Je décline toute responsabilité quant aux mentions qui s'affichent dans les cinq lignes ci-dessus du pavé "Recherchez aussi" sur lequel je n'ai aucun contrôle.
Mes statistiques sont bloquées depuis le 2 février 2015.
7 février 2015
Mes statistiques sont de retour, tout fonctionne.
16 février 2015
Statistiques "basiques" de nouveau bloquées depuis le 12 février.
22 février 2015
Mes statistiques "basiques" ont été débloquées hier soir après la publication de mon dernier article concernant NEMROD34. Belle reprise simultanée de l'activité du Chinois.
23 février 2015
Statistiques "basiques" toujours sujettes à blocages : le 21 février au soir, à peine étaient-elles débloquées, puis à nouveau hier, 22 février, à peine étaient-elles débloquées.
24 février 2015
Statistiques "basiques" débloquées. Pas de nouveau pic d'activité du Chinois depuis le 21 février.
25 février 2015
Je n'ai pas mes statistiques "basiques" du jour, ça bloque encore... et Justinpetitcoucou est toujours bloqué depuis le 8 février... Faudrait penser à le débloquer, lui aussi, il y a du laisser-aller, là...
26 février 2015
Statistiques "basiques" des deux blog débloquées. Merci pour Justin, il était temps !
27 février 2015
Statistiques "basiques" des deux blogs de nouveau bloquées depuis le 26 février. Ce petit jeu pourrait-il cesser ? On n'en voit pas l'intérêt... Complément de 22 h: merci de m'avoir rendu ces statistiques !
25 mars 2015
Statistiques "basiques" de nouveau bloquées depuis le 20 mars.
26 mars 2015
Merci de m'avoir débloqué mes statistiques "basiques". Encore une fois, je ne vois pas l'intérêt de ce petit jeu. Ce serait aussi bien de cesser de bloquer ces statistiques pour oublier de les débloquer jusqu'à ce que j'aie signalé le problème.
31 mars 2015
Merci de bien vouloir me débloquer les statistiques "basiques" de Justinpetitcoucou, restées bloquées depuis le 14 mars - cf. avis du 25 mars sur Justin.
2 avril 2015
Merci de m'avoir rendu les statistiques de Justin.
7 mai 2015
Je n'ai plus de statistiques depuis deux jours, ni "basiques" ni "avancées".
10 mai 2015
Retour des statistiques "basiques". Merci. Manquent encore les statistiques "avancées".
14 mai 2015
Toutes mes statistiques sont de retour depuis hier. Merci.
3 octobre 2015
Depuis hier, les compteurs de mes statistiques avancées sont tous à zéro. Merci de me les rendre.
Cette femme de 55 ans, soupçonnée du meurtre de son mari, en 1995, à Busset (Allier), était en détention provisoire depuis plus d’un mois. Ce mercredi matin, la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Riom a ordonné sa remise en liberté très encadrée.
La veuve de Christophe Doire, ce chasseur retrouvé décapité à Busset, dans l’Allier, le jour de Noël 1995, va pouvoir sortir de prison. Après plus d’un mois de détention provisoire consécutive à sa mise en examen pour homicide volontaire, la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Riom a ordonné sa remise en liberté avec assignation à résidence sous surveillance électronique (ARSE).
L’audience a eu lieu ce mercredi matin, en sa présence et à huis clos, conformément à la demande de ses conseils, Maîtres Nathalie Bernard et Jean-François Canis. Rien n’a filtré sur la motivation de cette décision. Les magistrats se sont prononcés dans le cadre d’un appel de la détention provisoire formulé par les deux avocats de la défense, en s’appuyant sur une enquête de faisabilité pour un bracelet électronique, décidée le 12 juillet dernier.
Rebondissement en juin dernier
Pour rappel, l’affaire Christophe Doire, restée un « cold case », une affaire jamais élucidée, durant 27 ans, a été relancée en novembre 2021, à l’initiative d’Eric Neveu, procureur de la République de Cusset. De nouvelles investigations ont été lancées, orientant les soupçons des enquêteurs sur Maria M., laquelle avait été mise hors de cause après la découverte du cadavre de son mari. Durant ses 48 heures de garde à vue, en juin dernier, cette femme de 55 ans, jusqu’alors discrète, aurait nié avoir tué celui-ci, fin 1995, ainsi que toutes relations conflictuelles avec lui.
Ce mardi matin, c’est une quinquagénaire au visage déterminée qui est apparue dans le box de la cour d’appel de Riom, juste avant le début de l’audience. Chemisier blanc rayé de noir, cheveux longs attachés, elle s’est longuement entretenue avec ses avocats.
Les débats, devant la chambre de l’instruction, ont duré près d’1 h 30. Dans la salle, côté public : Olivier Doire, le frère de la victime. Maîtres Canis et Bernard n’ont pas souhaité faire de commentaires à l’issue de l’audience. Mais c’est bien l’innocence de leur cliente qu’ils sont venus plaider.
« C’est prématuré et risqué »
Maître Juliette Chapelle (*), l’avocate d’Olivier Doire, se dit pour sa part »assez surprise » de la décision de la chambre de l’instruction. « C’est prématuré et risqué. D’une part au regard des indices graves et concordants qui ont été rassemblés jusqu’à présent dans l’instruction et d’autres part sur les garanties de représentation, qui sont assez faibles et sur le risque de concertation qui est non négligeable. La suspecte n’a pas encore été interrogée au fond par le juge d’instruction. »
(*) Réprésentée par Maître Sylvain Gauché à l’audience
Si vous êtes dans le Finistère, je vous recommande ce duo harpe et violon qui se produira de manière unique vendredi à la chapelle de Kersaint, à Landunvez (voir ci-dessous).
Et j’en profite pour reparler un peu de moi (j’adore faire ce que la criminelle Josette Brenterch du NPA de Brest et ses complices Pascal Edouard Cyprien Luraghi de Puy-l’Evêque, Jean-Marc Donnadieu de Béziers et autres détestent que je fasse), en rappelant ma très bonne éducation, notamment dans le domaine musical :
Je rappelle aussi être pour ainsi dire « tombée de l’armoire » en début d’année 1993 lorsque j’ai appris pour la toute première fois que des complices de le criminelle Josette Brentrech du NPA de Brest me faisaient passer pour une « mythomane » depuis déjà près de quatre ans, pour avoir tout simplement indiqué à l’un d’entre eux, une femme, que je pouvais jouer du violon, en réponse à une question très précise qu’elle venait de me poser à ce sujet. Cette commerciale qui m’avait recrutée peu de temps plus tôt pour être exploitée par la société qui alors m’employait m’ayant invitée à déjeuner avec deux de mes collègues informaticiens nous avait demandé si nous pourrions participer à un groupe musical formé de salariés de cette société et nous avait bien interrogés chacun individuellement, l’un après l’autre, sur nos compétences musicales, elle voulait savoir si nous pouvions jouer d’un instrument de musique et lequel. Elle ne nous demandait pas si l’idée de participer à un tel groupe aurait pu nous plaire ou nous motiver (moi oui, peut-être, s’agissant de musique, mais pas dans n’importe quelles conditions, et je préférais de toute façon organiser mes loisirs très loin de mon employeur), elle recherchait des compétences pour former un groupe, sans autre précision sur ledit groupe. En particulier, nous ne savions pas du tout ce qu’elle voulait : rock, musique de chambre ou autre. J’ai toujours été très réticente à livrer à mes employeurs des éléments de ma vie privée (je venais d’ailleurs de voir ma période d’essai prolongée au motif très précis et unique que personne dans mon entourage professionnel ne savait rien de ma vie privée), j’étais donc un peu gênée par cette question, mais ne voyais vraiment pas de mal à y répondre sans cacher la vérité, j’avais juste un peu peur de me retrouver embarquée dans un truc dont je ne savais encore strictement rien. Or, à peine avais-je répondu qu’elle était partie dans un éclat de rire hystérique qui nous avait mis tous trois très mal à l’aise tant il en ressortait de manière évidente que cette femme était mentalement dérangée. Sur le coup, j’avais cru qu’elle se foutait de ma gueule en raison de l’image de ringardise du violon et de la musique classique dans les classes populaires sous-éduquées, mes collègues aussi, et nous étions rapidement passés à un autre sujet de conversation pour ne plus revenir à celui-là qui provoquait chez notre commerciale des réactions anormales montrant pour le moins que cette débile mentale ne savait même pas se tenir en société.
Eh bien, en définitive, ce n’était pas ça du tout. Ma réponse l’avait fait rire aux éclats, car tout le monde sait bien que les Bretons sont tous des arriérés totalement incultes ne sachant pour aucun d’entre eux jouer du moindre instrument de musique… et depuis ce temps-là, elle me disait partout non seulement débile, comme tous les Bretons (elle m’avait effectivement toujours traitée comme une débile, mais comme le sont de toute façon tous les matheux qui ont fait de « grandes études » chez la plupart des commerciaux, si bien que je ne savais jamais très bien comment me comporter avec elle et m’en tenais comme toujours en ce cas-là à la plus grande des politesses), mais également « mythomane » pour avoir donc prétendu être violoniste… et aussi helléniste environ un an plus tard auprès d’un de ses collègues commerciaux ayant de même amplement suscité ma réaction en m’interpellant avec des comparaisons très hasardeuses entre le grec et le breton, deux langues qu’il ne connaissait ni l’une ni l’autre (celui-là n’avait pas éclaté de rire après avoir entendu ma réponse, il était resté me regarder avec des yeux ronds comme des soucoupes, comme si tout d’un coup je m’étais mise à parler chinois, et avait juste fait, l’air hébété : « … grec… latin grec… » – mais oui, monsieur, j’ai bien entendu, c’est ce dont je vous parle, je connais très bien le grec ancien, je suis helléniste; fin de la conversation). Mieux encore : j’apprendrai dans la foulée qu’à Brest, ville la plus reculée de notre province d’arriérés mentaux, les gens vivaient encore dans des maisons au sol en terre battue au milieu des cochons faisant toujours office de camions poubelles comme à Paris au Moyen-Âge… et que j’avais donc été élevée parmi eux dans une de ces maisons… baignant dans la gadoue…
Mais je me souviens aussi de cette réflexion qu’elle m’avait faite elle-même une fois, révélant sa mentalité et ses préjugés : « Finalement, vous n’êtes pas si timide, vous êtes même très intelligente ».
Pour le commercial de base, « timide » ou tout simplement correct ou poli rime avec « stupide ».
Si tu respectes ton prochain et ne t’enrichis pas en le volant, voire en le vendant comme esclave à son insu, tu n’es qu’un débile mental et ne mérites que le mépris de tous ceux qui n’en sont pas et se trouvent par conséquent toujours prêts à tout pour se faire une place au soleil, ne reculant vraiment devant rien.
Et le jour où cette commerciale m’avait dit me trouver finalement « très intelligente », ce n’était pas forcément un compliment, mais plutôt un constat d’échec : mon intelligence la dérangeait, elle ne rigolait plus.
Deux ou trois ans plus tard, j’ai revu l’un de mes collègues informaticiens présents à ce déjeuner où elle nous avait demandé si nous savions jouer d’un instrument de musique. Tout comme moi, il avait depuis longtemps quitté cette société, et dans des conditions pas tellement meilleures. Lui non plus n’était pas trop stupide. De plus, contrairement à moi, il était doté d’un physique qui lui permettait de se défendre de manière très efficace contre divers escrocs. Il m’a raconté comment il avait procédé pour obtenir de notre ancien employeur commun le règlement de son solde de tout compte : après plusieurs mois de demandes infructueuses, il s’était résolu à aller le trouver dans son bureau de PDG pour en exiger qu’il lui signât immédiatement son chèque, faute de quoi il allait tout casser; joignant le geste à la parole, il se saisissait de la lampe de bureau qu’il jetait au sol, et répétait : « Tant que je n’aurai pas mon chèque, je continue. » Puis il mettait la main sur le téléphone. Notre ancien employeur s’écriait alors : « Non, pas le téléphone ! » Puis il sortait son carnet de chèques et le problème était définitivement réglé. MDR !!! J’aurais tenté la même chose, j’aurais encore fait rire, j’aurais même pu me retrouver à Sainte-Anne ou dans un poste de police quelconque, et en tous les cas, n’aurais jamais obtenu ce que je demandais.
Cet ancien collègue dont la mère ne parlait pas français venait de Seine-Saint-Denis et qualifiait à juste titre nos anciens employeurs communs de « ploucs », de « minables », etc, etc…
Etant eux-mêmes des affairistes d’origine étrangère sans grande instruction ni éducation, ils recrutaient de préférence de jeunes informaticiens issus de la province ou de banlieues défavorisées en pensant qu’ils pourraient leur imposer n’importe quoi plus facilement et tombaient de temps en temps sur un os.
J’imagine que leurs complices de Brest, notamment la criminelle Josette Brenterch du NPA de Brest, ont bien dû sauter de joie au plafond le jour où ils ont su que ces commerciaux me disaient « mythomane », et surtout pourquoi, eux qui me haïssaient déjà depuis tellement d’années, précisément pour cette excellente éducation qu’ils connaissaient bien et m’avaient toujours enviée.
Je rappelle ici à leur attention, d’une part, que contrairement à ce qu’ils prétendent, et qui m’avait été rapporté par quelques collègues harceleurs en relation avec eux dès l’année 1994, elle n’a jamais coûté une fortune, les cours dispensés par l’Ecole Nationale de Musique de Brest étant quasiment gratuits pour ceux qui peuvent les suivre sans aucun problème (les autres n’étant pas gardés dans cette école publique doivent recourir aux cours privés payants s’ils veulent poursuivre leurs études musicales), et d’autre part, que la musique est chez nous une tradition familiale, peut-être depuis notre ancêtre luthier du XVIIIème siècle, et plus probablement depuis la nuit des temps.
Je retrouve ainsi dans la parentèle de mes ascendants deux célèbres musicologues du XIVème siècle, Philippe de Vitry et Johannes de Muris (voir ci-dessous), des descendants de ces deux familles s’étant de nouveaux alliés bien plus tard pour former l’une de nos branches familiales.
Eh oui, comme mon nom breton ne l’indique pas, j’ai en fait de très nombreux ancêtres parisiens, mais de tous temps, la capitale a aussi toujours compté un grand nombre de Bretons venus s’y installer de manière temporaire ou définitive, sans qu’ils y soient toujours décriés comme des débiles ou des arriérés mentaux, bien au contraire.
Rappelons pour l’exemple que c’est la Reine de France Anne de Bretagne, connue pour sa très grande culture, qui a introduit dans ce pays la Renaissance italienne, et non son gendre François 1er, un rustre que par ailleurs elle n’appréciait pas et dont elle ne voulait pas comme mari pour sa fille Claude de France.
Depuis le début de l’été Tiphaine Escarguel enchaîne les concerts dans le Léon. Dans des chapelles mais aussi dans les bois, sur les dunes ou la plage.
Il y a quelques jours, la harpiste originaire d’Argenton avait fait le choix de jouer sur celle de Penfoul. Le 31 juillet, jusqu’au dernier moment elle a bien cru devoir tout annuler, à cause du mauvais temps. « Mais ne dit-on pas qu’avec la marée tout change », lance-t-elle en riant. À 19 h, les nuages s’en étant allés et elle a pu jouer pour près de 80 auditeurs ravis.
Après un second rendez-vous réussi vendredi 12 août, cette fois près de la cabane des douaniers à Argenton, elle se produira une dernière fois à la chapelle de Kersaint. Pour ce concert, elle sera accompagnée par son amie, la violoniste chinoise Ruixian Liu. Pour cette soirée en duo, elles ont choisi un répertoire de compositions personnelles, comme de musiques traditionnelles allant de l’Amérique du Sud à l’Europe de l’est.
Vendredi 19 août, à 20 h 30 à la chapelle de Kersaint. Entrée libre
Considéré par ses contemporains comme un esprit brillant, loué pour ses connaissances en mathématiques, philosophie, poésie, rhétorique et musique, il est une figure emblématique du Moyen Âge. Seule une partie de ses compositions musicales — quelques motets et chansons — et de ses traités de musique nous sont parvenus. Sa musique se démarque de celle de Pérotin (v. 1160 – v. 1230), et son influence, qui perdure plus d’un siècle après son décès, se reconnaît, par exemple, dans les œuvres de Guillaume de Machaut ou de Guillaume Dufay.
En plus de ses fonctions importantes dans l’administration royale, Philippe de Vitry est très estimé de ses contemporains qui le considèrent comme un grand érudit et un intellectuel, un homme de lettres et un musicien reconnu. Il est en relation avec les grands intellectuels de son temps, notamment Pierre Bersuire, Nicole Oresme et Pétrarque. Ce dernier, dans une lettre qu’il lui a adressé en 1351, parle de lui comme « un poète unique ». Leo Hebraeus le proclame « le plus grand maître de la science musicale ». L’auteur des Règles de la seconde rhétorique (ouvrage anonyme) dit de Vitry qu’il « a inventé le style des motets, ballades, lais et rondeaux simples », une position également attestée par le témoignage de Gace de La Bigne (« Philippe de Vitry qui a élaboré des motets mieux que quiconque »). Gilles Le Muisit dans ses Méditations (1350), le considère avec Guillaume de Machaut comme le plus grand des musiciens vivants.
Son rayonnement dépasse largement le milieu français puisqu’à sa mort, Francesco Landini compose un madrigal, Si dolce non sono, où Vitry est implicitement évoqué. Ce renom est explicable par le rôle majeur qu’exerce Vitry dans les domaines politique et intellectuel, mais aussi par le fait que le traité Ars nova cite explicitement ses motets comme exemples du style et des techniques de composition propres au XIVe siècle naissant. L’importance de Vitry est enfin soulignée par les deux sources principales contenant ses œuvres jusqu’à nous parvenues et les cercles auxquels ces premières sont attachées : le Roman de Fauvel associé à la Cour de France et le manuscrit d’Ivrea (recueil de pièces composées pour la Cour et la Chapelle pontificales d’Avignon).
Œuvres
Page du traité Ars nova musicae de Philippe de Vitry.
En dépit de sa célébrité, peu d’œuvres de Vitry nous sont parvenues. Nous ne possédons rien de ses écrits savants et seulement quelques-uns de ses poèmes, et on ne connaît qu’un tronçon du fameux traité2Ars nova musicæ, paru vers 1320 et dont il est l’auteur présumé, qui propose une notation musicale novatrice, utilisant des signes inconnus. Il encourage l’emploi de nouvelles règles de composition, notamment des arrangements rythmiques novateurs, ce qui permet l’émergence d’un style polyphonique moins dépendant des contraintes de l’Ars antiqua du XIIIe siècle, considéré pour cela comme le siècle classique médiéval, dans le domaine musical comme dans d’autres.
Philippe de Vitry a aussi écrit le Dit de Franc-Gontier3, qui appellera une réponse du cardinal Pierre d’Ailly: Combien est misérable la vie du tyran4. Le cycle sera clôturé par François Villon au siècle suivant avec Les Contredits de Franc Gontier5.
Les experts modernes n’ont attribué à Vitry qu’une quinzaine de motets, dont l’attribution pour certains est remise en cause aujourd’hui, tous conservés dans seulement deux manuscrits : un manuscrit savoyard de la fin du XIVe siècle, Ivrea 115, et surtout le Roman de Fauvel (Paris, Bibliothèque Nationale fr. 146) qui contient également un grand nombre de chants courtois qui sont peut-être également de la plume de Vitry.
Les motets « Adesto » et « Tribum que » ont fait chacun l’objet d’une diminution anonyme, ces pièces destinées à l’orgue nous ont été transmises par le dénommé Codex Robertsbridge6.
O canenda vulgo / Rex quem metrorum / contratenor / Rex regum8
Floret cum van gloria / Florens vigor ulciscendo / Neuma9
Références
Les œuvres de Philippe de Vitry, Imp. P. Regnier, Reims, 1850 – 186 pages (lecture en ligne [archive]).
Guide de la musique du Moyen Âge, sous la direction de Françoise Ferrand, Fayard 1999, 853 pages, p. 562-568.
Texte de présentation de Edward H. Roesner, CD Philippe de Vitry, motets & chansons par l’Ensemble Sequentia (Harmonia Mundi).
(en) Margaret Bent et Andrew Wathey, « Vitry, Philippe de », The New Grove Dictionnary of Music and Musician, Stanley Sadie, no 26, 2001, p. 803 – 813
les innovations proposées par ce traité musical et leurs conséquences furent contestées en vain par le pape Jean XXII
Jean de Murs, aussi connu sous les noms Jean des Murs, Jean des Meurs ou Johannes de Muris (vers 1290 — vers 1351-1355) est un mathématicien, astronome, théoricien de la musique de l’ars nova, et ecclésiastique français. Les formes Jean de Murs, Jean des Murs et Jean de Meurs ne se trouvent que dans des documents tardifs.
Biographie
Il est né dans le diocèse de Lisieux à la fin du XIIIe siècle, peut-être dans une famille de petite noblesse car il est apparenté à Julien des Murs, secrétaire de Charles V.
En 1317, il propose une réforme du calendrier. Il a étudié à Évreux où il était en 1318. Il y fait des observations astronomiques en mars 1319 ; puis il a enseigné à la Sorbonne avec le titre de Magister artium en 1323 et 1324, date de rédaction de son Musica speculativa secundum Boecium.
En 1326 et 1327 on le retrouve à Fontevrault et de nouveau à Évreux en 1332 et 1333, peut-être comme rector scholarum. Le 14 mai1333, en présence de la reine de Navarre Jeanne II, il observe une éclipse et note que le phénomène a débuté dix-sept minutes plus tôt que ce que notaient les tables alfonsines.
Pendant l’hiver 1336-37 il effectue d’autres observations astronomiques à Paris et rédige un opuscule proposant de compenser l’erreur due à l’utilisation du calendrier julien : supprimer toutes les années bissextiles pendant quarante ans… Ce qui le fit mander par le pape Clément VI à Avignon en 1344, pour sa réforme du calendrier – mais les travaux partagés avec un autre parisien, Firmin de Belleval, dans leur Epistola ad dominum papam Clementem VI super reformatione antiqui Kalendarii – ne sont pas source de réforme. Il semble que les tables alfonsines qui servent de base au travail de Jean aient suscité la méfiance des astronomes contemporains. Jean et Firmin corrigèrent donc seulement le calendrier lunaire, qui sert à la détermination de la fête de Pâques.
En 1342 il est un des chanoines à Mézières-en-Brenne (Indre), où il écrivit sans doute son ouvrage principal : Quadripartitum numerorum.
Théorie de la musique
Théoricien de la musique, il publie De sonis musicis sur les proportions mathématiques en musique et Ars novæ musicæ sur les intervalles en musique publié en 13191. Il publie ensuite Musica speculativa secundum Boethium en 1323 puis Libellus cantus mesurabilii.
C’est un des précurseurs de l’unification du quadrivium et ses théories sont enseignées à la Sorbonne et dans de nombreuses universités de France et d’Allemagne. Jean de Murs applique les proportions numériques à la musique polyphonique parce qu’il croit à l’existence de relations entre les proportions numériques de la musique et celles de l’univers.
Avec Philippe de Vitry, c’est un des fondateurs de l’Ars nova en France. Il présente le système mensuraliste de l’ars nova dans Notitia Artis Musicae en 1321
Œuvres
Johannes de Muris – Proportions.
Astronomie
Expositio intentionis Regis Alphonsi circa tabulas eiun (Paris, BN, Ms. 7281, unique exemplaire trouvé) Emmanuel Poulle (voir paragraphe Éditions) considère qu’il peut s’agir là de notes mises bout à bout dans des circonstances diverses et à des dates variables.
Epistola ad dominum papam Clementem VI super reformatione antiqui Kalendarii (Paris, BN, Ms. Lat. 15104, fos 50v-57v)
Il est aussi l’auteur d’une lettre à Clément VI où il prédit une catastrophe pour l’année 1357 (Paris, BN, Ms. Lat. 7443, fos 33-34v) 2
Mathématiques
Quelques opuscules assez peu originaux, touchants à l’arithmétique, la géométrie, l’algèbre ainsi que la trigonométrie.
Canon tabule tabularum (1321) C’est une table de multiplication en numérotation sexagésimale.
Arbor boeti de arte numerorum sumpta et ordinata (Sorbonne, 1324 – Paris, Ms. Lat. 16621, fol. 62v-64)
De arte mensurandi (Paris, Ms. Lat. 9410, fos 1-67 3)
Opus quadripartitum numerorum sive de mensurandi ratione (nov. 1341 – connu en cinq copies manuscrites) Les trois premiers chapitres sont consacrés à l’arithmétique pure et le dernier à l’arithmétique appliquée.
Musique
Voici le domaine où Jean des Murs a eu le plus d’influence, s’occupant de techniques relatives à la musique proportionnelle. Le musicologue Edmond de Coussemaker, lui avait attribué à tort le Speculum musice qui n’est pas de lui, mais de Jacques de Liège (on y trouve l’acrostiche Iacobus). Ce qui ramène à trois ouvrages certains et deux autres probables, outre deux courts écrits anonymes regroupés dans la section « Autres ».
Ars nove musice ou Notitia artis musice (entre 1319-1321 – dix manuscrits connus) Il s’agit d’un manifeste en faveur de l’Ars nova, dont il est avec Philippe de Vitry le grand propagateur.
Compendium musicæ practicæ ou Quæstiones super partes musicæ (v. 1322)4
Musica speculativa secundum Boetium (pub. juin 1322 – cinquante manuscrits connus). Il s’agit d’un abrégé du texte de Boèce exposant les principes de l’harmonie. Il fut obligatoire dans plusieurs universités d’Europe orientale au XIVe et XVe siècles.
Libellus cantus mensurabilis (v. 1340) Les manuscrits d’origines italiennes5 portant souvent la mention « secundum Johannem de Muris » les musicologues pensent qu’il s’agit-là d’un texte de disciples ou de notes de cours donnés par le maître.
Ars contrapuncti4 S’il est authentifié ce serait le seul traité du genre de Jean des Murs, bien qu’il ne soit guère original.
Autres
Pas de certitude d’attribution.
Paris, BN, Ms. lat. 7378A, incipit : Omnes homines (v. 1320) Traité en trois livres.
Valde honorandus est beatus Joannes / Per gramma prothoparet.
Voir aussi
Éditions
Le « Quadripartitum numerorum » de Jean de Murs, introd. et éd. critique par Ghislaine L’Huillier, Paris, École des chartes, 1991, 661 p.
M. Gerbert, Scriptores ecclesiastici de musica sacra, III, St. Blasien, 1784, p. 249-283, 256-258, 292-301 et 312-315 (Ars nove musice), p. 301–306 (Compendium musicæ practicæ).
E. de Coussemaker, Scriptorium de musica medii ævi nova series, Paris, 1864–1876, III, p. 46–48 (Libellus cantus mensurabilis) et p. 56–68 (Ars contrapuncti).
Revues
Expositio intentionis Regis Alphosi circa tabulas eiun, commentaire par E. Poulle, dans AHDL, XLVII, 1980, p. 250–268.
Articles et chapitres sur Jean de Murs
Roger Aubert, « Jean des Murs », dans Dictionnaire d’histoire et de géographie ecclésiastiques, Letouzey et Ané, t. 27, p. 327 sqq., 2000.
Eugène Déprez, « Une tentative de réforme du calendrier sous Clément VI. Jean des Murs et la chronique de Jean de Venette », dans MÉFrR, XIX, 1899, p. 131–143.
Pierre Duhem, Le système du monde : histoire des doctrines cosmologiques de Platon à Copernic, vol. IV, Paris, 1916, p. 30–38 et 51–60 (analyse de l’Epistola ad dominum…), rééd. Hermann 1984 (OCLC630456524).
Emmanuel Poulle, Les astronomes parisiens au XIVe siècle et l’astronomie alphonsine, Histoire littéraire de la France, Paris, de Boccard, t. 43:1, 2005, p. 1–54.
Thérèse Charmasson, « L’arithmétique de Roland l’Écrivain et le « Quadripartitum numerorum » de Jean des Murs », dans Revue d’histoire des sciences, XXXI, 1978, p. 173–176.
De même, on conserve peu de traces de l’éducation d’Anne de Bretagne. Il est probable qu’elle reçoive l’éducation d’une jeune noble de son temps : elle apprend à lire et à écrire en français, peut-être un peu de latin. Contrairement à ce que l’on retrouve parfois dans l’historiographie bretonne, il est peu probable qu’elle ait appris le grec ou l’hébreu3 et elle n’a jamais parlé ni compris le breton, langue à laquelle les milieux nantais où elle évolue sont étrangers4. Elle est élevée par une gouvernante, sa marraine Françoise de Dinan, comtesse de Laval5. Elle a plusieurs précepteurs, tel son maître d’hôtel, le poète de cour Jean Meschinot (de 1488 à la mort de celui-ci en 1491), qui, lors des loisirs d’Anne, va chasser au faucon avec elle. On lui aurait peut-être enseigné la danse, le chant et la musique6.
Héritière de Bretagne
En cette période, la loi successorale est imprécise, établie principalement par le premier traité de Guérande, en 1365, par Jean IV. Celle-ci prévoyait la succession de mâle en mâle dans la famille des Montfort en priorité ; puis dans celle de Penthièvre. Or, côté Montfort, il ne reste qu’Anne (puis Isabeau) et côté Blois-Penthièvre, Nicole de Penthièvre. Cette dernière meurt le 3 janvier1480 et les Penthièvre cèdent alors à Louis XI leurs droits sur le duché de Bretagne pour 50 000 écus. Anne de Beaujeu confirme cette vente en 1485 à la mort de Jean de Brosse, mari de Nicole de Penthièvre7.
Si, par la naissance d’un frère, la princesse Anne perd la succession de Bretagne, elle doit recevoir une dot de 200 000 livres. Mais François II n’a pas d’héritier mâle, ce qui menace de replonger la Bretagne dans une crise dynastique, voire de faire passer le duché directement dans le domaine royal. François II étant en résistance contre les prétentions du roi de France, il décide de faire reconnaître héritière sa fille par les États de Bretagne, malgré le traité de Guérande. Ceci a lieu le 20 février1486 à Rennes et accroît les oppositions au duc dans le Duché, la concurrence des prétendants au mariage avec Anne de Bretagne et mécontente l’entourage du roi de France8.
La destin d’Anne est lié à la politique menée par ses parents, qui sont souverains du duché de Bretagne. François II promet en effet sa fille à différents princes français ou étrangers afin d’obtenir des aides militaires et financières, et de renforcer sa position contre le roi de France. La perspective pour ces princes de joindre le duché à leur domaine permet ainsi à François d’entamer plusieurs négociations de mariage et de nouer à cette occasion différentes alliances secrètes qui accompagnent le projet matrimonial. Anne devient l’enjeu de ces ambitions rivales, et son père, rassuré par la signature de ces alliances, peut se permettre de refuser différents projets et contrats de mariageNote 3. Ces calculs politiques conduisent ainsi aux fiançailles d’Anne avec ces différents princes d’Europe9 :
elle est d’abord fiancée officiellement en 1481 au prince de Galles Édouard, fils du roi Édouard IV. À la mort de son père, il est brièvement roi (en titre) sous le nom d’Édouard V et disparaît peu après (mort probablement en 1483) ;
Henri Tudor, le futur Henri VII d’Angleterre, (1457-1485-1509), dernier représentant mâle de la branche Lancastre alors en exil en Bretagne, mais ce mariage ne l’intéresse pas ;
Le vicomte Jean II de Rohan, autre héritier présomptif, propose, avec le soutien du maréchal de Rieux, le double mariage de ses fils François et Jean avec Anne et sa sœur Isabeau, mais François II s’y oppose.
Duchesse de Bretagne
Anne, duchesse de Bretagne, promet de rembourser à ses oncle et tante le roi et la reine de Castille et d’Aragon les sommes qu’ils ont avancées pour la défense de la Bretagne contre le roi de France. Rennes, 7 septembre 1490. Charte scellée. Archives nationales.
En 1488, la défaite des armées de François II à Saint-Aubin-du-Cormier, qui conclut la guerre folle, le contraint à accepter le traité du Verger, dont une clause stipule que François II ne pourra marier ses filles sans le consentement du roi de France10.
À la mort de François II, le 9 septembre 1488, quelques jours seulement après sa défaite, s’ouvre une nouvelle période de crise qui mène à une dernière guerre franco-bretonne – le duc, sur son lit de mort, ayant fait promettre à sa fille de ne jamais consentir à l’assujettissement à son voisin le royaume de France, et au roi son ennemi. Avant de mourir, François II a nommé le maréchal de Rieux tuteur de sa fille, avec pour mission de la marier11. Le roi de France réclame la tutelle d’Anne et d’Isabeau, qui lui est refusée par Jean de Rieux, si bien que Charles VIII entre officiellement en guerre contre le duché de Bretagne le 7 janvier1489. Le parti breton s’empresse alors, le 15 février1489, de proclamer Anne duchesse souveraine légitime de Bretagne. Le 4 janvier1490, la duchesse publie que seront reconnus coupables du crime de lèse-majesté ceux de ses sujets qui la trahiraient et qui rallieraient le camp du roi de France12.
Ce mariage est une nouvelle provocation à l’égard du camp français, qui considère qu’il viole le traité du Verger et que la jeune épouse menace le royaume en ayant adhéré à la ligue que forment les rois d’Angleterre, d’Aragon et des Romains10. Il réintroduit un ennemi du roi de France en Bretagne, ce que leur politique a toujours tenté d’éviter aux XIVe et XVe siècles. De plus, il est conclu au mauvais moment : les alliés de la Bretagne sont occupés sur un autre front (siège de Grenade pour le roi de Castille, succession de Hongrie pour Maximilien d’Autriche), ce qui rend la procuration inopérante pendant neuf mois13.
En dépit de renforts anglais et castillans venus soutenir les troupes ducales, le printemps 1491 voit de nouveaux succès de La Trémoille (déjà vainqueur à Saint-Aubin-du-Cormier), et, se posant en héritier, Charles VIII vient assiéger Rennes, où se trouve Anne, afin qu’elle renonce à ce mariage avec l’ennemi du royaume de FranceNote 4.
Reine de France à la suite du mariage avec Charles VIII
Après deux mois de siègeNote 5, sans assistance et n’ayant plus aucun espoir de résister, la ville se rend et Charles VIII, le jour où le parti breton se rallie au roi de France, y fait son entrée le 15 novembre. Les deux parties signent le traité de Rennes, qui met fin à la quatrième campagne militaire des troupes royales en Bretagne. Anne ayant refusé toutes les propositions de mariage avec des princes français, des fiançailles avec Charles VIII auraient été célébrées à la chapelle des Jacobins de Rennes le 17 novembre 149114 – selon la tradition historique. En réalité, aucune source d’époque ne prouve que cet événement, s’il a eu lieu, s’est passé aux Jacobins15. Puis Anne de Bretagne se rend, escortée de son armée (et donc supposée libre, ce qui était important pour la légitimité du mariage et du rattachement de la Bretagne16) jusqu’à Langeais pour les noces des deux fiancés. L’Autriche combat désormais sur le terrain diplomatique (notamment devant le Saint-Siège), soutenant que la duchesse vaincue a été enlevée par le roi de France et que leur descendance est donc illégitime.
Le 6 décembre1491 à l’aube, Anne épouse officiellement, dans la grande salle du château de Langeais, le roi de France Charles VIII. Ce mariage est une union personnelle entre couronnes, il est discret et conclu sans l’accord du Pape. Il n’est validé qu’après coup par le pape Innocent VIII, qui se décide, en échange de concessions appréciables, à adresser à la cour de France, le 15 février 1492, l’acte de reconnaissance de nullité antidatéNote 7 du mariage par procurationNote 8 d’Anne avec Maximilien, et la dispense concernant la parenté au quatrième degré d’Anne et de Charles par la bulle du 15 février 149217. Par le contrat de mariage, signé la veille des noces, Anne institue Charles VIII, nouveau duc de Bretagne, comme prince consort, son procureur perpétuel. Le contrat comprend une clause de donation mutuelle au dernier vivant de leurs droits sur le duché de Bretagne. En cas d’absence d’héritier mâle, il est convenu qu’elle ne pourra épouser que le successeur de Charles VIII18. La donation royale, en cas de décès de Charles VIII, n’est cependant pas recevable : les droits de la couronne de France étant inaliénables, le roi n’en est pas le propriétaire mais seulement l’administrateur. Ce contrat n’officialise pas l’annexion de la Bretagne au domaine royal19, car il s’agit d’une union personnelle, entre deux couronnes. Ce n’est pas une union réelle. À la mort de Charles VIII, il y a séparation des couronnes (clause du contrat). Anne de Bretagne redevient souveraine légitime de son duché ; dès le deuxième jour d’avril 1498, elle rétablit la chancellerie en Bretagne. Rien ne l’oblige à se marier au roi de France.
De cette union naissent six enfants, tous morts en bas âge20.
Charles VIII et Anne de Bretagne devant l’assemblée de tous les saints, miniature du Maître de la Chronique scandaleuse, vers 1493, BNF, Vélins 689.
Par le mariage de 1491, Anne de Bretagne est reine de France. Son contrat de mariage précise qu’il est conclu « pour assurer la paix entre le duché de Bretagne et le royaume de France ». Il fait de Charles VIII son procureur perpétuel. Le 8 février 1492, Anne est sacrée et couronnée reine de France à Saint-Denis. Elle est la première reine couronnée dans cette basiliqueNote 9 et sacrée, « oincte, chef et poitrine », par André d’Espinay, archevêque de Bordeaux21. Son époux lui interdit de porter le titre de duchesse de Bretagne22. Gabriel Miron sera chancelier de la reine et premier médecin.
Elle passe beaucoup de temps en grossesses (avec un enfant tous les quatorze mois en moyenne). Lors des guerres d’Italie, la régence est attribuée à Anne de Beaujeu, qui a déjà tenu ce rôle de 1483 à 1491. Anne de Bretagne est encore jeune et sa belle-sœur la suspecte23. Elle n’a qu’un rôle réduit en France comme en Bretagne et doit parfois accepter d’être séparée de ses enfants en bas-âge. Anne vit essentiellement dans les châteaux royaux d’Amboise, de Loches et du Plessis, ou dans les villes de Lyon, Grenoble ou Moulins (lorsque le roi est en Italie). À Amboise, Charles VIII fait faire des travaux, tandis qu’elle réside à côté, au Clos Lucé, où le roi lui fait construire une chapelle24.
Elle devient reine de Naples et de Jérusalem après la conquête de Naples par Charles VIII.
Duchesse de Bretagne et épouse de Louis XII, roi de France
Dès la mort de Charles VIII, héritière légitime des droits des ducs de Bretagne sur le duché de Bretagne, elle reprend la tête de l’administration du duché de Bretagne (clause du contrat). Elle fait acte de souveraineté en tant que chef d’État du duché par les nombreux actes qu’elle adopte : elle restaure notamment la chancellerie de Bretagne au profit du fidèle Philippe de Montauban, nomme lieutenant général de Bretagne son héritier Jean de Chalon, convoque les états de Bretagne, émet une monnaie à son nom (une monnaie d’or à son effigieNote 10)25,26. Elle nomme aussi responsable du château de Brest son écuyer Gilles de Texue.
Médaille d’Anne de Bretagne réalisée pour son passage à Lyon en 1499.
Trois jours après la mort de son époux, le principe du mariage avec Louis XII est acquis31, à la condition que Louis obtienne la reconnaissance de nullité de son mariage avant un an. Elle retourne pour la première fois en Bretagne en octobre 1498, après avoir échangé une promesse de mariage avec Louis XII, à Étampes, le 19 août, quelques jours après le début du procès en reconnaissance de nullité de l’union entre Louis XII et Jeanne de France32.
Un contrat de mariage qui rend sa souveraineté au duché de Bretagne
Le contrat de son troisième mariage, en 1499, est conclu dans des conditions radicalement différentes de celles du second. À l’enfant vaincue a succédé une jeune reine douairière et duchesse souveraine de l’État breton désormais incontestée, en face de qui l’époux est un ancien allié, ami et prétendant. Contrairement aux dispositions du contrat de mariage avec Charles VIII, le nouveau lui reconnaît l’intégralité des droits sur la Bretagne33 comme seule héritière du duché et le titre de duchesse de Bretagne. Anne de Bretagne, souveraine du duché, et Louis XII souverain pour le royaume de France signent le contrat de mariage de la reine qui est une union personnelle entre les deux couronnes, ducale et royale, par la rédaction de deux actes, — deux lettres ; une, publiée le 7, pour le mariage, cinq clauses, et l’autre, publiée le 19 janvier 1499, traite des généralités du duché comprenant treize clauses34 —, Traité de Nantes35 du 1er janvier 1499, avec le roi Louis XII36,37
Ce n’est pas une union réelle des territoires au point de vue juridique et du droit des gens. Ces actes définissent le statut légal de la Bretagne : « L’Acte authentique qui réglait le droit public de la province [de Bretagne] était encore le contrat de mariage de la reine Anne avec Louis XII. Or cet Acte assurait l’indépendance du Duché, car il stipulait formellement que la Reine en conservait personnellement la propriété, et que celle-ci passerait non pas à l’héritier du trône [de France], mais au second fils [ou fille] qui naîtrait du mariage… la pleine propriété revenant aux héritiers naturels de la reine. »38 à la mort des 2 souverains.
Le contrat33 affirme aussi clairement que le duché de Bretagne reviendra au deuxième enfant, mâle ou femelle « et s’il avenoit que d’eux deux en ledit mariage n’issist ou vinst qu’un seul enfant masle, que cy-après issent ou vinssent deux ou plusieurs enfans masles ou filles, audit cas, ils succéderont pareillement audit duché, comme dit est »39,40 – clause qui ne sera pas respectée par la suite. Renée sera déshéritée au profit de son aînée, Claude de France, et surtout du mari de cette dernière, François Ier. Pour le moment, le pouvoir régalien en Bretagne est exercé par Louis XII, en tant que duc par mariage (jure uxoris), prince consort uniquement usufruitier, quoique les décisions soient prises au nom de la duchesse. Anne vit à Blois, où la présence de la duchesse de Bretagne est partout signée. Elle fait édifier le tombeau de ses parents en la cathédrale de Nantes (où son cœur reviendra également, selon ses dernières volontés) avec les symboles des 4 vertus (prudence, force, tempérance justice) qu’elle aura toujours essayé de porter. Tous les arts italiens seront appréciés par cette reine de plus en plus cultivée. Durant la maladie de Louis XII, elle fait un tour de la Bretagne (mais pas le Tro Breiz, contrairement à ce qui est souvent raconté3).
Leur fille Claude de France, héritière du duché, est fiancée à Charles de Luxembourg en 1501, pour faciliter la conduite de la 3e guerre d’Italie en renforçant ainsi l’alliance espagnole, et pour convenir au dessein d’Anne de lui faire épouser le petit-fils de son premier mari Maximilien d’Autriche. Ce contrat de mariage est signé le 10 août 1501 à Lyon par François de Busleyden, archevêque de Besançon, Guillaume de Croÿ, Nicolas de Rutter et Pierre Lesseman, les ambassadeurs du roi Philippe Ier le Beaule Beau, père de Charles de Luxembourg. Les fiançailles sont annulées quand le risque d’encerclement plus complet du royaume peut être évité par l’absence d’un dauphin, à qui le contrat de mariage de Louis et Anne aurait interdit d’hériter de la Bretagne. C’est désormais au futur François Ier que sa fille est fiancée. Anne refusera jusqu’au bout ce mariage, qui aura lieu quatre mois après sa mort, et tentera de revenir à l’alliance matrimoniale avec le futur Charles Quint. C’est à ce moment que, mécontente de cette alliance, elle commence son « tour de Bretagne », visitant bien des lieux qu’elle n’avait jamais pu fréquenter enfant. Officiellement, il s’agit d’un pèlerinage aux sanctuaires bretons (elle se rend notamment à Saint-Jean-du-Doigt et à Locronan41), mais, en réalité, il correspond à un voyage politique et à un acte d’indépendance qui vise à affirmer sa souveraineté sur ce duché. De juin à septembre 1505, ses vassaux la reçoivent fastueusement. Elle en profite pour s’assurer de la bonne collecte des impôts et pour se faire connaître du peuple à l’occasion de festivités, de pèlerinages et d’entrées triomphales dans les villes du duché42.
Une souveraine cultivée et mécène
La reine possédait sa propre bibliothèque contenant une cinquantaine d’ouvrages sur la religion, la morale ou l’histoire43. On y trouve notamment des livres d’heures : les Grandes Heures (commande à Jean Bourdichon), les Petites Heures, les Très Petites Heures, les Heures (inachevées), la Vie de sainte Anne, les Vies des femmes célèbres de son confesseur Antoine Dufour, le Dialogue de vertu militaire et de jeunesse française44. Un Livre d’heures d’Anne de Bretagne, illuminé par Jean Poyer, est commandé par Anne pour Charles-Orland45.
Une partie venait de ses parents. Elle en a commandé elle-même plusieurs et quelques-uns lui ont été offerts. Enfin, ses deux maris possédaient aussi de nombreux ouvrages (environ un millier sont ramenés à la suite de la première guerre d’Italie).
Différentes miniatures de dédicace de livres commandés par Anne de Bretagne
L’éditeur Antoine Vérard donnant son ouvrage Le Trésor de l’Âme à Anne de Bretagne, BNF, Vélins350 f6r.
Anne de Bretagne recevant de son confesseur Antoine Dufour le manuscrit des Vies des femmes célèbres.
l’auteur Claude de Seyssel donnant son ouvrage à sa commanditaire Anne de Bretagne
Jean Marot remet son ouvrage à Anne de Bretagne
Des miniatures qui montrent le travail diplomatique et politique d’Année de Bretagne, par l’écriture de lettres
Anne de Bretagne écrivant à Louis XII (1508)
Anne de Bretagne donnant une lettre à un messager à destination de Louis XII (1508)
Anne de Bretagne écrit à Louis XII (1508)
Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
Mort et sépulture
Exposition du corps d’Anne de Bretagne dans la grande salle du château de Blois, par le Maître des Entrées parisiennes, Commémoration de la mort d’Anne de Bretagne de Pierre Choque, 1514, Bibliothèque de Rennes, Ms.332.
Usée par les nombreuses maternités et les fausses couches, atteinte de la gravelle, elle meurt le 9 janvier 1514 vers six heures du matin au château de Blois, après avoir dicté par testament la partition de son corps (dilaceratio corporis, « division du corps » en cœur, entrailles et ossements) avec des sépultures multiples, privilège de la dynastie capétienne. Elle permet ainsi la multiplication des cérémonies (funérailles du corps, la plus importante, et funérailles du cœur) et des lieux (tombeaux de corps et de cœur)46.
Selon sa volonté, son cœur a été placé dans un cardiotaphe en or rehaussé d’émail, cette boîte en or étant enfermée dans une autre boîte en plomb puis une autre en fer. L’ensemble est transporté à Nantes en grande pompe pour être déposé, le 19 mars 1514, en la chapelle des Carmes. S’y trouve le tombeau de François II de Bretagne, qu’elle a fait réaliser pour ses parents, son cœur est placé à la tête du tombeau. Saisi durant la Révolution, l’écrin est transféré à la Monnaie de Paris, où il manque de peu d’être fondu48.
Après sa mort en 1514, Louis XII n’est qu’usufruitier du Duché de Bretagne. Il n’en est pas propriétaire, et la mort de Louis XII mettra fin à l’union personnelle en janvier 1515 (clause du Traité de Nantes de 1499).
Blason d’Anne de Bretagne, les armes de son époux royal (fleurs de lys) à senestre, celles de son père (queues d’hermine) à dextre.
Anne avait hérité de ses prédécesseurs les emblèmes dynastiques bretons : hermine passante (de Jean IV), d’hermine plain (de Jean III), cordelière (de François II). Veuve de Charles VIII, elle s’inspire de cette figure paternelle pour créer en 1498 l’ordre de la Cordelière54.
Lettres couronnées L A de Louis XII et d’Anne avec leurs armes d’alliance entourées du collier de Saint-Michel et de la cordelière sur le fronton de la porte d’entrée de la chapelle du château de Blois.
Elle fit usage aussi de son chiffre, la lettre A couronnée, de la devise Non mudera (« je ne changerai pas »), et d’une forme particulière de la cordelière paternelle, nouée en 8. Ses emblèmes furent joints, dans la décoration de ses châteaux et manuscrits, avec ceux de ses maris : l’épée enflammée pour Charles VIII et le porc-épic pour Louis XII. Elle avait également comme devise Potius mori quam foedari : « Plutôt mourir que déshonorer », ou « Plutôt la mort que la souillure » (en breton : « Kentoc’h mervel eget bezañ saotret »). Cette devise a été utilisée par les ducs de Bretagne dès avant Jean IV.
On retrouve son blason dans de nombreux lieux où elle est passée, ou liés à ses fonctions (principalement de duchesse ou de reine) :
Dernière duchesse de Bretagne et deux fois reine de France, Anne de Bretagne est, avec saint Yves, un des personnages historiques les plus populaires de Bretagne.
En 2014, pour le 500e anniversaire de sa mort, plus d’une quarantaine d’événements sont organisés dans les cinq départements bretons58.
La noblesse bretonne, voulant préserver ses privilèges comme ses prérogatives, s’évertue à prouver par l’intermédiaire de l’historiographie régionale que sa dernière duchesse a résisté à cette annexionNote 11. Anne de Bretagne reste depuis lors dans la mémoire bretonne un personnage soucieux de défendre le duché face à l’appétit de la France. Parallèlement, elle est élevée dans la mémoire nationale comme un symbole de paix et de concorde dans le royaume dont elle a été sacrée la mère59.
Le destin posthume d’Anne de Bretagne est composé d’images déformées par son histoire façonnée par les calculs politiques et les jeux de propagande. D’où la nécessité de séparer l’historiographie objective d’Anne de Bretagne de l’imaginaire collectif qui fait régulièrement appel à cette référence culturelle dans des supports publicitaires, des spectacles et manifestations folkloriques, et de dépasser la vision antagoniste de certains historiens qui poursuivent, avec ce personnage, une mythification de son histoire, et une historiographie nationale voulant forger le mythe d’une nation française une et indivisible60.
De son vivant, les propagandes royales de Charles VIII puis de Louis XII ont présenté Anne de Bretagne en reine parfaite, symbole de l’union et de la paix entre le royaume de France et le duché de Bretagne (tradition populaire de la « bonne duchesse »). L’Autriche de Maximilien, évincée du mariage, a porté un autre regard sur ces événements. Au cours des siècles, les historiens et l’imaginaire populaire ont présenté une Anne de Bretagne parfois différente, lui attribuant des actes ou des caractéristiques physiques et psychologiques qui ne sont pas nécessairement attestés par des éléments historiques.
Après sa mort, elle tombe progressivement dans l’oubli dans l’historiographie nationale jusqu’au milieu du XIXe siècle, à la différence de l’historiographie bretonne. La noblesse bretonne commande une nouvelle histoire du duché, Histoire de Bretagne écrite de 1580 à 1582 par Bertrand d’Argentré, qui fonde une historiographie régionale faisant d’Anne de Bretagne la femme qui a conservé l’autonomie du duché malgré ses mariages avec deux rois de France. Si cette historiographie bretonne de propagande ne peut nier l’inaction de la reine pendant le règne de Charles VIII, elle amplifie l’emprise de la reine sur Louis XII19. Les celtomanes puis les régionalistes bretons cherchent, dès la fondation en 1843 de l’Association bretonne, un personnage capable d’incarner leur idéal de renouveau agraire et régional, tout en manifestant leur attachement à la nation française61. Leur choix se porte sur la figure mythique et folklorique de la duchesse Anne, qui est progressivement dotée, dans les histoires de Bretagne, du costume breton et qui la présentent comme une Bretonne proche du peuple (d’où la légende de la « duchesse en sabots »)62,63.
Plusieurs mythes entourent désormais Anne de Bretagne : celui d’une femme contrainte à un mariage forcé avec Charles VIII ; celui d’une duchesse bretonne attachée à l’indépendance et au bonheur de son duché ou, au contraire, d’une reine symbole de l’union et de la paix entre la Bretagne et la France60.
Présente après la guerre franco-allemande de 1870 dans les revendications régionalistes, la figure de la duchesse Anne est également récupérée par la propagande de la Troisième République (France) qui reprend la tradition antique et aristocratique du culte des grands personnages. Enjeu mémoriel et politique, elle incarne pour ces derniers la soumission de le Bretagne à la couronne de France puis aux intérêts français de la République64. Au XXe siècle, elle nourrit l’inspiration de l’iconographie touristique pour promouvoir la patrimoine breton et s’accompagne d’une appropriation identitaire à des fins commerciales65.
Cette figure hautement symbolique explique la parution, depuis 200 ans, d’une cinquantaine de livres à son sujet qui n’ont pas fini d’en donner une vision contrastée, entre un Georges Minois qui la présente comme une personne « bornée, mesquine et vindicative » et un Philippe Tourault qui en fait une « personnalité tout à fait riche et positive, ardemment attachée à son pays et à son peuple »66.
Littérature
Louis Ferrier de La Martinière, Anne de Bretagne, reine de France, tragédie par le sieur Ferrier, Paris, Jean Ribou, 1679, 72 p. (BNF30431149, lire en ligne [archive]).
Pierre de Lesconvel, Le prince de Longueville et Anne de Bretagne, nouvelles historiques, Paris, J. Guignard, 1697, 268 p. (BNF30801985, lire en ligne [archive]).
Si mort a mors, poème anonyme datant de ses funérailles, et repris par Tri Yann. D’autres chansons du répertoire du groupe font référence à la duchesse, notamment l’instrumental Anne de Bretagne de l’album Portraits en 1995.
Dans la chanson C’est un pays, Soldat Louis évoque « une duchesse encore enfant qui s’est fait mettre d’une manière royale ».
Le groupe Stetrice l’évoque en chantant « Mais ici honte à qui délaisse la volonté de la duchesse » dans sa chanson Naoned e Breizh, de l’album homonyme en 2011.
Un festival Anne de Bretagne itinérant a lieu chaque année dans une ville de Loire-Atlantique depuis 1995, par exemple en 2016 à Châteaubriant70.
Bâtiments
Sites historiques
L’église Saint-Pierre de Montfort-l’Amaury. Reconstruite, en lieu et place d’une église médiévale du XIe siècle, à la demande d’Anne de Bretagne.
Le château des ducs de Bretagne, à Nantes est conçu comme une forteresse dans le contexte de la lutte pour l’indépendance du duché de Bretagne. Le système défensif du château est composé de sept tours reliées par des courtines et un chemin de ronde. Depuis le début des années 1990, la ville de Nantes a mis en œuvre un programme de restauration et d’aménagement de grande envergure pour mettre en valeur ce site patrimonial en plein centre-ville, emblématique de l’histoire de Nantes et de la Bretagne. L’édifice restauré accueille le musée d’histoire de Nantes installé dans 32 salles.
Le manoir de la vicomté, dit « Le Bailliage » à Montreuil-l’Argillé (Eure) datant du XVe siècle est, depuis 1949 inscrit à l’Inventaire supplémentaire des monuments historiques71. Le manoir aurait été un pavillon de chasse, propriété d’Anne de Bretagne et de Louis XII[réf. nécessaire].
L’église Saint-Pierre de Montfort-l’Amaury (Yvelines) : église des XVe et XVIe siècles, d’une taille impressionnante et rare pour une petite cité, construite par la volonté d’Anne de Bretagne en lieu et place d’une église médiévale du XIe siècle.
les maisons d’Anne de Bretagne, à Guingamp, Morlaix, Saint-Malo et quelques autres villes, sont supposées avoir accueilli la duchesse lors de son tour de Bretagne (et non le Tro Breizh, ce pèlerinage des sept saints de Bretagne étant confondu avec celui du Folgoët qu’elle réalise le 29 août 1505 en exécution d’un vœu si le roi guérissait, pèlerinage prolongé par le tour de la Bretagne pendant trois mois)3 ;
Couronne en bronze doré à fleurs de lys incrustée de cabochons offerte en 1505 par la duchesse Anne de Bretagne à la frairie de Trescalan.
En 1505, la reine Anne fit cadeau de trois couronnes de mariage liées, selon plusieurs traditions historiographiques concordantes, aux relations qu’elle a entretenues avec les cités de la presqu’île guérandaise60 :
On attribue à Anne de Bretagne le don du grand calice et de sa patène en argent doré présents dans le trésor de Saint-Jean-du-Doigt. Ces œuvres réalisées selon la tradition par Guillaume Floch, sont en fait plus anciennes, leur inspiration étant clairement Renaissance italienne79.
En robe de soie à larges manches à parements doublés de fourrure, qui porte sur un béguin de soie blanche un chaperon noir cerclé d’un rang de joyaux. Cette coiffure évoluera en bonnet-chaperon. Source : Didier Le Fur, Anne de Bretagne, Guénégaud, 2000, p. 63.
« Si Alain Bouchart, dans ses Grandes Chroniques de Bretagne met en avant la date du 25 janvier, d’autres auteurs contemporains, tel Jean de Penguern dit Dizarvoez, dans sa Généalogie de très haulte, très puissante, très excellente et très chrétienne royne de France et duchesse de Bretagne (1510), proposent le 26 janvier pour sa naissance » (cf. Collectif, Anne de Bretagne. Une histoire, un mythe, Somogy, 2007, p. 21). Le 25 janvier 1477 correspond au 15 janvier1477ancien style (en ancien style, l’année commençait à Pâques).
À cette époque, les projets matrimoniaux ne se concrétisent qu’après de longs calculs politiques et d’âpres négociations, les promis n’étant parfois pas nés au moment du contrat. Ces projets peuvent donc varier au rythme des aléas politiques et beaucoup d’entre eux n’aboutissent pas. (cf. Didier Le Fur, Anne de Bretagne, Guénégaud, 2000, p. 17.
Yolande Labande-Mailfert, dans Charles VIII et son milieu (1470-1498) – La jeunesse au pouvoir (1975) montre en effet que le camp royal a été long à se décider au mariage breton, qui lui faisait abandonner le mariage bourguignon Voir aussi Dominique Le Page et Michel Nassiet, L’Union de la Bretagne à la France. Morlaix : Éditions Skol Vreizh, 2003. (ISBN2-911447-84-0).
Le 27 octobre 1491, convoqués à Vannes par Charles VIII, les États de Bretagne conseillent à Anne d’épouser le roi de France.
Cette reconstitution, accompagnée d’une bande-son, met en scène l’établissement du contrat de mariage qui a eu lieu dans la salle des gardes du château (scène de droite), et la cérémonie religieuse qui a eu lieu à l’étage (scène de gauche). Quinze personnages en cire et à taille réelle, réalisés par le sculpteur Daniel Druet et mis en costume par Daniel Ogier en 1987, sont présentés : Charles VIII et Anne de Bretagne (en robe de brocart d’or garnie de 160 peaux de zibeline et sur laquelle a été brodé à la hâte l’ordre de Saint-Michel), derrière à gauche Anne et Pierre de Beaujeu, à droite les évêques Louis et Georges d’Amboise, trois demoiselles d’honneur, enfin deux soldats de la garde du roi ; le chancelier de France Guillaume de Rochefort donne lecture du contrat établi par le notaire de apostolique Pierre Bourreau assis à sa droite, devant les témoins Louis d’Orléans et le prince d’Orange. Source : Geneviève-Morgane Tanguy, Les jardins secrets d’Anne de Bretagne, Fernand Lanore, 1991, p. 42.
Sous date rétroactive du 5 décembre 1491.
Ce mariage par procuration fut ainsi considéré comme n’ayant jamais existé grâce au droit canonique qui pouvait invalider le mariage non consommé et une cérémonie entérinée par le nombre de personnes non prévu par ce droit.
La cadière portant sur l’avers la mention traduite du latin « Anne reine des Français par la grâce de Dieu et duchesse des Bretons » et sur le revers l’antique devise des monnaies royales « Que le nom de Dieu soit béni ».
Afin d’asseoir ses revendications, cette noblesse commanda une nouvelle histoire du duché, Histoire de Bretagne écrite de 1580 à 1582 par Bertrand d’Argentré.
« Cet oratorio est la seule et unique œuvre du patrimoine musical mettant en scène les personnages clés de l’histoire de l’alliance du duché de Bretagne au royaume de France : Charles VIII, la reine-duchesse Anne et Louise de Savoie, tous réunis autour du thaumaturge François de Paule », in plaquette de présentation du 29e festival de Lanvellec, octobre 2015.
Bret vient de la « petite Brette » ou « chère Brette », surnom donné à Anne de Bretagne par Louis XII, dans l’intimité.
Références
Louis Dujardin, Quand naquit, quand mourut Anne de Bretagne ? dans : Bulletin de la Société Archéologique du Finistère Bd. 88 (1962) S. 301-309.
Didier Le Fur, Anne de Bretagne, Guénégaud, 2000, p. 13.
Sophie Cassagnes-Brouquet, Un manuscrit d’Anne de Bretagne : les vies des femmes célèbres d’Antoine Dufour, Ouest-France, septembre 2007, 251 p. (ISBN978-2-7373-4029-1), p. 19
Contient des extraits du manuscrit conservé au Musée départemental Dobrée à Nantes.
.
Henri Pigaillem, Anne de Bretagne. Épouse de Charles VIII et de Louis XII, Pygmalion, 2008, p. 18.
Henri Pigaillem, Anne de Bretagne. Épouse de Charles VIII et de Louis XII, Pygmalion, 2008, p. 20.
Henri Pigaillem, Anne de Bretagne. Épouse de Charles VIII et de Louis XII, Pygmalion, 2008, p. 420.
Didier Le Fur, Anne de Bretagne, Guénégaud, 2000, p. 13-14.
Didier Le Fur, Anne de Bretagne, Guénégaud, 2000, p. 14.
Dominique Le Page, Pour en finir avec Anne de Bretagne, Archives départementales de Loire-Atlantique, 2004, p. 92.
Jean-Jacques Monnier, Jean-Christophe Cassard, Toute l’histoire de Bretagne : des origines à la fin du XXe siècle, Skol Vreizh, 2003, p. 170.
Yvonne Labande-Mailfert, Charles VIII et son milieu : 1470-1498, Librairie C. Klincksieck, 1975, p. 93.
Dominique Le Page et Michel Nassiet, op. cit., p. 102.
Georges Minois, Nouvelle Histoire de la Bretagne, Fayard, 1992, p. 327.
Dominique Le Page et Michel Nassiet, op. cit., p. 105 et suivantes.
Didier Le Fur, « C’était Anne de Bretagne, duchesse en sabots… », L’Histoire, no 254, mai 2001, p. 64.
Didier Feuer et Jean d’Hendecourt, Dictionnaire des Souverains de France et de leurs épouses, p. 28, Pygmalion, Paris, 2006.
Henri Pigaillem, op. cit., p. 100.
Dominique Le Page et Michel Nassiet, op. cit., p. 108 et suivantes.
Georges Minois, Anne de Bretagne, p. 359
Le Boterf p. 148.
Robert de Laroche, Châteaux, parcs et jardins en vallée de la Loire, Renaissance Du Livre, 2003, p. 157.
Philippe Tourault, Anne, reine de France et duchesse de Bretagne, p. 196[réf. incomplète].
Gildas Salaün, « La Cadière d’Anne de Bretagne », Monnaie magazine, janvier 2018, p. 50-55 (ISSN1626-6145)
(en) Michael Jones, Creation of Brittany, Continuum International Publishing Group, 1988, p. 391.
Christelle Cazaux, La musique à la cour de François Ier, Librairie Droz, 2002, p. 39-40.
Caroline Vrand, Thèse de doctorat en histoire de l’art, « Les collections d’art de Anne de Bretagne. Au rythme de la vie de cour », École des Chartes, 2016.
Sophie Cassagnes-Brouquet, Un manuscrit d’Anne de Bretagne, Ouest-France, 2007, p. 12.
Didier Le Fur, Louis XII : un autre César ?, Paris : Perrin, 2001, p. 38.
Didier Le Fur, Louis XII : un autre César ?, Paris : Perrin, 2001, p. 48 : il débute le 26 septembre.
Pierre-Hyacinthe (1693-1750) Auteur du texte Morice, Mémoires pour servir de preuves à l’histoire ecclésiastique et civile de Bretagne. Tome 3 / tirés des archives de cette province, de celles de France et d’Angleterre, des recueils de plusieurs sçavans antiquaires, et mis en ordre par Dom Hyacinthe Morice,…, C. Osmont, 1742-1746 (lire en ligne [archive])
Chomel (Jean-Baptiste-Louis), Essai Historique sur la Médecine en France, (1762), p. 20.
Wickersheimer (Ernest, Jacquart (Danielle), Dictionnaire biographique des médecins en France au Moyen Âge, 1979, t. 1, p. 161-162.
Arthur Le Moyne de La Borderie ; continuée par Barthélemy Pocquet du Haut Jussé (historiens et Juristes),, Histoire de Bretagne, la Bretagne Province : 1515-1715 – Tome 5 (sur 6 volumes), Rennes, Plihon et Hommay, 1913 (lire en ligne [archive]), Chapitre I -Réunion de la Bretagne à la France : III – Le Statut légal de la Bretagne (page 5)
Sophie Cassagnes-Brouquet, Un manuscrit d’Anne de Bretagne : les Vies des femmes célèbres d’Antoine Dufour, Ouest-France, septembre 2007, 251 p. (ISBN978-2-7373-4029-1), p. 19-20
Contient des extraits du manuscrit conservé au musée départemental Dobrée à Nantes.
Alexandre Bande, Le cœur du roi. Les Capétiens et les sépultures multiples, XIIIe – XVe siècles, Tallandier, 2009, 250 p..
Didier Le Fur, Anne de Bretagne, Guénégaud, 2000, p. 135.
Gildas Salaün, « Le précieux écrin d’or du coeur d’Anne de Bretagne, histoire d’un aller et retour entre Nantes et Paris (1792-1819) », Revue Numismatique, 2015, p. 537-551 (ISSN1963-1693, lire en ligne [archive])
Guirec Querré du Laboratoire Archéosciences de l’université de Rennes 1, « Analyse et numérisation du cœur reliquaire », conférence au musée de Bretagne de Rennes, 21 octobre 2014.
François-Olivier Rousseau et Patricia Canino, Corps de pierre : gisants de la Basilique de Saint-Denis, Regard, 1999, p. 21.
Pierre Cabanne, Guide artistique de la France, Librairie Hachette, 1968, p. 180.
Alain Erlande-Brandenburg, Jean-Michel Leniaud et Xavier Dectot, Études d’histoire de l’art, Librairie Droz, 2001, p. 132.
Didier Le Fur, Anne de Bretagne, Guénégaud, 2000, p. 146.
Collectif, Anne de Bretagne. Une histoire, un mythe, Somogy, 2007, p. 124.
Didier Le Fur, p. 188.
Didier Le Fur, p. 187 et suivantes.
Laurence Moal, « La duchesse « aux sabots » : la Bretonne idéale ? », dans Duchesses : histoire d’un pouvoir au féminin en Bretagne, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2021, p. 203.
Laurence Moal, « Au service de la propagande française ou muse d’une Bretagne indépendante ? », dans Duchesses : histoire d’un pouvoir au féminin en Bretagne, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2021, p. 204-209.
Laurence Moal, « Icône touristique et publicitaire », dans Duchesses : histoire d’un pouvoir au féminin en Bretagne, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2021, p. 210-212.
Commémoration de la mort d’Anne de Bretagne, par Pierre Choque (lire en ligne [archive] sur le site des Tablettes rennaises). Ce manuscrit a été publié peu après le décès d’Anne de Bretagne pour relater l’événement.
Études historiques
(en) Cynthia Jane Brown, The Cultural and Political Legacy of Anne de Bretagne : Negotiating Convention in Books and Documents, Cambridge, D. S. Brewer, coll. « Gallica » (no 16), 2010, 228 p. (ISBN978-1-84384-223-1, présentation en ligne [archive]).
Elizabeth A. R.Brown, Cynthia J. Brown et Jean-Luc Deuffic, Les funérailles d’une reine : Anne de Bretagne, 1514 : « Qu’il mecte ma povre ame en celeste lumiere », Turnhout (Belgique), Brepols Publishers, 2013 (OCLC881375342, présentation en ligne [archive])
Sophie Cassagnes-Brouquet, Un manuscrit d’Anne de Bretagne : La vie des femmes célèbres d’Antoine Dufour, Rennes, Editions Ouest-France, 2007, 237 p.
Pierre Chotard (dir.), Anne de Bretagne : une histoire, un mythe, Paris / Nantes, Somogy / Château des ducs de Bretagne-Musée d’histoire de Nantes, 2007, 206 p. (ISBN978-2-7572-0063-6)
Catalogue de l’exposition organisée au château des Ducs de Bretagne, musée d’histoire de Nantes.
Antoine Dupuy, Histoire de l’Union de la Bretagne à la France, vol. 1 et 2, Paris, Librairie Hachette, 1880, 447+501
Dominique Le Page (dir.), Pour en finir avec Anne de Bretagne ? : Actes de la journée d’étude organisée aux Archives départementales de la Loire-Atlantique le 25 mai 2002, Nantes, Archives départementales de Loire-Atlantique : Conseil général de Loire-Atlantique, 2004, 132 p. (ISBN978-2-86044-025-7, OCLC294283619).
Antoine Le Roux de Lincy, Vie de la reine Anne de Bretagne, femme des rois de France, Charles VII et Louis XII, 1858.
Claire L’Hoër, Anne de Bretagne, duchesse et reine de France, Paris, Fayard, 2020 (BNF46502360)
Jacques Santrot, Les doubles funérailles d’Anne de Bretagne : le corps et le cœur (janvier 1514-mars 1514), Genève, Droz, coll. « Travaux d’Humanisme et Renaissance » (no 572), 2017, 728 p. (ISBN978-2-600-14749-1, présentation en ligne [archive]).
Collectif d’universitaires des universités de Brest, Nantes, Rennes, Toute l’histoire de Bretagne, dans l’Île de Bretagne et sur le continent, Morlaix, éditions Skol-Vreizh, 1996, 800 p., in-8o.
Vulgarisations
Michel de Mauny, Anne de Bretagne : ce cœur qui a tant aimé la Bretagne, Londres, Celtics Chadenn, 2002 (ISBN978-2-847-22017-9)
Philippe Rault, Les drapeaux bretons de 1188 à nos jours, Spézet, éditions Coop breizh, 1998 (BNF37079638)
Geneviève-Morgane Tanguy, Les Jardins secrets d’Anne de Bretagne, F. Sorlot — F. Lanore, 1991
Geneviève-Morgane Tanguy, Sur les pas d’Anne de Bretagne, Ouest-France, coll. « Itinéraires de l’histoire », 2003, 126 p. (ISBN978-2-7373-3107-7, BNF38978883)
Mémoires de la Société d’Histoire et d’Archéologie de Bretagne : volume consacré à Anne de Bretagne, t. LV, Rennes, Shab, 1978 (lire en ligne [archive])
Yvonne Labande-Mailfert, « Le mariage d’Anne de Bretagne avec Charles VIII, vu par Erasme Brasca », p. 17-42 ; (lire en ligne [archive])
Michael Jones, « Les manuscrits d’Anne de Bretagne, reine de France, duchesse de Bretagne », p. 43-82 ; (lire en ligne [archive])
Jacques Bréjon de Lavergnée, « L’Emblématique d’Anne de Bretagne, d’après les manuscrits à peintures (xve – xvie siècles) », p. 83-96 ; (lire en ligne [archive])
Auguste-Pierre Segalen, « Esquisse d’un état des recherches sur « Anne de Bretagne et la littérature de son temps » (1477-1514) », p. 97-110. (lire en ligne [archive])
Personnage clivant d’Affaire conclue pendant de nombreuses années, Pierre-Jean Chalençon n’est pas le seul de la famille a avoir fait de la télé. Sa soeur, elle aussi, a été vue par les téléspectateurs sur France 2.
Ces dernier temps, Pierre-Jean Chalençon a surtout fait parler de lui pour ses frasques. Il y a d’abord eu sa participation à l’anniversaire de Jean-Marie Le Pen, puis ses provocations envers ses camarades d’Affaire Conclue ou encore son affaire de dîners clandestins en pleine crise sanitaire. Mais bien avant cette descente aux enfers médiatiques, le passionné de Napoléon Bonaparte avait connu une ascension fulgurante.
En moins de deux ans, Pierre-Jean Chalençon était passé de l’anonymat à la célébrité, en premier lieu grâce à l’émission de brocante présentée par Sophie Davant sur France 2. Sa personnalité excentrique avait tellement plu aux téléspectateurs que Cyril Hanouna lui avait proposé de tenir une chronique dans Touche pas à mon poste. Il faut dire que chez les Chalençon, la télévision est une affaire de famille ! Car certains l’ignorent peut-être, mais la sœur du collectionneur est, elle aussi, un visage bien connu du petit écran.
Des rapports parfois compliqués
Les fidèles de téléspectateurs de France 2 ont sans aucun doute déjà vu Isabelle Chalençon. Depuis 1997, elle a régulièrement officié dans l’une des émissions les plus célèbres de la chaîne : Télématin ! A l’époque de William Leymergie, puis de son successeur Laurent Bignolas, la journaliste de 58 ans y parlait de mode et de beauté face à des milliers de téléspectateurs. En septembre 2019, elle avait toutefois révélé avoir fait un burn-out en raison des conditions de travail dégradées au sein de la rédaction. Elle avait alors entamé une procédure judiciaire aux prud’hommes contre France Télévisions, pour demander la requalification de son contrat de travail en CDI.
Mais si le frère et la sœur ont tous deux choisi la télévision comme projet de vie, force est de constater qu’ils sont néanmoins très différents. Comme l’avait révélé Isabelle Chalençon dans Story, une émission diffusée sur M6, leurs rapports peuvent parfois être…explosifs. « J’ai des souvenirs de repas où finalement, ça s’est mal fini parce que, il était tellement odieux avec moi, avec les gens qui étaient autour de nous que oui, je lui ai balancé un seau de glace en pleine figure« , avait révélé la grande sœur du collectionneur. Qui aime bien châtie bien !
Rappelons qu’ils sont toujours considérés comme des petits saints dans toutes les administrations françaises et tous les syndicats de la fonction publique, notamment ceux de l’extrême-gauche…
Officine criminelle de francs-maçons : deux chefs d’entreprise mis en examen
Par Le Figaro avec AFP
Publié le 12/08/2022 à 11:57, Mis à jour le 12/08/2022 à 12:04
Écouter cet article i
02:46/02:46
Pierre T. et son partenaire Alain M. sont soupçonnés d’avoir commandité une violente agression à des membres d’une officine dirigée par des francs-maçons.
Deux chefs d’entreprise ont été mis en examen en juin à Paris, soupçonnés d’avoir commandité une violente agression pour se faire payer une dette, via des membres d’une officine dirigée par des francs-maçons qui aurait organisé une série de crimes, selon deux sources proches du dossier.
Pierre T., gérant d’une entreprise de construction à Toulouse, et son partenaire Alain M., ont été mis en examen le 24 juin et placés sous contrôle judiciaire, ont indiqué vendredi 12 août ces sources, confirmant une information du Parisien. «Mon client qui n’a jamais eu affaire de toute sa vie à la justice n’a rien à voir avec le cœur de cette affaire. Sans rien savoir, il est manifestement tombé dans une “béchamel” infernale», a affirmé auprès de l’AFP l’avocate de Pierre T., Me Marie Burguburu.
Instruit à Melun jusque-là, ce dossier a été transféré à Paris mi-mars et joint à l’information judiciaire visant une officine criminelle dirigée par des francs-maçons et suspectée d’au moins un assassinat. Pour récupérer une dette d’environ 300.000 euros, Pierre T. et Alain M. sont soupçonnés d’avoir commandité, entre 2019 et janvier 2020, une stratégie d’intimidation – messages menaçants, dépôts de rats morts, incendie d’un portail – envers le gérant d’une entreprise de BTP débiteur, jusqu’à la violente agression du compagnon de ce dernier en Seine-et-Marne. Pour ce faire, ils auraient été mis en relation avec Yannick P., ancien agent de la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) et l’un des exécutants présumés de cette officine criminelle, dont les principaux acteurs ont été arrêtés. Ce dernier aurait ensuite demandé, contre quelques milliers d’euros, à Sébastien L., l’un des principaux hommes de main de la cellule, de brûler le portail du couple et de «donner quelques gifles, quelques tartes».
«Mon client a pris toutes ses responsabilités, ainsi qu’il l’a toujours fait dans ce dossier», a déclaré Me Antoine Ory, avocat de Sébastien L., déjà mis en examen dans d’autres volets. Pour Me Joseph Cohen-Sabban, avocat du couple victime, «on reste interloqué face au manque de la plus élémentaire moralité de la part de personnages par ailleurs bien intégrés». Cette enquête à tiroirs, qui avait démarré fortuitement fin juillet 2020 avec l’évitement d’une possible tentative d’assassinat d’une coach en entreprise à Créteil, a été élargie à de nombreux autres faits. La cellule est suspectée d’avoir ordonné l’assassinat du pilote de rallye Laurent Pasquali en 2019; un projet d’assassinat d’un «syndicaliste gênant» de la CGT à Bourg-en-Bresse la même année; de projets criminels visant le maire de Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne) Sylvain Berrios ou un opposant congolais au président Sassou Nguesso, Ferdinand Mbaou, etc.
Toulouse et la Franc-maçonnerie : radiographie d’une tradition chevillée à la Ville rose
Au moins 4 000 Toulousains sont Francs-maçons et pratiquent dans plus de 80 loges. Qui sont-ils ? Que font-ils ? Quels sont leurs secrets ? Radiographie.
Formant une société ouverte à peu de membres et s’enfermant à double tour dans la discrétion, la Franc-maçonnerie constitue une nébuleuse peu connue.
Cette famille spirituelle parmi d’autres n’en reste pas moins bien ancrée dans notre société en raison d’une histoire vieille de trois siècles, l’inscrivant au patrimoine national, et des valeurs qu’elle a porté et continue de cultiver, à l’instar de la laïcité, de la tolérance et de l’humanisme.
À Toulouse, elle est une réalité forte. La Ville rose est en quelque sorte une capitale de la Franc-maçonnerie, annonce l’historien Paul Pistre, auteur de plusieurs ouvrages de référence sur la franc-maçonnerie à Toulouse.
« Depuis la fondation de la première loge, La Française des Arts en 1745, la présence de la Franc-maçonnerie est restée continue tandis qu’ailleurs elle a souvent été interrompue, notamment au moment de la Révolution française », abonde l’historien.
De fortes connections avec l’Espagne
Sous la IIIe République, Toulouse ne compta presque aucun maire qui ne soit pas passé sous le bandeau. Ils s’appelaient Jules Julien, Honoré Serres ou Albert Bedouce… D’autres personnages dont la postérité a retenu le nom ont été initiés, à l’instar de l’antifasciste italien Silvio Trentin, libraire à Toulouse après avoir fui le régime de Mussolini.
D’autres exilés ont joué un rôle certain dans la Franc-maçonnerie toulousaine : les républicains espagnols qui ont participé à la renaissance des loges de la Ville rose après l’occupation allemande. « Grâce aux liens tissés à cette époque, le Grand Orient de France (GODF) a ensuite aidé à relever la franc-maçonnerie espagnole après l’ère franquiste. La province de Toulouse du GODF patronne aujourd’hui 11 loges en Espagne », révèle Paul Pistre.
Un fort développement depuis 1945
Au XXe siècle, la confrérie toulousaine a globalement connu une importante progression en terme d’effectif. Toulouse comptait moins de 10 loges en 1939. L’agglomération en héberge aujourd’hui plus de 80. 4 000 initiés s’y côtoient.
Qui sont-ils ? Les loges accueillent tous les profils depuis l’homme public jusqu’à l’individu seulement connu du fichier de la sécurité sociale. « On est tous différents, c’est une formidable richesse », devise un frère du GODF.
Que font-ils ? Entourés d’un cérémonial désuet et d’un symbolisme prégnant, ils polissent leur pierre et l’apportent à l’édifice. «Ils construisent leur temple intérieur considérant que leur personne est toujours perfectible et ils construisent le temple extérieur voulant humaniser au maximum la société », décode Paul Pistre.
La Franc-maçonnerie est une école de réflexion approfondie sur l’homme, de son passage à la nature qu’il reçoit par son corps à la culture que lui propose la société. Elle propose une philosophie humaniste, un approfondissement de soi, pour et avec les autres, la connaissance de soi et le travail sur soi-même passant par la reconnaissance de l’autre. Sans l’autre, je ne suis rien. Chaque loge est une petite humanité qui chemine ensemble. Nous ne détenons aucune vérité, nous cherchons ensemble. C’est un pari au fond, abonde un Franc-maçon initié au Droit Humain.
Les grands sujets de société s’invitent au temple et font l’objet d’exposés, les fameuses « planches », dont les conclusions ont pu parfois résonner jusqu’en très haut lieu. Les loges seraient-elles l’antichambre du pouvoir politique ? « Sous la IIIe République, il y avait effectivement des lobbies comme la défense de la laïcité. Aujourd’hui, les Francs-maçons sont moins politisés. Ils cherchent à donner du sens à leur vie », assure Paul Pistre.
Le fameux Grand Orient n’est plus majoritaire…
La pratique diffère selon les rites et selon les obédiences. Sept obédiences sont représentées à Toulouse. Le Grand Orient de France, plus penché sur les sujets d’actualité que les autres, compte 23 loges dans l’agglomération toulousaine dont 14 à Toulouse et 6 à Pechbonnieu. À Toulouse, les tenues maçonniques se tiennent au plus vieux temple de la ville, sis au 5 de la rue de l’Orient.
Longtemps majoritaire, cette obédience est aujourd’hui dépassée par la Grande Loge nationale de France (GLNF), imposant à ses membres de croire en Dieu et dont les 34 loges toulousaines se partagent le temple du 33 de la rue Gabriel-Péri.
Viennent ensuite la Grande Loge de France (GLF) comptant 9 loges, le Droit Humain, obédience mixte et la Grande loge régulière de France, récemment créée, patronnant 6 loges chacune. La Grande loge féminine de France, exclusivement réservée à ces dames, et l’obédience Memphis ferment la marche avec quelques loges.
Des symboliques maçonniques en ville
Au-delà des temples de l’agglomération affichant une certaine neutralité vu de l’extérieur, c’est probablement à l’hôtel du Département, siège du Conseil départemental boulevard de la Marquette que s’arbore, à Toulouse, le symbole maçonnique le plus connu.
Ce sont les deux piliers encadrant l’entrée qui doivent retenir l’attention. Ils rappellent les deux colonnes du temple de Salomon. « Il dressa les colonnes sur le devant du Temple, l’une à droite, l’autre à gauche : il nomma celle de droite Jakin, et celle de gauche Boaz… (Les Chroniques, II – 3 – 17) ». Présentes dans tous les temples maçonniques, ces colonnes sont le premier symbole que découvre le nouvel initié à sa sortie du cabinet de réflexion. Elles représentent la construction du temple intérieur et moral.
À Blagnac, c’est un rond-point dit de la Révolution qui présente des signes maçonniques et interpelle les amateurs d’ésotérisme. Cet ouvrage présente une grande pyramide et une plaque censée représenter les tables de la Loi reçues par Moïse. Cette plaque se trouve scindée en 11 tablettes de bronze. Pour certains, une douzième tablette existait et aurait disparu suite à une dégradation. Pour d’autres, il n’y a toujours eu que 11 tablettes.
11, un chiffre chargé de symboles pour les francs-maçons dixit, notamment, le philosophe Pierre Dortiguier qui l’interprète à partir du fameux rond-point blagnacais… Pour lui cette représentation du chiffre 11 est, dans l’esprit maçonnique, une mobilisation des « initiés », une sorte de mobilisation révolutionnaire pour lutter contre la loi établie.
Cet article vous a été utile ? Sachez que vous pouvez suivre Actu Toulouse dans l’espace Mon Actu . En un clic, après inscription, vous y retrouverez toute l’actualité de vos villes et marques favorites.
Dans son ouvrage très documenté*, le journaliste Jacques Molénat s’immisce « sans vénération ni malveillance » dans les sombres arcanes de cette société que l’on dit aussi puissante que discrète.
De Toulouse à Toulon, de Montauban à Aix-en-Provence en passant par Nice, Narbonne, Carcassonne, Nîmes, Montpellier, Béziers, Avignon ou encore Sète et Saint-Chinian, dans l’Hérault, les francs-maçons sont omniprésents, si l’on en croit Jacques Molénat. Même en Corse où, plus qu’ailleurs sans doute, l’omerta est élevée au rang d’institution.
Ils occupent souvent des postes à responsabilités dans l’économie, la justice, le sport, la politique. Quelle que soit leur obédience (que l’auteur appelle ‘’les 110 tribus’’) : Grand Orient, Grande Loge de France, Grande Loge Nationale Française, Droit Humain etc. ‘’ les Fils de la Veuve’’ comme on les appelle parfois, se retrouvent dans des fraternelles ou des confréries très fermées comme les fameux Clubs 50. C’est là, parait-il, que se nouent les contacts utiles, que se font ou se défont les petits arrangements « entre frères ».
Si la plupart viennent en loge chercher la nourriture spirituelle que le monde profane ne leur offre plus, quelques-uns n’hésitent pas à se servir des puissants réseaux maçonniques à des fins plus personnelles. Cela donne lieu, de temps en temps, à de jolis scandales médiatiques.
C’est ce que l’on découvre en lisant ce livre qui tient à la fois du glossaire pour profanes, du Who’s who pour initiés et de la rubrique des faits divers d’un journal.
Entretien avec l’auteur.
« L’une des clés du pouvoir régional «
-Quelle idée de faire un livre sur les francs-maçons du Midi ? Seraient-ils moins vertueux qu’ailleurs ?
-C’est une idée toute simple de journaliste politique et d’enquêteur vivant à Montpellier depuis longtemps. Il y a une trentaine d’années j’ai appris, par inadvertance, l’existence dans ma ville, d’un cercle banalement dénommée le Club 50. J’étais dans une ignorance totale. On m’expliqua que ses membres étaient sélectionnés à un haut niveau social et maçonnique. Ils se retrouvaient le dernier jeudi de chaque mois autour d’une très bonne table de la ville. Ça m’a diablement intéressé. Je parvins à mettre la main sur l’annuaire secret du cénacle. Le feuilletant je découvris une bonne partie de la nomenklatura locale : le président de la chambre de commerce, le président du Tribunal de commerce , un haut cadre de l’URSSAF, le patron de l’ANPE, des banquiers, des mandarins du droit et de la médecine, le directeur du cabinet du maire, le patron de la Caisse régionale d’assurance-maladie, un avocat de renom, des promoteurs, le directeur de la Poste, le directeur des services du conseil général… Que du beau monde !
Bien sûr, ce n’était pas le QG clandestin de la ville, plutôt une instance occulte où, entre Importants, s’échange de l’information, carburant essentiel dans les affaires et l’exercice du pouvoir. Cette découverte fut pour moi un déclic. La franc-maçonnerie m’a intéressé à travers ses réseaux et, à un moindre degré, son riche univers symbolique. Pour L’Express, dont j’étais le correspondant régional, j’ai mené plusieurs enquêtes locales visant à bien comprendre comment, ville par ville, fonctionne la maçonnerie locale. J’ai été assez rapidement convaincu qu’elle est l’une des clefs du pouvoir régional.
Mon livre a pour point de départ ce travail d’enquête. Je l’ai actualisé, restructuré, complété, élargi du côté de Toulouse, de la Côte d’Azur et de la Corse. Bref, j’ai voulu synthétiser ce que j’ai appris de la franc-maçonnerie méridionale.
Les francs-maçons seraient-ils moins vertueux dans le Midi qu’ailleurs en France ? N’ayant enquêté que dans les régions méridionales il me manque des points de comparaison. Ceci dit, je raconte plusieurs affaires plutôt gratinées qui montrent que le Sud est le théâtre d’indiscutables dérives à travers, en particulier, les fraternelles qui réunissent, on le sait, autour d’intérêts communs, des francs-maçons de différentes obédiences.
-La lecture de votre livre donne à penser que la maçonnerie, dans le Midi, serait moins un lieu de réflexion philosophique qu’un puissant lobby. Est-ce vrai dans toutes les villes du Sud ?
-A mon avis il n’y a pas de lobby homogène de la franc-maçonnerie, comme le croient beaucoup de gens. Ce fantasme ne tient pas la route. Au-delà de l’expérience commune, très émotionnelle, de la cérémonie d’initiation, les francs-maçons ne forment en rien une entité cohérente. Ils se divisent entre cinq à six « grandes obédiences » et s’éparpillent entre une bonne centaine de micro-obédiences. Parmi eux il y a des athées, des catholiques, des juifs, des musulmans, des socialistes, des communistes, des réacs, des affairistes. C’est un ensemble disparate impossible à coaguler et à faire marcher au pas. Je dirais même qu’aujourd’hui, surtout en politique et dans les affaires, la franc-maçonnerie est plus souvent instrumentalisée quelle n’instrumentalise.
Je me suis aperçu en outre que la franc-maçonnerie colle à l’identité des terroirs. A Nîmes, par exemple, ville taurine, beaucoup de frangins appartiennent à des cercles tauromachiques. Et puis l’enracinement est très différent d’une ville à l’autre. Une cité comme Narbonne a une densité surprenante de francs-maçons. Des pans entiers de la bourgeoisie locale se sont engouffrés dans les loges. Toulon est une ville sous l’emprise de la GLNF, la Grande Loge nationale française. La quasi-totalité des détenteurs du pouvoir économique et politique sont affiliés à cette obédience.
-La maçonnerie n’est plus la force de proposition qu’elle était jusqu’au siècle dernier. Les obédiences se déchirent, dites-vous. Et pourtant la maçonnerie recrute toujours plus. Qu’est-ce qui attire encore chez les francs-maçons ?
– Il y a en effet une petit mystère. La franc-maçonnerie compte quelques 180 000 membres, un effectif en augmentation régulière. Dans le Midi, qu’il s’agisse de l’Occitanie, de la Provence, de la Côte d’Azur ou de la Corse les francs-maçons sont, en proportion de la population, deux à trois fois plus nombreux que dans le reste de l’Hexagone. Je n’ai pas d’explication globale à cette surreprésentation, seulement quelques pistes. Dans les régions méridionales le catharisme, le protestantisme, les pulsions irrédentistes ont, je crois, dopé ce goût du débat qui s’épanouit dans les loges. En outre, plus qu’ailleurs, le brassage des populations y est plus intense et, du coup, aiguise le besoin de lieux apaisés de sociabilité où l’on peut échanger et se faire des relations utiles.
Il faut ajouter la qualité de la méthode maçonnique, l’organisation très disciplinée des débats. Elle développe chez beaucoup de francs-maçons une capacité d’écoute et une ouverture à l’autre qu’on rencontre rarement dans d’autres organisations. Le fanatisme n’est pas dans l’ADN maçonnique. Quand monte la violence politique, cette constatation fait du bien. J’ajoute que pour des autodidactes la vie en loge se révèle souvent une formidable école du soir.
Propos recueillis par M.G.
* Voyage indiscret chez les francs-maçons du Midi de Jacques Molénat. Cairn Editions. 238 pages. 18 €. On peut aussi commander l’ouvrage chez l’auteur : jacquesmolenat@yahoo.fr
Jacques Molénat, journaliste et écrivain Montpelliérain, décrypte la vie politique régionale depuis quatre décennies. Il a collaboré à de nombreux journaux dont Midi Libre, L’Express, l’Événement du Jeudi, La Croix, Marianne etc. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages : Le Marigot des pouvoirs (Climats), Notables, trublions et filous (Chabot du Lez).
N’ayant accès à la totalité de l’article, je ne peux rien dire sur son différend avec Sciences Po.
Mais moi aussi, je déplore que ces écoles aient en quelques sorte institutionnalisé la promotion canapé pour des nuls en tout tout justes capables de décrocher un demi-bac quoiqu’ils soient tous issus de classes financièrement aisées (le montant des frais de scolarité à Sciences Po en exclut les plus modestes), ou peut-être précisément parce qu’ils ont toujours baigné dans un environnement qui leur aura quand même permis de faire le demi-bac pseudo « littéraire » à défaut d’autre chose, quand des débiles mentaux socialement moins favorisés terminent leur scolarité au mieux avec un CAP.
Voyez ce qui nous arrive propulsé au sommet de l’Etat par ces écoles de cul pour y foutre un souk pas possible, puisque c’est tout ce qu’ils savent faire :
Peggy Sastre : « Ce qui m’inquiète, c’est que Sciences Po forme 90% de l’élite française »
Après l’annulation de son séminaire intitulé « Biologie, évolution et genre » à Sciences Po, l’essayiste répond aux critiques de l’IEP.
Article réservé aux abonnés Durée : 13 min
La journaliste scientifique et docteur en philosophie des sciences Peggy Sastre.
Natacha Nikouline
Propos recueillis par Laetitia Strauch-Bonart et Alix L’Hospital
Publié le 09/08/2022 à 17:00, mis à jour à 18:12
En juin dernier, L’Express révélait que deux séminaires ancrés dans la théorie de l’évolution, dont l’un devait être assuré par la journaliste au Point et essayiste Peggy Sastre, avaient été annulés sans plus d’explication par Sciences Po Paris. Répliquant à notre enquête, la direction de l’IEP répondait entre autres que ces cours avaient été refusés pour des motifs scientifiques ou encore que « les conceptions de Mme Sastre peuvent presque conduire à légitimer le viol ». Dans cet entretien, l’auteure de La Haine orpheline (Anne Carrière) réfute fermement ces accusations.
L’Express : Pourquoi avez-vous proposé un cours à Sciences Po ? Dans quelles circonstances ?
Peggy Sastre : J’ai été contactée en février 2019 par Leonardo Orlando. Je venais de donner une conférence à Sciences Po Paris, invitée par une association étudiante, et il en a profité pour me demander de participer, en tant qu’enseignante, à un cours qu’il comptait proposer à l’établissement à la rentrée suivante, une fois son doctorat obtenu, avec pour thématique générale « Biologie, Évolution et Sciences sociales ». Ce qui a été fait, sous l’intitulé « Evolution, Nature humaine et Sciences sociales ». Le cours, accepté en juin, était programmé pour la rentrée 2019-2020. Il a été annulé quelques semaines avant sous prétexte d’un problème d’effectifs et on nous a conseillé de le proposer sur le campus de Reims. La pandémie est passée par là, mais c’est ce que nous avons fait pour le semestre de printemps 2022. Le cours a été accepté à l’automne 2021 et la suite de l’histoire a été racontée dans vos colonnes…
L’application L’Express
Pour suivre l’analyse et le décryptage où que vous soyez
Comment avez-vous réagi à l’annulation de ce cours ?
Sincèrement ? De manière totalement blasée, à mes yeux c’était inévitable. Depuis le départ, je pensais que le projet n’avait aucune chance d’aboutir, mais je me suis laissée embarquer par l’optimisme de Leonardo Orlando. Et en voyant les cours, dans leurs différentes formes, passer les barrages pédagogiques, j’ai pu me dire que, finalement, un tel espoir n’était peut-être pas si vain. Mais au fond, non, je n’y ai jamais cru.
En perdant ce cours, vous avez perdu aussi une source de rémunération. Avez-vous été défendue par des féministes choquées qu’une femme soit « cancellée » de façon si brutale ? Pourquoi selon vous ?
Alors, déjà, au risque de casser un mythe, je dois préciser que ma rémunération aurait davantage tenu de l’argent de poche qu’autre chose. Je ne sais pas si tous les vacataires de Sciences Po sont tous logés à la même enseigne, mais en ce qui me concerne, c’était maigre. Un cours m’aurait moins rapporté qu’une pige dans à peu près tous les journaux où j’ai pu travailler, et ce en me bloquant une bonne journée de travail. On a fait plus rentable. Mais sinon, non, eu égard au soutien de féministes à une femme honteusement entravée dans sa marche vers l’éclatement du plafond de verre, je n’ai rien senti. Pourquoi ? Il faudrait leur demander. Peut-être parce que votre article est sorti au début de l’été et que les féministes militantes, aussi, ont besoin de vacances ?
Pour répondre à l’enquête de L’Express, la direction de Sciences Po a avancé de nombreux arguments. Le premier, que « les deux cours avaient été refusés pour des motifs purement