Comment Cyprien Luraghi a fixé le calendrier des attentats de Paris

Depuis l’automne de l’année 2011, Josette Brenterch et ses acolytes de la bande du cyberdélinquant et psychopathe Pascal Edouard Cyprien Luraghi se sont toujours arrangés pour provoquer des évènements retentissants avant l’obtention de décisions de justice iniques à mon encontre, ou contre mon ancien hébergeur de blog OVERBLOG.

Les premiers éléments évoquant un début de préparation ou de concertation en vue des attentats des 7, 8 et 9 janvier 2015 à Paris remontent au mois de mai 2014, alors que commençaient échanges de pièces et conclusions dans le cadre de la procédure que Josette Brenterch avait intentée à mon encontre en 2011, après qu’un premier jugement rendu à Brest le 11 juin 2013 eut été remis en cause par voie d’appel.

Elle m’avait fait poursuivre pour des injures et diffamations publiques à son égard qu’aurait constituées la publication sur mon blog « Un petit coucou » sur la plateforme de blogs OVERBLOG de démentis et droits de réponse à la suite de ses campagnes de calomnies publiques nominatives à mon encontre, essentiellement supportées par les blogs de son complice le cyberdélinquant Pascal Edouard Cyprien Luraghi.

Les juges brestois ont estimé que leur version de ma biographie était juste, et la mienne entièrement fausse. Ils seront peut-être eux-mêmes jugés un jour pour toutes leurs allégations mensongères et inventions calomnieuses à mon encontre, si ce n’est par leurs pairs, au moins par des historiens.

En attendant, alors que la Cour d’Appel de Rennes s’apprête à rendre sa décision dans cette affaire, de nouveaux attentats particulièrement meurtriers ont encore eu lieu à Paris, le 13 novembre 2015.

Mais revenons au mois de mai 2014. Cyprien Luraghi rendant compte à ses lecteurs de l’évolution de cette procédure avait alors écrit :

 

Ajouté le 22 mai 2014

De nouvelles pièces ayant été fournies au tout dernier moment lors de l’audience du 21 mai par XXXXXXXX, cette audience a été reportée. Pour l’heure, nous ne connaissons pas la date de cette prochaine audience, qui se tiendra peut-être à l’automne.

 

Il s’y attendait et avait déjà fermé son blog au public quelques jours plus tôt, le 13 mai 2014, après avoir également cessé d’écrire sur le site Rue89 où il ne reprendra son activité de troll qu’à compter du 7 novembre 2014.

NEMROD34 dont les procédures contre OVERBLOG sont intimement liées à celles de sa complice Josette Brenterch à mon encontre, et qui ne gagne pas à tous les coups (il avait perdu son premier procès en référé le 8 avril 2011), perdait son procès au fond contre OVERBLOG quatre jours plus tard, le 26 mai 2014 – un échec dont son complice Pascal Edouard Cyprien Luraghi s’est bien gardé de rendre compte à ses lecteurs. Mais il a fait appel de ce jugement prononcé en première instance par le Tribunal de Grande Instance de Béziers et compte gagner en appel comme au mois de décembre 2011, avec le soutien actif de ses complices brestois, que dans l’intervalle il aide lui-même du mieux qu’il peut à obtenir de nouvelles décisions iniques à mon encontre.

Leur complice Cyprien Luraghi a rouvert son blog au public le 24 décembre 2014 après y avoir noté, toujours sur la même page restée publique :

 

Ajouté le 5 août 2014

Une audience-relais, nécessaire pour cause d’encombrement à la Cour d’appel de Rennes et pour éviter l’extinction de l’affaire due à la prescription extrêmement courte − trois mois − prescrite pour ces délits par la loi de 1881 sur la Presse, aura lieu le 12 août. C’est alors que nous serons fixés sur la nouvelle date de l’audience en appel de l’affaire du Corbeau de Brest.

Ajouté le 18 décembre 2014

Après deux nouveaux reports successifs, la date de l’audience en appel est fixée au 4 février 2015.

Ajouté le 21 décembre 2014

Un psychiatre interrogé sur cette affaire m’avais conseillé il y a un an et demi : « essayez l’indifférence ». Alors en bon petit soldat, c’est ce que j’ai fait. En un sens il n’a pas tort : il convient de ne pas interférer avec un(e) paranoïaque dès lors qu’on en est le « persécuteur désigné ». Mais la réalité du Web fait que ce sage conseil ne sert à rien. En effet, après avoir installé un système permettant de n’afficher les commentaires de l’Icyp qu’à ses seuls membres inscrits il y a deux ans, puis totalement immergé l’Icyp en mai 2014 et m’être abstenu de toute présence visible sur le Web pendant six mois, cela n’a pas empêché XXXXXXXX de publier plusieurs dizaines d’articles délirants sur ses deux blogs-miroirs (http://petitcoucou.unblog.fr et http://satanistique.blogspot.fr), s’acharnant sur nous avec la même vigueur que sur son premier blog supprimé en 2011, suite au procès de NEMROD34 contre son hébergeur d’alors.

 

Dans ses commentaires sur le site Rue89, il expliquait avoir passé six mois à comploter avec des tas de gens.

Puis sur son blog :

 

Ajouté le 28 janvier 2015

Fermé le 6 janvier par son hébergeur (voir plus haut), le blog http://petitcoucou.unblog.fr a été rouvert aujourd’hui. XXXXXXXX étale donc ses délires en boucle sur trois blogs, présentement… et ce à sept jours de son procès en appel à Rennes.

Ajouté le 29 janvier 2015

Une fois de plus − la sixième −, l’audience en appel qui aurait dû avoir lieu le 4 février, est reportée, probablement pour des raisons d’encombrement de ce Tribunal. Pour l’heure nous ignorons la date prévue pour cette future audience.

Ajouté le 4 février 2015

La date de l’audience en appel à Rennes est fixée au 9 avril.

Ajouté le 8 avril 2015

L’audience en appel est repoussée pour la septième fois à une date encore inconnue. Pendant ce temps XXXXXXXX continue de délirer en mode paranoïaque, de harceler et d’injurier les magistrats brestois, moi-même, NEMROD34 et Josette publiquement sur trois blogs-miroirs, impunément.

Ajouté le 15 avril 2015

La date de l’audience-relais évitant l’extinction de l’affaire − la prescription est de trois mois pour la loi de 1881 sur la presse − est fixée au 7 juillet. La date de l’audience réelle n’est pas encore fixée. Nous en sommes donc à neuf reports successifs à ce jour.

Ajouté le 9 juillet 2015

La nouvelle date d’audience à la Cour d’appel de Rennes est fixée au 30 septembre, 16 h. Dixième report. No comment.

 

Plus la date de l’audience tant attendue s’éloignait des 7, 8 et 9 janvier 2015 et plus il devenait évident qu’un nouvel attentat serait organisé à une date plus propice à l’effet habituellement recherché par les évènements qu’organisent les terroristes de la bande de Cyprien Luraghi aux fins de soutenir toutes les exactions de ce malade à mon encontre.

Et enfin, à compter du 16 septembre 2015, il ajoutait à sa page publicitaire entièrement calomnieuse à mon égard  :

 

Ajouté le 16 septembre 2015

L’audience du 30 septembre est confirmée comme étant « pour plaider » − c’est-à-dire une vraie audience − et non pas « pour ordre » − audience-relais pour pallier au temps de prescription extrêmement court en vigueur pour les affaires concernant la loi de 1881 sur la liberté de la Presse (trois mois).

Ajouté le 30 septembre 2015

L’audience de ce jour a été inscrite : sauf par extraordinaire, elle aura donc bien lieu.

Ajouté le 1er octobre 2015

L’audience en appel a eu lieu hier. Le délibéré sera rendu le 2 décembre 2015.

 

Nous savons aujourd’hui que le cerveau présumé des attentats du 13 novembre 2015 préparait ses attaques depuis environ deux mois, et aussi que les services de renseignements américains s’y attendaient depuis le printemps.

En revanche, nous ne savons pas si les pouvoirs publics envisagent un quelconque moyen de réprimer ce genre de prêches ou de limiter leurs nuisances :

 

J’encule la liberté d’expression

Par cyp | Publié : 16 octobre 2012

 

…/…

 

Il n’y a rien à espérer d’un internet tenu par de tels débiles, pour qui la liberté d’expression se doit d’être absolue, pourvu que le néonazi ou assimilé, proférant les pires saloperies, le fasse en y mettant les formes. Les grands forums, c’est tout dans la forme et rien dans le fond du slip, sinon des traces douteuses dûment désodorisées.

Idem : Luc a collé un autre lien qui en dit long sur cette connerie de liberté d’expression hier, sur le fil… Dans cet article − CLIC − on lit qu’un épouvantable fumier à gueule de con tamponnée sur l’œuf postant des horreurs sur un forum de libre expression américain, s’est fait démasquer par un journaliste, au grand dam de la horde de petits cons ignares défendant cette fameuse liberté d’expression avec laquelle je me torche comme avec le drapeau d’un pays dont la devise nationale comporte elle aussi ce mot le plus dévoyé du monde : LIBERTÉ.

Ma liberté m’enjoint de boucler la gueule à ses ennemis, aussi j’encule la liberté d’expression des fafs, des nazis, des corbeaux de l’internet, des propagateurs d’idéologies mortifères, et je surencule (le Lexique de l’Icyp n’est accessible qu’aux membres insccrits) les modérateurs collaborationnistes, les patrons de plateformes d’hébergement de blogs de corbeaux pourris,2 les journalistes de la presse geek complices de ce sinistre état de fait et tous ceux qui les soutiennent, pauvres petits cons d’anonymous ridicules de mes couilles.

E la nave va !

  1. La digestion du poulet assoupit le consommateur : j’en suis un exemple vivant. [↩]

  2. OverBlog, tout particulièrement ; lire ce billet. [↩]

 

La liberté d’expression c’est la haine

Par cyp | Publié : 16 août 2015

Alors que le monde est mené à sa perte par un copilote paranoïaque, l’Icyp fend le fluide peinardement, piloté de patte sûre par un kondukator de service à l’équaminité proverbiale,1 visant le cap Nirvana aux confins de l’océan Octétique. La haine déferle librement tout autour de sa petite coque ballotée, mais dont le bois de table encaisse sans broncher la furie des éléments extérieurs.

Autrefois, les fous naviguaient dans une nef. De nos jours c’est l’océan qui est devenu fou. Les monstres marins sont de sortie : leur liberté d’expression est absolue et d’aucuns − la foule compacte des décervelés − s’en réjouissent. Pas moi. Pas eux ainsi que de plus en plus de gens sensés. Mais je ne me fais aucune illusion : à lire les avis de hordes de connards de tous bords sur ce délicat sujet, je sais que c’est pas gagné d’avance et que la raison, la sensibilité, le sens humain, ne sont plus de mise dans ce monde de cinglés livrés aux mafieux faisant régner leurs lois sur le réseau. La loi du fric, la loi du plus fort, la loi de la haine. Cette haine qui est la liberté d’expression des ordures. Masquées, bien entendu.

À l’abusion opposons la désabusion !

(et merci à Spleenlancien pour ses liens si souvent pertinents)

e la nave va !

  1. lol [↩]

Attentats de Paris : le point sur les enquêtes en cours

Samedi 7 novembre 2015, Le Monde a publié deux articles payants relatifs aux attentats de janvier 2015 à Paris.

Le premier fournit des précisions sur les échanges d’Amedy Coulibaly et ses complices, ainsi que leurs modalités, et le second se rapporte au trafic d’armes de Claude Hermant à Lille, au sujet duquel il convient de rappeler qu’une information judiciaire avait été ouverte le 7 mai 2014, soit deux jours après la réalisation des étranges vidéos des frères Kouachi qui ont été retrouvées par les enquêteurs et concomitamment à l’ensemble des faits que j’ai révélés ou rappelés dans mon précédent article.

Rappelons ou précisons encore que l’avocat brestois de Josette Brenterch, Maître David Rajjou, est aussi depuis de nombreuses années celui des salafistes locaux et mène parallèlement à sa carrière d’avocat celle d’un homme politique local se manifestant comme « de gauche ».

 

http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2015/11/07/attentats-de-paris-la-justice-sur-les-traces-du-donneur-d-ordres_4805115_1653578.html

Attentats de Paris : la justice sur les traces des commanditaires

 

LE MONDE | 07.11.2015 à 10h49 • Mis à jour le 08.11.2015 à 13h49 | Par Elise Vincent

Amedy Coulibaly dans une vidéo de revendication des attentats de janvier 2015 à Paris. .

 

L’enquête colossale sur les attentats de Paris en janvier s’oriente aujourd’hui, notamment, sur la piste d’un donneur d’ordre. Une personne susceptible d’avoir coordonné à distance les attaques des frères Kouachi contre Charlie Hebdo, le 7 janvier, et d’Amedy Coulibaly à l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes, le 9 janvier. C’est la découverte de quelques-uns de ses échanges avec ce dernier qui ont trahi l’existence de ce commanditaire. En l’état, impossible d’identifier son nom ou sa localisation exacte. Les éléments qui attestent de sa présence ne sont que des morceaux de mails et des adresses IP disparates repérées dans l’immensité du Web.

Mais dix mois jour pour jour après les attentats, l’étau se resserre progressivement, d’après les éléments que Le Monde a pu consulter, autour d’un individu basé à l’étranger. Un homme qui, à l’évidence, avait une vision d’ensemble des tueries qui ont coûté la vie à 17 personnes et en a piloté en partie les opérations.

Rédigés dans le langage lapidaire des SMS mais toujours précis dans leurs instructions, les messages de ce mystérieux commanditaire s’apparentent à chaque fois à de véritables ordres guerriers. « Ok, fé ske ta a fair aujourdhui ms simple com ça tu rentr dormir ensuit tu plank et verifi adress 1 ts les jrs : indications bientot pr recup amis aider toi. debarasse toi puce, maintenant passe sur adress 1, fini adress 2 », écrit-il ainsi à Amedy Coulibaly le 7 janvier, à 14 heures. Soit seulement deux heures après la tuerie de Charlie Hebdo

Un carnage beaucoup plus important aurait pu avoir lieu

Un peu plus tôt, à 12 h 48 exactement, le coordinateur inconnu a consulté un message du futur tueur de l’Hyper Cacher contenant plusieurs fichiers intitulés « Inventaires ». Un seul d’entre eux n’était pas chiffré et donne une idée du contenu des autres. « J’ai un AK74 avec 275 cartouches. Six tokarev avec 69 cartouche. Trois gillet par balle militaire trois gillet tactique deux bombe a gel et a gaz deux gros couteaux un choqueur ». Un mail à l’orthographe hasardeuse sans doute rédigé par Amedy Coulibaly lui-même.

En plus d’établir qu’il y avait donc bien une personne, en coulisse, tirant les ficelles du drame, ces échanges laissent entrevoir la possibilité de ce que les services de police redoutent depuis toujours : des attaques simultanées sur le territoire de plusieurs djihadistes embusqués. Au-delà des frères Kouachi, Amedy Coulibaly devait, semble-t-il, recevoir le renfort de plusieurs compagnons d’armes pour son épopée macabre. Un carnage beaucoup plus important aurait pu avoir lieu, le 9 janvier. Mais pour une raison que l’on ignore encore, ces complices-là, qui pourraient être parmi les sept hommes aujourd’hui mis en examen dans le cadre de l’enquête en cours, ont dû faire machine arrière.

Un scénario redoutable qui semble avoir échoué à la dernière minute, et dont atteste, en filigrane, un dernier mail du donneur d’ordre présumé, dévoilé par BFM-TV, le 13 octobre. Le message date cette fois du 8 janvier à 17 h 21. « 1) pas possible amis, travailler tt seul », écrit notamment l’insaisissable correspondant avant d’ajouter : « 2) si possible trouver et travailler avec zigotos bien. 3) si possible expliker ds video ke toi donner zigoto les outils au nom de d, préciser leskels. » Les « zigotos » désigneraient les frères Kouachi, alors en pleine cavale. « D » signifierait « Daech ». L’enquête a par ailleurs permis de rassembler des éléments soutenant l’hypothèse selon laquelle c’est effectivement Amedy Coulibaly qui a fourni les armes aux Kouachi.

Officiellement, les frères Kouachi ont revendiqué seuls l’attaque du journal satirique au nom d’Al-Qaida dans la péninsule Arabique (AQPA). Revendication appuyée, dès le 9 janvier, par un message vidéo sur YouTube du porte-parole d’AQPA au Yémen, Nasser Ben Ali Al-Anassi. Dans une autre vidéo posthume, Amedy Coulibaly, lui, s’est réclamé de l’Etat islamique (EI). Mais en exhumant tous ces échanges, le travail minutieux des enquêteurs spécialisés en cybercriminalité montre que les frontières peuvent être poreuses entre les deux organisations.

La filière dite des « Buttes-Chaumont »

Quel individu, francophone, a pu avoir l’expérience, le parcours et le réseau, pour se retrouver informé à la fois du projet des frères Kouachi contre Charlie Hebdo au nom d’AQPA et de celui d’Amedy Coulibaly au nom de l’EI ? Quel itinéraire derrière ce soin inattendu à ne pas laisser AQPA « bénéficier » seule des retombées médiatiques de l’attentat contre le journal satirique ?

En la matière, les experts de l’antiterrorisme français ont assez vite fait le tour de leur documentation. Et une nouvelle fois, ils en sont revenus à ce dossier maudit qui n’était qu’un parmi d’autres lors du procès de ses auteurs, en mars 2008 : la filière dite des « Buttes-Chaumont ». Un petit groupe d’amis issus du Nord-Est parisien, condamnés pour avoir été candidats au djihad en Irak, au début des années 2000, et dont a notamment fait partie Chérif Kouachi.

Parmi les protagonistes de ce dossier aux ramifications sans fin, un nom suscite un intérêt particulier : celui de Peter Cherif, 33 ans. Aucune note, aucun rapport ne fait le lien direct entre lui et les attentats de Paris. Mais son nom revient avec insistance dans l’épluchage des répertoires téléphoniques et les diverses auditions de l’entourage des frères Kouachi et d’Amedy Coulibaly.

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Le 17 octobre, le journal régional L’Union a de son côté exhumé le témoignage d’un ancien moniteur d’auto-école. Sous le pseudonyme de Patrick, celui-ci se dit toujours intrigué par le fait que les frères Kouachi ont trouvé leur dernier refuge dans une imprimerie de Dammartin-en-Goële (Seine-et-Marne), située à moins de 300 m d’un centre de formation routière que Peter Cherif a fréquenté en 2010. Son prosélytisme religieux avait, déjà, à l’époque, marqué les esprits.

Cet ancien délinquant compte parmi les Français les plus aguerris au sein d’une organisation terroriste étrangère. Combattant expérimenté, il a été au front en Irak, en 2004. Capturé à Falloujah, il est passé tour à tour par le sinistre camp Bucca et la prison d’Abou Ghraib. Il a réussi à s’échapper en 2007 avant d’être arrêté en Syrie, puis extradé vers la France. Remis en liberté avant d’être jugé, il a réussi une nouvelle fois à s’échapper le dernier jour de son procès, en 2011. C’est là qu’il a fui au Yémen. Nul ne sait s’il y est toujours. Hasard du calendrier, Peter Cherif a, le 29 septembre, rejoint le cercle très restreint des Français ajoutés à la liste noire des Etats-Unis des « combattants étrangers ».

Un autre nom revient également dans l’énorme instruction dirigée par la juge Nathalie Poux : celui de Salim Benghalem. Ce geôlier présumé des quatre journalistes français retenus en otages en Syrie, libérés en 2014 après dix mois de détention, a été l’une des principales cibles des premières frappes françaises en Syrie, début octobre. Sa particularité : avoir fait le voyage avec Chérif Kouachi, en 2011, vers Oman, d’où ils seraient tous les deux passés au Yémen. Un séjour de quelques semaines au cours duquel Chérif Kouachi a sans doute reçu l’entraînement commando qui lui a servi lors de l’attaque de Charlie Hebdo.

Salim Benghalem – qui a rejoint mi-2013 les rangs de l’EI en Syrie – connaît aussi de loin Amedy Coulibaly. En 2010, il a été entendu dans une affaire où le tueur de l’Hyper Cacher a été condamné : le projet d’évasion d’Aït Ali Belkacem, un des artificiers des attentats de la station RER Musée-d’Orsay, à Paris, en 1995. Salim Benghalem est surtout apparu, en février, dans une vidéo de propagande publiée sur le site Internet d’Al Hayat, le « centre de presse » de l’EI, où il se réjouissait des attentats de Paris.

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Aujourd’hui, aucune trace d’échanges directs entre le mystérieux interlocuteur d’Amedy Coulibaly et les frères Kouachi n’a été retrouvée. Peut-être ont-elles existé, mais à la différence de leur camarade dont l’ordinateur a été découvert dans l’Hyper Cacher, les Kouachi ont soigneusement pris le temps de nettoyer leur matériel informatique avant de se lancer dans leur cavale mortifère. De leurs dernières heures, les enquêteurs, n’ont retrouvé que quelques images de famille, où ils posent sur le canapé familial, en oncles modèles, leurs neveux sur les genoux.

Saura-t-on donc jamais ce qui s’est vraiment tramé derrière l’une des adresses mail utilisées par le mystérieux commanditaire ? Notamment « lawrence0122007@gmx.com », un compte ouvert le 8 janvier, à 12 h 25. Nom : Patriks Lawrence. Domicile : « JP ». Né le 13 septembre 1981. Jusque-là, l’enquête a pu établir qu’une personne située sur le territoire français avait pu, par un cheminement indirect, encore tenter de s’y connecter fin janvier. Il s’agirait d’un proche de Mehdi Belhoucine, un jeune homme qui a fui en Syrie début janvier avec Hayat Boumedienne, l’épouse religieuse d’Amedy Coulibaly. Cet ami resté en France souhaitait-il lui aussi récupérer des instructions ?

A son mystérieux tuteur opérationnel, Amedy Coulibaly avait en tout cas confié jusqu’à ses prescriptions testamentaires. Dans un ultime message non daté intitulé « salam », il demande à ce que l’on prenne soin d’Hayat Boumedienne : « Je voudrais que le frère s’occupe de ma femme dans les regles de l’Islam. Je voudrais pour elle qu’elle ne se retrouve pas seule qu’elle est une bonne situation financiere qu’elle ne soit pas dellaiser. Surtout qu’elle apprenne l’arabe, le Coran et la science religieuse. Veillez a se quel aye bien religieusement. Le plus important c’est le dine [la religion en arabe] et la foi et pour sa elle a besoin d’etre accompagné. Qu’Allah vous assiste. »

Après de longs mois d’attente, la demande d’entraide judiciaire adressée à la société américaine éditrice de l’adresse mail « lawrence0122007@gmx.com » a fini par revenir au ministère de la justice. C’était mi-octobre. Le résultat a été aussi décevant que prévisible : compte « bidon », « fermé le 28 janvier », était-il seulement fait mention.

 

http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2015/11/07/les-remords-de-l-ex-parachutiste-devenu-marchand-d-armes_4805125_1653578.html

Les remords de l’ex-parachutiste devenu marchand d’armes

 

LE MONDE | 07.11.2015 à 10h58 • Mis à jour le 08.11.2015 à 19h07 | Par Elise Vincent

Les frères Kouachi après l'attentat à Charlie Hebdo, à Paris, le 7 janvier 2015.

 

Il s’appelle Claude H. Ce Lillois de 52 ans déclare officiellement exercer le métier de « veilleur de nuit ». Mais sa vie est un roman noir. D’abord engagé dans le régiment de parachutistes de Pau au début des années 1980, Claude H. a œuvré pendant quinze ans dans la zone grise du secteur de la « sécurité » et autres barbouzeries en Croatie, au Congo et en Angola. Puis il a doucement glissé vers le monde des « portiers » de boîtes de nuit et des professionnels de la boxe thaïlandaise.

Mais, si son nom a rejoint, au printemps, l’enquête sur les tueries de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher, c’est parce que Claude H. est aussi devenu marchand d’armes. Les enquêteurs sont remontés jusqu’à lui, inopinément, en étudiant à la loupe les très nombreuses armes détenues par Amedy Coulibaly, dans son appartement conspiratif de Gentilly et dans l’Hyper Cacher.

Une partie de ces armes pourraient avoir transité par un autre artisan de ce marché clandestin. Un certain Metin K., d’origine kurde, boulanger de formation et garagiste à ses heures. Basé en Belgique, très connecté à la mouvance islamiste radicale, il est déjà mis en examen dans l’enquête sur les attentats. Mais d’autres armes, au moins quatre pistolets semi-automatiques Tokarev et sans doute un fusil d’assaut CZ, auraient pu passer entre les mains de Claude H.

La transaction de trop?

Les bases documentaires d’Europol et d’Interpol ont permis d’établir que cet arsenal avait été acheté par une société slovaque et vendu sur Internet, avant d’arriver entre juillet et novembre 2014 jusqu’à la société gérée par la compagne de Claude H. Souci de taille : Claude H., ancien animateur de la Vlaam Huis (« maison du peuple flamand ») à Lambersart (Nord), un lieu chargé de regrouper la mouvance identitaire, est un indicateur patenté des gendarmes. La bienveillance relative des forces de l’ordre à l’égard de sa double activité a-t-elle laissé passer la transaction de trop ?

Poursuivi depuis mai 2014 dans une affaire de trafic d’armes en bande organisée dans la région lilloise, il a finalement été placé en détention provisoire le 23 janvier. Un dossier, pour l’heure, distinct de l’instruction sur les tueries de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher. Même si, interrogé le 22 janvier sur les armes retrouvées en possession d’Amedy Coulibaly, Claude H. s’est confié : « En détaillant ce qui a pu paraître dans la presse, (…) j’ai pris conscience que ces armes citées [auraient] pu être des armes que j’ai été amené à fournir. »

Claude H. assure qu’il travaillait toujours avec le même intermédiaire. Un jeune trentenaire, originaire de Roubaix, proche des milieux du banditisme. Lui aussi a été placé en détention provisoire depuis fin avril. Claude H. dit l’avoir rencontré mi-2014, à l’occasion « d’opérations d’infiltrations pour le compte de la gendarmerie ». Il lui aurait alors vendu une quarantaine de pièces en quelques mois. La dernière commande, composée de six armes, serait arrivée juste avant les attentats.

Stupéfait par les « faits de Paris », comme il les appelle, Claude H. dit avoir interrogé très directement son client pour savoir « s’il était impliqué ». Ce dernier, qui se mure dans le silence face aux accusations, lui aurait alors répondu « qu’il allait se mettre au vert ».

 

http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2015/09/25/le-djihadiste-francais-salim-benghalem-aurait-ete-le-geolier-des-ex-otages-en-syrie_4771104_1653578.html

Le djihadiste français Salim Benghalem aurait été le geôlier des ex-otages en Syrie

 

Le Monde.fr | 25.09.2015 à 07h03 • Mis à jour le 25.09.2015 à 11h45 | Par Soren Seelow

Salim Benghalem en 2010.

 

A Cachan, dans le Val-de-Marne, ses anciens camarades se souviennent de lui comme d’un jeune homme « drôle », volontiers « taquin », et « pas spécialement courageux ». Salim Benghalem est aujourd’hui soupçonné d’être un des principaux geôliers de l’Etat islamique (EI). Le 23 juillet, une information judiciaire a été ouverte par la section antiterroriste du parquet de Paris pour enlèvement et séquestration visant Mehdi Nemmouche, Salim Benghalem « et tous autres ». Ces deux ressortissants français ont été identifiés parmi le groupe de djihadistes francophones chargés de surveiller les quatre journalistes français – Didier François, Edouard Elias, Nicolas Hénin et Pierre Torres – gardés en otage par l’EI entre juin 2013 et avril 2014.

 

La présence dans les geôles de l’EI de Mehdi Nemmouche, l’auteur présumé du quadruple assassinat du 24 mai 2014 au Musée juif de Bruxelles, avait été révélée par Le Monde en septembre 2014. Selon nos informations, il était en réalité encadré dans ses basses œuvres par un Français bien plus important au sein de la hiérarchie de l’EI : Salim Benghalem, 35 ans, compagnon d’armes des frères Kouachi et connu des services de renseignement depuis près de cinq ans. Ces deux djihadistes auraient gardé en binôme les quatre otages français dans une prison d’Alep sur une période de six mois, entre juillet et décembre 2013.

Mehdi Nemmouche a été décrit par les témoignages des anciens otages comme un exécutant de base au tempérament brutal, qui semblait se servir de son engagement djihadiste pour assouvir sa soif de notoriété – il rêvait qu’un épisode de Faites entrer l’accusé, son émission préférée, lui soit consacré. Son supérieur hiérarchique, Salim Benghalem, apparaît, lui, comme un professionnel aguerri du djihad ayant patiemment gravi les échelons de l’EI. « Quand Nemmouche cognait, c’est Benghalem qui posait les questions », précise une source proche du dossier.

Une ascension fulgurante dans la hiérarchie de l’EI

Une note de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) permet de mesurer l’ascension de cet ancien petit délinquant de Cachan dans l’organigramme de l’EI : Salim Benghalem « ferait actuellement partie de la police islamique de l’EI et participerait aux exécutions et châtiments corporels administrés aux personnes jugées par leurs soins ». Une autre note précise qu’il a occupé « les fonctions de bourreau au sein du Tribunal Islamique à proximité d’Al-Bara [près d’Alep], où il aurait déjà exécuté une sentence de mort ». Une information corroborée par le département d’Etat américain, qui l’a placé en septembre 2014 dans sa liste des dix « Specially Designated Global Terrorists » – désignant les personnes les plus dangereuses aux yeux de Washington – pour avoir participé à des exécutions.

Salim Benghalem n’est pas uniquement soupçonné d’être un geôlier. Il est également visé dans la procédure du 23 juillet pour « provocation à commettre des actes de terrorisme », en raison de son apparition dans une vidéo de propagande diffusée le 12 février 2015. Dans ce « reportage » tourné sous la contrainte par un otage britannique, John Cantlie, un djihadiste français, identifié comme étant Benghalem, se félicite à visage découvert des attentats commis en janvier à Paris par les frères Kouachi et Amedy Coulibaly, dont il a croisé la route quelques années plus tôt. Il y exhorte ses « frères » en France à devenir des « loups solitaires » et à combattre les mécréants : « Tuez-les avec des couteaux, crachez-leur au minimum à la figure, mais désavouez-vous d’eux. »

L’ascension fulgurante de Benghalem au sein de la hiérarchie de l’EI est un cas d’école pour les services de renseignement, qui n’ont pas su interpréter le parcours initiatique de cet ancien délinquant, radicalisé sur le tard…

Pour en savoir plus : Salim Benghalem, le petit bandit français devenu geôlier de l’Etat islamique

Attentats de Paris : l’étau se resserre autour d’un donneur d’ordres

Ah oui, évidemment…

J’avais déjà subi une cyberattaque remarquable le 13 octobre dernier avant la publication des premiers messages de ce commanditaire que les enquêteurs avaient pu exhumer…

Cette fois-là, donc, mon système m’avait avertie de 1387 requêtes entre 1h31 et 1h35.

Je n’avais rien signalé.

Cette fois-ci, j’en ai reçu 350409 en près de 24 heures. Impossible de les ignorer…

Suite des messages révélateurs du donneur d’ordres d’Amedy Coulibaly, qui curieusement s’exprime dans le même français du genre « petit nègre » que l’un de mes commentateurs du printemps 2012 :

 

http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2015/11/07/attentats-de-paris-les-messages-du-commanditaire-au-tueur-de-l-hyper-cacher_4805099_1653578.html

Attentats de Paris : les messages du commanditaire au tueur de l’Hyper Cacher

 

Le Monde.fr | 07.11.2015 à 10h46 • Mis à jour le 07.11.2015 à 13h40 | Par Elise Vincent

Une vidéo d'Amedy Coulibaly dans laquelle il revendique les attentats de Paris en janvier.

 

L’enquête colossale sur les attentats de Paris en janvier s’oriente aujourd’hui, notamment, sur la piste d’un donneur d’ordre. Une personne susceptible d’avoir coordonné à distance les attaques des frères Kouachi contre Charlie Hebdo, le 7 janvier, et d’Amedy Coulibaly à l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes, le 9 janvier. C’est la découverte de quelques-uns des échanges de ce commanditaire avec ce dernier qui ont trahi son existence. En l’état, impossible d’identifier son nom ou sa localisation exacte. Les éléments qui attestent de sa présence ne sont que des morceaux de mails et des adresses IP disparates repérées dans l’immensité du Web.

 

Lire aussi (abonnés) : Attentats de Paris : la justice sur les traces des commanditaires

Mais dix mois jour pour jour après les attentats, l’étau se resserre progressivement, d’après les éléments que Le Monde a pu consulter, autour d’un individu basé à l’étranger. Un homme qui, à l’évidence, avait une vision d’ensemble des tueries qui ont coûté la vie à 17 personnes et en a piloté en partie les opérations.

Rédigés dans le langage lapidaire des SMS, mais toujours précis dans leurs instructions, les messages de ce mystérieux commanditaire s’apparentent à chaque fois à de véritables ordres guerriers. « Ok, fé ske ta a fair aujourdhui ms simple com ça tu rentr dormir ensuit tu plank et verifi adress 1 ts les jrs : indications bientot pr recup amis aider toi. debarasse toi puce, maintenant passe sur adress 1, fini adress 2 », écrit-il ainsi à Amedy Coulibaly le 7 janvier, à 14 heures. Soit seulement deux heures après la tuerie de Charlie Hebdo

Le renfort de plusieurs compagnons d’armes

Un peu plus tôt, à 12h48 exactement, le coordinateur inconnu a consulté un message du futur tueur de l’Hyper Cacher contenant plusieurs fichiers intitulés « inventaires ». Un seul d’entre eux n’était pas chiffré et donne une idée du contenu des autres. « J’ai un AK74 avec 275 cartouches. Six tokarev avec 69 cartouche. Trois gillet par balle militaire trois gillet tactique deux bombe a gel et a gaz deux gros couteaux un choqueur ». Un mail à l’orthographe hasardeuse sans doute rédigé par Amedy Coulibaly lui-même.

Lire aussi : L’explosion de Villejuif et les tirs de Fontenay-aux-roses attribués à Coulibaly

En plus d’établir qu’il y avait donc bien une personne, en coulisse, tirant les ficelles du drame, ces échanges laissent entrevoir le fait qu’au-delà des frères Kouachi, Amedy Coulibaly devait, semble-t-il, recevoir le renfort de plusieurs compagnons d’armes pour son épopée macabre. Un scénario dont atteste, en filigrane, un dernier mail du commanditaire présumé, dévoilé par BFM TV, le 13 octobre. Le message date cette fois du 8 janvier à 17h21. « 1) pas possible amis, travailler tt seul », écrit notamment l’insaisissable correspondant, avant d’ajouter « 2) si possible trouver et travailler avec zigotos bien. 3) si possible expliker ds video ke toi donner zigoto les outils au nom de d, préciser leskels. » Les « zigotos » désigneraient les frères Kouachi, alors en pleine cavale. « D » signifierait « Daech ».

Officiellement, seuls les frères Kouachi ont revendiqué l’attaque du journal satirique au nom d’Al-Qaida dans la péninsule Arabique (AQPA). Revendication appuyée, dès le 9 janvier, par un message vidéo sur YouTube du porte-parole d’AQPA au Yémen, Nasser Ben Ali Al-Anassi. Dans une autre vidéo posthume, Amedy Coulibaly, lui, s’est réclamé de l’Etat islamique (EI). Mais en exhumant ces échanges, le travail minutieux des enquêteurs spécialisés en cybercriminalité montre que les frontières peuvent être poreuses entre les deux organisations.

Les prescriptions testamentaires de Coulibaly

Quel individu, francophone, a pu avoir l’expérience, le parcours et le réseau, pour se retrouver informé à la fois du projet des frères Kouachi contre Charlie Hebdo au nom d’AQPA et de celui d’Amedy Coulibaly au nom de l’EI ? Quel itinéraire derrière ce soin inattendu à ne pas laisser AQPA « bénéficier » seule des retombées médiatiques de l’attentat du journal satirique ?

Sans qu’aucun lien soit fait directement avec les attentats, deux noms de djihadistes français apparaissent avec insistance dans l’instruction colossale de la juge Nathalie Poux : ceux de Peter Cherif et de Salim Benghalem. Tous les deux ont la particularité d’avoir été plus ou moins proches des frères Kouachi et d’Amedy Coulibaly, tout en étant passés par le Yémen, où se trouve AQPA.

Lire aussi : Le djihadiste français Salim Benghalem aurait été le geôlier des ex-otages en Syrie

A son mystérieux tuteur opérationnel, Amedy Coulibaly avait en tout cas confié jusqu’à ses prescriptions testamentaires. Dans un ultime message non daté intitulé « salam », il demande à ce que l’on prenne soin de son épouse religieuse, Hayat Boumedienne : « Je voudrais que le frère s’occupe de ma femme dans les règles de l’Islam, réclame-t-il notamment. Je voudrais pour elle qu’elle ne se retrouve pas seule qu’elle est une bonne situation financiere qu’elle ne soit pas dellaiser. Surtout qu’elle apprenne l’arabe, le Coran et la science religieuse. Veillez a se quel aye bien religieusement. Le plus important c’est le dine [la religion en arabe] et la foi et pour sa elle a besoin d’etre accompagné. Qu’Allah vous assiste. »

Lire aussi : Comment Hayat Boumeddiene, la compagne de Coulibaly, a fui la France

 Elise Vincent
Journaliste au Monde

 

http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2015/11/07/l-explosion-de-villejuif-et-les-tirs-de-fontenay-aux-roses-attribues-a-coulibaly_4805126_1653578.html

L’explosion de Villejuif et les tirs de Fontenay-aux-roses attribués à Coulibaly

 

LE MONDE | 07.11.2015 à 10h58 • Mis à jour le 07.11.2015 à 13h43 | Par Elise Vincent

L'hyper cacher au lendemain de  l'attentat commis par Coulibaly

Pendant longtemps, l’incertitude a régné. Mais après dix mois d’enquête, la justice a acquis la quasi-certitude qu’Amedy Coulibaly, le tueur de l’Hyper Cacher, était bien l’auteur de deux actes de violences longtemps restés mystérieux, commis avant même son passage à l’acte porte de Vincennes. Le 7 janvier, un joggeur était victime de tirs à balles réelles à Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine). Et, le 8 janvier, Villejuif (Val-de-Marne) était secouée par l’explosion spectaculaire d’un véhicule utilitaire. Un dernier acte moins considéré aujourd’hui comme un coup d’essai « gratuit » que comme faisant partie intégrante de son projet terroriste.

Les investigations techniques ont pris un peu de temps. Pour Villejuif, les conclusions sont arrivées au mois de mai. Elles s’appuient notamment sur l’exploitation de la vidéo de revendication posthume d’Amedy Coulibaly, postée par une tierce personne. Dans ce film, un texte en surimpression lui attribue d’abord la mort de la policière tuée à Montrouge, le 8 janvier, et celle des clients de l’Hyper Cacher, le 9 janvier. Puis une troisième mention détaille : « Il a aussi posé une charge explosive sur le réservoir…

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L'hyper cacher au lendemain de  l'attentat commis par Coulibaly

L’explosion de Villejuif et les tirs de Fontenay-aux-roses attribués à Coulibaly

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http://www.rtl.fr/actu/societe-faits-divers/attentats-en-france-qui-pourrait-se-cacher-derriere-le-donneur-d-ordre-en-contact-avec-amedy-coulibaly-7780411820

Attentats en France : qui pourrait se cacher derrière le donneur d’ordre en contact avec Amedy Coulibaly ?

 

REPLAY / ÉCLAIRAGE – Les enquêteurs essaient de savoir qui le mystérieux correspondant à l’étranger qui était en contact avec Amedy Coulibaly.

 

La page de l’émission : RTL Soir Week End
Attentats de Paris : l'étau se resserre autour d'un donneur d'ordres dans Attentats 7776162674_hyper-cacher
Attentats en France : qui pourrait être le donneur d’ordre basé à l’étranger ? Crédit Image : ERIC FEFERBERG / AFP Crédit Média : RTL

 

par Nicolas Burnens , Julien Absalon publié le 07/11/2015 à 19:32

 
 
Les attentats de janvier 2015 en France, commis par les frères Kouachi et Amedy Coulibaly, ont peut-être été coordonnés par un commanditaire basé à l’étranger. Dix mois après ces tueries, la justice a découvert des morceaux de courriers électroniques, souvent juste quelques lignes, échangés entre Amedy Coulibaly et ce mystérieux correspondant. Ces messages écrits en français, dans un langage SMS peu élaboré, indiquent notamment que l’auteur de la prise d’otages dans l’Hyper Casher aurait dû, en principe, recevoir le soutien de plusieurs compagnons d’armes.  »Indications bientot pr recup amis aider toi », peut-on ainsi lire dans un des messages du 7 janvier, deux heures après les événements à Charlie Hebdo.

Mais le lendemain, pour une raison que l’on ignore, l’ordre change : « Pas possible amis, travailler tout seul ». Puis dans un dernier message envoyé à Coulibaly, l’interlocuteur dit clairement : « Si possible, trouver et travailler avec Zigotos ». Ce terme pourrait faire référence aux frères Kouachi. Ces derniers ont d’ailleurs toujours affirmé agir en concertation avec Amedy Coulibaly.

Les enquêteurs s’intéressent à « la bande des Buttes-Chaumont »

C’est donc la première fois qu’apparaît dans l’enquête l’idée qu’une même source à l’étranger ait pu diriger, ou du moins coordonner, les attentats. Comme ce sont les mêmes noms qui reviennent en permanence dans l’entourage et les relations d’Amedy Coulibaly et des frères Kouachi, les enquêteurs s’intéressent de près à une nébuleuse terroriste rattachée au dossier de la « bande des Buttes-Chaumont », une filière liée à l’islamisme radical.

Ses membres sont connus pour avoir facilité, pendant les années 2000, le départ de dizaines de jeunes dans les rangs d’Al-Qaïda en Irak. Ce groupe a aussi tenté de faire évader l’artificier des attentats de 1995 du RER B. Aujourd’hui, une partie de ses membres ont rejoint le groupe État islamique en Syrie et en Irak, et cela plusieurs mois avant les attentats.
 

La rédaction vous recommande

 

 

Des mésaventures de « l’inconnu du Nord » Pierre de Saintignon avec Wikipédia

Le communiste et président d’AC ! Serge Havet n’est pas le seul Lillois à avoir décidé de se présenter au suffrage universel cette année.

C’est également le cas de Pierre de Saintignon, mais ce dernier souffre d’un manque de notoriété par rapport à ses concurrents et vient de faire le buzz à ce sujet.

 

http://www.lemonde.fr/pixels/article/2015/10/12/pierre-de-saintignon-supprime-un-peu-vite-de-wikipedia_4787966_4408996.html

Pierre de Saintignon, supprimé un peu vite de Wikipédia ?

 

Le Monde.fr | 12.10.2015 à 17h00 • Mis à jour le 13.10.2015 à 10h39 | Par Damien Leloup

Pierre de Saintignon, le 29 septembre dans son bureau à Lille.

Trop peu connu pour figurer dans l’encyclopédie collaborative en ligne, Pierre de Saintignon, tête de liste du PS aux régionales en Nord-Pas-de-Calais-Picardie ? Le journal Nord Littoral a créé, le 10 octobre, une page Wikipédia au nom de l’élu, proche de la maire de Lille, Martine Aubry. La page a été supprimée quelques heures plus tard, comme la précédente, qui avait été créée à son nom cet été. Motif : la « notoriété insuffisante » du candidat, peu connu du grand public malgré une longue carrière politique municipale à Lille et un passé de dirigeant de Darty.

 

De quoi apporter de l’eau au moulin des critiques au sein du PS qui estiment qu’il aurait mieux valu choisir une tête de liste plus connue. Pour autant, la décision de suppression de la page Wikipédia n’est pas vraiment un critère fiable pour jauger la notoriété locale d’un candidat à une élection.

Tout d’abord, le maintien en ligne d’une page sur l’encyclopédie collaborative répond à des règles assez précises. Si tout un chacun peut créer une page sur le sujet de son choix, elle peut être supprimée si elle ne répond pas aux critères de l’encyclopédie. De nombreuses règles existent, et varient selon le sujet abordé par la page ; la principale étant que le contenu doit être de nature encyclopédique – avoir un ton neutre, des sources crédibles, et porter sur un sujet de culture générale au sens large.

Critères précis pour les personnalités politiques

Pour les femmes et hommes politiques, Wikipédia dispose d’une série de critères particuliers pour évaluer la « notoriété des personnalités politiques ». Un(e) candidat(e) ou élu(e) peut avoir une page à son nom s’il ou si elle respecte au moins l’un de ces quatre critères : avoir fait partie d’un gouvernement ; avoir été élu(e) au Parlement ou au Sénat ; avoir été élu(e) maire d’une ville de plus de 100 000 habitants ; avoir été l’objet principal de plusieurs articles, sur plusieurs années.

Or, si Pierre de Saintignon n’a jamais été ministre, député ou sénateur, ni maire (même s’il est premier adjoint à la mairie de Lille), il a cependant fait l’objet de plusieurs articles de presse développés, notamment ces derniers mois. Cela n’est pas nécessairement suffisant pour obtenir le droit à une page Wikipédia : les règles de l’encyclopédie, qui se définissent comme « des suggestions consensuelles et non des règles rigides », précisent qu’une personnalité validant l’un de ces critères peut tout de même voir sa page supprimée.

Toutes les têtes de listes en Nord-Pas-de-Calais Picardie n'ont pas de page Wikipédia à leur nom.

 

Dans les cas de Pierre de Saintignon, toutefois, les discussions sur le Bistro de Wikipédia, l’espace de discussion de la communauté francophone, le consensus s’établissait lundi 12 octobre en faveur d’une suppression un peu trop hâtive — dans les cas jugés « limites », la pratique de l’encyclopédie est plutôt d’ouvrir un débat, dans lequel les partisans et les adversaires de la suppression discutent pendant plusieurs jours avant que les administrateurs ne tranchent.

La première version de la page ouverte cet été avait été supprimée en raison de l’absence de sources fiables — la seconde, créée par Nord Littoral, « répond maintenant aux conditions d’admissibilité générales », estime un utilisateur sur la demande de restauration de la page. la page cite des « articles centrés sur plus de deux ans dans des médias de référence : Le Monde [en] 2009 et de nombreux articles pour 2015, comme celui du Point, qui justement titre qu’il “sort de l’ombre”, ce qui veut dire qu’il semble maintenant avoir de la notoriété ».

Ironie de l’histoire, la page Wikipédia de Sandrine Rousseau, tête de liste EELV et adversaire de Pierre de Saintignon en Nord-Pas-de-Calais-Picardie, a également été temporairement supprimée en 2014. En partie en raison d’une notoriété jugée faible — Mme Rousseau n’a pas non plus été députée, sénatrice ou maire d’une grande ville —, mais aussi parce que la partie de la page consacrée à ses livres était jugée « trop promotionnelle ou publicitaire ». Après un nouveau débat au sein de la communauté Wikipédia à la fin de septembre, la page a finalement été restaurée.

 

http://www.nordlittoral.fr/calais/wikipedia-rejette-de-saintignon-qui-mauvais-joueur-ia0b0n250381

Wikipédia rejette De Saintignon qui, mauvais joueur, accuse Nord Littoral

 

Publié le 12/10/2015

J.P.

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Pierre de Saintignon souffre d’un tel manque de notoriété que même Wikipédia le rejette.

Un large écho national sur le web

L’écho et chuchotement publié par Nord Littoral dimanche a fait le tour du web hier. Patrick Cohen sur France Inter a décidé d’en faire un sujet. La Voix du Nord, Le Lab d’Europe 1, 20 Minutes, Le Monde, Le Figaro, le Huffington Post, etc. la plupart des médias nationaux se sont emparés de l’information .

Le porte-parole de Pierre de Saintignon furax

Nord Littoral a reçu un appel hier du porte-parole du candidat socialiste aux Régionales dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Scandalisé par le buzz, il affirme que le journaliste de Nord Littoral n’a pas bien fait son travail. Pour lui, si la fiche Wikipédia de Pierre de Saintignon n’a pas été validée, c’est non pas parce son poulain souffre d’un manque de notoriété mais parce qu’elle n’était pas assez riche.

Sur son compte Twitter, le candidat dénonce d’ailleurs « certains contributeurs qui connaissent très bien le fonctionnement de Wikipedia et qui publient une page pour créer le buzz… »

Notre community manager se défend

Benjamin Potdevin qui a créé la page pour le compte de Nord Littoral se défend d’une quelconque manipulation : « J’ai complété la page avec les informations que j’avais, à deux reprises. Quand j’ai voulu en rajouter la troisième fois, un administrateur avait déjà pris le contrôle de la page . Je n’ai rien pu faire de plus » , explique le community manager du groupe.

Une requête déposée pour restaurer la page

La page de Pierre de Saintigon a été supprimée par Enrevseluj, un utilisateur dont l’implication sur l’encyclopédie ne souffre d’aucune contestation. Depuis 2012, il a effectué plus de 122 355 contributions.

Pourtant dimanche, il y a visiblement eu un petit soucis. Notre page a été supprimée de façon immédiate sans débat préalable, ce qui semble être sujet à questionnement au sein même de la communauté des contributeurs Wiki.

Une requête a d’ailleurs été déposée hier matin par Percy creazy pour au moins restaurer sa page. Cette requête est en cours d’étude.

Pierre de Saintignon respecte-t-il les critères ?

Sur Wikipédia, le débat fait rage.

« Ce monsieur ne répond pas aux critères d’admissibilité concernant les personnalités politiques. Être adjoint au maire, de Lille ou d’ailleurs, et vice-président de région est insuffisant. Il reste donc ses autres activités, mais là, il faudrait apporter des sources qui attestent que le sujet a une grande notoriété encyclopédique, comme par exemple, des publications d’envergure nationale qui lui aient été entièrement consacrées depuis deux ans, sinon, mentionner le fait qu’il soit candidat à une élection nationale risque de faire croire que Wikipédia pourrait lui servir de tremplin personnel et une consultation communautaire qui aboutirait à la suppression de l’article pourrait porter préjudice à cette personne… » argumente Theoliane.

Pour Hadrianus, il « répond maintenant aux conditions d’admissibilité générales articles centrés sur plus de deux ans dans des médias de référence : Le Monde 2009 et de nombreux articles pour 2015, comme celui du Point, qui justement titre qu’« il sort de l’ombre», ce qui veut dire qu’il semble maintenant avoir la notoriété voulue et qu’il serait bon que la communauté prenne position. Être tête de liste aux élections régionales n’est pas un critère d’admissibilité, mais ce n’est pas non plus un critère de non-admissibilité. »

Notre article était-il acceptable ?

Pour O Taris « il ne me semble pas que l’état de l’article supprimé le condamne à la suppression, je pense que c’est une ébauche (…) honorable. »

Hadrianus pense que, « dès qu’il sera restauré, il se trouvera des contributeurs pour l’améliorer. »

Les limites de Wikipédia

Si la nouvelle notoriété de Pierre de Saintignon mérite une fiche, les administrateurs auraient du laisser notre production telle qu’elle. Sauf que le débat sur sa notoriété doit être tranché pour qu’on puisse le faire.

« Il conviendra que des contributeurs améliorent l’article une fois restauré » précise ainsi O Taris.

En tout cas, une chose est sûre, avec cette polémique, Pierre de Saintignon n’a jamais été aussi connu. On dit merci qui ?

 

http://www.rtl.fr/actu/politique/elections-regionales-2015-wikipedia-ne-connait-pas-pierre-de-saintignon-7780084166

Élections régionales 2015 : Wikipedia ne connait pas Pierre de Saintignon

 

La page consacrée au candidat du Parti socialiste pour la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie dans l’encyclopédie en ligne a été supprimée à plusieurs reprises, faute de sources suffisantes pour attester de sa notoriété.

 

Capture Saintignon Wikipedia
Capture Saintignon Wikipedia

 

par Geoffroy Lang publié le 13/10/2015 à 12:10

Pierre de Saintignon connait un vrai déficit de médiatisation. Le vice-président de la région Nord-Pas-de-Calais souffre depuis le début de sa campagne de son anonymat en comparaison à ses deux principaux rivaux Xavier Bertrand (LR) et Marine Le Pen (FN). Mais la polémique qui entoure en ce moment sa page dans l’encyclopédie en ligne Wikipédia sonne comme un véritable désaveux. Faute de sources suffisantes, sa page a été supprimée par les administrateurs du site car elle « ne répond pas aux critères d’admissibilité de Wikipedia ».

Après un premier échec cet été, les journalistes de Nord Littoral avaient fait une nouvelle tentative pour comprendre pourquoi le 1er adjoint de Martine Aubry à la mairie de Lille était victime de cette discrimination virtuelle. Sa nouvelle page créée le samedi 10 octobre à 19h07 a été évincée dans la foulée peu après 21h. Mais le candidat adoubé par Martin Aubry ne répond pas aux critères exigés à Wikipédia pour les personnalités politiques : « Avoir été membre d’un gouvernement ou d’un Parlement national, ou maire d’une commune de plus de 100.000 habitants ».

L’intéressé n’a pas vraiment apprécié la démarche et l’a fait savoir sur Twitter. Si cet épisode peut paraître anecdotique, il reste révélateur du gouffre qui sépare le socialiste des poids lourds que sont l’ancien ministre de Nicolas Sarkozy et la présidente du Front national.

Le dauphin de Martin Aubry est à la peine dans les sondages où il est largement distancé par ses rivaux. Les ténors du PS s’inquiètent de plus en plus de cette situation et ont tenté de convaincre Martine Aubry de reprendre en main la campagne des régionales dans sa région. L’ancienne ministre du Travail a cependant donné une fin de non-recevoir à ces appels du pied.

Wikipédia supprime une page sur Pierre de Saintignon

 

Publié le 13/10/2015

ELSA GRENOUILLET

Une page consacrée à Pierre de Saintignon a été créée ce week-end sur l’encyclopédie libre en ligne Wikipédia. Problème, elle a été supprimée moins de deux heures après. Selon le créateur de la page, le candidat socialiste aux régionales ne serait pas assez connu. Mais selon le porte-parole de l’homme politique, il s’agirait plutôt d’un problème de sources.

 

 Pierre de Saintignon, candidat socialiste au poste de président de la Région Nord -Pas-de-Calais - Picardie. Photo Pierre LE MASSON - La Voix du Nord VDN

 

Tout a commencé par une interview du candidat socialiste aux élections régionales, Pierre de Saintignon, vendredi dernier sur France Info. Le journaliste le présente d’entrée de jeu comme « un parfait inconnu ». Autre ombre au tableau, comme le soulignait une journaliste de France Info dès juin dernier, l’homme politique n’a pas de page Wikipedia, cette encyclopédie libre en ligne où figurent de très nombreuses personnalités, y compris politiques, et dont les fiches arrivent souvent en tête de liste quand on fait une recherche sur Internet. Plus exactement, Pierre de Saintignon figure bien sur une fiche Wikipédia mais il s’agit de celle de sa famille, dans laquelle il est nommé dans la rubrique «descendants célèbres».

Le quotidien Nord Littoral a donc eu l’idée de s’essayer à la création d’une page dédiée à l’homme politique. « Depuis plusieurs semaines, différents médias soulignaient le fait qu’on ne le connaissait pas. Il y avait eu aussi cet édito. On a donc décidé de créer la page Wikipédia dans le cadre de l’une de nos rubriques un peu décalées », explique Philippe Hénon, rédacteur en chef de Nord Littoral.

La page supprimée en moins de deux heures

C’est le webmaster du journal qui s’y colle dès samedi soir. « J’ai crée la page en prenant pour modèle celle qui a été faite pour Frédéric Cuvillier, à savoir Pierre de Saintignon, né à Angers en 1948, est un homme politique français… », précise le journaliste Benjamin Potdevin. « C’était assez succinct, trois paragraphes qui donnaient des éléments biographiques, mais j’avais mis plusieurs liens pour indiquer mes sources. »

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Mais cela n’a pas convaincu les administrateurs du site qui ont purement et simplement suprrimé la page… à peine deux heures après sa création. « La page a été mise en ligne à 19h13. À 21h09, je recevais un mail de Wikipédia indiquant la suppression de la page indiquant que Pierre de Saintignon ne répond pas aux critères d’admissibilité du site », précise le webmaster de Nord Littoral. « Je me suis pourtant appuyé sur les dernières dépêches AFP et le site officiel de Pierre de Saintignon. Il n’y avait donc pas d’informations erronées. Le mail laisse penser qu’il s’agirait plutôt d’un défaut de notoriété. Pierre de Saintignon ne serait pas assez connu pour avoir sa page. »

Autre son de cloche du côté de l’entourage de Pierre de Saintignon. Le porte-parole du candidat, François Lamy, pointe plutôt « le manque de liens de la fiche vers des articles de médias nationaux » ou internationaux, condition sine qua non pour avoir sa page sur Wikipédia quand un homme politique n’a pas été par ailleurs ministre, parlementaire ou maire d’une grande ville…

 

 
http://www.nordlittoral.fr/accueil/pierre-de-saintignon-a-desormais-sa-page-wikipedia-grace-ia0b0n250494

Pierre de Saintignon a désormais sa page Wikipédia grâce à Nord Littoral

 

Publié le 13/10/2015

Nord Littoral

Le candidat socialiste pour les Régionales Pierre de Saintignon qui a fait le buzz hier est désormais assez connu sur le web. Wikipédia a décidé de rétablir la page que Nord Littoral avait créé samedi

 

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Pierre de Saintignon souffre d’un tel manque de notoriété que même Wikipédia le rejette.

L’écho et chuchotement publié par Nord Littoral dimanche a fait le tour du web hier. Patrick Cohen sur France Inter a décidé d’en faire un sujet. La Voix du Nord, Le Lab d’Europe 1, 20 Minutes, Le Monde, Le Figaro, le Huffington Post, etc. la plupart des médias nationaux se sont emparés de l’information.

Si bien que Wikipédia qui avait décidé de supprimer la page du candidat socialiste, a décidé de la rétablir.

Pour la consulter : https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_de_Saintignon

A noter que l’admissibilité de cette page est actuellement débattue.

Wikipédia a profité du buzz autour de la page pour lancer un débat sur la notorité du candidat socialiste.

D’après certains administrateurs, le fait qu’il y ait énormément d’articles autour de Pierre de Saintignon dont certains remontent à 2009 tend à prouver qu’il mérite sa page Wikipédia.

 

 
https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_de_Saintignon

Pierre de Saintignon

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L’admissibilité de cette page est actuellement débattue.
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Pierre de Saintignon
Image illustrative de l'article Pierre de Saintignon
Fonctions
Premier vice-président du conseil régional du Nord-Pas-de-Calais
En fonction depuis le 26 mars 2010
Adjoint au maire de Lille
En fonction depuis le 4 avril 2014
Biographie
Date de naissance 22 mai 1948 (67 ans)
Lieu de naissance Angers (Maine-et-Loire, France)
Nationalité Française
Parti politique PS (depuis 1967)
Profession Chef d’entreprise
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Pierre de Saintignon, né le 22 mai 1948 à Angers (Maine-et-Loire), est un homme politique socialiste français, premier adjoint à la maire de Lille Martine Aubry et premier vice-président de région Nord-Pas-de-Calais en charge du développement économique1. Il est actuellement candidat à la présidence de la future région Nord-Pas-de-Calais-Picardie.

Sommaire

Famille et vie privée

Article connexe : Famille de Saintignon.

Pierre de Saintignon est le fils de François de Saintignon (1912-1972) et de Monique Larmoyer. Son père, avocat, fut prisonnier de guerre durant les cinq années de la Seconde Guerre mondiale2. Après la guerre, il devient le directeur de la Population, ancien titre donné à la direction départementale des Affaires sanitaires et sociales3,4. Sa mère, quant à elle, est orthophoniste2. Il est issu d’une famille noble lorraine qui avait des intérêts dans la sidérurgie à Longwy5, membre de l’Association d’entraide de la noblesse française (ANF) depuis le 28 mai 1938. Cette famille, originaire de Verdun dont elle occupa la charge de bailli-vicomte héréditaire, faisait partie des Chevaux de Lorraine4 et fut admise plusieurs fois aux Honneurs de la Cour au cours du XVIIIe siècle.

Pierre de Saintignon, troisième d’une fratrie de cinq garçons, affirme avoir « raté toutes ses études primaires et secondaires à cause d’une profonde dyslexie qu’il soigne grâce à l’équithérapie »6. À cause de cette dyslexie, Pierre de Saintignon suit sa scolarité par correspondance et ne sait ni lire ni écrire jusqu’à l’âge de 10 ans2. C’est Claude Chassagny, grand nom de l’orthophonie en France, qui conseille à sa mère de lui faire suivre des cours d’équitation2. L’équitation devient alors une véritable passion qui l’aide beaucoup à combattre son trouble4. À 16 ans, il reprend une scolarité classique en classe de première. Pierre de Saintignon poursuit son cursus avec des études d’économie2.

Il a cinq enfants6.

Carrière professionnelle

Encore étudiant en économie, Pierre de Saintignon commence à travailler en 1967 auprès du Centre technique national pour l’enfance et l’adolescence inadaptée (CTNEAI), laboratoire associé à l’Inserm4,7. Une enquête menée sur les violences faites aux enfants marque un tournant dans sa carrière[pas clair][réf. souhaitée]. C’est alors qu’il décide de quitter la recherche médicale pour se consacrer à d’autres formes d’action.

En 1977 il prend la direction administrative de la Sauvegarde du Nord4, association créée en 1957 pour la protection de l’enfance8.

En 1978, Pierre de Saintignon crée une première entreprise d’insertion, Réabat Bâtiment. En 1987, la Sauvegarde du Nord établit le regroupement des quatre premières entreprises d’insertion au sein de Vitamine T, association autonome6. À partir de là, le groupe n’a cessé de se développer9. En 28 ans, Vitamine T a pu réinsérer 33 000 personnes6 et salarier 2 524 personnes en 201310. « Vitamine T » et ses quatorze filiales représentent aujourd’hui cinquante millions d’euros de chiffre d’affaires10.

En 1990, Pierre de Saintignon rencontre Philippe Francés, président de Darty, et lui propose de mettre en place un processus de reconditionnement des matériels électroménagers usagés ou cassés en lien avec Emmaüs. À la suite de ces échanges, Philippe Francés lui propose le poste de directeur général, il occupera le poste pendant 10 ans4.

Carrière politique

Militant au Parti socialiste depuis 19675, il rejoint les rangs du parti et la région lilloise, en 1977, pour un poste à la sauvegarde de l’enfance et de l’adolescence6.

En 1988, Pierre de Saintignon est appelé à travailler aux côtés de Michel Delebarre, alors ministre des Affaires sociales, pour participer à la rédaction de la loi portant création du revenu minimum d’insertion (RMI)2.

Il rencontre Martine Aubry en 1990. Il lui propose alors de piloter un groupe de travail sur l’insertion des jeunes des quartiers défavorisés. C’est sur sa suggestion que la future maire de Lille intègre l’équipe de Pierre Mauroy4.

En mai 1991, il entre à son cabinet de ministre du Travail, de l’Emploi et de la Formation professionnelle du gouvernement Édith Cresson5, puis en mai 1992, du gouvernement Pierre Bérégovoy11. Dans ce cadre, il contribue à des lois pour l’emploi des jeunes inspirées par les politiques menées à Lille mais aussi à la loi contre l’exclusion.

En 1998, il est élu vice-président du conseil régional du Nord-Pas-de-Calais.

En 2001, quand Martine Aubry remporte les élections municipales à Lille, elle lui propose de devenir son premier adjoint délégué aux Finances, au Développement économique, aux Affaires militaires et à la Gestion du patrimoine privé, poste qu’il occupe encore en 201512. Cette même année, lui est également confiée une mission visant à établir un plan de collaboration économique entre la France et la Palestine4. Durant cette mission, il rencontre à plusieurs reprises Yasser Arafat, ses ministres, ainsi que des ministres israéliens.

En 2015, Pierre de Saintignon est le numéro deux de la région Nord-Pas-de-Calais13. Il est nommé par son parti tête de liste pour les élections régionales de décembre 2015, et donc candidat PS à la présidence de la future région Nord-Pas-de-Calais-Picardie13 face notamment à Xavier Bertrand (Les Républicains) ou Marine Le Pen (Front national). Il pâtit au début de la campagne d’une notoriété relativement faible, ce qu’il reconnait lui-même14 : il est ainsi qualifié par le quotidien Le Parisien d’« inconnu du Nord »15.

Notes et références

  1. « Pierre de Saintignon » [archive], sur lesechos.fr, Les Échos,‎ 25 juin 2003 (consulté le 12 octobre 2015).
  2. a, b, c, d, e et f « Pierre de Saintignon : « Je suis fidèle mais libre » [archive], sur nordeclair.fr, Nord Éclair,‎ 29 août 2009 (consulté le 13 octobre 2015).
  3. « Pierre de Saintignon : à Lille, le numéro 2 amené à monter en première ligne » [archive], sur lavoixdunord.fr, La Voix du Nord,‎ 3 juillet 2011 (consulté le 13 octobre 2015).
  4. a, b, c, d, e, f, g et h Geoffroy Deffrennes, « Les faces cachées de Pierre de Saintignon » [archive], sur le site du magazine Le Point,‎ 16 juin 2015 et 29 septembre 2015 (consulté le 12 octobre 2015).
  5. a, b et c Christine Garin, « Pierre de Saintignon, tête de pont chez les patrons » [archive], sur lemonde.fr, Le Monde,‎ 3 février 2009 (consulté le 12 octobre 2015).
  6. a, b, c, d et e « Régionales 2015 : Pierre de Saintignon, cheville ouvrière du PS » [archive], sur lepoint.fr, Le Point,‎ 7 octobre 2015 (consulté le 12 octobre 2015).
  7. « Interview Pierre de Saintignon » [archive], sur www.entrepriseetsante.fr (consulté le 13 octobre 2015)
  8. « Sauvegarde du Nord – Présentation de l’association » [archive], sur La Sauvegarde (consulté le 13 octobre 2015).
  9. « Une histoire – Groupe VITAMINE T » [archive], sur Groupe Vitamine T (consulté le 13 octobre 2015).
  10. a et b « Qui sommes-nous ? » [archive], sur le site du groupe Vitamine T (consulté le 12 octobre 2015).
  11. « Premier adjoint, dernier fidèle » [archive], sur lexpress.fr, L’Express,‎ 6 avril 2006 (consulté le 12 octobre 2015).
  12. « Ville de Lille – Adjoints » [archive], sur lille.fr (consulté le 13 octobre 2015).
  13. a et b Laurie Moniez, « Régionales : Pierre de Saintignon, le pari risqué de Martine Aubry » [archive], sur lemonde.fr, Le Monde,‎ 7 juillet 2015 (consulté le 12 octobre 2015).
  14. Sébastien Leroy, Laurent Decotte, « Notoriété : un poids capital pour la victoire aux régionales ? » [archive], sur lavoixdunord.fr, La voix du Nord,‎ 24 septembre 2015 (consulté le 12 octobre 2015).
  15. Rosalie Lucas, « Saintignon, l’inconnu du Nord » [archive], sur le site du quotidien Le Parisien,‎ 12 juillet 2015 (consulté le 12 octobre 2015).

Liens externes

Le journaliste Eric Laurent aurait cherché un « accord financier » avec le Maroc

Je ris toujours autant…

Je livrerais bien mon témoignage, mais bon… moi aussi j’ai quelques frais, voyez-vous… les frais d’avocat que Momo me laisse supporter seule contre ses terroristes Josette Brenterch, Pascal Edouard Cyprien Luraghi, Jean-Marc Donnadieu et autres, par exemple… alors, je me tâte…

 

http://www.lepoint.fr/justice/maroc-le-journaliste-eric-laurent-concede-un-accord-financier-29-08-2015-1960301_2386.php

Maroc : le journaliste Éric Laurent concède un « accord financier »

 

Le journaliste réfute tout chantage ou extorsion de fonds, dénonçant au contraire un « traquenard » et une « manipulation » de la part de Rabat.

 

Source AFP

Publié le 29/08/2015 à 18:34 – Modifié le 29/08/2015 à 18:44 | Le Point.fr

 

Le journaliste Éric Laurent a concédé avoir cherché un « accord financier » avec le Maroc autour de son livre, mais a réfuté tout chantage ou extorsion de fonds, dénonçant au contraire un « traquenard » et une « manipulation » de Rabat.
Le journaliste Éric Laurent a concédé avoir cherché un « accord financier » avec le Maroc autour de son livre, mais a réfuté tout chantage ou extorsion de fonds, dénonçant au contraire un « traquenard » et une « manipulation » de Rabat.AFP©FADEL SENNA
 
Le journaliste Éric Laurent a concédé avoir cherché un « accord financier » avec le Maroc autour de son livre, mais a réfuté tout chantage ou extorsion de fonds, dénonçant au contraire un « traquenard » et une « manipulation » de Rabat, selon une déclaration samedi à l’AFP. « Éric Laurent reconnaît et assume, pour des raisons qui tiennent à un contexte personnel difficile, avoir consenti à rechercher un accord financier dans des conditions totalement étrangères à un chantage ou une extorsion de fonds », a déclaré son avocat, Me William Bourdon. « Rien dans le dossier n’établit [...] que l’un ou l’autre des journalistes aurait initié une discussion de nature financière et pas plus n’aurait exigé un paiement en contrepartie de la renonciation à publier le livre », a ajouté le défenseur d’Éric Laurent.

« Une opération de désinformation ahurissante »

Ce dernier a été mis en examen, dans la nuit de vendredi à samedi, comme sa consoeur Catherine Graciet, pour chantage et extorsion de fonds. Tous deux sont soupçonnés d’avoir exigé trois, puis deux millions d’euros du Maroc en échange de l’abandon de leur projet de livre et d’informations compromettantes sur la royauté. William Bourdon dénonce « l’opération de désinformation ahurissante menée depuis 48 heures par l’avocat de Rabat », une « tentative de manipulation de l’opinion publique [qui] n’est que le prolongement d’une première manipulation, soit le traquenard ourdi par Me Naciri, émissaire du roi, pour piéger les journalistes ».

« Ce dossier apparaît aujourd’hui comme une opération politique de Rabat pour mettre en scène de façon opportuniste sa victimisation dans des conditions de complaisance qui ne laissent pas à poser question », a ajouté l’avocat, pour qui « le zèle des agents français apparaît hors hors norme, illustré par la désignation de trois juges d’instruction, d’évidence hors de proportion avec les faits ». « On a voulu aussi diaboliser, discréditer les seuls journalistes qui aujourd’hui dénoncent les dérives de la monarchie chérifienne et dont l’enquête est de nature à révéler de lourds secrets », poursuit-il. « Un non-lieu sera demandé en temps et en heure et rapidement des actes de nature à établir les conditions dans lesquelles a été conçu, élaboré, et avec quels appuis ce coup monté », a conclu l’avocat.

 

http://www.lexpress.fr/actualite/societe/qui-sont-les-deux-francais-accuses-de-faire-chanter-le-roi-du-maroc_1710441.html

Qui sont les deux Français accusés de faire chanter le roi du Maroc?

 

Par LEXPRESS.fr , publié le 28/08/2015 à 16:09 , mis à jour le 29/08/2015 à 07:12

Les deux journalistes français Eric Laurent (à gauche) et Catherine Graciet (à droite) sont tous les deux accusés d'avoir fait chanter le roi du Maroc (captures d'écran Youtube).

Les deux journalistes français Eric Laurent (à gauche) et Catherine Graciet (à droite) sont tous les deux accusés d’avoir fait chanter le roi du Maroc (captures d’écran Youtube).

Youtube / TV5Monde & Journalisme UCP

Les journalistes Eric Laurent et Catherine Graciet sont accusés d’avoir fait chanter Mohammed VI en proposant de ne pas publier leur livre contre de l’argent. Ils ont été présentés à un juge d’instruction vendredi soir pour une éventuelle mise en examen.

 

La nature des suspects comme celle de la victime présumée surprend: d’un côté, deux journalistes français, de l’autre, le souverain d’un pays en personne. Cet étrange attelage est pourtant celui du scandale présumé de chantage révélé jeudi par RTL. Eric Laurent et Catherine Graciet sont soupçonnés d’avoir demandé à Mohammed VI trois millions d’euros en échange de la non-publication d’un livre à charge. Ils sont arrivés vendredi soir au palais de justice de Paris pour être présentés au juge d’instruction, en vue de leur éventuelle mise en examen. L’avocat de Catherine Graciet affirme que les journalistes ont été « piégés » par des « enregistrements sauvages ».

>> Lire aussi: Les derniers éléments de l’enquête sur l’affaire du chantage

Eric Laurent

A 68 ans, Eric Laurent a longtemps été grand reporter à France Culture où il s’occupait des questions de géopolitique. Selon la biographie publiée sur son blog, il a couvert un certain nombre de conflits à l’étranger parmi lesquels la guerre israélo-arabe de 1973 ou l’occupation soviétique de l’Afghanistan en 1979. Tout au long de sa carrière, il a publié plusieurs ouvrages d’enquête, sur le 11 septembre ou le pétrole par exemple.

L’écrivain a surtout beaucoup écrit sur le Maroc: un entretien avec le roi Hassan II, père de l’actuel souverain, en 1993 et un livre déjà à charge contre Mohammed VI, Le Roi prédateur, en 2012. Ecrit avec la même Catherine Graciet mise en cause aujourd’hui, le brûlot dénonce l’enrichissement du roi au détriment de son peuple. « Mohammed VI, lui, n’a aucun intérêt pour la chose publique et pas la moindre fibre politique. Seules comptent les affaires », critiquait Eric Laurent dans les colonnes de L’Express.

Ce livre lui a valu l’inimitié des autorités marocaines, qui ont interdit la diffusion du journal espagnol El Pais qui en a publié les bonnes feuilles. Dans une critique, Le Monde résumait l’oeuvre ainsi: « Certes, le réquisitoire de ce livre est brut, les témoignages souvent anonymes, et les faits parfois approximatifs faute d’accès direct aux sources. Mais l’ampleur de la prédation économique ainsi décrite [...] ne peut que choquer ».

Eric Laurent est également le père de Samuel Laurent, « consultant international » autoproclamé. Ce dernier, qui a écrit plusieurs ouvrages sur le djihad et le terrorisme, a été vertement critiqué par Libération, qui lui reproche ses approximations et ses analyses erronées.

Catherine Graciet

La journaliste est décrite comme une spécialiste du Maghreb. Selon le Huffington Post, elle travaille en tant qu’indépendante mais a notamment collaboré au Journal Hebdomadaire du Maroc. Outre le livre écrit avec Eric Laurent sur le Royaume, elle s’est intéressée à la Libye et à la Tunisie. Elle a notamment écrit sur le clan des Ben Ali, qu’elle accusait de « dérive mafieuse » auprès de 20 Minutes.

Son co-auteur, Nicolas Beau, s’est d’ailleurs étonné auprès de l’AFP des accusations portées à son encontre. « Je suis sous le choc [...] Je savais que Catherine avait ce projet. Si les faits sont avérés c’est très surprenant de la part de Catherine. Elle n’a pas le profil pour ce type de délit. »

 

http://tempsreel.nouvelobs.com/medias/20150828.OBS4896/eric-laurent-idole-des-complotistes-et-maitre-chanteur-presume-du-roi-du-maroc.html

Éric Laurent, idole des complotistes et maître-chanteur présumé du roi du Maroc

L' Obs

Publié le 28-08-2015 à 19h57

Selon l’avocat de la monarchie marocaine, le journaliste et écrivain menaçait Mohammed VI de publier un livre compromettant s’il ne recevait pas 3 millions d’euros.

 

Eric Laurent à Paris, en octobre 2007. (POUZET/SIPA)Eric Laurent à Paris, en octobre 2007. (POUZET/SIPA)
 
« Racket digne de voyous », « d’une audace folle » : l’avocat français du Maroc, Eric Dupont-Moretti, n’avait pas de mots assez durs dans les médias quelques heures après l’arrestation d’Eric Laurent et Catherine Graciet. Accusés d’avoir réclamé 3 millions d’euros à la monarchie marocaine en échange de la non-publication d’une enquête à charge, le duo de journalistes est tombé dans les bras de la police à la sortie d’un hôtel parisien jeudi 27 août, après avoir chacun accepté une enveloppe de 40.000 euros. Ils sont toujours en garde à vue ce vendredi.

« Tout cela sent le coup monté », a réagi de son côté l’avocat de Catherine Graciet, Me Eric Moutet, joint par « Le Monde ». On attend encore la version des suspects.

Un long passif avec le Maroc

Eric Laurent, 68 ans, est loin d’être un inconnu au Maroc. Sous l’étiquette du « Figaro », il était venu dès 1993 interviewer le roi Hassan II, publiant un livre d’entretiens intitulé « Mémoire d’un roi », « le seul ouvrage du genre sur l’ancien souverain », rappelle « Jeune Afrique », « réalisé en bonne entente avec le palais ». Il reste aujourd’hui l’un des rares grands reporters à avoir pu approcher d’aussi près la cour royale marocaine.

Le journaliste Eric Laurent aurait cherché un

En 2012, les deux journalistes sortent un livre sur son successeur Mohammed VI, au ton bien différent : « Le Roi prédateur » (Le Seuil) est une attaque en règle du système « M6″, son obsession pour le « business », sa vision clientéliste de l’économie, sa cupidité. En plein « printemps arabe », l’ouvrage, partagé « sous le manteau » des réseaux sociaux, fait l’effet d’une bombe, et est censuré – de même qu’est interdit le quotidien « El Pais » qui en publiait les « bonnes feuilles ».

Ce vendredi, la presse marocaine se réjouissait presque unanimement de l’arrestation des deux journalistes. Pour Samir Chaouki, directeur de publication des « Eco », cité par « Aujourd’hui Le Maroc », l’affaire « met à nu certains plumitifs occidentaux qui essaient de s’enrichir indûment sur le dos de certains pays comme le Maroc qu’ils croient être une république bananière ».

Idole des complotistes…

Tout au long de ses différentes vies, Eric Laurent a toujours été fasciné par les « trous noirs » de la géopolitique. Ce diplômé de Berkeley en Californie (droit et sciences de la communication), selon sa biographie personnelle, a constamment malmené la « version officielle » des événements : il couvrira pour Radio France la guerre du Kippour en 1973, la guerre d’Afghanistan en 1979 et celle du Liban en 1982, et connaît ses premiers grands succès avec des ouvrages sur la Guerre du Golfe et le Kosovo.

J’ai découvert à l’occasion du premier choc pétrolier de 1973 que le monde n’aime pas affronter la réalité », écrit-il dans « La face cachée du pétrole », en 2006.

Il confesse sa fascination pour les faces sombres de l’humanité, qu’il révèle dans ses enquêtes : « L’univers du pétrole est exactement de la même couleur que le liquide tant convoité : noir, exacerbant les penchants les plus sombres de la nature humaine. Il suscite les convoitises, attise les passions, provoque trahisons et affrontements meurtriers, conduit aux manipulations les plus éhontées. » (ibid.)

Deux ans auparavant, avec « La face cachée du 11 septembre« , Eric Laurent avait accédé à une célébrité nationale en devenant le porte-étendard des théoriciens du complot : les opérations suicides contre le World Trade Center et le Pentagone auraient-elles été planifiées aux Etats-Unis et en Arabie Saoudite, avec la complicité de la famille royale ? Qu’est-il arrivé aux homonymes saoudiens des kamikazes qui s’entraînaient sur des bases américaines ? Pourquoi trois princes saoudiens sont-ils morts accidentellement à quelques jours d’intervalle en 2002 ?

Bien aidé par Thierry Ardisson, qui l’invitera à quatre reprises dans son émission « Tout le monde en parle », Eric Laurent signe un des best-sellers de l’année 2004 en France… Et un livre de chevet de la « conspirosphère » qui est alors en pleine éclosion sur Internet.

… et auteur de thrillers

Quand les complots réels ne lui suffisent plus, il lui arrive aussi d’en imaginer. En 2013, il publie un livre étrange entre fiction et réalité, « La Conspiration Wao Yen », thriller décrivant un pacte entre la Chine et le Moyen-Orient censé provoquer l’effondrement de l’Occident sur fond d’impérialisme énergétique.

Sous le pseudonyme de Philip Kramer, Eric Laurent s’est adonné pendant de nombreuses années à son autre violon d’Ingres, l’écriture de romans d’espionnage apocalyptiques dans lesquels son héros fétiche, Seth Colton, déjoue les plus terrifiantes machinations, avec explosions de sous-marins nucléaires, sectes insondables et Armaggedons en pagaille.

Voici la façon dont « Le Fleuve des abysses », paru en 2003, était relaté dans « Le Nouvel Observateur » :

14307546 dans Corruption

« La canicule meurtrière du mois d’août, à qui la faute ? A des écologistes fous qui traficotent le fond des océans pour détériorer le climat et débarrasser la terre de son surplus de population. Heureusement que veille Seth Colton, le preux chevalier en lutte contre les terrorismes. Est-ce raisonnable pour Eric Laurent, journaliste et enquêteur politique fort respecté, de faire ainsi joujou, sans trop y croire, avec de telles james-bonderies ? Du moins il nous instruit et nous amuse. C’est déjà très bien. » (Le Nouvel Observateur, 23 octobre 2013)

Ce goût pour le catastrophisme s’était aussi révélé dans une vaste enquête journalistique sur le syndrome de Kreutzfeld-Jacob (« Le Grand mensonge : le dossier noir de la vache folle »), où il reprend notamment les sombres projections de  »250.000 morts au cours des prochaines années ».

Le flou entre les différents genres – récit, enquête, essai, document – se retrouve de façon encore plus controversée chez son fils, le « consultant international » Samuel Laurent, spécialiste des réseaux djihadistes, dont le travail avait été brocardé dans les grandes largeurs par un article de « Libération » en décembre dernier. Détail accablant : l’éditeur admettait que le fait d’avoir publié son père deux ans plus tôt  »avait joué » dans la publication du brûlot  »Al-Qaida en France ».

Que contient le livre à paraître ?

Catherine Graciet, également placée en garde à vue dans les locaux de la Brigade de répression de la délinquance contre la personne, est moins connue sur la scène de l’investigation. Désormais « freelance », cette pure spécialiste du Maghreb a travaillé au Maroc de 2004 à 2007 pour un titre indépendant, « Le Journal hebdomadaire », et a publié quatre ouvrages depuis 2006.

14307532 dans CrimeCritique du régime marocain comme de la présidence Ben Ali (« La Régente de Carthage – Main basse sur la Tunisie », 2009), elle est également l’auteur du livre « Sarkozy-Kadhafi, histoire secrète d’une liaison » (2013), dans lequel un ancien responsable politique libyen donne du crédit aux accusations de financement de la campagne de Nicolas Sarkozy par le régime Kadhafi. Les Editions du Seuil ont par ailleurs confirmé qu’elle préparait avec Eric Laurent un nouveau livre sur Mohammed VI, « pour une sortie en janvier-février ».

« Je suis sous le choc. [...] Je savais que Catherine avait ce projet (de livre). Si les faits sont avérés, c’est très surprenant de la part de Catherine. Elle n’a pas le profil pour ce type de délit », a réagi auprès de l’AFP le journaliste Nicolas Beau, ancien du « Canard enchaîné » qui a cosigné deux livres avec elle. « A l’époque » du livre « La régente de Carthage », confie-t-il à « Arrêt sur images », « on avait reçu une proposition pour ne pas le publier. On en avait rigolé. »

Restent deux questions. Primo, comment expliquer une telle naïveté de deux journalistes si au fait des rouages de la monarchie marocaine ? Secundo, le livre à paraître sera-t-il publié un jour, et que contient-il ? D’après Eric Dupont-Moretti, « il n’y a rien à dire » sur l’ouvrage. Il ne comporterait aucune révélation fracassante. Connaissant ses deux auteurs, ce serait bien la première fois.

T.V.

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