Je décline toute responsabilité quant aux mentions qui s'affichent dans les cinq lignes ci-dessus du pavé "Recherchez aussi" sur lequel je n'ai aucun contrôle.
Mes statistiques sont bloquées depuis le 2 février 2015.
7 février 2015
Mes statistiques sont de retour, tout fonctionne.
16 février 2015
Statistiques "basiques" de nouveau bloquées depuis le 12 février.
22 février 2015
Mes statistiques "basiques" ont été débloquées hier soir après la publication de mon dernier article concernant NEMROD34. Belle reprise simultanée de l'activité du Chinois.
23 février 2015
Statistiques "basiques" toujours sujettes à blocages : le 21 février au soir, à peine étaient-elles débloquées, puis à nouveau hier, 22 février, à peine étaient-elles débloquées.
24 février 2015
Statistiques "basiques" débloquées. Pas de nouveau pic d'activité du Chinois depuis le 21 février.
25 février 2015
Je n'ai pas mes statistiques "basiques" du jour, ça bloque encore... et Justinpetitcoucou est toujours bloqué depuis le 8 février... Faudrait penser à le débloquer, lui aussi, il y a du laisser-aller, là...
26 février 2015
Statistiques "basiques" des deux blog débloquées. Merci pour Justin, il était temps !
27 février 2015
Statistiques "basiques" des deux blogs de nouveau bloquées depuis le 26 février. Ce petit jeu pourrait-il cesser ? On n'en voit pas l'intérêt... Complément de 22 h: merci de m'avoir rendu ces statistiques !
25 mars 2015
Statistiques "basiques" de nouveau bloquées depuis le 20 mars.
26 mars 2015
Merci de m'avoir débloqué mes statistiques "basiques". Encore une fois, je ne vois pas l'intérêt de ce petit jeu. Ce serait aussi bien de cesser de bloquer ces statistiques pour oublier de les débloquer jusqu'à ce que j'aie signalé le problème.
31 mars 2015
Merci de bien vouloir me débloquer les statistiques "basiques" de Justinpetitcoucou, restées bloquées depuis le 14 mars - cf. avis du 25 mars sur Justin.
2 avril 2015
Merci de m'avoir rendu les statistiques de Justin.
7 mai 2015
Je n'ai plus de statistiques depuis deux jours, ni "basiques" ni "avancées".
10 mai 2015
Retour des statistiques "basiques". Merci. Manquent encore les statistiques "avancées".
14 mai 2015
Toutes mes statistiques sont de retour depuis hier. Merci.
3 octobre 2015
Depuis hier, les compteurs de mes statistiques avancées sont tous à zéro. Merci de me les rendre.
Et voilà, excellemment conseillé par l’ancien procureur de Quimper Thierry Lescouarc’h, sur lequel pèsent de très gros soupçons de corruption au moins durant l’exercice de ses fonctions dans le Finistère de 2014 à 2020, Eric Dupond-Moretti vient de se voir signifier sa mise en examen pour prise illégale d’intérêts.
La justice soupçonne Éric Dupond-Moretti d’être intervenu comme ministre dans des dossiers dans lesquels il était impliqué comme qu’avocat. Jean-Christophe MARMARA/Le Figaro
«Je ne vois pas pourquoi la Commission de l’instruction se priverait de mettre Éric Dupond-Moretti sur le gril toute la journée. Ne s’est-elle pas offert le luxe d’entendre le premier ministre Jean Castex, toute une demi-journée?» Pour ce bon connaisseur de la vie judiciaire, Éric Dupond-Moretti n’a pas fini de souffrir devant les juges de la Cour de justice de la République (CJR) qui l’a convoqué ce vendredi, à 9 heures précises, en vue d’une mise en examen.
Le garde des Sceaux, soupçonné d’avoir voulu régler des comptes à propos de dossiers dans lequel il était impliqué comme avocat, sera accompagné de ses trois avocats – Olivier Cousi, Christophe Ingrain et Rémi Lorrain – pour affronter les trois juges de cette commission. La confrontation risque d’être d’autant plus électrique que les principaux protagonistes se connaissent fort bien. Entre eux, quelques procès d’assises aux incidents d’audience musclés, que les deux hauts magistrats, Janine Dray et Catherine Schneider, n’ont sans doute pas oubliés. Un temps, la rumeur a d’ailleurs couru que ces dernières pourraient même se déporter à cause de ce lourd passif. «C’est absurde», souligne cette source judiciaire, un brin agacée. «Il n’y aurait aucun sens de se déporter d’une audience et pas de l’instruction dans son ensemble». La surprise du chef serait la présence du parquet général à cette première comparution. La Cour de justice de la République ne dérogeant pas au droit commun de la procédure pénale, rien n’empêche François Molins, ou l’avocat général Philippe Lagauche, d’être présent. «Cela arrive une fois sur deux cent cinquante», soupire, un peu las, ce magistrat de la Cour de cassation qui n’imagine pas une seconde une telle provocation.
Une requête en nullité
La défense du ministre, tient en trois points: Éric Dupond-Moretti martèlera qu’il n’a fait que reprendre des dossiers lancés par son prédécesseur, Nicole Belloubet, et que suivre l’avis de son administration – laquelle incluait l’avis du procureur général, François Molins. Il devrait également insister sur le fait qu’une enquête administrative n’est pas une sanction disciplinaire et que le décret de déport de ses fonctions vers le premier ministre a précédé toute décision de poursuite disciplinaire.
La défense ne manquera pas de renvoyer à l’envoyeur l’accusation de conflit d’intérêts. Outre la spectaculaire mise en cause de François Molins, l’Union syndicale des magistrats, l’un des syndicats de magistrats à avoir porté plainte, a aussi été parti pris en assistant plusieurs magistrats dans les deux affaires qui valent aujourd’hui à Éric Dupond-Moretti d’être mis en cause.
«Jamais un ministre étant passé devant la commission d’instruction de la CJR n’en est sorti sans être mis en examen. Et là, on sent bien que c’est ce que veulent les juges, il n’y a qu’à voir comment toute la procédure a été montée à l’envers», souligne-t-on dans l’entourage du ministre. Ce dernier point devrait servir de base à la requête en nullité de mise en examen, pour défaut d’indices graves et concordants. La défense commencera par soulever le fait que le garde des Sceaux a été convoqué par ses juges alors que la perquisition n’avait pas encore eu lieu à la Chancellerie et qu’un autre témoin clé n’avait pas été entendu, en l’occurrence sa directrice de cabinet Véronique de Malbec. À cela s’ajouteront les demandes d’actes, dont la plus retentissante sera la demande d’audition par la commission d’instruction de François Molins lui-même. Procéduralement, c’est lui qui devrait signer les réquisitions pour accorder ou refuser cette audition.
En tout état de cause, il s’agit du troisième garde des Sceaux dont la carrière politique ou ministérielle est mise à mal par la justice, pour ne pas dire en danger. On se souvient que, avant Éric Dupond-Moretti, la Cour de justice de la République avait mis fin à la carrière politique de Jean-Jacques Urvoas. Et que, en 2017, la mise en examen de François Bayrou l’avait écarté de la Chancellerie, quinze jours après sa nomination.
INFORMATION EUROPE 1 – Le président de l’UDI Jean-Christophe Lagarde en garde à vue
07h49, le 11 mars 2021 , modifié à 12h23, le 11 mars 2021
1:00 Jean-Christophe Lagarde a été interpellé en possession d’armes (photo d’illustration).
Selon les informations d’Europe 1, le député de Seine-Saint-Denis et président de l’UDI a passé la nuit en garde à vue à Bobigny après avoir été interpellé à son domicile en possession d’armes non déclarées.
Le président de l’UDI et député de Seine-Saint-Denis Jean-Christophe Lagarde a été interpellé chez lui dans la nuit de mercredi à jeudi et placé en garde à vue, selon les informations recueillies par Europe 1. Ce sont ses proches qui ont appelé la police vers 1 heure du matin, en expliquant qu’il aurait fait une tentative de suicide et qu’il était armé. Les policiers se sont rendus sur place. Ils auraient entendu une détonation près de son pavillon de Drancy.
L’élu dément avoir fait une tentative de suicide
L’élu était sain et sauf, il a démenti avoir fait une tentative de suicide mais les policiers l’ont trouvé en possession de nombreuses armes longues et de poing, tandis que ses proches racontaient son état dépressif. Dans une situation relativement confuse, l’élu a été placé en garde à vue. Il est entendu dans les locaux de la police judiciaire de Seine-Saint-Denis, pour « détention d’armes », celles-ci n’étant manifestement pas déclarées – des vérifications approfondies doivent être menées.
Jean-Christophe Lagarde, le patron de l’UDI, en garde à vue pour détention d’armes
Le député a été interpellé en possession de plusieurs armes dans la nuit de mercredi à jeudi à son domicile de Drancy (Seine-Saint-Denis).
Le député (UDI) Jean-Christophe Lagarde, ici en janvier lors d’une séance de l’Assemblée nationale.
Par Jean-Michel Decugis, Alexandre Arlot et Gaëtane Bossaert
Le 11 mars 2021 à 08h30, modifié le 11 mars 2021 à 12h31
Jean-Christophe Lagarde a été interpellé chez lui dans la nuit de mercredi à jeudi et placé en garde à vue pour détention d’armes. Le président de l’UDI est entendu depuis 5 heures du matin par les enquêteurs de la police judiciaire de Seine-Saint-Denis pour s’expliquer sur la présence de plusieurs armes à son domicile, comme nous l’ont confirmé plusieurs sources. Le député de Seine-Saint-Denis a été interpellé à Drancy après que ses proches ont appelé la police vers 1 heure du matin, indiquant qu’il était armé et craignant pour sa santé.
Selon son entourage, qui évoque un incident d’ordre privé, Jean-Christophe Lagarde serait détenteur de deux armes de catégorie B, pour le tir sportif qu’il pratique depuis quatre ans. Si l’élu est en effet autorisé à posséder ces deux armes de poing, dont un Glock, les policiers ont aussi mis la main sur une arme de guerre et deux armes longues, découvertes dans un coffre, et dont la détention serait illégale, selon nos informations.
Tensions intra-familiales
A l’origine, les pompiers ont été appelés à Drancy pour des tensions intra-familiales. Les policiers sont arrivés en renfort après qu’un coup de feu a retenti. Personne n’a été blessé. De source policière, Jean-Christophe Lagarde avait un faible taux d’alcool dans le sang.
«Vers 1 heure du matin, j’ai entendu du bruit dehors, raconte cette riveraine de la rue Mailly. Par la fenêtre de la cuisine, j’ai vu trois ou quatre policiers en uniforme, dehors, qui se dirigeaient vers le pavillon de monsieur le maire (NDLR : Jean-Christophe Lagarde n’est plus maire de Drancy depuis 2017). J’ai d’abord pensé que quelqu’un voulait le cambrioler ou qu’il lui était arrivé quelque chose. J’ai vu la lumière de son pavillon allumée, puis j’ai discerné un homme ouvrir le portail pour parler avec les policiers. Mais je ne sais pas si c’était lui. Plus tard dans la nuit, vers 5 heures du matin, d’autres policiers sont arrivés sur place, mais ils étaient habillés en civil», rapporte cette habitante, qui n’a entendu aucun coup de feu.
Jean-Christophe Lagarde est parti de l’Assemblée nationale peu après 23 heures mercredi soir, alors qu’il travaillait au groupe UDI avec d’autres élus sur les élections régionales, et sur d’autres textes liés à l’actualité parlementaire. Ces derniers temps, son moral n’était « pas au beau fixe » se contente de commenter un de ses collègues, qui évoque des soucis d’ordre privé. Dans l’entourage proche du député et de la mairesse, on évoque une affaire « totalement rocambolesque », qui ne correspond pas du tout au profil que l’on connaît de l’élu.
Député de la Seine-Saint-Denis et ex-maire de Drancy, Jean-Christophe Lagarde, 53 ans, a pris la tête de l’UDI (Union des démocrates et indépendants) en 2014, succédant à Jean-Louis Borloo. Après avoir collé des affiches pour la campagne de Raymond Barre en 1988, et présidé les jeunes UDF (1996-2001), Jean-Christophe Lagarde s’est emparé de la ville de Drancy en 2001, faisant basculer cet historique bastion communiste.
Sur le plan judiciaire, le chef de parti centriste est toujours visé par une enquête préliminaire du Parquet national financier (PNF). Une plainte, notamment pour détournement de fonds publics, avait été déposée en octobre 2017 par un conseiller municipal d’opposition à Drancy, Hacène Chibane, qui s’interrogeait sur l’activité d’assistante parlementaire de l’épouse de M. Lagarde, Aude Lavail-Lagarde, entre 2002 et 2014. Cette dernière est aujourd’hui maire de Drancy, ayant succédé à son époux lorsqu’il a été réélu aux législatives de juin 2017.
Sa famille s’installe à Drancy en 1970. Son père est informaticien et sa mère secrétaire1. Il est marié avec Aude Lavail-Lagarde, ancienne militante de l’UDF du Languedoc2, élue conseillère départementale de Seine Saint-Denis en 2015 qui lui succède à la mairie de Drancy en septembre 20173.
Candidat de l’union UDF/RPR aux élections législatives de 1993 et de 1997 dans la cinquième circonscription de la Seine Saint-Denis, il est battu au premier tour par le député sortant Jean-Claude Gayssot.
Pendant les élections municipales de 1995, il est tête de liste de l’union de l’opposition à Drancy et met, pour la première fois de l’histoire locale, le maire sortant Maurice Nilès en ballotage, figure historique du Parti communiste français, résistant, ancien député et maire de la ville depuis trente-six ans. Celui-ci est cependant réélu.
À l’automne 2005, il analyse les émeutes des banlieues7 en ciblant les conséquences de « ghettoïsation » d’une partie des Français. Son analyse, divergeant de celle de Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, lui vaut l’opprobre de l’UMP : Éric Raoult disant de lui qu’il est un « Sarkozy de l’UDF dans le 9-3 », et Roger Karoutchi, patron de l’UMP d’Île-de-France déclarant « C’est un sectaire qui est en train de mal tourner »1.
Porte-parole de François Bayrou lors de la campagne présidentielle de 2007, il affirme ses divergences en esquissant un rapprochement avec Ségolène Royal. Après le premier tour de l’élection présidentielle, il prend ses distances avec lui et se présente en candidat libre, après avoir refusé d’appeler à voter pour Nicolas Sarkozy. Lors des élections législatives de 2007, Jean-Christophe Lagarde se représente sans étiquette (ses documents de campagne feront mention des deux communes de sa circonscription Bobigny et Drancy en guise de tendance politique) pour un second mandat tout en étant investi sans l’avoir demandé par l’UDF[réf. nécessaire]. Il est réélu au second tour le 17 juin avec 59,87 % des voix.
Deux jours après son élection, il annonce son adhésion au groupe Nouveau Centre, composé d’anciens parlementaires UDF qui avaient soutenu Nicolas Sarkozy entre les deux tours des présidentielles8,9. Pourtant, le 14février2008, il signe, avec 16 autres personnalités politiques de tous bords, l’« Appel du 14 février » pour une vigilance républicaine lancé par l’hebdomadaire Marianne10. À la suite du refus de la loi rétroactive à l’Assemblée nationale, et sur proposition de Jean-Christophe Lagarde, le Nouveau Centre fait alliance avec le Fetia Api (financement : 870 000 d’euros pour le Nouveau Centre et 30 000 euros pour le Fetia Api). Le Fetia Api (« Nouvelle étoile ») est un parti politique de la Polynésie française, proche de l’UDF puis du Nouveau Centre qui le soutient (afin notamment de pouvoir bénéficier du financement public des partis politiques, plus aisé pour les partis qui se présentent outre-mer)11.
En 2008, lors des élections municipales, Jean-Christophe Lagarde remporte à nouveau dès le premier tour la ville de Drancy avec 69,5 % des voix et emporte 42 sièges des 49 qui composent le conseil municipal12.
Le 24 janvier 2012, alors qu’il s’était déjà montré hostile à la candidature du président de son parti Hervé Morin, il annonce son soutien à Nicolas Sarkozy à l’élection présidentielle de la même année en cosignant une tribune dans Le Figaro avec d’autres parlementaires du Nouveau Centre et les ministres Maurice Leroy et François Sauvadet.
Candidat aux élections législatives de juin 2012 dans la cinquième circonscription de la Seine Saint-Denis (Bobigny, Drancy, Le Bourget), il est réélu le 17 juin 2012 pour un troisième mandat par 56,73 % des suffrages exprimés. Il est élu le 20 juin 2012 porte-parole du nouveau groupe centriste UDI présidé par Jean-Louis Borloo à l’Assemblée nationale avant le lancement de ce parti à ce nom.
Le 31 janvier 2014, il annonce qu’il brigue un troisième mandat à la mairie de Drancy. Il est réélu avec 75,06 % des suffrages exprimés, lors du premier tour du 23 mars 2014, et sa liste remporte 45 sièges sur les 49 que compte le conseil municipal.
Le 12 mai 2017, il annonce son intention de démissionner de son mandat de maire de Drancy afin de se conformer à la loi sur le cumul des mandats et de proposer son épouse Aude Lagarde, sixième adjointe chargée des affaires sociales et des personnes âgées, pour lui succèder15. Le 18 juin 2017 il est réélu pour un quatrième mandat de député. Ainsi qu’il l’avait annoncé, Aude Lagarde est élue maire le 2 septembre 20173. Il parraine la candidature de François Fillon (LR) pour l’élection présidentielle de 201716. Cette même année, il est candidat à sa propre réélection lors des élections législatives de 2017, qu’il remporte.
Président de l’UDI
Jean-Christophe Lagarde a été numéro deux du Nouveau Centre en devenant président exécutif du nouveau parti centriste lors du congrès de Nîmes du 17mai2008. Fonction qu’il quittera en même temps que le parti, en 2012[réf. nécessaire]. Le 10juillet2012, afin de débloquer la construction d’un parti centriste à partir du groupe parlementaire UDI, Jean-Christophe Lagarde annonce la création d’un nouveau parti de centre-droit, baptisé Force européenne démocrate17. Il participe alors à la mise en place du parti, l’Union des démocrates et indépendants.
Le 29 juin 2014, il annonce dans Le Journal du dimanche sa candidature à la présidence de l’UDI, rejoignant une course qui oppose déjà Jean-Christophe Fromantin, Yves Jégo (avec Chantal Jouanno) et Hervé Morin. Il déclare que « le centre n’est pas le milieu, la moyenne, la synthèse mais un autre chemin, une alternative pour notre pays » et entend « conquérir le pouvoir » en portant un « Centre conquérant »18.
Il arrive en tête du premier tour, devançant Hervé Morin (35,9% contre 31,5%), et obtient pour le second le soutien d’Yves Jégo, arrivé troisième avec 21,5 % des voix19. La Seine-Saint-Denis et en particulier sa ville de Drancy lui apportent un soutien massif. Son département compte 2 192 votants (dont 1 377 pour Drancy), loin devant les Hauts-de-Seine avec 1 193 voix20. Il remporte le second tour et devient alors président de l’UDI21.
Il soutient Alain Juppé, à titre personnel, dès le premier tour de la primaire française de la droite et du centre de 2016, tandis que le Nouveau Centre, autre composante de l’UDI qu’il préside, soutient François Fillon pour le second tour24,25. Après la victoire de François Fillon, il intègre, au sein de l’organigramme de l’équipe de campagne de ce dernier, son Conseil stratégique aux relations avec les partis26. Il suspend le soutien de l’UDI le 1er mars 2017 à la suite de l’annonce de la convocation du candidat par les juges d’instruction en vue d’une probable mise en examen dans le cadre de l’affaire Fillon27. En décembre 2017, il dit ne plus vouloir d’alliance entre l’UDI et LR en cas d’élection de Laurent Wauquiez à la tête de LR28.
En décembre 2018, Jean-Christophe Lagarde est désigné pour conduire la liste UDI aux élections européennes de 201929. Cette liste, Les Européens, obtient 566 057 voix (2,50 % des suffrages) et aucun élu au Parlement européen30
En mars 2018, il prend position contre la taxe sur les GAFA de Bruno Le Maire34, annonçant que le monopole de Google, Facebook et Amazon leur permettra de répercuter la taxe sur les PME et les artisans, ce qui se confirme en août 2019 à la suite de la décision prise par Amazon35.
Institutions
Il estime que la baisse des dotations de l’État aux collectivités mise en place sous la présidence de François Hollande (11 milliards d’euros en trois ans) représente un « effort [...] trop violent sur un délai trop court, alors qu’il aurait pu être supérieur sur un temps plus long »4. En Ile-de-France, il est pour la suppression des départements, dont les compétences scolaires reviendraient à la Région et les compétences sociales aux établissements publics territoriaux, qui doivent selon lui devenir des « établissements publics classiques »4.
International
Jean-Christophe Largarde est pro-européen. Cependant, il n’approuve pas le cinquième élargissement de l’Union européenne contre lequel il vote en 2004, risquant, selon lui, de rendre l’Union européenne moins gouvernablenote 1,36,37. Pour les mêmes raisons, il s’oppose à la ratification du traité de Lisbonne en 2008 considérant qu’on « ne pourra pas poursuivre la construction européenne et l’intégration politique avec plus de 27 pays : l’Europe va être paralysée avec les institutions actuelles »38. Lors du référendum sur le traité établissant une constitution pour l’Europe en 2005, Jean Christophe Lagarde fait campagne pour le « non », dénonçant la fin de la volonté fédéraliste européenne et jugeant le texte trop timoré, privilégiant une Europe uniquement économique contre la création d’une Europe politique39. En 2018, il prend position pour la création d’une politique migratoire commune dirigée par un « Ministère européen des migrations » : Celui-ci serait doté d’une administration fédérale de garde-côtes et de garde-frontières et serait en gestion du droit d’asile à l’échelle européenne40. Le 6 février 2019, il conteste le veto de la Commission européenne sur le projet de fusion Alstom-Siemens, reprochant à l’UE de ne pas protéger ses entreprises et ses salariés de la concurrence mondiale, notamment chinoise41.
En mars 2018, Jean-Christophe Lagarde s’inquiète des conséquences d’un retrait des troupes américaines en Syrie pour les Kurdes42. En janvier 2019, en tant que président du groupe d’études de l’Assemblée nationale sur les Kurdes, il écrit une lettre ouverte à Emmanuel Macron43 pour lui demander d’anticiper un éventuel retrait des troupes américaines, puis, en octobre 2019, à la suite de l’offensive de l’armée turque dans le nord de la Syrie, il demande des sanctions financières contre la Turquie : « il faut cesser d’être frileux par rapport à la Turquie [...] il y a bien eu une réaction lorsque la Russie a envahi une partie de l’Ukraine et de la Crimée [...] l’Union européenne a des moyens de faire pression sur la Turquie : 50% des exportions de la Turquie vont vers l’Europe, soit 84 milliards d’euros »44.
Numérique
En 2017, il alerte contre l’ingérence numérique du Cloud Act qui contraint les firmes américaines à fournir des données stockées sur leurs serveurs situés en Europe45.
En 2018, il prend position pour la création d’un règlement européen sur la valorisation des données personnelles obligeant les opérateurs du numérique à rémunérer les utilisateurs dont ils collectent les données34.
Société
Il s’est prononcé en faveur de la légalisation du cannabis, estimant que cela poserait certes « des problèmes de santé publique, qui se posent de toute façon même avec la prohibition » mais que « les gains en termes de sécurité publique seraient considérables, car on pourrait ainsi éviter que se constituent à tous niveaux les mafias de la drogue »46.
En 2004, il a voté contre la loi sur les signes religieux dans les écoles publiques47, parlant la veille des régionales une manipulation électoraliste, les cas problématiques étant peu nombreux. Dans son livre Les Hypocrisies françaises, Jean-Christophe Lagarde estime que l’État doit « trouver la place de l’islam en France ».
En 2007, il instaure la gratuité de la restauration scolaire dans la communauté de communes Le Bourget-Drancy en Seine Saint-Denis et dépose dans le même temps une proposition de loi pour généraliser la mesure dans toute la France.48.
En 2013, Jean-Christophe Lagarde vote en faveur du projet de loi sur le mariage homosexuel49.
Controverses
Affaires judiciaires
Après plusieurs procédures lancées en 2010 alors qu’était pressentie son entrée au gouvernement50, il est condamné en décembre 2012 à 5 000 € d’amende pour attribution illégale de marché public, dans le cadre confidentiel d’une procédure de plaider-coupable à Paris51. En 2013, l’association de soutien à son action municipale rembourse 51 712 € à la municipalité de Drancy pour des frais qu’elle avait indûment engagés au profit de l’association, ce qui lui permet d’éteindre les poursuites51.
Le 28juin2013, il est relaxé des poursuites pour favoritisme dont il faisait l’objet dans un dossier d’attribution de marché public accordé à un architecte pour la tribune du stade Guy-Môquet, à Drancy52. Le jugement est confirmé en appel le 29 juin 201553.
En février 2019, des perquisitions sont menées à son domicile dans une enquête pour détournement de fonds publics dans le cadre d’une enquête préliminaire du parquet national financier à la suite d’une plainte déposée en octobre 2017 par Hacène Chibane, conseiller municipal d’opposition à la marie de Drancy, qui s’interrogeait sur l’activité d’assistante parlementaire de son l’épouse, Aude Lavail-Lagarde, entre 2002 et 201454.
Le 11 mars 2021, il est placé en garde à vue pour détention d’armes55. Ses proches auraient signalé une tentative de suicide56.
Polémiques
Le 29 juin 2017, il estime qu’avec son indemnité de député de 7 209,74 euros brut mensuels hors avantages (5 400 euros d’indemnité parlementaire) rapportée au nombre d’heures par semaine et aux week-ends travaillés, il gagne moins que le salaire moyen des Français qui s’élève à 2 957 euros bruts par mois57,58.
En septembre 2007, dans un article titré « Quand le maire se félicite d’avoir menti… », le site du Parisien a publié une déclaration où Jean-Christophe Lagarde reconnaissait avoir caché la construction d’une mosquée à Drancy, pour éviter des tensions59. L’intéressé est revenu sur le sujet en 2008, dans son ouvrage Les Hypocrisies françaises (Le Cherche midi), où il argumente sur la nécessité pour l’État de « trouver la place de l’islam en France », afin d’éviter que cette religion ne soit une arme aux mains d’États étrangers, et dénonce ce qu’il appelle « les blocages et les illogismes de la société française ». Il a affirmé en 2010 qu’il n’avait pas « caché » la construction de la mosquée, mais « simplement voulu éviter d’en faire un symbole ou un sujet de polémique. […] Ayant tenu la presse à l’écart […], je me suis attiré ce titre vengeur et fallacieux du Parisien car ils n’avaient pas aimé ne pas être les premiers informés60. »
Fin novembre 2017, un numéro de l’émission télévisée Pièces à conviction dénonce la gestion de la ville de Drancy par Jean-Christophe et Aude Lagarde. Selon le conseiller municipal d’opposition Hacène Chibane, les associations sont pour les deux maires « le bras armé pour tenir la ville », au moyen de subventions61. Ces pratiques auraient selon ses opposants également été constatées dans la mairie voisine de Bobigny (passée à l’UDI après une domination communiste de plusieurs décennies), afin de renforcer l’assise électorale de Jean-Christophe Lagarde62.
Le 13 février 2020, Jean-Christophe Lagarde publie un communiqué de presse en réponse au journal Le Point après la publication d’un dossier consacré au « communautarisme » illustré par la photographie du député. Il utilise alors une citation du ministre de la propagande nazi, Joseph Goebbels, en mentionnant clairement le nom de son auteur63,64.
Début 2020, il est l’objet d’un livre de la journaliste de l’AFP Ève Szeftel, intitulé Le Maire et les Barbares, une enquête sur le clientélisme à Bobigny qui le met en cause. Selon elle, le député aurait eu recours à des méthodes clientélistes, impliquant des personnes condamnées par la justice ou des responsables religieux65. L’intéressé s’en défend66.
Député de la cinquième circonscription de la Seine-Saint-Denis depuis le 16 juin 2002, réélu le 17 juin 2007, réélu le 17 juin 2012, réélu le 18 juin 2017
Membre de la commission de la défense nationale et des forces armées depuis le 28 juin 2017
Deux autres députés, Bruno Bourg-Broc et Roland Chassain, membres de l’UMP, votent également contre lors de ce scrutin mais ont déclaré a posteriori avoir voulu voter pour.
« [Le député Jean-Christophe Lagarde va créer un nouveau parti centriste », Le Monde, 10 juillet 2012 (lire en ligne [archive], consulté le 18 avril 2019).
Sylvia Zappi et Abel Mestre, « Jean-Christophe Lagarde, itinéraire d’un centriste façon « Seine-Saint-Denis style » », Le Monde, 13 novembre 2014 (lire en ligne [archive], consulté le 18 avril 2019) .
« En cas d’élection de Wauquiez, Lagarde (UDI) ne veut « plus d’alliance » avec Les Républicains », Le Monde.fr, 8 décembre 2017 (ISSN1950-6244, lire en ligne [archive], consulté le 8 décembre 2017)
« Quand le Medef livre des amendements clé en main aux députés LR et Modem », Challenges, 16 novembre 2017 (lire en ligne [archive], consulté le 22 novembre 2017)
« Ces amendements « made in » Medef présentés par les députés », Marianne, 17 novembre 2017 (lire en ligne [archive], consulté le 22 novembre 2017)
« Après le refus de leur fusion par Bruxelles, Alstom et Siemens temporisent », Le Monde, 7 février 2019 (lire en ligne [archive], consulté le 20 février 2019)
« Quand le maire se félicite d’avoir menti… » [archive], sur Le Parisien.fr, 6 septembre 2007 : « Oui, je vous ai volontairement caché que ce serait une mosquée. Je voulais montrer la normalité d’un tel projet. Contrairement à tous ces maires qui annoncent dans les médias qu’ils veulent une mosquée, moi, je l’ai […] Je n’ai pas voulu l’annoncer à la population car cela aurait forcément créé des tensions. ».
Encore étudiant et président du Mouvement des jeunes démocrates, il est élu en mars 1971 conseiller municipal de Boulogne-Billancourt sur la liste menée par Georges Gorse.
Il quitte l’audiovisuel public fin 1982, pour être candidat à la succession de son père, Pierre Baudis, maire de Toulouse de 1971 à 19835. Il est élu en mars 1983 lors des élections municipales, sous l’étiquette du CDS, composante de l’UDF, tout en affirmant une ligne d’ouverture politique6. Les fois suivantes, il est réélu jusqu’aux élections de 1995 dès le premier tour, avec 55 % des voix. L’universitaire Stéphane Beaumont rappelle qu’en tant que maire, il fut « l’homme de l’endettement zéro ». Il a également participé à transformer la ville en grande métropole économique et universitaire et lancé le métro de Toulouse. Il refuse plusieurs fois de devenir ministre afin de se consacrer à sa ville7.
En 1986, il est élu au Conseil régional de Midi-Pyrénées, dont il devient le président. Enfin, la même année, il est élu député à l’Assemblée nationale, mandat dont il démissionne au profit de son père Pierre, il sera réélu en 1988, en 1993 et en 1997. Il est alors un des responsables de Force démocrate, parti faisant partie de la confédération de partis nommée UDF.
En 1989, il fait partie du courant des « rénovateurs », avec Michel Noir, François Bayrou, Philippe Séguin ou encore Alain Carignon, leur ambition (avortée) étant de lancer un parti unique de la droite et du centre (à partir du RPR et de l’UDF) en écartant Jacques Chirac et Valéry Giscard d’Estaing. Il demande ainsi personnellement à la télévision le départ de ce-dernier de la vie politique7.
En 1994, il conduit la liste UDF-RPR qui recueille 25,58 % des voix et arrive en tête des élections européennes ; initialement créditée de 40 % dans les sondages, la liste doit pâtir de la dissidence de Philippe de Villiers, encouragé par Charles Pasqua7.
En 1998, il devient membre du bureau politique et du conseil de la présidence de l’UDF.
Conseil supérieur de l’audiovisuel
En mai 2000, succédant à Alain Peyrefitte, il devient pour un an le président du comité éditorial du quotidien français Le Figaro7.
Après avoir quitté ses fonctions de président du CSA en janvier 2007 (où il est remplacé par Michel Boyon), il est élu président de l’Institut du monde arabe en février 20079.
Retour en politique
En janvier 2009, il est désigné tête de liste UMP de la circonscription Sud-Ouest comptant 6 200 794 électeurs inscrits pour les élections européennes de 2009. Le 7 juin 2009, la liste de la majorité présidentielle qu’il conduit est celle qui obtient le plus de voix : 705 900 et 26,89 % des suffrages exprimés, ce qui permet à sa liste d’obtenir quatre sièges au Parlement européen, loin devant celle du Parti socialiste conduite par Kader Arif. Sa liste a obtenu une majorité relative de voix dans les trois régions de la circonscription Sud-Ouest, tout comme dans la très grande majorité des villes les plus grandes de cette circonscription, notamment à Toulouse où il dépasse le seuil symbolique des 30 %. Lors de ces élections, la majorité présidentielle a doublé ses députés par rapport au précédent scrutin de 2004.
Le 10 novembre 2009, il est nommé rapporteur sur l’accord d’association sur la Syrie, en négociation depuis 2004.
Fin octobre 2010, il est chargé par le Parlement de réaliser une étude des relations entre l’Union européenne et le Conseil de coopération du Golfe. Après une audition publique au Parlement européen, il rédige un rapport qui est adopté par celui-ci le 24 mars 2011 en session plénière10.
À ce poste, il permet aux victimes du sida et aux séropositifs d’avoir accès aux soins funéraires, interdits depuis 198611.
Il est le premier Défenseur des droits à avoir permis que les matermittentes soient rétablies dans leurs droits en considérant dans sa décision du 13 mars 2012 que « la situation dans laquelle sont placées les intermittentes du spectacle durant et à l’issue de leur congé de maternité constitue une discrimination fondée sur l’état de grossesse tant au regard du droit communautaire que du droit interne »12.
Dominique Baudis a épousé en secondes noces Ysabel Saïah le 27 avril 1988. Le couple a eu deux enfants, Pierre et Benjamin. Dominique Baudis avait une fille, Florence, issue d’un précédent mariage.
En 2003, alors qu’il est président du CSA, Dominique Baudis est mis en cause dans une affaire liée au tueur en série Patrice Alègre. Le 18 mai 2003, il révèle publiquement cette affaire au journal de Claire Chazal sur TF1 : alors accusé de proxénétisme, de viol, de meurtre et d’actes de barbarie, il apparaît sur le plateau très tendu, le visage perlé de sueur. Déclarant être « bien décidé à affronter la calomnie les yeux dans les yeux », cette défense maladroite renforce les rumeurs de son implication, relayées par les médias20,21.
Les instigateurs de cette campagne de diffamation sont mis en examen et le 11 juillet 2005, la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Toulouse confirme le non-lieu général dans le volet « viols et proxénétisme en bande organisée » dans lequel Baudis et d’autres personnalités sont mis en cause. Le président du CSA est ainsi blanchi par la justice21. Après être revenues sur leurs déclarations, les deux ex-prostituées, Fanny et Patricia, sont reconnues coupables de dénonciation calomnieuse et respectivement condamnées à deux et trois ans de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Toulouse le 26 mars 200922.
Karl Zéro, à l’époque présentateur sur Canal+, bénéficie d’un non-lieu en mars 2007 à la suite de sa mise en examen pour « sortie illicite de correspondance », « violation du secret de l’instruction » et « violation du secret professionnel » après avoir lu en direct à la télévision une lettre du meurtrier Patrice Alègre confirmant l’implication de Dominique Baudis dans cette affaire23. En janvier 2009, il est à nouveau mis en examen pour « sortie irrégulière de correspondance de prison »24. Dominique Baudis a également accusé La Dépêche du Midi et son directeur Jean-Michel Baylet ainsi qu’Edwy Plenel, alors au Monde, d’avoir contribué à propager la rumeur7.
Sous le titre Face à la calomnie, Dominique Baudis publie, en 2005, le journal qu’il a tenu pendant dix-huit mois, de 2003 à 2004, victime de ce qu’il qualifie de longue campagne de calomnies. Dans ce livre, il accuse l’ex-gendarme Michel Roussel d’avoir orienté les témoignages des deux anciennes prostituées qui l’avaient impliqué dans l’affaire Alègre. Cela vaudra à Dominique Baudis d’être condamné pour diffamation en première instance le 4 janvier 2006. Le 9 août de la même année, la cour d’appel de Toulouse confirme la diffamation ; il est condamné à verser 1 000 euros à Gilles Souillés25. Dans ce livre, Dominique Baudis dit ne pas comprendre l’attitude de son successeur à la mairie de Toulouse, Philippe Douste-Blazy, qu’il accuse de complaisance à l’égard de la rumeur.
Création de la collectivité territoriale et premier président élu.
Télé 7 jours no 809, semaine du 15 au 21 novembre 1975, p. 109 : « Dominique Baudis, correspondant permanent au Liban pour TF1 a été blessé, la semaine dernière, à Beyrouth. Une balle lui a ouvert la cuisse droite et il en reçu deux autres dans la cuisse gauche et l’épaule. Le commando qui l’a blessé l’a transporté à l’hôpital de Beyrouth »
« Mort de Dominique Baudis, « défenseur infatigable de l’intérêt général » », Le Monde.fr, 10 avril 2014 (ISSN1950-6244, lire en ligne [archive], consulté le 2 mai 2016).
Natif de Lourdes, Philippe Douste-Blazy est le fils de Louis Douste-Blazy, professeur de médecine, et de Geneviève Béguère (1924-2018), ancienne dirigeante de la Ciergerie lourdaise2 et fille d’Antoine Béguère, sénateur-maire de Lourdes et dirigeant du FC Lourdes, lors des « années dorées » de ce club de rugby.
Cette année est aussi celle de son élection comme directeur national de l’Association de recherche contre les élévations du cholestérol (ARCOL).
Incontesté dans les scrutins locaux jusqu’à son départ de Lourdes, il connaît une ascension rapide : élu député dans la deuxième circonscription des Hautes-Pyrénées fin mars1993, il abandonne son mandat en mai, à la suite de sa nomination comme ministre délégué à la Santé, fonction qu’il cumule avec celle de porte-parole du gouvernement à partir du 19janvier1995. En mars 1994, il est élu au conseil général des Hautes-Pyrénées, devient secrétaire général du CDS en décembre suivant, et est réélu au premier tour des municipales en 19954.
À Lourdes, Philippe Douste-Blazy axe son action sur le tourisme. La RN 21, l’aéroport Tarbes-Ossun-Lourdes et la nouvelle gare SNCF améliorent la desserte de la ville, qui se dote d’un nouvel office du tourisme et de deux accueils pour les malades en remplacement des anciens hospices. Mais la reprise en régie municipale du golf, hérité de l’équipe précédente, et l’acquisition du lac de Lourdes, dont l’aménagement est ensuite suspendu, alourdissent les finances municipales4. La chambre régionale des comptes constate en 1997 une augmentation des frais de fonctionnement de la ville, due selon l’opposition au nombre de collaborateurs du cabinet pléthorique et à une politique de communication coûteuse. Les impôts locaux augmentent de 77,8 % entre 1988 et 19944, pour rebaisser à partir de 19985, l’endettement de la ville atteint 206 millions de francs soit 13 885 francs par habitant en 2000, et la taxe de séjour est instaurée4. En matière d’emplois, il doit faire face à la fermeture de l’abattoir, et tente sans succès d’attirer deux usines pharmaceutiques4.
En juin, il est réélu maire de Lourdes, et devient secrétaire général de Force démocrate fin novembre. Il est ensuite membre du bureau politique de l’UDF (1996-1999) et vice-président de l’UDF.
En tant que ministre, il accentue les politiques culturelles en direction des territoires urbains et ruraux défavorisés, en associant les acteurs de l’aménagement du territoire et de l’Éducation nationale6.
En mai1997, il est poignardé à Lourdes par un déséquilibré7.
En mars 2001, il laisse la circonscription de Lourdes pour se faire élire dans la première circonscription de la Haute-Garonne. Abandonnant ses mandats de conseiller général et de membre du conseil municipal de Lourdes, il remporte à la même date la mairie de Toulouse, succédant à Guy Hersant, maire par intérim en remplacement de Dominique Baudis, nommé président du CSA. Il préside la communauté d’agglomération du Grand Toulouse de 2001 à 2008.
Fin 2001, il s’associe à la candidature de Jacques Chirac pour un second mandat présidentiel. Il organise l’adhésion d’une large frange de l’UDF au nouveau parti fondé lors de la campagne présidentielle et qui deviendra l’UMP, ce qui provoque son exclusion du parti centriste.
Réélu député de la Haute-Garonne le 16juin2002, et devenu secrétaire général de l’UMP le même mois lors du congrès du parti, il refuse d’entrer au gouvernement pour conserver la mairie de Toulouse. En 2004, il démissionnera cette fois de son poste de maire de la « Ville rose » pour entrer au gouvernement en tant que ministre de la Santé.
Le 5mars2003, il est à l’origine avec Jean Leonetti d’une proposition, non discutée à l’époque, de reconnaître « l’œuvre positive de l’ensemble de nos citoyens qui ont vécu en Algérie pendant la période de présence française », cosignée par 107 autres députés8. Des clauses plus étendues sur le même thème réapparaîtront dans les articles 1 à 4 de la loi française du 23 février 2005, soulevant une forte polémique autour de la reconnaissance, imposée à l’école par cet article, des aspects positifs de la colonisation.
Le 31mars2004, il est nommé ministre de la Santé et de la Protection sociale, et démissionne de son mandat de maire de Toulouse pour se plier à la règle du non-cumul des mandats9, où il est remplacé par Jean-Luc Moudenc. Le 29 novembre suivant, son titre s’élargit en ministre des Solidarités, de la Santé et de la Famille.
Il entame à ce poste la réforme de l’assurance maladie10, en prévoyant 10 milliards d’euros d’économies et 5 milliards de recettes supplémentaires en 3 ans, grâce à une franchise de 1 euro par acte médical, la hausse du forfait hospitalier et un élargissement de l’assiette de la CSG11.
Le 5 février 2005, il promet à des psychanalystes lacaniens de retirer un rapport de l’INSERM défavorable à la psychanalyse du site officiel du ministère de la santé12.
À l’issue de son mandat, il est salué pour avoir fait avancer des réformes délicates avec habileté, sans faire descendre dans la rue les personnels hospitaliers, mais reste considéré comme celui par qui la tarification du système hospitalier public est arrivée13. Dans le milieu de la santé, certains estiment aussi que la réforme de l’assurance maladie aurait pu être terminée pendant son ministère et non passée à son successeur, Xavier Bertrand14.
Préférant le ministère des Affaires étrangères à un ministère des Affaires sociales élargi, il est nommé à la tête du Quai d’Orsay le 2juin2005, dans le gouvernement Dominique de Villepin15.
Son ministère est marqué par quelques bourdes, par exemple lorsqu’il confond Taïwan et la Thaïlande ou la Croatie et le Kosovo10. Par ailleurs, certaines de ses déclarations embarrassent, notamment celle sur le caractère « militaire clandestin » du programme nucléaire iranien, à contre-courant des efforts diplomatiques occidentaux16 ou celle, en plein conflit israélo-libanais, sur le rôle « stabilisateur » de l’Iran17. Son manque de maîtrise des codes diplomatiques et des dossiers, ainsi que son goût pour la communication18, irritent les fonctionnaires du Quai d’Orsay10.
Comme ministre, il défend une diplomatie humanitaire, développant notamment le fonds Unitaid, financement innovant d’achats de médicaments par une taxe prélevée sur les billets d’avion, initiée par les présidents Chirac et Lula17.
Démissionnaire à la suite de la victoire de Nicolas Sarkozy à la présidentielle, il annonce le jour de la passation des pouvoirs à Bernard Kouchner, renoncer à se présenter aux législatives dans la 1re circonscription de Toulouse.
Le 3 mars 2007, il est élu président du conseil d’administration d’Unitaid, une organisation internationale d’achats de médicaments19.
En juin 2007, il est nommé conseiller, chargé de mission auprès du président de la République.
Conseiller spécial du secrétaire général des Nations unies
Ce programme, qu’il dirige, se révèle une déception, malgré les contacts établis avec Bill Clinton ou Ban Ki-moon. La fondation Unitaid qui chapeautait ce programme le stoppe en 2010 devant les coûts supérieurs aux recettes réelles, après que le lancement lui a coûté 22 millions de dollars23. Néanmoins, à la suite des résultats positifs obtenus en Espagne avec la campagne « Ninõs Sin Malaria »24, le logiciel, qui a fait ses preuves, est aujourd’hui au service d’autres organisations internationales qui lèvent des fonds par micro-donations.
Le 8 janvier 2012, il appelle à un soutien pour François Bayrou, candidat du MoDem pour l’élection présidentielle, via une tribune dans le journal Le Monde25 dans laquelle il dénonce une droitisation de l’UMP dont il faisait partie. La même année, il convainc plusieurs chefs d’États africains de donner 10 cents par baril de pétrole vendu pour lutter contre la malnutrition dans le cadre du projet Unitlife, qu’il préside26.
Depuis janvier 2016, il est professeur à la Medical School de Harvard29. Il est candidat à la présidence de l’Organisation mondiale de la santé en 201630, mais sa candidature n’est pas retenue par le conseil exécutif réuni le 25 janvier 2017.
Membre bénévole du conseil d’administration de l’IHU Méditerranée Infection de Marseille dirigé par Didier Raoult, il apporte avec d’autres médecins, son soutien aux recherches du professeur et demande, le 3 avril 2020, la modification du décret 293 du 26 mars 2020 complété par le décret 337 du 26 mars 2020 pour autoriser l’utilisation du Plaquenil (hydroxychloroquine) pour toutes les formes symptomatiques du Covid-19 et pour le mettre à disposition afin que les médecins de ville puissent le prescrire dans le cadre de l’urgence sanitaire33,34.
30mars1993 – 19janvier1995 : ministre délégué auprès du ministre d’État, ministre des Affaires sociales, de la Santé et de la Ville, chargé de la Santé
19janvier1995 – 11mai1995 : ministre délégué auprès du ministre d’État, ministre des Affaires sociales, de la Santé et de la Ville, chargé de la Santé, porte-parole du gouvernement
Il était aussi question d’une affaire de harcèlement…
Curieusement, la plainte déposée contre lui par Pascale Miterrand remonte à l’année 2008, au mois de juillet, le 16.
PPDA a présenté son dernier JT de 20 heures sur TF1 le 10 juillet 2008, son éviction de la chaîne avait été annoncée le 8 juin et confirmée dès le lendemain.
Combien de points pour la petite-fille d’un ancien président de la République ?
« Rumeurs » de harcèlement, plainte pour viol classée: Hulot dans la tourmente
Avant la parution de « rumeurs » le concernant, à paraître vendredi dans Ebdo, le ministre de la Transition écologique a formulé des démentis. L’Express fait le point.
« Ça fait mal, quand c’est injuste, quand c’est infondé, car moi, hier, on a fait pleurer mes enfants », s’est défendu, ému, Nicolas Hulot.
REUTERS/Stephane Mahe
Par LEXPRESS.fr
publié le 08/02/2018 à 20:48 , mis à jour à 21:30
L’enquête du magazine Ebdo visant Nicolas Hulot, n’est pas encore publiée, mais elle pousse le ministre de la Transition écologique a s’expliquer, dès ce jeudi, pour limiter les potentiels dégâts qu’elle pourrait lui causer.
Dans leur article, nos confrères évoquent des hypothèses de harcèlement sexuel et des accusations de viol à l’encontre du ministre, qui s’est rendu sur le plateau de BFMTV ce jeudi pour démentir les faits qui lui sont imputés. L’Express fait le point sur cette affaire.
Une ancienne collaboratrice harcelée?
Dans son article intitulé « Nicolas Hulot, La parole d’une famille, la conscience d’un homme », Ebdo évoque d’abord des faits supposés de harcèlement sexuel. Cette première affaire concerne une jeune femme de 31 ans, ancienne collaboratrice de Nicolas Hulot, ayant travaillé pour sa fondation. Selon Ebdo, « plusieurs sources » affirment qu’elle aurait été harcelée par son ancien dirigeant. Le magazine évoque également un « accord » en échange du silence. Sauf que, en poste à l’Assemblée nationale en tant que chargée de mission, la jeune femme a démenti de tels faits auprès de LCI et du Point. Par ailleurs, aucune plainte n’a été déposée.
Ce jeudi, dans un communiqué, la Fondation pour la Nature et l’Homme (FNH) créée par Nicolas Hulot affirme qu’elle n’a eu connaissance « d’aucun agissement répréhensible ou conduite inappropriée » de la part de son ancien président, et ce, en 25 ans de collaboration. Mais c’est une autre affaire, pour des faits présumés de viol, qui a précipité l’intervention de Nicolas Hulot sur BFMTV.
Une plainte pour « viol » en 2008, classée sans suite
La deuxième affaire évoquée par Ebdo revient sur l’histoire d’une jeune femme issue d’une « famille au nom prestigieux », qui « aurait été abusée » par le ministre. Les faits remonteraient à l’été 1997, et se seraient déroulés en l’absence de témoins. A l’époque, elle avait 20 ans, lui 42.
Auprès du magazine, cette femme, très laconique sur le sujet, assure avoir été conviée par l’actuel ministre dans sa maison, alors qu’il était présentateur de l’émission Ushuaïa, pour des raisons professionnelles. Si elle n’entre pas dans les détails, son père, également contacté par Ebdo, les résume: « Ma fille n’a jamais utilisé le mot « viol » devant moi. Elle a toujours préféré parler d’acte sous contrainte ».
Elle portera plainte 11 ans plus tard, alors que les faits supposés de viol sont prescrits par la loi au bout de 10 ans. Si Ebdo ne révèle pas les motifs de cette procédure, le parquet de Saint-Malo a confirmé, en fin de journée, une plainte pour « viol » en 2008, classée sans suite. La procureure évoque des faits qui se sont déroulés « entre le 9 et le 11 juin 1997″.
Nicolas Hulot avait été interrogé par les gendarmes bretons en août 2008, puis le parquet de Saint-Malo avait classé la plainte trois mois plus tard, en raison de la prescription des faits. Ce n’est pas la première fois que l’histoire est évoquée. Dans sa biographie autorisée du ministre, Saint Nicolas, la journaliste d’Europe 1 Bérengère Bonte relate le cas « d’une fille de ministre courtisée à la limite du harcèlement », sans plus de détails.
« Ça fait mal »: Hulot, ému, se défend
« Ça fait mal, quand c’est injuste, quand c’est infondé, car moi, hier, on a fait pleurer mes enfants ». Nicolas Hulot était ému, ce jeudi sur le plateau de Jean-Jacques Bourdin, et a tenu à apporter des précisions bien avant que le magazine ne soit publié.
Concernant les rumeurs de harcèlement à l’encontre de la salariée de sa fondation, Nicolas Hulot dément et évoque « une affaire qui n’a pas de fondement ». « La personne en question dira la même chose », assure-t-il. Il nie par ailleurs avoir acheté le silence de cette femme et regrette des « rumeurs ignominieuses ».
Le ministre a aussi nié les accusations de viol qui lui sont imputées, même s’il reconnaît le dépôt d’une plainte le visant, en 2008. « Ces propos sont mensongers et gravement diffamatoires », a-t-il argué, dans les pages de Ebdo, ajoutant que « l’enquête avait permis de constater, après les auditions de la plaignante et de moi-même, l’absence de tout agissement répréhensible ». Il ajoute, concernant le classement de l’affaire judiciaire que « non seulement parce qu’il y avait prescription, mais aussi parce que l’enquête avait permis de constater l’absence de tout agissement répréhensible ».
Une version nuancée par la procureure de Saint-Malo, dans son communiqué: « il est apparu que les deux protagonistes avaient une version contradictoire quant au consentement de la relation sexuelle », écrit la magistrate.
Jeudi matin, Nicolas Hulot a assuré qu’il n’avait pas songé à démissionner. Une hypothèse qu’il n’a toutefois pas écartée au regard de sa famille, qu’il dit durement touchée, et qui guidera à l’avenir ses choix.
Le soutien de Matignon et de l’Élysée
L’Elysée et Matignon font bloc derrière Nicolas Hulot. L’Elysée a annoncé ce jeudi midi qu’il écartait toute démission de son ministre en l’absence d’une mise en examen.
« Confiance dans sa sincérité » a de son côté tweeté le secrétaire d’État de Nicolas Hulot, Sébastien Lecornu. Son homologue auprès du ministre des Affaires étrangères, Jean-Baptiste Lemoyne, a, lui, commenté la situation sur LCP: « Il faut savoir garder son calme, regarder les faits avec objectivité. Il ne faut pas que la rumeur remplace la vérité ». Les autres membres du gouvernements ont, quant à eux, préféré la discrétion.
Nicolas Hulot accusé de viol : pourquoi il a retiré sa plainte pour diffamation
Mathieu Lecerf | sam. 12 septembre 2020 à 00h13 – Mis à jour le sam. 12 septembre 2020 à 12h13
Il y a quelques années, Nicolas Hulot avait été accusé de viol par la petite-fille de François Mitterrand. Après avoir porté plainte pour diffamation, l’ancien ministre de l’Ecologie l’avait retirée. Dans les pages de Paris Match, il explique aujourd’hui pourquoi.
Après avoir été nommé ministre de l’Ecologie d’Emmanuel Macron, Nicolas Hulot a vécu une période difficile : une affaire datant de 2008 a refait surface et ne l’a pas épargné. Accusé de viol par Pascale Mitterrand (la petite-fille de François Mitterrand, pour une agression qui se serait produite vingt ans plus tôt) en 2008, l’ancien animateur d’Ushuaïa avait vu le journal L’Ebdo ressortir l’affaire, ce qui l’avait poussé à porter plainte pour diffamation, avant de la retirer. Dans les pages de Paris Match, actuellement en kiosque, il explique aujourd’hui pourquoi il ne l’a pas maintenue.
Quand l’hebdomadaire l’interroge sur le sujet, Nicolas Hulot lâche d’abord avec sincérité : « C’est un moment trop douloureux pour ma famille et moi. Je ne veux plus en parler. » Et c’est justement pour ne pas à avoir affronter plus de douleur, que l’ancien ministre de l’Ecologie confie ensuite : « J’ai retiré ma plainte pour éviter une procédure longue et vite tourner la page. »
« Je ne crains plus rien »
Puis, il dresse un bilan de cette période noire, car s’il a toujours démenti coûte que coûte ces accusations, elles ont laissé des traces à Nicolas Hulot et ses proches : « Après ce que j’ai traversé, je ne crains plus rien », lâche l’ancien animateur. « Ce n’est pas qu’on a fouillé dans ma vie, c’est qu’on a creusé jusqu’à traverser l’hémisphère. Voilà au moins une libération : s’il y avait eu des choses à trouver, on les aurait trouvées. »
Publié le 09/02/2018 à 20:10 , mis à jour le 10/02/2018 à 09:22
On ne la connaissait pas, ou peu, et pour cause. Pascale Mitterrand, l’auteure de la plainte pour viol déposée contre Nicolas Hulot en juillet 2008, n’a jamais recherché la lumière ou la célébrité qu’aurait pu lui procurer son nom. Agée de 40 ans aujourd’hui, Pascale Mitterrand est la fille aînée de Gilbert Mitterrand, le plus jeune fils de l’ex-président de la République. Elle est la sœur de Justine et Guillaume Mitterrand, qui sont à peu près aussi discrets qu’elle. Pascale Mitterrand vit aujourd’hui à l’étranger avec sa famille et ses enfants.
Photographe professionnelle
Elle s’est intéressée très jeune à la photographie dont elle a fait son métier, et obtenu son Bac professionnel de photographie au lycée d’Orthez, dans les Pyrénées-Atlantiques.
Jeune diplômée, elle commencera sa carrière à l’agence Sipa à Paris où, du fait de son nom et du milieu dont elle est issue, elle est affectée au secteur politique et faits divers. C’est à cette époque à la fin des années « 90 », qu’elle aurait fait la rencontre de Nicolas Hulot.
En 2000, elle quittera l’agence pour réaliser un reportage photographique au long cours en Inde sur les Intouchables pour la fondation France Libertés créée par sa grand-mère, Danielle Mitterrand.
Aujourd’hui, elle partage sa vie professionnelle entre reportages, portraits et expositions, seules occasions de voir Pascale Mitterrand en public.
En 1990, Nicolas Hulot crée la Fondation Ushuaïa, qui devient ensuite la Fondation Nicolas-Hulot pour la nature et l’homme. Critiqué par une partie du mouvement écologiste français comme étant trop consensuel, il est le coauteur du film sorti en 2009, Le Syndrome du Titanic, visant à interpeller sur l’« urgence écologique ».
Son arrière-grand-père maternel, Georges Moulun, était un riche industriel qui tira sa fortune de la construction des premiers barrageshydroélectriques français, et qui « perdit au jeu son dernier fusil de chasse »3.
Nicolas Jacques André Hulot naît le 30 avril 1955 à Lille du mariage de Philippe Hulot, chercheur d’or et créateur de jardins, et de Monique Moulun, responsable de maisons de santé4. Il a un frère, Gonzague, et une sœur, Béatrice3. Philippe Hulot meurt d’un cancer et laisse une famille de trois enfants, alors que Nicolas a tout juste 15 ans. Cinq ans plus tard, son frère Gonzague se suicide le soir de Noël. C’est Nicolas qui découvre le corps de son frère mais, voulant préserver sa mère, il préfère n’en parler que le lendemain matin3.
De 1986 à 1992, Nicolas Hulot partage la vie de Dominique Cantien, directrice des variétés à TF1 (de 1987 à 1994) et productrice de l’émission Ushuaïa. Le 3 septembre 1993, il épouse à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) Isabelle Patissier, double championne du monde d’escalade. Le couple divorce le 9 avril 1996. Il se remarie à Viens (Vaucluse), le 5 octobre 2002, avec Florence Lasserre, la mère de ses deux fils, Nelson et Titouan, et ancienne conseillère municipale de Saint-Lunaire5,6 (Ille-et-Vilaine). Il est père de trois enfants7.
Formation, débuts comme photographe
Nicolas Hulot est élève au collège Fénelon-Sainte-Marie avant d’intégrer le lycée Saint-Jean-de-Passy, établissement d’enseignement privé catholique sous contrat d’association avec l’État, dans le 16e arrondissement de Paris, puis au collège Sasserno, autre établissement d’enseignement privé catholique, situé à Nice. Après le baccalauréat, il entame des études de médecine à l’université Pierre-et-Marie-Curie4, qu’il abandonne au bout de six mois8.
Il est successivement plagiste, moniteur de voile, serveur, puis photo-reporter9,10.
De 1975 à 1979, il est engagé par Gökşin Sipahioğlu, fondateur de l’agence de presse Sipa4.
En 1976, il part pour le Guatemala, après le tremblement de terre qui a fait 20 000 morts. La même année, grâce à un ami, il part en reportage en Afrique du Sud avec le navigateur Éric Tabarly. En 1977, il est en Rhodésie, en pleine guerre d’indépendance et interviewe Ian Smith, le Premier ministre. En 1978, après l’enlèvement du baron Empain, il mène une surveillance, planqué pendant 46 jours dans une voiture devant son domicile, mais s’absente au moment où le baron est libéré par ses ravisseurs et manque le cliché espéré. Le 2 novembre 1979, il refuse de photographier la mort de Jacques Mesrine alors qu’il est parmi les premiers sur les lieux de la fusillade3.
Carrière dans l’audiovisuel
Nicolas Hulot commence sa carrière dans les médias à France Inter de 1978 à 19874.
Il fait ses débuts à la télévision dans une émission pour enfants, Les Visiteurs du mercredi11, en 1980, avant Les Pieds au mur (1982-1983)12. Puis il se fait connaître comme animateur-reporter en soirée sur France Inter sur des événements moto, sa chronique s’appelle La Poignée dans le coin.
Pour mieux raconter la course, Nicolas Hulot participe au deuxième rallye Paris-Dakar en 1980 en catégorie autos mais doit abandonner avant l’arrivée3, suivi d’une participation à l’expédition transafricaine en 1986 au volant d’une Peugeot 505 Dangel (prototype équipé d’un moteur essence V6 PRV spécialement préparé pour lui)13[source insuffisante].
De 1987 à 1995, il présente l’émission télévisée Ushuaïa, le magazine de l’extrême, diffusée sur TF1 et co-produite avec Dominique Cantien. Il devient, grâce à cette émission, un familier des téléspectateurs et l’un des grands porte-parole français de la sauvegarde de la nature de ces 20 dernières années. En 1996 et 1997, il présente Opération Okavango, puis Ushuaïa Nature de 1998 à 201214. Le 29 décembre 2011, TF1 et Nicolas Hulot annoncent la fin du contrat qui les liait15. Quatre épisodes seront cependant encore diffusés, jusqu’en avril 2012 où l’émission prend fin.
Il est l’inspirateur de la nouvelle chaîne Ushuaïa TV, lancée sur le câble en mars 2005 et appartenant au Groupe TF116.
Le magazine mensuel Ushuaïa Magazine voit le jour en 2006 puis disparaît le 8 juillet 201117.
Son émission Ushuaïa Nature obtient le 7 d’or de la meilleure émission de découverte, aventure et évasion en 1999 et 20014, et il reçoit le prix Roland-Dorgelès dans la catégorie Télévision en 2002.
La Fondation Nicolas-Hulot pour la nature et l’homme
Il crée en 1990 la Fondation Ushuaïa18 (d’où son attribution du prix André-de-Saint-Sauveur en 1991 par l’Académie des sports, prix en faveur d’exploits sportifs exceptionnels et de caractères originaux), qui devient en janvier 1995 la Fondation Nicolas-Hulot pour la nature et l’homme (reconnue d’utilité publique en 1996) dont il est président jusqu’en juin 2017.
En février-mars 1992, Nicolas Hulot et Gérard Feldzer expérimentent le dirigeable de Didier Costes avec sa dérive flottante appelée « chien de mer ». L’année suivante, en mars 1993, ils tentent la traversée de l’Atlantique depuis l’Espagne en dirigeable à pédales à propulsion électrique d’origine solaire et musculaire (pédaliers). Cette tentative échoue cependant après 1 500 km, non loin des îles du Cap-Vert19,20,21.
Depuis, les projets et les partenariats n’ont cessé de se développer. Ses « partenaires fondateurs » sont EDF, l’Oréal, TF1 auxquels s’ajoute Véolia22. TF1 possède la marque Ushuaïa dont Hulot reçoit des royalties.
Depuis 2006, le Muséum national d’histoire naturelle et l’association Noé Conservation, en partenariat avec la Fondation Nicolas-Hulot pour la nature et l’homme, organisent chaque année des événements ludiques dans le but de rapprocher l’humain de la biodiversité23.
Après avoir travaillé aux côtés des enfants et des enseignants, en 2005, la Fondation Nicolas-Hulot et l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) lancent l’opération « Défi pour la Terre ». Elles invitent le public, les collectivités ou les entreprises à être dans les gestes de la vie quotidienne, plus respectueux de l’environnement24.
En 2009, la Fondation franchit une nouvelle étape en lançant la campagne ÉVOLUTION, Chapitre 2. « Face au carrefour de crises écologique, sociale, financière, la Fondation Nicolas Hulot invite chacun à se projeter dans l’avenir, à oser l’inédit pour bâtir autre chose, ouvrir un nouveau chapitre de notre histoire individuelle et collective. Avec le Comité de Veille Écologique, la Fondation entend participer à sa mesure à ce grand défi, en encourageant la volonté d’agir et en mettant au débat des pistes de réflexion pour construire demain autrement25. »
En janvier 2013, la fondation lance un think tank de la transition écologique26.
Partisan d’une société de sobriété, il cite Jean-Baptiste de Foucauld qui préconise l’« abondance frugale » : « Il ne s’agit pas de supprimer voitures et avions. Mais d’organiser la modération avant d’y être contraint. Soit l’évolution sera imposée à nous, soit on l’organisera ».
Le 29 juillet 2006, des rumeurs circulent selon lesquelles il pourrait être candidat à l’élection présidentielle française de 2007, mais il dément : « Je ferai tout pour ne pas être candidat ». Il se rend aux universités d’été de l’UDF, des Verts et de Cap21 pour prôner aux politiques la nécessité d’agir d’urgence pour préserver notre environnement. Courant septembre, il annonce sur le site de sa Fondation qu’il présentera sa décision fin novembre.
Sa démarche vise à faire pression sur les hommes et appareils politiques, il écrit sur son site : « Il faut placer les enjeux écologiques au cœur de l’élection présidentielle ! 9 Français sur 10 estiment nécessaire de changer profondément de politique pour faire face au risque écologique, 52 % souhaitent que la protection de l’environnement soit parmi les objectifs prioritaires du futur président. À l’aube des élections, je lance un appel à la raison en espérant que les candidats de l’ensemble des partis s’emparent de ces questions et fixent des priorités. Je souhaite que les politiques placent ces enjeux au cœur de leurs programmes électoraux. La Fondation et moi-même allons mettre toute notre énergie pour convaincre les candidats en ce sens ».
Pacte écologique de 2007
Le 7 novembre 2006, il lance le Pacte écologique afin d’imposer l’écologie dans la campagne présidentielle française. Il souhaite ainsi interpeller les candidats, mobiliser les citoyens et nourrir le débat public. Son pacte est signé par cinq candidats sur douze déclarés à la présidentielle (Ségolène Royal, Nicolas Sarkozy, François Bayrou, Marie-George Buffet et Dominique Voynet) et 740 300 personnes (au 24 mai 2007). Deux autres candidats, qui n’ont pas signé le pacte, ont néanmoins réagi à l’initiative : Arlette Laguiller rejette la responsabilité de la situation sur le patronat et refuse en bloc les mesures proposées par Nicolas Hulot29 tandis qu’Olivier Besancenot propose des solutions alternatives, selon lui plus efficaces que celles proposées30.
Le 22 janvier 2007, au cours d’une conférence de presse au Palais de la découverte, il annonce qu’il ne se présentera pas à l’élection présidentielle. Il déclare, au cours de cette conférence de presse relative à sa candidature, qu’il ne « supportera aucun candidat à l’élection présidentielle » laissant « l’impératif écologique au cœur de ses préoccupations ». Il déclare par ailleurs « faire confiance aux candidats à l’élection quant à leur engagement vis-à-vis du Pacte écologique ». À une question relative à son intérêt personnel pour un poste de vice-Premier ministre chargé des affaires environnementales, Nicolas Hulot déclare qu’« à ce poste nouveau, délicat, il faudrait quelqu’un qui, au-delà de ses compétences écologiques, ait une solide expérience des institutions ». Il continue à promouvoir son Pacte en rassemblant le 31 janvier ses principaux signataires et des personnes de base31.
Au cours de la campagne, Nicolas Hulot est intervenu à plusieurs reprises pour rappeler l’exigence écologique. Les candidats, malgré la signature du pacte, ont relégué au second plan la question du réchauffement climatique et du développement durable32.
À la suite de l’élection, une pétition intitulée « Pacte contre Hulot » est mise en ligne sur Internet par ses détracteurs33.
Période 2008-2011
Le 22 octobre 2008, il intervient pendant la conférence de presse de la plateforme collaborative écologiste et humaniste Colibri, fondée par Pierre Rabhi. Il déclare entre autres : «…notre vernis civilisationnel ne résistera pas longtemps à la combinaison de la crise écologique et de la pauvreté. »34
Par la suite, lors de l’élection présidentielle de 2012, il déclare avoir voté pour le candidat du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon, au premier tour, le trouvant plus pédagogue et plus performant qu’Eva Joly, en particulier sur les questions environnementales. Au second tour de l’élection, son choix s’oriente sur François Hollande37.
Sous la présidence Hollande
Le 6 décembre 2012, Nicolas Hulot est nommé « envoyé spécial pour la protection de la planète » par le président de la République, François Hollande. C’est une mission bénévole dont « les objectifs sont notamment de sensibiliser, informer et mobiliser la communauté internationale sur la crise écologique mondiale et les moyens pour y faire face, notamment là où ces enjeux ne sont pas suffisamment pris en compte »38. Dans ce cadre, il a transmis une demande d’audience de François Hollande au pape François39.
En janvier 2013, il lance un laboratoire d’idées en faveur de la transition écologique40.
En novembre 2013, il passe deux jours au Vatican pour y rencontrer de hauts responsables du Saint-Siège afin d’évoquer les questions d’environnement et la prochaine grande conférence qui se tiendra à Paris en 2015. Il rêve « d’un déplacement du pape consacré au changement climatique pour mettre l’humanité devant ses responsabilités et pour qu’elle voie cette réalité qui occasionne déjà des centaines de milliers de victimes par an et des millions de déplacés. »41. Il œuvre pour que François Hollande rencontre le pape François pour aborder explicitement ces sujets. Il fait partie de la délégation qui accompagne le président français lors de sa visite au Saint-Siège le 24 janvier 2014. Le Vatican confirme à cette occasion que le pape François prépare une encyclique sur l’« écologie de l’humanité »42.
Sa mission d’envoyé spécial pour la protection de la planète inclut notamment la préparation, avec la diplomatie et la société civile, de la 21e conférence sur le climat (COP21) qui se tient à Paris en décembre 201543,44. Dans le cadre de sa mission d’envoyé spécial, et dans la perspective de la Conférence de Paris, il lance le Sommet des Consciences, qui réunit le 21 juillet 2015 au Conseil économique, social et environnemental à Paris une quarantaine de personnalités morales et religieuses du monde entier pour répondre à la question « The climate, why do I care ? » et lancer ensemble un « Appel des Consciences pour le climat »45.
Le 7 octobre 2015, il lance un appel aux chefs d’État en vue de la Conférence de Paris de 2015 sur le climat (COP21) : « Chefs d’État, osez ! » accompagné d’une campagne de signatures qui s’appuie sur Break the Internet, une vidéo réalisée par Golden Moustache et un livre Osons !46,47,48,49.
En janvier 2016, il quitte son poste d’« envoyé spécial pour la protection de la planète »50, et n’écarte pas la possibilité de se présenter à l’élection présidentielle de 2017, mais sans passer par une primaire51.
En février 2016, Nicolas Hulot refuse une nouvelle fois d’entrer au gouvernement comme ministre de l’Écologie. Il « remercie le président de la confiance qu’il n’a cessé de lui accorder »52,53.
Le 5 juillet 2016, il déclare qu’il ne sera pas candidat à l’élection présidentielle de 2017 alors que les principales figures écologistes françaises avaient annoncé qu’elles le soutiendraient s’il se présentait, que les statuts d’une association dévolue au financement de sa campagne venaient d’être déposés en préfecture et qu’une équipe de campagne était en place depuis plusieurs mois54. Il précisera que cette décision fut « la plus lourde » de son existence55. Au premier tour du scrutin, il vote pour le candidat PS Benoît Hamon56.
Ministre d’État, ministre de la Transition écologique et solidaire
Nicolas Hulot s’exprimant à l’Assemblée nationale.
Le 17 mai 2017, Nicolas Hulot est nommé ministre d’État, ministre de la Transition écologique et solidaire, au sein des gouvernements Philippe I et II, sous la présidence d’Emmanuel Macron57. Il se trouve protocolairement au troisième rang, derrière Édouard Philippe (Premier ministre) et Gérard Collomb (ministre d’État, ministre de l’Intérieur)58. Ses attributions ministérielles sont fixées par un décret59 et concernent le climat, la pollution de l’air, l’énergie et les transports (ces derniers étant délégués à Élisabeth Borne, ministre chargée des Transports auprès de lui) ; elles sont identiques à celles de sa prédécesseure, Ségolène Royal, à l’exception de la politique de la pêche qui revient au ministère de l’Agriculture ; il obtient en plus « la protection et la valorisation de la nature et de la biodiversité » et la conduite des négociations européennes et internationales sur le climat60. Sa directrice de cabinet est Michèle Pappalardo, qui avait déjà occupé ce poste dans le même ministère auprès de Michel Barnier de 1993 à 1995 ; magistrate à la Cour des comptes, elle a également été directrice de l’Ademe, poste auquel elle a collaboré avec Nicolas Hulot pour l’opération « Défi pour la Terre » en 200561. Sa cheffe de cabinet est Anne Rubinstein, qui occupait le même poste auprès d’Emmanuel Macron au ministère de l’Économie61,62.
En juillet 2017, Nicolas Hulot présente le « plan climat » du gouvernement, un projet de loi pour engager la France vers la neutralité carbone à horizon 2050 et dans lequel la France s’engage à cesser toute production énergétique à partir du charbon d’ici 2022 et arrêter la commercialisation des voitures roulant à l’essence d’ici 204063,64. Pour ce faire, des groupes de travail par filière ont été initiés, les procédures ont été simplifiées et le volume des appels d’offres pour le photovoltaïque ont été augmentés. Cependant des projets d’éoliens offshore attribués par appels d’offres ont été remis en question65. Il a aussi fait adopter une loi interdisant la production d’hydrocarbures (pétrole et gaz) en France d’ici 2040, avec cependant des dérogations66. Un plan d’aide à la rénovation énergétique des bâtiments a également été présenté67.
Toujours en juillet 2017, il autorise l’abattage de 40 loups gris dans l’année (soit quatre de plus que les années précédentes)68 pour une population estimée de 360 individus sur le territoire français69. Cette décision ne satisfait ni les éleveurs, ni les associations de protection de l’environnement70.
En 2017, Nicolas Hulot milite pour la fin de l’utilisation du désherbant glyphosate d’ici trois ans71. En septembre 2017, il affirme que la France s’opposera à un renouvellement européen de son autorisation, alors que la Commission européenne propose une prolongation de dix ans72. En novembre 2017, il annonce que la France votera contre un renouvellement d’autorisation au-delà de trois ans au niveau européen73. Finalement, l’Union européenne renouvelle la licence de l’herbicide pour cinq ans le 27 novembre 2017, 18 pays membre de l’UE ayant voté pour74. Nicolas Hulot continue son combat pour une sortie du glyphosate en France en trois ans, mais, en février 2018, évoque une possibilité d’exception pour certains agriculteurs, estimant que se passer du glyphosate à 95% serait une réussite71,75. En mai 2018, le refus des parlementaires de la majorité d’inscrire dans la loi l’interdiction du glyphosate en 2021 est analysé par l’Obs comme une « défaite » pour le ministre76, mais Nicolas Hulot affirme que le projet n’est pas remis en cause77,78. Le 22 juin 2018, une soixantaine d’acteurs concernés par la sortie du glyphosate sont réunis pour en discuter les modalités sous l’égide de Nicolas Hulot et du ministre de l’agriculture79.
En Décembre 2017, selon France TV Info, Nicolas Hulot déclare posséder neuf véhicules à moteur, dont un bateau, un scooter électrique, une moto et six voitures, qui ne rentrent pas toutes dans la catégorie des véhicules propres80. Pour se défendre face à la polémique que suscitent ces révélations, Nicolas Hulot affirme au Journal du Dimanche qu’il « roule en électrique 95 % de son temps », en BMW électrique en Bretagne et en scooter électrique à Paris81,82.
Des écologistes reprochent à Nicolas Hulot le recul de l’exécutif sur le sujet des perturbateurs endocriniens, le CETA ou encore le nucléaire. Par ailleurs, Nicolas Hulot aurait mis sa démission dans la balance, dans le cas où le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes serait lancé83. Celui-ci est finalement abandonné en janvier 2018. S’agissant du nucléaire, Marc Endeweld indique que Nicolas Hulot « a surtout dû batailler quotidiennement contre le secrétaire général de l’Élysée Alexis Kohler, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire, et même son propre secrétaire d’État, Sébastien Lecornu, tous convaincus que seule une relance du programme nucléaire peut répondre aux défis énergétiques de la France »84.
En février 2018, le magazine l’Ebdo révèle que, le 16 juillet 2008, une plainte pour viol a été portée par Pascale Mitterrand85,86, petite-fille de François Mitterrand et nièce de Mazarine Pingeot, contre Nicolas Hulot pour des faits remontant à 1997. Après cette plainte, Nicolas Hulot a été entendu en 2008 et reçoit une lettre du parquet indiquant : « Les faits dénoncés, qui en tout état de cause n’apparaissaient pas établis, font l’objet ce jour d’un classement sans suite en raison de la prescription intervenue ». La plaignante a en effet sciemment choisi d’attendre la prescription ne voulant déposer plainte mais « de le mettre devant sa conscience »87,88,89. Les avocats de Nicolas Hulot annoncent que ce dernier leur a demandé de porter plainte contre Ebdo pour « diffamation »90. Le magazine cesse de paraitre en mars 2018, après seulement trois mois d’existence et en décembre 2018, Nicolas Hulot retire sa plainte91. En août 2019, Mazarine Pingeot publie chez Julliard un roman, Se taire, qui raconte l’histoire d’une jeune photographe violée par une sommité médiatique, allusion très probable aux faits reprochés à Nicolas Hulot92,93.
En mars 2018, il annonce un projet de réintroduction de deux ours bruns femelles dans les Pyrénées-Atlantiques94, conformément aux recommandations formulées par l’expertise conduite par le Muséum national d’histoire naturelle qui préconisait un renforcement de la population ursine dans les Pyrénées, afin que celle-ci soit viable à long terme.
Nicolas Hulot en 2018.
Le 28 août 2018, Nicolas Hulot annonce sa décision de démissionner du gouvernement au micro de la matinale de France Inter95. Il dit avoir pris sa décision seul, sans en avoir prévenu ni le président de la République ni le Premier ministre, estimant qu’ils chercheraient à le dissuader. Il déclare : « Je ne veux plus me mentir » et motive son départ en affirmant qu’il a le sentiment que l’écologie n’est pas une priorité du gouvernement96. Il déclare aussi qu’il a vécu ses derniers mois au gouvernement comme une souffrance, qu’il ne se sentait pas soutenu, et que le gouvernement n’est pas à la hauteur des enjeux écologiques. Il cite plusieurs domaines où il n’a pas pu faire avancer ses dossiers : l’utilisation des pesticides, la perte de biodiversité et l’artificialisation des sols97. En ce qui concerne les progrès réalisés, il les qualifie de « petits pas », insuffisants à enrayer le réchauffement climatique. Ce dernier ne pourrait être stoppé, selon lui, qu’en changeant de système, et il met en cause le libéralisme économique qui serait cause de « désordres »98,99,100. Il explique enfin son départ par l’importance des « lobbies dans les cercles du pouvoir », il dénonce un « problème de démocratie », soulève la question « qui a le pouvoir, qui gouverne ? », et cite cet exemple qui a précipité sa décision : la veille, lors d’une réunion avec le président et des chasseurs, il découvre la présence du lobbyiste Thierry Coste, qui n’était pas invité, et à qui il déclare très frontalement « qu’il n’avait rien à faire là, qu’il n’était pas invité »101,102. De plus, la semaine précédente, il apprenait par Édouard Philippe une réduction de son budget de 200 millions d’euros, touchant notamment l’aide à la transition écologique (en particulier l’énergie solaire) et le contrôle de la qualité de l’eau ; l’allocation de cette somme basculait vers l’Agence de financement des infrastructures de transport de France (AFITF), une agence jugée par la Cour des comptes « inutile » et « vide »103,104. La lettre de démission de Nicolas Hulot parvient à l’Élysée le 29 août105 et le 31 août il ne participe pas au conseil des ministres106. Il est remplacé le 4 septembre 2018 par le président de l’Assemblée nationale, François de Rugy107.
Il s’oppose en juin 2019 à l’accord commercial entre l’Union européenne et le Canada (CETA), qui favorise selon lui « le moins-disant environnemental, sanitaire et social »113.
Apprécié de l’opinion publique française, il est régulièrement en tête des sondages de popularité118,119. En 2016, il est l’homme politique le plus populaire selon un sondage de l’institut Odoxa pour le Parisien, mais sans que cela se traduise en intentions de vote120.
Pensée
Hervé Kempf, pour Le Monde, souligne que son film Le Syndrome du Titanic sorti en octobre 2009 pourrait faire de Nicolas Hulot une figure qui « dérange » si ce dernier accepte de cesser d’être « gentil » et commence à critiquer les « égoïsmes de classe », ceux de l’oligarchie qui cherche à « maintenir ses intérêts et ses privilèges »121.
Pour Le Monde, c’est un tournant dans sa carrière, l’écolo devenant radical, plus social :
« Les accents sont tiers-mondistes, anticapitalistes, décroissants » risquant de le rendre moins consensuel, ce à quoi Hulot répond : « Ce n’est pas moi qui me suis radicalisé, c’est la situation [...] Je me suis d’abord beaucoup penché sur la dimension écologique, je n’ignorais pas la dimension humaine, mais j’ai pris conscience, il y a deux ou trois ans, avec les crises qui se sont succédé, que tout était imbriqué122. »
L’échec du film affecte beaucoup Nicolas Hulot qui se dit « perdu » à devoir continuer à lutter pour exposer des évidences incontestées au public et aux élites, dans un combat qui lui a beaucoup coûté ces 20 dernières années face à l’inertie. Il considère déroutant de devoir continuer d’expliquer que la décroissance est inévitable à cause de l’épuisement de certaines ressources, et précise que le capitalisme s’il est débridé dans un monde physiquement limité, et inégalitaire dans un monde interconnecté va au désastre, « à cause de la nature et de la nature humaine », la nature arrivant au point de rupture et les nations et les individus se battant pour les ressources123.
Critiques
Médiatisation et financements
En 2007, Nicolas Hulot fait l’objet de critiques de Vincent Cheynet, membre du courant décroissant, qui le considère comme un homme surmédiatisé, acceptant des fonds de la part de grandes entreprises considérées comme polluantes telles qu’EDF, Vinci ou L’Oréal124. L’hebdomadaire Marianne souligne également cette contradiction en septembre 2009 – qu’il qualifie de « relations incestueuses avec le CAC 40 » – entre son discours anti-capitaliste et le généreux soutien dont il bénéficie de la part de multinationales pour produire ses émissions et documentaires125[réf. non conforme]. Un rapport parlementaire de 2011 note également l’ambiguïté de Nicolas Hulot et sa fondation au niveau des financements notant qu’« EDF est une entreprise de pointe dans le secteur nucléaire [...] Dès lors, comment interpréter, par exemple, la position très mesurée de Nicolas Hulot sur l’énergie nucléaire ? ». Nicolas Hulot rétorque qu’il va chercher l’argent « là où il est » pour « créer des passerelles plutôt que des fossés » avec les entreprises même les plus polluantes. Il réfute avoir changé la fin du Syndrome du Titanic sous la pression des sponsors et la FNH mentionne que « la position de Nicolas Hulot dans le Pacte écologique sur le nucléaire – en particulier sur l’EPR – est très loin du copier-coller de celle d’EDF »126.
Réchauffement climatique
Claude Allègre, ancien ministre de l’Éducation nationale, le critique en 2009, le traitant d’« imbécile » qui « envoie les gens rouler à vélo et lui, fait ses affaires en hélicoptère », après que Nicolas Hulot s’était opposé à son entrée au gouvernement de François Fillon à cause de ses opinions controversées sur le réchauffement climatique127,128. Rappelant que les changements climatiques occasionnent « 300 000 morts par an »129, Hulot rétorque que l’opposition d’Allègre au consensus de milliers de scientifiques sur le sujet font que « l’injure et le mensonge ne remplacent pas la vérité scientifique »130.
Ministre de la Transition écologique et solidaire
Pendant le ministère de Nicolas Hulot, qui commence en mai 2017, Reporterre met en place un « Hulotscope » pour juger des réalisations concrètes en matière d’écologie. Reporterre estime que « la politique environnementale de MM. Macron, Philippe et Hulot est déplorable : des mots, des plans, des promesses »131. Toujours selon Reporterre, Nicolas Hulot n’a pas compris que « MM. Macron et Philippe le traitent en fonction de leur seul intérêt politique » et que, à force de céder sur les projets concrets, Nicolas Hulot se déconsidère aux yeux du président de la République et son premier ministre, ainsi qu’aux yeux des écologistes131. Europe 1 estime que Nicolas Hulot est « très isolé » au sein d’un gouvernement qui ne remet pas en cause « la logique productiviste, qu’elle soit industrielle ou agricole ». Selon Europe 1, Nicolas Hulot doit faire face à la « pression des lobbys », qui peuvent être soutenus par des experts qui « ne sont plus simplement de grands « sachants » qui défendent l’intérêt général », mais qui « sont souvent liés à des intérêts plus privés, dont le but est bien de conserver leurs rentes »132.
Environ un an après la nomination de Nicolas Hulot au ministère, le journal Le Parisien dresse un premier bilan de ses actions, jugeant qu’il y a eu des « succès », et des « renoncements ». Parmi les « succès », Le Parisien mentionne par exemple que Nicolas Hulot a sauvé l’interdiction des néonicotinoïdes, insecticides tueurs d’abeilles, ou encore que l’objectif de 50% de nourriture biologique dans les cantines est entré dans la loi. Le journal enregistre aussi dans les « succès » la loi adoptée en décembre 2017 visant à stopper la production de pétrole, charbon, gaz, gaz de schiste, etc, d’ici 2040. Mais Le Parisien affirme que le texte « comporte néanmoins plusieurs dérogations – comme la poursuite de l’exploitation de soufre du bassin de Lacq – mal digérées par les écolos ». Concernant les « renoncements », le journal indique un « gros revers pour les défenseurs de l’environnement » : l’annonce en novembre 2017, « du recul du gouvernement sur le nucléaire ». Et, selon le journal, Nicolas Hulot est « également accusé d’avoir cédé sur les perturbateurs endocriniens »133.
Nicolas Hulot se réclame de cette parenté : « Mon grand-père était l’architecte de l’immeuble dans lequel habitait Jacques Tati. Chaque fois qu’il y avait un problème, la gardienne lui disait : « Il faut appeler Monsieur Hulot ! » Cela revenait comme un leitmotiv. Il semble que mon grand-père avait une silhouette particulière, qui a frappé Tati. Aussi, lorsqu’il a créé son célèbre personnage, il s’est souvenu du nom et a demandé l’autorisation de l’utiliser. » L’Express du 7 février 2005 [archive].
Brochure de présentation à la presse du véhicule Peugeot 505 Dangel, consultable aux archives des établissements Dangel de Sentheim.
« Nicolas Hulot | Fondation Nicolas Hulot », Fondation pour la Nature et l’Homme créée par Nicolas Hulot, 18 mai 2015 (lire en ligne [archive], consulté le 22 mai 2017).
« Le dernier voyage de M. Hulot », Le Monde, 31/12/2011.
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« Le pape François travaille à une encyclique sur l’écologie », Reuters, 25 janvier 2014, lire en ligne [archive], consulté le 26 janvier 2014.
« Le gouvernement en ordre de bataille pour la COP21 », Le Moniteur, 29 janvier 2015 (lire en ligne [archive], consulté le 6 février 2015).
« « Paris climat 2015″ : la diplomatie française œuvre « pour un accord historique » », France 24, 30 novembre 2014 (lire en ligne [archive], consulté le 6 février 2015).
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« Nicolas Hulot fait le choix du long terme », Actu-Environnement, 7 mai 2018 (lire en ligne [archive], consulté le 12 mai 2018).
« Eolien offshore : le gouvernement menace de « mettre fin » aux projets retenus en 2012 et 2014 », Actu-Environnement, 9 mai 2018 (lire en ligne [archive], consulté le 12 mai 2018).
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« Nicolas Hulot a retiré sa plainte pour diffamation contre le magazine « Ebdo » », Le Monde.fr, 26 décembre 2018 (lire en ligne [archive], consulté le 27 décembre 2018)
« Nicolas Hulot quitte le gouvernement », Le Monde, 28 août 2018 (lire en ligne [archive], consulté le 28 août 2018).
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« « Objectifs contradictoires », lobbies… Les piques de Hulot contre le gouvernement », L’Obs, 28 août 2018 (lire en ligne [archive], consulté le 28 août 2018).
« Il claque la porte sans prévenir : Hulot se paye Macron, le « maître des horloges » », Marianne, 28 août 2018 (lire en ligne [archive], consulté le 28 août 2018).
Le JDD, « « Je ne veux plus me mentir » : retrouvez l’intégralité des déclarations de Nicolas Hulot », lejdd.fr, 28 août 2018 (lire en ligne [archive], consulté le 28 août 2018).
« Hulot démissionne et dénonce « la présence des lobbies dans les cercles du pouvoir » », FranceSoir, 28 août 2018 (lire en ligne [archive], consulté le 28 août 2018).
« Nicolas Hulot dénonce l’influence des « lobbys dans les cercles du pouvoir » », RTL.fr, 28 août 2018 (lire en ligne [archive], consulté le 28 août 2018).
Chiffre provenant du Global Humanitarian Forum, Think tank de Kofi Annan, et revu par les dix plus grands experts sur le réchauffement climatique qui admettent une marge d’incertitude, le nombre de morts pouvant être plus grand ou plus élevé Global warming causes 300,000 deaths a year, says Kofi Annan thinktank [archive], The Guardian, 29/5/2009.
Il fut un temps où la presse évoquait sans problème l’épisode du voyage gouvernemental à Riyad du 8 janvier 1994, puis plus personne ne semble s’y être intéressé, surtout pas les juges d’instruction, ce qui est quand même assez curieux. A leur place, j’aurais bien posé quelques questions, mais je n’y suis pas, n’y ai jamais été et ne suis pas non plus magistrate, je suis juste ingénieur, avec une intelligence « reptilienne » à « faire chier » tout le monde, comme le disait en août 2006 le très « rationnel et cohérent » Joël Roma, militant de la LCR de Brest de 1999 à 2005 m’ayant harcelée entre 2004 et 2007 sur ordre des chefs de son ancien parti, notamment la criminelle Josette Brenterch, laquelle participait déjà à tous les harcèlements dont j’étais victime en 1994 alors que je travaillais sur un très gros projet classé de la Défense nationale, comme le sait bien le précité Joël Roma, tellement « rationnel et cohérent » qu’il n’a, lui, jamais fait d’études d’ingénieur (il n’est pas si fou…), mais un CAP de carreleur qu’il n’aura jamais su exploiter dans les règles de l’art (faillite en moins d’un an en 1989 pour incapacité notoire à gérer sa petite affaire personnelle), ce qui prouve son indéniable aptitude à dire ce que sont ou ne sont pas les ingénieurs et à les juger ou jauger ainsi qu’à juger aussi de leur travail sans rien en connaître (j’étais en 2004 le tout premier ingénieur qu’il ait jamais eu l’occasion d’approcher de près, vraiment de très près, jusqu’à même pouvoir le toucher, et il était tout surpris de constater que je ne mordais pas).
Sawari II n’aura donc pas été signé le 8 janvier 1994 comme prévu initialement, mais seulement le 19 ou le 24 novembre 1994 selon les sources. Pourquoi, et que s’est-il donc passé dans l’intervalle ? Les juges ne rapportent rien, hormis des notes et arbitrages interministériels entre la mi-octobre 1994 et la signature du contrat, montrant qu’à ce moment-là tout s’accélère étonnamment après plusieurs longs mois de blocage absolu dans ces négociations.
Et de mon côté, que se passe-t-il donc à cette époque ?
Eh bien, comme d’habitude, je fais « chier » avec mon intelligence « reptilienne ».
Alors que durant les derniers mois de l’année 1993, les complices de la criminelle Josette Brenterch du NPA de Brest qui me harcelaient alors avaient monté un super plan pour pouvoir m’expédier au Maroc et ainsi, enfin se débarrasser de moi de manière définitive à coup sûr après le 6 janvier 1994, ce jour-là ils avaient encore essuyé un échec monumental à cause de mon intelligence « reptilienne ». D’où une très grosse colère de tous les intéressés… que le ministre de l’Intérieur parti rigoler au Maroc le 8 janvier 1994 s’était apparemment abstenu de rapporter à ses petits copains du gouvernement tous du voyage à Ryiad…
La situation pour les négociations du contrat Sawari II ne se débloque ensuite qu’à l’automne 1994, alors que je me trouve en arrêt de travail depuis le 24 septembre 1994 et que tous ceux qui attendaient patiemment la fin de mon contrat de travail depuis le début de l’année la voient enfin arriver de ce fait…
Ceux qui dans l’intervalle avaient tenté de m’assassiner ou me faire assassiner à plusieurs reprises iront se réfugier au Maroc après mes premiers dépôts de plaintes contre eux à raison de ces faits.
Apparemment, ils s’y trouvent toujours et montrent un vif intérêt pour celles de mes publications actuellement les plus susceptibles de les concerner :
Comme quoi tout le monde n’est pas encore mort, même si effectivement il y a bien eu plusieurs grosses vagues d’assassinats depuis 1994, les dernières du fait des deux malades mentaux Pascal Edouard Cyprien Luraghi et Jean-Marc Donnadieu.
Procès de l’affaire de Karachi : François Léotard, l’amnésique de la République
L’ancien ministre de la défense, 78 ans, a été entendu, mercredi, par la Cour de justice de la République, sur les contrats d’armements des années 1990.
Publié le 22 janvier 2021 à 06h26 – Mis à jour le 22 janvier 2021 à 06h26Temps de Lecture 2 min.
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Edouard Balladur et l’ancien ministre de la défense François Léotard témoignent dans l’affaire Karachi le 19 janvier à Paris. BENOIT PEYRUCQ / AFP
François Léotard a la mémoire qui flanche. Que lui a-t-on dit ? Quel était son degré d’information ? Quel était son avis ? L’ancien ministre de la défense, 78 ans, ne se souvient plus très bien de « l’épicerie » de ces marchés colossaux d’armement des années 1990, dont les rétrocommissions illégales auraient servi à financer la vie politique.
Il a changé de lecture, un livre de la Blanche de Gallimard retourné sur sa table, et tient à la main un mouchoir rouge qui ressemble à une serviette de restaurant. Mais alors, cette note de la Direction générale de l’armement (DGA) qui s’alarme des garanties financières sur le contrat Agosta – des sous-marins vendus au Pakistan pour 5,4 milliards de francs –, ne lui dit vraiment rien. « Vous me posez une colle, M. le président. Si on m’avait signalé quelque chose d’illégal, je n’aurai pas poursuivi cette démarche. J’ai toujours pensé que c’était régulier. »
La confiance post-mortem
Les commissions très grasses versées aux intermédiaires (Ziad Takieddine et le « réseau K »), à un rythme plus soutenu que les versements du client, pratique très inhabituelle, qu’en pense-t-il ? « Je faisais confiance à mes collaborateurs. Je n’ai aucune raison de mettre en doute ce que faisait M. Douffiagues [PDG de la Sofresa, organisme chargé des ventes d’armes, disparu en 2011]. Je lui fais confiance post-mortem. » Ah, la confiance post-mortem…
Et les notes inquiètes du ministère de l’économie sur les risques financiers du contrat ? « J’ai toujours eu confiance dans les notes des agents du ministère des finances. » Il se mouche dans sa serviette rouge. « Ces contrats ont rapporté de l’argent à la France. Les risques, oui, c’est comme ça. Il y a sans arrêt des abus de biens sociaux dans l’histoire économique de la France. On enlève des œuvres au Louvre pour les mettre à Abou Dhabi. Tout cela m’échappe. » Quel est le rapport ?
Impavide et courtois, le président Pauthe continue ses questions techniques et logiques pour tenter de comprendre comment l’ancien ministre de la défense a agi. « En 1995, excusez-moi de vous le dire, j’étais totalement engagé auprès d’Edouard Balladur dans la campagne, c’était le cadet de mes soucis ces contrats. »
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L’ancien ministre de la Défense, interrogé par les magistrats de la Cour de justice de la République, jeudi 21 janvier, a multiplié les digressions.
Mais quel est le rapport ? Entre digressions et trous de mémoire, la Cour de justice de la République (CJR) a poursuivi jeudi 21 janvier le difficile interrogatoire de François Léotard, jugé à Paris avec Édouard Balladur pour le financement de la campagne de ce dernier à la présidentielle de 1995.
L’ancien ministre de la Défense et l’ex-Premier ministre sont soupçonnés d’avoir mis en place dans les années 90 un système de rétrocommissions illégales liées à d’importants contrats d’armement avec l’Arabie saoudite et le Pakistan, qui aurait servi à nourrir les comptes de la campagne d’Édouard Balladur.
Ce système de commissions exorbitantes réglées à des intermédiaires inutiles, selon l’accusation, a valu aux collaborateurs d’Édouard Balladur et François Léotard de lourdes condamnations en juin dernier, dans le volet non-ministériel de cette partie de la tentaculaire affaire Karachi.
Jugés depuis mardi devant la CJR, composée de magistrats et de parlementaires, les deux anciens responsables politiques ont tous les deux fermement nié toute culpabilité dans cette affaire.
« Je ne me souviens pas »
Jean noir et pull marine, planté devant le pupitre au centre de la salle d’audience, François Léotard, 78 ans, écoute patiemment le président Dominique Pauthe décrire les complexes négociations qui ont entouré les contrats de vente de sous-marins au Pakistan.
La cour veut des précisions sur une note des services du ministère de la Défense mais se heurte à l’une des difficultés de ce procès : juger des faits un quart de siècle après.
Alors là, vous me posez une colle M. le président, ça doit avoir vingt-cinq ans, souffle l’ancien ministre. Je ne me souviens pas, ajoute-t-il, comme il le répétera encore une dizaine de fois lors de son interrogatoire.
Si on m’avait signalé quelque chose d’irrégulier, naturellement, je n’aurais pas accepté que ça se poursuive, s’empresse de préciser François Léotard. J’ai toujours pensé que tout ça était légal, régulier, et dans notre intérêt.
« Si c’était à refaire, je le referai »
Lorsque l’ex-ministre rappelle que la pratique des commissions pour faciliter l’obtention d’un contrat était à son époque légale, le président lui précise : Il ne s’agit pas de critiquer la vente de sous-marins ou de frégates mais […] des accords passés en marge de ces contrats.
Si c’est légal, j’assume tout. Si c’est pas légal, je n’assume rien, lui rétorque François Léotard. Et, si c’était à refaire, je le referai, ajoute à plusieurs reprises celui qui a décidé de défendre son honneur lui-même, sans avocat.
Ces affaires de contrats, excusez-moi d’avoir l’air désinvolte, mais c’était le cadet de mes soucis, insiste-t-il en évoquant le nucléaire français, les guerres en Bosnie et au Rwanda ou les soldats blessés qu’il devait accueillir.
- D’autres que vous s’en chargeaient ?, coupe le président, revenant sur les contrats.
- Bien sûr.
- Notamment Renaud Donnedieu de Vabres ?
Plus proche conseiller de François Léotard à l’époque – il était connu comme son double – Renaud Donnedieu de Vabres a été condamné en juin à cinq ans de prison dont trois ferme pour avoir imposé le réseau d’intermédiaires aux industriels et reçu de l’argent du sulfureux intermédiaire libanais Ziad Takkiedine pour des services rendus en marge des contrats.
Il a fait appel de ce jugement, tout comme ses coprévenus.
Du Liban à Fréjus
Le procureur général François Molins aimerait bien savoir à quelle fréquence Renaud Donnedieu de Vabres rendait des comptes à son ministre, et s’agace quand François Léotard se lance en réponse dans un commentaire sur les pratiques financières au Liban.
Est-ce qu’il est possible d’avoir une réponse à ma question ?, s’impatiente le magistrat. Les conversations étaient quotidiennes, finit par lui répondre François Léotard. Avant de se lancer dans une nouvelle digression, cette fois sur son long mandat de maire à Fréjus, où il réside.
Le président est interloqué. Mais quel est le rapport ?
L’audience reprend mercredi prochain avec l’interrogatoire d’Édouard Balladur.
La vente de frégates en Arabie Saoudite, un contrat en or
Après Karachi, c’est à cette affaire de vente de frégates à l’Arabie saoudite que s’intéressent les juges. Avec une question clef: en marge de l’accord sulfureux négocié en 1994, des rétrocommissions ont-elles financé la campagne présidentielle d’Edouard Balladur?
Nicolas Sarkozy (à gauche) accompagné par Edouard Balladur et François Léotard (à droite) lors de la campagne présidentielle de 1995.
Reuters
Par pascal ceaux et jean-marie pontaut
publié le 17/01/2011 à 12:56
Cap sur Riyad. Le contrat Sawari II de vente de trois frégates de la France à l’Arabie saoudite en novembre 1994 est désormais au coeur des soupçons de rétrocommissions ayant alimenté la campagne présidentielle d’Edouard Balladur, dont Nicolas Sarkozy était le porte-parole. Les juges Roger Le Loire et Renaud Van Ruymbeke, codésignés au terme d’une passe d’armes avec le parquet de Paris, sont désormais libres d’enquêter sur les dessous d’un sulfureux contrat. Ils s’apprêtent à réclamer au ministère des Finances les pièces relatives à cet accord commercial.
Les magistrats s’intéressent aux rétributions des intermédiaires. Ils pourraient également, pour retrouver la trace de ces versements, délivrer plusieurs commissions rogatoires internationales dans divers paradis fiscaux.
Une similitude troublante avec le contrat du Pakistan
L’enquête sur Sawari II semble prendre le pas sur le contrat des sous-marins Agosta avec le Pakistan et ses liens éventuels avec l’attentat du 8 mai 2002 à Karachi. 15 personnes, dont 11 employés français de la Direction des constructions navales (DCN), avaient été tuées dans l’explosion d’une voiture piégée. Or le contrat saoudien présente une similitude troublante avec celui du Pakistan: il fait apparaître les mêmes personnages parmi les intermédiaires, chevilles ouvrières des négociations.
Il retient l’attention des juges en raison du montant des sommes en jeu, quatre fois plus importantes. Pour toutes ces raisons, Sawari II suscite aussi l’intérêt des familles des victimes de l’attentat de Karachi. Convaincu du lien entre les deux affaires, leur avocat, Me Olivier Morice, a déposé le 23 décembre une plainte auprès des juges Le Loire et Van Ruymbeke. Me Thibault de Montbrial, défenseur des blessés dans l’explosion, devrait lui emboîter le pas.
Que sait-on aujourd’hui du contrat saoudien, de sa destinée hors norme et de ses contours romanesques? Négocié à l’arraché pendant la cohabitation (1993-1995) par les balladuriens, il a été en partie remis en question, quand Jacques Chirac, élu président, a décidé d’interrompre le paiement des sommes promises aux intermédiaires. Un cas unique dans l’histoire des contrats d’armement signés par la France.
L’année 1993 marque un tournant décisif. Les négociations entre Paris et Riyad remontent déjà à plusieurs mois, sans aboutir. Elles portent sur un ensemble d’équipements militaires, mais surtout sur la vente de trois frégates La Fayette, le dernier cri en la matière. Les réseaux traditionnels de discussions échouent à conclure favorablement. Les Saoudiens exigent en effet des délais de paiement étirés.
De nouveaux réseaux d’intermédiaires mis en place
Les élections législatives de 1993 se traduisent par une victoire nette de la droite. Elles conduisent Edouard Balladur à la tête du gouvernement et François Léotard au ministère de la Défense. Celui-ci modifie la stratégie adoptée jusque-là pour convaincre les Saoudiens d’acheter français. Il nomme Jacques Douffiagues, l’un de ses proches, à la tête de la Société française d’exportation de systèmes avancés (Sofresa). L’arrivant présente l’avantage d’avoir une surface politique, lui qui fut ministre et maire d’Orléans (Loiret). De nouveaux réseaux d’intermédiaires sont mis en place, en catastrophe. Apparaissent alors trois personnages clefs, Ziad Takieddine, Abdul Rhaman el-Assir et le cheikh Ali bin Mussalam.
Ce dernier va jouer un rôle déterminant. C’est un homme d’affaires doublé d’un courtisan à l’entregent efficace. Bien que d’origine yéménite et de confession chiite, il est un familier de la cour saoudienne et du roi Fahd, qui en a fait son conseiller privé. Bin Mussalam dispose d’un accès direct à la personne royale et au ministre de la Défense, le prince Sultan bin Abdulaziz. A Paris, lui appartient le luxueux hôtel Prince-de-Galles, près des Champs-Elysées, et, à Londres, le Sheraton de l’aéroport de Heathrow. Ses relations avec les Américains sont plus étroites encore. Dans les années 1980, il aurait financé pour le compte de la CIA, des groupes d’islamistes combattant l’occupation soviétique en Afghanistan.
Pour mener à bien la négociation Sawari II, Bin Mussalam collabore avec un Libanais, Ziad Takieddine. Ce quadragénaire, fils de diplomate, est versé dans les affaires. Ancien dirigeant au Moyen-Orient de l’agence de publicité américaine Young & Rubicam, il reprend au début des années 1980 la station de sports d’hiver Isola 2000. C’est à cette époque qu’il fait connaissance du Tout-Paris politique et de François Léotard.
En 1993, Takieddine entre donc en scène par le biais de contrats de consultant passés avec la Sofresa. Il met en place les réseaux financiers liés à Sawari II. A-t-il aussi été au coeur du système des rétrocommissions, comme il en est aujourd’hui soupçonné? Ou n’a-t-il rien à se reprocher, comme il l’assure avec force?
Charles Pasqua privé de voyage
En cette année 1993, François Léotard suit de près le dossier. Il s’y investit personnellement. Dès l’été, il effectue une visite officielle en Arabie saoudite. Les 18 novembre 1993 et 1er janvier 1994, Ali bin Mussalam est reçu par le Premier ministre Balladur, après avoir rencontré Nicolas Bazire, directeur du cabinet du chef du gouvernement, et François Léotard. Fort de ce dispositif, le ministre de la Défense croit l’affaire conclue. Un déplacement de Balladur est même programmé pour janvier 1994. Dans un entretien au quotidien économique La Tribune du 17 novembre 1993, Léotard déclare: « J’ai la certitude que nous obtiendrons notification du contrat Sawari II pour de nouvelles frégates, une signature lors de cette visite du Premier ministre n’est pas à exclure. »
Le ministère des Affaires étrangères ne partage pas cet enthousiasme. L’ambassadeur de France à Riyad, Jean Bressot, émet des doutes sur la fiabilité des intermédiaires. Ce gaulliste arabisant, ayant multiplié les postes dans la région, se fend d’un télégramme au Quai d’Orsay. Il y formule des réserves à l’encontre d’Ali bin Mussalam. Pour lui, l’homme n’est plus en cour. Chiite, il souffre d’un handicap majeur au royaume de l’islam sunnite.
Pourtant, c’est une délégation fournie qui débarque le 8 janvier 1994 dans la capitale saoudienne. Le ministre de l’Industrie, Gérard Longuet, le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, et François Léotard accompagnent le Premier ministre, Edouard Balladur. En dépit des efforts, rien n’est signé. Les Français repartent tête basse. L’humiliation a épargné Charles Pasqua: le ministre de l’Intérieur n’était pas du voyage. Mais il n’est pas écarté des discussions. A la même date, il rencontre son homologue saoudien dans le sud du Maroc, afin d’évoquer un autre contrat portant sur la sécurisation des frontières terrestres du royaume wahhabite. Invité à discuter sous une tente, Pasqua en profite pour vanter à ses interlocuteurs, chefs de tribu, la qualité des chèvres corses!
Une affaire conclue dans un décor des Mille et Une Nuits
L’échec du voyage à Riyad ne fait qu’accélérer les négociations en coulisse. Le contexte pousse à l’urgence. L’élection présidentielle de 1995 approche. D’où l’interrogation d’aujourd’hui: et si le contrat Sawari II avait fourni l’occasion de récupérer des fonds pour la campagne du candidat Balladur?
Léotard multiplie les rendez-vous avec Bin Mussalam. Il le rencontre à sept reprises jusqu’à la signature du contrat, au Maroc, le 19 novembre 1994. Dans un décor de palais des Mille et Une Nuits, l’affaire est conclue, à l’issue d’un protocole solennel. Sans que l’on sache les raisons du revirement saoudien. Les Balladuriens ont-ils convaincu les Saoudiens que leur champion allait entrer à l’Elysée?
« Le contrat Sawari II était une grande victoire pour l’économie française », affirme Renaud Donnedieu de Vabres, alors conseiller politique de Léotard. Interrogé par L’Express, il se dit aujourd’hui « ulcéré » d’être mis en cause, alors qu’il tenait un rôle purement politique dans les discussions. « Ce n’est pas moi qui ai signé les contrats, précise-t-il. Et tout se décidait au niveau interministériel. Mais, moi, j’ai l’honnêteté de dire que j’ai rencontré ces gens sans me cacher au ministère de la Défense. »
Il n’empêche que les conditions de ce happy end interpellent. Car le montant des commissions réclamé par les intermédiaires dépasse largement la norme. On évoque pas moins de 18 % du contrat, quand les taux habituels dépassent rarement 10 %. Autre particularité: les Français exercent une forte pression sur les Saoudiens, afin d’en obtenir un premier versement, sur lequel sera prélevée une partie de la rémunération des intermédiaires. Une troisième bizarrerie retient l’attention: après la signature de novembre 1994, des rencontres se poursuivent jusqu’à la veille de l’élection présidentielle.
A Riyad, on critique la gourmandise des intermédiaires
Le 7 mai 1995, les Français choisissent Jacques Chirac. Au ministère de la Défense, Léotard fait ses cartons. Passation de pouvoir oblige, il converse un moment avec son successeur, Charles Millon. Celui-ci s’étonne de sa fébrilité et remarque que « Léo » ne lui parle que du contrat saoudien. Quinze jours plus tard, le président Chirac charge son ministre d’enquêter sur les soupçons de rétrocommissions illégales qui auraient alimenté les caisses de Balladur.
Charles Millon se rend à Riyad en octobre 1995 pour s’entendre reprocher de la bouche de son homologue saoudien la gourmandise des intermédiaires du contrat. Le dignitaire aurait ajouté ironiquement que, si lui, dans un système féodal, avait à payer ses tribus, il ne comprenait pas ce que les gens en France faisaient de tout cet argent.
Au cabinet Millon, un jeune conseiller, Marwan Lahoud, est chargé des investigations et identifie une série d’anomalies. Très vite, sa conviction est faite, comme il l’a expliqué le 13 décembre au juge Van Ruymbeke. « Vers l’été 1996, j’ai compris le caractère inhabituel de ce réseau supplémentaire. Il vient de ce qu’il est rajouté à la dernière minute, qu’il n’est pas validé et que les profils de paiement ne sont pas conformes au profil de paiement du client. » En clair, les Saoudiens ne procèdent pas de cette manière dans les autres contrats.
En juillet 1996, après une visite officielle en Arabie saoudite, Jacques Chirac ordonne de cesser les paiements aux intermédiaires. Selon une lettre révélée par l’hebdomadaire Le Point, ceux-ci ont déjà encaissé près de 53 millions d’euros sur l’ensemble des contrats passés avec Riyad. Quelle a été la destination réelle de ces sommes d’argent? Ont-elles un rapport avec l’achat du siège du Parti républicain via le Fondo?
L’un des bénéficiaires n’est plus là pour en répondre aux juges. Ali bin Mussalam est décédé à Genève en juin 2004 des suites d’une maladie respiratoire. Le cheikh était alors en disgrâce à la cour de Riyad. Il était aussi visé par une enquête américaine sur une banque suisse de Lugano suspectée de financer le terrorisme islamiste. Mais les deux autres intermédiaires sont susceptibles de répondre aux juges, dont l’objectif est dorénavant d’identifier des bénéficiaires français d’éventuelles rétrocommissions. Ce qui constituerait une véritable affaire d’Etat.
Karachi : M. Takieddine reconnaît avoir financé la campagne de M. Balladur
L’homme d’affaires au cœur du volet financier de l’affaire Karachi a reconnu avoir remis 6 millions de francs (1 220 000 euros) à Thierry Gaubert, lors de trois voyages à Genève fin 1994.
Publié le 26 juin 2013 à 09h38 – Mis à jour le 26 juin 2013 à 12h54Temps de Lecture 5 min.
L’homme d’affaires, soumis en France à un strict contrôle judiciaire lui interdisant de quitter le pays, aurait tenté de se procurer un passeport diplomatique de République dominicaine. AFP/JACQUES DEMARTHON
Ainsi donc, après des années de dénégations et de déclarations incohérentes, Ziad Takieddine a craqué. L’homme d’affaires au cœur du volet financier de l’affaire de Karachi a livré, jeudi 20 juin, les aveux que les juges Renaud Van Ruymbeke et Roger Le Loire n’espéraient plus.
L’intermédiaire d’origine libanaise a enfin admis ce que les investigations judiciaires – et journalistiques – avaient rendu évident, à savoir qu’il avait bien œuvré au financement occulte de la campagne présidentielle d’Edouard Balladur en 1995, via des rétrocommissions issues des juteux contrats d’armement avec l’Arabie saoudite et le Pakistan, dans lesquels le gouvernement du même Balladur lui avait concédé le rôle d’intermédiaire.
Placé en détention provisoire depuis le 31 mai pour avoir tenté de se procurer un « vrai-faux » passeport dominicain, sans doute destiné à lui permettre de s’enfuir, M. Takieddine, lâché par ses anciens amis balladuriens et sarkozystes, ne supporte pas son incarcération, ce qui explique sans doute son changement d’attitude.
Alors, dans le cabinet de M. Van Ruymbeke, M. Takieddine a raconté dans quelles circonstances il avait rencontré, fin 1993, Thierry Gaubert, ex-collaborateur de Nicolas Sarkozy à la mairie de Neuilly puis au ministère du budget (entre 1994 et 1995), qui lui avait été présenté par Nicolas Bazire, à la fois directeur du cabinet du premier ministre Edouard Balladur et directeur de sa campagne présidentielle.
Selon M. Takieddine, M. Bazire l’aurait appelé en décembre 1993 pour l’informer qu’il allait être contacté par M. Gaubert, qu’il avait mandaté. Il s’agissait de préparer la visite de M. Balladur en Arabie saoudite, avec l’espoir de décrocher un contrat de vente de frégates, dit Sawari II, susceptibles de rapporter beaucoup d’argent à l’Etat français.
M. Gaubert présente à M. Takieddine son épouse, la princesse Hélène de Yougoslavie, son ami Philippe Smadja (qui sera mis en cause, comme M. Gaubert, dans l’affaire du « 1 % logement »), un proche de M. Sarkozy, Dominique Desseigne, l’associé de M. Gaubert en Colombie, Jean-Philippe Couzi ou encore Pierre-Mathieu Duhamel, futur directeur général des douanes françaises. C’est à cette date que l’épouse de l’intermédiaire, Nicola Johnson, sympathise avec Mme Gaubert. Les deux femmes, depuis, ont rompu avec leurs maris et les ont dénoncés aux juges.
Las, le voyage de M. Balladur à Riyad en janvier 1994 se révèle être un échec. Mandaté par les autorités françaises pour débloquer la situation, avec son associé Abdul Rahman El-Assir, M. Takieddine dit ne plus avoir eu de nouvelles de M. Bazire jusqu’à la signature du contrat Sawari II, le 24 novembre 1994. C’est juste après cette date que M. Bazire l’aurait recontacté pour lui dire que M. Gaubert avait un message à lui faire porter. Ce message est simple : Gaubert réclame 1,5 million de francs, afin de financer la campagne de M. Balladur. M. Takieddine accepte à condition qu’il les lui remette en cash à Genève, où M. Gaubert détenait lui-même des avoirs.
A Genève, les deux hommes retrouvent M. El-Assir qui avait préparé l’argent, en coupures de 500 francs, glissées dans une mallette remise à M. Gaubert. Selon M. Takieddine, cette remise de fonds s’apparentait à un « retour d’ascenseur » logique, le contrat Sawari II lui ayant rapporté une fortune. Dix jours plus tard, M. Gaubert vient trouver M. Takieddine pour lui demander « la même somme ». Après s’être assuré que M. Bazire était informé de cette nouvelle demande, M. Takieddine procède de la même manière : il prend rendez-vous à Genève avec MM. El-Assir et Gaubert, le second repartant avec une valise d’espèces d’1,5 million de francs.
D’après l’homme d’affaires, il y aura une troisième visite de M. Gaubert, qui va réclamer cette fois 3 millions de francs. « On doit boucler les comptes, il nous manque 3 millions et quelque », lui aurait dit M. Gaubert. Jugeant la demande excessive, M. Takieddine se rend dans le bureau de M. Bazire pour avoir confirmation. « M. Bazire m’a dit qu’effectivement, ce que m’a demandé Gaubert est vrai car ils avaient besoin de cet argent, mais que c’était la dernière fois. » Une nouvelle fois donc, via M. El-Assir, M. Takieddine va remettre une valise d’espèces à M. Gaubert.
DES SONDAGES PAYÉS PAR LES VENTES D’ARMES
Les révélations de M. Takieddine confortent les découvertes des juges sur les déplacements à Genève de MM. Gaubert et Takieddine, les retraits d’espèces suspects détectés à cette période, ou encore le témoignage de Hélène Gaubert, qui déclarait au Monde, le 26 septembre 2011, à propos de son mari : « Il m’a dit un jour qu’il allait chercher ces espèces en Suisse pour les remettre à Nicolas Bazire. »
M. Takieddine a également mis en cause François Léotard, ministre de la défense entre 1993 et 1995 et son conseiller Renaud Donnedieu de Vabres. Les deux hommes avaient imposé le duo Takieddine-El-Assir dans les contrats d’armement. « M. Donnedieu de Vabres représentait M. Léotard », a déclaré M. Takieddine qui a révélé qu’après l’élection de 1995, M. Donnedieu de Vabres lui avait demandé de l’aider à payer le loyer de son appartement parisien : « Je lui ai payé en cash allant jusqu’à des sommes entre 15 000 et 20 000 francs à chaque fois », a-t-il dit. L’intermédiaire assure avoir également « financé » une partie de l’installation de M. Donnedieu de Vabres à Tours, ainsi que sa campagne législative, en 1997. Au total, il estime lui avoir remis « un maximum de 250 000 francs » en liquide.
M. Takieddine a par ailleurs confirmé que le politologue américain Paul Manafort avait effectué des sondages au profit du camp Balladur, via M. El-Assir, donc payés par les ventes d’armes. « M. Manafort, a-t-il ajouté, ne m’a pas précisé [que cette étude] avait été payée par M. El-Assir mais je l’ai supposé », révélant à ce sujet l’existence de « contacts directs » entre MM. Bazire et El-Assir. Interrogé par Le Monde, Me François Esclatine, avocat de M. Gaubert, a déclaré : « Mon client conteste et s’expliquera devant le juge ». Me Frédéric Landon, l’avocat de M. Bazire, de son côté, a assuré que son client « conteste formellement ces allégations ».
Quant au défenseur de M. Takieddine, Me Francis Vuillemin, tout en dénonçant une « détention-pression », il reconnaît que ce que son client a dit est « énorme ». M. Takieddine sera prochainement confronté à MM. Gaubert et Bazire.
Elle apparaît en 1911, et se nourrit à ses débuts des publications issues de La Nouvelle Revue française, la marque « Librairie Gallimard » n’apparaissant, elle, qu’après juillet 19191. Depuis sa création, « la Blanche », qui tire son nom de la couleur crème de sa couverture, a édité 6 500 titres, dont 3 800 sont encore disponibles aujourd’hui.
Outre le logo « NRF » initialement dessiné par Jean Schlumberger, la charte graphique de cette collection — un liseré noir entourant deux liserés rouges — s’inspire des Éditions de La Phalange, avec son premier titre, L’Otage de Paul Claudel, publié le 26 mai 19111. Le premier imprimeur de cette collection fut un temps Verbeke, directeur de « The St. Catherine Press Ltd », installé à Bruges1. Les formats génériques évoluèrent très peu au cours des années, ce qui est un cas unique dans l’histoire de l’édition contemporaine française, bien que la couleur crème passât au jaune clair pelliculé brillant dans les années 1980.
Henri Vignes et Pierre Boudrot, Bibliographie des éditions de La Nouvelle Revue française : 26 mai 1911-15 juillet 1919, Paris, Henri Vignes et Éditions des Cendres, 2011, 106 p. (ISBN978-2-86742-182-2), p. 7–18.