Coronavirus : l’extrême-gauche française a bien voulu la pandémie

Le 23 mars dernier, j’ai un peu douché mes adversaires, surtout le malade mental Jean-Marc Donnadieu qui depuis maintenant une dizaine d’années me présente partout mensongèrement comme un cas psychiatrique extrêmement grave qui n’aurait jamais été ni ingénieur ni informaticien et ne saurait même pas écrire, en publiant une série de documents attestant au contraire, comme je l’ai toujours dit, que j’avais bien des notes exceptionnelles en français à l’école – en fait, toujours les meilleures, et dans l’enseignement supérieur comme jusqu’au Bac, obtenu en section C avec mention – ici :

http://petitcoucou.unblog.fr/2020/03/23/je-ne-sais-pas-ecrire-parait-il/

Par la même occasion, j’ai publié un de mes devoirs de français de la classe de 3ème montrant que j’avais alors imaginé une situation de confinement provoquée par une catastrophe environnementale, un peu comme ce que nous vivons aujourd’hui, l’apparition de nouveaux virus comme Covid-19 pouvant résulter d’une destruction d’écosystèmes naturels (voir ci-dessous).

En même temps, ceux qui ne le savaient pas encore ont pu découvrir qu’à 14 ans dans les années 1970, j’étais donc, entre autres choses, un genre de Greta Thunberg, mais sans les troubles, et sans les parents célèbres favorisant l’accès aux médias.

A cette époque, ce n’était évidemment pas très commun.

Cependant, cela ne m’avait pas pris d’un coup du jour au lendemain, mes parents faisant déjà localement depuis le début des années 1970 un gros travail de sensibilisation à l’écologie – et à bien d’autres sujets de leurs préoccupations qui par la suite seront tous repris à leur compte par divers collectifs de l’extrême-gauche, non pas pour les porter, mais au contraire pour tout étouffer.

Afin d’éviter de me faire encore traiter de folle délirante par la criminelle Josette Brenterch du NPA de Brest et tous ses complices harceleurs haineux, je vous ai collé ci-dessous un texte retraçant toute l’histoire de l’extrême-gauche française et de l’écologie dans les années 1970, attestant que ma mémoire ne me fait toujours pas défaut : dès cette époque nous étions bien perçus comme de dangereux activistes et concurrents à abattre par tous les moyens et ils furent bien tous employés pour nous détruire.

 

https://www.courrierinternational.com/article/coronavirus-la-destruction-des-ecosystemes-par-lhumain-favorise-lemergence-depidemies

Coronavirus.

La destruction des écosystèmes par l’humain favorise l’émergence d’épidémies

 

Publié le 28/03/2020 – 05:58

 

Les scientifiques “chasseurs de virus” alertent depuis plus de dix ans sur l’apparition de nouvelles maladies liées à la déforestation. Paludisme, Ebola, Covid-19…. l’agression humaine aux écosystèmes finit par mettre en péril des vies humaines.

L’apparition de ces étonnants agents pathogènes nouveaux, comme le coronavirus responsable du Covid-19, n’est rien d’autre que le résultat de l’anéantissement des écosystèmes, dont souffrent en particulier les zones tropicales, où ils sont détruits pour faire place à des monocultures intensives industrielles. L’émergence de ces maladies découle aussi de la manipulation et du trafic de la faune et de la flore sylvestres, souvent menacées d’extinction.

 

Il y a une dizaine d’années déjà que les scientifiques étudient les liens entre l’explosion des maladies virales et la déforestation.

Ce n’est pas quand un bulldozer écrase tout sur son passage sur une montagne grouillante de vie que le phénomène est visible : c’est quand apparaissent chez les individus des symptômes étranges et des maux jusque-là inconnus.

De nouveaux foyers d’épidémies

Le constat est établi dans de nombreux pays, de l’Asie du Sud-Est jusqu’à l’Amérique latine, avec des spécificités, des difficultés et des dynamiques propres à chacun. Cependant, il s’agit au fond partout de la même chose : d’une conception extractiviste du monde vivant, qui conduit l’humanité à mettre en péril sa propre existence. Et contre cela, aucune solution hydroalcoolique ne peut rien.

Carlos Zambrana-Torrelio est un chercheur bolivien et le vice-président d’EcoHealth Alliance, une organisation spécialisée dans l’étude des relations entre environnement et pathologies émergentes, dont le siège est à New York. Il sillonne les zones sensibles de la planète et travaille sur leurs relations entre elles, et avec leur écosystème.

Les zoonoses, ces maladies transmissibles de l’animal à l’homme, ont toujours existé partout dans le monde, sans toutefois prendre systématiquement une ampleur internationale – elles sont généralement contenues, ou ne trouvent pas les conditions nécessaires pour se propager.

Ainsi en juin dernier, un nouveau foyer épidémique a été identifié en Bolivie, causé par le virus Chapare [du nom d’une province de la région de Cochabamba, au cœur du pays].

L’amputation des forêts tropicales en cause

Ce dernier avait été identifié pour la première fois en 2003 dans la région de Cochabamba, une zone déboisée au profit de rizières où la récolte se fait, en règle générale, manuellement – les paysans qui en vivent habitent donc à proximité des plantations.

Or voilà que, seize ans plus tard, est arrivé dans des services d’urgence de la région de La Paz [à plus de 300 kilomètres] un homme présentant des symptômes que les médecins n’ont pas identifiés immédiatement. Nul ne sait comment le virus qu’il avait contracté a voyagé depuis les rizières tropicales jusqu’aux altitudes andines.

Carlos Zambrana-Torrelio travaille en Afrique, en particulier au Liberia et en Sierra Leone, où l’épidémie d’Ebola a surpris tout le monde par sa virulence.

Là-bas aussi, c’est la fragmentation de la forêt tropicale qui fut la première cause de la maladie : le déboisement a en effet poussé plusieurs espèces de chauves-souris à se rassembler, en groupes serrés, sur les rares arbres encore sur pied. Cette réunion d’espèces différentes, qui dans l’environnement habituel n’interagissent pas, a fait office de bouillon de culture [les chauves-souris sont soupçonnées d’être l’un des réservoirs du virus Ebola].

 

Carlos Zambrana-Torrelio insiste :

Tout commence par la déforestation. À Bornéo, la fragmentation du couvert forestier est en train de provoquer une recrudescence du paludisme. L’explication ? Dans des espaces ouverts, il y a de plus grands trous dans lesquels s’accumule l’eau où se reproduisent les moustiques. Ceux-ci vont transmettre le parasite [donnant la malaria] aux hommes qui, à proximité, exploitent les palmiers à huile.”

Si les maladies zoonotiques ne sont donc pas nouvelles, elles sont manifestement en augmentation. David Quammen en étudie les raisons dans son ouvrage Spillover : Animal Infections and the Next Human Pandemic [“Tache d’huile : les infections chez l’animal et la pandémie humaine à venir”, non traduit].

Le scénario de la vengeance

Une humanité innombrable, cohabitant avec des bétails extrêmement nombreux, ajoutée à la destruction des habitats naturels et à des écosystèmes bouleversés : selon lui, tous les ingrédients sont réunis pour un scénario façon vengeance de dame Nature.

Dans un reportage de la National Public Radio, aux États-Unis, Quammen précise que nous, les êtres humains, sommes le point commun à toutes les zoonoses :

Nous avons tellement proliféré et nous perturbons tant la planète… Nous rasons les forêts tropicales. Nous dévorons la vie forestière. Quand on entre dans une forêt, il suffit de secouer un arbre pour que tombent les virus – au sens propre comme au sens figuré.”

Les écosystèmes sont des entrelacs complexes, dont nous comprenons partiellement les relations évolutives grâce à de patientes observations scientifiques. Leur destruction au nom du progrès ou simplement de la cupidité a des côtés obscurs que nous finissons par subir dans notre chair.

Des virus en évolution

Quand, par exemple, Jair Bolsonaro s’enorgueillit de la souveraineté brésilienne sur les cendres de l’Amazonie, il n’y a plus qu’à attendre que la maladie s’abatte sur cette forêt transformée en zone d’agriculture et d’élevage. En témoigne une étude publiée en 2010 dans la revue scientifique Emerging Infectious Diseases : la destruction de 4 % de la forêt a entraîné une hausse de 50 % des cas de paludisme.

 

Les espèces sauvages ne sont pas malades des virus dont elles sont porteuses, car elles ont évolué avec eux pendant des milliers d’années.

“Tout animal peut être porteur d’une cinquantaine de virus différents. Ça fait partie de la dynamique du système. S’il n’y avait pas d’êtres humains, il n’y aurait pas de transmission”, affirme Carlos Zambrana-Torrelio.

Fidel Baschetto, vétérinaire et professeur à l’université de Córdoba, en Argentine, renchérit : “Les virus qui sont nouveaux pour nous ne le sont pas pour la nature. Il s’agit donc de déterminer si on parle d’une maladie émergente, ou d’une maladie émergente pour l’homme. De nombreux virus ont coévolué avec certaines espèces et ces dernières ne souffrent pas de la maladie. L’agent pathogène sait que quand il pénètre dans un nouvel organisme, il ne doit pas le rendre malade ou du moins il ne doit pas le faire succomber. Car la mort de l’hôte – celui que nous appelons patient – entraîne aussi la mort de l’agent pathogène. Aucun micro-organisme n’a pour objectif la mort de son hôte. Mais avant que ce micro-organisme n’évolue, ce qui peut prendre des milliers d’années, la cohabitation produit la maladie”, ajoute le scientifique argentin.

La désastreuse mutilation de la nature par l’homme

Il ne faut pas en vouloir aux chauves-souris, moustiques, souris ou pangolins. Non, le problème vient de ce que nous faisons à leurs écosystèmes, il est lié au fait que nous les regroupons et les manipulons dans des milieux artificiels.

Telle est la véritable recette du coronavirus, qui sera probablement à l’origine d’une récession mondiale. Autrement dit, mutiler les écosystèmes coûte très cher.

 

La transmission à l’humain du coronavirus s’est produite sur un marché à Wuhan, une ville chinoise, où sont vendues des espèces sauvages braconnées.

Le commerce illégal de ces animaux emprunte les mêmes routes que le trafic de drogues et d’armes, et il pèse des milliards de dollars. Les consommateurs de cette viande vivaient autrefois dans les campagnes et ont migré en ville : aujourd’hui, au lieu de chasser, ils se fournissent sur les marchés pour tenter de retrouver le goût de leur enfance.

Protégeons les écosystèmes : il y va de notre survie

Dans le cas du Sras (syndrome respiratoire aigu sévère), qui a aussi franchi la barrière des espèces dans l’un de ces marchés de produits frais, les excréments des chauves-souris ont notamment permis au virus de faire son chemin au point de devenir une épidémie, qui a touché 8 000 personnes en 2003.

 

Ne croyons pas que ce type de phénomène n’a lieu qu’en Chine, où le gouvernement a interdit la vente de ces produits, déplaçant probablement leur commercialisation vers le marché clandestin.

En Argentine, “nombreux sont ceux qui consomment des espèces sauvages (poissons, amphibiens, reptiles, oiseaux et mammifères) sans savoir si cette habitude risque d’entraîner la transmission de parasites ou d’autres maladies, les conditions d’hygiène dans la consommation d’espèces sauvages restant très aléatoires”, affirme Claudio Bertonatti, conseiller scientifique de la Fondation Félix de Azara. De nouveaux foyers d’infection peuvent donc aussi apparaître de cette façon.

La protection des écosystèmes ne relève pas seulement du prêchi-prêcha écologique, elle concerne notre survie. Si la Terre est malade, alors nous le sommes aussi. “Nous devons arrêter de penser que nous, les êtres humains, sommes un élément indépendant du système, résume Carlos Zambrana-Torrelio. Car nous en déduisons, à tort, que nous pouvons transformer, détruire et modifier l’environnement à notre convenance. Tout changement que nous imposons à la planète aura une répercussion sur notre santé.” Nous sommes tous dans le même bateau. Notre destinée est commune, avec ou sans masque.

Marina Aizen
Source

Anfibia

Buenos Aires

 

 

https://www.cairn.info/revue-vingtieme-siecle-revue-d-histoire-2012-1-page-191.htm

Coronavirus : l'extrême-gauche française a bien voulu la pandémie dans AC ! Brest VIN_113_L204

2012/1

1C’est à travers la nébuleuse des organisations d’extrême gauche postérieure à Mai 68 que nous entraîne Philippe Buton. À la recherche des relations nouées aussi bien avec les questions d’environnement qu’avec l’écologie politique proprement dite, il décrit un moment charnière dans l’histoire de l’extrême gauche, que les questions environnementales expriment aussi à leur manière.

2Aujourd’hui, les réactions des organisations françaises d’extrême gauche à l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima témoignent de leur posture clairement écologiste. Pour tous ces groupes anticapitalistes, les impératifs de la sécurité ont été sacrifiés sur l’autel du profit et la société qu’ils appellent de leurs vœux devra impérativement concilier la libération du travail et la protection de la nature : « En se débarrassant d’une organisation économique dont le profit est le seul moteur, l’humanité pourrait faire enfin des choix conscients y compris en matière d’énergie », écrit Arlette Laguiller dans un récent éditorial [1][1]Lutte ouvrière, 14 mars 2011. Voir également le titre de une du….

3Mais cette posture écologiste de l’extrême gauche française ne fut pas innée, bien au contraire. Dans les années 1960, l’extrême gauche française s’était révélée totalement hermétique aux préoccupations écologistes et les événements de Mai 68 n’avaient signifié, sur ce point, aucune rupture [2][2]L’histoire de cette décennie est traitée dans Philippe Buton,…. Dans les années postérieures aux événements de Mai, la préoccupation écologiste s’insinue difficilement dans ces groupes révolutionnaires. Pourtant, amorcée à l’occasion de la première marée noire qui a touché les côtes françaises (le naufrage du Torrey Canyon en mars 1967), favorisée par la création d’un ministère de l’Environnement en janvier 1971, impulsée surtout par la naissance d’un mouvement écologiste indépendant (de la première manifestation antipollution, à vélo, en avril 1972 jusqu’à la candidature René Dumont en mai 1974), la préoccupation écologiste s’affirme progressivement dans la société française. Or, du moins à première vue, l’extrême gauche n’apparaît pas comme l’élément moteur, ni même essentiel, de cette prise de conscience.

4Nous nous proposons d’étudier cette laborieuse prise en compte de la question environnementale par cette mouvance dans la décennie qui a suivi Mai 68. Pour ce faire, nous privilégierons comme sources les multiples organes de presse édités pendant ces années. Car tous ces groupes partagent, consciemment ou non, l’analyse de Lénine selon laquelle un journal est « un organisateur collectif » et, pour toutes ces organisations, la publication de leur journal demeure l’activité essentielle.

5Dans cette nébuleuse de groupes et de journaux, nous rencontrons en premier lieu ceux dont les héritiers dominent aujourd’hui la scène révolutionnaire. En effet, les trois principales organisations révolutionnaires actuelles, toutes trois de sensibilité trotskyste, ont leurs ancêtres directs dans des groupes actifs pendant ces années post-68 : le Nouveau Parti anticapitaliste plonge ses racines dans la Ligue communiste, le parti ouvrier indépendant (POI) a les siennes dans l’Organisation communiste internationaliste et l’Union communiste demeure identifiée, comme à l’époque, par le nom de son hebdomadaire, Lutte ouvrière. Aux trois journaux édités par ces organisations (respectivement Rouge, Informations ouvrières et Lutte ouvrière), nous avons ajouté L’Internationale, l’organe de l’Alliance marxiste révolutionnaire (AMR, le courant trotskyste dit pabliste [3][3]Du nom de son principal dirigeant, le militant grec Michel…), ainsi que Révolution !, la publication d’une organisation issue de la Ligue communiste (LC) en 1971 et mâtinant son trotskysme originel d’épisodiques références maoïstes. La deuxième famille que nous rencontrons est celle des anarchistes. Le principal groupe est à l’époque, comme aujourd’hui, la Fédération anarchiste, dont le journal s’intitulait déjà Le Monde libertaire. En revanche, les autres groupes importants des années 1970 (l’Organisation révolutionnaire anarchiste et son organe Front libertaire des luttes de classes, l’Organisation communiste libertaire et son journal Guerre de classes, l’Union des travailleurs communistes libertaires et sa publication Tout le pouvoir aux travailleurs) ont disparu. Outre ces cinq organes trotskystes et ces quatre organes anarchistes, ont été retenues les publications éditées par la famille militante maoïste, aujourd’hui disparue [4][4]Pour être exact, il convient de préciser que quelques groupes…. Nous avons conservé les huit principales publications de ce courant : J’accuse, La Cause du peuple, Drapeau rouge, Front rouge, L’Humanité rouge, Le Marxiste-Léniniste, Prolétaire Ligne rouge et Tout. Enfin, nous avons choisi d’incorporer dans notre corpus l’hebdomadaire Tribune socialiste, édité par le parti socialiste unifié (PSU). En effet, bien qu’issue de la social-démocratie en 1960, cette organisation a enregistré au lendemain de Mai un processus de radicalisation qui autorise son classement dans la nébuleuse d’extrême gauche soixante-huitarde.

6En définitive, l’étude des rapports entre l’écologie et l’extrême gauche française nous permettra d’éclairer plus précisément la nature de cette force politique. Aussi, après avoir présenté la typologie des postures des groupes d’extrême gauche à l’égard de l’écologie, nous proposerons quelques clés d’interprétation de cette différenciation. Car l’extrême gauche française est loin d’être homogène. Et, vis-à-vis de l’écologie, trois positionnements apparaissent : les pionniers, les suivistes et les réfractaires.

Les pionniers de la conversion écologiste

7Les pionniers se sont précocement ouverts à la préoccupation écologiste. Ils ne renvoient pas la question à la solution magique de l’eschatologie révolutionnaire, mais souhaitent obtenir des résultats immédiats. Le parti socialiste unifié symbolise cette première posture. Initiateur de la revendication écologiste en France, l’ayant soutenue dès avant 1968, il maintient sa tradition d’ouverture novatrice. Tribune socialiste est ainsi un des rares journaux à réagir à la création d’un ministère de l’Environnement en 1971 et à soutenir sans réserves la manifestation parisienne antipollution à vélo de 1972 [5][5]Respectivement Tribune socialiste, 480, 14 janvier 1971, et….

8Parmi les pionniers, on compte aussi une partie des maoïstes. Tous les maoïstes ont comme point commun de soutenir la Chine de Mao, d’où leur nom. Mais les années post-68 voient l’émergence de deux sensibilités en leur sein. D’une part, les groupes qui s’autodésignent « marxistes-léninistes » et que de nombreux observateurs préfèrent appeler « mao-staliniens », parce qu’ils insistent sur leur fidélité envers l’ancien dirigeant soviétique. Cette sensibilité se veut l’héritière du parti communiste français (PCF) de la période stalinienne et elle privilégie le rôle du parti dans le processus révolutionnaire. Mais un second courant est apparu, souvent appelé « mao-spontanéiste ». Lui insiste sur la différence que représenterait Mao comparé à Lénine et Staline. À la place du parti, ces maoïstes valorisent le peuple et sa spontanéité révolutionnaire. Ce second courant est représenté dans notre corpus par les journaux Tout, publié par Vive la Révolution, J’accuse et La Cause du peuple édités par la Gauche prolétarienne. Or, quêtant la nouveauté issue du peuple, ces deux organisations s’éloignent progressivement de leur néoléninisme initial, multiplient les expériences hétérodoxes et, dans les deux cas peu de temps avant leur autodissolution (1971 pour Vive la Révolution, 1973 pour la Gauche prolétarienne), elles découvrent la thématique écologiste. Ainsi, comme Tribune socialiste, Tout commente la création en France d’un ministère de l’Environnement, grâce à un article au titre provocateur, « Un ministère de la merde », illustré par une photographie à l’avenant (deux amoureux portant des masques à gaz devant la tour Eiffel), toutes choses qui témoignent de la préoccupation précoce de cette organisation maoïste envers l’environnement [6][6]Tout, 8, 1er février 1971. Voir également « Le capital….

9Avec un temps de retard et un ton au-dessous, la Gauche prolétarienne franchit également le pas. Le premier article écologiste est publié dès février 1971, dans J’accuse[7][7]« Lyon : l’industrialisation sauvage », J’accuse, 2, 15…, mais sans postérité. Un an plus tard, La Cause du peuple intervient sur des thèmes écologistes, tels le logement ou l’urbanisme, et elle soutient la première manifestation à vélo contre la pollution [8][8]Respectivement « Résolvons la crise du logement ! », La Cause…. Encore un an et, à l’occasion du rassemblement du Larzac de 1973, elle inclut les défenseurs de la nature dans le front du combat populaire ainsi constitué, contrairement à l’année précédente [9][9]La Cause du peuple – J’accuse, 48, 13 septembre 1973.. Pour autant, ni article de fond, ni réflexion globale ne furent élaborés par la Gauche prolétarienne sur la question écologiste.

10Tel n’est pas le cas du dernier groupe pionnier, celui d’un faible courant trotskyste, les pablistes, alors regroupés dans l’Alliance marxiste révolutionnaire, dont le journal publie, dès mars 1971, un article de fond sur la pollution, en précisant, en avril 1972, que « la lutte contre la pollution n’est pas une diversion capitaliste [10][10]Respectivement « L’environnement, un vrai problème mais pas de… ».

11Toutefois, cette position pionnière est très minoritaire au sein de la mouvance d’extrême gauche. Plus fournie apparaît la deuxième catégorie, celle des suivistes.

Pour les trotskystes : deux pas en avant, un pas en arrière

12Les organisations que nous qualifions de suivistes relèvent épisodiquement l’importance de la pollution, s’inquiètent de la concurrence virtuelle du mouvement écologiste et tentent d’ajouter l’arme environnementale à leur panoplie anticapitaliste. Mais les résultats demeurent bien faibles si on compare leur engagement dans le combat écologiste avec celui observé dans leurs autres secteurs d’intervention (syndicats, étudiants, femmes). L’archétype de cette catégorie est incarné par la principale organisation d’extrême gauche sur l’ensemble de la période, la Ligue communiste. Étant donné son importance, il convient d’approfondir l’analyse.

13Nous avons étudié tous les titres des articles de son journal Rouge du 18 septembre 1968, premier numéro, au 5 mars 1976, dernier numéro de l’hebdomadaire, la Ligue tentant ensuite l’aventure de lancer un quotidien [11][11]Rouge est édité par les anciens dirigeants de la Jeunesse…. L’analyse de ces 359 numéros [12][12]Aux trois cent trente-sept livraisons de l’hebdomadaire, nous… révèle la faible préoccupation écologiste autant que la progressive modification de cette attitude [13][13]La Ligue communiste, puis Ligue communiste révolutionnaire….

14Pendant ces sept années et demi, Rouge n’a publié que treize articles consacrés à l’écologie, soit en moyenne un article tous les vingt-six numéros, donc tous les six mois. Pour autant, il existe une évolution : à l’étape du silence succède celle de l’hésitation.

15La période du silence dure trois ans et demi, de septembre 1968 à mars 1972, et le silence de cette période ne fait que prolonger celui de la presse d’extrême gauche avant 1968. Dans les cent cinquante-quatre premiers numéros, un seul petit article témoigne d’une préoccupation écologiste [14][14]« Fos l’enfer de la pollution », Rouge, 131, 6 novembre 1971.…. La principale raison de ce silence réside dans la certitude de l’imminence révolutionnaire. L’urgence est de préparer l’affrontement décisif et la question écologiste n’apparaît alors ni urgente, ni centrale, ni même importante. Les témoignages d’anciens militants sont dépourvus d’ambiguïté : l’écologie reste soit un dérivatif, soit un leurre réformiste.

16Mais une nouvelle période commence en avril 1972. Désormais, le journal traite, épisodiquement mais régulièrement, des problèmes écologistes : toutes les quinze semaines en moyenne. Ce n’est pas l’engouement, mais ce n’est plus le mépris, et ce relatif revirement s’explique par la naissance d’un mouvement écologiste en dehors de l’extrême gauche organisée. Beaucoup plus à l’affût du nouveau que ses concurrents, Rouge témoigne de l’apparition de ce mouvement social. En avril 1972, le journal couvre la manifestation parisienne à vélo, contre la pollution. Sous un titre particulièrement peu subtil, « Pas de chambres à gaz, des chambres à air », l’article adoube cette manifestation en parlant d’« heureuse initiative » [15][15]« Pas de chambres à gaz, des chambres à air », Rouge, 155, 29…. Début juin 1972, Rouge publie le communiqué des organisateurs de la manifestation, Les Amis de la Terre. Or, celui-ci est très « gauchiste » dans son style : « Un mouvement écologiste révolutionnaire se développe en France [16][16]« Un mouvement écologiste révolutionnaire se développe en… ». Cette double réalité (l’apparition d’un nouveau mouvement social, l’éclosion d’une possible concurrence politique) semble donc à l’origine de l’intérêt de la Ligue pour l’environnement.

17Le 24 juin 1972, l’hebdomadaire trotskyste publie son premier article de fond sur la question écologiste, en évoquant le rapport de Sicco Mansholt dénonçant les risques de la croissance aveugle pour l’humanité. Mais le propos de Rouge dépasse la simple actualité : il remplit deux pages entières du journal, il souligne l’importance politique du fait écologiste pour les révolutionnaires et il est rédigé par le plus important théoricien trotskyste de l’époque, le dirigeant belge de la Quatrième Internationale, Ernest Mandel [17][17]« Écologie et lutte de classes. La bombe Mansholt : la grande…. Le pari de la Ligue est clair. Pour étouffer la concurrence de mouvements sociaux indépendants, elle s’empare de la revendication écologiste. Son objectif est fluctuant : au mieux, prendre la tête du mouvement contestataire, au minimum, impulser un courant écologiste révolutionnaire. D’où l’insistance des dirigeants trotskystes pour introduire un clivage entre réformisme et révolution au sein du mouvement écologiste. En effet, s’il serait dommageable de se priver d’une argumentation anticapitaliste supplémentaire, il ne s’agit pas pour autant de transformer le parti révolutionnaire en un mouvement réformiste. Et les articles de Rouge des années suivantes sont conformes à ce double cahier des charges : la lutte écologiste [18][18]Voir « Pollution. Elbeuf : unité contre le chlore », Rouge,… et la prophylaxie révolutionnaire, en dénonçant aussi bien les solutions prônées par Sicco Mansholt [19][19]« Écologie et lutte de classes… », op. cit. que l’organe de l’écologie réformiste que pourrait être Le Sauvage lancé par l’équipe du Nouvel Observateur en 1973 [20][20]Voir Rouge, 203, 4 mai 1973..

18En janvier 1974, Rouge semble placer l’écologie aux premiers rangs de ses préoccupations, car sa une est entièrement consacrée au débat écologiste [21][21]« Pénurie, chômage, gaspillage… Croissance zéro ? », Rouge,…, et la livraison comprend un dossier de quatre pages dans lequel Daniel Bensaïd réitère les commentaires d’Ernest Mandel sur le rapport Mansholt. En fait, c’est un deuxième faux départ et le rythme d’intervention ne s’infléchira pas par la suite, de même que la tonalité écologiste de la Ligue ne se radicalisera pas. Et les mêmes préventions à l’égard des écologistes organisés ne se démentiront pas non plus, ainsi que l’illustre l’absence de toute réaction aux résultats électoraux de René Dumont en mai 1974, alors même que Rouge est devenu quotidien.

19Un an plus tard, l’hebdomadaire publie, sous le beau titre de « Réinventer l’avenir », une longue interview de Brice Lalonde, des Amis de la Terre, par Jean-Paul Deléage [22][22]« Réinventer l’avenir », Rouge, 297, 25 avril 1975.. De toute évidence, l’article est à usage interne et Jean-Paul Deléage vise avant tout à convaincre ses camarades de la nécessité de se saisir de cette question, comme le suggère la mise en sous-titre d’une phrase de Brice Lalonde : « L’écologie, c’est une donnée de base que doit intégrer le mouvement ouvrier ». Il s’agit d’une période où Jean-Paul Deléage mène une opération de conversion écologiste à l’intérieur de la Ligue. Mais sans beaucoup de succès et, à nouveau, le silence se fait dans les colonnes du journal pendant huit mois.

20Pour aller plus loin dans l’analyse et observer les choses moins visibles, étudions le bulletin intérieur de la Ligue. Sa lecture de 1970 à 1977 [23][23]Les collections consultées, au Centre d’histoire du travail… induit une conclusion sans appel : la question écologiste demeure effectivement marginale dans la vie de l’organisation trotskyste. Pour que cette question soit réellement abordée dans le bulletin intérieur, il faut attendre l’été 1977 [24][24]« Socialisme ou barbarie », Discussions et débats : édité par…. La raison de ce regain d’intérêt pour l’écologie est d’ailleurs simple : comme dans le cas de l’apparition du thème dans la presse, c’est l’essor d’un mouvement écologiste autonome : « Le développement du mouvement écologiste, l’ampleur des manifestations antinucléaires et leur importance politique exigent que la LCR précise ses positions de fond [25][25]Ibid.. »

21Désormais, l’intervention écologiste de la Ligue communiste révolutionnaire se résume par un double postulat, selon que l’on analyse son discours public ou ses pratiques internes. Publiquement, c’est la fin des hésitations, et la Ligue comme ses publications interviennent régulièrement sur les questions environnementales. Ainsi, son programme de 1977 leur réserve une place importante, un des dix chapitres de cet épais livre de 397 pages [26][26]Ligue communiste révolutionnaire, Oui, le socialisme !, Paris,…. Mais, dans le même temps, l’organisation ne suit pas. Tout se passe comme si la Ligue donnait des gages à l’air du temps en publiant épisodiquement des articles à tonalité écologiste, mais qu’en réalité elle méprisait ce type de revendications, trop éloignées de sa culture politique d’origine. Jean-Paul Deléage fut le principal responsable de l’organisation à être sensible à l’écologie politique. Converti à cette dimension par la lutte contre l’amiante à Jussieu où il est alors maître-assistant, il se bat pour que la LCR prenne réellement à cœur le combat écologiste. Publiant des articles sous le pseudonyme de Lesage, il a la sensation de se heurter à un mur de bonnes paroles mais d’incompréhension réelle. La Ligue en est demeurée à son sentiment premier : la revendication écologiste est une revendication juste, que la révolution (qui ne saurait tarder) permettra de satisfaire. En attendant, elle risque de détourner beaucoup d’énergie du combat principal : la conquête de la classe ouvrière. Pendant quelques années, Jean-Paul Deléage multiplie ses efforts pour convaincre ses camarades, y compris par le biais d’une activité fractionnelle interdite par les statuts, en réunissant épisodiquement une quinzaine de militants convaincus de l’urgence écologiste, avant d’être exclu de sa cellule au début de l’année 1980 [27][27]Entretien Jean-Paul Deléage, 2 décembre 2010. La « dissidence…. En définitive, la Ligue n’a pas véritablement changé de politique et son suivisme prudent demeure sa marque de fabrique pendant toute la décennie.

22Un ton au-dessous de sa rivale, Lutte ouvrière développe une attitude proche. Dès l’été 1971, Lutte ouvrière publie des articles sur la pollution, l’urbanisme anarchique, les problèmes de logement [28][28]« Vierzon : les habitants des “Forges” luttent contre la…. Puis ce type d’articles devient régulier et relativement fréquent. Lutte ouvrière est ainsi le premier journal trotskyste à consacrer ses unes à des questions environnementales : en juillet 1971 à l’urbanisme [29][29]« Main basse sur la ville : les promoteurs sont les casseurs »,…, puis à la pollution provoquée par le nucléaire militaire français [30][30]« Mururoa : pollution pour toute la terre, profits pour…, aux catastrophes écologiques internationales [31][31]« Inondation au Bangladesh, incendies de forêts en France,…, à la gestion du quotidien [32][32]« Au-delà des vacances, se donner le temps et les moyens de… et, enfin, en juillet 1977, à la question du nucléaire civil avec un numéro intitulé « Énergie nucléaire : les capitalistes décident, voilà le vrai danger [33][33]« Énergie nucléaire : les capitalistes décident, voilà le vrai… ».

23Pour autant, si l’organisation trotskyste intègre désormais l’écologie à sa panoplie anticapitaliste, il ne s’agit nullement d’un ralliement à l’écologie politique, comme le montre le premier article de fond, au titre parfaitement explicite : « L’écologie politique : un apolitisme réactionnaire [34][34]« L’écologie politique : un apolitisme réactionnaire », Lutte… ». Mais l’article provoque la réaction de nombreux lecteurs et le journal doit s’en faire l’écho dans ses livraisons ultérieures, de même qu’il augmente le nombre des articles consacrés à la pollution.

24La chronologie de la conversion écologiste de l’organisation trotsko-maoïste Révolution est peu différente puisque, comme pour Lutte ouvrière, le premier article de fond est publié relativement tardivement, à l’été 1974 [35][35]« Écologie : socialisme ou barbarie », Révolution !, 62, 5…. Et cet article témoigne des classiques préventions gauchistes envers l’écologie politique : dénonciation des écologistes réactionnaires, perception de la révolution comme l’unique solution et méfiance envers les luttes concrètes, puisque « dans le cadre de la société bourgeoise, la lutte contre les nuisances, contre la pollution ne peut qu’avoir pour conséquence la stagnation, le chômage, l’accroissement de l’écart entre riches et pauvres [36][36]Ibid. ». Toutefois, l’intervention écologiste de cette organisation sera désormais relativement nette, et nous relevons ainsi dix articles pour la seule année 1975 [37][37]« Polluer sans temps mort… », Révolution !, 82, 14 février….

« Tout État pollue »

25Il peut paraître surprenant de constater que, dans cette catégorie des suivistes, se trouvent également les organisations anarchistes françaises. Certes, en novembre 1969, l’organe mensuel de la Fédération anarchiste, Le Monde libertaire, publie une flamboyante une écologiste, « Tas de cons… ça existe encore les oiseaux [38][38]« Tas de cons… ça existe encore les oiseaux ! », Le Monde… ! » D’autres unes dénoncent l’urbanisme moderne [39][39]« Du lapinisme à la cage à poules », Le Monde libertaire, 159,…, tandis que le premier article de fond sort en mai 1972, sous le titre bien anarchiste : « Tout État pollue [40][40]« Tout État pollue », Le Monde libertaire, 181, mai 1972. ». Mais tout cela reste bien modeste jusqu’en 1974. Ainsi, le congrès de la Fédération anarchiste (FA), en 1973, ne parle pas d’écologie [41][41]Le Monde libertaire, 192, juillet-août 1973., le pas étant franchi au congrès suivant, en 1974 où, pour la première fois, la question de l’environnement apparaît majeure [42][42]Le Monde libertaire, 203, juillet-août 1974.. La FA constitue une « commission écologiste » qui édite en novembre 1974 un numéro du Monde libertaire largement consacré, pour la première fois, à la question écologiste : « L’écologie, une nouvelle bonne conscience. Il est grand temps d’y penser ! » proclame la une [43][43]« L’écologie, une nouvelle bonne conscience : il est grand…. Quant à appeler aux manifestations écologistes, il faut atten-dre 1977 : Le Monde libertaire appelle alors à se rendre à la manifestation contre la construction d’une nouvelle centrale nucléaire à Creys-Malville dans l’Isère, publie plusieurs articles sur ce rassemblement de 1977, alors qu’il avait été silencieux sur celui de 1976 [44][44]Le Monde libertaire, 235, juillet-août 1977 ; Le Monde….

26Cette frilosité des anarchistes à s’emparer de la question écologiste est encore plus évidente du côté des organisations moins traditionnelles que la Fédération anarchiste. Les nouveaux groupes apparus dans les années 1970, voulant dépoussiérer le vieil anarchisme de la Fédération anarchiste, souvent sensibles à une argumentation crypto-marxiste, sont encore plus hermétiques que la maison-mère. Pour lire, dans Front libertaire des luttes de classes, le journal de l’Organisation révolutionnaire anarchiste (ORA), une dénonciation de la pollution, il faut attendre mars 1973 [45][45]« Le capitalisme continue à nous empoisonner », Front…, et l’été 1974 pour que l’écologie devienne un axe de réflexion du journal. Désormais, des articles sont publiés, relativement régulièrement, sur la question écologiste [46][46]« L’énergétique », Le Monde libertaire, 34, juin-août 1974 ;…, y compris des articles polémiques, tel celui de décembre 1974 dont le titre est explicite (« L’idéologie réactionnaire dans le mouvement écologiste [47][47]« L’idéologie réactionnaire dans le mouvement écologiste », Le… ») et provoque un débat dans les colonnes du journal [48][48]« Courrier écologique », Le Monde libertaire, 38, 24 janvier…. En fait, comme pour les trotskystes, la prise de conscience écologique s’accompagne de la volonté d’introduire un clivage au sein du mouvement écologiste entre révolutionnaires et réformistes.

27Cependant, malgré les indéniables limites de leur conversion écologiste, les organisations de cette deuxième catégorie apparaissent nettement plus ouvertes que celles de l’ultime catégorie que nous avons distinguée, celle des réfractaires.

Les réfractaires ou l’allergie écologiste

28Cette attitude très hostile à l’écologie n’est pas l’apanage d’une quelconque sensibilité et se retrouve aussi bien chez certains anarchistes, que chez des trotskystes ou des maoïstes.

29Regardons ainsi l’Organisation communiste libertaire (OCL) et son périodique Guerre de classes[49][49]Il ne faut pas confondre l’Organisation communiste libertaire…. Pendant toute la durée de son existence, de 1971 jusqu’en 1975, Guerre de classes n’a publié qu’un seul article dénonçant la pollution, un article relié en outre à un topos anarchiste, l’antimilitarisme [50][50]« Les essais nucléaires du Pacifique », Guerre de classes, 6,…. La même attitude réfractaire s’observe au sein d’une autre organisation anarchiste, issue d’une scission de l’ORA en 1976, l’Union des travailleurs communistes libertaires (UTCL). Les premiers numéros de son organe de presse sont muets sur la question écologiste, et il faut attendre l’été 1977 pour que l’organisation s’inscrive vraiment dans une démarche écologiste révolutionnaire [51][51]« Les mobilisations de l’été », Tout le pouvoir aux… sans que cela constitue, pour autant, un axe important de l’organisation [52][52]Encore en 1981, aucun des neuf axes de la plateforme d’action….

30Parmi ces réfractaires, il est également nécessaire de ranger au moins une organisation trotskyste, l’Organisation communiste internationaliste (OCI). Son hebdomadaire, Informations ouvrières, n’intervient pas sur les questions écologistes avant 1977. Et c’est pour dénoncer « la réaction verte », titre d’un article d’Alexandre Hebert, le dirigeant syndicaliste très lié aux trotskystes de l’OCI, qui stigmatise le caractère réactionnaire des écologistes et soutient le développement de l’énergie nucléaire [53][53]Alexandre Hebert, « La réaction verte », Informations…. Quelques semaines plus tard, rendant compte de la manifestation de Creys-Malville, où un manifestant a trouvé la mort, l’hebdomadaire maintient son hostilité envers l’écologie politique [54][54]Informations ouvrières, 813, 10 août 1977.. Toutefois, même une organisation comme l’OCI doit s’ouvrir quelque peu aux préoccupations écologistes. Le journal signale que l’article d’Alexandre Hébert a donné lieu à un abondant courrier qui l’amène à lancer un débat dans ses colonnes, débat alimenté principalement par un article anti-écologiste d’un dirigeant, mais aussi par un article écologiste d’un lecteur [55][55]Informations ouvrières, 813, 10 août 1977.. C’est le début d’une légère ouverture de l’OCI à la question écologiste.

31Malgré la présence de ces organisations anarchistes et trotskystes, l’essentiel de cette catégorie des réfractaires est constitué par les organisations maoïstes de la seconde sensibilité, dite « mao-stalinienne ». Les journaux maoïstes que nous avons étudiés (Drapeau rouge, Front rouge, L’Humanité rouge, Le Marxiste-Léniniste, Le Prolétaire Ligne rouge) demeurent hermétiques à la préoccupation écologiste bien après les autres publications d’extrême gauche [56][56]Signalons toutefois que les publications les moins importantes…. Le journal de l’Union communiste française (marxiste-léniniste), Le Marxiste-Léniniste, comme Le Prolétaire Ligne rouge sont muets sur la question écologiste pendant de nombreuses années. L’exemple de Drapeau rouge est intéressant à approfondir. À l’origine, il s’agit d’une organisation maoïste implantée en Bretagne (son premier nom est Rennes Révolutionnaire) et, à ce titre, particulièrement au fait des catastrophes écologistes. Du reste, le premier numéro de Drapeau rouge comprend une nette dénonciation du capitalisme pollueur [57][57]« La pourriture de la société capitaliste en France », Drapeau…. Pourtant, rien de significatif n’est publié pendant longtemps : une allusion lors d’une intervention centrale prononcée dans un meeting au printemps 1973 [58][58]Drapeau rouge, 34, 8 juin 1973., un entrefilet sur une marée noire en janvier 1977 [59][59]« Bohlen : du pétrole et des idées », Drapeau rouge, 3… et un article d’une pleine page en mai 1977 [60][60]« Ekofisk : un accident ? », Drapeau rouge, 11, 9 mai 1977.. Il faut attendre l’été 1977, cinq ans après Rouge, pour qu’un long article de synthèse paraisse, à l’occasion de la marche sur Creys-Malville, et cet article demeure très balancé, développant une thématique qui pourrait être ainsi résumée : non au nucléaire capitaliste, oui au futur nucléaire socialiste ; « ce n’est pas l’énergie nucléaire qui est dangereuse, c’est le bourgeois qui la manipule de façon insensée [61][61]« Malville », Drapeau rouge, 16, août 1977. ». Autre exemple significatif, la lutte des paysans du Larzac contre l’extension du camp militaire est soutenue par les deux principales organisations maoïstes (L’Humanité rouge et Front rouge), mais elles omettent de signaler sa dimension écologiste, se limitant à la question de l’alliance entre ouvriers et paysans ainsi qu’à l’antimilitarisme [62][62]Voir L’Humanité rouge, 194, 25 juillet – 5 septembre 1973 ;…. En outre, leurs bulletins intérieurs sont, d’octobre 1970 à septembre 1976, totalement muets sur la question environnementale.

32Cette surdité à l’égard de l’écologie, nous en trouvons également la preuve en comparant les programmes des organisations édités à la même période que celui de la Ligue, déjà analysé. Il n’y a pas une ligne sur l’écologie dans le programme du parti communiste marxiste-leniniste de France (PCMLF)-Humanité rouge ou dans celui du groupe éditant Drapeau rouge, l’Organisation communiste de France (marxisteléniniste) [63][63]Cahier rouge, 14, janvier 1978 ; Organisation communiste de…. Quant à celui du parti communiste révolutionnaire (marxiste-léniniste), il ne contient, sur quatre-vingt-seize pages, que deux phrases consacrées à la pollution [64][64]Parti communiste révolutionnaire marxiste-léniniste, Manifeste….

33Pour autant, ces maoïstes interviennent, très épisodiquement, sur cette question. La direction du parti communiste révolutionnaire (marxiste-léniniste) a, dans une certaine mesure, sous-traité cette question par son organisation de jeunesse, l’Union communiste de la jeunesse révolutionnaire (UCJR). Ainsi, le premier numéro du journal de cette organisation, Rebelles, en février 1976, contient deux pages sur le nucléaire et l’écologie. Autre exemple, en avril 1978, un commando de cette même UCJR a souillé de peinture noire la façade de la Shell à Paris, afin de protester contre la marée noire de l’Amoco Cadiz. L’action est implicitement revendiquée par l’organisation dans la livraison de son journal en avril 1978, journal qui, pour l’occasion, fait sa une sur la question de l’environnement avec la photographie d’une manifestation et d’une banderole conforme au double credo écologiste et révolutionnaire : « Le pouvoir aux travailleurs, pas aux pollueurs [65][65]Rebelles, 9, avril 1978. Signe d’une évolution générale, le…. » Cette opération de commando, décidée centralement, ne signe nullement la montée de la préoccupation écologiste parmi ces militants maoïstes, mais marque la volonté de la direction de l’UCJR (donc de celle du parti communiste révolutionnaire) d’utiliser une arme de plus dans la propagande anticapitaliste. À partir de ce moment, on peut affirmer que les maoïstes se sont ouverts à la préoccupation écologiste, comme le révèle l’exemple des élections législatives de 1978. À cette occasion, les deux principales organisations maoïstes concluent une alliance électorale. Or, pour la première fois, l’argument écologiste occupe une place non négligeable dans leur propagande. À titre d’exemple, en Loire-Atlantique, les maoïstes présentent deux candidats, mais ils annoncent que, dans la huitième circonscription, « ils soutiendront les candidats d’ÉCOLOGIE 44 et leur combat contre la centrale nucléaire du Pellerin ; ils appellent à voter pour eux [66][66]CHT, Parti communiste révolutionnaire (marxiste-léniniste),… ».

34Cette prise en compte de l’argumentaire écologiste reste cependant à la fois tardive et limitée. D’une part parce que, à notre connaissance, seules trois organisations maoïstes ont publié, avant 1979, l’équivalent du texte d’Ernest Mandel de juin 1972, autrement dit la théorisation de l’instrumentalisation écologiste : l’organisation, très marginale, de la nouvelle Cause du peuple en 1977 [67][67]Il ne faut pas confondre la nouvelle Cause du peuple, très… et, l’année suivante, deux organisations maoïstes importantes : le parti communiste marxiste-léniniste (PCML) et l’Union des communistes français (marxiste-léniniste) (UCF) [68][68]Le parti communiste marxiste-léniniste (PCML) est le nouveau…. D’autre part, parce que cette prise en compte demeure à sens unique : il n’existe aucune interrogation de fond sur la question écologiste, ni sur ses implications multiples ; il n’existe alors qu’une instrumentalisation de la thématique écologiste. Le capitalisme est le seul responsable des maux écologiques et, en conséquence, il faut dénoncer ceux qui omettent de marteler cette idée, les écologistes réformistes, donc réactionnaires.

35Pour expliquer cette différenciation entre pionniers, suivistes et réfractaires, il convient d’utiliser trois clés d’explication.

Modernité, marxisme et optimisme

36La première clé est celle de la modernité, entendue comme volonté d’établir un projet politique radicalement et volontairement novateur. Certains partis se veulent modernes, à l’écoute des bruits et des sentiments nouveaux issus de la jeunesse, tandis que d’autres se méfient ontologiquement de la nouveauté, toujours suspectée de déviation et de mirage anti-ouvrier. Entre préparer la gauche du 21e siècle d’un côté, et retourner à Lénine de l’autre, entre séduire la jeunesse et les couches moyennes d’une part, ou se recroqueviller sur une classe ouvrière mythifiée d’autre part, il y a un grand écart, souvent masqué, mais que la question écologiste tend à dévoiler.

37Le PSU s’est toujours voulu à l’écoute du nouveau et son caractère pionnier n’est donc guère étonnant. À l’inverse, tous les autres groupes regardent à la fois dans le rétroviseur et sur la ligne jaune. Le rétroviseur pour rester fidèle aux anciens, la ligne jaune qui menace toujours d’acclimatation petite-bourgeoise ces minces phalanges de purs. Leur obsession reste la trahison. Une telle préoccupation n’a pas de sens aux yeux du PSU, pour lequel avancer vers la révolution serait plutôt se détacher du passé de cette matrice social-démocrate, et non le réactiver, voire le fixer.

38C’est ce même rapport à la modernité qui provoque la rapide mutation des maoïstes spontanéistes de Tout et de La Cause du peuple. Mais leur dissolution quasi immédiate (dès qu’ils découvrent l’urgence de l’écologie et des autres exigences culturelles non conformes à leur univers théorique initial) témoigne de l’oxymore que signifiait un marxisme-léninisme moderne dans la France des années 1970.

39Ce rapport à la modernité éclaire également la fracture entre l’OCI d’une part, la Ligue communiste et l’Alliance marxiste révolutionnaire d’autre part. Ainsi, la Ligue veut réellement échapper au danger du repli sectaire et s’ouvrir aux aspirations nouvelles de la jeunesse, même si sa culture politique la fait perpétuellement se réfugier dans la procrastination ou le dédain, sentiment porté au paroxysme chez ceux qui se veulent les gardiens du temple de la vérité trotskyste, les lambertistes de l’OCI.

40La deuxième clé d’interprétation est le rapport au marxisme. Plus un groupe se réclame du marxisme, et plus il accorde une place centrale à la classe ouvrière, plus il peine à s’emparer de la question écologiste. Certes, dans le cas du PSU ou des maoïstes spontanéistes, ce rapport au marxisme renvoie partiellement à la question de la modernité, mais pas dans le cas anarchiste, au contraire. Là, la volonté de moderniser la vieille Fédération anarchiste amène la plupart de ces jeunes pousses de l’après-1968 à succomber aux sirènes du marxisme et de l’ouvriérisme, quitte à négliger les revendications écologistes, perçues comme petites-bourgeoises.

41La troisième clé d’explication est plus difficile à appréhender, mais elle est essentielle pour comprendre les différences d’approche au sein des organisations néoléninistes. C’est la notion d’optimisme révolutionnaire. Si les trotskystes sont généralement optimistes, les maoïstes le sont incorrigiblement. Et ce trait est d’autant plus prégnant qu’il résulte de données à la fois historiques et idéologiques.

42Historiquement, les trotskystes ont plus souvent appartenu au camp des vaincus qu’à celui des vainqueurs. En URSS, en Espagne ou pendant la Seconde Guerre mondiale, leurs échecs furent sanglants et la mort en martyre de leur inspirateur est à l’image de la destinée de leurs minces cohortes. Les maoïstes, eux, croient avoir toujours gagné : en URSS avec Staline, en Chine avec Mao et aucune défaite décisive (Cambodge, Pérou, Inde…) ne s’est encore produite.

43Cette donnée factuelle est solidifiée par les données idéologiques. Prenons les deux textes les plus sacrés de ces traditions politiques : le programme de transition de 1938 pour les premiers, la lettre en vingt-cinq points de 1963 pour les seconds. Le premier document, rédigé par Trotsky, servira de base à la formation des militants marxistes révolutionnaires au cours des décennies ultérieures. Or ce texte est consubstantiellement ambivalent, marqué à la fois par un optimisme parfois forcé sur l’urgence de la révolution socialiste et par un pessimisme sous-jacent qui fait craindre pour l’humanité elle-même [69][69]Léon Trotsky, L’Agonie du capitalisme et les tâches de la IVe…. D’où le résumé classique de ce texte par l’alternative « socialisme ou barbarie ». Pour les trotskystes des années 1930 jusqu’aux années 1950, la forme concrète de la barbarie était la guerre, mondiale puis nucléaire. Pour leurs successeurs des années 1970, la catastrophe écologiste pourrait être la forme nouvelle de la barbarie redoutée [70][70]Cette perspective sera largement prolongée dans les décennies…. À l’inverse, les textes maoïstes excluent systématiquement toute alternative pessimiste à la victoire du socialisme. Y compris avec l’apparition des armes nucléaires, qui ne constitue pas une différence de nature, comme le martèlent les textes programmatiques à l’origine de la scission sino-soviétique, dont la lettre en vingt-cinq points. Si les maoïstes envisagent avec tranquillité la perspective d’une guerre nucléaire, rien d’étonnant qu’ils ne soient pas paniqués devant quelques déchets radioactifs à stocker.

44Pour conclure, il est difficile de ne pas insister sur le paradoxe de cette extrême gauche française des années 1970, du moins si l’on écarte cet hybride que fut le PSU et qui n’y appartient que partiellement. Mais pour ce qui est des forces indiscutablement gauchistes, qui se veulent l’avant-garde consciente du peuple comme les anarchistes, voire qui s’autodésignent avant-garde du peuple comme les néoléninistes, ces forces (dans de nombreux domaines de la novation sociopolitique) se situent résolument à l’arrière-garde. Cela est vrai pour de nombreuses questions et cela reste particulièrement accentué dans le cas de l’écologie qui comporte, pour tous ces néoléninistes et pour beaucoup de militants anarchistes, quatre péchés capitaux rédhibitoires : économiquement, le fait de ne pas s’arrêter au concept de plus-value défini dans Le Capital, mais d’introduire des notions économiques étrangères à la théorie marxiste ; socialement, d’être une revendication portée par la petite bourgeoisie et non par les ouvriers qui, eux, veulent accéder à la consommation et non la rejeter ; politiquement, d’être une revendication dont l’urgence exige des victoires immédiates au lieu de se contenter du présent en attendant la révolution salvatrice et, idéologiquement, d’être hantés par la désespérance au lieu de lutter avec confiance.

45« Et pourtant, ils tournent », pourrait-on dire, car mon propos doit être nuancé par deux remarques essentielles.

46La première est que l’extrême gauche change progressivement et s’ouvre à ces revendications écologistes hétérodoxes, plus ou moins aisément, rapidement et profondément selon les sensibilités. Cette observation majeure renvoie au fait que l’extrême gauche française des années 1968 n’est ni une secte ni un courant politique marginal, mais reflète le positionnement politico culturel d’une bonne partie de la jeunesse. Celle-ci, dans son ensemble, s’approprie alors ces revendications multiformes. Naissant chez tel ou tel militant, ces préoccupations vont, par une sorte de capillarité sociale, imprégner les organisations gauchistes.

47La seconde remarque est que ce constat serait encore plus massif si nous abandonnions le terrain du gauchisme politique pour aborder les rives du gauchisme politico culturel qui nourrit la révolte existentielle de la jeunesse française de cette période. Loin des arguties théoriques chères aux militants, une bonne partie de la jeunesse française bricole ses propres références, son propre argumentaire au service de quelques idées à la fois vagues mais fortes (changer la vie, favoriser la liberté, assurer l’égalité), le tout dans un langage mâtiné d’anarcho-marxisme de toutes les variétés imaginables. Or ce gauchisme politicoculturel spontané (qu’il provienne des vagues de lycéens grévistes de ces années, des lecteurs de Charlie Hebdo ou du premier Actuel, ou des successives strates d’anciens militants du PSU, anarchistes ou néoléninistes revenus des querelles intestines et lassés de tout attendre de la révolution future) est, lui, à l’origine de la prise en charge par la société française de ces revendications alternatives, parmi lesquelles la dimension écologiste occupe une place croissante.

Notes

  • [1]
    Lutte ouvrière, 14 mars 2011. Voir également le titre de une du journal du Nouveau Parti anticapitaliste, Tout est à nous, 96, 31 mars 2011 : « Planifions dès maintenant la sortie du nucléaire » ; ou l’article publié le 23 mars 2011 sur le site du parti ouvrier indépendant : « Drame au Japon. L’urgence absolue : la renationalisation » (http://www.parti-ouvrier-independant.com). La condamnation du nucléaire est encore plus affirmée dans la presse anarchiste. Nous ne prendrons que l’exemple du titre du communiqué de la Fédération anarchiste du 11 avril 2011 : « Arrêt immédiat du nucléaire ! Sortie immédiate du capitalisme ! » (http://www.federation-anarchiste.org).
  • [2]
    L’histoire de cette décennie est traitée dans Philippe Buton, « L’extrême gauche française ou l’impensé écologiste (1964-1968) », Écologie politique, « Penser l’écologie en France » dirigé par Charles-François Mathis et Jean-François Mouhot, à paraître.
  • [3]
    Du nom de son principal dirigeant, le militant grec Michel Raptis, dit Pablo.
  • [4]
    Pour être exact, il convient de préciser que quelques groupes français se réclament toujours de Mao Zedong mais, à la différence des années 1970, leur influence est devenue extrêmement marginale.
  • [5]
    Respectivement Tribune socialiste, 480, 14 janvier 1971, et 540, 31 mai 1972.
  • [6]
    Tout, 8, 1er février 1971. Voir également « Le capital pollue ? », Tout, 9, 18 février 1971. L’article « Fournier t’es un con », Tout, 16, 29 juillet 1971, démontre, par-delà le désaccord envers le fondateur de La Gueule ouverte, la présence de militants au rassemblement antinucléaire de Bugey.
  • [7]
    « Lyon : l’industrialisation sauvage », J’accuse, 2, 15 février-15 mars 1971.
  • [8]
    Respectivement « Résolvons la crise du logement ! », La Cause du peuple – J’accuse, 21, 25 mars 1972 ; « Changeons la ville », La Cause du peuple – J’accuse, 23, 1er mai 1972 ; « Un million de vélos gratuits », La Cause du peuple – J’accuse, 23, 1er mai 1972.
  • [9]
    La Cause du peuple – J’accuse, 48, 13 septembre 1973.
  • [10]
    Respectivement « L’environnement, un vrai problème mais pas de réelle solution capitaliste », L’Internationale, 9, mars 1971 ; « Rapport Mansholt : la lutte contre la pollution n’est pas une diversion capitaliste », L’Internationale, 20, 19 avril 1972.
  • [11]
    Rouge est édité par les anciens dirigeants de la Jeunesse communiste révolutionnaire, organisation dissoute par le gouvernement le 12 juin 1968. Ces dirigeants créent ensuite la Ligue communiste (avril 1969), jusqu’à l’interdiction de celleci par le gouvernement le 27 juin 1973, et sa résurrection sous le nom de Front communiste révolutionnaire, puis de Ligue communiste révolutionnaire, avant sa récente autodissolution en vue de fonder le Nouveau Parti anticapitaliste.
  • [12]
    Aux trois cent trente-sept livraisons de l’hebdomadaire, nous avons ajouté les vingt-deux livraisons d’une première tentative de parution quotidienne, lors de la campagne présidentielle de 1974.
  • [13]
    La Ligue communiste, puis Ligue communiste révolutionnaire (LCR), a fait l’objet d’une thèse de doctorat de bonne qualité. Mais son auteur n’étudie la prise en compte de la question écologiste par l’organisation trotskyste qu’à partir de 1976. Voir Jean-Paul Salles, La Ligue communiste révolutionnaire (1968-1981) : instrument du Grand Soir ou lieu d’apprentissage ?, Rennes, Presses universitaires de Rennes, « Histoire », 2005, p. 223 sq.
  • [14]
    « Fos l’enfer de la pollution », Rouge, 131, 6 novembre 1971. Seuls les titres des articles ont été systématiquement analysés. Aussi n’est-il pas impossible, mais peu vraisemblable, qu’une telle préoccupation se fasse jour dans des articles programmatiques ou dans des panoramas généraux d’actualité. En tout état de cause, la non-publication d’articles spécifiques serait déjà significative.
  • [15]
    « Pas de chambres à gaz, des chambres à air », Rouge, 155, 29 avril 1972.
  • [16]
    « Un mouvement écologiste révolutionnaire se développe en France », Rouge, 161, 10 juin 1972.
  • [17]
    « Écologie et lutte de classes. La bombe Mansholt : la grande peur de l’an 2000 », Rouge, 163, 24 juin 1972.
  • [18]
    Voir « Pollution. Elbeuf : unité contre le chlore », Rouge, 176, 21 septembre 1972 ; Rouge, 194, 2 mars 1973.
  • [19]
    « Écologie et lutte de classes… », op. cit.
  • [20]
    Voir Rouge, 203, 4 mai 1973.
  • [21]
    « Pénurie, chômage, gaspillage… Croissance zéro ? », Rouge, 236, 4 janvier 1974.
  • [22]
    « Réinventer l’avenir », Rouge, 297, 25 avril 1975.
  • [23]
    Les collections consultées, au Centre d’histoire du travail (CHT) de Nantes, sont incomplètes. Nous ne pouvons donc définitivement exclure que la lecture des quelques numéros manquants modifierait à la marge les analyses ici présentées.
  • [24]
    « Socialisme ou barbarie », Discussions et débats : édité par le Cercle de recherches socialistes, 69, [août] 1977.
  • [25]
    Ibid.
  • [26]
    Ligue communiste révolutionnaire, Oui, le socialisme !, Paris, Maspero, 1978.
  • [27]
    Entretien Jean-Paul Deléage, 2 décembre 2010. La « dissidence mentale » de Jean-Paul Deléage avec la Ligue résulte de la question écologiste, mais c’est le soutien de la Ligue à l’intervention soviétique en Afghanistan qui sera l’événement déclencheur de son départ.
  • [28]
    « Vierzon : les habitants des “Forges” luttent contre la pollution » et « La Saône empoisonnée : quand le profit passe avant tout », Lutte ouvrière, 149, 6 juillet 1971 ; « Main basse sur la ville : les promoteurs sont les casseurs », Lutte ouvrière, 150, 13 juillet 1971 ; « Bugey-cobayes », Lutte ouvrière, 151, 20 juillet 1971.
  • [29]
    « Main basse sur la ville : les promoteurs sont les casseurs », op. cit.
  • [30]
    « Mururoa : pollution pour toute la terre, profits pour quelques-uns », Lutte ouvrière, 256, 24 juillet 1973.
  • [31]
    « Inondation au Bangladesh, incendies de forêts en France, sécheresse en Afrique. La société capitaliste aggrave les catastrophes naturelles quand la science pourrait les réduire », Lutte ouvrière, 313, 27 août 1974.
  • [32]
    « Au-delà des vacances, se donner le temps et les moyens de vivre », Lutte ouvrière, 464, 23 juillet 1977.
  • [33]
    « Énergie nucléaire : les capitalistes décident, voilà le vrai danger », Lutte ouvrière, 465, 30 juillet 1977.
  • [34]
    « L’écologie politique : un apolitisme réactionnaire », Lutte ouvrière, 303, 18 juin 1974.
  • [35]
    « Écologie : socialisme ou barbarie », Révolution !, 62, 5 juillet 1974.
  • [36]
    Ibid.
  • [37]
    « Polluer sans temps mort… », Révolution !, 82, 14 février 1975 ; « Le capitalisme dans l’ère nucléaire », Révolution !, 86, 14 mars 1975 ; « Halte au programme nucléaire », Révolution !, 91, 25 avril 1975 ; « Les antinucléaires dans la rue », Révolution !, 92, 30 avril 1975 ; « Main basse sur la ville : les promoteurs sont les casseurs », Révolution !, 94, 16 mai 1975 ; « Attention nucléaire », Révolution !, 96, 30 mai 1975 ; « La sûreté des centrales », Révolution !, 97, 6 juin 1975 ; « Douce, douce, l’énergie » et « Mobilisations anti-nucléaires », Révolution !, 101, 11 juillet 1975 ; « Coup de force à Braud-Saint-Louis », Révolution !, 114, 28 novembre 1975.
  • [38]
    « Tas de cons… ça existe encore les oiseaux ! », Le Monde libertaire, 155, novembre 1969.
  • [39]
    « Du lapinisme à la cage à poules », Le Monde libertaire, 159, 1970 ; « Parking humain », Le Monde libertaire, 171, 1971.
  • [40]
    « Tout État pollue », Le Monde libertaire, 181, mai 1972.
  • [41]
    Le Monde libertaire, 192, juillet-août 1973.
  • [42]
    Le Monde libertaire, 203, juillet-août 1974.
  • [43]
    « L’écologie, une nouvelle bonne conscience : il est grand temps d’y penser ! », Le Monde libertaire, 206, novembre 1974.
  • [44]
    Le Monde libertaire, 235, juillet-août 1977 ; Le Monde libertaire, 236, septembre 1977.
  • [45]
    « Le capitalisme continue à nous empoisonner », Front libertaire des luttes de classes, 25, 8 mars 1973. Voir également « Plus notre dose de radioactivité augmente, plus elle nous diminue », Le Monde libertaire, 28, 26 mai 1973 ; « Industrie nucléaire », Le Monde libertaire, 31, février 1974.
  • [46]
    « L’énergétique », Le Monde libertaire, 34, juin-août 1974 ; « L’industrie nucléaire, solution au chômage ? », Le Monde libertaire, 40, avril 1975 ; « L’uranium enrichi… enrichit le capital », Le Monde libertaire, 42, juin 1975 ; « Manif antinucléaire à Pierrelatte », Le Monde libertaire, 38, 24 janvier 1975.
  • [47]
    « L’idéologie réactionnaire dans le mouvement écologiste », Le Monde libertaire, 35, décembre 1974.
  • [48]
    « Courrier écologique », Le Monde libertaire, 38, 24 janvier 1975.
  • [49]
    Il ne faut pas confondre l’Organisation communiste libertaire (OCL), éditrice du périodique Guerre de classes entre 1971 et 1975, et l’OCL qui résulte de la transformation de l’Organisation révolutionnaire anarchiste (ORA) en 1976 – après la scission provoquée par la tendance de l’Union des travailleurs communistes libertaires (UTCL) – et qui édite le périodique Front libertaire des luttes de classes.
  • [50]
    « Les essais nucléaires du Pacifique », Guerre de classes, 6, octobre 1973.
  • [51]
    « Les mobilisations de l’été », Tout le pouvoir aux travailleurs, 7, 15 septembre 1977.
  • [52]
    Encore en 1981, aucun des neuf axes de la plateforme d’action de l’UTCL n’est consacré à la lutte écologique, voir Tout le pouvoir aux travailleurs, 43, 15 novembre-15 décembre 1981.
  • [53]
    Alexandre Hebert, « La réaction verte », Informations ouvrières, 811, 20 juillet 1977.
  • [54]
    Informations ouvrières, 813, 10 août 1977.
  • [55]
    Informations ouvrières, 813, 10 août 1977.
  • [56]
    Signalons toutefois que les publications les moins importantes ne sont pas conservées pour toute la période étudiée et demeurent lacunaires (Drapeau rouge est très lacunaire pour les années 1974-1976, Prolétaire Ligne rouge n’est conservé que pour la période 1971-1974, Le Marxiste-Léniniste pour la période 1974-1975). Mais, selon nous, ces lacunes documentaires ne remettent pas en cause nos conclusions.
  • [57]
    « La pourriture de la société capitaliste en France », Drapeau rouge, 1, novembre 1971.
  • [58]
    Drapeau rouge, 34, 8 juin 1973.
  • [59]
    « Bohlen : du pétrole et des idées », Drapeau rouge, 3 (nouvelle série), 14 janvier 1977.
  • [60]
    « Ekofisk : un accident ? », Drapeau rouge, 11, 9 mai 1977.
  • [61]
    « Malville », Drapeau rouge, 16, août 1977.
  • [62]
    Voir L’Humanité rouge, 194, 25 juillet – 5 septembre 1973 ; Front rouge, 82, 13 septembre 1973 pour le rassemblement de 1973 ; L’Humanité rouge, « spécial paysans », juillet – août 1974 ; L’Humanité rouge, 123, 6 septembre 1974 pour celui de 1974. L’antimilitarisme est du reste la raison pour laquelle L’Humanité rouge ne soutient pas le rassemblement de 1974, puisqu’elle s’est alors ralliée à une option originale : « Il faut renforcer la Défense nationale » est le titre du n° 240 du 12 septembre 1974.
  • [63]
    Cahier rouge, 14, janvier 1978 ; Organisation communiste de France (marxiste-léniniste), Accumuler des forces pour la révolution socialiste, supplément à Drapeau Rouge, 1er trim. 1977.
  • [64]
    Parti communiste révolutionnaire marxiste-léniniste, Manifeste pour le socialisme, numéro spécial de Front rouge, avril 1977, p. 34.
  • [65]
    Rebelles, 9, avril 1978. Signe d’une évolution générale, le même mois, Drapeau rouge consacre également sa une à la marée noire, avec le titre « Noire la mer, rouge notre colère » (34, 8 avril 1978).
  • [66]
    CHT, Parti communiste révolutionnaire (marxiste-léniniste), parti communiste marxiste-léniniste de France, Ni bourgeoisie de droite, ni bourgeoisie de gauche, développons les luttes de classes, préparons la révolution socialiste !, Nantes, 2 mars 1978, 2 p., ronéotypée.
  • [67]
    Il ne faut pas confondre la nouvelle Cause du peuple, très marginale, qui imite soigneusement le logo et la présentation de l’ancienne Cause du Peuple, née en 1968, très influente et éditée par la Gauche prolétarienne. La nouvelle Cause du Peuple édite, en 1977, une revue, également très confidentielle Les Cahiers du marxisme-léninisme, qui contient un article intitulé « les marxistes-léninistes et l’écologie ».
  • [68]
    Le parti communiste marxiste-léniniste (PCML) est le nouveau nom légal du parti communiste marxiste-léniniste français-Humanité rouge (PCMLF-Humanité rouge), l’Union des communistes français (marxiste-léniniste), dirigée par Alain Badiou, trouve son origine dans une scission du parti socialiste unifié. Voir respectivement Parti communiste marxiste-léniniste, La Question de l’énergie nucléaire, s. l., 1978 ; Union des communistes français (marxiste-léniniste), Nucléaire, écologie et politique révolutionnaire, Marseille, Éd. Potemkine, 1978.
  • [69]
    Léon Trotsky, L’Agonie du capitalisme et les tâches de la IVe Internationale (1938), Paris, Maspero, 1973.
  • [70]
    Cette perspective sera largement prolongée dans les décennies ultérieures. Voir, par exemple, Samuel Holder, « Socialisme ou barbarie : comment se pose la question en ce début de 21e siècle ? », Carré rouge, 27, octobre 2003.
Mis en ligne sur Cairn.info le 17/01/2012
https://doi.org/10.3917/vin.113.0191

 

Un de mes lecteurs de Satanistique a manifestement pété un câble…

Là, j’avoue avoir eu un petit choc en allant jeter un oeil sur mes statistiques de blog (voir ci-dessous).

J’avais déjà remarqué l’intérêt très prononcé de l’engin pour mon blog depuis quelques temps.

Aujourd’hui, il a carrément pété un câble.

Ses heures d’activité montrent qu’il s’agit encore, très probablement, d’un « déconnologue » de la bande du malade mental Pascal Edouard Cyprien Luraghi, peut-être même du Konducator en personne puisqu’il indique sur Twitter qu’aujourd’hui il « bosse » :

 

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Conversation

Un de mes lecteurs de Satanistique a manifestement pété un câble... dans Corruption 1301304418351_bigger
David-Julien Rahmil
@Glitchouille
·

3h

RIP petit ange parti trop tôt.
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AoXuAMbA_normal dans Crime
Corentin Sellin
@CorentinSellin
· 3h
Et voilà #Bloomberg se retire et soutient #Biden qu’il ne croyait pas (plus) capable de stopper #Sanders. Comme #SuperTuesday a prouvé le contraire, il s’efface après avoir dépensé 600 à 700 millions de $. Pour gagner la seule primaire des Samoas US. https://washingtonpost.com/politics/mike-bloomberg-drops-out-of-presidential-race/2020/03/04/62eaa54a-5743-11ea-9000-f3cffee23036_story.html
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Cyprien Luraghi
@CyprienLuraghi
·

3h

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1301304418351_bigger dans Insolent - Insolite
David-Julien Rahmil
@Glitchouille
·

3h

hahaha, ça manque de paillettes qui clignotent et de dauphins.
1301304418351_bigger dans LCR - NPA
David-Julien Rahmil
@Glitchouille
·

3h

voilà, fixed.
GIF
wacpeS_-_bigger dans Luraghi
Cyprien Luraghi
@CyprienLuraghi
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Là je bosse (et en plus j’ai la flemme d’aller fouiner dans ma gifothèque de combat), mais tu ne perds rien pour attendre !
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4 Mar 17:05:50 IE 9.0
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(Pas de lien référant)
4 Mar 17:02:01 IE 9.0
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(Pas de lien référant)
4 Mar 17:02:00 IE 9.0
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(Pas de lien référant)
4 Mar 17:01:10 IE 9.0
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(Pas de lien référant)
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(Pas de lien référant)
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(Pas de lien référant)
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4 Mar 16:50:01 IE 9.0
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Neuf médecins, psychiatres, psychanalystes ou psychologues ont signé la pétition pro-pédophile de Gabriel Matzneff du 26 janvier 1977

On a bien du mal à retrouver cette précision dans les différents textes publics existant actuellement à propos de cette pétition.

Je ne l’ai vue dans aucun des très nombreuses articles qui l’ont à nouveau évoquée ces derniers temps.

Je l’avais remarquée dans la fiche Wikipédia de Gabriel Matzneff il y a quelques jours mais elle en a déjà disparu.

Il n’y a que dans la fiche qui suit, dans sa version du 31/12/2011 et dans celle d’aujoud’hui, que cette indication peut encore être retrouvée.

Elle est pourtant d’une importance cruciale pour comprendre le sort réservé aux victimes…

 

http://www.codes-et-lois.fr/feeds/wikipedia/_1b01b2c9288ddd5033a449287956425a

Pétitions françaises contre la majorité sexuelle

 

- Wikipedia, 31/12/2011

Lire l’article…

Entre 1977 et 1979, alors qu’une réforme du Code pénal était en cours de discussion au Parlement, des intellectuels français, dont des figures célèbres, ont signé des pétitions et des lettres ouvertes demandant soit l’abrogation des lois sur la majorité sexuelle soit la relaxe des individus arrêtés pour des relations sexuelles avec des enfants ayant quatorze ans ou moins (mineurs de quinze ans). Ces prises de positions faisaient suite à la détention provisoire de Bernard Dejager, Jean-Claude Gallien et Jean Burckardt qui avaient eu des rapports avec des garçons et des filles de 13 et 14 ans « consentants ». À l’époque, la justice avait qualifié les faits « d’attentat à la pudeur sans violence sur des mineurs de quinze ans » alors qu’aujourd’hui, les faits seraient qualifiés d’atteintes sexuelles, d’agressions sexuelles ou de viols.

 

Sommaire

1977 Pétition adressée au Parlement

En 1977, une pétition fut adressée au Parlement, appelant à l’abrogation de plusieurs articles de la loi sur la majorité sexuelle et la dépénalisation de toutes relations consenties entre adultes et mineurs de moins de quinze ans (la majorité sexuelle en France). Le document fut signé par les philosophes Michel Foucault, Jacques Derrida, Louis Althusser, Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir et André Glucksmann, par le philosophe et sémioticien Roland Barthes, par le romancier/activiste en faveur des homosexuels Guy Hocquenghem, l’avocat et professeur de droit Jean Danet, l’écrivain et cinéaste Alain Robbe-Grillet (élu membre de l’Académie française en 2004), l’écrivain Philippe Sollers, la pédiatre et psychanalyste pour enfants Françoise Dolto, et également par des gens appartenant à divers courants politiques[1].

1977 Pétition au Parlement – Liste des signatures

1978 Conversation à la radio entre Foucault, Hocquenghem et Danet

Article détaillé : La loi de la pudeur.

Le 4 avril 1978, une conversation approfondie détaillant les raisons de leur position pro-abolition a été diffusée par la radio France Culture dans l’émission « Dialogues ». Les participants, Michel Foucault, Jean Danet et Guy Hocquenghem, ont tous signé la pétition de 1977, avec d’autres intellectuels[3]. Ils pensaient que le système pénal était en train de remplacer la punition d’actes criminels par la création d’une figure d’individu dangereux pour la société et prédisaient qu’une société de dangers adviendrait. Ils ont également défini l’idée de consentement légal comme une notion contractuelle et un « piège » puisque « personne ne signe un contrat avant de faire l’amour »[4]. La conversation a été publiée en français sous le titre « La loi de la pudeur » puis en anglais sous le titre « Sexual Morality and the Law » (« La morale sexuelle et la loi »), et fut réimprimée plus tard dans cette dernière langue sous le titre « The Danger of Child Sexuality » (« Le danger de la sexualité de l’enfant »).

Lettres ouvertes publiées dans des journaux français

Le Monde – 26 janvier 1977

Une lettre ouverte fut publiée dans Le Monde, la veille du procès de trois Français (Bernard Dejager, Jean-Claude Gallien et Jean Burckardt), tous accusés d’avoir eu des relations sexuelles avec des filles et des garçons de 13 et 14 ans. Deux d’entre eux ont été en détention temporaire depuis 1973 et la lettre évoque ce fait comme scandaleux. La lettre fut signée par 69 personnes, dont Jack Lang (qui fut en France ministre de la Culture, ministre de l’Éducation, porte parole du gouvernement, député européen et qui est actuellement député du Pas-de-Calais), Bernard Kouchner (qui fut ministre de la Santé en France et cofondateur de Médecins sans frontières et de Médecins du Monde), Michel Bon (qui dirigea le Carrefour, l’ANPE et France Télécom), et des intellectuels publics comme Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir, Gilles Deleuze, Roland Barthes, André Glucksmann et Guy Hocquenghem, ainsi que 9 spécialistes – 5 psychiatres, 1 médecin, 1 psychologue, 1 psychanalyste et 1 spécialiste des sciences humaines[5],[6],[7],[8]. Le document déclare qu’il y a une disproportion entre la qualification de leurs actes en tant que crime et la nature des actes reprochés, et également une contradiction puisqu’en France les adolescents seraient pleinement responsables de leurs actes à partir de l’âge de 13 ans. (Dans les faits, la responsabilité pénale en France n’est pas systématiquement reconnue pleine et entière entre 13 et 16 ans [9]). Le texte argumente aussi que si des filles de 13 ans ont le droit de se faire prescrire la pilule en France, elles doivent aussi pouvoir consentir[10],[6].

Le Monde – Liste complète des 69 signatures

Voici la liste complète des noms :

Libération – Mars 1979

Une lettre similaire, mais beaucoup plus sujette à polémique, fut publiée dans le journal Libération en 1979, en soutien à Gérard R., accusé de crime sexuel sur des enfants et attendant alors son procès depuis dix-huit mois. La lettre rapporte que Gérard R. vit avec des jeunes filles de 6 à 12 ans « dont l’air épanoui montre aux yeux de tous, y compris leurs parents, le bonheur qu’elles trouvent en lui ». L’affirmation qu’une fillette de 6 ans pouvait donner un consentement éclairé à des relations sexuelles avec un adulte et qu’elle en serait épanouie fut signée par 63 personnes, dont Pascal Bruckner, Georges Moustaki et Christiane Rochefort. Cette lettre fut reproduite ensuite dans le journal L’Express du 7 mars 2001[6]. À part Christiane Rochefort, il n’a pas été rapporté qu’un des signataires de la lettre de 1977 ait également signé celle de 1979.

Notes et références

  1. Foucault, Hocquenghem et Danet sont mentionnés plusieurs fois comme des signataires de pétition dans le texte de Michel Foucault «La loi de la pudeur» (voir la version en ligne en anglais). Le nom de Françoise Dolto et l’expression « des gens appartenant à divers courants politiques » sont mentionnés à la page 273 (voir également la version en ligne en anglais). Les noms des philosophes Jacques Derrida, Louis Althusser et André Glucksmann, viennent du site Web Dignaction.org (en français). Enfin, les noms des philosophes Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir et Roland Barthes, ainsi que ceux des écrivains Alain Robbe-Grillet et Philippe Sollers, viennent du site Web Denistouret.net (également en français).
  2. L’expression « des gens appartenant à divers courants politiques » est mentionnée à la page 273 du texte de Foucault, La loi de la pudeur, chapitre 16 de Politics, Philosophy, Culture – Interviews and Other Writings 1977 – 1984 (en anglais). Edité par Lawrence D. Krizman. New York/London : 1988, Routledge, ISBN 0-415-90082-4 (voir aussi la version en ligne en anglais)
  3. Foucault, Hocquenghem et Danet sont mentionnés plusieurs fois comme des signataires de pétition dans le texte de Michel Foucault «La loi de la pudeur» (voir la version en ligne en anglais). Le nom de Françoise Dolto et l’expression « des gens appartenant à divers courants politiques » sont mentionnés à la page 273 (voir également la version en ligne en anglais). Les noms des philosophes Jacques Derrida, Louis Althusser et André Glucksmann, viennent du site Web Dignaction.org (en français). Enfin, les noms des philosophes Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir et Roland Barthes, ainsi que ceux des écrivains Alain Robbe-Grillet et Philippe Sollers, viennent du site Web Denistouret.net (également en français).
  4. FOUCAULT, Michel. Politics, Philosophy, Culture – Interviews and Other Writings 1977 – 1984. Edité par Lawrence D. Krizman. New York/London : 1988, Routledge, ISBN 0-415-90082-4.Chapitre 16, La loi de la pudeur (en anglais “en:Sexual Morality and the Law », pages 271 – 285. Voir page 285 ou la version en ligne).
  5. 1977 pétition dans Le Monde – texte et signatures (en anglais)
  6. a, b et c 1977-1979 pétitions et signatures (en français)
  7. 1977 pétition dans Le Monde (en français) (liste quelques unes des signatures, voir N° 6)
  8. 1977 pétition dans Le Monde – liste des signatures (en italien)
  9. Les sanctions applicables aux mineurs
  10. 1977 pétition dans Le Monde – texte et signatures (en anglais)

Références

En français

  • Dignaction.org – Listes de la pétition de mai 1977 au Parlement ainsi que les deux lettres ouvertes publiées dans Le Monde et Libération.
  • Bibliothèque IPCE sur la lettre ouverte dans Le Monde (version française)
  • Denistouret.net (voir « Libé en écho d’un vertige commun », « pétitions ») – reproduit un article de Sorj Chalandon, publié dans Libération du 23 février 2001, pages 3 et 4. L’article mentionne les deux pétitions de 1977, et ajoute les noms de Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir, Roland Barthes, Alain Robbe-Grillet et Philippe Sollers en tant que signataires de la pétition de 1977, adressée au Parlement.
  • La censure des bien-pensants, page 96 (Paris : 2003, publié aux Éditions Albin Michel). Le livre fut écrit par le journaliste Robert Ménard, fondateur de Reporters sans frontières et Emmanuelle Duverger, une avocate internationaliste et membre de la Fédération internationale des droits de l’homme. Le livre mentionne les deux pétitions de 1977. Source : site Web «Denistouret.net » (page sur Ménard, N° 6).
  • « La loi de la pudeur« , publié dans le magazine Recherches N° 37, avril 1979, Fous d’enfance, p. 69-82.
  • FOUCAULT, Michel (1994). Dits et écrits 1976-1979. Tome III. Paris: Gallimard, p. 766-776 (Chapitre « La loi de la pudeur »)

En anglais

En italien

Voir aussi

  • Manifeste des 121 – une pétition française de 1960 contre la guerre d’Algérie
  • Manifeste des 343 – une pétition française de 1971 de soutien de la légalisation de l’avortement

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https://fr.wikipedia.org/wiki/P%C3%A9titions_en_France_concernant_la_majorit%C3%A9_sexuelle

Pétitions en France concernant la majorité sexuelle

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Les pétitions concernant la majorité sexuelle en France, liées à l’Affaire de Versailles, signées entre 1977 et 19791, alors qu’une réforme du Code pénal français était en cours de discussion au Parlement, par divers intellectuels, personnalités et médecins, ont été montrées du doigt au début des années 2000 lors de la polémique sur les écrits de jeunesse du député européen Daniel Cohn-Bendit. Les livres en français les évoquant ont tous été publiés au XXIe siècle.

L’une d’entre elles proposait d’accélérer les procédures pénales sanctionnant les relations sexuelles avec des mineurs, en recourant à des juges professionnels, et dénonçait la discrimination contre les homosexuels dont la majorité sexuelle n’avait été abaissée qu’ à 18 ans en 1974 contre 15 ans pour les hétérosexuels2. Les deux autres protestaient contre la durée de la détention préventive subie par des suspects dans deux affaires de pédocriminalité couvertes par le secret de l’instruction, dont la presse n’aura les détails que lors de l’audience publique au Tribunal. Cette cause est cependant « très minoritaire dans l’opinion publique », selon la thèse présentée en 2018 par le psychiatre Romain Pages3.

Ces pétitions ont commencé lors de l’Affaire de Versailles, avec trois suspects d’attentat à la pudeur, notion remplacée en 1994 dans la loi française par l’atteinte sexuelle sur mineur de 15 ans et l’agression sexuelle sur mineur de 15 ans. Oubliées pendant un quart de siècle, elle réapparaissent dans la presse et l’édition quand Daniel Cohn-Bendit répond aux journaux qui ont publié en janvier 2001 des extraits jugés pédophiles de son livre de 1975, en évoquant « le contexte des années 1970 » et des pages « dont nous devons avoir honte »4 dans Le Monde du 22 février 2001. Au Journal de 20 heures de TF1, il dénonce une « chasse à l’homme » pour des écrits n’ayant selon lui « suscité aucune réaction » en 19755. Libération publie le lendemain un mea culpa sur ces pétitions sous la plume de l’écrivain Sorj Chalandon6, en estimant que son concurrent Le Monde est aussi concerné, et L’Express des entretiens avec deux signataires, Philippe Sollers faisant part de ses regrets et Bernard Muldworf assurant être déjà anti-pédophile à l’époque7. Plusieurs des amis de Cohn-Bendit signent alors une pétition pour le défendre8 estimant que les écrits de son livre n’étaient, eux, « pas scandaleux » mais relevaient d’une nécessaire « explosion de la parole »8.

Le 16 janvier 2019, Vanessa Springora, invitée dans l’émission « La Grande Librairie » y a souligné, tout comme le sociologue Pierre Verdrager et le magistrat Jean-Pierre Rozencsveig, en réponse à une question de l’animateur François Busnel, que les motivations étaient très différentes d’un signataires à l’autre, la plupart voulant dénoncer la discrimination contre les homosexuels, sans savoir que Gabriel Matzneff avait participé à la rédaction du texte.

Contexte général

Le contexte international

Eté 1976: la pression venue du Québec

Au Québec, les milieux homosexuels militent en 1976 pour l’abaissement de l’âge de la majorité sexuelle9 pour les homosexuels9 car à l’approche de l’organisation des Jeux Olympiques de Montréal, les descentes policières se multiplient, en particulier l’arrestation de 89 personnes au Sauna Neptune, en mai 19769, suivie de la création du Comité homosexuel anti-répression (CHAR), en mai 19769, ce qui a aussi créé l’émotion dans les milieux homosexuels en France9 où la loi de 1974 maintient une discrimination de majorité sexuelle, abaissée à seulement 18 ans contre 15 ans pour les hétérosexuels).

Printemps 1977: l’impact de la campagne d’Anita Bryant

La chanteuse américaine de musique folk Anita Bryant a mené en 1977 une campagne à Miami avec pour slogan : « Tuer un homosexuel pour l’amour du Christ », pour abroger une ordonnance locale interdisant toute discrimination basée sur des critères de préférences sexuelles, en tenant des propos à l’origine d’une importante manifestation homosexuelle à Paris, le 25 juin 197710.

L’organisation politique d’Anita Bryant s’appelle Save Our Children (Sauvons Nos Enfants)11. En 1977, le comté de Dade en Floride avait promulgué une ordonnance interdisant toute discrimination sur des critères d’orientation sexuelle et le 7 juin 1977, cette ordonnance anti-discrimination est abrogée: la chanteuse poursuit alors sa croisade d’abord en Floride où elle obtient l’interdiction de l’adoption par des parents homosexuels, puis dans tout le pays contre d’autres ordonnances locales12,13.

En France : évolutions sociales et judiciaires

En France, la défense des suspects de pédophilie, même face à de supposés abus judiciaires, est alors « très minoritaire dans l’opinion publique », selon la thèse présentée en 2018 par le psychiatre Romain Pages3.

Le secret de l’instruction largement préservé jusqu’en 1979

Les pétitions de 1977 et 1979 évoquent deux affaires de mœurs à laquelle la presse n’a encore consacré aucun article, en raison du respect encore très fréquent jusque là du secret de l’instruction. Les détails importants ne seront connus qu’à l’audience, rendue exceptionnellement publique pour précisément faire face à des pétitions signées en aveugle. Dans la première cependant, l’auteur de la pétition, Gabriel Matzneff, qui a longtemps été journaliste, a déclaré dans une tribune libre avoir rencontré un des suspects, afin d’étayer sa version, qui restera la seule connue jusqu’à l’audience.

L’autre pétition, celle de 1979, est publiée en plein milieu d’une violente polémique sur une autre affaire de pédophilie en cours d’instruction où le secret a été violé par le journal d’extrême-droite Minute puis par France-Soir et sans donner la version de l’avocat du suspect en détention préventive.

Du combat révolutionnaire à la contestation des mœurs

Pour l’historien Jean-François Sirinelli, de vifs débats ultérieurs à l’affaire Gabrielle Russier sont relancés en 1977 « avec des intentions et des arrières-pensées multiples »14. Les protagonistes avaient en effet en tête certaines affaires polarisantes, comme celle du suicide en septembre 1969, de Gabrielle Russier14, une professeure qui, à la suite d’une liaison amoureuse avec un de ses élèves alors âgé de seize ans, sera condamnée à un an de prison avec sursis pour enlèvement et détournement de mineur et surtout de la chanson de Charles Aznavour Mourir d’aimer et du film éponyme avec Annie Girardot, comme lui inspiré de l’affaire Gabrielle Russier, qui fait 6 millions d’entrées.

En 1971, Politique Hebdo, magazine emblématique de « l’esprit d’après-68 », écarte un entretien du pédophile René Schérer en raison — selon le témoignage du rédacteur en chef adjoint de l’époque Hervé Hamon — de ses « positions pro-pédophiles »15 tandis que rédacteurs et lecteurs de Télérama et Télé 7 jours déplorent, « au nom de la liberté d’expression », la suppression d’une émission de Michel Polac sur l’inceste, qui cependant pour eux « avait de quoi choquer »16.

Pour Sirinelli, une autre évolution se produit entre 1977 et 1979: le combat révolutionnaire anti-capitaliste cède la place à des contestations plus élargies qui concernent notamment la sphère de la famille, de l’intimité14. Cette évolution ne concerne qu’une « poignée d’intellectuels » selon Virginie Girod, docteure en histoire3 menés par Guy Hocquenghem, ex-amant et élève de l’écrivain pédophile René Schérer et pilier depuis 1975 du quotidien Libération, dont le tirage en 1978 à 37 000 exemplaires par jour, en croissance mais trop faible pour rester viable17. Rouge, quotidien d’extrême-gauche rival18, estime qu’il faut être du côté des accusés, coupables de seulement « quelques photos » mais s’interroge cependant sur la « volonté des révolutionnaires, dont la plupart se tairont sans doute »18 puis découvre que les faits et les expertises judiciaires lors de l’audience publique, au cours de laquelle Le Monde prend clairement ses distances avec cette cause19. Le plus célèbre des livres de l’écrivain le plus connu de cette mouvance, Gabriel Matzneff, ne s’est vendu qu’à 20 000 exemplaires20.

L’expertise judiciaire prend en compte la parole des victimes

L’historienne Anne-Claude Ambroise-Rendu, dans une interview à Mediapart, note que si les textes judiciaires régis par la loi de 1832 ne posaient pas la question du consentement, les juges la posent souvent en pratique, quitte à juger que la victime a provoqué ce qui lui arrivait et, dans les années 1920, les psychiatres écrivent souvent que les jeunes filles sont consentantes, signe d’une « méfiance généralisée à l’égard de la parole des enfants » qui ne sera prise en compte que par l’évolution des « sciences du psychisme ». L’émergence sur la scène publique et politique des débats autour de la pédophilie, à la fin des années 1970, « a contraint les psychiatres et les psychanalystes à s’interroger de manière approfondie sur ce qui se passait en réalité. Cette période marque un tournant. Lorsque les experts sont amenés à s’exprimer dans les années 1960, ils peuvent parfaitement dire “cette petite fille est une débauchée, il faut prendre son témoignage avec méfiance”. Alors que les mêmes experts la croiront dix ans plus tard et assureront qu’elle n’a rien à se reprocher »21.

Anne-Claude Ambroise-Rendu, dans son Histoire de la pédophilie, remarque que la psychanalyse a mené dès Sigmund Freud à une nouvelle conception de l’enfance et incite, notamment grâce au succès des thèses de François Dolto au début des années 1970, les médecins et les experts judiciaires à prendre en compte la parole de l’enfant en tant que victime et à le préserver22.

Pétition dans le Monde du 26 janvier 1977

 Article détaillé : Affaire de Versailles.

Le Monde publie le 26 janvier 1977, veille du procès de l’Affaire de Versailles, le « communiqué » d’une pétition estimant que « trois ans, ça suffit » pour Bernard Dejager, Jean-Claude Gallien et Jean Burckhardt, en détention préventive depuis trois ans et deux mois car accusés d’attentat à la pudeur contre trois enfants de 13 et 14 ans23. Le secret de l’instruction fait qu’aucun journal n’a parlé de l’enquête. Trois jours après, Le Monde prend ses distances avec la pétition19 et dénonce la gravité des faits19.

Deux mois avant, le 8 novembre 1976, une « Tribune libre » de Gabriel Matzneff dénonce ces trois ans de détention préventive24, la « discrimination »24 contre les homosexuels par le Code pénal, le « silence » des intellectuels24 et même la « gêne, teintée de réprobation »24, qui font de lui « un homme isolé »24 malgré les attaques et la plainte d’un téléspectateur24, après son premier passage à la nouvelle émission de télévision littéraire de Bernard Pivot, Apostrophes, le 12 septembre 197524. Matzneff dit avoir rencontré un des trois hommes24 arrêtés à l’automne 1973. Le 22 novembre 1976, Le Monde signale « de nombreuses réactions de nos lecteurs pour la plupart critiques, voire hostiles et quelquefois indignées »25 à la « Tribune libre » de Gabriel Matzneff et en publie trois25.

Dans cette « simple affaire de “mœurs” (…) les enfants n’ont pas été victimes de la moindre violence », dénonce la pétition, qui juge « disproportionnées »23 les peines encourues (5 à 10 ans de prison), alors que « la loi reconnaît une capacité de discernement aux adolescents, qui peuvent être jugés et condamnés à partir de l’âge de 13 ans »23.

La pétition estime que la Cour d’assises doit les libérer, car trois ans de détention « ça suffit ! »23, mais ne réclame pas de changement de la loi23, même si elle souligne que des filles de 13 ans ont le droit de se faire prescrire la pilule en France23 depuis la Loi Veil de 1974. La pétition semble ainsi ignorer que cette Loi Veil ne l’autorise que pour les centres de planning familial et sur prescription médicale26.

Le lendemain de la pétition, le procès débute. Le Monde félicite la Cour d’assises de supprimer le huis clos19 même si les victimes sont mineures, pour que les signataires de la pétition comprennent pourquoi l’enquête a duré plus de trois ans19 et son évolution : les victimes affirmaient certes avoir donné leur consentement, mais il s’avère très fragile vu leur âge et l’influence des adultes, comme le révèle l’audience publique. Les témoins y révèlent aussi des faits plus graves que les simples caresses et baisers évoqués par la pétition19, signée par 69 personnes au cours des semaines précédentes. Si la durée de la détention provisoire était « inadmissible », « là s’arrête l’indignation » écrit le journaliste envoyé par Le Monde19, pour qui « ce procès n’est pas » celui « d’une société ultra-répressive »19 mais de « trois hommes qui ont repris en compte à leur profit, et pour leur plaisir, des pulsions sexuelles »19. Il « est naturel de ne pas aimer cette forme d’amour et d’intérêt », conclut le journal19.

Parmi les signataires, des futurs ministres, Jack Lang, Bernard Kouchner, des intellectuels comme Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir, Louis Aragon, André Glucksmann, Gilles Deleuze, Roland Barthes, Francis Ponge et Guy Hocquenghem, ainsi que quelques médecins23,1.

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Liste complète des signataires23.

Auteur

L’auteur de cette pétition est resté inconnu pendant 36 ans. Le 7 septembre 2013, agacé par des journalistes qui en parlent sans l’avoir lu, Gabriel Matzneff revendique la responsabilité et la rédaction du texte dans une chronique de son site personnel intitulée « Couvrez cette pétition que je ne saurais voir »27,28.

Il y explique les circonstances dans lesquelles est née la pétition, résumé d’une chronique parue dans Le Monde le 8 novembre 1976 sous le titre « L’amour est-il un crime ? »29. La quête des signatures fut menée par Matzneff, avec l’aide de Guy Hocquenghem. Selon lui, la plupart des personnes contactées se montrèrent favorables. Parmi les refus, Marguerite Duras, Hélène Cixous, Xavière Gauthier, et Michel Foucault.

Toujours en 2013, Matzneff ne renie en rien les valeurs exprimées par cette pétition : « J’en suis très fier et, si je l’écrivais aujourd’hui, je n’en modifierais pas le moindre mot, car elle est encore plus actuelle, nécessaire aujourd’hui qu’en 1977. »

Lettre ouverte dans Le Monde du 23 mai 1977

 Article détaillé : Affaire de Versailles.

Le Monde est le seul journal à publier le 23 mai 1977, au lendemain du verdict dans l’Affaire de Versailles, des extraits d’une lettre ouverte écrite à la suite de la pétition du 26 janvier 1977, qui fait aussi référence exclusivement à l’Affaire de Versailles, pour que la pédocriminalité soit jugée plus rapidement, et donc par les magistrats professionnels d’un tribunal correctionnel plutôt que par cour d’assises2.

Des extraits sont publiés par le seul journal Le Monde30, qui cite les rappels des lois de 1810, 1836, 1863 et 1945 faits par la pétition30 et n’élude que la dizaine de lignes sur vingt consacrées à l’Affaire de Versailles, dont le verdict vient d’être rendu, cinq ans de prison avec sursis. Le Monde préfère s’en tenir à la conclusion des signataires qui « demandent que le dispositif pénal soit allégé, que de telles affaires, aujourd’hui passibles de la cour d’assises, soit jugées par un tribunal correctionnel », car « la détention préventive, en matière correctionnelle, ne peut excéder six mois »30.

Le texte souhaite aussi limiter à 5 ans de prison ferme la peine maximum encourue en cas d’attentat à la pudeur, le viol restant passible de Cour d’assises30,2.

L’appel explique que l’Affaire de Versailles, « jugée en audience publique, a posé le problème de savoir à quel âge des enfants ou des adolescents peuvent être considérés comme capables de donner librement leur consentement à une relation sexuelle. C’est là un problème de société. Il appartient à la commission de révision du code pénal d’y appporter la réponse de notre temps »30, pour des textes de loi « rajeunis et actuels »30.

La partie citée dans le court article du Monde évoque le droit du « détournement de mineur — dont le délit peut être constitué par le seul hébergement d’un mineur pour une nuit », prétend la pétition.

Le texte ne propose cependant à aucun moment de dépénaliser la pédophilie2. Ainsi, selon l’historien Jean Bérard, l’une des signataires, Françoise Dolto, estime que les relations sexuelles entre mineurs et adultes sont toujours source de traumatisme31,16.

Cependant, le texte observe avec une certaine désinvolture que « la qualification criminelle aboutit aujourd’hui à des conséquences aberrantes. En effet, le législateur se fait complice de l’acte incriminé puisque, d’autre part, il autorise la vente de contraceptifs aux filles de moins de quinze ans »30, alors que la Loi Veil ne l’autorise que sur prescription médicale et dans un dispensaire du Planning familial.

Ainsi ces pétitions « touchant à la norme et à la transgression dans des domaines aussi délicats que les rapports avec les enfants leur conféra parfois, par le ton utilisé, un caractère désinvolte (…) qui les placera ensuite en porte-à-faux » expliquera en 2007 l’historien Jean-François Sirinelli, pour qui les motivations des signataires sont très différentes de l’un à l’autre32.
Le texte parait dans les pages « Opinions » sous le titre « Lettre ouverte à la Commission de révision du code pénal pour la révision de certains textes régissant les rapports entre adultes et mineurs »2.

Moins de deux ans après, Le Monde reviendra sur cette affaire, pour souligner qu’entre-temps, à « en juger par l’émotion suscitée par l’Affaire Jacques Dugué »33, la révision des articles du code pénal portant sur les relations mineurs-adultes, demandée par ces personnalités, « n’est pas prête d’être acceptée par l’opinion »33.

Un mois après l’appel de mai 1977 sort le premier livre d’un des signataires, Pascal Bruckner, Le Nouveau désordre amoureux, plaidoyer pour la diversité des sexualités, dont l’un des chapitres sera jugé « plus que complaisant » envers l’apologie de la pédocriminalité professée trois ans auparavant par l’écrivain Tony Duvert34,35,36.

C’est seulement en 1982 que la loi placera la majorité sexuelle à 18 ans pour les homosexuels16.

Les signataires de la lettre ouverte du 23 mai 1977

Les signataires sont 80 personnalités et intellectuels30,37.

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Liste complète des signataires23.

Le Monde reproduit les signatures d’intellectuels comme Louis Althusser, Jean-Paul Aron, Roland Barthes, André Baudry, Simone de Beauvoir, Jean-Claude Besret, Jean-Louis Bory, Bertrand Boulin, François Chatelet, Patrice Chéreau, Copi, Alain Cuny, Gilles Deleuze, Jacques Derrida, Françoise Dolto, Michel Foucault, Félix Guattari, Michel Leiris, Gabriel Matzneff, Bernard Muldworf, Christiane Rochefort, Alain Robbe-Grillet, Jean-Paul Sartre, le docteur Pierre Simon et Philippe Sollers30.

La lettre a également été signée par Dennis Altman (en), Claude Bardos, le pasteur G. Berner, Christian Bourgeois, Christine Buci-Glucksmann, Jean-Pierre Colin, Dominique Desanti, Jean-Toussaint Desanti, Bernard Dort, Françoise d’Eaubonne, Philippe Gavi, André Glucksmann, Renaud Goyon, Daniel Guérin, Pierre Hahn, Jean-Luc Hennig, Christian Hennion, Guy Hocquenghem, Roland Jaccard, Pierre Klossowski, Anne Laborit, Madeleine Laïk, Georges Lapassade, Dominique Lecourt, Jacques Lefort, Michel Lobrot, Jean-François Lyotard, Michel Mardore, Dionys Mascolo, Gérard Molina, Vincent Monteil, Nicole Nicolas, Marc Pierret, Jacques Rancière, Claude et Olivier Revault d’Allonnes, Jean Ristat, Gilles Sandier, René Schérer, Victoria Thérame, Hélène Védrine et les Drs Frits Bernard, Boegner, Cabrol, Challou, Maurice Eme, Pierrette Garreau, R. Gentis, Michel Meignant, Jean Nicolas, Séguier, Torrubia2.

Pétition dans Libération du 23 mars 1979

 Article détaillé : Affaire des films de la FNAC.

Le 23 mars 1979, dans un climat politique tendu, une pétition titrée « Flip Fnac » est publiée dans la page « Courrier des lecteurs » du journal Libération, alors en grande difficulté. La pétition dénonce la détention préventive de 18 mois, dont 9 à l’hôpital psychiatrique de Villejuif, imposée à Gérard Roussel. Presqu’aucun détail n’a filtré en raison du secret de l’instruction : il a été arrêté en septembre 1977 à la FNAC, où il venait retirer, sous un nom d’emprunt, un film super-8, qui mettait en scène une fillette de sept ans. Un employé du magasin, choqué par les images, a signalé le film à la police, qui lui a tendu une souricière38.

La prise de distance du Monde sur l’affaire Flip Fnac et l’audience

Les juges ont entre-temps « correctionnalisé » l’affaire39, pour arriver plus vite au procès et réduire le risque encouru de 10 ans à 5 ans de prison ferme, en transformant les accusations, d’« attentats à la pudeur commis sans violence contre des enfants de moins de quinze ans » à « violences et voies de fait commises contre des enfants de moins de quinze ans »39, bien que l’on « puisse contester que des violences contre des enfants soient plus répréhensibles qu’un attentat à la pudeur commis avec leur consentement », estime alors, début avril 1979, Le Monde39, qui cite par ailleurs une partie du texte de la pétition parue dans Libération40 :

« Donner de l’amour à un enfant et en recevoir de lui par une présence, de la tendresse, des caresses, est un délit, voire un crime. On sait aussi que deux mineurs, qui font l’amour ensemble, se détournent l’un l’autre aux termes de la loi. Le caractère anachronique de cette législation est renforcé par le fait qu’une jeune fille de moins de quinze ans peut se procurer une contraception, sans l’autorisation de quiconque »39.

Devant la 15e chambre correctionnelle du tribunal de Paris38, Gérard Roussel comparait le 30 mars 1979, finalement accusé d’avoir eu des rapports sexuels avec des fillettes de 6 à 12 ans. Le suspect ne conteste pas les faits et nie juste qu’il y ait eu « pénétration réelle ».

Le dessin pédophile des graphistes de Bazooka dans Libération

La pétition a été publiée seulement dans Libération. Le quotidien, pour la première fois17 en perte (11 % de son chiffre d’affaires 197817) est alors déclaré « non-viable » car il ne tire qu’à 37 000 exemplaires, loin des 50 000 nécessaires pour équilibrer son budget17. Face à trois rivaux, Le Matin de Paris, fondé le 1er mars 197741, The Paris Metro42 créé à l’été 1977 et Rouge, devenu quotidien du 15 mars 1976 au 3 février 1979, Libération commence à publier des annonces destinées à des mineurs de 12 à 18 ans38, car il a eu vent du projet de magazine, Le Gai Pied, lancé le 1er avril 197938 sur fond d’Affaire Jacques Dugué, autre pédocriminel, en détention préventive depuis juillet 1978, révélée par le journal d’extrême droite Minute en septembre 197838. Serge July, directeur de Libération, avait recruté à l’été 1977 Bazooka, groupe de graphistes inspirés par les Sex Pistols du Mouvement punk et la sortie de God Save the Queen (chanson). July lui offre « une totale liberté d’expression », pour « secouer » le journal43. Selon lui « l’agression » graphique pratiquée par Bazooka « est aujourd’hui une manière d’exister, d’entretenir un rapport avec un monde désespérant »44. Bazooka intervient au « marbre » (maquette) juste avant le départ au rotatives mais sa « dictature graphique »44 provoque les réticences de la rédaction et la collaboration cesse. Bazooka travaille alors pour une autre publication, créée par Libération, la revue Un Regard moderne45, arrêtée en novembre 1978, après seulement six numéros, la rédaction de Libération accusant Bazooka de « pirater le journal au montage »46 par la publication, dans dans la page d’annonce « Taules » de la revue encartée dans le numéro du 5-6 novembre 1978, consacrée aux détenus, d’un dessin pédopornographique38.

Le climat politique délétère autour de l’affaire Jacques Dugué

Bazooka l’accusant de censure, Libération multiplie les interviews de provocation (Jacques Mesrine, Hans-Joachim Klein) et s’empare de l’Affaire Jacques Dugué, qui rebondit en janvier 1979, malgré le secret de l’instruction : trois mois après Minute, France-Soir, qui a perdu 40 % de ses journalistes dans la clause de cession liée au rachat par Robert Hersant, titre à son tour sur « une écœurante affaire de mœurs » où un « soi-disant éducateur aurait livré à la prostitution internationale des régiments de gamins ». Minute surenchérit, affirmant que Dugué est adhérent communiste. Démenti de la mairie de Saint-Ouen et de L’Humanité, à qui Marc Croissant, employé d’une autre mairie communiste, à Ivry, écrit47 pour prendre la défense de Dugué. Libération propose alors à Jacques Dugué d’écrire de sa prison une « tribune libre ». Publiée le 21 janvier 1979, elle déclenche un scandale car Dugué fait l’apologie de la « sodomisation » d’enfants. En réaction, le directeur de L’Humanité, Roland Leroy, accuse Libération de défendre les pires causes, à commencer par des « proxénètes d’enfants ». Dans Libération du 1er mars, Jean-Luc Hennig, proche du militant homosexuel Guy Hocquenghem écrit : « on n’a pas eu Libération par la politique on l’aura par le cul »38. Quelques jours après, un éditorial de Serge July se vante d’avoir subi 9 inculpations en quelques mois38, mais pour la plupart sans lien avec la pédophilie.

Le Monde ne prend lui parti dans aucune des deux affaires. Il obtient le 27 février des informations des enquêteurs, évoquant les « 15 jours dans le coma » de Jacques Dugué33, qui vient de se pendre suite à « la quasi-certitude d’être lourdement condamné »33 mais aussi « les victimes (qui) seraient au nombre d’une trentaine »33 et ne « se livraient pas seulement à des jeux innocents », tandis que « l’un des parents » avait porté plainte33.

Exclu du PCF, licencié le 6 février48, Marc Croissant est la cible le 15 mars, d’un tract communiste jugé « intolérable » par Libération. Une semaine après, dans ce climat délétère, Libération publie la pétition « Flip Fnac », signée par 63 personnes, dont Pascal Bruckner, Georges Moustaki et Christiane Rochefort49. En 2001, L’Express y voit un exemple de dérive d’une partie de la génération 6849, même si la plupart des signataires sont plus âgés.

Pétition de soutien à Cohn-Bendit dans Libération du 1er mars 2001

En janvier 2001, la journaliste allemande Bettina Röhl50 qui n’avait que 14 ans50 lors du suicide de sa mère Ulrike Meinhof, cofondatrice de la Fraction armée rouge51, diffuse à plusieurs grands journaux anglais, italiens et allemands52 un article publié par Daniel Cohn-Bendit en 1976, peu après le suicide de sa mère, dans le magazine culturel de son père, qu’elle accuse de l’avoir abandonnée50. Cet article reprenait un chapitre du livre Le Grand Bazar, dans lequel Daniel Cohn-Bendit évoquait l’année précédente ses activités d’aide-éducateur à Francfort en théorisant l’éveil à la sexualité des enfants de 1 à 6 ans et témoignant de rapports physiques à connotation sexuelle que Daniel Cohn-Bendit a entretenus avec eux.

Daniel Cohn-Bendit évoque alors dans Le Monde du 22 février 2001 « le contexte des années 1970 » et des pages « dont nous devons avoir honte »4. L’écrivain Sorj Chalandon rédige le lendemain un mea culpa de Libération sur des pétitions oubliées datant des années 19706 et L’Express publie des entretiens avec deux de leurs anciens signataires, Philippe Sollers faisant part de ses regrets et Bernard Muldworf assurant être déjà anti-pédophile à l’époque7.

Au journal de 20 heures de TF1, Cohn-Bendit dénonce une « chasse à l’homme » pour des écrits n’ayant selon lui « suscité aucune réaction » en 19755. Libération pourfend le même jour une « haine de Mai 68 qui n’a jamais abdiqué »53 dans un numéro consacrant six articles à l’affaire dont ceux de trois « ex-soixante-huitards » (Romain Goupil, Serge July et Philippe Sollers) remontés contre un « procès stalinien » visant selon eux Cohn-Bendit, celui de Romain Goupil étant même titré « J’ai envie de dire : oui, je suis pédophile ! »54. Une semaine après plusieurs de ses amis signent une pétition titrée « Cohn-Bendit et mai 68 : quel procès ? »8. « Écrits ou propos scandaleux, ceux de Cohn-Bendit ? Non, ceux d’une nécessaire explosion de parole » dit le texte, en estimant que la révolution sexuelle a d’abord appris aux enfants, aux adolescentes, aux femmes à dire « non ».

Notes et références

  1. « Trois soixante-huitards dénoncent un “procès stalinien” », Libération,‎ 23 février 2001 (lire en ligne [archive]).

Annexes

Les livres en français évoquant les pétitions en France concernant la majorité sexuelle ont tous été publiées au XXIe siècle.

Bibliographie

Voir aussi

Lien externe

 

Roman Polanski, défendu bec et ongles par Cyprien Luraghi, une nouvelle fois accusé de viol…

Le 23 août dernier, j’avais rapporté dans l’article suivant des propos de Cyprien Luraghi intervenant au mois d’octobre 2009 dans les commentaires du site Rue89 pour défendre le cinéaste pédophile :

http://petitcoucou.unblog.fr/2019/08/23/le-site-20minutes-fr-en-symbiose-totale-avec-les-pedocriminels/

Il faut bien dire que j’avais aussi remarqué durant l’été toutes les séries « coquines » ou « érotiques » du site pro-pédophile 20minutes.fr, dont sa rétrospective sur l’année 1969 qui fut l’occasion pour ses auteurs de publier en date du 9 août 2019 une photographie de Roman Polanski avec cette seule légende : « Roman »…

J’avais ainsi bien relevé ce qui m’avait valu la publication calomnieuse d’Hélène Sergent du 28 janvier 2019 : une sympathie certaine pour les adeptes de pratiques sexuelles non « bourgeoises »…

Si Libération reconnaît bien depuis longtemps avoir eu tort de soutenir des pédophiles dans les années 1970 et jusqu’au début des années 1980, d’autres ont encore à effectuer ce travail d’auto-critique.

En attendant, notons que les médias qui, à l’inverse, n’hésitent pas à relayer les témoignages de personnes se disant victimes de viols ou de pédophilie, ne le font pas sans avoir au préalable recueilli suffisamment d’éléments de preuve pour s’assurer que ces témoignages soient tout à fait crédibles.

Cela n’a évidemment rien à voir avec le soi-disant « témoignage » à mon encontre de la fausse victime de cyberharcèlements Pascal Edouard Cyprien Luraghi, publié le 28 janvier dernier par la journaliste pro-pédophile Hélène Sergent sur le site pro-pédophile 20minutes.fr.

Je rappelle qu’en réalité ce sont mes proches et moi-même qui sommes victimes des harcèlements multiformes de ce pervers narcissique et de ses divers complices depuis maintenant plus de onze ans.

 

http://www.leparisien.fr/podcasts/code-source/roman-polanski-le-j-accuse-de-valentine-monnier-11-11-2019-8190936.php

Roman Polanski : le «J’accuse» de Valentine Monnier

 

PODCAST. La photographe dit avoir été violée par le cinéaste à Gstaad, en Suisse, pendant l’hiver 1975. Code source raconte le travail de vérification qui a permis la publication de son témoignage par le Parisien.

 

 « Je sors bouleversée de la lecture de son témoignage. Je la crois », nous indique Adèle Haenel, à propos des révélations de Valentine Monnier.

« Je sors bouleversée de la lecture de son témoignage. Je la crois », nous indique Adèle Haenel, à propos des révélations de Valentine Monnier. DR

 

Par L’équipe de Code source

Le 11 novembre 2019 à 18h02

Ecoutez Code source, le podcast d’actualité du Parisien

Roman Polanski est accusé de viol pour la première fois par une Française. Vous avez sans doute entendu parler de cette affaire révélée par Le Parisien le vendredi 8 novembre.

L’actrice Adèle Haenel soutient Valentine Monnier et se dit bouleversée par son témoignage. Le cinéaste dément fermement et envisage des suites judiciaires, alors que sort le 13 novembre son film « J’accuse », sur l’affaire Dreyfus, symbole en France de l’antisémitisme et de l’injustice.

La publication de ce témoignage est le résultat d’une longue enquête que raconte, dans cet épisode de Code source, Catherine Balle, journaliste au Parisien depuis 2003.

Un commentaire? Écrivez-nous par courriel à codesource@leparisien.fr ou interpellez-nous sur Twitter (@codesource)

A propos de Code source

Code source est le podcast quotidien d’actualité du Parisien. Des histoires racontées par les journalistes de la rédaction ou par celles et ceux qui les ont vécues directement. Un rendez-vous porté par le présentateur Jules Lavie et la reporter Clawdia Prolongeau, à retrouver du lundi au vendredi à partir de 18 heures sur LeParisien.fr ou sur les principales plateformes d’écoute.

Crédits

Direction de la rédaction : Pierre Chausse – Rédacteur en chef : Jules Lavie – Reporter : Clawdia Prolongeau – Production : Marion Bothorel – Réalisation et mixage : Julien Montcouquiol – Musiques : François Clos – Identité graphique : Upian.

 

http://www.leparisien.fr/faits-divers/une-francaise-accuse-le-realisateur-roman-polanski-de-viol-08-11-2019-8189568.php

La nouvelle affaire Polanski : une Française l’accuse de viol

 

Valentine Monnier assure que le cinéaste l’a violée en 1975. Plusieurs témoins nous confirment son récit. C’est la première Française à accuser ainsi le réalisateur, qui conteste les faits.

 

 Valentine Monnier, 18 ans en 1975, accuse Roman Polanski de l’avoir violée à Gstaad il y a plus de 44 ans.

Valentine Monnier, 18 ans en 1975, accuse Roman Polanski de l’avoir violée à Gstaad il y a plus de 44 ans.  AFP/Thomas Samson et DR

 

Par Catherine Balle

Le 8 novembre 2019 à 19h30, modifié le 9 novembre 2019 à 09h36

Elle s’est tue pendant quarante-quatre ans. Et puis, elle a écrit un texte. Un « cri », dans lequel elle dénonce : « En 1975, j’ai été violée par Roman Polanski. Je n’avais aucun lien avec lui, ni personnel, ni professionnel et le connaissais à peine, décrit Valentine Monnier. Ce fut d’une extrême violence, après une descente de ski, dans son chalet, à Gstaad (Suisse). Il me frappa, roua de coups jusqu’à ma reddition puis me viola en me faisant subir toutes les vicissitudes. Je venais d’avoir 18 ans. »

Dans ces lignes, cette photographe, qui a été mannequin à New York et a joué dans quelques films, comme « Le Bar du téléphone » ou « Trois hommes et un couffin » explique que c’est la sortie au cinéma du « J’accuse » de Polanski, en salles le 13 novembre, qui lui impose de parler.

VIDÉO. Valentine Monnier, la Française qui accuse Roman Polanski de viol

Mi-septembre, Valentine Monnier nous contacte pour publier son texte. Ses accusations sont graves. Elle n’a jamais déposé plainte et les faits sont prescrits. Depuis 2017, encouragée par le scandale Weinstein, Valentine a raconté son histoire dans des lettres à la police de Los Angeles, à Brigitte Macron, Franck Riester et Marlène Schiappa… Elle a reçu quelques réponses que nous avons pu consulter.

Marlène Schiappa lui répond notamment : « Ces faits sont aujourd’hui prescrits pour la justice française, et il m’est impossible d’intervenir dans des procédures judiciaires engagées dans un autre pays. Je souhaite néanmoins témoigner de mon soutien entier à l’égard de votre démarche courageuse. »

« Le viol est une bombe à retardement »

Lorsqu’on la rencontre, cette femme réfléchie et directe sait que son initiative est délicate. Elle nous explique alors les raisons de son long silence. Ou comment, au choc, ont succédé l’instinct de survie, le déni, puis la reprise de conscience. « Le délai de réaction ne vaut pas oubli, le viol est une bombe à retardement, explique-t-elle. La mémoire ne s’efface pas, elle se fait fantôme et vous poursuit, vous altère insidieusement. Le corps finit souvent par relayer ce que l’esprit a relégué, jusqu’à ce que l’âge ou un événement vous remette en face du souvenir traumatique. »

Depuis quelques mois, cet événement a un nom : « J’accuse ». Dans ce film, Polanski met en scène l’une des erreurs judiciaires les plus célèbres de l’histoire française. Et a pu comparer, dans une interview, l’acharnement dont a été victime Dreyfus à celui que lui-même aurait subi… Lui qui est poursuivi par la justice américaine depuis 1977 pour avoir violé une mineure de 13 ans. « Est-ce tenable, sous prétexte d’un film, sous couvert de l’Histoire, d’entendre dire J’accuse par celui qui vous a marquée au fer, alors qu’il vous est interdit, à vous, victime, de l’accuser? », interroge Valentine.

« Attention, vous rappelez quelqu’un à Roman »

Valentine Monnier nous raconte alors ce qui se serait passé ce soir d’hiver 1975. Après avoir obtenu son bac dans un lycée privé parisien, elle profite d’une année sabbatique pour sortir et faire la fête. Cette fille d’industriels alsaciens rencontre une jeune fille qui lui propose d’aller skier en Suisse, avec des amis, chez Roman Polanski. Dont elle sait alors seulement qu’il a réalisé « Rosemary’s Baby » en 1968 et que sa femme, Sharon Tate, a été sauvagement assassinée l’année suivante. Passionnée de ski, Valentine accepte.

Ce chalet, où elle partage sa chambre avec son amie, abrite aussi Gérard Brach, fidèle scénariste du réalisateur, sa femme, le cinéaste bien sûr, et Hercules Bellville, son assistant. Qui, énigmatique, glisse à Valentine : « Attention, vous rappelez quelqu’un à Roman »… Après une première nuit, Valentine part skier avec le cinéaste et certains de ses amis dans une ambiance « bon enfant ». Jusqu’à ce que Polanski, seul sur le télésiège avec elle, lui demande : « Do you want to fuck ? » (NDLR : Est-ce que tu veux b… ?). La jeune femme répond « Non » et la conversation tourne court.

Roman Polanski sur les pistes de Gstaad en janvier 1975. Gamma-Rapho via Getty Images/Bertrand Laforet

Roman Polanski sur les pistes de Gstaad en janvier 1975. Gamma-Rapho via Getty Images/Bertrand Laforet  

Le soir, Valentine dîne dans un restaurant d’altitude avec Roman Polanski, celui-ci lui ayant proposé de participer à une descente aux flambeaux. Une fois en bas de la piste, le réalisateur propose de repasser au chalet, avant de retrouver son groupe d’amis dînant de leur côté dans la station. Valentine rejoint sa chambre, se change. Quand Polanski l’appelle à l’étage. « La vie ne m’avait pas encore formée à me méfier », se souvient-elle. Mais une fois arrivée sur le palier, celui-ci, nu, se jette sur elle, la frappe, lui arrache ses vêtements, tente de lui faire avaler un cachet et la viole.

« J’étais totalement sous le choc, assure Valentine Monnier. Je pesais 50 kg, Polanski était petit, mais musclé et, à 42 ans, dans la force de l’âge : il a pris le dessus en deux minutes ». Valentine se souvient de sa peur de mourir. « Je me suis dit : C’est Roman Polanski, il ne peut prendre le risque que cela se sache, alors il devra me tuer ». Puis, après l’agression, des excuses du réalisateur en pleurs. À qui, terrifiée, elle promet de ne rien dire. Elle se rappelle avoir aperçu, en redescendant, certains occupants du chalet, « comme des ombres silencieuses », et quitté la maison. Valentine a ensuite « trouvé refuge » chez un ami de Polanski.

« Il a pris soin de moi », commente celle qui, depuis 1975, a gardé en mémoire le nom de ce « chevalier blanc ». Sans jamais le revoir, comme elle n’a plus jamais croisé ceux qu’hébergeait alors le réalisateur – à l’exception de Gérard Brach qui, des années plus tard, « s’est présenté à (elle) pour lui exprimer ses remords. »

« Un récit très violent, très effrayant »

Cette nuit à Gstaad, Valentine ne l’a racontée que quelques mois plus tard à sa meilleure amie Isabelle S., puis à celui qui deviendra son petit ami pendant quatre ans. Aujourd’hui, les deux se rappellent très bien de ses confidences. Isabelle rapporte un « récit très violent, très effrayant » et l’ancien fiancé son sentiment d’impuissance face à une Valentine qui « un jour, a craqué et raconté l’histoire en larmes. »

En 1993, elle se confiera aussi à son mari, rencontré un an plus tôt : « Ce drame a refait surface dans notre vie à chaque actualité de Polanski », note ce dernier. Vers 2001, la photographe se livre enfin à son frère, Antoine, « épargné » jusqu’alors : « On vient d’une famille assez catho, bourgeoise, tradi… Dans nos milieux, on ne pouvait pas parler de ça », regrette celui-ci.

Tandis que ses proches nous relatent le récit, inchangé, de Valentine depuis 44 ans, nous cherchons à contacter les invités de Polanski ce soir de 1975. Mais Valentine Monnier a oublié le nom de l’amie parisienne. « Le déni n’a pas encore levé tous les black-out », explique-t-elle. Le scénariste Gérard Brach est mort en 2006, sa femme Elizabeth est introuvable et Hercules Bellville, l’assistant du cinéaste, est décédé en 2009. Il y a un mois, Valentine décide alors de contacter, pour la première fois depuis 1975, le « chevalier blanc » de Gstaad. Elle le localise à l’étranger, lui envoie un e-mail et Charles (le témoin a souhaité qu’on utilise un pseudonyme) répond immédiatement : il se souvient d’elle et est prêt à nous parler.

« Elle m’a dit qu’elle venait d’être brutalement violée »

S’il tient à rester anonyme, Charles, comme nos autres interlocuteurs, signera une attestation et témoignera si l’accusation prenait une tournure judiciaire. « J’ai rencontré Roman Polanski à Gstaad en 1969 ou 1970, nous explique-t-il dans le bureau de son avocat. On est devenus amis, on se fréquentait, on skiait ensemble. J’ai rencontré Valentine Monnier en compagnie de Polanski entre fin janvier et début mars 1975. Après avoir dîné et skié ensemble avec un groupe pendant un ou deux jours, elle m’a appelé et demandé si elle pouvait venir chez moi. Elle avait l’air bouleversée. Quand elle est arrivée dans mon chalet, je crois me souvenir qu’elle avait un bleu sur la joue. Puis, elle m’a dit qu’elle venait d’être brutalement violée par Polanski. »

« J’ai demandé à Valentine si elle voulait aller voir la police, poursuit Charles. Sous le choc, elle ne savait pas quoi faire. Elle était si jeune et d’un caractère très positif, elle essayait donc de laisser cette expérience horrible derrière elle. » Charles a tout de suite « cru » Valentine Monnier : « Je trouvais que c’était une personne honnête et qui allait de l’avant et je n’avais aucune raison de douter de ce qu’elle me disait. »

Encouragée par le témoignage de Charles, Valentine nous livre alors le nom d’une autre connaissance de Polanski qui l’a aidée ce soir-là. Cet homme, dont elle n’a jamais eu de nouvelles depuis non plus, s’appelle John Bentley et avait loué à l’hiver 1975 à Gstaad le chalet en face de celui du réalisateur. Lorsque nous retrouvons sa trace, cet ancien producteur âgé de 79 ans se rappelle bien de Valentine. « Alors qu’elle séjournait chez Roman, elle a traversé la rue un soir pour venir chez moi et m’a dit qu’elle avait eu un problème avec Polanski, raconte-t-il, par téléphone, puis dans une attestation signée. Elle m’a demandé si je pouvais la protéger. Elle voulait être loin de Roman. Elle avait l’air bouleversée. »John Bentley assure ne pas se rappeler que Valentine lui ait parlé de « viol ». « Sinon, j’aurais fait quelque chose », jure-t-il. Précisant ensuite : « Roman avait des problèmes psychologiques avec les femmes. Beaucoup de filles tournaient autour de lui dans l’espoir d’avoir un rôle… Valentine était une très jolie fille, mais n’était pas de ce genre-là. »

« Je dénonce le crime sachant qu’il ne peut y avoir de châtiment »

Quarante-quatre ans après s’être réfugiée chez John Bentley puis chez Charles, Valentine Monnier a donc décidé de parler. Une fois pour toutes. « Je ne souhaite plus m’exprimer après, insiste-t-elle. Je dénonce le crime sachant qu’il ne peut y avoir de châtiment, pour tenter d’en finir avec les exceptions, l’impunité. » Si son accusation lui semble nécessaire, c’est parce que Polanski est un emblème : « Les personnes publiques font figure d’exemples. En sacralisant des coupables, on empêche d’autres de mesurer la gravité de leurs actes. »

Joint par notre journal, l’avocat du cinéaste Hervé Témime affirme que « Roman Polanski conteste fermement toute accusation de viol ». « A titre personnel, précise le conseil du réalisateur, je ne peux que constater que les faits allégués datent d’il y a quarante-cinq ans. Qu’ils n’ont, pendant toutes ces longues années, jamais été portés à la connaissance de l’autorité judiciaire ou de M. Polanski. Dans de telles conditions, je déplore gravement la parution, à la veille de la sortie du film, de telles accusations. »

 

https://www.liberation.fr/checknews/2019/11/12/accusation-de-viol-contre-polanski-la-promotion-du-film-j-accuse-est-elle-suspendue_1762868

Accusation de viol contre Polanski : la promotion du film «J’accuse» est-elle suspendue ?

 

Par Robin Andraca 12 novembre 2019 à 14:24
Roman Polanski, le producteur Alain Goldman, et l’équipe du film lors d’une projection de «J’accuse» à Paris, le 4 novembre. Photo Thomas Samson. AFP

 

Alors que la photographe Valentine Monnier accuse Roman Polanski de l’avoir violée en 1975, la promotion du nouveau film du réalisateur franco-polonais, inspiré de l’affaire Dreyfus, est fortement perturbée.

 

Question posée par Nicolas le 10/11/2019

Bonjour,

Nous avons élargi votre question, qui était à l’origine : «Jean Dujardin a-t-il stoppé la promotion du film « J’accuse » ?»

Vous évoquez les nouvelles accusations de viol à l’encontre du réalisateur Roman Polanski, qui perturbent la promotion de son dernier film, «J’accuse», dont la sortie est prévue demain, 13 novembre, dans les salles françaises.

C’est précisément la sortie de ce film, consacré à l’affaire Dreyfus, qui a poussé la photographe Valentine Monnier à témoigner auprès du Parisien le 8 novembre dernier. «En 1975, j’ai été violée par Roman Polanski. Je n’avais aucun lien avec lui, ni personnel ni professionnel, et le connaissais à peine. […] Ce fut d’une extrême violence, après une descente de ski, dans son chalet, à Gstaad [Suisse]. Il me frappa, me roua de coups jusqu’à ma reddition puis me viola en me faisant subir toutes les vicissitudes. Je venais d’avoir 18 ans et ma première relation seulement quelques mois auparavant. Je crus mourir», affirme-t-elle au quotidien, qui affirme avoir pu vérifier ce témoignage auprès de plusieurs témoins.

Les faits, aujourd’hui prescrits, se seraient déroulés dans le chalet du cinéaste, en Suisse. Aucune plainte ne fut jamais déposée. Le réalisateur, de son côté, nie et réfléchit à une riposte judiciaire.

La publication de cet article intervenait dans un contexte doublement particulier : outre la sortie du film, le papier du Parisien a été publié quelques jours seulement après une longue enquête de Mediapart, où Adèle Haenel accusait le réalisateur Christophe Ruggia de «comportements sexuels inappropriés entre 2001 et 2004», alors que l’actrice avait entre 12 et 15 ans.

Pas de 20 heures de TF1 pour Dujardin

Depuis les révélations du Parisien, la promotion du film a subi un net coup d’arrêt. Comme l’ont depuis expliqué le Parisien et le Monde, Jean Dujardin a d’abord annulé sa venue, dimanche 10 novembre, au 20 heures de TF1.

France Inter a également annoncé qu’Emmanuelle Seigner, actrice dans le film et épouse de Polanski, s’était «décommandée» de l’émission Boomerang prévue ce mardi. Sur la même antenne, l’émission d’Antoine de Caunes Popopop, enregistrée avec Louis Garrel, autre acteur du film, n’a pas non plus été diffusée lundi 11 novembre, car tournée avant les révélations du Parisien. «La question de cette nouvelle accusation n’était pas posée», a expliqué la directrice de la radio publique, Laurence Bloch, à l’antenne. Ajoutant que France Inter, partenaire du film, continuera d’en faire la promotion, estimant que les «auditeurs sont adultes, et ils feront en conscience ce qu’ils croient devoir faire». Quelle forme, dès lors, prendra cette promotion ? Contactée par CheckNews, Laurence Bloch répond : «Ce que l’on fait toujours lorsqu’il y a des partenariats : la diffusion des messages de recommandation à l’antenne.»

De son côté, France 5 n’a pas non plus diffusé ce lundi l’émission C à vous, enregistrée il y a quelques jours avec Louis Garrel.

Ces annulations en cascade signent-elles la fin de la promotion du film, avant même sa sortie ? Contacté par CheckNews, Dominique Segall, attaché de presse du film, n’a pour l’heure pas répondu à nos sollicitations.

«Dans cette histoire, j’ai retrouvé des moments que j’avais parfois vécus moi-même»

Dans le dossier de presse du film, Polanski faisait lui-même l’analogie entre l’affaire Dreyfus et celles qui le concernent.

C’est son ami, le philosophe Pascal Bruckner, qui l’interroge dans ce document accompagnant la sortie du film. Sa question est la suivante : «En tant que juif chassé pendant la guerre et cinéaste persécuté par les staliniens en Pologne, survivrez-vous au maccarthysme néoféministe actuel qui, tout en vous poursuivant dans le monde entier pour empêcher la projection de vos films, a obtenu votre exclusion de l’Académie des Oscars ?»

Réponse de Polanski : «Travailler, faire des films m’aide énormément. Dans cette histoire, j’ai retrouvé des moments que j’avais parfois vécus moi-même. Je peux voir la même détermination pour nier les faits, et me condamner pour des choses que je n’ai pas faites. La plupart des gens qui me harcèlent ne me connaissent pas, et ne connaissent rien du dossier en question. Mon travail n’est pas thérapeutique. Toutefois, je dois admettre que je suis familier avec un grand nombre de rouages de l’appareil de persécution montré dans le film, et que cela m’a clairement inspiré.»

Depuis 1977, le réalisateur est accusé par la justice américaine d’avoir drogué Samantha Geimer, et de l’avoir violée dans la maison de Jack Nicholson à Los Angeles, pendant que ce dernier était en voyage. Comme le rappelait récemment l’AFP, «il avait alors plaidé coupable de détournement de mineure après avoir eu des relations sexuelles illégales avec Samantha Geimer, âgée de 13 ans. Ce seul chef d’accusation retenu était le résultat d’un accord à l’amiable avec le juge, après que Polanski eut été inculpé initialement de chefs d’accusation plus graves, notamment viol d’une mineure sous l’emprise de stupéfiants. Condamné à 90 jours de prison, il avait été libéré après 42 jours. Mais le juge avait ensuite estimé la sentence insuffisante. Polanski avait choisi de s’envoler pour la France. Il est depuis sous le coup d’un mandat d’arrêt.»

Ces dernières années, plusieurs femmes, toutes mineures au moment des faits évoqués, ont également accusé Polanski de viol. En 2010, en plein festival de Cannes, l’actrice britannique Charlotte Lewis avait accusé le réalisateur d’avoir «abusé [d’elle] sexuellement» à 16 ans lors d’un casting en 1983. Une deuxième femme, identifiée comme «Robin», l’a accusé en août 2017 d’agression sexuelle lorsqu’elle avait 16 ans, en 1973. En septembre 2017, Renate Langer, ancienne actrice, avait déposé plainte, affirmant avoir été agressée en 1972 à Gstaad alors qu’elle avait 15 ans. La plainte a été refusée par la justice suisse, au motif que les faits étaient prescrits. Roman Polanski a toujours nié ces accusations.

Cordialement

Robin Andraca

 

https://www.liberation.fr/checknews/2017/09/24/liberation-a-t-il-soutenu-la-pedophilie-en-1974_1652441

Libération a-t-il soutenu la pédophilie en 1974 ?

 

24 septembre 2017 à 07:37

 

Question posée par le 23/09/2017

Bonjour,

Si on doit répondre par oui ou par non à cette question, il faut répondre oui. Pas seulement en 1974, mais jusqu’au tout début des années 80. En guise de réponse plus détaillée, voici un article écrit dans Libé, par un journaliste de Libé, en 2001. Sorj Chalandon y revient sur la manière dont libé a traité de la question de la pédophilie, ne réfutant rien du passé, et tentant de l’expliquer.

Cordialement

C.Mt

Voici de qu’écrivait Sorj Chalandon :

Dimanche, dans son éditorial, Jean-Claude Guillebaud, journaliste à Sud-Ouest (et au Nouvel Observateur), écrivait à propos des années 70 et de la pédophilie: «Des crétins dans le vent allaient jusqu’à vanter la permissivité en ce domaine, sans que cela ne suscite beaucoup de protestations. Je pense à ces écrivains qui exaltaient dans les colonnes de Libération ce qu’ils appelaient « l’aventure pédophile ».»

«Je faisais un cunnilingus à une amie. Sa fille, âgée de cinq ans, paraissait dormir dans son petit lit mitoyen. Quand j’ai eu fini, la petite s’est placée sur le dos en écartant les cuisses et, très sérieusement, me dit « à mon tour, maintenant ». Elle était adorable. Nos rapports se sont poursuivis pendant trois ans.» C’est un homme qui parle. Il s’appelle Benoît. Son interview, titrée «câlins enfantins», est précédée d’une phrase du journaliste: «Quand Benoît parle des enfants, ses yeux sombres de pâtre grec s’embrasent de tendresse.» C’est terrible, illisible, glaçant. Et publié dans Libération le 20 juin 1981.

Une autre fois, en 1979, défendant à pleines brassées de mots et de pages un moniteur d’éducation physique condamné pour détournement de mineur, Libé titre «baudruche» une affaire qu’il estime se dégonfler. Des journaux avaient mis en scène des accusations de «prostitution enfantine», de «traites d’enfants». Tout cela était faux. Ce qui était vrai, en revanche, c’est que cet homme mêlait des enfants à ses saloperies d’adulte. Le journaliste de Libération interroge le juge d’instruction chargé de l’enquête. «Cet homme était-il violent avec les enfants?» «Non, répond le juge, mais il les faisait pisser et chier dans les partouzes.» «Mais y a-t-il proxénétisme?», continue le journaliste. «Non, mais il leur faisait faire des horreurs, jouer avec leurs excréments, ils en mangeaient.» Presque victorieusement, l’article estime avoir démonté la machination parce qu’aucune violence n’avait été exercée sur les enfants. Voilà. Alors «lâchez-nous les baskets», grondait l’article juste à côté, pour lequel cette «baudruche dégonflée» n’est rien de plus que l’expression d’«une campagne d’ordre moral».

Laboratoire. L’ordre moral. Voilà l’ennemi. Et Libération de cette époque n’est rien d’autre que l’écho particulier du vertige commun. Nous sommes à la fin des années 70. Les traces du mai des barricades traînent sur les murs et dans les têtes. «Interdit d’interdire», «contestons toute forme d’autorité». C’est plus qu’une période, c’est un laboratoire. Accoucheur d’espoirs, de rêves, de combats insensés. Et de mons tres. A Libération comme ailleurs, l’affrontement fait rage sur tout. Une page de courrier pédophile déclenche la polémique. Mais est néanmoins publiée. Il y a panique à revêtir les oripeaux du censeur. Mais dans les locaux, des coups sont échangés. Des coups encore, lorsqu’un chroniqueur de la nuit arbore une croix de fer allemande au comité de rédaction. Celui qui frappe est conspué par de nombreux présents. L’interdiction, n’importe laquelle, est ressentie comme appartenant au vieux monde, à celui des aigris, des oppresseurs, des milices patronales, des policiers matraqueurs, des corrompus. La pensée est en confusion. La violence politique est un autre moyen de la politique. On a raison de séquestrer les patrons, on a raison de traquer les possédants, on a raison de se révolter et de jouir sans entrave. On a raison de soutenir les prisonniers, les homosexuels, les fous, les drogués. Les femmes se révoltent, et les hommes cherchent une nouvelle place. Dans ce tumulte, ce retournement des sens, cet ancrage de repères nouveaux, dans cette nouvelle préhension de la morale et du droit, cette fragilité et cette urgence, tout ce qui se dresse sur le chemin de toutes les libertés est à abattre.

A Libération même, soucieux de traquer en chaque mot l’ordre établi, la déviance libérale ou gauchiste, des journalistes ont pour tâche de contester tout établissement d’une ligne figée. C’est la fièvre. Un homme en jupe, inconnu, ivre, couvert de pisse et de morve, hurlant et pleurant s’invite au comité de rédaction pour dénoncer le reste du monde. Il n’est pas mis à la porte. Les journalistes l’écoutent jusqu’à ce qu’il parte. Il ne faut mépriser personne, entendre toute minorité. Respecter le droit à la différence. La pédophilie, qui ne dit pas son nom, est un simple élément de cette tourmente. Sauf pour ceux qui la revendiquent comme un acte «d’éducation militante», elle ne vient que rarement sur le devant de la scène. Le mot est terrible aujourd’hui. Mais elle n’est pas le problème d’alors. D’elle-même, et seulement, elle s’inscrit dans un bouillonnement chaviré, où chacun puise ce qu’il croit salvateur. C’est ainsi, c’est hier. C’est comme ça.

Pétitions. En janvier 1977, trois hommes comparaissent devant la cour d’assises de Versailles pour «attentats à la pudeur sans violence sur mineurs de moins de 15 ans». Leurs trois années de détention préventive déclenchent une pétition relayée par Libération. Le texte ne laisse aucune place à l’ambiguïté. Une fois encore, il affirme que les enfants n’ont subi «aucune violence», qu’ils étaient «consentants». «Si une fille de 13 ans a droit à la pilule, c’est pour quoi faire?», demande la pétition. Le texte estime qu’il n’y a pas «crime» et que «trois ans pour des baisers et des caresses, ça suffit». Qui signe? Aragon, Bernard Kouchner, André Glucksmann, François Chatelet, Jack Lang et bien d’autres encore, de Félix Guattari à Patrice Chéreau ou Daniel Guérin. Un peu plus tard, une lettre ouverte à la commission de révision du code pénal exigeait que soient «abrogés ou profondément modifiés» les articles de loi concernant «le détournement de mineur», dans le sens «d’une reconnaissance du droit de l’enfant et de l’adolescent à entretenir des relations avec les personnes de son choix». Qui signe? Jean-Paul Sartre, Michel Foucault, Roland Barthes, Simone de Beauvoir, Alain Robbe-Grillet, Françoise Dolto, Jacques Derrida. Interrogé aujourd’hui, Philippe Sollers, signataire lui aussi de cette supplique, ne se souvient pas. Mais il a une formidable phrase de ce temps: «Il y avait tellement de pétitions. On signait presque automatiquement.»

Du plaisir à la souffrance. Sollers exagère à peine. En cette époque de violence extrême, sociale, politique, humaine, certains ont publié des textes, signé des manifestes, sont descendus dans la rue même, pour sou tenir des actes que parfois ils n’approuvaient pas. D’autres, comme ces pétitionnaires qui demandent la modification de la loi, associent sans malice, sans calcul, sans démagogie le texte protégeant les mineurs aux textes ­ tout juste abrogés ­ réprimant «l’adultère, l’interruption de grossesse et les pratiques anticonceptionnelles». Coucher avec un enfant? Une liberté comme les autres. Sous toutes les plumes, toujours, d’articles en tracts et de prises de parole en tribunes libres, les mêmes mots reviennent : «l’évolution de notre société». «Il faut changer la vie», écrit en 1979 dans Libération, un pédophile emprisonné. «Nos lois sur la sexualité des mineurs ne sont plus en adéquation avec cette époque», écrivent d’autres pétitionnaires. Ils estiment que l’on doit aborder autrement tout le système éducatif. Que nier sa sexualité à l’enfant, c’est nier qu’il est un être à part entière. Et que la société leur donnera bientôt raison. Ils ont eu tort.

«Elle gazouille quand elle éprouve du plaisir», écrit encore Benoît le malade, racontant la petite fille de cinq ans. Et il aura fallu du temps, tout ce temps, pour que le gazouillement ou le silence des enfants souillés se transforment en mots. Puis en colère. En accusation, enfin. Et que les voix d’adultes prétendant que l’enfant trouve du plaisir à ces jeux soient recouvertes par les voix d’enfants qui disent que tout cela n’est que souffrance.

 

Affaire Patricia Bouchon : elle n’est pas terminée

Le verdict de vendredi a permis d’éviter le naufrage total qu’eût été l’acquittement de Laurent Dejean, contre lequel existe un faisceau d’indices, mais aucune preuve.

Sachant qu’il ne peut être l’unique assassin de Patricia Bouchon, toute la bande de cybercriminels et harceleurs du malade mental extrêmement dangereux Pascal Edouard Cyprien Luraghi étant aussi impliquée dans ce crime, et même, de façon beaucoup plus claire, certaine, il est désormais à craindre que Laurent Dejean ne soit « suicidé » dans sa cellule et que le second procès attendu n’ait ainsi jamais lieu.

De cette manière, il pourrait rester à jamais l’unique assassin de Patricia Bouchon, ce qui n’est pas la vérité, et surtout, s’il est bien impliqué dans ce crime, il se tairait définitivement à propos des faits comme de ses complices, lesquels y ont un intérêt évident.

A l’occasion de ce premier procès ont été publiées pour la première fois de nombreuses précisions que la presse n’avait jusque-là jamais fournies. Il y en a encore avec le verdict (voir ci-dessous). Je les ai commentées régulièrement à l’aune des certitudes qui se dégagent de l’ensemble des faits et des écrits probants dont j’avais communiqué l’essentiel aux enquêteurs au mois d’octobre 2014.

Il y a là matière à réflexion, analyses et débats, lesquels devraient se poursuivre jusqu’à, peut-être, mise à jour de la vérité.

Et les éventuelles réactions violentes ou inappropriées à mes propres publications relatives à cette affaire viendraient aussi, naturellement, les alimenter.

Avec l’annonce du verdict par voie de presse, donc, est encore révélé un détail jusque-là inconnu du public, celui-ci : lors d’un interrogatoire, Laurent Dejean a déclaré aux gendarmes avoir aperçu une tache de sang depuis la route en se rendant à son travail alors même que la scène du crime n’avait pas encore été découverte :

 

Me Baro ainsi rappelé, l’étrange déclaration de Laurent Dejean aux gendarmes, affirmant avoir aperçu une tâche de sang depuis la route en se rendant à son travail alors même que « la scène de crime n’avait pas été découverte ». Autre déclaration troublante, l’accusé avait affirmé qu’il manquait « deux galets » sur la scène de crime, et que ces galets « pouvaient être l’arme du crime ».

 

Cela dit, on a vu aussi un autre individu s’accuser carrément du meurtre puis en être disculpé du fait que son ADN n’était pas l’un de ceux retrouvés sur le corps de la victime.

Attendons donc la suite qui commence à venir avec la série d’Elise Costa dont le troisième épisode a été publié vendredi matin, avant que la cour d’assises de Haute-Garonne n’ait rendu son verdict :

http://www.slate.fr/story/impasse-a-bouloc-proces-laurent-dejean-meurtre-joggeuse-patricia-bouchon-episode-3-enquete

Extraits :

«Le fait de déplacer le corps est un cas de figure peu fréquent. Souvent, la victime est laissée sur place.»

Rapport des officiers de la gendarmerie spécialisés en sciences comportementales

«Pour nous, autant le chemin de l’agression dépend des circonstances et n’a pas été choisi, autant le chemin de la découverte du corps est propre à l’auteur des faits. Il le connaissait», constate Véronique Chaudriller.

C’est quelqu’un du coin.

Le corps de Patricia Bouchon retrouvé, les officiers de la gendarmerie spécialisés en sciences comportementales sont à nouveau saisis pour filer un coup de main dans l’enquête. Leur mission, entre autres, est de «refaire» le crime pour comprendre la motivation et la personnalité de l’auteur.

«Le fait de déplacer le corps demande une certaine intelligence pratique, une capacité à se ressaisir émotionnellement, notent-ils. C’est un cas de figure peu fréquent. Souvent, la victime est laissée sur place.»

D’après eux, le lieu de découverte du corps montre «l’importance pour l’auteur de dissocier son lieu de vie avec la victime». Déplacer la dépouille évite de faire le lien entre le crime et lui, efface les indices et/ou retarde la découverte du corps. La technique permet aussi de cacher la nature du crime.

Quel est le mobile? Les gendarmes classent les pistes selon leur degré de probabilité, jusqu’à n’en privilégier qu’une seule.

La thèse du vol est écartée en raison des conditions spatio-temporelles de l’agression: Patricia Bouchon n’avait pas d’argent sur elle, pas de téléphone, simplement ses clés de maison accrochées à un porte-clés nounours que l’on ne retrouvera jamais –mais un vol de clés impliquerait de toute façon que l’auteur suive sa victime jusqu’à chez elle.

La thèse du règlement de comptes est également laissée de côté: les trois scènes de l’agression dans l’impasse démontrent une certaine difficulté à maîtriser la victime, une escalade de violences «longue sur la distance et brève dans le temps», aboutissant en tout état de cause à un meurtre non intentionnel. «Généralement, quand on prévoit de s’en prendre à quelqu’un, c’est mieux préparé et plus efficace.»

Ne reste qu’une piste: le meurtre à connotation sexuelle.

«On enchaîne les déceptions»

Les hommes des environs inscrits au Fijais, le fichier judiciaire des auteurs d’infractions sexuelles, sont très vite entendus. «Ils seront tous écartés après audition», relate l’enquêtrice Chaudriller.

Les gendarmes examinent les relevés de toutes les personnes ayant retiré de l’argent au distributeur de Bouloc. L’ensemble des activités téléphoniques ayant eu lieu sur le secteur ce matin-là sont analysées: 120 individus sont entendus, leur emploi du temps vérifié et l’ADN des hommes prélevé.

Le personnel du supermarché de Bouloc, les jeunes de l’association communale aidant à la réinsertion professionnelle, les chasseurs, les employés du syndicat intercommunal travaillant au ramassage des déchets et encombrants… Tout le monde est auditionné.

…/…

Les quatre mégots découverts dans l’impasse de l’agression de Patricia Bouchon révèlent le profil de quatre individus différents, de sexe masculin. Aucun n’est répertorié au Fnaeg, le fichier national automatisé des empreintes génétiques.

…/…

«Faites appeler le procureur»

L’enquête s’enlise, la place de Bouloc est vide des médias et de leurs camions à antenne parabolique depuis longtemps. Les portes se referment une à une sans qu’aucune ne s’ouvre.

Il existe pourtant un portrait-robot, celui établi d’après le témoignage du jeune Nicolas Gélis. À quoi bon passer trois heures dans un bureau à dresser le portrait le plus fidèle possible à partir des déclarations du seul témoin oculaire qui ne se manifestera jamais, si c’est pour ne le diffuser qu’en interne? Christian et Carlyne Bouchon ne comprennent pas, ils ne sont pas professionnels. Mais à vrai dire, les professionnels ne comprennent pas non plus.

Officiellement, compte tenu du nombre d’informations à traiter, le procureur a choisi de ne transmettre le portrait-robot qu’aux gendarmeries et aux commissariats. La directrice de l’enquête l’assure: le portrait-robot n’était pas confidentiel, il était diffusé «à toutes nos unités au niveau national».

Affaire Patricia Bouchon : elle n'est pas terminée dans AC ! Brest 000_par7686407Portrait-robot établi grâce au témoignage de Nicolas Gélis | Dépêche du midi / AFP Photo

Entendue huit ans plus tard devant la cour d’assises de la Haute-Garonne, elle soupirera: «Parfois, les décisions prises font avancer l’enquête et parfois, elles la pénalisent. C’est une décision qui a pénalisé l’enquête. Je ne sais pas pourquoi elle a été prise. Faites appeler le procureur, et il vous répondra.»

Le 13 octobre 2013, deux ans et demi après sa création, le portrait-robot est envoyé à toute la presse.

Moins d’un mois plus tard, le 4 décembre 2013, la gendarmerie de Fronton reçoit un appel anonyme. Quelqu’un pense avoir reconnu l’homme sur le portrait-robot. Il s’appelle Laurent Dejean, et il était propriétaire d’une Clio première génération dont il se serait débarrassé deux ou trois jours après le meurtre.

 

 

https://www.parismatch.com/Actu/Faits-divers/Meurtre-de-Patricia-Bouchon-20-ans-de-prison-pour-Laurent-Dejean-1615749

Meurtre de Patricia Bouchon : 20 ans de prison pour Laurent Dejean

 

Paris Match | Publié le 29/03/2019 à 16h00

La Rédaction, par AFP
Laurent Dejean

Laurent Dejean a été condamné à 20 ans de prison pour le meurtre de Patricia Bouchon. Manon Billing / AFP

 

Laurent Dejean a été condamné à 20 ans de prison pour le meurtre de Patricia Bouchon, commis en 2011.

Laurent Dejean, 39 ans, a été condamné vendredi à 20 ans de réclusion criminelle par la cour d’assises de Haute-Garonne pour avoir tué Patricia Bouchon, une joggeuse de 49 ans, le jour de la saint-Valentin en 2011.

La cour l’a jugé coupable alors que l’avocat général avait requis jeudi l’acquittement faute de preuves. Souffrant d’une schizophrénie paranoïde selon les termes de l’expert psychiatre, Laurent Dejean s’est vu reconnaître des circonstances atténuantes pour troubles psychiques.

Sa défense a annoncé qu’elle allait immédiatement faire appel. « Nous ne pouvons pas accepter qu’en 2019 on soit condamné sans preuve », l’accusé était « sous ‘cachetons’, il était difficile pour lui de s’exprimer calmement », a affirmé un des avocats, Pierre Dubuisson.

La famille a laissé éclater son soulagement à l’annonce du verdict : « Je sais que c’était difficile pour les jurés (…) mais il a tué Patricia », a réagi le veuf de la victime, Christian Bouchon.

« Ma mère n’est pas morte pour rien, on ne peut que se réjouir, il y avait une grosse crainte d’un acquittement », a lancé leur fille, Carlyne Bouchon. « On se doute qu’il va y avoir appel mais pour le moment on se réjouit de la nouvelle », a-t-elle ajouté.

La veille, au terme de 11 jours de procès, l’avocat général David Sénat avait requis l’acquittement de Laurent Dejean, un aide-plaquiste qui a toujours plaidé son innocence.

« Il est possible que Laurent Dejean soit coupable mais les preuves font défaut », avait déclaré le magistrat.

« L’intime conviction n’est pas une intime émotion », avait-il aussi lancé, démontant un « dossier vide » et soulignant la « fragilité » du témoignage qui avait conduit à l’interpellation de Laurent Dejean.

Identifié à partir d’un portrait robot

Dès le deuxième jour, la partie civile s’était offusquée de l’attitude du parquet général, la jugeant partisane en faveur de l’accusé : « La partie civile est très blessée, limite outragée », avait clamé Christian Bouchon.

Fin 2017, le même avocat général avait estimé qu’il n’y avait pas dans le dossier de plus de 40 000 pièces, les éléments nécessaires pour un renvoi devant les assises. La chambre de l’instruction avait finalement tranché en faveur du renvoi devant un jury populaire, qui s’est prononcé après plus de cinq heures de délibéré.

Le 14 février 2011 à Bouloc, près de Toulouse, Patricia Bouchon n’était pas revenue de son jogging matinal. Son corps n’avait été retrouvé qu’un mois et demi plus tard, dissimulé dans une conduite d’eau, le crâne enfoncé.

Cinq jours après la disparition, un témoin s’était présenté aux enquêteurs. Il avait déclaré que quelques secondes après avoir croisé une joggeuse, il avait failli emboutir une Clio stationnée à contre sens, tous feux éteints, dans laquelle se trouvait un homme barbu.

A partir de ce témoignage, un portrait robot du suspect a été réalisé et plusieurs personnes ont affirmé reconnaître Laurent Dejean, dont son ex-compagne.

« Il a fallu que l’on trouve un coupable »

Relevant l’absence d’éléments probants, les avocats Pierre et Guy Dubuisson ont pour leur part dénoncé dans leur plaidoirie la fabrication « d’un coupable idéal » par les enquêteurs.

« A un certain moment, il a fallu que l’on trouve un coupable », a tonné Me Guy Dubuisson.

Le pénaliste toulousain avait de façon appuyée, mis en garde les jurés contre une erreur judiciaire : « Vous ne pouvez pas condamner si vous n’avez pas de certitude ».

De leur côté, les deux avocats de la partie civile, Lena Baro et Stéphane Julliard avaient mis en avant des « éléments convergents » rassemblés par les enquêteurs.

Me Baro ainsi rappelé, l’étrange déclaration de Laurent Dejean aux gendarmes, affirmant avoir aperçu une tâche de sang depuis la route en se rendant à son travail alors même que « la scène de crime n’avait pas été découverte ». Autre déclaration troublante, l’accusé avait affirmé qu’il manquait « deux galets » sur la scène de crime, et que ces galets « pouvaient être l’arme du crime ».

Me Julliard a également plaidé la dangerosité de l’accusé qui consommait du cannabis et de la cocaïne, « accélérateurs de sa maladie » selon lui.

 

 

https://www.ladepeche.fr/2019/03/29/meurtre-de-patricia-bouchon-20-ans-de-reclusion-pour-laurent-dejean,8098976.php

Meurtre de Patricia Bouchon : 20 ans de réclusion pour Laurent Dejean

 

  • Laurent Dejean a été condamné à 20 ans de réclusion criminelle
Laurent Dejean a été condamné à 20 ans de réclusion criminelle DDM – NATHALIE SAINT-AFFRE

 

Publié le 29/03/2019 à 17:26 , mis à jour le 30/03/2019 10:52
l’essentiel

 

Laurent Dejean, 39 ans, a été condamné ce vendredi à 20 ans de réclusion criminelle pour le meurtre de Patricia Bouchon, une joggeuse tuée à Bouloc, le 14 février 2011.

« J’espère que ma mère est fière de nous ». L’émotion était intense ce vendredi après-midi à l’énoncé du verdict de la cour d’assises de la Haute-Garonne. Après cinq heures de délibérés, Laurent Dejean, 39 ans, a été condamné à 20 ans de réclusion criminelle pour le meurtre, le 14 février 2011, de Patricia Bouchon, 49 ans, une mère de famille qui faisait un jogging nocturne à Bouloc, une commune du nord de Toulouse.

Les jurés, une femme et cinq hommes entourés de trois magistrats professionnels, n’ont donc pas suivi les réquisitions de l’avocat général qui leur avait demandé, jeudi, d’acquitter l’accusé « faute de preuves ». Après douze jours d’audience, leur intime conviction a penché vers la culpabilité du plaquiste diagnostiqué schizophrène paranoïde qui clame son innocence depuis sa mise en examen en juin 2014.
À l’énoncé du verdict, Laurent Dejean est resté hébété, il s’est ensuite prostré dans le box des accusés avant de verser quelques larmes.

Huit ans d’instruction

En face, la famille de Patricia Bouchon a poussé un « ouf » de soulagement. Elle connaît désormais le coupable du meurtre atroce de la joggeuse, huit ans après les faits. Des larmes de joie ont coulé pendant de longues minutes d’embrassades sous l’œil des nombreuses caméras. « C’est un grand moment. Je suis heureux pour Patricia », a décrit, la voix tremblante, Christian Bouchon, le mari de la victime. Carlyne, sa fille, a dit sa satisfaction « parce qu’il est reconnu coupable et reconnu malade dans la continuité c’est-à-dire qu’il a l’obligation de se soigner ».

« J’espère qu’il sera soigné, il n’est pas responsable de ses actes », estime lui aussi Christian Bouchon. La famille de Patricia Bouchon, très au fait de la procédure, n’a jamais douté de la culpabilité de Laurent Dejean. Pour elle, il a été pris d’un coup de folie cette nuit-là sur un petit chemin de terre à Bouloc.

« La justice a été rendue », s’est satisfait Christian Bouchon. Et sa fille, Carlyne d’insister : « Je tiens à remercier tous les enquêteurs pour leur travail qui a été bafoué au cours de ce procès. C’est grâce à eux que nous en sommes là aujourd’hui ».

La cour d’assises de la Haute-Garonne a clos ce vendredi huit ans d’une instruction difficile. Le nom de Laurent Dejean était apparu fin 2013, après la publication du portrait-robot du suspect.

La question des preuves

Les langues s’étaient déliées dans le boulocain pour désigner le plaquiste « nerveux, colérique, violent envers le matériel » qui possédait une Clio blanche première génération au moment des faits. Pendant quatre ans et demi, il a nié avoir conduit cette voiture pour l’avouer mardi à l’audience en expliquant qu’il avait menti « parce qu’elle n’avait pas de carte grise et d’assurance. Les gendarmes m’auraient mis une grosse amende ».

La question de la preuve a été au cœur des débats. Pas de témoin, pas d’ADN, pas de voiture, pas d’aveux. Pour autant le faisceau d’indices collectés par les gendarmes de la section de recherches de Toulouse a convaincu les jurés. Le témoin clef dans cette affaire avait croisé la joggeuse puis avait manqué de percuter une Clio arrêtée, tous feux éteints au milieu de la route de Fronton, à la sortie de Bouloc. Il avait pu voir le conducteur et donner une description précise de cet homme au regard fuyant, bonnet noir sur la tête. Quelques minutes plus tard, vers 4 h 35, un couple de riverains du chemin de l’agression avait entendu un cri de femme puis, une dizaine de minutes plus tard, les pleurs d’un homme qui répétait « Excuse-moi, excuse-moi ». Ils avaient cru à une dispute chez leurs voisins.

Frappée à trois reprises

Patricia Bouchon a été frappée à trois reprises au visage avec un objet contondant. Elle a été secouée au niveau du cou au point d’être réduite à l’état de « poupée de chiffon », selon les experts. Devenue paraplégique, elle a agonisé « entre 10 et 15 minutes ». Son meurtrier l’a chargée dans sa voiture et conduite jusqu’à Villematier à 12 km de Bouloc. c’est là qu’il a dissimulé son corps sous un petit pont, dans 40 cm d’eau.
Malgré un dispositif de recherches hors norme mis en place par la gendarmerie, elle n’a été retrouvée que 43 jours plus tard. Un chasseur qui cherchait un chien avait fait la macabre découverte.
Pour élucider cette affaire une cellule spéciale « Disparition 31 » avait été créée autour de 16 enquêteurs de la gendarmerie exclusivement dédiés au meurtre de Patricia Bouchon.
Coupable, Laurent Dejean a rejoint ce vendredi la prison où il se trouve depuis quatre ans et demi déjà. La famille Bouchon, loin de Bouloc, a savouré un verdict attendu depuis des années. Elle promet : « On sera prêts pour l’appel ».

« C’est une erreur judiciaire »

La défense de l’accusé, Laurent Dejean, représentée par Mes Guy et Pierre Debuisson, a annoncé, immédiatement après le verdict, son intention d’interjeter appel de la décision de la cour d’assises de la Haute-Garonne.
« Notre client encourait une peine de réclusion criminelle à hauteur de 30 ans, a rappelé Me Pierre Debuisson. Compte tenu de l’état psychiatrique de Laurent Dejean, il a été diagnostiqué schizophrène paranoïde et est victime d’hallucinations graves, le jury a été négativement influencé. »
Il insiste : « Nous allons interjeter appel de cette décision surprenante. Il n’y a pas la moindre preuve. C’est une erreur judiciaire. Nous ferons tout pour qu’il soit acquitté lors du procès en appel. »
Jeudi, les avocats de la défense avaient demandé l’acquittement de Laurent Dejean, dans un « dossier sans preuves ».

Claire Lagadic

 

 

https://www.liberation.fr/france/2019/03/29/meurtre-de-patricia-bouchon-la-joggeuse-de-bouloc-l-accuse-condamne-a-vingt-ans-de-prison-ferme_1718180

Meurtre de Patricia Bouchon, la «joggeuse de Bouloc» : l’accusé condamné à vingt ans de prison ferme

 

Par Julie Brafman — 29 mars 2019 à 17:47
A la cour d’assises de Haute-Garonne, lors du procès. Photo Pascal Pavani. AFP

La cour d’assises de Haute-Garonne, à Toulouse, n’a pas suivi les réquisitions du ministère public qui demandait l’acquittement de Laurent Dejean, et l’a déclaré coupable. Ses avocats vont faire appel.

  • Meurtre de Patricia Bouchon, la «joggeuse de Bouloc» : l’accusé condamné à vingt ans de prison ferme

Les jurés de la cour d’assises auront eu quinze jours pour se forger leur intime conviction et pour répondre à cette question : Laurent Dejean a-t-il tué Patricia Bouchon en 2011 ? Cette mère de famille de 49 ans, partie faire un jogging près de Bouloc (Haute-Garonne), n’était plus réapparue. Son corps avait été retrouvé un mois et demi plus tard, dissimulé dans une conduite d’eau, le crâne enfoncé. Durant l’instruction ou dans la salle d’audience, Laurent Dejean, aide-plaquiste, a toujours nié sa responsabilité dans le crime. Il s’est contenté d’un «non merci» lorsque le président lui a proposé de s’exprimer une dernière fois vendredi matin, à la fin de son procès. Après six heures de délibéré, les jurés ont décidé de le condamner à une peine de vingt ans de réclusion criminelle, lui reconnaissant des circonstances atténuantes pour «causes de troubles psychiques». A savoir une schizophrénie paranoïde, selon les termes du psychiatre.

Si ce verdict satisfait les parties civiles – une famille meurtrie, convaincue de la dangerosité de l’homme de 39 ans assis dans le box –, il va à l’encontre des réquisitions de l’avocat général. La veille, le magistrat David Sénat s’est levé pour demander l’acquittement de Laurent Dejean, faute de preuve. Dénonçant, selon l’AFP, un «dossier vide» et soulignant la «fragilité» du témoignage principal qui avait conduit les gendarmes à interpeller l’accusé après l’élaboration d’un portrait-robot, il a prévenu les jurés avec cette jolie formule : «L’intime conviction n’est pas une intime émotion.»

Fin 2017, devant la chambre de l’instruction, il avait déjà estimé que parmi les 40 000 pièces de procédure ne se trouvait aucun élément suffisant pour un renvoi devant les assises. Les magistrats avaient tranché en sens inverse. Contacté par Libération, à la veille de l’ouverture de l’audience, MDebuisson, avocat de la défense ne disait pas autre chose : «Cette affaire repose sur un témoin oculaire qui décrit une scène la nuit dans un village mal éclairé et qui se contredit au fil de ses dépositions. Sans compter que l’ADN de Laurent Dejean n’a jamais été retrouvé sur le corps de Patricia Bouchon alors qu’on sait qu’il s’agit d’une agression extrêmement violente.» Lors de sa plaidoirie, le pénaliste a, lui aussi, voulu mettre en garde les jurés : «Vous ne pouvez pas condamner si vous n’avez pas de certitude !» Il n’a pas été entendu. Dans la foulée du verdict, il a dénoncé «une erreur judiciaire», selon France Bleu, et annoncé son intention de faire appel.

Julie Brafman

 

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