir ma réputation».
Dès jeudi, Henri Guaino avait adressé ses voeux de rétablissement à Nathalie Kosciusko-Morizet sur Twitter.
De nombreuses réactions politiques de soutien
Jeudi, la candidate LR-UDI dans la 2e circonscription de Paris avait perdu connaissance, après avoir été insultée par un homme, qui lui a jeté ses tracts au visage sur un marché du Ve arrondissement. L’agresseur, pantalon beige et chemise à carreaux, avait pris la fuite en marchant et lâché au passage: «C’est votre faute si on a Hidalgo aujourd’hui comme maire». Ajoutant: «Retournez dans l’Essonne!», département dont NKM est députée sortante. Il s’était engouffré dans une bouche de métro poursuivi par un membre de l’équipe de campagne de la candidate. Bousculée par un passant, Nathalie Kosciusko-Morizet avait chuté et perdu connaissance pendant plusieurs minutes avant d’être transportée à l’hôpital.
Nathalie Kosciusko Morizet est sortie vendredi en début d’après-midi de l’hôpital Cochin après avoir subi des examens et être restée en observation toute la nuit. Elle souffrait d’un traumatisme crânien bénin et son équipe de campagne la disait «très choquée». «Je vais mieux. J’ai besoin encore de quelque temps pour récupérer», a-t-elle déclaré à sa sortie, remerciant le personnel de l’hôpital et les personnes qui lui ont apporté leur soutien. «En particulier le premier ministre qui s’est déplacé, et le président de la République, qui m’a envoyé un message.»
Les réactions politiques avaient afflué de tous bords. Son adversaire, en ballottage favorable face à elle, avait suspendu sa campagne. «Je suis navré d’apprendre l’altercation et le malaise dont NKM a été victime, avait déclaré Gilles Le Gendre. Je lui souhaite de se rétablir très vite.»
En fin d’après-midi vendredi, plus d’une centaine de personnes s’étaient rassemblées sur les lieux de l’agression pour «dénoncer un acte odieux et inacceptable» et manifester «contre la violence en politique». La candidate, via sa suppléante Dominique Stoppa-Lyonnet, a là encore tenu à remercier «du fond du cœur» les participants.
Vincent DEBRAIZE est né le 4 septembre 1962. Vincent DEBRAIZE est gérant de l’entreprise Alkade Distribution qui a été créée en 2007. Le chiffre d’affaires de la société n’est pas communiqué.
Vincent DEBRAIZE est également mandataire de 1 autre société :
Fiche entreprise : chiffres d’affaires, bilan et résultat
Entreprise radiée le 01-07-2016233 RUE DU FAUBOURG SAINT HONORE75008 PARIS
FRANCE
Présentation de la société ALKADE DISTRIBUTION
ALKADE DISTRIBUTION, société à responsabilité limitée a été en activité pendant 8 ans.
Localisée à PARIS 8 (75008), elle était spécialisée dans le secteur d’activité de la location et location-bail d’autres machines, équipements et biens matériels n.c.a.. Son effectif est compris entre 1 et 2 salariés.
Societe.com ne recense aucun établissement actif et 1 événement notable depuis un an.
Christine ZENOU, était liquidateur de la société ALKADE DISTRIBUTION.
La société ALKADE DISTRIBUTION a été radiée le 1 juillet 2016.
Ce village du Pays d’Ouche1 est situé en bordure de la rive droite de la Risle, au pied d’un coteau très pentu (30 m de dénivellation sur 66 m de distance à proximité du bourg)2. Il est bordé par la forêt de Conches à l’est, et la superficie de son territoire est inférieure à celles des villages voisins excepté La Ferrière-sur-Risle (0,2 km2).
« La commune de Champignolles, et plus précisément le bourg central, siège administratif des lieux, se présente comme l’espace rural rêvé. Tous les paramètres de la ruralité sont réunis, la topographie du site qui protège une vaste vallée ouverte où se déroule la Risle, les coteaux encadrés de bois, de futaies et de taillis, les maisons bien rangées aux proportions vernaculaires construites en pans de bois, silex et pierre.
Ce qui frappe avant tout, c’est la préservation tranquille du site, aucune perturbation liée à la dispense ou à l’intrusion de constructions en décalage avec l’esprit du lieu. La route qui descend à flanc de coteau depuis la départementale, se déroule au travers de la forêt. Le virage brutal découvre la première maison et la perspective sur le fond du vallon.
L’organisation du front bâti se répartit de part et d’autre de cette voie sans accotement. La mairie et l’église, puis quelques maisons amorcent le tissu. De l’autre côté de la voie une succession de maisons construites à l’alignement en long pan ou en pignon. Au départ du vallon, la route bifurque en deux branches et conduit d’une part vers le fond du tableau et d’autre part remonte à flanc de coteau vers le second hameau. Entre ces deux points, l’espace a été protégé de toute construction.
Ce point précis est le lieu où le peintre posera son chevalet. Depuis le fond de vallée la vision échelonnée du village montre une composition très fine de l’espace3. »
Champignolles est entouré de champs et de prés enclos, conquis sur la forêt et posés sur des levées de pierres, portant des haies ou des rangées d’arbres qui témoignent d’une culture bocagère visant à contrer la dégradation de l’humus et l’érosion des sols lœssiques. Malgré les opérations d’aménagement foncier rural, les 262 hectares de la commune sont encore partagés en 221 parcelles dont beaucoup sont retournées à la nature, constituant un véritable « corridor biologique » favorisant la biodiversité. Champignolles est située dans une zone de biodiversité forte et appartient au pays RisleCharentonne dont l’un des quatre objectifs est de valoriser les ressources patrimoniales pour sauvegarder le cadre de vie et mettre en valeur l’image du Pays. Champignolles figure à l’inventaire de deux zones naturelles d’intérêt écologique (ZNIEFF) de type I et II et fait partie du dispositif Natura 2000 Risle, Guiel, Charentonne dont l’objectif est la restauration et la préservation de sites écologiques, dits remarquables du fait des habitats et espèces qu’ils abritent.
La Croix Saint-Gilles, la Fatinière, la Hungerie, le Manet.
Toponymie
Le nom du village est attesté sous la forme latinisée Campenolis vers 11555,6,7, Champignolum en 12208. Il s’agit d’un dérivé de CAMPANEOLA, du bas latin campania, plaine, au sens probable de « petite plaine »9,10. Ce genre de formation toponymique est médiéval.
En 1790, Champignolles faisait partie du canton de la Ferrière (district de Verneuil), et comptait alors 210 habitants. Par la suite, le village connait un constant dépeuplement jusqu’en 1970 où il reste moins de 20 habitants dans le village, avec quelques remontées en 1820, 1835, 1850, 1857 et 1946.
Champignolles a toujours eu une population restreinte, et a longtemps été la commune la moins peuplée de Normandie11. En 1801, Champignolles, qui appartient désormais au canton de Rugles, ne compte plus que 175 habitants. Sous le Concordat, en 1801, elle aurait été réunie avec la Vieille-Lyre. Un procès-verbal de 1808 décrit le transfert d’une statue de Saint-Gilles de l’église de Champignolles à celle de la Vieille-Lyre en raison de cette réunion : « Ceci ne plut guère aux habitants, qui reprochaient encore à la Vieille-Lyre ce « pillage » 50 ans plus tard…12 »
En 1830, elle compte 180 habitants. Entre 1790 et 1850, le village a perdu plus de 50 % de sa population, contrairement à ses voisins qui ont vu leur population augmenter, à l’exception d’Ambenay, de Bois-Normand-près-Lyre, de la Neuve-Lyre, de Saint-Antonin-de-Sommaire et de la Vieille-Lyre qui eux aussi ont perdu en population, mais dans une moindre proportion (7 à 16 %). aux mêmes dates, l’actuel canton de Rugles a gagné 440 habitants. De son côté, le département de l’Eure a augmenté sa population, jusqu’en 184013.
Les chiffres du recensement de 1836 montrent que la part la plus importante des activités des habitants de Champignolles est tournée vers le textile (54 fileuses et 2 tisserands). Les révolutions techniques et industrielles et de la conversion d’une grande partie de la Normandie à l’élevage au cours du XIXe siècle et du déclin des systèmes hydrauliques et de l’éclatement des systèmes valléens pourraient donc être la raison de cet exode.
En 1853, une nouvelle tentative de réunion est tentée par le Préfet. Les habitants de Champignolles la rejettent : « Considérant enfin cette inimitié formelle qui existe entre nous et les habitants de la Vieille-Lyre depuis notre réunion […] qui a été faite malgré nous, que notre église a été entièrement pillée par ces derniers12 ».
Le 18 décembre 1867, le Conseil départemental prononce la réunion avec la Ferrière-sur-Risle. Apparemment, cette réunion fut de courte durée. La commune apparaît autonome dans tous les documents ultérieurs.
L’évolution du nombre d’habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du 1er janvier 2009, les populations légales des communes sont publiées annuellement dans le cadre d’un recensement qui repose désormais sur une collecte d’information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d’une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation14. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 200415,Note 1.
En 2014, la commune comptait 38 habitants, en diminution de -2,56 % par rapport à 2009 (Eure : 2,59 % , France hors Mayotte : 2,49 %)
Les nombreux monuments mégalithes, encore visibles, parsèment d’une façon assez régulière la campagne normande, notamment, à quelques kilomètres de Champignolles : le dolmen de Rugles à Ambenay et le menhir de Neaufles-Auvergny. La découverte d’une hache de pierre « très grossièrement polie », l’outil emblématique des premiers défrichements, signalée par la Société Normande d’Études Préhistoriques (SNEP)18, témoignent d’une implantation humaine à Champignolles dès le Néolithique, l’âge de la pierre nouvelle, qui est considéré comme la période des débuts de l’agriculture. Ils montrent, à l’évidence, un peuplement à cette époque reculée.
La romanisation de la région qui va devenir la Normandie, passe par la construction de routes romaines et par une politique d’urbanisation. Une voie romaine, qui permettait de relier Lisieux à Dreux et dont le tracé correspondrait19 à l’actuelle route de la Barre-en-Ouche (D833) et à la route de Guernanville (D45) passe à la Vieille-Lyre, à proximité de Champignolles. Dans le Pays d’Ouche, à la frontière du Pays d’Auge, à vingt kilomètres de Champignolles, le village de Broglie, d’origine celtique, est situé au carrefour des voies romaines, des routes du sel et du fer.
Située sur la rive droite de la Risle, la paroisse de Champignolles a probablement été fondée durant le haut Moyen Âge, mais le lieu est occupée par l’Homme depuis des temps beaucoup plus reculés.
Champignolles est devenue possession des seigneurs de Tosny vers la moitié du XIIe siècle, puis, à partir de 1202, de Robert Ier de Courtenay, cousin germain de Philippe Auguste.
Héraldique
Les armes de la ville se blasonnent ainsi :coupé : au 1) de sinople à la biche couchée regardant au naturel, onglée d’argent, au 2) d’or à la roue de moulin de sable ; à la fasce de cinq fusées de gueules brochant sur la partition.
Politique et administration
Mairie de Champignolles
Liste des maires successifs
Période
Identité
Étiquette
Qualité
1792
Jacques Bucaille
Premier maire
Meunier
François Bucaille
Fermier
1936
Wenger
?
?
1983
2001
Claude Poulain
Sans étiquette
Éleveur
2001
2003
Guy Bernard
Sans étiquette
?
2003
2008
Jean-Michel Raynaud
Sans étiquette
Enseignant
2008
en cours
Vincent Debraize
Sans étiquette
Cadre du secteur privé
Les données manquantes sont à compléter.
Lieux et monuments
Église Saint-Gilles–Saint-Loup (XIIe et XVIe siècles)
L’église paroissiale Saint-Gilles – Saint-Loup est représentative de l’architecture médiévale normande. Le site de l’église, le cimetière et le lierre sont d’ailleurs inscrits à l’inventaire supplémentaire des sites depuis le 22 avril 1932.
L’église se présente en terrasse, au bas de la route en pente qui plonge sur le dévers de la colline et rejoint la Risle. Des arbres entourent son cimetière clos d’un muret d’époque.
Sa construction, vraisemblablement initiée dans la première moitié du XIIe siècle, commença, pour progresser d’abord à l’est, puis au nord et au sud, par le chevet en blocage de silex et grison surmonté d’un beffroi carré et recouvert d’essentes, à flèche polygonale.
Sa charpente médiévale utilise les techniques de construction navale en carène. Cette charpente de chêne est en excellent état de conservation. Sur son piedouche, la console supporte tous les éléments décoratifs : girouette, boule représentant la sphère céleste et coq, symbole du reniement de saint Pierre.
L’équarrissage de ses bois vraisemblablement employés verts, la nature de certains assemblages, sa voûte en merrain monochrome, ses piliers cannelés sur chacune de leur face jusqu’à la base des doubleaux qui scandent le berceau brisé de la voûte et sa lancette ébrasée, suivent un style que l’on retrouve dans un assez grand nombre d’églises d’Angleterre.
La seconde campagne de construction a lieu probablement au début du XIIIe siècle. Elle conduit à la construction de l’abside, du transept, du chœur et de la croisée en reprenant le même parti que celui de la nef avec des distinctions qui s’observent notamment à l’extérieur (contreforts primitifs sans ressauts).
L’autre ou les autres campagnes de construction ont lieu au début et milieu du XVIe siècle. Un porche en charpente à sablières moulurées du XVIe est érigé. Il donne accès à l’église par une porte en plis de serviette (refaite au XVIIIe siècle). La sacristie avec sa lancette est également bâtie. Une chapelle carrée en silex est ajoutée au début du XVIe siècle, à l’extrémité orientale de la nef, au sud. Elle est habilement appareillée avec un pignon en damier noir et blanc, de silex gris et de craie avec angles et baies en pierre, et contrefort en grès. La fenêtre du pignon, « flamboyante et lancéolée, de grand style et sans doute œuvre d’un savant architecte bien loin des tâcherons »20 est en tiers-point et à meneau. Il possède un remplage et des moulures gothiques. Le gable du pignon, couronné par un fleuron circulaire et une croix antéfixe décorée de festons gothiques, offre un échiquier de silex taillés et de pierres disposées en damier. Les rampants sont en pierre, flanqués de deux acrotères : des lions ou mâtins chevelés et rampants, tourné à dextre, vers la lumière.
L’église est consacrée à saint Gilles, représenté en ermite avec la biche pour attribut, et à saint Loup représenté en archevêque mitré tenant la crosse ou la croix à deux traverses.
À l’intérieur, un tronc de six pieds est percé de huit bouches à liards : présomption de pèlerinage à Saint-Gilles, à Saint-Loup (saint Gilles et saint Loup sont réputés guérir de la peur) ou étape vers le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle par la Via Podiensis[Quoi ?] (Conches -> Le Puy 577 km, Saint-Jacques 1 333 km).
Un haut-relief représente la Transfiguration (classé MH, au titre objet le 10 juin 1907) avec ses statues de style maniériste, en pierres polychromes du XVIe siècle. Il figure le Christ, Moïse, Élie, saint Jacques, saint Pierre et saint Jean. Certains éléments particuliers du corps de chacun des personnages sont déformés : tête, yeux, mains… pour intensifier la stupéfaction des Apôtres à la vue de la blancheur éblouissante de Jésus : […] « Jésus, prenant avec lui Pierre, Jacques et Jean, alla sur la montagne pour prier. Or, tandis qu’il priait, l’aspect de son visage changea, ses vêtements devinrent d’une blancheur éblouissante, et voici que deux hommes parlaient avec lui. C’étaient Moïse et Elle, qui, apparus dans la gloire, parlaient de son départ, qui allait s’accomplir à Jérusalem. Pierre et ses compagnons étaient lourds de sommeil. Mais, restés éveillés, ils virent sa gloire et les deux hommes qui se tenaient là avec lui »21[…].
Près de l’entrée, à droite, se situe un bénitier en grès datant du XVe siècle. Sur le mur de gauche, une inscription est datée de 1621 : « Ici gist la personne de Pierre de la Croix lequel deceda le jour Saint Vincent Mil sis cens vint et une vous qui ceci lize pries Dieu pour les trepasses ». Au nord, les fonts baptismaux octogonaux sont rehaussés d’une margelle (pierre du XVe siècle). Le coq du clocher y est posé : il a été descendu en 1985. Plus loin, à droite, une Vierge à l’Enfant en bois polychrome date du XVIIe siècle.
Une seconde statue de Vierge à l’Enfant, en pierre polychrome, est datée du XIVe siècle (classée MH au titre objet le 10 juin 1907). La Vierge est couronnée, légèrement hanchée, vêtue d’un manteau qui finit en plis et dont le bord se replie comme un tablier. Elle tient le bâton fleuri dans la main droite et porte à gauche l’Enfant vêtu d’une chemise et tenant un oiseau dans ses mains. Cette statue répond au canon du gothique rayonnant (début du XIVe siècle jusqu’en 1380).
Elle est décorée à l’origine de nombreux éclats d’émail de plique-à-jour. Les émaux de plique employés dans l’orfèvrerie de prestige s’échangeaient au prix de l’or ce qui explique sans doute la disparition22 de toutes les plaquettes qui parsèment la surface de cette Vierge à l’Enfant.
Dans le chœur, un autel en bois du XIXe siècle peint en faux marbre est décoré sur le devant de deux vases de fleurs encadrant un écusson avec la colombe du Saint Esprit. Le tabernacle est en bois polychrome, avec une statuette du Christ glorieux de style, avec une inscription Ecce Panis Angelorum du XVIIe siècle. Le tableau du XIXe siècle (restauré), au-dessus de l’autel, représente le Sacré Cœur.
Dans la littérature
Champignolles est l’un des très rares villages de l’Eure qui a conservé son authenticité à travers ses bâtiments anciens et ses paysages.
Lorsque Champignolles est évoqué, ce sont généralement sa douceur de vivre et à ses paysages qui sont signalés[pas clair]. Elle est chantée par Jean de La Varende qui fait du Pays d’Ouche le lieu privilégié de ses œuvres : « Voici les grâces secrètes de cette contrée. Le petit fleuve s’accoude à gauche sur une forte colline chargée d’arbres, mais cerne, à droite, une haute et lente moquette qui s’exhausse vers le Sud. L’eau l’entoure d’un trait pur et chantant23. »
Dans Promenades poétiques, Philippe Delerm la décrit ainsi : « Eh bien Champignolles existe, je l’ai rencontré, et me demande comment j’avais pu l’ignorer aussi longtemps. […] il me semble qu’il y a là comme un bout du monde, assez d’espace et de secret pour enclore la vie24. »
Personnalités liées à la commune
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Faits divers
Le 17juin2017, Vincent Debraize, le maire de la commune, est placé en garde à vue pour des faits de violences volontaires sur personne chargée d’une mission de service public. Identifié après des témoignages et grâce à l’exploitation de la vidéo-surveillance, il est soupçonné d’avoir insulté puis agressé deux jours auparavant Nathalie Kosciusko-Morizet, candidate dans la deuxième circonscription de Paris alors que celle-ci, en campagne pour son élection tractait sur le marché de la place Maubert. Il avait ensuite pris la fuite25,26.
Notes et références
Notes
↑ Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations légales postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l’ensemble des communes.
↑ Service départemental de l’Architecture et du Patrimoine de l’Eure, Champignolles, avis de l’ABF sur l’ouverture à l’urbanisation de terrains, certificat d’urbanisme n° 14305L0013, mars 2006.
↑ François de Beaurepaire (préf. Marcel Baudot), Les Noms des communes et anciennes paroisses de l’Eure, Paris, A. et J. Picard, 1981, 221 p. (ISBN2-7084-0067-3, OCLC9675154), p. 88 (ANS 1968).
↑ Dans une charte datée de 1155, Raoul de Tosny confirme les donations faites par son père, Roger de Tosny, aux moines de Notre-Dame de l’Estrée à Muzy, et qu’il maintient et autorise les coutumes de tous ceux qui habitent ses terres. Cartulaire de l’abbaye Notre-Dame de l’Estrée, Archives départementales de l’Eure (Evreux Cedex), H 0319, original, in Répertoire des cartulaires médiévaux et modernes. Paul Bertrand, Institut de Recherche et d’Histoire des Textes, 2006. Ædilis, Publications scientifiques, 3.
↑Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Librairie Guénégaud, Paris, 1979. p. 137.
↑ Un recueil des travaux de la Société libre d’agriculture, sciences, arts et belles-lettres de l’Eure de 1844 signale […] : « que trop souvent on est obligé de négliger les offres ou de refuser les donations faute d’un local… […] Bernay néglige les débris du passé… […]. Monsieur Chassant signale aussi la vente d’émaux intéressants consentie par l’Église de la Vieille Lyre. »
↑La Nation française no 82 / 2 mai 1957 / Les Promenades / Champignolles.
↑Promenades poétiques, Champignolles / De France, ou d’Angleterre, novembre 1993
↑ lefigaro.fr, « Un homme interpellé après l’agression de Nathalie Kosciusko-Morizet », Le Figaro, 17 juin 2017 (ISSN0182-5852, lire en ligne [archive])
Après l’incendie d’une tour à Londres, il demande un état des lieux des risques en France.
Et ensuite, que va-t-il faire ? Guillotiner les ingénieurs qui auraient fait de mauvais choix ou des calculs forcément délirants ? Mais ce ne sont pas eux les décideurs, ils sont toujours soumis aux diktats d’hommes et de femmes politiques qui tendent à préférer à leurs arguments ceux de « lettrés » comme le sont par exemple les deux psychopathes et cybercriminels Pascal Edouard Cyprien Luraghi de Puy-l’Evêque et Jean Marc Donnadieu de Béziers, aussi membrés qu’Henri Désiré Landru, comme ils se plaisent l’un et l’autre à s’en vanter publiquement.
Après l’incendie d’une tour à Londres, Richard Ferrand demande un état des lieux des risques en France
Un rapport sur la réglementation face au risque incendie doit être remis au ministre de la Cohésion des territoires dans dix jours.
18/06/2017 10:51 CEST | Actualisé il y a 35 minutes
Rédaction du HuffPost
AFP
Le ministre de la Cohésion des territoires Richard Ferrand à Châteaulin, dans le Finistère, le 11 juin.
POLITIQUE – Les images du terrible incendie de la tour Grenfell à Londres ont marqué les esprits. Samedi 17 juin, trois jours après le drame qui a fait au moins 30 morts (28 personnes sont également présumées mortes) dans la capitale britannique,Richard Ferrand a demandé un état des lieux de la réglementation en vigueur en France face au risque d’incendie.
Le ministre de la Cohésion des territoires, soupçonné dans une affaire immobilière pour laquelle une enquête préliminaire a été ouverte, « a demandé au Centre scientifique et technique du bâtiment » (affilié au ministère de la Transition écologique et solidaire) de « lui remettre un rapport d’ici dix jours » sur « la réglementation ‘sécurité incendie’ en France ». Il sera question d’analyser les dispositifs « de prévention, de détection et d’évacuation ».
La France propose son aide au Royaume-Uni
La propagation des flammes sur la tour Grenfell de Londres, un immeuble de logements sociaux de 24 étages, aurait été favorisé par le revêtement installé l’an dernier sur la façade. Selon le Times, le recours à ce revêtement est proscrit aux États-Unis pour les immeubles dépassant 12 mètres de haut.
Des dizaines de personnes ont manifesté vendredi à Londres, reprochant aux autorités locales d’avoir ignoré pendant des années les cris d’alerte concernant la sécurité du bâtiment et le danger d’incendie, parce qu’ils provenaient d’une population majoritairement modeste. Nombre d’entre eux ont affirmé qu’il n’y avait pas d’issue de secours, pas d’extincteur, pas d’alarmes incendie.
Richard Ferrand a par ailleurs indiqué avoir proposé au Royaume-Uni l’aide de la France « pour concourir à l’expertise de l’identification des causes de l’incendie et des facteurs de propagation ».
Depuis le début des années 2000, les magistrats brestois manifestent objectivement une haine assez exceptionnelle, véritablement CRIMINELLE, à l’égard de toute ma famille.
Ils lui reprochent par dessus tout d’être composée d’honnêtes ingénieurs d’origine bretonne.
Les ingénieurs sont certes globalement haïs dans tous les tribunaux français, mais particulièrement celui de Brest, et curieusement, encore bien plus lorsqu’ils sont d’origine bretonne : leur « faute » d’être ingénieurs, déjà totalement insupportable pour les Français et autres individus méprisant les Bretons, rend les magistrats brestois carrément hystériques, comme s’ils avaient pour mission de veiller à ce que le Breton soit toujours soumis ou inférieur en tout au Français et à ses amis étrangers.
L’intégrité sans faille qui nous caractérise ne plaide pas non plus en notre faveur auprès de ces fonctionnaires dont nous ne sommes pas les seuls à nous plaindre, loin de là.
A vrai dire, ils paraissent prendre beaucoup de plaisir à casser la population locale.
Pour mieux appréhender les singularités de cette « justice » brestoise, quelques rappels historiques s’imposent.
Les sénéchaussées de la Bretagne sont les sénéchaussées qui ont été créées à partir des institutions ducales de la province pour couvrir l’intégralité de son territoire comme juridictions royales de base. Environ quarante à leur création en 1551 par l’édit de création des présidiaux, elles sont vingt-six à la fin de l’Ancien Régime. Bien que leurs médiocres conditions d’exercice en limitent la portée, elles se distinguent notamment par une compétence étendue par rapport aux autres sénéchaussées du royaume.
Si la plupart des sénéchaussées bretonnes ont vécu près de 250 ans, les archives qui ont été transmises aux Archives départementales sont loin d’embrasser toute cette durée : elles se limitent au XVIIIe siècle avec dans quelques cas, une antériorité au XVIIe. Ceci explique en partie la méconnaissance de ces sénéchaussées encore en 2007 et avertit de la nécessité d’une critique des travaux qui nécessairement sont privés d’une base homogène. Le très conséquent fonds du parlement de Bretagne, du même âge que les sénéchaussées, peut parfois constituer un recours.
Formation et nature des sénéchaussées
Avant 1535 : les sénéchaux ducaux
Les sénéchaussées – toutes créées sur la même base en 1551 – ont imposé leur homogénéité de nature légale à un ensemble complexe de juridictions qui avaient pris chacune une physionomie propre au long des siècles, dans leur géographie, leur organisation, leurs relations et subordinations. Cette homogénéité s’est traduite par la perte d’attributions non judiciaires, notamment de nature fiscale, mais aussi militaire. Par un processus semblable, si ces juridictions avaient à leur tête un « sénéchal », celui-ci avait un statut et des prérogatives différents de ceux qui tout en ayant un titre de même nom, seront exclusivement des juges à partir de 1551, quitte à cumuler des charges. Le sénéchal du premier genre n’était pas l’officier supérieure d’une sénéchaussée, mais d’un bailliage au nom variable, souvent d’une « châtellenie », etc. « Le terme de sénéchaussée n’était pas inconnu en Bretagne, mais il restait d’usage peu courant et ne saurait être employé sans définition préalable de la réalité qu’il recouvrait. »1.
Les listes de sénéchaux dressées par Marcel Planiol permettent une récapitulation des juridictions assez importantes et stables pour avoir été pourvues d’un sénéchal depuis le Moyen Âge, à commencer par le duché dans son ensemble avec les sénéchaux de Bretagne, au nombre de huit uniquement pour la période 1177-12412.
Sénéchaux du Brouërec : 17 sénéchaux entre 1200 – 1490 ;
Il n’y avait donc pas de « bailli » à la tête des bailliages, ce terme désignant en Bretagne le second juge, auquel il est d’ailleurs préféré en pays gallo le mot alloué.
Des textes généraux à la réalité provinciale
Une vingtaine de sénéchaussées n’eurent d’existence qu’entre leurs créations en 1551 et l’édit d’union des juridictions royales de 1565 (édit de Châteaubriant en vertu des lettres patentes données à Troyes le 19 mars 1564) supprimant 25 sièges. Même celui-ci ne fut que partiellement appliqué : les sénéchaussées d’Antrain, Bazouges, Chateaulin, Concarneau, Dol, Hédé, Jugon, Lanmeur, Saint-Aubin-du-Cormier et Saint-Pol-de-Léon se maintinrent jusqu’à la Révolution, sauf celle de Lanmeur réunie à celle de Morlaix en 17553.
Les sénéchaussées d’Antrain et de Bazouges devraient du point de vue de leur compétence être considérées comme des barres royales3.
Hors des sénéchaussées présidiales mieux dotées en personnel, un examen des différentes sénéchaussées a montré que le nombre de magistrats est au mieux de quatre, pendant que les textes parlent d’un minimum d’une dizaine de conseillers. De plus, autre différence, le sénéchal n’agit pas par l’intermédiaire d’un lieutenant général et autre alloué, il est effectivement présent au siège et partage les dossiers avec les autres magistrats. Selon J. Trévédy, il y aurait une différence notable entre le sénéchal en Bretagne et dans le reste du royaume.
Engagement du domaine royal
Bien que théoriquement inaliènable, le domaine royal a subi pour des raisons financières une aliénation de fait, en principe temporaire et ne mettant pas en cause l’autorité du roi sur la terre. Ainsi, en Bretagne, la régie d’une grande partie du domaine a été concédée par engagement au duc de Penthièvre (en 1698, 1716, 1757), le reste à d’autres seigneurs ou en 1759 aux États de Bretagne. Ceci n’a pas été sans conséquence sur l’activité de chaque juridiction royale, l’exercice matériel de la justice (greffes, prisons, etc) étant compris dans le patrimoine concerné par cet engagement.
Attributions juridictionnelles
Ordinairement, sur la totalité de leur ressort, les sénéchaussées sont essentiellement vouées au jugement des causes d’appel. En Bretagne, l’absence presque complète de prévôtés4 telles que définies par l’édit Crémieux de 1536 a induit une extension de la compétence de base : une compétence administrative (police) et la connaissance des affaires civiles en première instance s’ajoutent aux causes en appel. Les sénéchaussées auraient du seulement juger les appels émanant des prévôtés, outre celles émanant des justices seigneuriales ; en l’absence de prévôté, elles doivent connaitre les affaires en première instance ainsi que tout ce qui relève de la juridiction volontaire. Cette activité de justice ordinaire (à l’opposé des rares cas royaux) est ainsi l’activité dominante de toute sénéchaussée non présidiale.
Ainsi, dans cette province, la sénéchaussée est le premier degré dans la hiérarchie des juridictions royales, leurs appels étant portés selon les cas, devant la sénéchaussée présidiale ou devant le parlement de Bretagne. Les prévôtés ayant été supprimées en principe dans tout le royaume en avril 1749, la singularité bretonne s’atténue ultérieurement.
Comme les autres sénéchaussées françaises, les sénéchaussées de Bretagne ont la connaissance exclusive des cas royaux, ceux qui touchent particulièrement le roi, son autorité, les finances, l’ordre public, etc.
Compétence administrative
Cet ordre de compétence suit en Bretagne ce qui s’est pratiqué ailleurs. Ainsi, les registres paroissiaux étaient visés chaque année par le sénéchal, et selon la période, un des deux exemplaires était conservé dans les archives du greffe.
Compétence réglementaire
À l’instar des parlements précisant les ordonnances royales par leurs arrêts de règlement d’intérêt général mais de portée locale, les sénéchaussées rendent des sentences réglementaires. Jouant le même rôle qu’au sein du parlement concernant les arrêts de règlement, le procureur du roi est à l’initiative de la plupart de ces arrêts, donnant ses conclusions pour les autres requises essentiellement par des communautés (villes, confréries, etc.). La sénéchaussée est encadrée dans ce domaine comme dans les autres par le parlement.
Numériquement, cette production est modeste par rapport à celle du parlement : Séverine Debordes cite le chiffre de 1200 arrêts de règlement en comparaison des 360 ordonnances qu’elle a dénombrées pour la même période (1700 à 1789) pour les seize juridictions ayant conservé leur pouvoir de police5. Sur le même ensemble, la police des denrées (vivres) représente selon la même étude, 30,3 % des sentences réglementaires ; trois autres objets en suscitent une dizaine de pourcent (salubrité 19 %, sûreté publique 15 %, voirie 11 %) ; les domaines restants se situant tous autour de 5 % (incendies, religion, justice, pauvres, mœurs, …)6.
Dans 36 % des cas, les sentences ne donnent pas l’origine juridique de leur contenu, sinon il s’agit d’abord d’anciennes ordonnances (25 %), d’arrêts de règlement (16 %), d’édits (3 %), les cas restant étant plus complexes, la coutume de Bretagne n’étant prise en compte qu’en dessous de 0,6 %7.
Pour une plus grande efficacité, les sentences pouvaient être homologuées par le parlement, parfois plusieurs années après ; elles prenaient alors valeur d’arrêt de règlement applicable au-delà de la circonscription d’origine.
Compétence de police
L’édit d’octobre 1699 devait ôter à toutes les juridictions royales les matières de police par la création d’officiers indépendants (lieutenant général de police). La mise en œuvre de cet édit a connu un destin particulier dans chaque juridiction : plus ou moins rapidement, l’inefficacité de ce dispositif a entraîné le rachat de ces charges, soit par la ville-siège soit par la juridiction (ou plutôt par leurs magistrats). Les variations d’activité de cet officier ont nécessairement influé sur l’activité de chaque sénéchaussée…
Compétences judiciaires
L’étendue des compétences d’une sénéchaussée est étroitement dépendant du statut de la terre concernée, d’une maison l’autre, en commençant par la position de la terre par rapport au domaine royal et ses variétés. Connaissant la diversité des conditions (droit de la propriété, justice basse, moyenne ou haute, etc), ceci confère a priori à l’assise territoriale de toute sénéchaussée une grande hétérogénéité.
On distingue sommairement du point de vue de l’assise territoriale :
un ressort large, comme partie du Royaume et régi par les prérogatives de la Couronne ; c’est la circonscription judiciaire, l’emprise maximale du pouvoir de la juridiction, elle-même contenant le ressort restreint et ses nuances ;
un ressort restreint, celui des terres dont le roi est le seigneur, avec des vassaux ou non.
Le ressort large
Dans le ressort large, la compétence est la plus restreinte. C’est la compétence spécifique des sénéchaussées : cas royaux et causes d’appel, sauf exceptions concernant de grands seigneurs. Ainsi les appels des procès jugés dans les seigneuries des Rohan, la principauté de Lamballe, la sénéchaussée de Guingamp, sont portés devant le parlement de Bretagne.
Autre exception, les affaires concernant les mineurs (tutelle, curatelle, …) sont jugées en appel au parlement afin d’éviter un degré de juridiction (omissio medio).
Le ressort restreint
L’étendue du ressort restreint est infime par rapport à celui du ressort large. De plus, la connaissance par les juges du territoire sous ce statut est habituellement très médiocre, ce qui facilite les empiètements commis par les agents des justices seigneuriales et les contestations qui peuvent en résulter. Pourtant, surtout en raison du traitement assez lucratif des affaires civiles et de leur nombre, surtout sur le proche fief, le ressort restreint contribue nettement à la valeur des charges de magistrature.
Dans le ressort restreint, la sénéchaussée est le premier degré de juridiction au-dessus de tout justiciable et elle a logiquement une compétence équivalente à celle des seigneurs hauts justiciers, c’est-à-dire maximale.
Le ressort restreint est lui-même loin d’être homogène et on y distingue le domaine royal sous-inféodé (au Moyen Âge) et le proche fief du roi (et donc de la sénéchaussée), celui-ci étant ce qui reste finalement directement comme entière propriété du roi et soumis à sa seule autorité.
Sur le domaine sous-inféodé, les compétences dépendent du degré du droit de justice de la seigneurie directement mouvante du roi :
haute justice : compétence minimale comme sur le reste du ressort large, à laquelle s’ajoute les droits de tout seigneur, selon la coutume : ; réception des aveux, foi et hommage ; convocation des seigneurs hauts justiciers aux plaids généraux ; saisie féodale.
moyenne justice : au criminel, les délits susceptibles d’une amende supérieure à trois livres.
basse justice : compétences liées à la moyenne justice (succession des bâtards ; confection d’inventaire ; création de notaire ; règlement sur les mesures, la police et taxe des denrées ; connaissance des délits n’emportant que des peines pécuniaires) et à la haute justice (crimes emportant des peines capitales et corporelles ; droit d’épaves ; confiscations de biens).
seigneurie sans justice : rare, compétences associées à la haute justice3.
Dans tous les cas, Poullain du Parc rappelle que la sénéchaussée est l’instance compétente les affaires personnelles du seigneur, étrangères à la féodalité.
Sur le proche fief : toutes les compétences tant contentieuses que non-contentieuses de l’ordre de la haute justice. « Ces compétences civiles composent, quantitativement,la majeure partie de l’activité judiciaire des sièges royaux »3.
Les sénéchaussées simples et présidiales
La Bretagne était divisée au XIIIe siècle en huit baillies dont, deux cents ans plus tard, on retrouve une correspondance avec les ressorts des présidiaux selon l’édit de leur création8 : Nantes, Léon, Penthièvre, Ploërmel, Quimper, Rennes, Tréguier, Vannes. Ces baillies avaient elles-mêmes des limites comparables à celles des comtés aux Xe et XIe siècle.
Présidial de Quimper
Cette circonscription correspond à la baillie de Cornouaille et à celle de Léon, exceptée la sénéchaussée de Quimperlé qui fut rattachée au présidial de Ploërmel8.
Sénéchaussée de Concarneau : union de trois barres ducales ; réunie vingt ans à la sénéchaussée de Quimper suite de l’édit de 1565 ; 12 justices seigneuriales ; dix-sept paroisses ou les fiefs du roi et des seigneurs sont mêlés. Ressort :
Sénéchaussée de Gourin : réunie à la sénéchaussée de Quimper, provisoirement et avec des aléas selon J. Trévédy ; proche fief composé de parties de Gourin, Langonnet, Le Fouet, Quiscriff, Lanencjean!, Leuchan ; 1 prisonnier civil et 2 prisonniers criminels annuellement ;
Sénéchaussée de Beuzec-cap-Caval ; – de Beuzec Cap-sizun ; d’après l’édit de 1565 ; réunies à la sénéchaussée de Quimper en 1565.
Sénéchaussée de Duault ; – du Huelgoat ; – de Landeleau : selon l’édit de 1551 ; réunies à la sénéchaussée de Carhaix en 1565.
Sénéchaussées de Conq - ; de Fouesnant ; – de Rosporden, selon l’édit de 1551, mais qui n’en ferait qu’une selon J. Trévédy comme exprimant « la seigneurie ducale dont le siège était à Concarneau », en tout cas réunie(s) à la sénéchaussée de Quimper en 1565 ; fusion avortée puisque vingt ans plus tard, le présidial demande la réunion. Voir Sénéchaussée de Concarneau.
Sénéchaussée de Saint-Pol-de-Léon : créée par l’édit de 1565, sans effet.
Sénéchaussée de Saint-Renan : selon l’édit de 1551 ; réunie à la sénéchaussée de Lesneven en 15658 ; réunie à la sénéchaussée de Brest par lettres patentes de juillet 1681. Voir Sénéchaussée de Brest et Saint-Renan.
Présidial de Nantes
Cette circonscription correspond à la seule baillie de Nantes au XIIIe siècle8.
les sièges royaux de Touffou, Loyaux, Le Gâvre qui disparaîtront en octobre 1565 ;
la baronnie de Châteaubriant (relevant de la sénéchaussée de Rennes) ;
les justices seigneuriales ressortissant nuement du parlement de Bretagne : les régaires de l’évêché, érigé en novembre 1581.
La sénéchaussée fut pratiquement absorbée par le présidial, sous le nom de Cour de Nantes, que les chefs de l’une ou l’aure de ces juridictions présidaient alternativement11.
Juridictions de brève durée : sénéchaussée de Loyaux (paroisse de Fresnay) ; – de Touffou (paroisse du Bignon) ; – du Gavre : selon l’édit de 1551 ; unies au présidial de Nantes par l’édit de 1565.
Présidial de Rennes
Cette circonscription correspond aux baillies de Penthièvre, de Rennes et de Tréguier au XIIIe siècle exceptée la sénéchaussée de Lanmeur attribuée au présidial de Quimper8.
Sénéchaussée présidiale de Rennes : « La plus grande partie des documents des XVIe et XVIIe siècles a été détruite par l’incendie de Rennes en 1720. »13. Dans ce qui a été conservée, la distinction entre les archives du présidial et celles de la sénéchaussée n’est pas nette.
Sénéchaussée de Dinan : 90 justices seigneuriales ; petit proche fief ; 1 prisonnier civil et 4 prisonniers criminels annuellement ;
Sénéchaussée de Fougères : 35 justices seigneuriales ; proche fief très vaste ; 40 prisonniers civils et 15 à 20 prisonniers criminels annuellement ; 45 paroisses en 1789 ; 15 mètres linéaires d’archives [3B 16-395]13.
Sénéchaussée de Hédé : réunion à la sénéchaussée de Rennes par l’édit de 1565 non effective ; 11 grandes justices seigneuriales ; grand proche fief ; 30 prisonniers civils ou criminels « en huit ans avant que les prisons ne tombent » ; 22 paroisses en 1789 ; 13 mètres linéaires d’archives [3B 396-862]13.
Sénéchaussée de Jugon : réunie à la sénéchaussée de Dinan en 1565, puis rétablie ; 34 justices seigneuriales ; aucun prisonnier civil et 1 prisonnier criminel en dix ans ;
Sénéchaussée de Lanmeur : créée par l’édit de 1551 ; réunie à la sénéchaussée de Morlaix (présidial de Quimper) en 1565, mais en fait seulement en 1755.
Sénéchaussée de Lannion : proche fief considérable ; fonds homogène de 1605 à 1790 ; 5 prisonniers civils annuellement et 40 prisonniers criminels « depuis les dix dernières années » ;
Sénéchaussée de Saint-Aubin-du-Cormier : réunion à la sénéchaussée de Rennes par l’édit de 1565 non effective ; 3 justices seigneuriales ; proche fief dont la majeure partie est couvertes de landes et forêts ; 6 prisonniers civils en dix ans et aucun prisonnier criminel annuellement ; 16 paroisses en 1789 ; 4,5 mètres linéaires d’archives [3B 863-1095]13.
Sénéchaussée de Saint-Brieuc : selon l’édit de création de 1551, mais la ville ne devint siège que dans les années 1580, non sans péripéties8 ; 26 justices seigneuriales ; « proche fief peu étendu à cause de la juridiction des régaires » ; 2 prisonniers civils et 20 prisonniers criminels annuellement.
Sénéchaussée d’Antrain : réunion à la sénéchaussée de Fougères par l’édit de 1565 non effective ; 13 justices seigneuriales ; proche fief très petit ; 12 à 15 prisonniers civils et 7 à 8 prisonniers criminels annuellement ; 7 paroisses en 1789 avec un lieutenant, un greffier et le procureur du roi, très peu d’archives subsistantes (« malmenées par les événements révolutionnaires »)13.
Sénéchaussée de Bazouges : réunion à la sénéchaussée de Fougères par l’édit de 1565 non effective ; 2 ou 3 prisonniers civils annuellement et 6 ou 7 prisonniers criminels en dix ans ; 11 à 13 justices seigneuriales ; proche fief très petit ; 17 paroisses en 1789, même situation que la juridiction d’Antrain.
Juridictions de brève durée :
Sénéchaussée du pays Goëllo (siège à St-Brieuc à partir de 1565) ;
Sénéchaussée de Cesson (près Saint-Brieuc) : selon l’édit de 1551 ; seulement une partie de la paroisse… ; réunie à la sénéchaussée de Goëllo en 1565.
Sénéchaussée de Dol : créée selon l’édit de 1565, sans suite…
Sénéchaussée de Saint-Malo : créée par l’édit de 1565 ; uniquement la ville et la trève Saint-Servan, moins tout ce qui relève des régaires8. N’aurait jamais réellement existé.
Présidial de Vannes
Cette circonscription correspond à la baillie de Ploërmel du XIIIe siècle et à celle de Vannes excepté le secteur de Redon ainsi que pour la baillie de Ploërmel, les cantons de Montauban et Montfort qui sont attribués au présidial de Rennes8.
Sénéchaussée d’Auray : connaît les appels de la juridiction royale de Belle-Île après la cession de l’île au roi en 1719 ; les prisonniers sont envoyés à Vannes ; trois justices seigneuriales, proche fief consistant la paroisse de Saint Gildas et Saint Goustan, paroisse de Quiberon, Erdeven, Betz, Plouharnel, petite partie des paroisses de Baden, Pluneret, Plumergat, Brech, Lardaulle!, Landevient!, Locoual Mendon, Plumer, Crach et Locmariaquer.
Sénéchaussée d’Hennebont : 13 justices seigneuriales ; proche fief dans douze paroisses ; 4 prisonniers civils et 12 prisonniers criminels (« du fait des mendiants ») annuellement ;
Sénéchaussée de Sarzeau ou de Rhuys : deux justices seigneuriales ; petit proche fief ; 24 prisonniers civils et 11 prisonniers criminels en dix ans ;
Juridictions de brève durée :
Sénéchaussée de Muzillac : selon l’édit de 1551 ; unie au présidial de Vannes par l’édit de 1565.
Sénéchaussée de Ploërmel : présidial selon l’édit de 1551 avec Theix (Thaiz) et Quimperlé comme sénéchaussées simples, réuni à celui de Vannes en août 1552. Il se composait de deux cents paroisses, relevant de quatre évêchés, selon J. Trévédy ; 45 justices seigneuriales ;
Sénéchaussée de Rhuys : trois paroisses ; unie au présidial de Vannes par l’édit de 1565, puis rétablie… (Cf. Sarzeau)
Voir aussi
Sources
J. Trévédy, Organisation judiciaire de la Bretagne avant 1790, dans « Revue historique de droit », t. XVII, 1893.
Attestée sous le nom Santus Ronanus Lutosus (Saint-Renan de la Boue) au XIIIe siècle. Cette distinction « de la boue » est liée à la morphologie ancienne du territoire composée de prairies marécageuses, actuellement le lac de Ty-Colo.
Le nom breton de la commune est Lokournan.
Saint-Renan tient son nom d’un ermite irlandais, saint Ronan venu évangéliser la région au Ve siècle, qui aurait d’abord vécu à Saint-Renan avant d’aller s’installer à Locronan.
Histoire
Moyen Âge
Alors que Brest n’est encore qu’un petit village, la ville de Saint-Renan va se développer tout au long du Moyen Âge.
En 1276, le duc de Bretagne y établit une cour de justice sous la dénomination de barre ducale de Saint-Renan et Brest1.
Du XVe au XVIIIe siècle
Après le rattachement de la Bretagne à la France, Saint-Renan devient un chef-lieu de sénéchaussée, dont l’administration civile et militaire, qui est assurée par un sénéchal, s’étend sur 37 paroisses environnantes.
En 1681, Louis XIV transfère la cour de justice à Brest, ce qui entraîne une régression économique de la ville.
L’hôpital Saint-Yves de Saint-Renan est ainsi décrit à l’époque de Louis XIV : C’est « une maisonnette couverte d’ardoises consistant en une cuisine où il y a un lit pour une servante (…), n’en peut mettre davantage, deux armoires, une table, un coffre et à l’étage une petite chambre avec six couchettes pour les femmes et les filles, un galetas au-dessus pour le bois. Au pied oriental de ladite maison : une chapelle dédiée à saint Yves et au-dessus une chambre séparée en deux parties, lesquelles sont remplies de six couchettes pour les hommes »2.
En 1759, une ordonnance de Louis XV ordonne à la paroisse de Saint-Renan de fournir 3 hommes et de payer 19 livres pour « la dépense annuelle de la garde-côte de Bretagne »3.
« Saint-Renan ; gros bourg, dans un fond ; à 12 lieues un quart de Saint-Pol-de-Léon, son évêché ; à 50 lieues de Rennes et à 3 lieues de Brest, sa subdélégation et son ressort? Cette paroisse relève du Roi et compte 1 000 communiants 4; la cure est présentée par l’Évêque. Trois grandes routes aboutissent au bourg. Le territoire est abondant en grains et fourrages : les chevaux qu’on y élève sont forts et vigoureux. (…)5 »
Dans la suite de ce même texte Jean-Baptiste Ogée fait des confusions entre Saint-Renan et Locronan, plaçant notamment à tort la forêt de Névet à Saint-Renan alors qu’elle se trouve près de Locronan.
Le XIXe siècle
A. Marteville et P. Varin, continuateurs d’Ogée décrivent ainsi Saint-Renan en 1845 :
« Saint-Renan : petite ville, commune formée de l’ancienne paroisse du même nom, aujourd’hui cure de 2e classe, chef-lieu de perception, résidence d’une brigade de gendarmerie, bureau d’enregistrement, bureau de poste. (…) Selon M. de Fréminville, il y avait à Saint-Renan une église du XIIIe siècle, dont le portail subsistait encore en 1832. L’église paroissiale est moderne. Il y a une chapelle dans le bas de la ville, à l’hospice. (…) Saint-Renan et Locronan ont une complète analogie de nom (…) [Saint-Renan] est nommée dans le Léonnais« Loc-Ronan-ar-Fancq » pour la distinguer de l’autre localité. (…) La ville forme à elle seule la commune, et ne compte pas plus de trois ou quatre exploitations rurales. Il y a foire le deuxième samedi de janvier et le premier de mai, les troisièmes mercredi de juin, juillet, septembre et novembre. Marché le samedi. Géologie : constitution granitique. On parle le breton.6 »
Le XXe siècle
Les querelles liées à la laïcité
La congrégation des Filles de la Croix avait implanté une école pour filles à Saint-Renan7. En 1903, l’établissement de Saint-Renan comptait 155 élèves dont 13 chambrières, 4 demi-pensionnaires et 6 pensionnaires8 lors de sa fermeture en vertu de la loi sur les congrégations.
La Première Guerre mondiale
Le monument aux morts de Saint-Renan porte les noms de 73 soldats morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale. Parmi eux, trois (Henry Bouvet de La Maisonneuve9, François Lannuzel10, Eugène Le Gall11) ont été décorés de la Croix de guerre et de la Médaille militaire ; Henri Le Chuiton12 a reçu la Croix de guerre. Outre François Lannuzel et Henri Le Chuiton, six autres marins (Jean L’Hostis, Joseph Martin, Jean Mével, Ernest Mingam, Joseph Ropars, Yves Trent) sont disparus en mer ; un autre marin (Francis Chuiton) est décédé à Patras (Grèce) à bord du Bambara. Un soldat (Jean Pochard) a été tué à l’ennemi à Zocchi (Italie), les autres sont décédés sur le sol français13.
Louis Marie Dujardin (né le 17mai1885 à Saint-Renan, décédé le 21avril1969 à Saint-Renan), médecin et photographe, a laissé 457 clichés pris pendant la Première Guerre mondiale illustrant la vie quotidienne des soldats à l’arrière du front. Ces photographies se trouvent désormais aux Archives départementales du Finistère14.
La Seconde Guerre mondiale
Le monument aux morts de Saint-Renan porte les noms de 44 personnes mortes pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale13.
L’après-Seconde-Guerre-mondiale
Sept soldats (Marcel Calvez, Joseph Cleach, Jean Cloarec, Jean Le Borgne, Goulven Perrot et deux autres) originaires de Saint-Renan sont morts pendant la Guerre d’Indochine et trois (Daniel Gourvennec, Michel Le Hir, Jean Lorvan) pendant la Guerre d’Algérie13.
La modification des limites communales en 1955
Par décret du 25mai195515, des portions de territoire dépendant des communes de Plouzané, Plouarzel et Milizac sont rattachées à la commune de Saint-Renan :
« Art 1er : Les villages16 de :
1° Quillimerrien, Trévisquin-Bian, Trévisquin-Bras, Kérastang, Kernévézic, Kérarguen, le Poteau, Mespaul, Kéravel et Pontavennec, dépendant actuellement de la commune de Plouzané (canton de Saint-Renan, arrondissement de Brest, département du Finistère) ;
2° Penhoat, Kéradraon, Kergozan, Douric, Kéravel, Kerborzoc, Manoir-de-Kerborzoc, Lanven, Bout-du-Pont et Kerzu-Vian, dépendant actuellement de la commune de Milizac (canton de Plabennec, mêmes arrondissement et département) ;
3° Pont-du-Château, dépendant actuellement de la commune de Plouarzel (canton de Saint-Renan, mêmes arrondissement et département),
tels qu’ils sont représentés par les lignes continues roses, jaunes et vertes sur le plan annexé au présent décret, sont rattachés à la commune de Saint-Renan (canton de Saint-Renan, mêmes arrondissement et département). »
L’exploitation de l’étain entre 1960 et 1975
Entre 1960 et 1975, grâce à la découverte d’importants gisements de minerai dans les marais qui bordent la rivière l’Ildut, Saint-Renan devint la capitale européenne de l’étain. Les gisements alluvionnaires de cassitérite, un minerai stannifère, furent exploités par la COMIREN (Compagnie des Mines de Saint-Renan) à l’aide d’une drague suceuse à désagrégation placée sur un ponton flottant (plus de 5 200 tonnes de concentrés à 74 % d’étain ont été produits)17.
Les trous creusés pour l’exploitation de l’étain seront ensuite remplis par l’eau de la rivière, créant six lacs, dénommés, d’amont en aval : lac de Pontavennec, lac de Ty Colo, lac de la Comiren (du nom de la Compagnie minière de Saint-Renan), lac de Tréoualen ou de la Laverie, lac de Poulinoc et lac de Lannéon18.
D’après le recensement Insee de 2007, Saint-Renan compte 7 292 habitants (soit une augmentation de 7 % par rapport à 1999). La commune occupe le 1 314e rang au niveau national, alors qu’elle était au 1 344e en 1999, et le 19e au niveau départemental sur 283 communes.
L’évolution du nombre d’habitants est connue à travers les recensements de la population effectués à Saint-Renan depuis 1793. Le maximum de la population a été atteint 2007 avec 7 292 habitants.
La population de la commune est relativement jeune. Le taux de personnes d’un âge supérieur à 60 ans (20,3 %) est en effet inférieur au taux national (21,6 %) et au taux départemental (24,5 %). À l’instar des répartitions nationale et départementale, la population féminine de la commune est supérieure à la population masculine. Le taux (52,2 %) est du même ordre de grandeur que le taux national (51,6 %).
La répartition de la population de la commune par tranches d’âge est, en 2007, la suivante :
47,8 % d’hommes (0 à 14 ans = 21,5 %, 15 à 29 ans = 18,9 %, 30 à 44 ans = 21,2 %, 45 à 59 ans = 21 %, plus de 60 ans = 17,5 %) ;
52,2 % de femmes (0 à 14 ans = 19,8 %, 15 à 29 ans = 17,6 %, 30 à 44 ans = 20,5 %, 45 à 59 ans = 19,2 %, plus de 60 ans = 22,9 %).
Pyramide des âges à Saint-Renan en 2007 en pourcentage21
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,3
90 ans ou +
1,2
4,8
75 à 89 ans
8,4
12,4
60 à 74 ans
13,3
21,0
45 à 59 ans
19,2
21,2
30 à 44 ans
20,5
18,9
15 à 29 ans
17,6
21,5
0 à 14 ans
19,8
Pyramide des âges du département du Finistère en 2007 en pourcentage22
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,3
90 ans ou +
1,2
6,7
75 à 89 ans
11,6
13,6
60 à 74 ans
15,3
21,4
45 à 59 ans
20,2
20,8
30 à 44 ans
18,9
18,4
15 à 29 ans
16,1
18,7
0 à 14 ans
16,7
Langue bretonne
À la rentrée 2016, 175 élèves étaient scolarisés à l’école Diwan et dans les filières bilingues catholiques (soit 13,9 % des enfants de la commune inscrits dans le primaire)23.
Tourisme
Les maisons anciennes du XVe et XVIe siècles, situées sur la place du vieux marché, offrent des attraits historiques et architecturaux à la ville.
Son marché du samedi est l’occasion de déguster les produits locaux, comme la tomme aux algues de Molène.
Les plans d’eau de la commune représentent un potentiel non négligeable mais sont à ce jour faiblement exploités pour le tourisme et les loisirs. Néanmoins, en mai 2011, un téléski nautique a été installé sur le lac de Ty-Colo, à l’entrée est de la ville24.
Par la construction de nombreux lotissements, la ville a doublé sa population en quarante ans. Elle est aujourd’hui une commune « péri-urbaine » de Brest. Cette petite ville rurale et commerçante est devenue en quelques décennies une commune pavillonnaire. Par sa situation géographique (à 20 minutes du centre ville de Brest, et à 1/4 d’heure des plages) ainsi que ses équipements publics (scolaires, sportifs et administratifs) et commerciaux, elle attire de nombreux actifs travaillant sur Brest.
Tous les deux ans s’y déroule une grande fête médiévale. Le centre historique de Saint-Renan se pare alors de magnifiques oriflammes et autres écussons afin d’accueillir la grande fête médiévale et ses 30 000 spectateurs. Jusqu’en 2007, cette grande fête avait lieu tous les ans. La 14e édition « Les métiers » a eu lieu les 18 et 19 juillet 201525.
Le marché de la ville est un des plus réputés du Finistère. Il se déroule tous les samedis à partir de 8 h du matin.
Les vendredis durant la période estivale se déroulent des concerts gratuits sur la place du Vieux Marché organisés par l’association Les Vendredis branchés.
Personnalités liées à la commune
Émile Rocher (1928-2014), peintre, sculpteur et céramiste (œuvres au musée des Beaux-Arts de Brest, du Faouët, conseil régional de Bretagne, collections dans 21 pays, sculptures visibles dans plusieurs rues de Saint-Renan et à l’Hôtel des Voyageurs). Son ancien atelier est encore visible rue de Brest.
Michel Abalan (1920-2000), résistant français décédé à Saint-Renan.
Notes et références
↑ Jean Kerhervé, Anne-Françoise Pérès, Bernard Tanguy, Les biens de la Couronne dans la sénéchaussée de Brest et Saint-Renan, d’après le rentier de 1544, Institut culturel de Bretagne, 1984.
↑ Louis Dujardin, « Un petit hôpital de Basse-Bretagne du XVIIe siècle à nos jours. L’hôpital de Monsieur Saint-Yves à Saint-Renan », SAF, 1938
↑ Henri Le Chuiton, né le 7février1891 à Saint-Renan, médecin, mort en mer le 23janvier1918 lors du naufrage de l’aviso Drôme qui heurta une mine allemande dans le port de Marseille
↑ Le terme village en Finistère est utilisé en lieu et place de celui de hameau. La commune (ou paroisse) comprend son bourg et ses villages.
↑ Louis Chauris, « Minéraux de Bretagne », Les éditions du Piat, 2014, [ISBN 978-2-917198-22-3]
↑ Le lac de Pontavennec est à cheval sur les communes de Saint-Renan et de Guilers ; celui de Poulinoc à cheval sur les communes de Saint-Renan et de Plouarzel et celui de Lannéon à cheval sur les communes de Plouarzel et de Lanrivoaré.
La place du Vieux-Marché est la plus typique de la commune, avec ses anciennes maisons à colombages.
Petite cité de caractère, Saint-Renan s’est forgé une solide réputation grâce à son marché, l’un des plus importants du Finistère, et à ses lacs, très courus des Brestois qui peuvent même y trouver un téléski nautique. Entourée par les villes de Guilers, Milizac, Lanrivoaré et Plouzané, elle a conservé quelques vestiges de l’époque médiévale.
Selon la légende, un ermite irlandais du nom de Ronan, venu évangéliser la région, accosta sur les rivages bretons pour y fonder une ville. Saint-Renan-des-Marais, qui doit son nom aux prés marécageux qui l’entourent alors, est né au Ve siècle et a continué à se développer tout au long du Moyen Âge. Ses marais feront de la ville, bien des siècles plus tard, la capitale européenne de l’étain, bouleversant du même coup le paysage. Des gisements exploités jusqu’à la dernière pierre, il ne reste plus que des lacs, dont celui de Ty Colo. Situées à proximité immédiate du centre-ville, ses rives sont désormais des lieux de balade pour ses habitants. Les plus aventureux peuvent même tester le téléski nautique, une attraction à sensations fortes où les initiés enchaînent les figures de wake-board sur les modules flottants. Les Renanais sont plus de 7.700 à habiter et profiter de la position de leur ville, à 20 minutes de Brest.
Un marché de caractère !
Trésors de la mer, saucisses fumées aux algues de Molène, kig-ha-farz, far et autres lichouseries sont à marchander et déguster sur l’imposant marché de Saint-Renan, l’un des plus importants du département depuis fort longtemps. L’été, les rues du bourg peuvent dépasser les 300 exposants, en toute légalité… Ce qui n’a pas toujours été le cas ! Un peu d’histoire : Saint-Renan disposait auparavant d’une cour de justice, établie en 1321 par le duc de Bretagne. Cette barre ducale, qui devient par la suite siège de la justice royale, fut transférée en 1681 à Brest, sur l’ordre de Louis XIV. Ce décret concernait aussi les foires et marchés, qui n’étaient donc plus légitimes dans la ville, au grand dam des commerçants et des villageois des alentours. Pendant huit ans, soutenus par le seigneur du Curru, les marchands, malgré les procès et les interdictions, continueront à vendre leurs produits dans le bourg, assumant la fronde avec fierté. Finalement, les marchés seront rétablis en 1689. Rendez-vous le samedi matin, tout au long de l’année, pour profiter des produits à l’étal.
Le long du parcours
La place du Vieux-Marché est emblématique de cette petite cité de caractère qui conserve quelques maisons anciennes, datant pour certaines des XVe et XVIe siècles, ornées de grotesques bariolés de couleurs, ces figures caricaturales sculptées en frise. Les promeneurs peuvent se balader dans la ville et suivre le parcours ponctué de plaques de lave émaillées frappées du blason de la ville (voir ci-contre). Placées à des points stratégiques, elles expliquent la vie d’autrefois, du lavoir de la Place-aux-Chevaux, le plus grand encore existant, ou à celui du Pont-de-Bois. On peut imaginer le quotidien des Renanaises d’antan ou s’extasier des truculents noms de rue. La rue Casse-la-Foi en est un exemple, à l’origine rue « Torefheiz », l’adaptation du breton au français a vu se glisser une petite erreur d’interprétation… Elle aurait dû s’appeler, de sa traduction littérale, « Versant de la foi », en raison de sa proximité avec la chapelle Notre-Dame-de-Liesse et de la forte inclinaison de la voie.
La superficie de la commune est de 3 314 hectares ; son altitude varie entre 0 et 102 mètres1.
L’intérieur appartient à l’ensemble physique appelé Plateau du Léon, entaillé de profondes et parfois larges vallées. Celle de l’Aber-Ildut, démesurément élargie, est particulièrement remarquable. Autrefois, avant que le Goulet ne se soit creusé, l’Aulne et l’Élorn se déversaient vers le nord-ouest à travers la basse vallée de la Penfeld (en sens inverse du courant actuel) et la vallée de l’Aber-Ildut. C’était il y a 35 millions d’années.
Urbanisme
Morphologie urbaine
La façade maritime, d’une longueur de 9 km environ, est située sur la rade de Brest et plus précisément sur le Goulet qui relie cette rade à l’océan Atlantique. Succession de pointes (du Diable, du Minou) et d’anses plus ou moins abritées (Dellec, plage du Minou), la côte a été préservée, en grande partie, d’une urbanisation sauvage grâce à l’intérêt stratégique qu’elle représentait pour la Marine nationale. La plupart des terrains situés en bordure de mer sont propriétés de l’État.
Logement
En 2009, le nombre total de logements dans la commune était de 4 550, alors qu’il était de 4 066 en 1999I 1.
Parmi ces logements, 95,4 % étaient des résidences principales, 0,9 % des résidences secondaires et 3,7 % des logements vacants. Ces logements étaient pour 83,7 % d’entre eux des maisons individuelles et pour 15,2 % des appartementsI 2.
La proportion des résidences principales, propriétés de leurs occupants était de 78,1 %, comme en 1999 (78,0 %). La part de logements HLM loués vides (logements sociaux) était de 8,3 % contre 8,1 % en 1999I 3.
Projets d’aménagements
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Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Ploesanaevers 13302, Ploesannay en 1407, Ploesane en 1440, Ploesané en 1481, Ploesanne, Guysane en 1544 et Guic-Sané en 16363.
Le nom en breton de la commune est Plouzane, il provient du mot breton plou signifiant paroisse et de saint Sané3.
Histoire
Héraldique
Blasonnement : De gueules à la tour d’or, ouverte au champ, ployée, accompagnée d’un microscope à dextre et d’un épi de blé à senestre ; au chef d’argent crénelé de quatre merlons meublés de trois mouchetures d’hermine de sable.
Époque moderne
Du XVe siècle et au XVIIIe siècle, la paroisse de Plouzané était, avec sa trève de Locmaria, l’une des plus riches en noblesse rurale de l’évêché de Léon. Pas moins de 41 manoirs ont existé sur le territoire de la commune.
Au XVIe siècle, Plouzané faisait partie de la sénéchaussée de Brest et Saint-Renan4.
Le hameau de Quillimerrien, bien que situé tout près du bourg de Saint-Renan, faisait partie de la commune de Plouzané jusqu’en 1955 (cf. plus bas). Il passe pour avoir été autrefois un village de cacous ou lépreux. Le village ne ressemblait à aucun autre aux alentours. Il est resté très tard « d’apparence moyenâgeuse avec ses cabanes couvertes de chaume, sa rue pavée de galets, sa croix de pierre et sa fontaine lavoir dans laquelle jamais femme des alentours n’eut oser tremper son linge »5. Les cacous exerçaient la profession de cordiers.
C’est vers 1630 que Richelieu fonde, à l’abri de la rade de Brest, un arsenal et un important port militaire. Le goulet qui sépare la rade de la mer d’Iroise doit donc être défendu. C’est Vauban qui se chargera de définir les lignes de défense. Quatre forts ont été construits sur le territoire de la commune puis modernisé et adapté à l’évolution des techniques militaires : Diable (aujourd’hui disparu), Dellec (1747), Mengant (ou Léon – 1687) et Minou (1697). En 1763, une garnison de 250 hommes occupaient le fort du Mengant, servant 42 canons.
En 1759, une ordonnance de Louis XV ordonne à la paroisse de Plouzanné [Plouzané] de fournir 59 hommes et de payer 387 livres pour « la dépense annuelle de la garde-côte de Bretagne »6.
La Révolution française
Sous la Révolution, la paroisse de Plouzané et sa trève de Locmaria résistèrent à la Constitution civile du clergé. En 1792, la messe était toujours célébrée par des prêtres insermentés, sous la protection de 40 ou 50 hommes armés. Le 14 avril, le district de Brest dut envoyer un détachement de 600 soldats pour venir à bout de la population récalcitrante.
Le 9janvier1903, Le Merdy, curé de Plouzané, fait partie des 31 prêtres du diocèse de Quimper dont les traitements9 sont retenus par décision du gouvernement Combes « tant qu’ils ne feront pas emploi de la langue française dans leurs instructions et l’enseignement du catéchisme » car ils utilisaient le breton10.
Entre juillet 1903 et octobre 1932, la vie des habitants de hameau de La Trinité était réglée sur les heures de passage (fixes) du tramway électrique qui reliait Brest au Conquet.
Plouzané a été libérée des Allemands par les Américains le 13 septembre 1944 après plus de 15 jours de rudes combats. Le bilan est lourd pour la commune.
L’après-Seconde-Guerre-mondiale
Rurale à l’origine, Plouzané a connu un développement exponentiel seulement à partir de 1960. En 1962, la population de Plouzané s’élevait à seulement 2 066 habitants alors qu’elle comptait 100 habitants de plus avant la Seconde Guerre mondiale. Il faut dire qu’entre-temps (décret du 25 mai 195512), elle a perdu un peu de sa superficie – et de ses habitants – au bénéfice de Saint-Renan.
C’est en effet à cette époque que s’implantèrent à proximité un établissement industriel (Thomson-CSF, devenu depuis Thales) et un centre de recherches (Cnexo, aujourd’hui devenu Ifremer). C’est également de la fin des années que datent les premiers lotissements construits à la Trinité, dans les quartiers de Keramazé et du Gonio, qui permettent l’implantation à Plouzané de nouvelles familles issues de milieux ouvriers, et en particulier de l’Arsenal.
Le tournant des années 1970 et l’émergence de Castel-Nevez
La croissance rapide de ce pôle excentré de la commune (le Bourg, avec la mairie, la Poste et l’église se trouve à environ 4 km) amenant à Plouzané une population aux aspirations en rupture avec celles du vieux Plouzané rural et tourné vers Saint-Renan, ne se fait pas sans remous.
Deux décisions vont alors profondément transformer la commune. D’une part, en 1974, Plouzané fonde, avec Brest et six autres communes périphériques, la Communauté urbaine de Brest qui fait figure de précurseur en matière d’intercommunalité. Dès lors, Plouzané se tourne résolument vers Brest. La Communauté urbaine ayant, dès sa création, bénéficié de larges compétences transférées par les communes en matière d’urbanisme et d’aménagement, la commune offrant de vastes espaces aménageables, se construit à grande vitesse. D’un point de vue institutionnel, c’est également dans les années 1970 que Plouzané quitte le canton de Saint-Renan pour constituer, avec les quartiers de l’ouest brestois, le canton de Brest-Plouzané.
Seconde grande décision: face à une commune écartelée entre les deux pôles du Bourg et de la Trinité et devant les besoins nouveaux de logements et d’infrastructures, il est décidé en 1975, de créer à mi-chemin entre ces deux pôles, un nouveau quartier central, Castel-Nevez où s’installe dès 1976 une nouvelle mairie qui accueille également la Poste et la gendarmerie et dans la foulée une école, un gymnase et le premier collège public de la commune.
De l’autre côté de la route qui relie le bourg à la Trinité est créée la zone d’activité de Mescouézel qui accueille artisans et professionnels du bâtiment principalement et le complexe sportif de Trémaïdic.
Plus tard, Castel-Nevez accueille également un centre commercial et, au cours des années 1980, lorsque parallèlement à la population municipale, les services administratifs de la commune montent en puissance, la Poste et la gendarmerie quittent leurs locaux de la mairie et se voient construire à quelques dizaines de mètres, une nouvelle Poste et une gendarmerie permettant le logement de la brigade. À la même époque, le quartier est également doté d’un centre culturel réunissant sous un même toit la bibliothèque, l’école de musique et une salle de spectacle.
Au fil des années, l’urbanisation se poursuit autour de l’axe qui irrigue les différents pôles de la commune. Le bourg et Castel-Nevez se rejoignent au début des années 2000 avec l’urbanisation du secteur de Kerbleust. Le secteur agricole entre la Trinité et Castel-Nevez quant à lui doit faire l’objet d’une opération d’aménagement sous forme d’une ZAC dite ZAC de Kerarmerrien.
Ces jumelages sont gérés par l’association « Office Pour les échanges à Plouzané » (OPEP)15.
Démographie
Évolution démographique
L’évolution du nombre d’habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du 1er janvier 2009, les populations légales des communes sont publiées annuellement dans le cadre d’un recensement qui repose désormais sur une collecte d’information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d’une période de cinq ans. Pour les communes de plus de 10 000 habitants les recensements ont lieu chaque année à la suite d’une enquête par sondage auprès d’un échantillon d’adresses représentant 8 % de leurs logements, contrairement aux autres communes qui ont un recensement réel tous les cinq ans16,Note 1.
En 2014, la commune comptait 12 263 habitants, en augmentation de 4,59 % par rapport à 2009 (Finistère : 1,32 % , France hors Mayotte : 2,49 %)
La population de la commune est relativement jeune. Le taux de personnes d’un âge supérieur à 60 ans (17,8 %) est en effet inférieur au taux national (21,6 %) et au taux départemental (24,5 %). Contrairement aux répartitions nationale et départementale, la population masculine de la commune est supérieure à la population féminine (51,7 % contre 48,4 % au niveau national et 48,4 % au niveau départemental).
La répartition de la population de la commune par tranches d’âge est, en 2007, la suivante :
51,7 % d’hommes (0 à 14 ans = 21,8 %, 15 à 29 ans = 24,2 %, 30 à 44 ans = 17,5 %, 45 à 59 ans = 20,7 %, plus de 60 ans = 15,7 %) ;
48,3 % de femmes (0 à 14 ans = 18,9 %, 15 à 29 ans = 18,3 %, 30 à 44 ans = 21,1 %, 45 à 59 ans = 21,8 %, plus de 60 ans = 20 %).
Pyramide des âges à Plouzané en 2007 en pourcentage19
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,1
90 ans ou +
0,6
3,3
75 à 89 ans
4,8
12,3
60 à 74 ans
14,6
20,7
45 à 59 ans
21,8
17,5
30 à 44 ans
21,1
24,2
15 à 29 ans
18,3
21,8
0 à 14 ans
18,9
Pyramide des âges du département du Finistère en 2007 en pourcentage20
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,3
90 ans ou +
1,2
6,7
75 à 89 ans
11,6
13,6
60 à 74 ans
15,3
21,4
45 à 59 ans
20,2
20,8
30 à 44 ans
18,9
18,4
15 à 29 ans
16,1
18,7
0 à 14 ans
16,7
Enseignement
Plouzané compte environ 1 500 écoliers entre écoles maternelles et primaires. Environ un millier d’entre eux est scolarisé dans les quatre groupes scolaires publics de la commune (école du Bourg, école de Kroas-Saliou, école de Coat-Edern, école Anita-Conti – anciennement école de la Trinité), les autres étant scolarisées dans les deux écoles privées (Sainte-Anne, au Bourg et Saint-Thérèse à la Trinité).
À la rentrée 2016, 104 élèves étaient scolarisés dans la filière bilingue publique (soit 6,6 % des enfants de la commune inscrits dans le primaire)21.
La commune compte également trois collèges : les collèges publics Victoire-Daubié (Kroas-Saliou) et de Kerallan et le collège privé Saint-Michel au Bourg.
Il n’y a pas de lycée à Plouzané, les élèves de l’enseignement public en filière générale étant scolarisés au lycée Amiral-Ronarc’h de Brest. En revanche Plouzané, grâce à la présence du technopole Brest-Iroise accueille plusieurs établissements d’enseignement supérieur : IMT Atlantique (anciennement Télécom Bretagne), l’ENIB, l’ESIAB et l’IUEM.
De nombreux édifices anciens parsèment la commune. En plus de l’église actuelle qui date de 1779, deux chapelles anciennes se trouvent sur la commune : celle de La Trinité, qui a donné son nom à l’agglomération qui l’entoure et celle de Bodonou, dans la campagne au nord de la commune. La chapelle de Kerangoff, plus récente date du début du vingtième siècle.
Pas moins de 41 manoirs ont existé sur la commune. À ce jour, il n’en reste que six : Poncelin, Halégot (autrefois Le Halgouët), Coadénez, Kerlambars, Le Nevent et celui plus récent, de Kerangoff.
Monument aux morts de 1914-1918.
Quatre forts ont, autrefois, été construits sur le littoral. Il s’agit des forts de la Pointe du Diable (aujourd’hui disparu), du Dellec, du Mengant et du Minou.
Parmi les fontaines de la commune, deux sont particulièrement remarquables : celle du Cloître, dite aussi de saint Sané et celle de La Trinité.
Il existe aussi une quinzaine de croix remarquables sur le territoire communal. Parmi elles, celles de Bodonnou, Kerandantec, Coadénez, Poncelin…
Le monument aux morts de 1914-1918 se situe près de l’église.
La commune possède également sur son territoire un vélodrome, rue Jacques Anquetil. Construit en 1988, à l’initiative de 15 communes 22, il accueille régulièrement des compétitions23.
Langue bretonne
L’adhésion à la charte Ya d’ar brezhoneg a été votée par le Conseil municipal le 15 décembre 2008. Le 12 mars 2009 a été remis à la commune le label Ya d’ar brezhoneg de niveau 1 et le 22 mars 2013 le label de niveau 2.
Personnalités liées à la commune
Les Marins d’Iroise, groupe qui a vu le jour au sein de l’Amicale laïque de Plouzané.
↑ Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations légales postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l’ensemble des communes.
↑ Jean Kerhervé, Anne-Françoise Perès, Bernard Tanguy, Les biens de la Couronne dans la sénéchaussée de Brest et Saint-Renan, d’après le rentier de 1544, Institut culturel de Bretagne, 1984.
↑La France charitable et prévoyante : tableaux des œuvres et institutions des départements, numéro 1, 1896, Gallica [archive]
↑ Par la loi du 28 novembre 1850, et elle a été diminuée d’un quartier rattaché à Saint-Renan par arrêté préfectoral du 29 juillet 1970 Archives du Finistère [archive]
↑ En vertu du Concordat, les prêtres étaient alors payés par l’État
Lors de la montée en puissance de la Montagne dans le gouvernement révolutionnaire, les administrateurs du conseil général du Finistère crurent pouvoir s’insurger contre la Terreur naissante. Vingt-six d’entre eux, à la suite d’un procès mené principalement à charge, furent condamnés à la peine capitale par un tribunal révolutionnaire et guillotinés à Brest le 22 mai 1794 (3 prairial an II).
L’établissement du chef-lieu du département fut un enjeu considérable durant la Révolution1. Trois villes furent en compétition : Quimper, Landerneau et Carhaix.
« La faiblesse de cette dernière ville l’écarte sans retour ; aucune des deux autres n’est centrale, mais le plus grand nombre d’administrés, le voisinage de Brest, la surveillance qui doit toujours être active sur ce premier dépôt des forces navales du royaume ont déterminé le comité en faveur de Landerneau2 ».
La cause quimpéroise était singulièrement compromise, mais les esprits des députés de l’Assemblée constituante furent retournés par l’intervention de l’abbé Denis Bérardier.
Élu député suppléant du clergé de Paris aux États généraux de 1789, Bérardier fut appelé à siéger à la Constituante en 1790 et se servit de cette position pour défendre les intérêts de sa ville natale, dans laquelle il avait de la famille et, en tout cas un frère.
Sa plaidoirie évoquait la pauvreté cornouaillaise : « La côte de Quimper est aussi pauvre que celle de Landerneau est opulente ; vous ne pouvez donner toutes les faveurs à une même ville et, si Quimper perdait le chef-lieu, vous prononceriez sa ruine totale ». Faisant le siège des députés les plus influents, il réussit à faire triompher la cause quimpéroise « contre toute probabilité ».
La décision fut rendue en ces termes : « l’Assemblée nationale a décrété que le chef-lieu du département du Finistère resterait définitivement fixé à Quimper2 ».
La rébellion contre la Convention nationale
Mais Quimper, en se ralliant à l’insurrection fédéraliste girondine, allait provoquer sa destitution administrative temporaire donnant l’avantage à Landerneau qui était dans la mouvance immédiate de Brest, port militaire directement contrôlé par la capitale et, donc, plus en phase avec les pulsions montagnardes.
En effet, le 6 janvier 1793, certains administrateurs dénoncent à la Convention nationale « les factieux qui dominent la ville de Paris3 ».
Lorsque les Girondins furent expulsés de la Convention le 2 juin 1793, à l’instigation des Montagnards et sous la menace des canons de la Garde nationale, les administrateurs du Finistère firent lever une force de six cents hommes devant se rendre à Paris pour rétablir une république plus modérée.
Les fédérés furent battus le 13 juillet 1793 à Pacy-sur-Eure. La Convention victorieuse décréta la mise en accusation et l’arrestation des administrateurs du Finistère. Ils furent remplacés par une commission administrative de neuf membres siégeant à Landerneau3. Les trente administrateurs furent inculpés pour « avoir conspiré contre la République ».
Le procès et l’exécution
Le tribunal révolutionnaire de Brest avait été établi à « l’instar de celui de Paris, pour juger tous les citoyens accusés de délits contre la liberté du peuple, la sûreté du gouvernement républicain, l’unité et l’indivisibilité de la république, de tout vol, de dilapidation tendant à opérer son dépérissement, en un mot de tout crime contre l’intérêt national’ »4. Il ne laissait peu de temps et possibilité de défense aux accusés.
Il était composé de :
Pierre-Louis Ragmey, ancien avocat à Lons-le-Saulnier, nommé le 6 septembre 1793, juge au tribunal révolutionnaire de Paris, puis président du tribunal révolutionnaire de Brest établi à l’instar de celui de Paris5 ;
Trois membres du bataillon des Montagnards de Paris dont le caporal Combar, âgé de 21 ans ;
Deux membres du Comité révolutionnaire de Brest.
La défense des accusés étaient assurée par :
les avocats Le Hir et Riou-Kersalaun
Le procès
Le 3 prairial an II (22 mai 1794), en représailles de cette fronde girondine, vingt-six administrateurs du département du Finistère étaient guillotinés à Brest, place du Château à l’époque rebaptisée : « Place du triomphe du Peuple ». Les quatre autres, absents du département au moment du procès, eurent la vie sauve3.
L’accusateur public Donzé-Verteuil tenta de justifier ces exécutions : il écrivit le 6 prairial an II, au Journal de Paris, n° 520, une lettre où on lit qu’« Avant-hier, vingt-six administrateurs du Finistère ont porté leurs têtes sur l’échafaud. Ces Messieurs voulaient donner la ci-devant Bretagne aux Anglais. »1
L’exécution
À mesure que les condamnés sortaient du tribunal, le bourreau Ance6, arrivé de Rochefort, leur faisait couper les cheveux, leur liait les mains derrière le dos et les entassait dans les charrettes. Le cortège se dirigea vers la place du château où devait avoir lieu l’exécution.
Louis-Joseph-Marie Le Prédour, ancien notaire royal, ancien avocat au Parlement, juge au tribunal de Châteaulin, député suppléant de la Convention, né à Pleyben le 2 juillet 1758 ;
Mathieu Michel Marie Brichet, homme de loi et ex-procureur général syndic du département du Finistère, âgé de trente-six ans, né à Landerneau, demeurant à Quimper ;
Jacques Rémy Aymez, négociant, ex-secrétaire général de l’administration départementale, né à Brest, le 14 juin 1764, demeurant à Quimper ;
Louis Guillier du Marnay, négociant, officier municipal de Douarnenez, membre du Directoire du Finistère de 1790 à 1793 ;
Pierre Marie de Bergevin, homme de loi, né à Brest le 2 janvier 1750, demeurant à Lanildut, conseiller du roi, son procureur au siège de Brest10, membre de l’Heureuse Rencontre, une loge maçonnique11 ;
Yves Postic, cultivateur, illettré, né le 19 juin 1754 à Keriquel, Scaër, âgé de trente-neuf ans ;
Antoine Cuny, ancien capitaine d’artillerie, négociant, âgé de quarante-cinq ans, né à Bordeaux, demeurant à Quimperlé ;
Guillaume Le Roux, marchand de toile, âgé de vingt-sept ans, né à Pleyber-Christ, domicilié à Landivisiau ;
Yves Daniel Kersaux, âgé de quarante-cinq ans, né et demeurant à Penmarch ;
Guillaume Herpeu, avocat, juge au tribunal du district de Pont-Croix, né et demeurant dans cette ville, âgé de quarante-six ans ;
Jean Louis Mérienne, sous-chef des vivres de la Marine à Brest, né à Fougères (Ille-et-Vilaine), demeurant à Brest (Recouvrance), âgé de trente-neuf ans ;
Charles François Malmanche, né à Verteuil, dans l’ancien Angoumois, âgé de quarante-six ans, chirurgien, ancien maire de Brest (1790-1791), demeurant à Lambézellec, membre de l’Heureuse Rencontre, une loge maçonnique11 ;
Charles François Banéat, marchand et cultivateur, né à Carhaix, y demeurant, âgé de quarante-trois ans ;
Jean Marie Le Pennec, homme de loi, né et domicilié à Carhaix, âgé de cinquante ans ;
Julien Le Thoux, juge au tribunal du district de Quimper, y demeurant, né à Nouillac, district de Pontivy, âgé de soixante-douze ans ;
François Marie Déniel, ancien maire de Lannilis9, marchand et cultivateur, né à Landerneau, demeurant à Lannilis, âgé de trente-six ans ;
Julien Moulin, militaire réformé ;
Yves Le Gac, homme de loi ;
Louis Piclet, homme de loi, juge à Pont-Croix, y demeurant, né à Locronan-du-Bois, âgé de soixante-quatre ans ;
On a prétendu que le guillotineur Ance arrangea ces vingt-six têtes en couronne14. Ce qui est certain c’est que l’exécution eut lieu entre six heures et sept heures du soir, et que les actes de décès avaient déjà été rédigés à cinq heures.
Mémoire
Un mausolée en granite de l’Aber-Ildut dans le cimetière Saint-Martin de Brest fut érigé en 1865 à la mémoire ces hommes15.
Bibliographie
Armand du Châtelier, Les 26 administrateurs du Finistère, Brest, Lefournier, 1865
Bulletin de la Société académique de Brest [archive], Tome 1er, Imprimerie Anner, Brest, 1861. Article de E. Le Guillou de Pénanros : « L’Administration du Finistère et le Tribunal révolutionnaire de Brest en 1793-1794 »
↑ a, b et c Christian Bolzer, « Les administrations locales issues de la Révolution », Le Lien du Centre Généalogique du Finistère, no 112, décembre 2009, p. 11 (ISSN0755-9607)
↑ Le Cabinet Historique, Tome Quinzième par Louis Paris
↑ Émile Campardon, Marie-Antoinette à la conciergerie, du 1er août au 16 octobre 1793.
↑ le nom du Domingois Hentz, guillotineur de Rochefort sous la Terreur, apparaît orthographié Ance et Anse à deux lignes de distance dans une citation du Moniteur du 14 novembre 1793
Les motifs de l’agression à venir sont exposés par la future victime elle-même dans son interview de jeudi matin : tout comme moi femme ingénieur, elle se dit aussi, tout comme moi, de ce fait constructive, nécessairement indépendante, et donc, forcément, dérangeante.
Cela dit, c’est quand même aussi une femme politique.
De ce fait, elle n’a jamais vu et ne verra jamais comme moi s’exprimer sans aucune retenue toutes les haines qu’elle peut susciter.
Noter au passage l’extraordinaire hypocrisie des journalistes dans leur débat public sur la diffusion d’images de la victime à terre, évidemment choquante : ceux-là même qui avaient été les auteurs d’une campagne de dénigrements massive contre les femmes ingénieurs à la suite de la mise en accusation de Magali Guillemot pour les maltraitances ayant conduit au décès de son fils le 5 décembre 1994 estiment n’avoir pas plus de respect à lui témoigner qu’à Christine Boutin, un point c’est tout.
Un maire d’une commune de Normandie interpellé après l’agression de NKM
Jeudi dernier, un homme d’une cinquantaine d’années lui a pris ses tracts pour les lui envoyer au visage. ((GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP))
Nathalie Kosciusko-Morizet, candidate dans le 2e circonscription de Paris, avait fait un malaise après l’agression d’un passant sur un marché du 5e arrondissement.
Un homme a été interpellé et placé en garde à vue samedi matin, deux jours après l’agression de Nathalie Kosciusko-Morizet sur un marché du 5ème arrondissement de Paris. Il est soupçonné d’avoir agressé jeudi la candidate LR aux législatives en campagne à Paris, qui avait perdu connaissance. Selon RTL, il s’agirait de Vincent Debraize, maire sans-étiquette de la petite commune de Champignolles, dans l’Eure. L’élu a été placé en garde à vue à 8h30 « pour des faits de violences volontaires sur personne chargée d’une mission de service public », a indiqué une source proche du dossier. L’homme, né en 1962, faisait notamment partie des 33 élus qui avaient parrainé la candidature de Henri Guaino, lors de la dernière présidentielle.
Il s’est présenté de lui-même samedi matin à la police judiciaire de Paris, répondant à la convocation des enquêteurs. Après cette altercation en présence de journalistes, l’agresseur avait pris la fuite et était parti vers la bouche de métro la plus proche. Photographié, son visage avait été diffusé dans les médias et le parquet de Paris avait ouvert une enquête immédiatement. »Il a été identifié après des témoignages et grâce à l’exploitation de la vidéo-surveillance », a expliqué une source policière.
« Retournez dans l’Essonne ! »
Nathalie Kosciusko-Morizet, en ballottage défavorable face au candidat de la République en marche Gilles Le Gendre, distribuait des tracts sur le marché de la place Maubert dans le Ve arrondissement jeudi matin lorsqu’un homme d’une cinquantaine d’années les lui a pris pour les lui envoyer au visage, la traitant notamment de « bobo de merde », selon une journaliste de l’AFP. »C’est votre faute si on a Hidalgo aujourd’hui comme maire » à Paris, lui a-t-il affirmé, lançant également : « Retournez dans l’Essonne ! », dont elle est actuellement députée.
Elle a alors chuté et perdu connaissance plusieurs minutes, sous une forte chaleur. Revenue à elle, elle avait été conduite, pour subir des examens, à l’hôpital Cochin où le Premier ministre Edouard Philippe lui avait rendu visite dans la journée. Durant cette journée, de nombreuses personnalités politiques de gauche comme de droite ont témoigné leur soutien à la candidate. Parmi eux, la maire PS de Paris, Anne Hidalgo, le maire LR de Bordeaux, Alain Juppé ou encore son concurrent REM au second tour de la circonscription, Gilles Le Gendre.
NKM a finalement quitté l’hôpital le lendemain à la mi-journée, assurant « aller mieux ». « J’ai besoin encore de quelque temps pour récupérer », ajoutait-elle, encore visiblement fatiguée, devant les caméras de BFM TV. Vendredi en fin d’après-midi, plus d’une centaine de personnes se sont rassemblées sur les lieux de l’agression pour « dénoncer un acte odieux et inacceptable » et manifester plus largement « contre la violence en politique ».
NKM agressée : « Je n’ai jamais assisté à quelque chose de si violent », dit le photographe
La candidate aux législatives a été violemment prise à partie tandis qu’elle tractait sur un marché jeudi 15 juin. La diffusion d’une photo d’elle au sol suscite la controverse.
NKM agressée : « je n’ai jamais assisté à quelque chose de si violent », dit le photographe Crédit Image : GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP | Crédit Média : Simon Buisson | Durée : 02:49 | Date : 16/06/2017 La page de l’émission
Une élue de la République au sol. Les images de l’agression de Nathalie Kosciusko-Morizet ont créé la polémique. Jeudi 15 juin au matin, place Maubert, dans le Ve arrondissement de Paris, la candidate aux législatives tracte sur le marché quand elle est prise à partie par un homme. NKM s’effondre. Elle reste à terre, inconsciente, des passants se précipitent. Son agresseur observe sa victime, avant de prendre la fuite.
« Tout se passe en moins d’une minute voire même en moins de trente secondes, raconte Geoffroy Van Der Hasselt de l’AFP, qui a photographié l’agression. Ça va très très vite, moi je suis assez loin donc je ne réalise pas tout de suite ce qui est en train de se passer. C’est dans un réflexe que j’ai fait les photos, et c’est après que je me rends compte que c’est grave et qu’elle reste vraiment inanimée, qu’elle est vraiment inconsciente. »
Je pense que c’est un fait d’actualité qui mérite qu’une agence comme l’AFP s’en saisisse et diffuse l’information.
Geoffroy Van Der Hasselt, photographe AFP
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Une question se pose : fallait-il diffuser ces images ? Très vite, les clichés se sont retrouvés sur les chaînes infos et les sites internet. Certains médias les ont même recadrés, ce qui a choqué. D’autres ont préféré les flouter. RTL.fr a fait le choix de ne pas diffuser cette photo. L’image d’illustration de cet article a d’ailleurs été prise quelques instants avant l’altercation.
« Je me suis posé la question de savoir si on en parlait, si on le diffusait. À partir du moment où c’est un personnage public dans un lieu public lors d’une réunion publique, je pense que c’est un fait d’actualité qui mérite qu’une agence comme l’AFP s’en saisisse et diffuse l’information, estime pour sa part Geoffroy Van Der Hasselt. Ensuite, chaque rédaction peut prendre la décision de diffuser cette photo-là, la photo juste avant où NKM reçoit le coup ou même encore la photo qui précède parce que je n’ai pas envoyé que ces trois photos-là, j’en ai envoyées d’autres avant et où NKM et en train de tracter sur le marché et que tout se passe bien. »
Le photographe estime par ailleurs que ces photos témoignent du climat de ces sept mois de campagne. « Même si ça arrive assez fréquemment qu’il y ait des tensions, des invectives, jamais je n’ai assisté à quelque chose de si violent. Ça montre bien la violence, la tension et la nervosité qu’il y a dans la politique actuellement« . Geoffroy Van Der Hasselt rappelle également les clichés de l’assassinat de l’ambassadeur russe en Turquie, ou encore le malaise de Christine Boutin lors d’une manifestation contre le mariage pour tous. Des photos détournées par les internautes qui à l’époque avaient fait rire l’ancienne ministre…
Le Canard enchaîné avait bien annoncé une vraie « saga » immobilière lors de ses premières révélations le 24 mai dernier.
Nouvel épisode, donc. Il s’agit cette fois de révélations de Médiapart.
Je devrais sans doute me réjouir de ce feuilleton qui cette année arrose de mes arroseurs des années passées avec de vraies informations, contrairement à toutes celles dont ils ont soutenu la divulgation à mon sujet par le malade mental extrêmement dangereux Pascal Edouard Cyprien Luraghi à compter des années 2008 à 2010, en se heurtant à cette époque à un certain « Nostradamou ».
Mais ce n’est pas le cas : il débute bien trop tard, la criminelle Josette Brenterch et ses complices ont déjà assassiné.
Richard Ferrand est-il au coeur d’une nouvelle affaire immobilière ?
Selon Mediapart, le ministre de la Cohésion des territoires se serait enrichi en revendant une partie de sa permanence parlementaire, qu’il aurait achetée avec des fonds publics.
Le ministre de la Cohésion des territoires, Richard Ferrand, à l’Elysée, le 24 mai 2017. (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)
franceinfoFrance Télévisions
Mis à jour le 13/06/2017 | 14:02
publié le 13/06/2017 | 13:41
Deux semaines après l’ouverture d’une enquête préliminaire, Richard Ferrand se retrouve de nouveau au coeur d’une affaire, toujours sur fond d’opération immobilière trouble.
Cette fois, les faits remontent à septembre 2016, à une époque où l’actuel ministre de la Cohésion des territoires est député socialiste du Finistère. Selon les informations de Mediapart (article payant), ce dernier, qui est alors en partance pour le mouvement En marche !, aurait décidé de revendre une partie de sa permanence parlementaire à la fédération PS du département. Coût total de l’opération : 40 000 euros.
Ces locaux, il les avait acquis en octobre 2012, soit quatre mois à peine après son arrivée à l’Assemblée nationale. Plutôt que de louer une permanence parlementaire, Richard Ferrand aurait préféré acheter « un rez-de-chaussée de maison à Châteaulin, deuxième ville de sa circonscription, au prix de 115 000 euros pour 130 m2 environ. »
Une opération « légale » mais pas éthique »
Un emprunt lui avait alors été accordé. Mais le site s’interroge : avec quel argent l’a-t-il remboursé ? « Pour régler ses mensualités, le député Ferrand a-t-il utilisé des fonds publics, en l’occurrence son IRFM (son indemnité parlementaire pour frais de mandat) ? » Si c’est le cas, le ministre « aurait ainsi réussi une sacrée culbute : acquérir un bien immobilier avec l’aide de fonds publics, en conserver une partie à la fin de son mandat, en revendre une autre à des concurrents politiques. »
Une opération « certes légale mais pas bien éthique. » En janvier 2015, franceinfo a avait enquêté sur ces députés qui deviennent propriétaires grâce à leur indemnité de frais de mandat.
Richard Ferrand, déjà accusé d’avoir favorisé sa compagne dans un montage immobilier, serait impliqué dans une autre affaire du même ordre. Il aurait revendu en 2016 un bout de sa permanence parlementaire au PS local, alors qu’il venait de rejoindre En Marche révèle Médiapart.
Par LH Publié le 13/06/2017 à 14:44 Mis à jour le 13/06/2017 à 15:19
Une vente s’élevant à 40 000 euros dont « une bonne partie de la somme est sans doute allée dans sa poche illico puisqu’il avait déjà, fin 2016, quasiment terminé de rembourser son emprunt de départ » indique le site d’informations.
Cela pose la question du règlement des mensualités : le député Richard Ferrand a-t-il utilisé des fonds publics, en l’occurrence son indemnité parlementaire pour frais de mandat (IRFM) ?
« Si c’était le cas, l’actuel ministre de la Cohésion des territoires aurait ainsi réussi une sacrée culbute : acquérir un bien immobilier avec l’aide de fonds publics, en conserver une partie à la fin de son mandat, en revendre une autre à des concurrents politiques » comme le précise Médiapart.
Si en 2012 l’Assemblée nationale n’interdisait pas aux députés d’utiliser l’IRFM pour payer des remboursements, la donne a changé. Depuis février 2015, ils n’ont plus le droit d’employer l’IRFM pour une dépense afférente à une nouvelle acquisition de biens immobiliers (mais ils peuvent continuer à rembourser un emprunt contracté avant février 2015, à la différence des sénateurs).
INFO FRANCETV INFO. Ces députés qui deviennent propriétaires grâce à leur indemnité de frais de mandat
L’indemnité représentative de frais de mandat, qui s’élève à 5 770 euros par mois, permet aux élus de régler leurs frais professionnels. Mais aucun contrôle n’est exercé et certains en profitent pour acquérir un bien immobilier.
Chaque député touche une indemnité représentative de frais de mandat de 5 770 euros brut pour couvrir ses frais professionnels. (LIONEL BONAVENTURE / AFP)
Mis à jour le 29/01/2015 | 09:39
publié le 27/01/2015 | 06:18
C’est une pratique connue. Ces dernières années, quelques députés, comme Jean-Jacques Urvoas (PS) ou Muriel Marland-Militello (UMP), ont été épinglés pour avoir financé l’achat de leur permanence parlementaire avec leur indemnité représentative de frais de mandat (IRFM).
On sait aujourd’hui que ces deux cas ne sont pas isolés. L’Association pour une démocratie directe a effectué une centaine de recherches auprès des services fonciers et des tribunaux de commerce. En s’appuyant sur les 31 réponses reçues, francetv info révèle, mardi 27 janvier, qu’au moins 12 députés encore en activité, dont Nathalie Kosciusko-Morizet (UMP), Marc Le Fur (UMP) ou François Sauvadet (UDI), sont devenus propriétaires de leur permanence après le début de leur mandat dans des conditions parfois floues.
« On n’a pas à acquérir un patrimoine avec l’argent public »
L’IRFM est une enveloppe de 5 770 euros brut, qui sert en théorie à couvrir les frais professionnels du député, dont le financement de sa permanence. Si certains l’utilisent pour louer un local, d’autres s’en servent pour acquérir à leur nom ladite permanence… qui restera dans leur patrimoine une fois leur mandat terminé. Bien que légale, cette pratique pose un problème éthique : l’élu acquiert avec de l’argent public un bien immobilier privé. « Le mandat électif est limité dans le temps, pas le patrimoine immobilier », rappelle à francetv info le déontologue de l’Assemblée nationale, Ferdinand Mélin-Soucramanien. Pour lui, « il est préférable, à moins que la situation de l’immobilier ne le permette pas, de recourir à la location » si on utilise l’IRFM.
Un avis partagé par certains députés. « On n’a pas à se constituer un patrimoine avec l’argent public », martelait le député UMP du Nord Gérald Darmanin en 2013, dans Le Nouvel Observateur. Ce jeune élu a fait le choix d’acheter sa permanence avec « ses deniers personnels », comme d’autres avant lui. « J’utilisais l’IRFM quand je louais, mais pas quand j’ai acheté en 2004, explique aussi Maurice Leroy, député UDI du Loir-et-Cher. Je sépare toujours vie privée-vie publique. A partir du moment où il y avait l’appartement avec le local de la permanence, je n’ai pas voulu utiliser mon indemnité de frais de mandat. »
Une réglementation floue
Mais certains, comme François Sauvadet (UDI), député de la Côte-d’Or depuis 1993, défendent cette façon de faire. « Dans la durée, l’achat s’est révélé un bon calcul économique puisqu’il est désormais payé et que cela permet à mon IRFM de servir à d’autres usages au service de mes concitoyens », justifie l’ancien ministre par e-mail. Mais « si la location devient demain la règle, je m’y plierai », ajoute-t-il alors que l’Assemblée planche sur la question.
Tous s’accordent à dire que la réglementation en la matière fait cruellement défaut. Elu depuis 1986, Jérôme Lambert (PS, Charente), qui a financé son achat avec ses revenus, met son exemplarité sur le compte d’ »un coup de bol ». « J’aurais très bien pu financer mon emprunt avec l’IRFM. A l’époque, on ne se posait vraiment pas ce genre de questions », raconte-t-il.
Jean Lassalle (MoDem, Pyrénées-Atlantiques), qui admet sans problème avoir utilisé son IRFM pour l’acquisition de sa permanence en 2003, confirme. « Au moment où je l’ai fait, ce n’était pas une question sensible comme aujourd’hui, je n’ai jamais eu l’impression de commettre une mauvaise action, explique-t-il. C’était répandu (…) et les collègues à qui je demandais le meilleur moyen de procéder m’encourageaient même à le faire. »
Au risque de faire face ensuite à de sérieux dilemmes éthiques. Elu en 2007, Jean Grellier (PS, Deux-Sèvres) a acheté sa permanence de Bressuire l’année suivante, grâce à un prêt de l’Assemblée nationale sur dix ans, remboursé à hauteur de 600 euros par mois via son indemnité de frais de mandat.« Je ne sais pas du tout ce que j’en ferai à la fin de mon mandat. Je ne veux pas faire une plus-value ou en profiter, parce que cela a été payé avec l’IRFM », explique-t-il. Il espère la vendre au prix d’achat à son successeur ou reverser le loyer perçu à une association. De manière générale, Jean Grellier »préféraitqueles choses soient claires ». « Il pourrait y avoir un local public dans chaque circonscription, ou une interdiction d’acheter sa permanence », avance-t-il.
La famille ou le conseil municipal constitués en SCI
La situation actuelle pose en effet quelques problèmes et ouvre la porte à des montages financiers curieux. S’il refuse de dire si l’IRFM a participé à l’achat de ses deux permanences successives, Guy Geoffroy (UMP, Seine-et-Marne) reconnaît cependant verser un loyer mensuel de 500 euros à la société civile immobilière (SCI) DG qui en est propriétaire. Une SCI gérée par lui-même, sa femme et son fils (enregistrés par ailleurs comme ses collaborateurs parlementaires). »Je ne suis pas dans la constitution d’un patrimoine avec de l’argent public, je loue un local, comme d’autres louent un local », assure-t-il.
D’autres tissent par ce biais des relations avec d’autres élus. L’ancienne permanence de Jérôme Chartier (UMP, Val-d’Oise) est notamment détenue par le député, trois maires des environs et l’époux d’une quatrième maire. Le maire de Cholet, Gilles Bourdouleix (ex-UDI, Maine-et-Loire), est, lui, propriétaire de sa permanence, achetée trois ans avant d’être élu, via la SCI Alcaline, une société au capital de laquelle figurent de nombreux élus municipaux.
« Je n’ai pas de comptes à vous rendre »
Au téléphone, Gilles Bourdouleix refuse de parler de son IRFM. « L’Assemblée nationale a décidé que les députés n’avaient pas de comptes à rendre là-dessus, je n’ai pas de comptes à vous rendre », s’agace-t-il. L’une de ses associés, brouillée avec lui depuis quelques mois, accepte d’en dire davantage. « Ce local sert pour son activité parlementaire et pour chaque campagne municipale », explique Géraldine Delorme, élue UMP à la région Pays-de-la-Loire et ancienne adjointe à la mairie de Cholet. Chaque nouvel arrivant dans l’équipe municipale est invité à prendre des parts dans cette SCI gérée par Gilles Bourdouleix et Michel Champion, son premier adjoint.
En 2010, l’élue UMP essaye, en vain, de quitter la SCI. « Je considérais que le montage financier était certes parfaitement légal, mais discutable d’un point de vue éthique. Ils se constituent un capital personnel à partir d’un local qui sert à l’action publique et qui est financé en partie avec l’argent public », dénonce-t-elle. Si elle ne peut en apporter la preuve, elle assure que l’indemnité de frais de mandat de Gilles Bourdouleix a participé à la constitution de ce capital. Des propos qui posent la question d’un éventuel financement de campagne électorale via l’IRFM, une pratique qui, si elle était avérée, serait pour le coup illégale.
Une permanence mise en vente à 2,5 millions d’euros
Ancien député UMP de Seine-Saint-Denis, Patrice Calméjane, qui avait proposé d’interdir l’achat de permanence en 2012, analyse les questions soulevées par ces SCI, qui permettent des transferts de propriété sans acte notarié. « C’est très très dangereux. Cela veut dire qu’on finit par avoir des relations d’argent avec d’autres élus. Pourquoi a-t-on besoin d’avoir des relations financières avec d’autres élus ? On leur doit quelque chose ? Ce n’est jamais très sain », estime-t-il.
Au-delà des SCI, d’autres cas posent tout aussi question. Georges Ginesta (UMP, Var) vend en ce moment la villa de Saint-Raphaël qu’il déclare comme permanence parlementaire, pour 2,5 millions d’euros. Selon Le Canard enchaîné, l’élu, qui n’a pas souhaité nous parler, a bien utilisé l’IRFM pour acquérir ou entretenir cette villa. Bien plus au nord, dans les Côtes-d’Armor, les enfants de Marc Le Fur sont propriétaires depuis 2010, avec leur père, de la permanence de ce dernier à Loudéac. Contacté par francetv info, l’élu a d’abord prétexté une réunion, avant de laisser nos appels et SMS sans réponse.
« Mes indemnités, j’en fais ce que je veux »
Cette gêne semble partagée par de nombreux collègues. Contactés par francetv info, Annie Le Houérou (PS, Côtes-d’Armor), Jérôme Chartier (UMP, Val-d’Oise) et Bernard Perrut (UMP, Rhône) n’ont pas non plus donné suite. Olivier Dassault (UMP, Oise) a lui attendu la publication de cet article pour annoncer qu’il n’avait pas utilisé son IRFM.
Ceux qui ont répondu à temps n’ont pas toujours voulu dire s’ils avaient utilisé l’IRFM. Nathalie Kosciusko-Morizet, par la voix d’une de ses collaboratrices, n’a pas souhaité revenir sur l’achat en 2002 d’une maison à Longpont-sur-Orge (Essonne), sa permanence jusqu’en juillet 2013. Tout juste a-t-elle précisé qu’elle loue désormais sa permanence de Longjumeau et que la maison de Longpont a été vendue.
François Brottes (PS, Isère) préfère lui aussi nous parler via son attaché de presse. Il « n’infirme ni ne confirme » avoir utilisé son IRFM pour l’achat de sa permanence de Crolles en 2002. En 2013, à la suite d’un divorce, il vend ce local en réalisant une plus-value de 52 061,76 euros. Tout en détaillant les facteurs (travaux, inflation, intérêts) minimisant cette plus-value ou en expliquant que les juges ont estimé lors de son divorce que l’IRFM faisait partie de son revenu, il refuse à plusieurs reprises de nous répondre sur l’utilisation ou non de la fameuse indemnité. Mais glisse tout de même ceci au passage : « De toute façon, ce sont des comptes joints et mes indemnités, j’en fais ce que je veux. »