Je décline toute responsabilité quant aux mentions qui s'affichent dans les cinq lignes ci-dessus du pavé "Recherchez aussi" sur lequel je n'ai aucun contrôle.
Mes statistiques sont bloquées depuis le 2 février 2015.
7 février 2015
Mes statistiques sont de retour, tout fonctionne.
16 février 2015
Statistiques "basiques" de nouveau bloquées depuis le 12 février.
22 février 2015
Mes statistiques "basiques" ont été débloquées hier soir après la publication de mon dernier article concernant NEMROD34. Belle reprise simultanée de l'activité du Chinois.
23 février 2015
Statistiques "basiques" toujours sujettes à blocages : le 21 février au soir, à peine étaient-elles débloquées, puis à nouveau hier, 22 février, à peine étaient-elles débloquées.
24 février 2015
Statistiques "basiques" débloquées. Pas de nouveau pic d'activité du Chinois depuis le 21 février.
25 février 2015
Je n'ai pas mes statistiques "basiques" du jour, ça bloque encore... et Justinpetitcoucou est toujours bloqué depuis le 8 février... Faudrait penser à le débloquer, lui aussi, il y a du laisser-aller, là...
26 février 2015
Statistiques "basiques" des deux blog débloquées. Merci pour Justin, il était temps !
27 février 2015
Statistiques "basiques" des deux blogs de nouveau bloquées depuis le 26 février. Ce petit jeu pourrait-il cesser ? On n'en voit pas l'intérêt... Complément de 22 h: merci de m'avoir rendu ces statistiques !
25 mars 2015
Statistiques "basiques" de nouveau bloquées depuis le 20 mars.
26 mars 2015
Merci de m'avoir débloqué mes statistiques "basiques". Encore une fois, je ne vois pas l'intérêt de ce petit jeu. Ce serait aussi bien de cesser de bloquer ces statistiques pour oublier de les débloquer jusqu'à ce que j'aie signalé le problème.
31 mars 2015
Merci de bien vouloir me débloquer les statistiques "basiques" de Justinpetitcoucou, restées bloquées depuis le 14 mars - cf. avis du 25 mars sur Justin.
2 avril 2015
Merci de m'avoir rendu les statistiques de Justin.
7 mai 2015
Je n'ai plus de statistiques depuis deux jours, ni "basiques" ni "avancées".
10 mai 2015
Retour des statistiques "basiques". Merci. Manquent encore les statistiques "avancées".
14 mai 2015
Toutes mes statistiques sont de retour depuis hier. Merci.
3 octobre 2015
Depuis hier, les compteurs de mes statistiques avancées sont tous à zéro. Merci de me les rendre.
A la suite des deux meurtres ou assassinats qui se sont produits hier matin à Valence et dans l’Ardèche, les enquêteurs établissent un rapprochement avec une tentative d’assassinat et un assassinat de DRH commis mardi soir dans le Haut-Rhin.
« On est tenté de faire le lien », disent-ils.
Pour ma part, je suis très tentée de faire le lien avec la disparition de Twitter de Cyprien Luraghi depuis lundi soir, que j’ai signalée mercredi soir comme très inquiétante :
En effet, tous les éléments d’information publiés jusqu’à présent sur cette nouvelle série d’assassinats ne font que renforcer mes soupçons d’un nouveau coup de Luraghi et ses amis, dont des « antifascistes » de Nancy avec qui il discute régulièrement sur Twitter et qui font aussi partie des amis « ufosceptiques » de son complice de longue date Jean-Marc Donnadieu.
Les deux premières victimes, en Alsace, auraient d’ailleurs été repérées exactement comme Samuel Paty au mois d’octobre dernier, à la suite d’une polémique sur Twitter.
P.S. : Il y a notamment ceux-là auxquels les enquêteurs seraient bien inspirés de s’intéresser :
Drame au Pôle emploi de Valence : la vengeance meurtrière de Gabriel F., ancien ingénieur
Ce jeudi matin, un homme de 45 ans a semé la mort dans la Drôme et l’Ardèche, tuant une conseillère de Pôle emploi et une DRH. Il pourrait être lié à un autre assassinat et une tentative mardi en Alsace. Les enquêteurs privilégient un acte de vengeance.
L’agence Pôle emploi de l’avenue Victor-Hugo à Valence a été la première étape du périple meurtrier de Gabriel F. ce jeudi. AFP/Philippe Desmazes
Par Jean-Michel Décugis, Vincent Gautronneau, Zoé Lauwereys et Jérémie Pham-Lê
Le 28 janvier 2021 à 22h19, modifié le 28 janvier 2021 à 23h04
Il s’est mué en impitoyable tueur à la haine dirigée contre les représentants du monde du travail. Un tueur de DRH(s) et d’une conseillère de Pôle emploi – dont les enquêteurs se demandent si la liste de ses victimes n’est pas plus longue. Ce jeudi matin, Gabriel F., ancien ingénieur sans emploi de 45 ans, s’est livré à un effroyable parcours meurtrier en tuant deux femmes dans la Drôme et en Ardèche. Alors que les motivations de cet homme sans antécédents judiciaires ni psychiatriques, mais profondément marqué par un ancien licenciement, restent inconnues, la police judiciaire de Lyon a acquis la conviction qu’il est également lié à un autre meurtre et une tentative de meurtre en Alsace survenus deux jours plus tôt.
Il est environ 8h30 lorsque Gabriel F. se présente à l’agence Pôle emploi de l’avenue Victor-Hugo de Valence (Drôme). Cet homme d’origine antillaise, au crâne chauve, la connaît bien puisqu’il y pointait jusqu’en 2013 après son licenciement d’une entreprise de recyclage ardéchoise. A l’accueil, masque anti-Covid sur le visage, il se présente à l’hôtesse comme un certain « Rachid » et vient réclamer le versement d’indemnités. L’employée ne le trouve pas dans les fichiers. Mais l’imposteur insiste avec courtoisie, feint l’étonnement et pianote sur une tablette distraitement. Jusqu’à ce que, subitement, il se dirige vers l’issue de secours, ouvre la porte d’un bureau fermé et dégaine un pistolet Taurus 9 mm sans crier gare. Là, il tire deux balles sur Patricia P., une conseillère Pôle emploi de 53 ans, visant le thorax et la tête. Cette mère de deux grandes filles décède sur place.
VIDÉO. Drame au Pôle emploi de Valence : « L’acte ne relève pas d’une logique particulière », selon le procureur
Le tireur prend ensuite la fuite à bord d’une Hyundai rouge louée quelques jours auparavant. Un agent a le réflexe de noter le modèle et la plaque d’immatriculation. L’alerte est donnée. Mais Gabriel F. a déjà traversé le pont Mistral qui enjambe le Rhône et fonce désormais en direction d’une zone industrielle de la commune limitrophe de Guilherand-Granges (Ardèche). A 9h15, le voilà devant son ancienne entreprise Faun, dont il a été employé de 2008 à 2010 avant d’être remercié. Dans cette société qui produit des bennes à ordure, il demande à voir deux personnes dont il donne les noms mais celles-ci sont absentes. Il ouvre alors le feu sur Géraldine C., 51 ans, directrice des ressources humaines (DRH) du site. Atteinte d’une balle au thorax, elle succombera à ses blessures.
Une détermination implacable et un sang-froid glaçant
Abandonnant son pistolet Taurus sur place, Gabriel F. s’enfuit à nouveau au volant de sa voiture vers Valence. Il est alors pris rapidement en chasse par un fourgon de police. Alors qu’il zigzague sur l’autoroute, il percute dans l’autre sens une autre voiture de police, une Peugeot, vers 9h30, au niveau du pont. Les trois fonctionnaires présents, légèrement blessés, parviennent à menotter le forcené, visiblement sonné par la violence de l’impact avec les airbags, et à l’interpeller. Ils retrouvent à proximité de son tableau de bord un pistolet Glock qui n’a pas servi. C’est la fin d’un périple meurtrier express au cours duquel le suspect fera preuve d’une détermination implacable et un sang-froid glaçant.
Saisis de l’enquête pour « assassinats », les policiers de la PJ de Lyon tentent d’établir si Gabriel F. connaissait les deux femmes ou s’il a tiré au hasard au gré d’une rancœur profonde. Ils privilégient la seconde hypothèse : l’ancien ingénieur avait quitté Valence depuis 2013 et réside désormais à 500 kilomètres de là, à Nancy (Meurthe-et-Moselle). Il est probable que les employés du Pôle emploi et de l’entreprise Faun aient changé entre-temps. L’enquête révèle en tout cas que le tireur est arrivé à Valence la veille de la tuerie et a séjourné pour la nuit dans un hôtel de la ville.
Dans le Haut-Rhin, deux cibles également liées au monde du travail
Plus troublant encore, les enquêteurs viennent de faire le rapprochement avec une autre série d’attaques commises le 27 janvier, mardi, dans… le Haut-Rhin. Ce jour-là, vers 18h50, les gendarmes de la section de recherches de Strasbourg découvrent le corps d’une femme tuée par arme à feu dans sa voiture à Wolfgantzen. Dans le même temps, un homme vivant dans la commune voisine de Wattwiller, appelle en panique la gendarmerie : un forcené vient de se présenter chez lui et, après s’être assuré de son identité, a tenté de lui tirer dessus. La victime parvient à arracher le masque chirurgical de son agresseur mais ce dernier, après avoir ouvert le feu sans toucher sa cible, parvient à s’enfuir. Ce masque a été saisi par la police qui a extrait l’ADN afin de le comparer à celui du suspect. Ces faits avaient poussé les gendarmes à mettre sous protection deux autres personnes ayant le même lien professionnel.
Pour les enquêteurs, il s’agit là probablement de l’œuvre de Gabriel F. L’homme agressé a en effet signalé aux gendarmes une voiture rouge similaire à celle utilisée par le tueur présumé dans la Drôme et en Ardèche. L’analyse des douilles retrouvée sur place semble aussi correspondre. L’ingénieur ne vivait qu’à 2 heures de là. Surtout, le profil des deux victimes alsaciennes est, encore une fois, lié au monde du travail.
«La crise actuelle a été l’élément déclencheur»
Estelle L., la femme décédée, et Bertrand M., l’homme qui a échappé à la mort, ont tous les deux travaillé ensemble en tant qu’assistante RH et DRH pour une entreprise où ils ont mené un plan de licenciements très contesté. En 2018, leur identité avait été divulguée sur les réseaux sociaux par d’anciens salariés licenciés avec le hashtag #BalanceTonDrh. Ils étaient alors présentés comme des « killer/mercenaire (sic) »… Gabriel F. a-t-il travaillé avec ces deux victimes ? Ou aurait-il été influencé par la polémique sur Internet ? Mystère.
Seule certitude : l’ancien ingénieur n’avait jamais éveillé les soupçons de la police ou des services de renseignement. Il disposait légitimement de ses revolvers dans le cadre d’un permis de tir sportif accordé en 2015 et renouvelé en 2019. Placé en garde à vue, Gabriel F. n’avait pas encore fourni d’explications ce jeudi soir sur son geste, étant encore perturbé par les événements et son arrestation. Les enquêteurs n’excluent pas que la crise sanitaire ait exacerbé une vengeance personnelle. « Le périple meurtrier de l’auteur est très probablement le fruit d’une longue maturation dont la crise actuelle a été l’élément déclencheur, relève une source policière. Il semble avoir ruminé sa rancœur d’avoir été licencié pendant des années et entretenu une forme de psychose. C’est une dérive personnelle, humaine et tragique. »
Le tueur présumé, « un garçon très discret » selon ses voisins de Nancy
Ses voisins l’ont vu charger le coffre d’une voiture et partir il y a deux jours. Une situation inhabituelle car Gabriel F. ne possédait pas de voiture et se déplaçait toujours à pied, selon son voisinage. « Je me suis demandé où il pouvait bien aller, j’ai pensé qu’il partait peut-être se confiner à la campagne ». L’homme habite au deuxième d’un immeuble de quatre étages situé en retrait du boulevard Lobau, l’artère principale pour entrer dans la ville de Nancy. « Je l’ai vu pour la dernière fois avant-hier (NDLR : mardi), il avait fait des courses, il était chargé », se souvient Jeannine, une de ses voisines du dessous.
Gabriel F. a grandi dans ce logement social géré par la société Lorraine d’Habitat. Un F 2 qu’il a longtemps partagé avec son frère aîné et sa mère, séparée de son père, un Antillais. Depuis la retraite de sa mère, partie vivre ailleurs dans la ville, il vivait seul dans l’appartement. « C’est un garçon très discret mais toujours correct et poli », raconte Jeanine.
« On ne l’a jamais vu avec une femme, ni des amis ou des enfants », poursuit la septuagénaire. Ses voisins parlent d’un homme qui ne travaillait plus, mais qui partait tôt le matin pour se balader et revenait en fin de matinée, avant de repartir en début d’après-midi pour revenir le soir. Presque un rituel. « Son frère a une bonne situation, une femme, des enfants mais lui vit comme un ermite », croit savoir une voisine. Dans l’immeuble, personne ne lui connaît d’ami ou de fréquentation. « Il ne parlait à personne, avec lui c’était bonjour, bonsoir. De temps en temps, sa mère lui rendait visite ».
Deux jours avant le meurtre d’une conseillère Pôle Emploi et d’une DRH dans la Drôme et l’Ardèche, Bertrand, lui-même directeur des ressources humaines, a reçu la visite d’un homme qui a tenté de l’assassiner. Il raconte au micro d’Europe 1 cette soirée où la mort a failli l’emporter.
TÉMOIGNAGE
Bertrand est un miraculé. Ce DRH de profession a failli mourir par arme à feu sur le pas de la porte de son domicile, près de Mulhouse. Une tentative d’assassinat qui s’est déroulée mardi, quelques heures seulement avant le meurtre d’une autre DRH en Alsace. Principal suspect de cet homicide, un ingénieur sans emploi qui a tué deux femmes jeudi dans la Drôme et l’Ardèche, une conseillère Pôle Emploi et une DRH. Et il est possible que Bertrand aurait dû être la quatrième victime de l’homme de 45 ans désormais en garde à vue après son parcours meurtrier. Au micro d’Europe 1, Bertrand raconte le moment où il a évité la mort de justesse.
« Un pistolet » sous un carton à pizza
« Je suis chez moi en train de travailler, on sonne à la porte et je vais ouvrir », raconte le DRH. Il se retrouve alors en face d’un homme au visage masqué, « comme cela se fait en temps de Covid », qui tient un « carton à pizza ». Soudain un coup de feu retentit, mais Bertrand n’est pas touché. « Visiblement il y avait un pistolet en-dessous. » Ne parvenant pas à tirer une nouvelle fois, pour une raison inconnue, l’homme prend la fuite en courant.
« Je me suis dit que j’allais le rattraper et le plaquer au sol pour simplement le maîtriser. Mais une bagarre se déclenche et il arrive à m’échapper », poursuit le DRH. Après quelques secondes pour reprendre ses esprits, Bertrand se lance de nouveau à la poursuite de son agresseur. Mais ce dernier a eu le temps de rallier sa voiture et de s’y enfermer. « J’étais en chaussettes, je n’ai pas réussi à le retenir. »
Une agression qui se déroule quelques heures avant le meurtre d’une DRH
Cette agression a eu lieu dans la même soirée que le meurtre d’une DRH habitant près de Colmar, une connaissance de Bertrand. « On était d’anciens collègues et encore en relation », confirme-t-il. Un assassinat qui va précéder celui d’une autre directrice des ressources humaines, cette fois près de Valence, dans la matinée de jeudi.
Des ressemblances troublantes dans une zone géographique restreinte qui font se poser des questions aux enquêteurs. « On est tenté de faire le lien », reconnaît Bertrand. Mais « je pense qu’il faut attendre que l’enquête avance plus loin. »
Préférant prévenir que d’être obligée de « guérir » tant bien que mal, je précise tout de suite que je n’ai rien à voir avec l’affaire de l’assassinat de Yann Piat ni avec aucun de ses protagonistes, ni en 1994 ni plus tard.
Cette prévention est d’autant plus nécessaire qu’aux débuts des cyberharcèlements dont j’ai toujours été victime depuis 2008 de la part des « déconnologues » de la bande du psychopathe Pascal Edouard Cyprien Luraghi, d’abord sur le site Rue89 jusqu’à l’été 2009, j’ai été harcelée par une de ses proches du « Milieu » qui utilisait le pseudonyme de « Trottinette » et était réapparue sur mon blog « Un petit coucou » chez OverBlog au mois de mai 2012 pour toute une série de commentaires injurieux et de menaces, dont celui-ci le 7 juin 2012 à 2h07 (j’en ai masqué des éléments d’identité et quelques flots d’injures sans intérêt) :
Et XXXXXXXXXXXXXXXX corbeau de sa profession continue ses activités sales. la XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX, et passant son temps à jouer le corbeau en déformant la vie des autres ? Tu n’as pas fini de faire le coucou Tu sais qui va te répondre les flics.. Tu es déjà citée devant le tribunal correctionel. Quand à l’autre donneuse qui a balancé son mec, et qui ose venir salir son frère, qui n’a rien à voir avec sa livre, elle ferait mieux de s’occuper de son fils à la dérive, dégoutée de la vie d’avoir une raclure pour mère. j’oubliais XXXXXXXX le corbeau nique tes morts et prépare ta valise pour un long séjour en prison..Et overblog va regretter d’avoir maintenu le blog d’une malade passant son temps à diffamer les autres. Souviens toi de trotinette conasse.. En France, en vertu de la loi pour la confiance dans l’économie numérique (LCEN), l’hébergeur d’un contenu, s’il n’en est pas l’auteur et qu’il n’a pas joué de rôle éditorial, peut être reconnu comme responsable uniquement si le contenu diffamatoire lui a été signalé et qu’il n’a pas agi promptement pour le retirer. Dans les autres cas il ne sera pas reconnu responsable.
Etant en relation directe avec des magistrats CORROMPUS du TGI de Brest, mes harceleurs de cette bande de cybercriminels (pour le moins…) savaient déjà ce que je n’apprendrai que bien plus tard, à savoir que le procureur de la République de Brest venait de prendre des réquisitions dans le sens de l’ouverture d’une information judiciaire suite à ma première plainte contre eux.
C’était depuis quelques jours la cause de nouvelles « révélations » publiques extraordinaires me concernant sur le blog du psychopathe en chef. On pouvait même y lire que j’avais déjà été condamnée plusieurs fois et très lourdement pour avoir embêté d’anciens employeurs, ainsi que pour des faux témoignages. Comme toujours, le pervers et mythomane notoire Pascal Edouard Cyprien Luraghi avait encore tout inversé : en réalité, c’est moi qui avais plusieurs fois porté plainte contre mes anciens employeurs voyous et harceleurs et avais bien obtenu des condamnations à leur encontre, sans avoir moi-même jamais fait l’objet d’aucune poursuite avant celles engagées à mon encontre à compter de l’année 2010 par sa complice cybercriminelle harceleuse, affabulatrice, menteuse, calomniatrice et perverse tout aussi notoire Josette Brenterch du NPA de Brest, lesquelles se sont finalement conclues début décembre 2015 par ma relaxe totale et définitive pour toutes ses accusations mensongères ou dénonciations calomnieuses des années 2010 et suivantes.
Aussi, à l’époque de ces nouvelles publications calomnieuses sur le blog de son complice cybercriminel Pascal Edouard Cyprien Luraghi, la folledingue « trotinette » venait tous les jours sur mon blog me recracher le tout dans des commentaires parfaitement délirants, avec moult menaces assaisonnées de flots d’injures impressionnants.
D’autres personnes qui la dérangeaient aussi n’étaient pas non plus épargnées dans ces commentaires, ainsi de la soeur du psychopathe en chef qui venait elle aussi de se manifester sur mon blog, pour expliquer qui était son frère : un mythomane de très longue date ne cessant de la calomnier elle-même depuis une époque où elle aurait pu porter plainte contre lui pour des faits extrêmement graves.
Voilà, je suppose que dans la tête très mal faite de la dame D. Berrahma, nièce de Farid dit « l’Indien », « le Gremlins » ou « le Rotisseur », je devais être assimilée au « général » Jacques Jojon, source des journalistes du Canard enchaîné pour leur bouquin de 1997 sur l’affaire Piat.
Etrange, non ?
Si je n’ai rien à voir avec cette affaire, par contre, l’autre, celle des contrats Sawari II et Agosta, j’en suis bien victime depuis le début.
Et je n’ai rien ni d’une malade mentale ni d’une mythomane.
Affaire Yann Piat, Jacques Chirac mis en cause par François Léotard
15 mars 2018
Ce dimanche dans 13h15, France 2 dévoile le témoignage inédit de François Léotard dans l’affaire Yann Piat. L’homme politique avait été accusée d’avoir commandité l’assassinat de la député varoise, il accuse Jacques Chirac d’avoir été au courant de la manipulation.
Le 7 Octobre 1997, François Léotard prononce ces mots à la télévision : « Je voudrais bien qu’un jour les Français se posent la question de la façon dont leur démocratie est vécue. Et moi, je me la pose personnellement. Avez-vous le droit d’affirmer comme ça que monsieur Untel, votre voisin de palier, est un assassin ? Et puis après, vous partez tranquillement à la pêche ? Qu’est-ce que cela veut dire ?» . L’ancien ministre de l’Intérieur est accusé par deux journalistes d’être derrière le meurtre de Yann Piat, députée de la 3e circonscription du Var. C’est l’affaire « Encornet et Trottinette ». Retour dans l’affaire Yann Piat.
Qui était Yann Piat ?
Née le 12 juin 1949 à Saïgon en Indochine française, on retient d’elle son engagement contre la corruption et contre « le milieu » dans la région PACA, ce qui l’a d’ailleurs sur envoyée au trépas. C’est la première députée assassinée dans l’hexagone. Elle entame sa carrière politique avec le Front National, avec lequel elle sera élue à l’Assemblée. Mais l’idylle s’arrête et elle rejoint vite l’UDF, ancêtre des Républicains. Elle est assassinée le 25 février 1994 à Hyères dans Var, à 44 ans.
L’assassinat
La voiture de son chauffeur la récupère à 19h45 devant sa permanence de député, en direction de son domicile. Au débouché d’un pacte sur la route panoramique du Mont des Oiseaux sur les hauteurs de Hyères, une moto ouvre le feu à trois reprises avant de se porter à hauteur du conducteur et de tirer à nouveau 3 fois. Deux balles sont fatales à la Varoise : la 3e qui lui transperce un poumon, la 5e touche l’artère pulmonaire.
L’affaire Encornet et Trottinette
L’affaire Piat suscite l’émoi, on imagine rapidement un meurtre politique. Ces doutes sont alimentés par la publication des récents écrits de la députée, mettant en lumière les liens entre le grand banditisme et les élus. Une lettre est également retrouvée, où la députée met en cause 5 politiciens locaux en cas de mort suspecte. L’enquête s’oriente pourtant vers un meurtre mafieux. La police arrête deux « bébés tueurs » de 20 ans derrière un commanditaire, Gérard Finale, patron de bar, qui souhaitait devenir un des parrains de la pègre du Var.
L’affaire est relancée en 1997, lorsque deux journalistes d’investigation décrivent la piste de l’assassinat politique en sortant un livre « Des assassins au coeur du pouvoir ». Ce livre affirme que la députée était devenue dangereuse, elle en savait trop sur les affaires immobilières impliquant les hommes politiques et la mafia varoise. Ils accusent François Léotard et Jean-Claude Gaudin sous les surnoms « Trottinette » et « Encornet ». Ils seront finalement innocentés.
Pourquoi le documentaire est intéressant ?
Parce qu’il met en lumière la guerre fratricide ayant eu lieu chez les membres de l’UPR en crise à l’approche de l’élection présidentielle de 1995. 3 ans plus tard, les journalistes ont étés volontairement désinformés afin de faire tomber des têtes en pensant dévoiler un meurtre d’Etat. Après 20 ans, l’ex-politicien se confie « Chirac nous avait convoqués pour expliquer que ce n’était pas lui. Je n’ai pas ouvert la bouche. C’était un mensonge. J’étais persuadé que cela venait de lui, mais je n’allais pas lui casser la figure » déclare t-il. « Là, c’est vraiment la volonté de tuer, de démolir quelqu’un, de le descendre », « c’est une façon étrange de laisser faire. Étrange… ce qui est malheureusement conforme au personnage ».
Spécialiste des affaires du Var, il enquête, en 1996, sur l’affaire Yann Piat. Il fait paraître au début du mois d’octobre1997L’Affaire Yann Piat. Des assassins au cœur du pouvoir, où il défend la thèse que la députée avait été assassinée parce qu’elle en savait trop sur les affaires immobilières impliquant des hommes politiques et le grand banditisme varois. Il cite les propos d’un « général », ancien de la direction du Renseignement militaire, qui fait de deux dirigeants politiques, François Léotard et Jean-Claude Gaudin (surnommés Trottinette et Encornet), les commanditaires du meurtre. Les deux politiques portent plainte et entament une action en référé pour supprimer les passages du livre jugés diffamatoires.
Par deux fois, les deux journalistes sont incapables de fournir les preuves de ce qu’ils avancent. Le tribunal ordonne le retrait du livre, et les éditions Flammarion ne poursuivent pas sa publication. André Rougeot et Jean-Michel Vernes sont condamnés à payer, chacun, 300 000 F d’amende pour diffamation envers une personne dépositaire de l’autorité publique (F. Léotard), et 80 000 F d’amende pour diffamation publique envers un particulier (Georges Arnaud, ancien chauffeur de Y. Piat). Ils sont aussi condamnés à verser un million de francs à François Léotard et 150 000 F à Georges Arnaud, au titre des dommages et intérêts. Au terme du procès intenté par Jean-Claude Gaudin, les deux auteurs sont condamnés à payer 200 000 F d’amende et à verser, solidairement, 300 000 F à la partie civile1.
En réponse, François Léotard écrit Pour l’honneur.
Quelques mois plus tard, André Rougeot est écarté de la rédaction du Canard enchaîné.
Jacques Jojon sait-il des choses sur l’affaire Piat? Ce retraité accrédite la thèse de Rougeot mais nie être son informateur principal.
Brignoles, envoyé spécial.
Le «général» de l’Affaire Yann Piat, la gorge profonde d’André Rougeot, est-il Jacques Jojon? Hier, malgré le soleil éclatant et une chaleur printanière, cet ingénieur électronicien à la retraite n’est quasiment pas sorti de la villa provençale moderne où il vit avec son épouse, près du village de Val, dans le Haut-Var. Souffrant d’une sclérose en plaques, ce sexagénaire barbu et bourru se reposait après ses émotions de la veille: samedi, Jacques Jojon a encore épaissi le mystère autour des révélations du livre-brûlot d’André Rougeot et Jean-Michel Verne, l’Affaire Yann Piat.
Jacques Jojon a accusé l’épouse d’André Rougeot de pressions répétées pour le forcer à avouer qu’il était le «général» dont les révélations explosives auraient permis au journaliste d’écrire ses articles puis son livre. Mais il a aussi admis connaître Rougeot de longue date, et a repris à son compte les graves sous-entendus du journaliste sur le rôle qu’aurait joué François Léotard dans le meurtre de la députée, abattue le 25 février 1994. «Rougeot est un sale con, mais il a écrit la vérité», a-t-il indiqué samedi à l’AFP. Sur une terrasse en tomettes rouges, protégeant l’accès de leur maison où l’on entend les cris de leur petite-fille et les aboiements d’un chien, Mme Jojon, quinquagénaire vive et affable, a confirmé à Libération l’essentiel les propos de son mari. Vêtue d’un fuseau noir, elle est parfaitement conforme au portrait que fait Rougeot de l’épouse du «général» dans son livre. Le décor aussi: la demeure est au pied d’une colline couverte de pins, que surplombe une immense croix. «Jeudi et vendredi dernier (les 16 et 17 octobre, ndlr), Mme Rougeot est venue, accompagnée d’un certain M. Grisoni, des éditions Flammarion. Elle voulait que mon mari admette qu’il était le « général. Comme il a refusé, ils nous ont proposé de l’argent, 100 millions, enfin je veux dire 1 million de nouveaux francs. Après, il y a eu des menaces. Le monsieur de chez Flammarion a dit qu’il connaissait beaucoup de Corses.» De longue date. Interrogé samedi par l’AFP avant de se réfugier dans le silence, Jacques Jojon s’est montré encore plus précis sur les visites de ses interlocuteurs. Après avoir tenté en vain de l’émouvoir, l’épouse d’André Rougeot aurait lourdement rappelé ses fonctions d’officier de police judiciaire dans un commissariat parisien. Le dimanche, Dominique Grisoni, le numéro 2 de Flammarion, serait revenu en compagnie d’un chargé de production de l’éditeur et d’une troisième personne, que Jacques Jojon dit avoir identifié comme un journaliste de TF1. «On s’en est rendu compte, car cette personne n’arrêtait pas de déplacer en tous sens l’attaché-case dans lequel elle avait planqué sa caméra», explique Mme Jojon.
La suite, c’est Gilbert Collard, l’avocat du retraité, qui la raconte: «Il m’a demandé de faire saisir à TF1 une bande tournée apparemment à son insu. Mais seule la justice pourra identifier sûrement les gens qui sont venus chez mon client. Dès mardi, je déposerai à sa demande une plainte pour chantage, menace de mort et tentative de corruption.» Le seul point d’accord entre les couples Jojon et Rougeot, c’est qu’ils se connaissent effectivement de longue date. «Cela remonte à plusieurs années, quand mon mari a contacté André Rougeot pour lui parler d’un problème auquel nous étions confrontés. Peu à peu, ce sont devenus des amis. Ils sont souvent venus chez nous, quelquefois pour des séjours de plusieurs jours.»
Le journaliste du Canard enchaîné admet que son épouse s’est bien rendue chez les Jojon aux dates indiquées. «Pour discuter de choses et d’autres, mais certainement pas pour les menacer ou les corrompre. D’abord, ce n’est pas le genre de la maison. Secundo, je ne vois pas où l’on aurait trouvé cet argent. Enfin, cela n’a tout simplement pas de sens», déclarait hier André Rougeot à Libération. Il ne conteste pas l’intérêt marqué qu’il a porté au retraité. «Il sait des choses concernant les sujets sur lesquels je travaille, y compris bien sûr le dossier Piat. C’est vrai qu’il m’a inspiré le personnage du « général, d’ailleurs, si j’avais eu idée de la tournure prise par la traque de ma source, j’aurais même fourni la pointure de ses pantoufles. Plus sérieusement, Jacques Jojon n’est pas « mon général car, je le répète, à la base de mes articles et du livre, il y a un général dont je ne dévoilerai pas l’identité.» Pourtant, c’est bien à Jacques Jojon que Rougeot a fait parvenir les épreuves de son livre, accompagnées d’une mention manuscrite apparemment édifiante: «On attend votre préface, il manque le dernier chapitre, celui où l’on résume tout et où le général dit qu’il y était et où sont les preuves.» Le journaliste n’a pas voulu confirmer ou infirmer la réalité de cette missive. «C’est vrai, j’ai envoyé le manuscrit à Jojon. Normal, on a souvent parlé de l’affaire Piat ensemble et chez lui, je rencontrais des tas d’informateurs. Sur des tas de sujets. Il m’a ainsi présenté un juge d’instance de Brignoles sur une affaire d’escroquerie aux voitures, où apparaît une société liée à la mafia.» Condamnation en 1991. L’exécution de la députée a dû tout de même occuper la plupart de leurs discussions. «Mon mari lui donnait des informations, comment dire, techniques sur cette histoire Piat», raconte Mme Jojon. A Marseille, Me Gilbert Collard ne veut pas se prononcer sur les assertions de son client concernant le dossier Piat, et s’en tient strictement à la plainte dont il est chargé. «En fait, Jojon est mon client depuis un an pour une affaire civile. Il ne m’avait jamais parlé de rien et je ne me suis jamais douté de rien.» Selon l’édition d’aujourd’hui de Nice-Matin, Jacques Jojon aurait fait l’objet d’une condamnation à 2 ans de prison, dont 8 mois ferme, et à 35 000 F d’amende, pour escroquerie, en mars 1991. A l’époque, il aurait utilisé de fausses qualités, se faisant même passer parfois pour… un général. Le tribunal lui aurait toutefois accordé une responsabilité «atténuée», Jojon ayant été reconnu «mythomane et paranoïaque». Contacté hier soir, l’intéressé affirme avoir été «réhabilité», ce que confirme Me Collard, qui ajoute: «Cela ne m’empêchera pas de le défendre, bien au contraire.»
Jacques Jojon n’avait peut être pas choisi son avocat au hasard. Gilbert Collard est l’avocat de la famille Saincené, et se bat depuis des années pour la réouverture du dossier sur la mort des deux frères, retrouvés au mois de mai 1994 dans une villa de Tourtour (Var). L’avocat risque d’avoir indirectement satisfaction très prochainement. Le président de la cour d’assises du Var, Christian Bréjoux, s’apprête en effet à ordonner un complément d’information dans l’affaire Piat. Il pourrait demander très vite l’audition de Jean Girerd, l’expert ayant eu à sonder l’ordinateur des Saincené. L’expert, contrairement à ce qu’écrit Rougeot dans son livre, affirme s’en être tenu strictement au cadre que lui avait fixé le juge. Il n’aurait donc pas mis au jour des dossiers explosifs enfouis, paraît-il, dans le disque dur de l’ordinateur. Ambigu ou mythomane, Jacques Jojon a promis lui qu’«il ne se laisserait pas suicider».
Le fameux «général» à l’origine des «révélations» sur le meurtre de Yann Piat ne serait-il qu’un électronicien souffrant, selon une expertise judiciaire, d’une «psychose délirante chronique paranoïaque»? En se dévoilant, Jacques Jojon – condamné en 1991 à vingt-quatre mois de prison, dont seize avec sursis, pour escroquerie – n’a fait qu’accroître le trouble né de la publication de l’ouvrage d’André Rougeot et Jean-Michel Verne. Défendu par Me Collard, cet homme de 60 ans, atteint d’une sclérose en plaques, reconnaît en effet avoir longuement discuté de l’ «affaire Piat» avec Rougeot. Pourtant, Jojon n’en était pas à son coup d’essai: engagé pour trois ans, il est écarté de l’armée en 1960, déjà pour raisons psychiatriques. Il se faisait passer trois ans plus tard pour le fils d’un célèbre amiral, avant d’être épinglé par le tribunal des forces armées de Lille pour port de faux grade…
La semaine passée, selon Jojon, Mme Rougeot, un responsable de Flammarion et un journaliste de TF 1 se seraient présentés à son domicile du Var pour lui demander, «menaces» à l’appui, de témoigner en faveur des deux auteurs. En vain. Faute de «général», Rougeot et Verne ont versé au dossier judiciaire une liasse de 200 pages manuscrites présentées comme des retranscriptions de conversations enregistrées avec leur «gorge profonde». Leur lecture est édifiante: le «général» explique par exemple que, lors de la profanation de Carpentras, les coupables n’avaient pas déterré un corps mais en avaient, au contraire, enterré un autre! Une vieille méthode pour faire disparaître les cadavres, selon le «général», la police n’osant pas perquisitionner dans une tombe… Lui-même connaît ainsi un cimetière corse qui renferme en fait 800 corps au lieu des 500 officiels. Dans d’autres conversations, tout aussi surréalistes, le «général» évoque encore, pêle-mêle, le trou de la Sécu – dû en partie au Mali, à l’Algérie, et aux Etats-Unis – ou les diamants de Giscard.
Élevée loin de sa mère à Saint-Raphaël, elle se marie à un officier marinier, puis à un pilote d’essai, Philippe Piat, en 19772. Elle est ensuite la compagne de François Bachelot3. Elle est la mère de deux filles, Laeticia et Angélique, âgées de 20 et 16 ans à la mort de Yann Piat4.
Carrière politique
Elle adhère au Front national (FN)[Quand ?]. Avec le soutien du leader frontiste Jean-Marie Le Pen, elle devient secrétaire départementale du parti dans les Landes, puis, revenue dans son département d’origine, est élue députée du Var en 1986. Elle est la seule parlementaire du FN réélue en 1988, avec un score de 53,71 % des voix, grâce à un accord avec l’Union pour la démocratie française (UDF) : en échange du retrait d’un candidat de droite dans la circonscription de Piat, le FN varois retire tous ses candidats qualifiés pour le second tour5. Elle sera de nouveau réélue en 1993, cette fois ci sous l’étiquette UDF, dans une triangulaire, avec 42,40 % des suffrages.
Candidate à la présidence de l’Assemblée nationale en 1986, soutenue par le Front national, elle recueille 36 suffrages au premier tour de scrutin, mais en perd deux au second tour.
À l’Assemblée nationale, Yann Piat est membre de la commission d’enquête sur les tentatives de pénétration de la mafia en France, ce qui lui permet alors de dénoncer la collusion entre la mafia et la classe politique varoise. Elle est alors surnommée « Yann d’Arc », en référence à Jeanne d’Arc.
Elle s’éloigne peu à peu de son parrain. Et, lorsque celui-ci fait le jeu de mot « Durafour-crématoire », elle s’indigne et finit par voter en faveur du projet de loi sur le revenu minimum d’insertion à l’Assemblée nationale. Elle prononce alors cette phrase « J’ai aimé Jean-Marie, j’ai détesté Le Pen ». Elle est exclue du parti en octobre 19886.
Yann Piat se rapproche de l’Union pour la démocratie française, tout en conservant son discours dénonçant la collusion entre la classe politique locale et le milieu mafieux. Pressentie pour intégrer la liste UDF-RPR pour les élections régionales de mars 1992, elle en est finalement écartée, ce qui l’entraîne à réfléchir à la constitution d’une liste dissidente. En échange de l’abandon de cette ambition régionale, elle se serait assurée, selon Hervé Gattegno, l’investiture de la droite pour les législatives de 19937.
À l’époque de l’assassinat, Hyères est surnommée « Hyères-les-Bombes » pour ses nombreux attentats, incendies et règlements de compte dans un contexte de spéculations affairistes pour le contrôle de l’économie locale. Une partie de la classe politique locale entretient, à ce moment, des rapports ambivalents avec le milieu8. En mars 1993, moins d’un an avant son assassinat, un meeting de Yann Piat à l’Espace 3000 est perturbé par sept personnes qui insultent la députée9.
Déroulement
Le 25février1994, alors qu’elle vient de quitter sa permanence de député de Hyères à 19 h 45 et qu’elle rejoint son domicile, Le Mas bleu, en Renault Clio Baccara conduite par son chauffeur Georges Arnaud, Yann Piat est assassinée par deux hommes à moto10. Au débouché d’un lacet sur la route panoramique du Mont des Oiseaux, le passager de la Yamaha Fazer qui suit la voiture ouvre le feu à trois reprises, faisant exploser la lunette arrière. La moto se porte à hauteur de la Clio et le passager tire à nouveau à trois reprises, touchant mortellement la députée (la troisième balle de calibre 38 transperce son poumon droit et la cinquième touche l’artère pulmonaire) et blessant son chauffeur d’une balle dans la cuisse11.
Jo Arnaud accélère, descend la colline et s’engouffre dans la cour d’une caserne de pompiers à 20 h 12. En dépit d’un massage cardiaque et d’une injection d’adrénaline pour stimuler ou provoquer la reprise de l’activité cardiaque, le médecin du SMUR ne peut que constater la mort de Yann Piat. Elle est la première femme députée assassinée en France et la deuxième élue abattue, en douze ans, dans le Var12.
Aussitôt, l’« affaire Yann Piat » suscite en France une vive émotion, et on lui suppose une origine politique. Les suspicions sont alimentées par la révélation dans la presse écrite de lettres14 et de rapports récents de la députée, concernant des liens entre des élus du Parti républicain et la mafia varoise15, ainsi que par la découverte d’une lettre écrite par Yann Piat deux ans auparavant, alors qu’elle venait d’être écartée de la liste de droite pour les régionales, et dans laquelle elle met en cause en cas de mort suspecte, cinq hommes : Maurice Arreckx, Bernard Tapie, le parrain Jean-Louis Fargette abattu entre-temps, Jean-François Barrau, ex-conseiller général du Var et Daniel Savastano, truand marseillais7.
Piste mafieuse
Puis l’enquête s’oriente vers le meurtre mafieux, la police recueillant les aveux de jeunes « bébés killers » de 20 ans Marco di Caro et Lucien Ferri, arrêtés le 15juin1994, et suspectant le commanditaire comme étant Gérard Finale le patron du bar Le Macama (situé sur le port de plaisance de Hyères), dont l’ambition était de devenir un des parrains de la pègre du Var2 et qui aurait vu en Yann Piat un obstacle dans cette ascension, la créditant de plus de poids qu’elle n’en avait. Ceux-ci ont été identifiés et arrêtés suite aux confidences de Delphine Capel, une fille de la bande travaillant au bar16 et interpellée pour une histoire de carte bancaire17.
Polémiques
Cependant, en octobre1997, les journalistes d’investigation André Rougeot et Jean-Michel Verne relancent la piste du complot politique avec L’Affaire Yann Piat : Des assassins au cœur du pouvoir, dans lequel ils affirment que la députée a été assassinée parce qu’elle en savait trop sur les affaires immobilières impliquant des hommes politiques et le grand banditisme varois. Ils citent les propos d’un « général », présenté comme un ancien de la Direction du renseignement militaire, qui font de François Léotard et Jean-Claude Gaudin, sous les surnoms respectifs d’« Encornet » et « Trottinette », les commanditaires du meurtre. Il apparaît rapidement que le « général » n’est qu’un escroc « mythomane et paranoïaque » nommé Jacques Jojon, déjà condamné, qui reconnaît avoir été en contact avec André Rougeot mais nie être son informateur principal18. François Léotard et Jean-Claude Gaudin portent plainte et entament une action en référé pour supprimer les passages du livre jugés diffamatoires. Incapables d’apporter la preuve de leurs écrits, les journalistes sont condamnés avec leur éditeur à verser 230 000 francs d’amende[source insuffisante], et leur livre est retiré de la vente19. En réponse, Léotard écrit Pour l’honneur. Quelques mois plus tard, André Rougeot est écarté de la rédaction du Canard enchaîné20.
Selon Claude Ardid, il y aurait eu, outre la bande du bar Le Macama, une seconde équipe, chargée de finir le travail. Pour lui, cela s’explique par le fait que Yann Piat voulait s’opposer à l’agrandissement de l’aéroport de Toulon-Hyères ainsi qu’à des projets immobiliers (construction d’une marina sur le double tombolo de la presqu’île de Giens, sur les terrains mis en vente par la Compagnie des salins du Midi21). Elle entendait, selon lui, en se présentant à la mairie de Hyères, mettre fin aux liens entre les milieux mafieux et politique22.
Dans un documentaire diffusé sur France 2 le 18 mars 2018, François Léotard s’exprime sur l’affaire pour la première fois depuis vingt ans et estime Jacques Chirac directement responsable de la désinformation volontaire des deux journalistes du Canard Enchaîné dans le but de lui nuire23,24. Un des deux journalistes, Jean-Michel Verne, considère qu’ils ont été victimes d’une manipulation de la part d’Yves Bertrand, alors directeur central des Renseignements généraux et réputé proche de Jacques Chirac. Yves Bertrand aurait été une des sources d’André Rougeot. Yves Bertrand, bien que reconnaissant avoir eu des contacts avec André Rougeot, réfute formellement toute manipulation de sa part25.
« Le général » Jacques Jojon décède dans des conditions rocambolesques: interné en psychiatrie depuis 2000, souffrant de graves maladies chroniques, il disparaît en 2002 et son corps n’est découvert qu’en 200926.
Procès des conjurés
Le 4mai1998, se tient le procès de Gérard Finale et des « baby killers » de la bande du Macama (Lucien Ferri, Marco Di Caro, Romain Gressler, Olivier Tomassone, Stéphane Ali Guechguech, Stéphane Chiarisoli, respectivement tireur, pilote et comparses)27 devant la cour d’assises du Var. Le président du tribunal interroge Lucien Ferri :
« Le Président : Comment la préparation s’est-elle déroulée ?
Ferri : Il y a eu des réunions préparatoires avec les commanditaires, j’étais présent mais seul.
Le président : Qui sont ces commanditaires ?
Ferri : Je ne peux pas vous le dire.
Le président : S’agissait-il d’hommes politiques ou de voyous ?
Ferri : Les deux.
Le président : Y avait-il des personnalités politiques ?
Ferri : Oui.
le président : Ces politiques sont-ils si puissants que vous les redoutiez ?
Ferri : Ma foi oui, autrement je vous dirais leurs noms28. »
Après six heures de délibération, il aboutit le 16 juin à la condamnation de :
Romain Gressler, Olivier Tomassone et Stéphane Ali Guechguech sont aujourd’hui libres, après avoir purgé leurs peines de prison. Gérard Finale, le commanditaire de l’assassinat, décède à l’âge de 65 ans dans un hôpital de Toulouse, après une opération du cœur, dans la nuit du mercredi 12 au jeudi 13 mai 2010 alors qu’il purgeait sa peine à la maison centrale de Lannemezan (Hautes-Pyrénées) et que son dossier de demande de libération conditionnelle allait être examiné30,31. Lucien Ferri, après un peu plus de seize ans de détention, bénéficie d’une liberté conditionnelle et meurt le 18 février 2013, à 41 ans, d’une méningite foudroyante dans un hôpital de Toulouse32. Sorti de prison le 24 novembre 2007, Marco Di Caro y retourne pour une agression à main armée et séquestration d’une directrice de supermarché chez elle à Draguignan le 5 janvier 200833,34.
Hommages
Une plaque commémorative était apparente à l’endroit où Yann Piat a été assassinée. Elle a aujourd’hui disparu. En 2011, Antoine de Caunes réalise un film, Yann Piat, chronique d’un assassinat, avec Karin Viard dans le rôle de la députée35. L’association portant le nom de la députée dénonce toutefois le tournage du film, opinion critiquée par Angélique Piat, la fille de Yann Piat, qui avait même demandé la dissolution de cette association en estimant que le nom de sa mère n’était pas une « marque de fabrique ».
Il existe une « place Yann-Piat » à Bormes-les-Mimosas dans le Var ainsi qu’une salle polyvalente « Yann Piat » à La Londe les Maures, ville de son suppléant et maire de cette localité Philippe de Canson. En février 2008, la mairie d’Hyères a également inauguré une « rue Yann-Piat »36.
Roland Greuzat, Yann Piat, pourquoi ? : la fulgurante trajectoire de Yann Piat dans les eaux troubles du Var, Paris, France-Empire, 1995, 234 p. (ISBN2-704-80776-0).
Jean-Michel Verne, L’Affaire Yann Piat, retour sur une manipulation, Paris, Privé, 2006, 332 p. (ISBN2-350-76013-8)
Christian English et Frédéric Thibaud, Affaires non classėes, tome II, Paris, First, 2004, 294 p. (ISBN2-876-91909-5), « L’assassinat de la députée Yann Piat »
Alain Léauthier, « Le procès de l’affaire Yann Piat. «Elle emmerdait tout le monde». Les ex-collaborateurs de la victime ont évoqué ses ambitions et ses combats politiques. », Libération, 8 mai 1998 (lire en ligne [archive], consulté le 16 août 2020).
Alain Carion, Opération mains sales, Première ligne, 1994, p. 64.
« L’assassinat de Yann Piat Les obsèques du député » Un attentat à la liberté « », Le Monde.fr, 3 mars 1994 (lire en ligne [archive], consulté le 2 juillet 2020).
Bar fréquenté par Rodolphe Arnaud (fils du chauffeur de Yann Piat), toxicomane et compagnon d’infortune de Laëticia Piat (fille de la député), un moment soupçonné d’avoir fourni des informations ayant servi à la préparation du crime. Cf. Claude Ardid, Jacques-Marie Bourget, Yann Piat : l’histoire secrète d’un assassinat, Plon, 1998, p. 45.
Bruno Aubry, Parrains du siècle, destins et déclins, Groupe Express, 2011, p. 121.
Elle est bien affirmée par tous, autant ceux qui soutiennent qu’il aurait permis aux négociations d’aboutir que ceux qui les accusent de n’avoir eu pour objectif que d’obtenir des financements pour la campagne présidentielle de Balladur, mais aucun ne démontre vraiment ses prétentions.
Que s’est-il donc passé au mois de janvier 1994 ? Pourquoi le contrat Sawari II n’a-t-il pas été signé le 8 janvier 1994, comme tout le gouvernement Balladur semble alors l’escompter ?
Le premier procès n’apporte aucune réponse.
- Les chèvres corses, c’est bien, aussi.
- Non, nous ce qu’on veut, c’est le mouton breton, un mouton noir unique au monde.
Certains sont parfaitement capables de m’avoir à cette époque vendue à mon insu à un émir quelconque. Puis ils ont peut-être dû renoncer à livrer leur marchandise qui n’en faisait encore qu’à sa tête.
Ce qui est certain, c’est que ces proxénètes avaient bien décidé que je leur appartenais et devais leur rapporter du fric, beaucoup, au moins dix millions de francs selon ce qu’ils m’ont toujours dit.
VIDÉO. Six hommes sont jugés jusqu’au 31 octobre pour des soupçons de rétrocommissions qui auraient servi au financement de la campagne d’Édouard Balladur en 1995.
Source AFP
Publié le 07/10/2019 à 07h08 – Modifié le 07/10/2019 à 18h58
Le procès qui s’ouvre ce lundi n’est que le premier de la tentaculaire affaire Karachi et se penchera sur le volet strictement financier de ce dossier : six hommes sont jugés au tribunal correctionnel de Paris pour des soupçons de commissions occultes en marge de la campagne présidentielle malheureuse d’Édouard Balladur en 1995. Trois politiques, un industriel et deux intermédiaires devront répondre, jusqu’au 31 octobre, d’abus de biens sociaux ou de complicité et recel de ce délit, notamment au détriment de la branche internationale de la Direction des constructions navales (DCNI).
Au cœur du dossier, des soupçons de rétrocommissions sur des sommes réglées à des intermédiaires, le « réseau K », en marge de la vente de frégates à l’Arabie saoudite (contrat Sawari II) et de sous-marins au Pakistan (Agosta). Si le versement de pots-de-vin à des agents étrangers était alors la règle à l’international – jusqu’à leur interdiction en 2000 –, les rétrocommissions étaient, elles, proscrites. Pour l’accusation, ce sont ces rétrocommissions qui auraient alimenté les comptes de campagne d’Édouard Balladur dans un contexte très particulier : celui de la lutte fratricide qui opposait alors au sein de la droite française le Premier ministre sortant, sans appareil, au maire de Paris Jacques Chirac, qui avait, lui, le soutien du RPR.
Balladur et Léotard renvoyés devant la CJR
L’affaire prend sa source dans l’enquête sur l’attentat de Karachi. Le 8 mai 2002, une voiture piégée précipitée contre un bus transportant des salariés de la DCNI coûtait la vie à 15 personnes, dont 11 Français travaillant à la construction des sous-marins dans le port pakistanais de Karachi. L’enquête, qui avait au départ privilégié la piste terroriste d’Al-Qaïda, s’en était éloignée en 2009 pour explorer les possibles liens, non confirmés à ce jour, entre l’attaque et l’arrêt du versement des commissions en 1995.
Le procès qui s’ouvre lundi ne permettra pas de savoir si l’arrêt du versement des commissions, décidé par Jacques Chirac après son élection, est ou non lié à l’attentat survenu sept ans plus tard. C’est exclusivement le volet financier du dossier qui sera jugé, mais en l’absence du principal intéressé, Édouard Balladur, et de son ancien ministre de la Défense François Léotard : tous deux viennent d’être renvoyés devant la Cour de justice de la République, seule juridiction habilitée à juger les membres du gouvernement pour des actes commis dans l’exercice de leurs fonctions.
Les trois prévenus issus du monde politique nient tout financement illégal : Nicolas Bazire, ex-directeur de campagne d’Édouard Balladur et aujourd’hui un des dirigeants du groupe de luxe LVMH ; Renaud Donnedieu de Vabres, conseiller à l’époque du ministre de la Défense ; Thierry Gaubert, alors membre du cabinet du ministre du Budget Nicolas Sarkozy et surtout engagé dans la campagne d’Édouard Balladur. Ils sont jugés aux côtés de Dominique Castellan, ancien patron de la DCNI, ainsi que deux hommes d’affaires : le Franco-Libanais Ziad Takieddine et l’Espagnol d’origine libanaise Abdul Rahman Al Assir, membres du « réseau K ». La présence de ce dernier, qui réside en Suisse, est peu probable.
Si le réseau est utile, il n’y a pas d’abus de biens sociaux et ce dossier est vide.
Après des années d’enquête, les juges d’instruction ont estimé que plus de 300 millions d’euros de commissions « indues » et « exorbitantes » sur des contrats d’armement avaient été versés au « réseau K » (pour King, allusion au roi d’Arabie). Un réseau « inutile » et imposé par le gouvernement en fin de négociations pour enrichir ses membres et financer par des rétrocommissions la campagne Balladur, via des sociétés offshore, selon les magistrats. Une thèse combattue par l’ancien dirigeant de la DCNI et les intermédiaires, qui affirment que l’intervention du « réseau K » a été décisive pour la signature des contrats, notamment au Pakistan, où la France était en concurrence avec le Royaume-Uni. « Si le réseau est utile, il n’y a pas d’abus de biens sociaux et ce dossier est vide », a commenté un avocat de la défense.
Pendant l’enquête, après avoir longtemps tergiversé, Ziad Takieddine avait concédé avoir financé la campagne d’Édouard Balladur à hauteur de 6 millions de francs (moins d’un million d’euros), affirmant avoir été sollicité par Nicolas Bazire via Thierry Gaubert, ce que les deux hommes contestent. Les juges s’étaient notamment intéressés aux 10,2 millions de francs versés en coupures de 500 et 100 francs le 26 avril 1995 sur le compte de campagne de M. Balladur. Les comptes de campagne de l’ex-Premier ministre avaient été validés par le Conseil constitutionnel.
Karachi : 3 ans de prison ferme requis contre Renaud Donnedieu de Vabres et Nicolas Bazire
6medias Publié le 29/10/2019 à 12h05 Mis à jour le 29/10/2019 à 12h15
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Dans le cadre du volet financier de l’affaire Karachi, cinq ans de prison, dont deux avec sursis, ont été requis contre Renaud Donnedieu de Vabres, ancien proche collaborateur du ministre de la Défense François Léotard, et Nicolas Bazire, ex-directeur de cabinet d’Édouard Balladur à Matignon et ex-directeur de sa campagne présidentielle.
« Une véritable entreprise de prédation ». C’est en ces termes qu’a qualifié le procureurs, Nicolas Baïetto, l’affaire Karachi devant le tribunal correctionnel. Le parquet de Paris a requis ce lundi 28 octobre de 18 mois ferme à sept ans de prison à l’encontre des six prévenus au procès du volet financier de l’affaire Karachi, une affaire de soupçons de commissions occultes sur des ventes d’armement en marge de la campagne présidentielle d’Édouard Balladur. Dans ce procès pour abus de biens sociaux, recel ou complicité, l’accusation considère que des rétrocommissions illégales sur des contrats d’armement signés en 1994 avec le Pakistan et l’Arabie Saoudite ont contribué notamment à financer la campagne malheureuse de l’ancien Premier ministre en 1995.
« Certains des plus hauts fonctionnaires de l’État se sont livrés à une véritable entreprise de prédation (…) notamment pour financer la campagne du candidat Balladur », a lancé l’un des deux procureurs, Nicolas Baïetto, devant le tribunal correctionnel. Six prévenus sont jugés depuis trois semaines : un industriel, trois politiques et deux intermédiaires. Il leur est reproché d’avoir floué deux entités détenues par l’État : la branche internationale de la Direction des constructions navales (DNCI), qui vendait des sous-marins au Pakistan (contrat Agosta), et la Sofresa, pour la vente de frégates à l’Arabie Saoudite (Sawari II).
Les prévenus nient tout financement politique
Selon l’accusation, le pouvoir politique a imposé à la DCNI et la Sofresa des intermédiaires « inutiles » dans ces contrats, le « réseau K », à des conditions financières « anormales ». Dans son « intérêt » : faire revenir une partie des commissions versées à ce réseau vers les comptes de la campagne Balladur. Le parquet a requis trois ans d’emprisonnement, dont 18 mois ferme contre Dominique Castellan, alors patron de la DCNI. Contre l’homme d’affaires franco-libanais Ziad Takieddine, l’un des intermédiaires, également jugé pour fraude fiscale et blanchiment, cinq ans de prison avec mandat de dépôt ont été requis.
À l’encontre de son ancien associé Abdul Rahman Al Assir, absent du procès, le parquet a demandé sept ans et un mandat d’arrêt. Cinq ans, dont deux avec sursis, et des amendes ont été requis contre Renaud Donnedieu de Vabres, alors proche collaborateur du ministre de la Défense François Léotard, et Nicolas Bazire, ancien directeur de cabinet d’Édouard Balladur à Matignon et ex-directeur de sa campagne présidentielle. Renaud Donnedieu de Vabres est notamment jugé pour avoir imposé le « réseau K ». Et Nicolas Bazire, aujourd’hui l’un des dirigeants du groupe de luxe LVMH, pour avoir, en tant que directeur de la campagne Balladur, téléguidé l’arrivée des 10,25 millions sur le compte de la campagne.
Enfin, contre Thierry Gaubert, alors au ministère du Budget, quatre ans, dont deux ferme, et 100.000 euros d’amende ont été requis. L’accusation estime qu’il a profité des « largesses de Ziad Takieddine » mais n’a toutefois « pas pu faire le lien » avec la campagne Balladur. Édouard Balladur et François Léotard seront quant à eux jugés ultérieurement devant la Cour de justice de la République.
Affaire de Karachi : prison ferme pour six prévenus, dont des proches d’Edouard Balladur, dans le volet financier
La justice a durement sanctionné les prévenus qui ne pouvaient ignorer « l’origine douteuse » des fonds versés pour la campagne présidentielle de Balladur en 1995.
Publié le 15 juin 2020 à 14h53 – Mis à jour le 16 juin 2020 à 10h50Temps de Lecture 4 min.
Thierry Gaubert, deuxième à partir de la droite, un des six prévenus condamnés dans le volet financier de l’affaire Karachi. THOMAS COEX / AFP
Le tribunal correctionnel de Paris a condamné, lundi 15 juin, à des peines de deux à cinq ans de prison ferme les six personnes jugées dans le volet financier de l’affaire de Karachi, un scandale politico-financier sur fond de commissions occultes versées à l’occasion de contrats d’armements signés en 1994. Pour le tribunal, les fonds détournés à cette occasion ont bien contribué au financement occulte de la campagne présidentielle malheureuse d’Edouard Balladur, alors premier ministre, en 1995.
La décision du tribunal est de mauvais augure pour M. Balladur qui comparaîtra prochainement devant la Cour de justice de la République (CJR) dans le volet ministériel de l’affaire, aux côtés de son ministre de la défense de l’époque, François Léotard. La CJR est la seule juridiction habilitée à juger les ministres pour des infractions commises au cours de leur mandat.
Pour justifier sa décision, jugée particulièrement dure par les avocats des prévenus au vu de l’ancienneté des faits, le tribunal a dénoncé « une atteinte d’une gravité exceptionnelle non seulement à l’ordre public économique mais aussi à la confiance dans le fonctionnement de la vie publique », a fortiori émanant de hauts fonctionnaires et personnalités politiques, desquels sont attendus une probité « exemplaire ».
Condamnés pour « abus de biens sociaux », « complicité » ou « recel » de ce délit – l’infraction de « financement politique illicite » étant prescrite –, les prévenus, parmi lesquels l’ancien ministre Renaud Donnedieu de Vabres et deux proches de Nicolas Sarkozy, Nicolas Bazire et Thierry Gaubert, ont tous annoncé leur intention de faire appel.
Lancée par les révélations de Mediapart en septembre 2008, l’enquête judiciaire, conduite d’abord par le juge Marc Trévidic puis par Renaud Van Ruymbeke, a établi que dans le cadre de deux contrats d’armement conclu en 1994 entre la France (par la direction des constructions navales internationales, DCN-I), le Pakistan et l’Arabie saoudite, un réseau d’intermédiaires d’origine libanaise avait été imposé au dernier moment, sans aucune justification commerciale. Il était animé par deux hommes, Abdul Rahman El-Assir et, surtout, le fantasque intermédiaire Ziad Takieddine – le tribunal a décerné un mandat d’arrêt contre les deux hommes, absents ce lundi au délibéré.
Les contrats de sous-marins (Agosta) et de frégates (Sawari II) conclus respectivement avec le Pakistan et l’Arabie saoudite ont donné lieu à des rétrocommissions occultes, dont une partie aurait enrichi les prévenus, l’autre ayant abondé de manière tout aussi illicite la campagne présidentielle d’Edouard Balladur. Le tribunal stigmatise le versement de « commissions exorbitantes », au détriment de DCN-I et de la Sofresa, deux sociétés d’Etat chargées de vendre les équipements militaires. Le jugement évoque ainsi « le montant disproportionné des commissions accordées – plus de 190 millions de francs –, sans justifications économiques et dans des conditions anormalement avantageuses, dérogatoires et contraires aux usages ».
« Retour d’ascenseur »
Pour les juges, la preuve a été apportée que les 10,25 millions de francs en liquide versés providentiellement en avril 1995 sur le compte de l’association de financement de la campagne d’Edouard Balladur provenaient de M. Takieddine. Le versement de cette somme aurait constitué un « retour d’ascenseur » aux balladuriens, qui avaient permis à l’homme d’affaires de s’enrichir grâce aux contrats d’armement.
Si les plus lourdes peines, cinq ans de prison ferme, ont été infligées au tandem Takieddine-El-Assir, Nicolas Bazire, ancien directeur du cabinet et chef de la campagne présidentielle d’Edouard Balladur, et Renaud Donnedieu de Vabres, alors proche collaborateur du ministre de la défense, François Léotard, n’ont pas été épargnés : ils sont condamnés à cinq ans de prison dont deux avec sursis et de lourdes amendes (respectivement 300 000 et 120 000 euros). Il est notamment reproché à M. Bazire d’avoir eu « parfaite connaissance de l’origine douteuse » des 10,25 millions suspects versés sur le compte de campagne, et à M. Donnedieu de Vabres d’avoir œuvré en faveur du duo Takieddine-El-Assir.
De son côté, Thierry Gaubert, alors conseiller du ministre du budget, Nicolas Sarkozy – souvent cité dans la procédure, ce dernier n’a pas été poursuivi –, a été condamné à quatre ans de prison ferme, dont deux avec sursis, et 120 000 euros d’amende. Pour les magistrats, M. Gaubert était « le maillon indispensable entre Nicolas Bazire et Ziad Takieddine » qui aurait «permis en toute connaissance de cause, le retour en France sous forme de rétrocommissions de fonds provenant des commissions litigieuses, à destination du compte de campagne de M.Edouard Balladur ».
Enfin, Dominique Castellan, alors patron de la DCN-I, a été condamné à trois ans ferme dont un avec sursis et 50 000 euros d’amende. A l’audience, M. Castellan avait admis avoir reçu l’ordre du cabinet de M. Léotard d’imposer le « réseau K », le duo Takieddine-El-Assir.
Si le jugement du tribunal correctionnel de Paris a mécontenté les avocats des prévenus, il a en revanche satisfait les familles des victimes de l’attentat de Karachi, convaincues que cette affaire de rétrocommissions est à l’origine de l’attentat du 8 mai 2002 visant des salariés de la DCN-I travaillant alors au Pakistan. L’explosion avait tué à quinze personnes dont onze Français œuvrant à la construction des sous-marins Agosta.
Alors que la piste Al-Qaida avait été initialement privilégiée, une autre hypothèse franco- française était apparue : l’attentat aurait été commis en rétorsion à l’arrêt brutal des commissions décidé en 1996 par Jacques Chirac, désireux de sanctionner les balladuriens. Un lien de causalité éventuel, non confirmé à ce jour, qui devrait être au cœur du procès de MM. Balladur et Léotard devant la CJR.
Au large de l’île de Groix, en juillet 2002, la frégate furtive « Al Riyad », premier bâtiment du programme Sawari II. VALERY HACHE / AFP
La Cour d’appel de Lyon examinera, ce 3 novembre, la validité du renvoi en correctionnelle de six des protagonistes du scandale Karachi. La défense de l’intermédiaire Ziad Takieddine évoque le risque d’importantes pénalités financières, semblables à celles des frégates de Taiwan, au détriment du Trésor public français.
Le versement de commissions occultes dans les ventes d’armes de l’affaire Karachi expose la France à des dédommagements pouvant atteindre plusieurs centaines de millions d’euros, pour cause de non respect des contrats signés. Cette alerte est lancé par Bérenger Tourné, l’avocat de l’homme d’affaires Ziad Takieddine, l’un des personnages clés du scandale, pour lequel il plaidera devant la Chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Lyon.
Celle-ci, à partir du 3 novembre prochain, doit examiner à huis clos la validité du renvoi devant le tribunal correctionnel de six protagonistes du dossier avec outre Takieddine, l’intermédiaire libanais Abdul Rahman el-Assir, les anciens membre de cabinets ministériels Nicolas Bazire, Renaud Donnedieu de Vabres et Thierry Gaubert, ainsi que Dominique Castellan, l’ex-patron de DCN-I, la filiale internationale de la Direction des constructions navales.
En juin 2014, les juges d’instruction Renaud Van Ruymbeke et Roger Le Loire ont ordonné le renvoi devant un tribunal de ces six prévenus, accusés d’abus de biens sociaux ou de recel. En cause : une vaste affaire de détournements de fonds, où se mêlent grands contrats à l’exportation, corruption et financement politique, lors de la vente par la France, fin 1994, de sous-marins Agosta au Pakistan puis de frégates de type Sawari à l’Arabie Saoudite. Après trois années d’enquêtes et le décryptage de centaines de documents bancaires, en provenance de Suisse et des paradis fiscaux, les deux magistrats ont établi qu’en marge de ces contrats près de 327 millions d’euros de commissions occultes ont été versés par DCN et la Sofresa, deux entreprises contrôlée par l’Etat, au «réseau K» des intermédiaires Takieddine et el-Assir. Une partie de cet argent serait revenue en France sous forme de «retrocoms» pour financer notamment la campagne présidentielle d’Edouard Balladur. Dans un arrêt du 10 février 2016, la Cour de cassation a pourtant annulé cette ordonnance de renvoi, en raison de son caractère «complexe» et de problèmes de procédure. Elle a demandé que le dossier soit réexaminé par la Cour d’appel de Lyon qui devra entre autres trancher sur l’éventuelle prescription des abus de biens sociaux reprochés qui datent de plus de vingt ans.
Les contrats prohibent la corruption et le paiement de commissions
En préparant cette audience, Me Tourné a exhumé des «scellés» du dossier des pièces capitales : les contrats d’origine signés par le gouvernement français en 1994 avec le Pakistan et l’Arabie Saoudite pour la vente des sous-marins Agosta et des frégates Sawari. Il a alors constaté que ces documents d’Etat à Etat comportent des clauses prohibant formellement la corruption, l’intervention d’intermédiaires et le paiement de commissions, sous peine de recours en arbitrage et de sanctions financières conséquentes pour «rupture fautive du contrat». Intitulée «Corrupt Gifts/Commission» (Cadeaux corruptifs/Commission), la clause 47 du contrat Agosta est très explicite sur le sujet. Quant au contrat «Sawari 2» des frégates saoudiennes, il se réfère à l’«accord cadre intergouvernemental» signé le 8 juin 1989 par Jean-Pierre Chevènement, alors ministre de la Défense, et son homologue saoudien, le prince Sultan Bin Abdul Aziz. Il y est stipulé, à l’article 1 du titre IV : «Les relations entre les deux gouvernements seront directes et sans intermédiaires. Les contrats d’armements et de prestations de service y afférant le seront également.»
Un schéma d’escroquerie d’Etat
Pourtant, comme l’a montré l’instruction du juge Van Ruymbeke, DCN-I et Sofresa, les deux entreprises para-publiques chargées de ces commandes, ont multiplié le recours à des intermédiaires (dont Takieddine et el-Assir) et à des sociétés off-shore, avec le versement de dessous de table pudiquement camouflés dans les comptes sous le nom de FCE : Frais Commerciaux Exceptionnels. Le caractère illicite de ces FCE, même s’ils étaient validés par les douanes et les services fiscaux, étaient bien connu des entreprises concernées. Ainsi, à la Sofresa, l’une des responsables a déclaré aux juges: «Les contrats de commissions ne se traitaient pas en Arabie Saoudite. En effet, pour la partie saoudienne, il ne faut pas que l’on sache qu’il y a des commissions puisque c’est interdit. La discrétion impose une négociation avec des intermédiaires, en dehors de l’Arabie.» De même, Anne Le Lorier, alors conseillère économique d’Edouard Balladur, soulignait le risque, en cas de révélation des FCE à l’Arabie Saoudite, de voir la France être accusée de «faux contrat». «Le système a duré des années, dénonce Bérenger Tourné. Nous sommes dans un schéma d’escroquerie d’Etat à Etat où la France gonflait sciemment le prix des matériels livrés pour pouvoir corrompre, avec les propres deniers de ses clients, les dignitaires des pays acheteurs. Si le Pakistan ou l’Arabie Saoudite décident aujourd’hui de déclencher les clauses anti-corruption des contrats, la facture pourrait êtes salée pour le Trésor public».
En effet, l’article 47, interdisant les «cadeaux corruptifs» du contrat Agosta est rédigé à peu près dans les mêmes termes que celui figurant dans le contrat «Bravo» signé entre Paris et Taipei en août 1991 pour le vente des fameuses «frégates de Taiwan». Après la mise au jour de commissions illicites dans ce marché -autre affaire d’Etat déjà instruite par le juge Van Ruymbeke-, le gouvernement taïwanais a réclamé des sanctions devant une Cour d’arbitrage. Et en 2011, après dix années de bataille judiciaire, la France a été condamnée à lui régler des pénalités record de 630 millions d’euros, dont 460 millions à la charge de l’Etat et 170 millions pour Thales (anciennement Thomson-CSF), le vendeur des frégates. «Il va sans dire que le parallèle entre les frégates de Taiwan et les contrats Agosta ou Sawari 2 est édifiant, renchérit Me Tourné, puisque le même schéma d’escroquerie d’Etat se retrouve dans ces deux contrats, au préjudice cette fois du Pakistan et de l’Arabie Saoudite».
Nouvelle recrue de Donald Trump pour sa campagne présidentielle, le « spin doctor » américain Paul Manafort est apparu dans le dossier Karachi pour des honoraires provenant de commissions occultes sur des ventes d’armes françaises.
Depuis début avril, Donald Trump a renforcé son équipe de campagne avec un vieux routier de la communication politique, Paul Manafort, qui jadis a œuvré pour une flopée de candidats républicains : Gerald Ford, Ronald Reagan, George Bush père ou encore John McCain. Agé de soixante six ans, Manafort s’est vu octroyer le titre de « conseiller politique » de Trump. « Je travaille directement pour le patron », s’est-il exclamé sur CNN.Le nouvel homme fort de l’entourage de Donald Trump n’est pas tout à fait un inconnu en France. En 2012, son nom est apparu dans l’enquête du juge Renaud Van Ruymbeke sur les commissions occultes issues des ventes d’armes de l’affaire Karachi soupçonnées d’avoir alimenté, en 1995, le financement de la campagne présidentielle d’Edouard Balladur.
Le « spin doctor » américain qui a aussi conseillé des personnages sulfureux, comme le dictateur philippin Ferdinand Marcos ou récemment le président ukrainien déchu Viktor Ianoukovitch, avait offert ses services à l’équipe de campagne d’Edouard Balladur. C’est l’ex-épouse de Ziad Takieddine, l’Anglaise Nicola Johnson, qui, en décembre 2011, a vendu la mèche aux enquêteurs. « Ziad m’avait dit que Paul Manafort donnait des conseils par rapport à la campagne de M. Balladur. »
400 000 dollars versés depuis la Suisse
De fait, l’examen des comptes suisses du Libanais Abdul Rahman El-Assir, l’un des intermédiaires mis en examen dans l’affaire Karachi, a permis aux enquêteurs de retrouver la trace de nombreux paiements en faveur de Paul Manafort. Ainsi, le 22 septembre 1994, El-Assir verse 35000 dollars à BMSK (Black, Manafort, Stone and Kelly), la société du consultant américain. Le 7 novembre 1994, il vire 43016 dollars sur le compte de l’épouse de Manafort. Le 16 novembre 1994, nouveau versement de 17 000 dollars à BMSK. Le 22 mai 1995, El-Assir règle 52 000 dollars au Tarrance Group, une société proche de Manafort. Le 2 août 1995, ce sont 125 017 dollars qui alimentent BMSK. Enfin, le 15 août 1995, El-Assir paie 125 016 dollars à Paul Manafort.
Au total, entre septembre 1994 et août 1995, le consultant et ses proches ont donc empoché près de 400 000 dollars provenant des fameux comptes où El-Assir a encaissé les commissions occultes de l’affaire Karachi. Pour les enquêteurs, cette découverte était essentielle. Elle établissait enfin un lien entre ces commissions et la campagne Balladur.
Le futur conseiller de Donald Trump a été entendu par les policiers français, aux Etats-Unis, dans le cadre d’une commission rogatoire internationale envoyée par le juge Van Ruymbeke. Il leur a confirmé avoir été payé par l’intermédiaire Al Assir pour un sondage et son analyse réalisé lors de la campagne Balladur. Le communicant américain n’a pas été poursuivi par la justice française. Mais son témoignage ainsi que les traces de ses paiements figurent dans le dossier Karachi aujourd’hui en attente de jugement.
Il y avait déjà cette affaire révélée au mois de juin dernier d’un magistrat de Dijon, ancien juges des enfants, qui proposait à des inconnus de violer sa fille de 12 ans, et bien auparavant, il y a plus de 15 ans, celle du juge d’Angoulême qui s’était masturbé lors d’une audience correctionnelle.
Aujourd’hui, il s’agit d’un magistrat ayant vécu avec une prostituée gabonaise entre 2017 et 2019.
Les affaires de moeurs impliquant des magistrats seraient extrêmement rares, nous dit-on. Il est surtout excessivement rare qu’elles puissent être dénoncées et donner lieu à poursuites judiciaires, comme d’ailleurs toutes les autres affaires délictueuses ou criminelles impliquant des magistrats.
Un magistrat parisien mis en examen pour proxénétisme
Un vice-président du tribunal de grande instance de Paris est soupçonné d’avoir bénéficié des revenus d’une prostituée. Il a été mis en examen mercredi à l’issue de sa garde à vue.
Ce vice-président du tribunal de grande instance de Paris vivait avec la jeune prostituée de 22 ans dans l’appartement du magistrat. LP/Olivier Boitet
Par Jean-Michel Décugis, Valérie Mahaut et Jérémie Pham-Lê
Le 7 janvier 2021 à 16h46, modifié le 7 janvier 2021 à 19h55
Il est décrit comme un magistrat du siège, humaniste, passé par plusieurs grandes juridictions de la région parisienne. On le dit très soucieux des droits de l’homme – et notamment des étrangers – et peu friand de la détention provisoire systématique. Mais aujourd’hui, ce vice-président du tribunal de grande instance de Paris, affecté à la deuxième chambre, est dans le collimateur de ses pairs pour des soupçons infamants et aux antipodes de ses valeurs professionnelles.
D’après des sources concordantes, ce magistrat de 58 ans a été mis en examen mercredi 6 janvier par un juge d’instruction de Nanterre (Hauts-de-Seine) pour « proxénétisme » et placé sous contrôle judiciaire. Il avait préalablement été placé en garde à vue, lundi, par les policiers de l’Office central pour la répression de la traite des êtres humains (OCRTEH) dans le cadre d’une enquête ouverte par le parquet de Nanterre en mai dernier. « C’était une convocation pour audition libre. Mon client a décidé de garder le silence, il a alors été immédiatement placé en garde à vue. Puis déféré », précise l’avocat du juge, Me Pierre Combles de Nayves.
Il est reproché au magistrat d’avoir bénéficié des revenus d’une jeune prostituée, qui aura 23 ans en mars prochain, avec laquelle il fut en couple. Ils vivaient ensemble dans l’appartement parisien du magistrat, se partageaient leurs gains mutuels et s’offraient des cadeaux. Or le Code pénal définit le proxénétisme comme le fait « d’aider, d’assister ou de protéger la prostitution d’autrui ou de tirer profit de la prostitution d’autrui et d’en partager les produits ». Une infraction passible de sept ans de prison et 150 000 € d’amende.
Le juge n’a pas été suspendu pour l’instant
C’est la jeune femme, dont la relation avec le magistrat est terminée depuis un an, qui s’est présentée à la police pour dénoncer le comportement de son ex-compagnon. Elle avait déposé plainte le 13 janvier 2020 auprès de la Brigade de répression du proxénétisme à Paris. Puis la procédure avait été « dépaysée » à Nanterre pour éviter tout risque de collision avec enquêteurs et magistrats en charge du dossier.
« Mon client est tombé amoureux de cette femme en 2017, indique Me Combles de Nayves. Elle est venue habiter chez lui, ils ont eu un enfant ensemble. Il a tout fait pour qu’elle arrête de se prostituer. » Le juge aurait ainsi vendu des biens immobiliers pour financer l’achat d’une maison pour sa compagne dans son pays d’origine, le Gabon. « Il lui a versé plus de deux cent mille euros durant leur période de vie commune. »
Mais un an plus tard, le juge aurait découvert que sa compagne faisait à nouveau commerce de ses charmes. La relation s’est sérieusement tendue au point qu’il décide de rompre et lui demande de quitter son appartement, fin 2019. Dès lors, celle dont il était amoureux l’aurait menacé de le dénoncer pour proxénétisme. « Nous avons remis un constat d’huissier avec des messages de menace et de chantage au juge d’instruction hier (NDLR : mercredi) », précise Me Combles de Nayves.
Cinq jours après le dépôt de sa plainte, le 18 janvier 2020, la jeune femme est entrée sans y être invité chez son ex. La rencontre a tourné vinaigre au point qu’il a déposé plainte à son tour pour violation de domicile et violences. Pour ces faits, elle a été convoquée devant le tribunal correctionnel.
Pour l’heure, le juge, qui s’occupe des questions de successions et de transactions immobilières à Paris après des années comme juge d’application des peines à Bobigny, n’a pas été suspendu. La direction des services judiciaires a été saisie afin de déterminer s’il y a lieu de prononcer des sanctions disciplinaires.
Les affaires de mœurs impliquant des magistrats sont extrêmement rares. Néanmoins, un haut magistrat de Dijon (Côte-d’Or), ancien juge des enfants, avait été mis en examen à Besançon en juin dernier pour « instigation à commettre un viol sur un mineur, non suivi d’effet ». Il avait proposé sur des sites libertins des relations sexuelles avec sa fille de 12 ans. Ce qui lui a valu d’être dénoncé par le responsable du forum. « De simples fantasmes », avait-il déclaré lors de sa garde à vue à l’Office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP). L’ex-ministre de la Justice, Nicole Belloubet, avait alors saisi le conseil supérieur de la magistrature pour demander la suspension de ce magistrat expérimenté de 55 ans.
Un juge proposait le viol de sa fille sur des sites libertins
Le magistrat, exerçant à Dijon, a été mis en examen à Besançon. Il proposait à des inconnus des relations sexuelles avec sa fille âgée de 12 ans.
L’homme a été mis en examen à Besançon, où l’enquête a été dépaysée. (Capture d’écran) Google Street View
Par Le Parisien
Le 12 juin 2020 à 09h46, modifié le 12 juin 2020 à 18h05
Un magistrat de 55 ans, ancien juge des enfants, a été mis en examen à Besançon (Doubs) après avoir proposé à des inconnus de violer sa fille, âgée de 12 ans, sur un forum de rencontres libertines, révèle Europe 1.
L’homme, qui fréquentait les sites Internet libertins avec son épouse, était visé par une enquête préliminaire ouverte à l’automne 2019. Un site proposant des rencontres entre adultes consentants a en effet signalé à la police que l’homme proposait d’avoir des rapports sexuels avec sa femme, mais aussi avec leur fille.
Une enquête est alors ouverte et confiée à l’office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP), basée à Paris. Dans ce type d’investigations, un enquêteur se fait passer pour un internaute utilisant ce site et entre en contact avec le suspect, mais sans provoquer la commission de l’infraction. « L’internaute » proposera dans un premier temps des relations sexuelles avec son épouse puis, progressivement, avec une mineure, sa fille en l’occurrence.
Des « fantasmes »
L’offre aurait duré pendant des mois, mais aucun internaute, réel cette fois, ne l’aurait acceptée. Pour appuyer ses propositions répétées, l’homme n’aurait pas hésité à joindre une photo de l’adolescente en maillot de bain.
Le 4 juin, le couple de magistrat a été placé en garde à vue. Des perquisitions menées au domicile et dans les bureaux du couple à Dijon permettent « d’objectiver l’ensemble de ces faits », indique le procureur de Besançon, Etienne Manteaux. L’épouse a affirmé ne pas être au courant des propositions formulées en ligne par son mari. Elle a été remise en liberté et ne fait l’objet, à ce stade, d’aucune poursuite judiciaire.
Son mari, lui, aurait reconnu être l’auteur des messages. Mais il assure qu’il ne s’agissait que de « fantasmes ». La fille du couple, elle, a été entendue par les enquêteurs. Elle n’aurait subi aucune atteinte sexuelle.
Le CSM saisi
À l’issue de sa garde à vue, le juge, exerçant à Dijon (Côte-d’Or), a été déféré au parquet de Besançon, où le dossier a été dépaysé. Une information judiciaire a été ouverte et il a été mis en examen pour « corruption de mineur de 15 ans aggravée » et « offre, même non suivie d’effet, à une personne de commettre à l’encontre d’un mineur un viol, une agression sexuelle ou de la corruption de mineur ». Il encourt une peine de dix ans de prison et un million d’euros d’amende.
Le mis en examen a été placé sous contrôle judiciaire, assorti d’une obligation de soins et d’une interdiction d’exercer une activité professionnelle au contact de mineurs.
Jeudi, selon Europe 1, la ministre de la Justice, Nicole Belloubet, a saisi le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) en vue de prononcer la suspension de ce juge.
Le CSM a annoncé qu’il ne sanctionnerait pas le juge surpris en train de se masturber lors d’une audience et jugé irresponsable de ses actes par des psychiatres.
Le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) a estimé mardi 27 septembre qu’il ne pouvait prendre de sanction disciplinaire à l’encontre d’un juge surpris en train de se masturber lors d’une audience et jugé irresponsable de ses actes par des psychiatres, a-t-on appris mercredi de source judiciaire.
« L’absence de discernement et de contrôle de ses actes s’oppose à ce qu’une faute disciplinaire soit imputée (ndlr) au magistrat et que, par conséquent, soit prononcé à son encontre une sanction disciplinaire », a jugé le CSM.
Le 15 octobre 2003, Philippe Zamour, juge assesseur en mi-temps thérapeutique au tribunal de grande instance d’Angoulême, avait été surpris en train de se masturber lors d’une audience correctionnelle. Depuis, il a été placé en congé de longue durée.
Les experts psychiatres, désignés lors de l’enquête judiciaire, ont conclu que ce magistrat était atteint de troubles psychologiques ayant aboli son discernement et le contrôle de ses actes. Mis en examen pour exhibition sexuelle, il a donc bénéficié d’un non-lieu en janvier 2005, comme le prévoit la loi.
Difficultés dès le début
Mardi dernier, il y a une semaine, lors de l’audience, le représentant du ministère de la Justice, Patrice Davost, avait expliqué que la Chancellerie ne renommera pas Philippe Zamour sur une fonction de magistrat tout en expliquant qu’il ne pouvait être sanctionné en raison de son irresponsabilité pénale.
Actuellement, trois juges connaissant de grandes difficultés psychologiques sont rémunérés sans affectation.
Difficulté de ce cas, le 19 mars dernier, le Comité médical départemental de la Charente a émis un avis favorable à ce que Philippe Zamour reprenne ses fonctions à mi-temps thérapeutique pour une durée de trois mois. Une décision dont le ministère de la Justice a fait appel devant le Comité médical supérieur.
Souffrant de psychose schizophrénique, Philippe Zamour faisait ses courses à Angoulême en robe de magistrat et avait déjà connu des difficultés dès le début de sa carrière.
C’est à ce jour le seul attentat commis à Lyon depuis le début de la vague de ces derniers années, qui avait commencé avec les tueries de Mohammed Merah de Toulouse et Montauban en mars 2012.
L’auteur des faits est un jeune Algérien venu en France suivre des études en informatique, à peu près comme Sid Ahmed Ghlam, auteur de l’attentat manqué de Villejuif du 19 avril 2015, lequel était associé à une Brestoise qui curieusement n’a jamais été inquiétée par les autorités judiciaires, en dépit d’un profil et de relations bien étranges…
« L’agence Reuters indique également que selon une source proche de l’enquête, l’auteur a délibérément agi peu de temps avant les élections européennes afin de « faire monter le vote populiste et raciste [...] pour pousser les musulmans à la révolte »17. »
On rappelle ici que les attentats de mars 2012, que certains tendent à oublier, s’étaient aussi produits en pleine campagne électorale, pour la présidentielle, et de surcroît dans un contexte de tension très particulier entre certains policiers de la DCRI et leurs direction, avec, à la manoeuvre, des personnages déjà très impliqués dans les prémices en 1994 de l’attentat du 8 mai 2002 à Karachi.
Mais surtout, cette idée assez délirante de « faire monter le vote populiste et raciste [...] pour pousser les musulmans à la révolte » est typiquement extrême-gauchiste ou brenterchienne.
En effet, la criminelle Josette Brenterch du NPA de Brest a bien toujours expliqué à ses ouailles qu’il leur fallait quotidiennement et partout où elles détiennent une once de pouvoir ou d’influence ou la possibilité d’en conquérir agir de manière systématique, illégale et violente pour corrompre le système capitaliste, le pourrir au maximum et le rendre totalement invivable pour les populations, afin de pousser celles-ci à la révolte.
C’est ainsi qu’elles vont, par exemple, systématiquement s’opposer à toute mesure sociale tendant à adoucir le capitalisme ou ses effets pour les plus pauvres, les plus fragiles ou les plus démunis, ou encore, systématiquement soutenir les patrons voyous contre toutes leurs victimes, au premier rang desquelles leurs salariés.
Sauf que personne n’a encore jamais vu aucun des cadavres en résultant sortir de sa tombe pour conduire une quelconque révolution et qu’en outre, aucun des cadres du NPA n’a jamais été assez stupide pour croire que ce fût possible.
Non, non, non.
Tout ce qu’ils veulent, en fait, c’est réduire à l’esclavage toute la population salariée et voir leurs postes de fonctionnaires devenir ceux des nababs du nouveau régime de type dictatorial qu’ils auront progressivement mis en place.
Encore une fois, donc, on reconnaît bien dans cet attentat l’influence majeure sinon la commandite de mes harceleurs, comme pour quasiment tous les précédents.
Les tueries de mars 2012 qui se préparaient depuis juin 2010 avaient pour but, en accompagnant la fête quotidienne de la bande de « déconnologues » de Cyprien Luraghi, Josette Brenterch et Jean-Marc Donnadieu sur leur blog ICI-BLOG alors encore intégralement public, depuis ma mise en examen à Brest dans le cadre de la procédure engagée à mon encontre par ladite Josette Brenterch sur la base de dénonciations calomnieuses que je commençais tout juste à découvrir, d’annoncer leur victoire à venir, lors de ma condamnation, qui celle-là sera fêtée en juin 2013 avec l’affaire de la mort de Clément Méric en conséquence d’une rixe organisée par les très complices Josette Brenterch du NPA de Brest et Jacques Fornès du Front National du Finistère, lequel avait déjà envoyé quelques Quimpérois de sa chapelle se battre avec Clément Méric en début d’année 2013.
Au mois de mai 2019, un nouvel attentat étant alors commis, cette fois à Lyon, toute la bande de dingues jubilait donc à nouveau, probablement à la suite d’une nouvelle plainte contre moi, puisque selon Jean-Marc Donnadieu, depuis cette année-là, j’en aurais encore tout un paquet sur le dos.
J’emploie là le conditionnel, car en fait, je ne les vois toujours pas venir, n’ayant à ce jour subi aucune nouvelle audition depuis celle de septembre 2015 consécutive à la plainte du malade mental Pascal Edouard Cyprien Luraghi à mon encontre de cette année-là (une litanie d’inventions et dénonciations calomnieuses particulièrement odieuses et tout aussi abracadabrantes), laquelle avait ensuite été classée sans suite.
Avis de manifestation historique chez les policiers de la DCRI
Par Laurent Borredon(Blog Vu de l’intérieur)
Publié le 14 mars 2012 à 15h49Temps de Lecture 2 min.
Il n’y aura pas de communiqué de presse, mais la nouvelle s’est répandue grâce aux bons offices du député (PS) Jean-Jacques Urvoas, sur Twitter: plusieurs dizaines de policiers de la prestigieuse direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) s’apprêtent à manifester leur mécontentement, vendredi matin 16 mars, dans le hall du siège de la direction, à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine).
Un évènement inédit pour des fonctionnaires qui évoluent tous dans le secret-défense et la plus grande discrétion. Ces 3100 policiers ont à leur charge la lutte contre l’espionnage étranger, la « répression des actes terroristes ou visant à porter atteinte à l’autorité de l’Etat », la « surveillance des communications », la surveillance des individus et groupes radicaux.
A la manoeuvre, la section du syndicat d’officier SNOP. Pour un responsable syndical, c’est un « ras-le-bol général » qui est en cause: « Cela fait des mois que ça bout. » Des problèmes de « gestion humaine », dans une direction où « tout est opaque ». C’est la nomination d’un commissaire sorti d’école dans l’un des services qui a déclenché l’ire des officiers. Pour les officiers, le choix d’un commissaire débutant plutôt que celui d’un commandant (le grade le plus élevé chez les officiers) témoigne du manque de considération que la direction leur porte.
Le conflit entre officiers et commissaires – un classique du monde policier – a été relancé, ces dernières semaines, par la présentation au ministre d’un rapport sur une éventuelle fusion des deux corps. Le (très léger) rapport de l’Inspection générale de l’administration et de l’Inspection générale de la police nationale (composée uniquement de commissaires) a balayé tout projet de fusion – une revendication des syndicats d’officiers.
A la DCRI, ces tensions prennent une coloration particulière. La direction est née d’un simple décret du 27 juin 2008 qui fusionnait la direction de la surveillance du territoire (DST, le contre-espionnage) et les renseignements généraux (RG). Ce qui s’est traduit en pratique par une absorption d’une partie des RG par la DST. Cette dernière a imposé, entre autres, le poids important des commissaires. La DCRI, à Levallois, compte environ 140 commissaires, près de 10% de tous les commissaires français.
Autre élément aggravant, qui est directement en cause ici, « le recrutement massif de jeunes commissaires sortis d’école à des postes élevés », estime Floran Vadillo, spécialiste des questions de renseignement. Un moyen, pour le directeur, Bernard Squarcini, de « faire disparaître la culture ST et la culture RG au profit d’une culture RI », explique M. Vadillo. Avec, comme victimes collatérales, les officiers.
Mais le malaise vient aussi de la personnalité contestée de Bernard Squarcini. « Il y a un effet d’opportunité. Le directeur central est fragilisé. Il n’arrive plus à tenir sa maison », explique Floran Vadillo. Déjà mis en examen, en octobre 2011 par la juge Sylvie Zimmerman, dans l’affaire des fadettes des journalistes du Monde, M. Squarcini a récemment été mis en cause dans le livre L’Espion du président, des journalistes Olivia Recasens, Didier Hassoux, Christophe Labbé (Robert Laffont). La publication de cet ouvrage a secoué la DCRI. L’accélération de l’enquête sur le cercle Wagram, affaire dans laquelle une des proches de M. Squarcini est mise en examen, commence aussi à déranger à Levallois-Perret. Enfin, le nom du directeur apparaît dans le cadre de l’affaire Guérini. Un responsable syndical s’inquiète de « la pression médiatique » que subissent les policiers en raison de la personnalité de leur chef.
L’attentat de la rue Victor-Hugo de Lyon est une attaque à la bombe survenue le 24mai2019. Un individu dépose un sac ou un colis explosif contenant des vis, des clous et des boulons devant un commerce de cette artère piétonne proche de la place Bellecour. L’explosion fait, selon les sources, 14 victimes toutes blessées légèrement.
Un suspect, auteur présumé de l’attentat, est arrêté le 27 mai 2019. Deux jours plus tard, celui-ci avoue son acte ainsi que son allégeance à l’État islamique2.
Le vendredi 24mai2019 vers 17 h 30 dans la rue Victor-Hugo, située au 2e arrondissement de Lyon, un homme à vélo dépose un colis devant l’enseigne Brioche dorée. À 17h40, le colis explose et fait, selon un premier bilan, 13 blessés légers dont 8 femmes, 4 hommes et une enfant de 8 ans4 (ou 10 ans selon d’autres sources5), et les sources font ultérieurement état d’un quatorzième blessé6. Le colis composé de boulons et de vis ne cause pas de dégâts considérables mais des petits projectiles sont projetés sur les vitrines des commerces aux alentours. 11 des 13 blessés seront évacués vers les hôpitaux pour subir des interventions chirurgicales afin de retirer les objets en fer ainsi que les éclats de verre incrustés dans leurs membres. Le quartier d’Ainay où l’attentat a eu lieu est bouclé par la suite ; devant l’absence de danger immédiat suite au passage des démineurs, la rue Victor-Hugo, y compris les immeubles aux abords immédiats du lieu de l’explosion, n’est cependant pas évacuée.
Près de 300 fonctionnaires participent à l’enquête jour et nuit dès vendredi soir (DGSI, DCPJ et PTS)7. Ce sont les images prises par les caméras de la ville et un témoignage qui ont permis de retrouver la trace du suspect : alors que les enquêteurs ont pu le suivre jusqu’aux quais du Rhône avant de le perdre, l’appel à témoin a permis de situer son passage vers le musée des Confluences7. L’étude des vidéos du quartier a permis de le suivre à nouveau jusqu’à Oullins, où des images plus précises ont permis dimanche après-midi de l’identifier7. À partir du secteur d’habitation, les enquêteurs ont pu retracer les achats des composants de la bombe, et localiser le domicile du poseur7.
Le 26 mai, le suspect est toujours recherché. Une trace ADN est identifiée sur le sac qui a servi à dissimuler la bombe mais elle n’est alors pas encore connue de la police. L’explosif utilisé est identifié comme du TATP, un puissant explosif artisanal.
Quatre8 personnes de nationalité algérienne9 (l’auteur présumé, son père8, sa mère et un lycéen majeur9) sont appréhendées le 27 mai dans le cadre de l’enquête9. Une autre personne est également entendue en audition libre8. L’identité du principal suspect est révélée ultérieurement : Mohamed Hichem Medjoub10.
Une perquisition a lieu le 27 mai dans une résidence située dans un quartier populaire d’Oullins11. Le Parisien et Le Progrès révèlent l’identité partielle du principal suspect : Mohamed Hichem M.12. Il aurait été repéré grâce à ses commandes de produits chimiques nécessaires à la fabrication du TATP sur Internet13. En outre, le vélo avec lequel la bombe a été déposée est retrouvé à son domicile14. Le 28 mai 2019, le procureur de la République Rémy Heitz rappelle que « l’enquête ouverte à la suite des faits commis à Lyon vendredi soir est couverte par le secret et [...] qu’il est le seul à pouvoir rendre publics des éléments objectifs tirés de la procédure » après la communication à la presse par le ministre de l’intérieur Christophe Castaner et son prédécesseur Gérard Collomb qui ont annoncé des interpellations et gardes à vues avant qu’elles ne soient effectives15. Le 28 mai, les analyses ADN montrent que c’est celui du principal suspect qui avait été retrouvé sur le sac qui avait servi à dissimuler la bombe14.
Le 29 mai 2019, Mohamed Hichem Medjoub avoue être l’auteur de l’attentat et avoir prêté allégeance à l’État islamique16. Son ordinateur a par ailleurs révélé des contacts avec le groupe terroriste16. L’agence Reuters indique également que selon une source proche de l’enquête, l’auteur a délibérément agi peu de temps avant les élections européennes afin de « faire monter le vote populiste et raciste [...] pour pousser les musulmans à la révolte »17.
Le 30 mai, les gardes à vues des autres membres de sa famille sont levées, aucun élément n’étant retenu contre eux18.
Le Président de la République, Emmanuel Macron, déclare lors d’une interview : « Il y a eu une attaque à Lyon. Il ne m’appartient pas d’en faire le bilan, mais a priori, aujourd’hui, à ce stade, il n’y a pas de victime. Il y a des blessés, donc je veux avoir évidemment une pensée pour les blessés, leurs familles. »19
Le président de la région Auvergne Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, publie sur le réseau social Twitter : « Émotion après l’explosion au cœur de Lyon. Nous attendons des informations précises. De tout coeur avec les blessés. Merci aux secours et aux forces de l’ordre si rapidement mobilisées. »19
Le maire de Lyon, Gérard Collomb, a adressé sa profonde sympathie aux victimes de l’attentat et se dit surpris et ému qu’un tel acte puisse être commis dans le centre-ville de Lyon20.
L’attentat s’étant déroulé en pleine campagne pour les élections européennes, de nombreux candidats apporteront leur soutien aux lyonnais et aux victimes dans des allocutions télévisées ou des communiqués publiés sur les réseaux sociaux19.
Mohamed Hichem Medjoub est un citoyen algérien arrivé en France en août 2017 avec un visa touristique valable 90 jours18. Il se pré-inscrit à l’école d’informatique Epitech mais se voit refuser un titre de séjour le 22 du même mois : il se désinscrit aussitôt sans y avoir jamais mis les pieds21. Il continue alors à vivre sur le territoire français en situation irrégulière, restant inconnu des services de police18.
Notes et références
Jean-Michel Décugis et Jérémie Pham-Lê, « Explosion à Lyon : les déclarations ambigües du «terroriste à vélo» », Le Parisien, 28 mai 2019 (lire en ligne [archive], consulté le 30 septembre 2020).
L’affaire Sid Ahmed Ghlam est une enquête menée sur un étudiant algérien, reconnu coupable1 (en première instance) du meurtre d’Aurélie Châtelain et de la préparation d’un attentat islamiste2 visant deux églises de Villejuif.
Sid Ahmed Ghlam, surnommé Djillali, est né à Tiaret, dans la région d’Oran, en Algérie en 19913.
Il arrive avec sa famille en 2001 à Saint-Dizier et retourne en Algérie en 2003 faute de papiers en règle. Il y passe son baccalauréat en 2010 et retourne en France la même année4 dans le cadre du regroupement familial5. Il enseignait l’arabe à la mosquée El-Fath de Saint-Dizier affiliée à la Grande mosquée de Paris6. La presse indique qu’il a été étudiant de 2010 à 2012 à l’école d’informatique SUPINFO de Paris et la quitte au bout de sa deuxième année7. Cependant SUPINFO n’est pas en mesure de confirmer cette information du fait qu’il existe des risques d’homonymie, seul le nom de l’individu ayant été divulgué8.
En septembre 2014, il s’inscrit à l’université Pierre-et-Marie-Curie, mais ne participe ni aux cours ni aux travaux dirigés (TD). L’université a engagé une procédure contre lui pour falsification de note9. L’UNEF est accusée par le Canard Enchaîné, qui cite une source ministérielle, d’avoir aidé Sid Ahmed Ghlam. L’UNEF rétorque que « Ghlam indique qu’il a été boursier échelon 6 (correspondant à une aide de 4 768 euros par an)… Ses demandes de logement ont fait l’objet d’un traitement prioritaire »10.
En février 2014, il passe une semaine en Turquie. Il est placé en garde à vue à son retour. Selon le procureur de Paris, aucun élément ne permet de « justifier l’ouverture d’une information judiciaire ». Il est néanmoins l’objet d’une fiche des renseignements français notamment pour « velléité de départ en Syrie ». Cette « fiche S » (« Sûreté de l’État ») implique son placement sous surveillance policière « sans attirer l’attention »15.
Au printemps 2014, son petit frère de 9 ans signale « que son frère se radicalise ». La police est prévenue. Des écoutes téléphoniques menées à la suite, probablement en 2014 et 2015, n’ont rien révélé ; ce que le ministre de l’IntérieurBernard Cazeneuve justifie par le fait que « les moyens technologiques utilisés (…) sont de plus en plus sophistiqués »16.
Le suivi lancé en 2014 depuis l’alerte à la radicalisation de Sid Ahmed Ghlam n’a rien donné. C’est « parce que la nouvelle menace terroriste qui plane sur la France se caractérise par des techniques de dissimulation que les services secrets peinent à contrer. Cette technique a même un nom, la taqiya »17.
Le 15 octobre il se rend en Algérie, ce qui n’inquiète pas les services de renseignement, puisqu’il emprunte régulièrement cette destination pour se rendre dans son pays d’origine. Depuis l’Algérie, le 29 octobre, il se rend à Istanbul, en Turquie, où il reste un mois. Un djihadiste français se faisant appeler Abu Al-Mouthana lui paye alors des « frais de retour » (2000 euros), en échange de contreparties à venir18.
En 2015, il effectue des repérages autour des deux principales églises de Villejuif : l’église Saint-Cyr-Sainte-Julitte dans le centre-ville et l’église Sainte-Thérèse au nord19. Selon l’historien Camille Pascal, cette ville au nom symbolique n’aurait pas été choisie au hasard et lui permettait de cibler deux religions en même temps20.
Le samedi 18 avril, « Sid Ahmed Ghlam reçoit plusieurs nouveaux messages l’incitant « fortement » à passer à l’acte »22. Toujours selon le procureur, le dimanche 19 avril, tôt le matin, il tente de voler la voiture d’Aurélie Châtelain à Villejuif. Celle-ci est tuée d’une balle dans le cœur et il aurait ensuite brûlé la voiture, qui contenait le corps de la jeune femme, avant de regagner le 13e arrondissement.
Le dimanche 19 avril 2015, il préparait à l’heure de la messe un attentat contre les deux églises qu’il avait repérées. D’après le curé de Saint-Cyr-Sainte-Julitte, il y aurait eu « un carnage » car l’église accueille 300 personnes le dimanche23,24.
À 8 h 50, il appelle le SAMU car il est blessé gravement à la hanche et à la rotule par deux balles. Selon les enquêteurs, il se serait lui-même blessé au cours de la tentative de vol du véhicule. Interrogé par la police, il évoque un règlement de comptes. La police remonte les traces de sang et arrive à son véhicule, une Renault Mégane dans laquelle elle trouve un gyrophare, un fusil d’assaut Kalachnikov et un revolver. Les enquêteurs perquisitionnent son domicile et trouvent trois Kalachnikov supplémentaires, des gilets pare-balles25, un minutage précis entre les églises ciblées et les commissariats les plus proches. Il est placé en garde à vue et hospitalisé à l’Hôtel-Dieu26. La garde à vue est prolongée au maximum prévu dans les cas de risque d’attentat maximum.
Selon François Molins, procureur de la République, au moment de son arrestation, il « était en contact avec une autre personne pouvant se trouver en Syrie avec laquelle il échangeait sur les modalités de commission d’un attentat, ce dernier lui demandant explicitement de cibler particulièrement une église »27.
Victime
Aurélie Châtelain était mère d’une fille de cinq ans. Elle avait 32 ans. Elle était originaire de Caudry. Elle a été retrouvée dans sa voiture, dans un début d’incendie, à Villejuif après avoir été tuée par balle. Les enquêteurs pensaient initialement que le motif du meurtre était une tentative de vol de la voiture28. Après coup, ils supposent plutôt que Sid Ahmed Ghlam aurait voulu tuer Aurélie car il « la suspectait d’être un agent du renseignement. Il aurait été intrigué par la présence de cette voiture, au milieu de la rue, et de cette femme assise sur le siège passager avec un ordinateur portable sur les genoux28. »
Elle était professeur de fitness et ancienne conseillère municipale de Caudry. Elle allait participer à un stage à Villejuif pour se perfectionner dans son métier en prenant des cours de pilates29,30.
Le dimanche 26 avril 2015, trois mille personnes participent à une marche blanche dans sa ville d’origine, Caudry31.
Tandis que sa meilleure amie la considère comme une « héroïne », Guy Bricout, le maire de Caudry, suggère que « le décès d’Aurélie avait permis de sauver des vies »32 et demande qu’elle soit décorée de la Légion d’honneur à titre posthume33. Sa fille aura le statut de pupille de la Nation34.
Le 5 janvier 2016, on apprend qu’Aurélie Châtelain ne figure pas parmi les victimes des récents attentats décorées de la légion d’honneur. Le maire de sa commune fait aussitôt part de sa grande déception et de son incompréhension35. Il est alors annoncé que l’omission source de polémique sera réparée lors de la promotion de Pâques 201636. Elle fait finalement l’objet d’une nomination exceptionnelle le 18 mars 201637.
En hommage, son nom a été donné au Palais des Sports de Caudry38.
Version de Sid Admed Ghlam
D’après ses avocats : « Il a reconnu avoir été à Villejuif le 19 avril 2015 en présence d’un autre individu. Il conteste en revanche toute responsabilité dans la mort d’Aurélie Châtelain et a également affirmé avoir fait ce qu’il fallait pour empêcher la commission d’un attentat ce jour-là ». Il ne donne pas plus de détail sur cet autre individu39.
L’un des avocats de la famille d’Aurélie Châtelain, Antoine Casubolo Ferro, réfute cette version : « Il faut qu’il en dise plus, car pour l’instant la réalité du dossier ne correspond pas du tout à ses déclarations … Il faut qu’il s’explique sur toutes les preuves et les traces qui donnent la certitude qu’il a été en contact avec Aurélie Châtelain »40.
Ghlam affine ensuite sa version durant l’hiver 2015 et précise que le mystérieux individu, dont aucune trace n’a été retrouvée, serait Samy Amimour l’un des membres du commando des attentats du 13 novembre 2015, qui s’est fait exploser au Bataclan après avoir mitraillé la foule41. De l’avis des enquêteurs Samy Amimour était en Syrie en avril 2015 et aucun lien n’a pu être établi entre lui et la mort d’Aurélie Châtelain. Ghlam explique aussi avoir renoncé de lui-même à commettre l’attentat après avoir vu le meurtre d’Aurélie Châtelain qui l’aurait choqué, et prétend s’être en conséquence volontairement tiré dans la jambe.
Commanditaire et complicités
Commanditaire, complices et implication
Sid Admed Ghlam ne semble pas être un loup solitaire. En plus du fait qu’il possédait trop d’armes pour un seul homme42, les enquêteurs ont trouvé que « Sid Ahmed Ghlam reçoit en effet l’ordre de passer à l’acte, même seul, même si « il » ne le rejoint pas ». Ils recherchent activement ce « il »43.
le 26 avril 2015 à Saint-Ouen, un homme de 32 ans est interpellé. Son ADN est retrouvé sur une brosse à cheveux de l’appartement de Sid Ahmed Ghlam. Il est relâché le 29 avril.
le 26 avril 2015, un homme de 33 ans est interpellé. Il est le gérant d’un garage de Pierrefitte-sur-Seine. Son nom apparaît dans les communications cryptées de Sid Ahmed Ghlam49,50. Il est rapidement sorti de garde à vue.
le 7 juin 2015, deux hommes, âgés de 35 et 39 ans, sont interpellés à leur domicile de Limay et Mantes-la-Jolie dans les Yvelines. Bernard Cazeneuve déclare : « Il appartient maintenant à l’enquête de déterminer le rôle exact que ces deux individus ont pu jouer au sein de l’entourage de Sid Ahmed Ghlam »51,52.
Les armes ont été récupérées dans une voiture volée de type Renault Mégane stationnée sur une place de stationnement de la commune d’Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis. Le volet logistique du projet d’attentat aurait été préparé depuis un snack (« crêperie sucrée/salée« ) du Val-de-Marne dont le propriétaire et plusieurs de ses employés sont fichés S, notamment pour avoir fait le jihad au début des années 200054. Abdelkader Jalal l’un des employés est notamment soupçonné d’avoir fourni les armes.
Le terroriste a ensuite récupéré une seconde voiture, de type BMW 318, dans un garage de Pierrefitte-sur-Seine (toujours en Seine-Saint-Denis) où opéraient ses complices « Vega » (pseudonyme de Macreme Abrougui) et Thomas (Thomas Mayet). Ils sont allés en Syrie début 2015. Ces deux complices ont été endoctrinés par Fabien Clain, un toulousain né à l’île de la Réunion qui est aussi le fondateur du « clan des Belphégor » dans le quartier toulousain du Mirail. Fabien Clain était également un proche d’Olivier Corel, surnommé « l’émir blanc », qui organisait des réunions dans sa ferme d’Artigat, cellule très liée au terrorisme djihadiste.
Rabah Boukaouma, le principal logisticien présumé, connu sous le surnom de « le Kabyle », est supposé avoir livré les armes cachées dans la voiture Mégane55 avec l’aide de Farid Brahami. L’enquête décrit ensuite Abdelnasser Benyoucef (cousin de Boukaouma) et son compagnon Samir Nouad comme les commanditaires des attentas. Les deux hommes qui ont rejoint l’état islamique en Irak et en Syrie avant 2015, auraient plus tard été tués par des frappes de la coalition internationale.
Compagne du mis en examen
Émilie Lechat-Boizumeau56 est élevée dans une famille catholique. Elle effectue toute sa scolarité à Brest. Elle obtient à Vannes, un BEP dans la restauration. Elle a deux garçons à 19 puis 21 ans57. Elle se marie à un Brestois du quartier sensible de Pontanézen. Son mari est « connu des services de police pour des faits de grande délinquance », et se serait converti à l’islam pendant une peine effectuée à la prison brestoise de l’Hermitage58. Elle se convertit alors aussi à l’islam à 22 ans. Elle adopte la burqa comme une quinzaine de femmes de Pontanézen. Rachid Abou Houdeyfa, l’imam salafiste de la mosquée du quartier déclare qu’il ne la connaît pas car, dit-il, « les gens qui sombrent dans l’islam radical ne nous fréquentent pas. Ils ne supportent pas certains prêches ». Émilie part alors pour Saint-Dizier. Son nouveau compagnon a un frère arrêté en 2014 en Belgique pour possession d’armes de guerre. Sid Ahmed Ghlam devient son compagnon un peu plus tard « mais Aouali, la mère de Sid Ahmed, avait refusé qu’ils se marient, raconte un ami. Parce qu’elle est plus âgée que lui et qu’elle avait déjà été mariée »3.
En février 2015, elle se présente entièrement voilée dans une grande surface de Gouesnou. Ce qui provoque l’intervention de la gendarmerie59.
Le 22 avril 2015, elle est arrêtée à Saint-Dizier. Les voisins parlent d’elle comme d’une femme discrète, convertie à l’islam radical, qui ne sort de chez elle que pour aller chercher ses enfants à l’école en burqa. Les volets de sa maison sont toujours clos. C’est la seule femme en burqa du quartier sensible du Vert-Bois à Saint-Dizier. Le voisinage « confie avoir vu des hommes à la nuit tombée rendre visite à plusieurs reprises à la jeune femme »60,61. Les enquêteurs disposent de trois éléments à charge :
Elle possédait des clés de chiffrement permettant d’échanger des messages cryptés.
Sid Ahmed Ghlam possédait un deuxième téléphone, uniquement destiné à l’appeler.
Un des derniers SMS qu’il ait envoyé à son contact syrien était : « Après le coup, j’irai me réfugier chez Jennifer ». Jennifer est le nom d’Émilie Lechat-Boizumeau dans le répertoire de Sid Ahmed Ghlam62.
Le 24 avril 2015, elle sort libre de sa garde à vue sans être mise en examen.
Réactions
Selon Bernard Bajolet le 22 avril, le directeur général de la Sécurité extérieure, ses hommes ont déjoué six attentats depuis le début 2015, cependant, le lendemain, Manuel Valls parle de cinq attentats déjoués y compris celui-ci. L’attaque planifiée ici serait le septième attentat évité63. 20 minutes note l’importance de la communication gouvernementale, en plein débat sur la loi Renseignement, au sujet d’un événement qui, de l’avis d’un officier de la DGSI, montre les failles des services de renseignement64.
Événements potentiellement liés
Dans la nuit du 23 au 24 avril 2015, un incendie volontaire ravage la salle de prière musulmane de Pargny-sur-Saulx dans la Marne, la sœur de Sid Ahmed Ghlam y donnait des cours65,66.
Incarcération
Le 20 novembre 2015, l’administration pénitentiaire découvre au moins une puce téléphonique dans sa cellule d’isolement à la prison de Fresnes. Il a ainsi, pendant les premiers mois de sa détention, communiqué avec l’extérieur. Ces appels ont cessé le jour même des attentats du 13 novembre 201567.
Il est alors transféré au centre pénitentiaire de Beauvais, où les brouilleurs d’ondes sont plus sophistiqués68.
En avril 2019, l’instruction durant depuis quatre ans sans procès, il a atteint la limite que la loi fixe pour la détention préventive. De manière exceptionnelle, cette détention a été prolongée de quatre mois. De manière encore plus exceptionnelle, elle pourrait être prolongée une deuxième et dernière fois, toujours de quatre mois69.
Procès
Première Instance
Le procès se déroule du 5 octobre au 5 novembre 2020 devant la cour d’assises spéciale à Paris. 6 prévenus comparaissent détenus, 2 sous contrôle judiciaire et les 2 commanditaires sont jugés par défaut car présumés morts en Syrie sans que cela ait été formellement établi70. Les proches d’Aurélie Châtelain font part de leur émotion et livrent des témoignages poignants71, notamment son ex-compagnon, qui raconte la douleur que représente l’absence d’Aurélie pour leur fille. Le procès met en évidence toute la préparation minutieuse de l’attentat et son pilotage depuis la Syrie72. Sid Ahmed Ghlam avait notamment repéré précisément les 2 églises et avait étudié le temps nécessaire aux policiers pour arriver afin de pouvoir s’échapper. D’après l’exploitation des échanges téléphoniques il prévoyait de faire un maximum de victimes parmi les fidèles.
La plupart des accusés reconnaissent leur implication mais essaient de la minimiser quitte à fournir des explications qualifiées de « rocambolesques »73. Ghlam refuse d’avouer le meurtre d’Aurélie Châtelain et maintient sa version concernant la présence de Samy Amimour et le fait qu’il ait renoncé à commettre l’attentat en se tirant volontairement dessus74. Les différents experts soulignent qu’il est presque impossible qu’il se soit volontairement tiré dessus. Son avocat demande l’acquittement de Ghlam pour le meurtre de Châtelain au bénéfice du doute75.
Après plusieurs heures de délibéré, le verdict tombe : les réquisitions des 2 procureurs76 sont intégralement suivies : Sid Ahmed Ghlam est reconnu coupable du meurtre d’Aurélie Châtelain et de tentative d’assassinats en relation avec une entreprise terroriste1, il écope de la peine maximale soit la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une période de sûreté de 22 ans ainsi que d’une interdiction définitive du territoire français. Les 2 commanditaires présumés morts sont condamnés par défaut à la même peine avec mandat d’arrêt. Rabah Boukaouma et Farid Brahami sont reconnus coupable d’association de malfaiteurs terroriste (AMA) et de complicité de tentative d’assassinats, ils sont condamnés à respectivement 30 et 25 ans de prison avec une période de sûreté des 2/31. Abdelkader Jalal, moins impliqué et présentant de meilleures perspectives de réinsertion est condamné à 15 ans de prison également avec une période de sûreté des 2/3 pour AMA. Les 2 autres détenus dont un déjà condamné pour AMA sont condamnés pour des infractions à la législation sur les armes à 6 ans de prison et un est interdit du territoire français. Les 2 personnes comparaissant libres écopent de sursis.
Les avocats de Sid Ahmed Ghlam annoncent son intention de faire appel.
« Meurtre d’Aurélie Châtelain : Sid Ahmed Ghlam condamné à la réclusion à perpétuité », Le Monde.fr, 6 novembre 2020 (lire en ligne [archive], consulté le 9 novembre 2020)
Benjamin Hue, « Attentat déjoué à Paris : qui est Sid Ahmed Ghlam, l’islamiste interpellé dimanche ? », rtl.fr, 22 avril 2015 (lire en ligne [archive]).
Margaux Rolland, « Les deux visages de Sid Ahmed Ghlam », Paris Match, 1er mai 2015 (lire en ligne [archive])
Avec Paule Gonzales et Jean-Marc Leclerc, « Qui est le suspect qui s’apprêtait à commettre un attentat près de Paris ? – Projet d’attentat à Paris : ce que l’on sait du suspect », lefigaro.fr, 22 avril 2015 (lire en ligne [archive]).
La Rédaction avec Reuters, « La police soupçonne des connexions entre Sid Ahmed Ghlam et les frères Kouachi », lci.tf1.fr, 28 avril 2015 (lire en ligne [archive]).
« Au procès de Sid Ahmed Ghlam, l’ombre des « logisticiens » de l’Etat islamique », Le Monde.fr, 13 octobre 2020 (lire en ligne [archive], consulté le 9 novembre 2020)
« Au procès de Sid Ahmed Ghlam, les contorsions du « logisticien » de l’attentat manqué de Villejuif », Le Monde.fr, 28 octobre 2020 (lire en ligne [archive], consulté le 9 novembre 2020)
« Au procès de Sid Ahmed Ghlam : « Personne ne vous croit, monsieur » », Le Monde.fr, 24 octobre 2020 (lire en ligne [archive], consulté le 9 novembre 2020)