Je décline toute responsabilité quant aux mentions qui s'affichent dans les cinq lignes ci-dessus du pavé "Recherchez aussi" sur lequel je n'ai aucun contrôle.
Mes statistiques sont bloquées depuis le 2 février 2015.
7 février 2015
Mes statistiques sont de retour, tout fonctionne.
16 février 2015
Statistiques "basiques" de nouveau bloquées depuis le 12 février.
22 février 2015
Mes statistiques "basiques" ont été débloquées hier soir après la publication de mon dernier article concernant NEMROD34. Belle reprise simultanée de l'activité du Chinois.
23 février 2015
Statistiques "basiques" toujours sujettes à blocages : le 21 février au soir, à peine étaient-elles débloquées, puis à nouveau hier, 22 février, à peine étaient-elles débloquées.
24 février 2015
Statistiques "basiques" débloquées. Pas de nouveau pic d'activité du Chinois depuis le 21 février.
25 février 2015
Je n'ai pas mes statistiques "basiques" du jour, ça bloque encore... et Justinpetitcoucou est toujours bloqué depuis le 8 février... Faudrait penser à le débloquer, lui aussi, il y a du laisser-aller, là...
26 février 2015
Statistiques "basiques" des deux blog débloquées. Merci pour Justin, il était temps !
27 février 2015
Statistiques "basiques" des deux blogs de nouveau bloquées depuis le 26 février. Ce petit jeu pourrait-il cesser ? On n'en voit pas l'intérêt... Complément de 22 h: merci de m'avoir rendu ces statistiques !
25 mars 2015
Statistiques "basiques" de nouveau bloquées depuis le 20 mars.
26 mars 2015
Merci de m'avoir débloqué mes statistiques "basiques". Encore une fois, je ne vois pas l'intérêt de ce petit jeu. Ce serait aussi bien de cesser de bloquer ces statistiques pour oublier de les débloquer jusqu'à ce que j'aie signalé le problème.
31 mars 2015
Merci de bien vouloir me débloquer les statistiques "basiques" de Justinpetitcoucou, restées bloquées depuis le 14 mars - cf. avis du 25 mars sur Justin.
2 avril 2015
Merci de m'avoir rendu les statistiques de Justin.
7 mai 2015
Je n'ai plus de statistiques depuis deux jours, ni "basiques" ni "avancées".
10 mai 2015
Retour des statistiques "basiques". Merci. Manquent encore les statistiques "avancées".
14 mai 2015
Toutes mes statistiques sont de retour depuis hier. Merci.
3 octobre 2015
Depuis hier, les compteurs de mes statistiques avancées sont tous à zéro. Merci de me les rendre.
Selon le président russe, 130 familles sont détenues depuis le 13 octobre à Hadjin, près de la frontière irakienne. Parmi les otages figurent plusieurs Américains et Européens, a assuré le chef d’État.
«Tout le monde se tait, comme si rien ne se passait». Vladimir Poutine a fait ce jeudi des révélations sur la situation en Syrie. Selon le président russe, l’État islamique détient actuellement 700 otages à Hadjin, près de la frontière irakienne. Daech «a posé un ultimatum et menace de tuer dix otages par jour», a-t-il assuré lors d’une conférence de presse à Sotchi sur les bords de la mer Noire, pour la 15e réunion annuelle du club de réflexion Valdaï. Le chef d’État n’a pas précisé les exigences des islamistes.
«Parmi les otages figurent plusieurs Américains et Européens. Avant-hier, ils ont exécuté dix personnes»
Vladimir Poutine, président de la Russie
Le raid a eu lieu le 13 octobre dans un camp de réfugiés de Deir ez-Zor, ville stratégique de l’Est syrien sur l’Euphrate, dans une zone contrôlée par des forces soutenues par les États-Unis et leurs alliés, selon l’agence de presse russe TASS. Les djihadistes auraient capturé 130 familles avant de les emmener plus à l’Est, à Hadjin. «Parmi les otages figurent plusieurs Américains et Européens», précisé Vladimir Poutine . «Avant-hier, ils ont exécuté dix personnes», a-t-il affirmé.
Déclenchée en 2011, la guerre en Syrie a déjà fait plus de 360.000 morts, tandis que plus de la moitié de la population a été déplacée ou a dû quitter le pays. La Russie, elle, est impliquée dans le conflit depuis septembre 2015. Le soutien fréquent de Vladimir Poutine à Bachar El Assad a souvent été contesté par la coalition internationale. Moscou n’a pas hésité à opposer son veto au Conseil de sécurité de l’ONU, notamment concernant le recours aux armes chimiques à Douma.
Je viens de trouver dans mes statistiques de blog des recherches sur ces mots-clés particuliers : « inconnu du 13 octobre ».
Cela m’évoque plusieurs faits notables tous liés entre eux.
Commençons par le premier, une attaque dont j’avais été victime de la part d’un groupe de « déconnologues » au mois d’octobre 2008, dans les commentaires sur cet article du site Rue89 :
Plusieurs commentaires hors sujet ont été retirés, conformément à la charte des commentaires. Pour les signalements, on essaie d’être le plus vigilants possible, mais il y a toujours un délai (et tous les commentaires signalés ne sont pas forcément retirés). Je viens de regarder dans le système, et à cette heure, tous les signalements ont été traités.
Le mieux est de s’abstenir de relancer un fil quand il part clairement hors sujet. Il y a plein de forums pour s’amuser à côté de la Rue. : -)
La meneuse était la riveraine répondant au pseudonyme de « Hestia » qui simultanément me faisait aussi harceler sur le forum privé dénommé « le Coin de la Rue » par ses amis qui s’y trouvaient toujours, elle-même l’ayant quitté environ deux mois plus tôt. Elle avait commencé à m’y attaquer à la suite de son grand copain « Charles Mouloud » au mois d’août 2008, et continuait dans son sillage sur le site Rue89 sur un mode véritablement hystérique là où l’initiateur de ces attaques personnelles se montrait assez discret. Tous deux travailleurs sociaux, l’une à Lyon et l’autre à Rennes après avoir été éducateur spécialisé à Brest où il était très proche des militants de la LCR et du psychiatre pédophile Serge Rodallec, ils me harcelaient depuis le début comme auraient pu le faire des sbires de la criminelle Josette Brenterch de la LCR de Brest, avec des propos très spécifiques dont j’avais bien reconnu la source dès le tout premier, début août 2008 : il ne pouvait effectivement s’agir que d’un proche de cette criminelle, à moins que ce ne fut elle en personne.
L’un des « déconnologues » en action sur le site Rue89 lors de l’attaque de groupe dont j’avais été victime sur le sujet cité plus haut fêtait son anniversaire au même moment, le 13 octobre. Il s’agissait du riverain « Déluge », dit aussi « La Menuise », un ancien intermittent du spectacle reconverti dans la menuiserie et installé dans le Finistère.
Il s’est plu à me harceler sur le site Rue89 en compagnie de « lamorille » à compter de cet automne 2008.
Leur « Konducator » Pascal Edouard Cyprien Luraghi, qui alors boudait Rue89 depuis le mois de mai 2008, joindra ses harcèlements aux leurs dès son retour sur le site, fin novembre 2008.
Il y fait allusion dans son article du 26 mai 2018 où il se décrit comme le « petit nègre » d’un « grand Blanc », le « Menuisier » ayant construit un « Bureau », en fait un forum privé qu’il appelait sa « Cabane » et où avec ses amis, dont le « grand » « Charles Mouloud », il organisait divers harcèlements à l’encontre d’autres riverains du site Rue89.
Cyprien Luraghi finira par se fâcher avec un certain nombre de ses commanditaires des premiers temps, comme il les désigne lui-même aujourd’hui, ou plutôt eux avec lui à compter du printemps 2009, parce qu’il allait beaucoup trop loin dans tous ses déchaînements de violences contre les uns et les autres, et particulièrement les victimes de harcèlement moral dans le travail.
Le pseudonymé « Charles Mouloud », de son vrai nom Dominique Le Brun, était toujours avec lui en 2010, en atteste cet extrait de son blog Tique Toc du 24 juin 2010 :
Noter qu’il révélait alors que son ami et grand complice « Charles Mouloud » était « cul et chemise avec le camarade-sénateur Jean-Luc Mélenchon », dont une photographie en string léopard avait été postée à 11h41.
Il me reprochait d’avoir émis des doutes sur sa santé mentale deux ans plus tôt, comme bien d’autres à l’époque, à la suite de ses propos publics du printemps 2008 sur la langue bretonne.
Hum… Aujourd’hui, certains le traitent carrément de dangereux malade mental…
Le 13 octobre fut de nouveau pour moi un jour remarquable en 2015, comme je l’avais expliqué dans ces articles de novembre 2015 :
J’avais alors subi une cyberattaque destinée à mettre l’accent sur la date du 13 novembre 2015, comme celle, beaucoup plus importante, des 6 et 7 novembre 2015, était annonciatrice de la tentative d’assassinat dont un de mes proches fut victime le 7 décembre 2015.
Par ailleurs, ce 13 octobre 2015, après la cyberattaque menée contre mon système informatique entre 1h30 et 1h35, j’avais posté les deux articles suivants relatifs à l’actualité du jour :
Il y en a un qui les fait tous grimper aux rideaux, c’est manifeste.
En outre, Mélenchon a déjà annoncé que les enquêteurs allaient peut-être trouver, par exemple, qu’un jour il a volé un carambar.
De mon côté, si je devais être perquisitionnée, ce qui ne m’est jamais arrivé, ce n’est pas ce que je pourrais craindre. Je suis déjà violée au quotidien dans l’intimité de ma vie privée depuis près de trente ans. Il est évident que si j’avais fait quoi que ce soit d’illégal durant toutes ces années, je l’aurais payé tout de suite au prix fort. Or, je n’ai jamais fait l’objet d’aucune sorte de poursuite avant que la criminelle Josette Brenterch du NPA de Brest ne décide de m’attaquer avec des dénonciations calomnieuses pour assurer sa défense à la suite des exactions publiques qu’elle avait commises à mon encontre à compter de juin 2010, selon le bon vieux principe qu’elle et ses divers complices ont d’ailleurs tous appliqué à la lettre dans le même élan calomnieux dès cette année 2010 : la meilleure de leur défense est toujours l’attaque, car ces cyberdélinquants et criminels sont bien tous coupables.
Alors, quelle raison les enquêteurs pourraient-ils bien trouver pour « foutre » Mélenchon « en cabane », comme il le dit lui-même ?
Aurait-il volé des petites culottes ?
Est-ce grave, Docteur ?
Ah ben, c’est condamnable… les victimes se plaignent…
Hautes-Pyrénées : le voleur de culottes condamné DDM
L‘affaire avait fait grand bruit, défrayé la chronique et surtout traumatisé un village entier des Hautes-Pyrénées, Adast. Pendant près de deux ans, du linge, essentiellement féminin, qui séchait tranquillement sur les cordes, disparaissait régulièrement. Les habitants savaient aussi, preuves à l’appui, que quelqu’un s’introduisait chez eux, en leur absence. Pour y voler du linge encore, surtout des dessous féminins, en quantités incroyables parfois. Bref, la psychose avait fini par s’installer. D’autant mieux que le voleur semblait insaisissable. Pendant deux ans, les gendarmes ont cherché, cherché. Les plaintes se sont amoncelées. Et rien.
Jusqu’au 23 avril 2006 : pour la Nième fois, les habitants appellent la gendarmerie. Mais cette fois, pour dire que trois habitants tenaient un homme. Ce dernier venait de tenter de pénétrer dans une maison dont il avait volé les clés. L’habitant des lieux, avec deux voisins, avaient coincé l’individu dans le jardin : un autre habitant de la commune, surnommé le Bordelais, en raison de son installation relativement récente, quatre ans auparavant.
Très vite, le dit Bordelais va parler, va-tout avouer : le linge, les petites culottes, c’est lui. Au cours de la perquisition, les gendarmes vont retrouver des montagnes de cartons pleins de vêtements. Ils sont tous dans un état pitoyable : Thierry R., 37 ans, dans sa dérive fétichiste, s’en est servi « pour assouvir ses pulsions sexuelles. » a-t-il expliqué devant le tribunal.
Pendant deux ans, il a fait 13 victimes. Il a traumatisé des familles entières : « Environ 20 % de la population du village a été directement touchée. » calculera le procureur. Les psychiatres définissent Thierry R. comme immature et inhibé. Les mots déviance et fétichisme sont prononcés.
Pendant le procès, Thierry R. semble presque absent, se tient légèrement avachi, un peu comme si tout ça ne le concernait pas. Il va écouter, sans les regarder, les victimes, décrire leurs tourments à la barre : « Aucune d’entre elles ne parle de vol. Mais bien de viol de l’intimité et d’une angoisse indicible. » fera remarquer le procureur.
Le voleur de petites culottes a été condamné à 5 mois de prison avec sursis, mise à l’épreuve pendant deux ans, interdiction de séjour à Adast et obligation d’indemniser les victimes : le montant des sommes pour les vêtements volés est assez impressionnant, sans parler du préjudice moral.
Perquisition chez un fétichiste: 600 pièces de lingerie saisies
JUSTICE Un Savoyard a été interpellé et mis en examen après 10 ans de vols de sous-vêtements…
J. M. avec agence
Publié le 21/10/09 à 00h00 — Mis à jour le 21/10/09 à 16h14
Des sous-vêtements sèchent au vent. — SIERAKOVSKI/ISOPIX/SIPA
Des sous-vêtements féminins par centaines. Voilà le butin saisi ce mercredi par la gendarmerie au domicile d’un Savoyard. Interpellé et mis en examen, l’homme, un récidiviste, a expliqué avoir agi par «fétichisme».
Au total, ce sont 600 pièces de lingerie qui ont été découvertes au cours de la perquisition. Le fruit de 10 années des larcins du collectionneur, que celui-ci s’est procurés sur les étendages des balcons ou en fouillant dans les sèche-linges.
«Vols par escalade»
C’est après la plainte d’une Haut-savoyarde chez qui il était entré la nuit pour dérober ses sous-vêtements, en s’introduisant dans sa chambre alors qu’elle dormait, que l’homme avait été identifié et interpellé en septembre.
Il devra répondre de «vols», «vols par escalade» et «violation de domicile» en décembre devant le tribunal correctionnel d’Annecy. La gendarmerie a lancé un appel à témoins pour retrouver d’éventuelles autres victimes de ses expéditions.
Vienne : un fétichiste volait des dessous féminins sur les fils à linge
Un amateur de sous-vêtements féminins a été pris la main dans le sac dans la région de Châtellerault. Il volait des dessous en train de sécher sur les fils à linge.
Des sous-vêtements volés par un étudiant au Chili le 19 avril 2012 Crédit : AFP/Archives
Un amateur de dessous féminins se servait depuis environ un an sur les fils à linge, dans la région de Châtellerault (Vienne). Il a été piégé et appréhendé par le mari d’une de ses victimes, excédé par ces larcins. Le fétichiste, âgé de 35 ans et jusqu’alors inconnu de la justice, a été confondu il y a une semaine par un habitant, chez qui il a commis le vol de trop : en l’espace d’une année, son épouse a ainsi vu disparaître nuitamment pas moins de 70 de ses culottes, mises à sécher sur l’étendoir de la terrasse.
L’époux, qui avait remarqué que l’amateur de lingerie venait se servir de préférence les dimanches et mercredis soirs, a monté la garde avant, il y a un mois, d’investir dans une webcam. Il y a quelques semaines, son initiative a porté ses premiers fruits, lorsque la webcam a capté la forme d’un homme « habillé en treillis, avec un chapeau et un foulard », comme il l’a raconté notamment à la Nouvelle République du Centre Ouest.
Plusieurs personnes se sont plaintes de vols similaires
Mais c’est la semaine dernière, dans la nuit de dimanche 13 à lundi 14 octobre, que ses efforts ont finalement été couronnés de succès. « Il a sauté dans la cour (…) Il avait son ciré, son foulard et des gants. Il s’est mis à quatre pattes et au moment où il commençait à se servir sur le séchoir, on l’a cueilli », explique l’homme, aidé dans l’opération par ses deux fils.
Prévenus, les gendarmes ont découvert dans sa voiture une trentaine de culottes, fraîchement dérobées à Châtellerault. L’homme a reconnu les vols. Depuis que l’affaire a été évoquée dans la presse locale,plusieurs personnes se sont plaintesauprès des gendarmes de la région de vols similaires.
FAITS DIVERS Le postier qui avait volé des dessous chez une habitante d’Anglet, repérée lors de sa tournée, a été condamné à 4 mois de prison avec sursis et à une obligation de soins…
E.P.
Publié le 17/02/16 à 10h47 — Mis à jour le 17/02/16 à 11h01
De la lingerie en vitrine d’un magasin. — GILE MICHEL/SIPA
Ce mardi, un facteur âgé d’une trentaine d’années qui était poursuivi pour les vols répétés de lingerie au domicile d’une habitante d’Anglet, a été condamné à 4 mois de prison avec sursis, à une obligation de soins et il lui est interdit de rencontrer la victime, rapporte Sud-Ouest. La Poste, partie civile dans cette affaire, a licencié le facteur pour faute grave et a obtenu 500 euros, au titre du remboursement des frais de justice.
L’homme se serait découvert un penchant fétichiste. Il s’est introduit plusieurs fois au domicile de sa victime, repérée pendant sa tournée, dérobant petites culottes et soutiens-gorge durant l’été 2015. L’Angloye suspecte rapidement son facteur qui a une attitude insistante à son égard.
Il a avoué s’être masturbé dans la chambre de sa victime
Le facteur, qui s’est confondu en excuses à l’audience et qui a assuré vouloir assumer ses erreurs, a même confessé qu’il s’était masturbé dans la chambre de sa victime et qu’il lui avait volé un paquet de cigarettes. Il ne s’explique pas comment a commencé ce penchant pour la lingerie féminine.
« Mon mari n’était pas là. Je ne savais pas qui était entré. Pendant une semaine, je me suis posé des questions, je n’ai pas dormi. Je ne sais pas ce qu’il se serait passé si je l’avais trouvé dans la maison », raconte la victime à la barre, selon Sud-Ouest. Elle a demandé le remboursement (320 euros) des articles de lingerie, sans vouloir les récupérer. Elle a aussi obtenu 600 euros au titre du préjudice moral.
Recherché depuis plusieurs mois, un jeune homme de 20 ans a été arrêté le 30 juin dernier, à Cuers, dans le Var. Son crime ? Il s’introduisait dans des propriétés, la nuit, pour dérober des sous-vêtements féminins… Et assurait ses déplacements avec des vélos volés.
Les faits se sont déroulés entre le 1er avril et le 14 juin 2016, à Cuers, dans le département du Var. Pendant plusieurs mois, un jeune homme âgé de 20 ans, a donné beaucoup de cheveux blancs aux gendarmes et à la police municipale de la commune. Parce qu’ils n’avaient de lui qu’un vague signalement, c’est seulement le 30 juin qu’ils ont pu mettre fin à sa cavale.
La raison peut prêter à sourire, tant elle est surprenante: il s’introduisait dans des propriétés cuersoises pour substituer des sous-vêtements féminins. Et pour se rendre sur les lieux du larcin, il utilisait des vélos volés. Son mode opératoire était toujours le même, explique le commandant de la brigade de gendarmerie nationale de Pierrefeu Du Var, contacté par le Figaro. «Il se contentait d’appuyer sur la poignée de la porte, et entrait sans faire de bruits. Si un panier à linge se trouvait à proximité, il piochait les sous-vêtements que la dame avait laissés dedans, et repartait.» Jamais d’effraction ou de violence, le jeune homme opérait seulement si la pièce était vide. «S’il entendait un bruit, il se sauvait aussitôt», continue le commandant.
Si la majeure partie de son butin implique de la lingerie, il arrivait qu’il prenne aussi un autre objet de valeur, comme une console de jeu DS, par exemple. «Mais toujours si l’opportunité se présentait, c’est-à-dire si l’objet se trouvait à côté. Il improvisait, ne préméditait rien.» Trois maisons déplorent des vols, mais il est probable que ses tentatives concernent six à dix personnes, souligne le commandant. «C’était quelqu’un du village, il se promenait la nuit et, au hasard, choisissait une maison.» Il parle d’un «gamin à la dérive», qui n’a «plus ses parents», dont les oncles «vivent dans le coin mais ne parviennent pas à le sortir de cette situation.» Sans domicile fixe et sans travail, il «vivote de droite à gauche, chez des amis». Il n’est pas «méchant», insiste-t-il. D’ailleurs, «la pire chose qu’il puisse faire, c’est enjamber votre muret car il a aperçu un vélo près de la cabane du jardin.» Les vélos, il a réussi à en vendre «au moins un sur Cash Converteurs», un site pour se procurer et mettre en vente des objets d’occasion.
Le jeune homme a expliqué qu’il avait agi de la sorte pour «se faire valoir auprès de ses copains.» Pour lui, les objets qu’il dérobait étaient des «trophées». Le 1er juillet, le tribunal correctionnel de Toulon l’a condamné à 10 mois de prison ferme.
Vendée : les gendarmes sur la trace d’un voleur de sous-vêtements féminins
FAIT DIVERS – Depuis la mi-novembre dans le sud de la Vendée, un individu pénètre au domicile de particuliers et s’en prend à la lingerie des femmes : les vêtements sont souillés ou volés. Le suspect, lui, est toujours recherché.
05 janv. 2017 17:42 – Aurélie Sarrot
L’affaire n’est pas banale et c’est l’une des victimes qui a décidé de la médiatiser. Depuis la mi-novembre, un individu sévit dans le sud de la Vendée, toujours selon le même modus operandi et avec un unique but : s’introduire dans les domiciles de particuliers pour s’en prendre à la lingerie des femmes.
« Les vêtements sont éparpillés, parfois souillés, parfois volés », indique une source proche du dossier à LCI. « Cinq plaintes ont été déposées à ce jour. L’enquête est en cours. Des constatations et des relevés ont été effectués et nous attendons les résultats », précise le procureur de la République de la Roche-sur-Yon, Hervé Lollic joint par notre rédaction.
Des victimes sous le choc
Amandine Deroux, qui dit avoir été par deux fois victime du voleur, le 20 novembre puis le 18 décembre 2016, a ainsi raconté ses mésaventures à nos confrères de Ouest-France. Selon la jeune femme domiciliée à Nesmy, le malfaiteur a d’abord « plié le grillage du jardin », puis « démonté la baie vitrée pour s’introduire dans sa maison ». « En rentrant chez moi, j’ai découvert toute ma lingerie éparpillée sur mon lit et au sol », dit-elle. Et d’ajouter : « Pour l’instant ce ne sont que des sous-vêtements, mais est-ce que ça peut dégénérer ? Que faire si l’on tombe nez à nez avec l’auteur ? ».
Dans la région, elle n’est pas la seule à avoir connu ces méfaits. Le domicile d’une de ses voisines aurait lui aussi été visité, tout comme celui d’une collègue, habitant au Tablier.
« Une affaire prise au sérieux »
En plus de l’article paru dans la presse régionale, afin de prévenir les Vendéennes des infractions, Amandine Deroux a créé le 2 janvier dernier une page Facebook baptisée « Mes sous-vêtements s’appellent reviennent ». Là, plusieurs femmes se disant victimes des mêmes faits, domiciliées à Aubigny, l’Aiguillon, Sainte-Gemme-La Plaine ou encore Luçon , se sont manifestées.
« Il y a visiblement une recrudescence des faits, l’affaire est prise au sérieux », ajoute le procureur de la République.
« Les mêmes faits ont été constatés l’année dernière à la même période de l’année, d’octobre à décembre environ, et sur la même région. On ignore s’il s’agit ou non de la même personne », fait par ailleurs savoir notre source proche du dossier.
Les investigations se poursuivent pour tenter d’interpeller le « serial visiteur ». Le groupe « Mes sous-vêtements s’appellent reviennent » avait de son côté atteint ce jeudi les 500 membres… Quant aux plaintes, elles pourraient se multiplier dans les prochains jours.
Vols en série de sous-vêtements en Vendée : un suspect interpellé et placé en garde à vue
FAIT DIVERS – Un quadragénaire a été interpellé ce mardi matin à Mareuil-sur-Lay-Dissais (Vendée) dans le cadre de l’enquête sur des vols et utilisations de lingerie survenus dans le département depuis l’automne. Au 5 janvier, cinq plaintes de femmes avaient été déposées, mais le nombre de victimes pourrait être bien plus important.
17 janv. 2017 18:09 – Aurélie Sarrot
Les gendarmes ont-ils enfin mis la main sur le « serial visiteur » et voleur de sous-vêtements féminins qui sévissait depuis l’automne en Vendée ? Ce mardi matin, un individu a été interpellé à son domicile de Mareuil-sur-Lay-Dissais, dans le même département, selon une information du Journal du Pays Yonnais confirmée par plusieurs sources à LCI.
Né en 1969, l’homme est soupçonné de s’être introduit au domicile de plusieurs femmes, pour certaines vivant en couple, et d’avoir fouillé différentes pièces à la recherche de leur lingerie. « Les vêtements sont éparpillés, parfois souillés, parfois volés », avait indiqué début janvier une source proche du dossier à LCI.
Afin d’obtenir un maximum de témoignages, plusieurs victimes avaient lancé début janvier un groupe Facebook baptisé « Mes sous-vêtements s’appellent reviennent ». Bien plus que le préjudice financier, ces femmes avaient fait part dans leurs messages de leurs inquiétudes, alors que l’individu qui s’était introduit à leur domicile n’avait toujours pas été interpellé.
L’amateur de culottes aurait, en un peu plus de deux mois, sévit sur plusieurs communes de Vendée parmi lesquelles Nesmy, Le Tablier, Aubigny, L’Aiguillon-sur-Mer, Sainte-Gemme-la-Plaine et Luçon. « Ce monsieur était connu pour des faits similaires à ceux qui lui sont aujourd’hui reprochés », indique ce mardi à LCI une source proche du dossier. Le parquet de la Roche-sur-Yon devrait s’exprimer sur ce dossier mercredi, par voie de communiqué.
Un quinquagénaire a été condamné à trois mois de prison avec sursis, hier, par le tribunal correctionnel de Cusset. Depuis plusieurs années, il volait… les culottes de ses voisines.
au tribunal
«C’est une histoire qui, de loin, peut prêter à rire ». Voilà un point qui, hier, mettait d’accord procureur et avocats. L’histoire ? Celle d’un homme de 53 ans domicilié dans l’ouest de l’Allier et qui comparaissait devant le tribunal pour des vols… de sous-vêtements féminins. Des strings, exactement. De couleur rouge et noir, de préférence.
Des vols par dizaines
Au cours des dernières années, le quinquagénaire en a dérobé des dizaines dans son voisinage, alors qu’ils étaient étendus sur des fils à linge. Il l’a reconnu lui-même auprès des gendarmes de Gannat, après un nouveau vol commis en juillet dernier, qui aura été celui de trop.
Ce jour-là, c’est le mari de l’une des victimes des vols à répétition qui avait fini par démasquer son voisin. Celui-ci avait, aux dires des témoins interrogés lors de l’enquête, tendance « à faire de fréquents allers-retours » autour des maisons où il commettait ses méfaits. Au total, sur plusieurs années, plus d’une centaine de sous-vêtements féminins auront ainsi été dérobés par le prévenu qui, interpellé par les gendarmes, ne tardera pas à reconnaître les faits. Ni à expliquer ses motivations.
« Déviance sexuelle »Il admettra ainsi « s’adonner à ces vols pour pouvoir porter les sous-vêtements, trouvant cela sexy, et aimant se sentir comme une femme en les portant ». L’étude psychiatrique allait, elle, mettre en évidence « une déviance sexuelle » chez le mis en cause, écartant cependant tout signe de « dangerosité ».
Les avocats de deux des victimes des vols, pourtant, soulignaient les dégâts. Et notamment psychologiques. Pour eux, donc, « l’histoire ne prêtait pas à rire ». « Ces vols ont été des actes intrusifs et perturbant pour ma cliente, qui a été angoissée par la suite et qui a dû consulter un médecin », notait ainsi M e Barnoud. « Il y a eu le sentiment d’avoir à faire à un potentiel maniaque, une personne dangereuse, avec tout l’impact psychologique que cela peut avoir », relevait de son côté M e Metenier. « Ces actes peuvent être vus comme des atteintes à la dignité », appuyait le procureur Beard, requérant « quatre mois de prison avec sursis ».
Le quinquagénaire a finalement été condamné à trois mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve pendant deux ans, assortis d’une obligation de soins. Il devra aussi régler plus de 2.000 € de dommages et intérêts à ses victimes.
Quoique plusieurs éléments tendent à accréditer l’hypothèse d’un acte terroriste, les autorités n’ont pour l’heure pas retenu cette qualification pour les faits qui se sont produits à Trappes jeudi.
La revendication rapidement publiée par l’Etat islamique est jugée opportuniste.
Et l’auteur des faits est dit « déséquilibré ».
Son acte relèverait de la psychiatrie, tout comme l’attentat commis à Nice le 14 juillet 2016 par Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, qui lui serait passé à travers les mailles du filet en dépit de multiples alertes.
Concernant ce dernier, il faut d’abord rappeler que la tuerie dont il est l’auteur est bien traitée depuis le début comme un acte terroriste.
Par ailleurs, son profil psychologique est celui d’un psychopathe, d’un pervers, d’un sadique qui jouit, est heureux et « rit » des souffrances qu’il inflige à ses victimes ou des crimes qu’il s’apprête à commettre, exactement comme tout autre « déconnologue ».
A aucun moment il n’apparaît « en souffrance », ce qui est théoriquement la condition sine qua non pour une prise en charge psychiatrique.
Combien de fois faudra-t-il le répéter ? Les pervers n’intéressent pas les psychiatres, ils n’en veulent pas comme patients, n’ayant dans leur cas aucune maladie mentale à traiter. Ce sont leurs victimes qui emplissent les hôpitaux psychiatriques, parfois à leur demande parce qu’elles estiment en avoir besoin, et le plus souvent pour prévenir ou « guérir » tout dépôt de plainte de leur part, car il ne s’agirait pas de tarir la source de la clientèle de toute l’industrie psychiatrique en mettant hors d’état de nuire violeurs, pédophiles et autres dangereux psychopathes – c’est bien ainsi que le psychiatre hospitalier conçoit son rôle « social ».
Enfin, même si les autorités judiciaires françaises éprouveraient des difficultés à établir la relation de Mohamed Lahouaiej-Bouhlel avec l’Etat islamique, il n’en reste pas moins qu’il est issu d’une famille notoirement connue comme islamiste.
Pour ma part, je rapprocherais davantage l’attaque de Trappes de celle commise en Isère par Yassin Salhi au mois de juin 2015 : ayant d’abord tué son patron qui l’avait réprimandé deux jours plus tôt, il s’était ensuite livré à une mise en scène macabre et avait provoqué une explosion avant d’être maîtrisé par des pompiers auxquels il avait lancé : « Allah Akbar ».
Cet attentat « correspond très exactement aux mots d’ordre de Daech », avait alors estimé le procureur de Paris, François Molins, notamment par la volonté de Salhi de « donner à son acte une publicité maximale ».
Egalement, je la rapprocherais volontiers de l’attaque du Marché de Noël de Nantes du 22 décembre 2014, même si celle-ci n’avait pas été qualifiée d’attentat terroriste, quoique des témoins eurent bien rapporté avoir entendu crier « Allah Akbar » et que le Marché de Noël de Strasbourg fût déjà la cible d’un projet d’attentat islamiste au mois de décembre 2000.
Dans ces trois cas, le passage à l’acte est directement lié à des difficultés avec des proches ou des personnes de l’entourage : la mère et les soeurs pour une question d’héritage à la suite du décès de son père pour l’assassin de Trappes, deux d’entre elles étant d’ailleurs ses premières victimes, le patron assassiné pour le second, et toute sa famille pour le troisième, selon ses écrits.
Cependant, l’ombre de commanditaires ou de tiers manipulateurs est aussi toujours présente dans tous ces cas : amis ou idoles islamistes pour les uns ou « professeur » pour l’assaillant de Nantes, qui tel Yassin Salhi le mardi 22 décembre 2015 sera retrouvé pendu aux barreaux de sa cellule le mercredi 13 avril 2016.
Mes lecteurs les plus assidus savent auxquels je pense en priorité, je les ai déjà désignés à plusieurs reprises, et cette nouvelle attaque me semble bien encore porter leur marque.
En effet, depuis que je me suis remise à publier quelque peu, leur « Konducator » à la « vigueur masculine retrouvée » du 3 juin 2018 voit de nouveau son membre se ratatiner jour après jour.
Or, ce sont bien des femmes qui ont spécifiquement été visées ce 23 août 2018 à Trappes au lendemain du message du chef de l’Etat islamique signifiant qu’il sortait lui aussi de sa torpeur estivale pour faire sa rentrée.
Des policiers près de la rue Camille-Claudel, à Trappes, où Kamel S. 36 ans, a tué sa mère et sa sœur jeudi. Photo Denis Allard
Jeudi dans les Yvelines, un homme fiché par le ministère a tué sa mère et sa sœur et gravement blessé une passante. L’EI a une fois de plus revendiqué l’attaque. Mais le ministre de l’Intérieur souligne un profil de «déséquilibré» et les autorités n’ont pas confié l’enquête au parquet antiterroriste.
Drame de Trappes : Etat islamique ? L’Etat sceptique
L’Etat islamique a-t-il revendiqué un simple différend familial macabre ? Jeudi, un homme a tué avec un couteau sa mère et sa sœur et blessé gravement une troisième personne, à Trappes (Yvelines), avant d’être abattu par la police. Moins de deux heures après les faits, l’organisation terroriste publiait un communiqué sans ambiguïté : «Un soldat de l’Etat islamique a perpétré l’attaque en réponse à l’appel à cibler les ressortissants des pays de la coalition.» La veille, le chef du groupe était sorti de son silence pour la première fois depuis plus d’un an, appelant ses partisans à poursuivre le combat, malgré les défaites sur le terrain.
Le tueur, Kamel S., était inscrit dans le Fichier de traitement des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT), à la suite d’une condamnation pour apologie du terrorisme en 2016. Lors d’un face à face avec la police, il s’est montré menaçant, hurlant : «Allah akbar, si vous entrez je vous fume tous.» Le mode opératoire, la revendication, les paroles du tueur puis les premiers détails sur son profil : tous ces éléments laissent penser à une attaque terroriste, potentiellement inspirée par l’EI. Mais, dès sa première prise de parole, jeudi matin, Gérard Collomb a écarté avec prudence cette piste. Depuis Trappes, le ministre de l’Intérieur a déclaré que l’auteur du double meurtre avait des problèmes psychiatriques «importants», et présentait davantage le profil d’un «déséquilibré» que d’un «engagé» aux ordres du groupe Etat islamique.
Droit commun
L’enquête judiciaire a donc été ouverte localement par le parquet de Versailles, avec une qualification de droit commun. «Il n’y a pas d’élément à ce stade de l’enquête qui permette de déterminer un caractère terroriste, mais nous suivons de très près les premières investigations», explique à Libération le parquet de Paris, qui a une compétence nationale et exclusive concernant les enquêtes pour actes de terrorisme. Une décision prise «compte tenu des troubles mentaux de l’auteur et du fait qu’il était en conflit ouvert avec sa famille», détaille une source judiciaire. Deux éléments pour l’instant déterminants pour écarter l’hypothèse d’un nouvel attentat. Et, «traditionnellement, le parquet ne tient pas compte des revendications», ajoute la même source judiciaire. Le code pénal définit les actes de terrorisme de manière très large, renvoyant principalement à l’effet escompté, à savoir «troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur».
Pour l’heure, la revendication de l’EI est donc jugée d’«opportunité», par une source haut placée dans le renseignement intérieur. Ce n’est pas la première fois que l’organisation terroriste s’attribue avec quelques largesses une action violente. C’est même de plus en plus courant, observe le chercheur et consultant Romain Caillet (auteur du blog Jihadologie sur Liberation.fr). En juin 2017, le groupe s’était jeté sur une fusillade dans un casino de Manille, aux Philippines. Un tireur avait assassiné 37 personnes. L’enquête démontrera que l’homme était accro aux jeux et interdit de casino. Elle n’a mis au jour aucun lien avec l’EI.
Improvisation
Quelques mois plus tard, même manipulation : un tueur de masse tire sur la foule depuis un hôtel de Las Vegas, tuant 58 personnes. Toujours via son agence de propagande Amaq, l’EI revendique, assurant que l’auteur s’est converti à l’islam, et va même jusqu’à citer un nom de guerre. Le FBI n’a, là encore, trouvé aucune relation entre le tireur et l’organisation. Pour Romain Caillet, l’épisode a entaché la «crédibilité médiatique de l’EI».«Avant 2017, Amaq pouvait se tromper sur le nombre de mort, un nom et le mode opératoire, mais rectifiait. Depuis 2017, les revendications farfelues sont plus fréquentes», ajoute Jean-Charles Brisard, du Centre d’analyse du terrorisme.
Un autre épisode a illustré l’improvisation qui semble aujourd’hui régner au sein du groupe terroriste : le 18 septembre, un magazine de l’EI affirme qu’un de ses «détachements de sécurité» a réussi à poser des explosifs à l’aéroport de Roissy. Ceux-ci auraient été «découverts par les forces croisées», poursuit la publication. L’article fait référence à une fausse alerte à la bombe, qui avait effectivement entraîné des retards la veille. Une quinquagénaire avait prétendu qu’un avion allait exploser, après s’être vu refuser l’accès à bord faute de billet valable. Le psychiatre qui l’a examinée lors de sa garde à vue a estimé par la suite que son discernement était aboli. L’équipe de déminage n’avait quant à elle trouvé trace du moindre explosif.
«L’EI est affaibli militairement sur le terrain et cela se voit dans sa communication. On ne peut plus penser comme en 2015, L’organisation ne fonctionne plus pareil. Maintenant, dès qu’une attaque leur correspond à peu près, ils y vont. Pour moi, c’est clair qu’ils cherchent sur Google des informations pour crédibiliser une revendication», analyse Romain Caillet. Selon le chercheur, le tournant est la mort, en mai 2017, du fondateur d’Amaq, l’«agence de presse» de l’EI, Baraa Kadek, (aussi connu sous le nom de Rayan Meshaal). «Il avait des exigences que ses successeurs n’ont pas.»
Tuerie de Nice
Pourtant, même avant 2017, au moins une revendication de l’EI continue d’apparaître fragile. Le cas de Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, auteur de la tuerie du 14 Juillet à Nice, qui a fait 86 morts et près de 500 blessés, reste une énigme pour les enquêteurs. Demeure, comme dans le cas de la tuerie au couteau de jeudi à Trappes, la revendication de l’organisation terroriste le qualifiant de «soldat», sans plus de précision. Après deux années d’investigations, la justice n’est pas parvenue pour l’instant à relier Lahouaiej-Bouhlel à l’EI : aucun message d’allégeance n’a été retrouvé, aucune trace de communication avec des combattants de l’organisation terroriste n’a été établie, et Mohamed Lahouaiej-Bouhlel présentait lui aussi d’importants troubles psychiatriques.
Attentat de Nice : cinq choses à savoir sur Mohamed Lahouaiej Bouhlel
18 juillet 2016 à 18h32 | Par Jeune Afrique
Au fur et à mesure que l’enquête progresse, la personnalité complexe du tueur de Nice se précise. Les premiers éléments mettent en évidence « un intérêt certain mais récent pour la mouvance islamiste ».
Sa famille
Né à Msaken, dans la banlieue de Sousse, le 3 janvier 1985, ce ressortissant tunisien est arrivé en France en 2005. Titulaire en 2009 d’une carte de séjour valable dix ans, il a épousé une niçoise franco-tunisienne avec qui il a eu trois enfants. Le couple, séparé depuis dix-huit mois, était en instance de divorce. L’homme âgé de 31 ans avait déménagé dans un quartier de l’est de Nice où il exerçait le métier de chauffeur-livreur.
Mohamed Lahouaiej Bouhlel avait appelé son frère, Jabeur, qui vit en Tunisie quelques heures seulement avant l’attentat, a raconté ce dernier à l’agence de presse Reuters. « Il a dit qu’il était à Nice avec ses amis européens pour célébrer la fête nationale », a déclaré Jabeur depuis la Tunisie. Sur la photo qu’il lui a envoyée, il apparaît « très heureux et content, il riait »… Le frère du tueur de Nice a par ailleurs rapporté au Daily Mail que Mohamed Lahouaiej Bouhlel avait fait parvenir 240 000 dinars (près de 98 000 euros) à sa famille en Tunisie, quelques jours seulement avant l’attentat.
Interviewé par l’AFP devant son domicile de Msaken, le père de Mohamed Lahouaiej Bouhlel a déclaré qu’il n’avait quasiment plus de contact avec son fils depuis son départ en France, sans pouvoir en préciser la date. Cheveux blancs, le visage tendu, il décrit un homme « toujours seul, toujours déprimé ». Mohamed Lahouaiej Bouhlel n’avait « aucun lien avec la religion », a-t-il ajouté. « Il ne faisait pas la prière, il ne jeûnait pas, il buvait de l’alcool, il se droguait même », a-t-il ajouté. Son père a par ailleurs indiqué qu’il n’était pas en bons termes avec son ex-femme.
Des liens « certains » avec la mouvance islamiste radicale
Les nouveaux éléments de l’enquête font ressortir le « profil sadique ultraviolent » de l’auteur de l’attentat de Nice, a-t-on appris lundi après-midi par l’AFP. Mohamed Lahouaiej Bouhlel consultait sur internet des vidéos ultraviolentes, dont des exécutions parfois commises par l’État islamique, rapporte l’AFP, confirmant des informations d’Europe 1. Selon la radio, les enquêteurs ont découvert son obsession pour les vidéos les plus abominables diffusées sur internet par l’organisation État islamique. « Mohamed Lahouaiej Bouhlel regardait en boucle les séquences les plus épouvantables, celles où les atrocités sont filmées en détail », rapporte Europe 1.
Lors d’une conférence de presse tenue lundi 18 juillet, le procureur de Paris François Molins confirme l’intérêt du terroriste pour l’EI. Du 1er au 13 juillet, Mohamed Lahouaiej Bouhlel a visionné « quasi quotidiennement des vidéos de sourates du Coran et des anachid, ces chants religieux détournés par la propagande de l’État islamique », a indiqué le procureur. Ont également été retrouvées dans son ordinateur des photos « de cadavres, des combattants de l’EI arborant le drapeau de l’organisation, des couvertures de Charlie Hebdo, des portraits de Ben Laden et de Mokhtar ben Mokhtar ». Ce qui illustre, selon François Molins, « un intérêt certain mais récent pour la mouvance islamiste radicale », sans qu’aucun élément ne prouve pour l’instant son allégeance à une organisation terroriste.
Le procureur a également rapporté les propos d’un témoin qui a raconté que « depuis huit jours », le tueur de Nice « s’était laissé pousser la barbe ». « Une signification religieuse », selon lui. « Il ne comprenait pas pourquoi Daech ne pouvait pas prétendre à un État », a-t-il rapporté aux enquêteurs.
François Molins a également confirmé que l’attentat avait été « pensé et préparé ». Les enquêteurs ont ainsi retrouvé dans son ordinateur un article de Nice Matin daté du 1er janvier 2016 titré : « Il fonce volontairement dans la terrasse d’un restaurant. » Avant l’attaque, Mohamed Lahouaiej Bouhlel s’est également rendu à plusieurs reprises sur la Promenade des Anglais à bord du camion, loué le 11 juillet. Il a été repéré sur les vidéos surveillance et plusieurs photos de lui à bord du camion ont été retrouvées dans son téléphone portable.
Interviewé lundi matin sur RTL, Bernard Cazeneuve avait déclaré qu’à ce stade, les liens entre le tueur de Nice et d’éventuels réseaux jihadistes n’ont pas été établis. Samedi, le ministre de l’intérieur avait évoqué la radicalisation rapide du conducteur du camion, dont l’attentat a été revendiqué par le groupe jihadiste État islamique (EI).
Selon les informations du Monde, certains noms « intéressants » sont apparus parmi les contacts du tueur. Une autre source évoque des relations communes avec Omar Diaby, une figure du jihadisme niçois proche d’Al Nosra, et non de l’EI. « On est en train de travailler dessus, mais il est encore trop tôt pour en tirer la moindre conclusion », rapporte une source proche de l’enquête, citée par le quotidien.
Un mari violent, à la sexualité débridée, connu pour des faits de délinquance
Inconnu des services de renseignement pour des faits de radicalisation, il était connu des services de police uniquement pour des faits de violence commis entre 2010 et 2016, notamment sur son épouse, mise en garde à vue durant 48 heures. Il avait été condamné le 25 mars 2016 à six mois d’emprisonnement avec sursis.
Trois personnes ont été arrêtés samedi, et trois autres dimanche. Un homme de 37 ans, membre de l’entourage de Mohamed Lahouaiej Bouhlel a été interpellé dimanche et un couple d’Albanais, dont l’homme est désigné par un témoignage comme le fournisseur du pistolet automatique, a été arrêté.
Dans la petite salle de sport que ce chauffeur-livreur fréquentait à Nice jusqu’à il y a deux ans environ, Lahouaiej-Bouhlel a laissé le souvenir d’un « frimeur », un « dragueur » un peu « lourd », rapporte un témoin. Là, le jeune homme avait même pris des cours de salsa, et « venait faire du sport pour faire le beau ».
Les auditions des témoins tracent le portrait d’un jeune homme à la sexualité débridée. Un homme de 74 ans entendu par les enquêteurs est même présenté par certains comme un de ses amants.
Des troubles psychologiques
Dans un entretien accordé à l’AFP et à la BBC, le père de Mohamed Lahouaiej Bouhlel a raconté que son fils avait souffert d’une dépression en 2004, alors qu’il avait 19 ans, ce qui lui a valu une consultation chez un psychiatre de Sousse, ville portuaire de l’est de la Tunisie. L’Express a retrouvé ce spécialiste, le Dr Chemceddine Hamouda, qui n’a été consulté qu’une seule fois. Selon lui, Mohamed Lahouaiej Bouhlel souffrait d’ « un début de psychose », mais « rien dans son comportement ne laissait présager un tel massacre ».
Ce n’est pas l’acte d’un fou
« C’est son père qui l’a forcé à venir me voir. Il ne comprenait pas pourquoi son fils, qui était jusqu’ici brillant, était devenu violent avec lui et n’arrivait plus à travailler à l’école », explique le psychiatre, interviewé samedi par l’hebdomadaire. « Il souffrait d’une altération de la réalité, du discernement et de troubles du comportement. Un début de psychose, donc », poursuit-il. Pour autant, ces troubles n’expliquent « pas du tout » son passage à l’acte. « Une telle violence nécessite forcément un endoctrinement, un délire de radicalisation en parallèle de ses problèmes psychologiques. ce n’est pas l’acte d’un fou, c’est un acte prémédité et exécuté », conclut le spécialiste.
Son témoignage a été recoupé sur place par le journal Le Monde, qui a pu rencontrer son oncle, Abdelfattah Lahouaiej Bouhlel, à Msaken, sa ville natale, dans la banlieue de Sousse. Selon ce dernier, son neveu « n’était pas normal ». « Il aimait exhiber ses muscles de manière bizarre », précise un voisin, cité par le quotidien. « On sentait qu’il n’avait pas toute sa tête », renchérit un autre de ses voisins.
Ses éventuels complices
A 22 h 27, soit quelques minutes avant le massacre, Mohamed Lahouaiej Bouhlel a envoyé un SMS dans lequel « il mentionne l’acquisition d’un pistolet », a indiqué le procureur François Molins. Selon l’AFP, il félicite son interlocuteur pour le pistolet qu’il lui a donné la veille. « Alors on ramène cinq de chez ton copain », ajoute-t-il avant d’indiquer que c’est pour une autre personne « et ses amis ». À bord du véhicule, Mohamed Lahouaiej Bouhlel a bien tiré sur trois policiers avec un pistolet automatique calibre 7,65 mm, mais alors à qui auraient pu être destinées les autres armes ?
Le destinataire du SMS, un homme de 22 ans, fait partie des six personnes placées en garde-à-vue, dont trois ont été transférées dans les locaux de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), à Levallois-Perret, près de Paris, ont indiqué des sources proches de l’enquête.
Les derniers jours de Mohamed Lahouaiej Bouhlel avant le massacre :
Le 28 juin, un prêt à la consommation de 5 000 euros lui est refusé.
Le 8 juillet, Mohamed Lahouaiej Bouhlel vide son compte en banque.
Le 11 juillet, il loue à 8h30 le poids lourd de 19 tonnes, réservé le 4 juillet auprès d’une entreprise de Saint-Laurent-du-Var, dans les Alpes-Maritimes, près de Nice. Il laisse un chèque de caution de 1 600 euros.
Le 13 juillet, il vend sa voiture.
Les 12 et 13 juillet, il fait des repérages à bord du poids lourd sur la promenade des Anglais, selon les images enregistrées par les caméras de vidéo-surveillance.
Le 14 juillet, il tente de retirer à un distributeur 1 000 euros mais ne parvient à obtenir que 550 euros. Selon une source policière, citée par Le Journal du dimanche, le tueur de Nice avait « vidé son compte en une semaine ».
Quand il s’est réveillé au lendemain de l’attentat de Nice, le vendredi 15 juillet au matin, Roger B. a découvert des dizaines de SMS sur son portable envoyés par des amis inquiets. Lui n’était pas sur la promenade des Anglais, et s’est couché tôt le soir de la fête nationale.
Après avoir rassuré ses proches, ce niçois de 74 ans, ex-propriétaire d’un sauna dans le nord de Paris s’est inquiété pour les siens. Et surtout pour « Momo », un de ses amis les plus proches.
C’était lui, son « Momo »
Sans nouvelles de sa part, Roger a même contacté son ex-femme. Au fil de la matinée, en regardant les informations, Roger a fini par faire le rapprochement. Le tueur, le terroriste, le conducteur du camion fou qui venait de tuer plus de 80 personnes en les écrasant sur la promenade des Anglais c’était lui, son « Momo« . Devant les policiers, entendu le 16 juillet, Roger raconte :
« J’ai d’abord entendu que c’était un Tunisien de 31 ans, père de 3 enfants, qui habitait vers Pont Marie… Puis j’ai entendu son nom. Je suis tombé des nues »
Roger était l’un des amis les plus proches du tueur de Nice, présenté même comme son amant par la presse au moment des faits. Auditionné longuement par les enquêteurs, l’homme peine à expliquer la dérive de celui qu’il décrit simplement que comme « un ami très proche ».
Leur rencontre remonte à 2009. C’est dans une salle de sport que les deux hommes font d’abord connaissance. A cette époque là Mohamed Lahouaiej Bouhlel est encore marié avec la mère de ses trois enfants mais le couple est à la dérive.
« J’étais comme le papa, explique Roger. J’allais chez lui, je le grondais. Il était violent avec sa femme… non, il était violent tout court. »
Puis le couple se sépare. Roger, qui possède des économies, aide « Momo » à s’installer. Il lui fait des travaux. Lui achète un lit, des meubles, un canapé, son ordinateur puis finit même par lui donner sa voiture. En 2012, c’est lui qui finance en grande partie son permis poids lourd en lui remettant 2.000 euros…. Lahouaiej Bouhlel, petit chauffeur livreur en mal de boulot, peut désormais conduire un gros camion.
Quelle était alors la nature exacte de leur relation, cherchent à savoir les enquêteurs ?
« Les gens font des raccourcis un peu rapides », explique cet homme qui ne fait guère mystère de sa propre homosexualité. « Ils n’imaginent pas que nous puissions être seulement amis. Pourtant c’est le cas. »
Roger B. ne s’est jamais douté que son ami s’était radicalisé. Comme la plupart des relations de Lahouaiej Bouhlel, il le décrit comme non pratiquant. Il mangeait du porc, buvait de l’alcool, et « je ne l’ai jamais vu faire le ramadan. »
« Il y a longtemps, il m’a demandé de l’amener dans une église, car il voulait faire une prière. Il m’a demandé comment on priait. »
Après les attentats contre Charlie Hebdo, ce dernier lui envoie par exemple un SMS »Je suis Charlie ». Lors d’une discussion sur les jeunes partis en Syrie, Momo lui aurait dit : « On s’en fiche, ils vont mourir là-bas de toutes façons. » Mais d’une manière générale, Roger est bien obligé d’admettre que son ami était froid, « sans émotion. »
Il ne lui a malgré tout pas échappé que « Momo » était fasciné par la mort. Les investigations le décrivent comme un homme obsédé par »la violence sadique », « l’extrême violence morbide » et addict des « vidéos de décapitation diffusées par Daech. »
Roger jure qu’il n’a rien vu venir. L’enquête montre pourtant qu’un an avant de passer à l’acte, Lahouaiej Bouhlel commençait à préméditer son actes. Des photos datant de l’été 2015, retrouvées dans son portable, montrent une foule assemblée sur la Promenade des Anglais. L’homme se prend même en photo avec le maire de Nice, Christian Estrosi, lors d’une manifestation organisée le 30 août dans la ville. En janvier 2016, il prend encore en photo un article de « Nice Matin » à propos d’une voiture fonçant sur une terrasse. Peu de temps avant de passer à l’acte, il réalise des « selfies » sur la Prom’. Il se renseigne sur l’horaire des fans zones.
« Je pense que certainement, il a pu se bourrer le crâne avec des choses comme la vidéo, témoigne Roger. Je pense qu’il a pu faire cela aussi pour la gloire. Il a pu se dire : ‘je vais faire un désastre, on va parler de moi.’ »
INFO LCI – Attentat de Nice : comment la police et la justice du quotidien sont passées à côté de Mohamed Lahouaiej-Bouhlel
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Attentat de Nice
ENQUÊTE – Nous avons consulté l’intégralité du dossier judiciaire de Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, pour la première fois rassemblé et exhumé par le tribunal de grande instance de Nice. Le terroriste qui a tué 86 personnes le soir du 14 juillet 2016 a été impliqué dans cinq affaires : violences conjugales, menaces de mort, agressions, etc. Des soupçons de troubles psychologiques étaient connus de la police et de la justice niçoises dès 2010, sans qu’il ne soit jamais pris en charge sur le plan de la santé mentale…
19 janv. 2018 06:05 – William Molinié
Edifiant. Cette partie du tableau était jusqu’à présent incomplète. Les témoignages de ceux qui l’ont croisé, sa famille proche ou éloignée, avaient décrit Mohamed Lahouaiej-Bouhlel comme un homme vicelard, violent et pervers. Ce portrait d’une personnalité « borderline », au déséquilibre mental manifeste, se précise aujourd’hui, un an et demi après l’attentat de Nice qui a fait 86 morts, à la lumière du dossier judiciaire du terroriste que nous avons consulté.
Nous avons épluché des centaines de pages compilant les cinq procédures répertoriées le mettant en cause avant ce 14 juillet 2016, date à laquelle il décide de prendre un camion et de foncer dans la foule sur la Promenade des Anglais. Ces pièces de procédure ont été exhumées et rassemblées au mois d’octobre dernier par le tribunal de grande instance de Nice qui a, en outre, récupéré auprès du pôle des affaires familiales la procédure de divorce avec sa femme.
Certains de ces parcours de vie étaient déjà connus. D’autres peu ou pas du tout. C’est la somme de ces éléments qui, mis bout à bout, est vertigineuse. Mohamed Lahouaiej-Bouhlel était pourtant passé devant plusieurs médecins, policiers, avocats ou magistrats, mais aucun d’entre eux n’a imaginé un seul instant son périple meurtrier. Personne, non plus, n’a jugé bon de le confier à un psychiatre. Et ce, malgré plusieurs alertes.
« Nous savons que cet homme peut être dangereux »
La première d’entre elles remonte à l’année 2010. Jean-Marie R., un moniteur de sport, fonctionnaire de la Ville de Nice, porte plainte au commissariat pour « menaces de mort » contre Mohamed Lahouaiej-Bouhlel. Ce dernier vient d’être exclu de la salle de sport pour un comportement agressif envers les autres adhérents, en particulier les femmes. Selon le plaignant, il l’a tenu responsable de cette éviction. Il l’a suivi à plusieurs reprises dans les transports de la ville jusqu’à le menacer : « Je vais t’égorger, toi et les tiens, je vais vous tuer », rapporte-t-il.
Le 16 décembre 2010, Jean-Marie R. écrit au commissariat central : « Cette personne, dont les agissements dénotent un déséquilibre mental certain, a fait l’objet de nombreux avertissements. […] Nous savons par expérience que cet homme peut être dangereux. A mon égard mais aussi pour mes enfants », écrit-il. Puis le 21 février 2011, auprès du procureur de la République : « J’ai déjà signalé […] le déséquilibre mental certain dont fait preuve cet individu. » Dans cette procédure, Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, qui a nié les faits qui lui étaient reprochés, a fait l’objet d’un simple rappel à la loi par l’officier de police judiciaire le 22 juin 2011. Aucune mesure supplémentaire n’a été prise, si ce n’est l’exclusion définitive des clubs de sport de la Ville de Nice.
« Nous ne sommes pas en sécurité »
Moins de trois mois plus tard, les policiers interviennent au domicile des Bouhlel. En cause, un différend familial qui vire à l’affrontement. Ils y trouvent Hajer, sa femme, en pleurs, affirmant que son mari vient de lui asséner plusieurs coups de poing. Malgré la confirmation par des témoins, Mohamed Lahouaiej-Bouhlel nie les faits. L’affaire s’achèvera sur une simple médiation pénale, le suspect promettant de ne plus lever la main sur sa femme. Pourtant, il la tapera quotidiennement ainsi que ses enfants pendant trois ans. Sans qu’aucun service social ou association ne détecte l’enfer quotidien que cet homme fait vivre à sa famille.
Le 26 août 2014, Hajer craque. Elle se rend au commissariat pour déposer plainte. Sept jours plus tôt, à 6h10 du matin, son mari est entré dans la chambre, aviné et mort de rire, en vidant son verre de vin sur ses pieds, avant d’uriner sur ses jambes. Le soir, il revient à la charge : « Tu devrais aller voir dans la chambre, j’ai une surprise pour toi ». Hajer poursuit sa déposition : « Je m’y suis immédiatement rendue et j’ai constaté qu’il avait déféqué sur le sol de notre chambre. Je l’entendais rire derrière la porte. […] Il s’adresse à nous en ces termes : ‘Quand je reviens, si je vous trouve ici, je vous tue toi et tes filles’ ».
Selon elle, son mari avait pour habitude d’appeler ses deux filles « mes merdes ». Ce jour-là, elle remet aux policiers une photo qu’elle a prise sur son téléphone. On y voit un ourson en peluche, avec un couteau en plein coeur. « Il me fait très peur et mes enfants et moi ne sommes pas en sécurité auprès de lui », alerte-t-elle. Malgré ces déclarations et ces photos fournies aux policiers, transmises aux services du procureur de la République, à aucun moment Mohamed Lahouaiej-Bouhlel n’est pris en charge sur le plan de la santé mentale, ne serait-ce pour diagnostiquer d’éventuels troubles.
Au contraire, il lui sera seulement demandé de se rendre au commissariat pour s’expliquer. Une première fois le 18 septembre 2014. Il ne s’y présente pas. Le 18 mai 2015, soit neuf mois plus tard, les policiers se rendent à son domicile. Il n’y est toujours pas. Un an après, le 24 mai 2016, les policiers y retournent. Même constat, ils ne le trouvent pas. Où est passé Mohamed Lahouaiej-Bouhlel ? Il réside toujours à Nice mais change régulièrement de domicile et fréquente la pègre niçoise.
Le 17 juin 2016, le mari violent appelle au commissariat, prétextant qu’il était en vacances. Trois jours passent. On est moins d’un mois avant l’attentat de Nice. Mohamed Lahouaiej-Bouhlel se présente le 20 juin à 10h30 au commissariat de l’Ariane. Il nie en bloc. Quarante-deux minutes d’audition suffisent, selon le procès-verbal. Il ressort, libre. L’action publique sur cette procédure pour violences conjugales s’éteindra quelques semaines après sa mort, puisqu’il ne pourra pas répondre de ses actes.
« J’ai porté un coup sans le vouloir »
Le divorce avec sa femme est prononcé en janvier 2016. A la fin du mois, le 25, Mohamed Lahouaiej-Bouhlel agresse un automobiliste sur la voie publique à Nice avec une planche de palette au bout de laquelle deux clous dépassent. La victime lui demandait simplement de décharger sa cargaison un peu plus loin car son camion bloquait la route.
A la lecture des procès-verbaux de cette affaire, il semble basculer en un rien de temps dans l’ultra-violence sans raison apparente ou justifiée. D’ailleurs, lui-même reconnaît avoir du mal à comprendre sa réaction. Devant le procureur de la République, il se confie : « En fait, je vais vous dire la vérité : j’ai porté un coup sans le vouloir. Je voulais lui faire peur. » Des déclarations corroborées par des témoins : « On ne sait pas pourquoi, le livreur n’a rien dit, a pris une planche de bois avec des clous et a frappé le passager », souligne l’un d’entre eux. Mohamed Lahouaiej-Bouhlel sera condamné le 24 mars 2016 à 6 mois de prison avec sursis. Aucune autre mesure n’est ordonnée par le tribunal, alors même que la justice a connaissance de la procédure ouverte contre lui pour violences conjugales.
Pas de signe d’allégeance
Moins de quatre mois plus tard, il fonce avec le camion qu’il a loué sur la foule à Nice lors du 14-Juillet. Immédiatement, les services du parquet antiterroriste de Paris sont saisis. Le procureur de la République, François Molins, fait état d’une radicalisation récente et d’une préparation minutieuse dans son passage à l’acte. Un an et demi après le drame, aucune trace de lien avec l’Etat islamique n’a été décelée. Pas même un testament, ou un signe d’allégeance. Simplement une revendication tardive et très certainement opportuniste de Daech.
Selon nos informations, des investigations en Tunisie ont été réalisées cet été par la Sous-direction antiterroriste (Sdat) de la direction centrale de la police judiciaire (DCPJ), notamment pour interroger son ancien médecin qui l’avait diagnostiqué schizophrène et lui avait prescrit des antipsychotiques après des accès de violences. Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, qui n’apparaissait pas dans les radars du renseignement intérieur, était sous traitement mais aurait arrêté de le prendre lorsqu’il est arrivé en France, aux alentours de 2008.
Une prise en charge psychiatrique aurait-elle pu éviter le drame de Nice ? Personne ne peut l’affirmer. Mais il est clair qu’à la lecture de la procédure, Mohamed Lahouaiej-Bouhlel souffrait de troubles de la personnalité depuis plusieurs années et qu’il aurait pu être orienté vers des services adaptés. A minima, la justice aurait pu prononcer à au moins une reprise, lors de sa condamnation, en mars 2016, des mesures permettant de le suivre sur le plan de la santé mentale. Aujourd’hui, les enquêteurs de la Sdat sont convaincus, selon nos informations, que Mohamed Lahouaiej-Bouhlel fait partie de ces terroristes « hybrides », relevant en partie de la psychiatrie et passant à l’acte sous l’empire de ce que les médecins appellent une « explosivité émotionnelle ». Un profil qui n’est pas une exception. « Chez les majeurs, 30% de ceux qui passent à l’acte avaient une faille psychologique », affirme auprès de LCI, une source antiterroriste. Toujours selon nos informations, parmi les mineurs radicalisés suivis par les services de renseignement, près de 10% d’entre eux ont été ou sont suivis pour des problèmes psychiatriques, la schizophrénie étant la pathologie la plus récurrente.
Un an après l’attentat de Nice (5/5) : les enquêteurs s’interrogent sur les « indices » laissés par le tueur
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Attentat de Nice
ENQUÊTE – LCI a pu consulter l’intégralité de la procédure judiciaire de Nice. Un an après, nous revenons sur les zones d’ombre et les progrès de l’enquête. Dans ce cinquième et dernier volet, nous nous intéressons aux multiples indices, impliquant des complices, laissés sur son téléphone dans les heures précédant son passage à l’acte. Atteint de troubles de la personnalité, Bouhlel s’est-il inventé lui-même un commando dans sa tête ? Ou a-t-il sciemment orienté les policiers vers certaines de ses connaissances pour les lancer sur une fausse piste ?
14 juil. 2017 08:00 – William Molinié
« Chokri et ses amis sont prêts pour le mois prochain. » Ce SMS a été envoyé à 22h27 le 14 juillet 2016. Un SMS écrit par Mohamed Lahouaiej-Bouhlel 18 minutes avant qu’il ne s’élance sur la Promenade des Anglais à Ramzi A., un dealer niçois auprès de qui il s’était procuré une arme. Message qui laisserait présager une action future. Si au début de l’enquête, les policiers ont soupçonné un autre attentat, qu’ils avaient imaginé au 15 août, un an après, aucun élément n’est venu corroborer et transformer ces soupçons en réalité.
Au contraire, la multiplication des indices laissés par Bouhlel au cours des heures précédant son passage à l’acte interrogent désormais les enquêteurs. D’abord, la photographie d’une feuille de papier retrouvée dans son mobile, sur laquelle figurent 10 numéros de téléphone, plusieurs noms et adresses. Dont certains de ceux qui sont désormais mis en examen dans le dossier, comme Chokri C., présenté par les policiers comme pouvant être un « mentor influent ». Un cliché pris quelques heures avant son passage à l’acte.
« Brouiller les pistes ? »
De la même façon, plusieurs selfies versés à la procédure, pris par Mohamed Lahouaiej-Bouhlel au cours des jours précédents l’attaque, le montrent souriant, notamment devant le camion, aux côtés de plusieurs individus qui finiront par être mis en examen dans le dossier. Mais sur la plupart de ces images, que nous avons pu consulter, le terroriste de Nice est le seul à regarder l’objectif du téléphone. « Il m’a pris par surprise. Il ne m’a pas demandé si j’étais d’accord. Il a rigolé, il a continué à me faire faire le tour du camion et il est parti », raconte devant le juge Hamdi Z., un proche du terroriste.
Cette accumulation d’indices laissés par le tueur de Nice laisse les enquêteurs interrogateurs. « Est-ce qu’il était tellement instable psychologiquement qu’il s’est inventé dans sa tête un commando ? Ou est-ce que tout cela est fait exprès pour brouiller les pistes et mettre à l’abri ceux qui pourraient à nouveau passer à l’acte », questionne une source proche de l’enquête. Une chose est certaine, un an après le début de l’enquête, la justice n’a pas encore répondu à cette question.
Plusieurs pistes de travail en cours
Plusieurs pistes sont toujours explorées pour tenter d’établir la présence d’un « réseau » autour de Mohamed Lahouaiej-Bouhlel. L’une d’entre elles s’est arrêtée en Italie. Car un an avant l’attentat de Nice, le terroriste avait été contrôlé à Vintimille, ville frontière, avec trois individus. Parmi eux, un certain Omar H., qui lui, était connu des services de renseignements pour sa proximité avec l’islam radical. Pour l’heure, on ne sait pas si cet homme a joué un rôle dans la radicalisation du terroriste ou l’inspiration de son passage à l’acte.
Autre élément inquiétant, au cours d’écoutes téléphoniques ciblant son entourage, et dont LCI s’est procuré les retranscriptions, les enquêteurs ont surpris une conversation de l’un d’entre eux faisant référence à un mystérieux « groupe d’Allah » alors qu’il découvrait dans Nice-Matin des noms de complices. « Le groupe d’Allah, ils sont sur le… sur le truc… sur le journal », lâche cet homme de 57 ans au téléphone à son interlocutrice. Cette dernière précise qu’il « y a certains dont ils ne parlent pas du tout dans leur discours ».
Cette discussion surprise par les policiers de la Sdat laisse envisager la présence d’un groupe d’individus radicalisés dans l’entourage du tueur de Nice, ce qui à l’heure actuelle n’a toujours pas été prouvé dans le dossier. « On a bon espoir que l’enquête tire d’autres ficelles. Qu’en prison, par exemple, les langues se délient et que l’on remonte d’autres filières, par exemple », conclut une source proche de l’enquête.
On le dit, on le répète avec force. Et on le dira encore au nom du « enfoncez-vous ça bien dans la tête ».
Il n’allait donc pas bien dans sa pauvre tête. Il buvait. Il lui arrivait de battre sa femme. Même qu’il avait été suivi psychologiquement. Et le plus important, ce qu’il faut retenir avant toute chose, c’est qu’il n’était pas musulman. Ou alors si peu que ça ne vaut même pas la peine d’en parler.
C’est le père du tueur qui le dit. Lui-même est un musulman pieux. Et, fort de sa pratique religieuse, il déclare que son fils ne respectait pas le Ramadan. Et qu’on ne le voyait pas à la mosquée. Donc rien à voir avec l’islam. Plutôt que de pleurer la mort de son fils (un tueur, mais son fils quand même !), Mohamed Mondher Lahouaiej-Bouhlel préfère protéger la réputation de la religion qui est la sienne.
Normal : il est membre du parti islamiste tunisien Ennahdha…
Un flot visqueux d’eau bénite pour noyer le poisson. Dans cette compétition aquatique, la palme revient au sociologue Michel Wieviorka. Dans le Journal Du Dimanche, il s’est emporté contre les commentateurs qui « sans la moindre prudence ont parlé d’emblée de terrorisme et d’islam ». Lui reste prudent, et sa prudence se fonde sur une donnée irréfutable : le tueur, dit-il, « n’a pas accompagné sa course folle d’incantations du genre « Allah Akbar »". C’est bien vrai, ça… Sur la promenade des Anglais, on n’a entendu aucun « Allah Akbar ». Le moteur du camion semi-remorque faisait beaucoup de bruit. Et les cris des hommes, des femmes et des enfants écrasés encore plus. Michel Wieviorka doit avoir des problèmes d’acoustique. Il sélectionne certains sons et pas d’autres. C’est spécial. Sa pensée aussi…
Il nous faut maintenant quitter les rivages de la sociologie pour voguer vers ceux de la psychiatrie. Le tueur, Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, était, selon ce qui nous est dit, un déséquilibré. Tout comme l’était sans doute le chauffeur-livreur de l’Isère qui a décapité son patron selon un mode d’emploi élaboré par Daesh et qui a déposé sa tête sur un drapeau de l’organisation islamiste. D’éminents psychiatres, psychanalystes et psychothérapeutes se penchent sur ces troubles très spécifiques.
D’après leurs travaux, il ressort qu’aucun déséquilibré de culture catholique n’est allé avec son camion écraser une centaine de musulmans le jour de la rupture du jeûne… Aucune trace non plus d’un Juif fou qui avec une machette aurait tenté d’égorger un imam… Pareillement, nulle enquête n’a démontré qu’un déséquilibré protestant aurait envisagé de s’attaquer aux enfants d’une école coranique…
En revanche, il a été prouvé que parmi les jeunes musulmans qui sont partis pour la Syrie et l’Irak, il y avait un certain nombre de déséquilibrés. Les spécialistes estiment en effet qu’égorger un homme au couteau et violer une petite fille de 12 ans témoigne d’un trouble manifeste du comportement. C’est ce qu’ils disent. Ils doivent savoir…
Ceux qui nous gouvernent et nous informent aiment beaucoup le mot « déséquilibré ». Ils adorent également l’expression « vivre ensemble ». C’est prêché et préconisé après chaque attentat. Alors écoutons ces bonnes paroles. Et tous en chœur chantons : « déséquilibrés de toutes races, de toutes religions, unissez-vous ! ». Quelle belle ronde fraternelle que celle des déséquilibrés catholiques, juifs, bouddhistes, hindouistes, musulmans, se donnant tendrement la main ! Il reste – désolé de terminer sur une note aussi grinçante – que certains déséquilibrés ont des couteaux, et les autres pas.
LE SCAN POLITIQUE – Pour le chef LR de l’opposition municipale de Trappes (Yvelines), «il y a clairement un lien entre la radicalisation de l’individu et son passage à l’acte».
En savez-vous plus sur l’agression de Trappes?
Avec les premiers éléments dont on dispose, tout laisserait à penser qu’il s’agit d’un acte à caractère terroriste. L’individu était fiché S, il était radicalisé et s’en est pris à des membres de sa famille.
Pour vous il n’y a pas de doute sur le caractère terroriste de cette attaque au couteau?
Je ne veux pas me substituer aux forces de l’ordre mais le caractère terroriste de l’acte n’est pas à exclure du simple fait que ce passage à l’acte a touché des proches de l’assaillant. Il y a clairement un lien entre la radicalisation de l’individu et son passage à l’acte. La question c’est de savoir si l’attaquant n’était pas radicalisé, serait-il passé à l’acte? Quels que soient la conclusion précise de l’enquête et le qualificatif retenu, il faut continuer à tirer la sonnette d’alarme s’agissant de la radicalisation qui reste une vraie menace. Ne pas le voir est une faute majeure.
«Certains élus de Trappes tiennent un discours qui nourrit le repli identitaire et le clientélisme»
Othman Nasrou
Le ministre de l’Intérieur s’est rendu sur place. Pour Gérard Collomb, cette attaque serait plutôt due à un «déséquilibré»…
Pour moi, tous les terroristes sont des déséquilibrés. Je ne comprends pas la stratégie d’esquive du ministre de l’Intérieur sur ce sujet. La question du suivi psychiatrique des individus concernés, en particulier quand ils sont une menace pour autrui, est aussi de sa compétence. C’est un enjeu d’ordre public et l’État donne le sentiment d’être défaillant quelle que soit la menace. Par ailleurs, le profil psychiatrique de l’assaillant ne saurait occulter le fait qu’il était par ailleurs radicalisé.
Le gouvernement fait-il assez à vos yeux pour lutter contre la radicalisation et l’islamisation à Trappes?
Clairement non, le nécessaire n’est pas fait. On est aujourd’hui dans une impasse. Certains élus de Trappes tiennent un discours qui nourrit le repli identitaire et le clientélisme. On observe une montée de la radicalisation qui est inquiétante, avec des familles touchées par ce drame sans aucun interlocuteur pour les accompagner. On observe également une montée de la déscolarisation des enfants qui sont placés dans des écoles religieuses hors de tout cadre légal. Je ne vois aucune mesure ni aucune stratégie d’ensemble pour lutter contre ce phénomène, et j’attends du Président de la République qu’il ait une parole forte sur ce sujet. Cette parole est attendue depuis longtemps et tous les républicains, au-delà des étiquettes politiques, doivent lutter ensemble contre cette menace. C’est la République qui est en jeu.
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Oui, Laurent Dejean, s’il est bien impliqué dans ce crime ou en sait quelque chose, n’est de toute façon pas le seul, ils sont toute une bande, et ils sont connus depuis longtemps, mais restent surprotégés, à la fois par quelques gendarmes et policiers exerçant notamment dans le Lot, et par un certain nombre de magistrats CORROMPUS.
Une enquête minimale à leur sujet, que de nombreuses victimes réclament en vain depuis longtemps, permettrait de résoudre bien des affaires criminelles, dont celle-ci, mais elle n’est toujours pas à l’ordre du jour.
Les victimes doivent donc se débrouiller seules, autrement, et si possible en synergie pour de meilleurs résultats.
Je fais régulièrement ma quote-part du travail.
En voilà encore un peu.
Pour commencer, j’invite mes lecteurs à visionner la vidéo ci-dessus s’ils ne la connaissent pas déjà, et à découvrir ou se remémorer un détail significatif des violences subies par la victime : elle a eu la nuque brisée par une prise spéciale que l’on apprend notamment dans l’Armée.
Or, il y a bien parmi les relations des commanditaires de cet assassinat au moins un légionnaire, ou plutôt un ancien légionnaire, puisqu’il a quitté la Légion étrangère quelques mois plus tôt, le 28 septembre 2010. C’est le djihadiste franco-marocain Abdelilah Himich, surnommé Abdel le légionnaire. Il vient de Lunel, dans l’Hérault, un département dont sont originaires plusieurs des membres de la bande des commanditaires de l’assassinat de Patricia Bouchon le 14 février 2011 à Bouloc.
Comme il a désormais sa fiche dans Wikipédia, je la colle ci-dessous.
J’invite ensuite mon lecteur à vérifier que le malade mental au clavier – son « arme » – qui probablement ne se salit pas les mains avec ce genre de prise – encore qu’il ait eu un très bon copain de chambrée légionnaire dont il a plusieurs fois parlé à ses lecteurs – mais pirate à mort et fait assassiner tous ceux qui le dérangent, est bien en relation avec ce légionnaire depuis 2010 au moins, ce qui se déduit des dates de début et fin de ses fantaisies sous le pseudonyme de « SaMo-Dz », que l’on retrouve intégralement ici :
Il avait donc commencé ces défaçages de sites le 21 septembre 2010, en a notifié les premiers le 29 septembre 2010, et a terminé par des attaques de sites de la Légion étrangère, réalisées le 11 novembre 2013 et notifiées pour la première le 19 mars 2014 et pour la seconde le 25 février 2015, après le décès de sa grosse référence Abdel Hafed Benotman, dont Amédy Coulibaly n’est qu’une pâle imitation (voir ci-dessous). Et l’on rappelle à propos des attentats de janvier 2015 à Paris que les frères Kouachi ont fréquenté régulièrement La Grande-Motte, au sud de Lunel, durant toute leur jeunesse.
Au passage, on renvoie aussi le lecteur à cet excellent travail sur les mobiles de l’attentat du 7 janvier 2015 contre Charlie Hebdo :
Oui, il y a bien un malade mental qui revendique le droit d’écrire et publier des tas de choses interdites à propos de personnes existant réellement et qui sont toujours en vie, dans le seul but de leur nuire. Ce psychopathe et mythomane excessivement malfaisant, ravagé par le besoin de calomnier et détruire tous ceux qu’il envie ou jalouse, se présente mensongèrement comme un bouc-émissaire. Ce n’est en réalité qu’un vulgaire escroc, un criminel du genre crapuleux.
C’est notre malade mental au clavier – son « arme » – un cybercriminel bien connu de nombreux internautes.
Et l’on rappelle que sa rage contre la joggeuse Patricia Bouchon, première victime de toute une série d’assassinats débutée au mois de février 2011, s’est encore manifestée au soir du 7 janvier 2015 par des tirs apparemment gratuits contre un joggeur à Fontenay-aux-Roses, à proximité de l’un des sites du Commissariat à l’Energie Atomique, historiquement le premier de ses centres de recherche, ce lieu n’ayant pas été choisi par hasard, comme je suis désormais en mesure de l’affirmer sans plus aucun doute.
En effet, tout comme la vidéo de revendication des attentats d’Amédy Coulibaly, et bien d’autres manifestations des terroristes, cette attaque véhicule des « messages » pour qui peut et veut bien les entendre – une vieille marotte du maître, qui adore s’exprimer par allusions. J’y reviendrai plus tard.
Le 21 septembre 2010, donc, alors qu’il débutait ses amusements cybernétiques sous le pseudonyme de « SaMo_Dz », le malade mental au clavier – son « arme » – avait aussi commencé à réitérer de ses précédentes menaces de mort à mon encontre en piratant un ancien braqueur fiché au grand banditisme pour m’envoyer des « spams » très personnalisés avec l’une de ses adresses e-mail, comme je l’ai déjà exposé à plusieurs reprises (cf. notamment mon article du 8 mai 2016).
Tout comme Abdel Hafed Benotman, cet ancien braqueur était un ami de Thierry Chatbi, également bien connu dans le monde carcéral (cf. mes publications du 25 janvier 2015 sur Justinpetitcoucou et Satanistique).
Oui, le malade mental pirate, il m’a toujours piratée, et bien d’autres personnes également, mais il ne veut pas aller en prison pour ces faits, ni pour les innombrables autres crimes ou délits qu’il commet régulièrement avec son clavier – son « arme ».
Il préfère mettre toute la planète à feu et à sang et, bien entendu, n’hésite pas à faire assassiner qui menace sa chère liberté.
Aussi, ce grand manipulateur et comploteur a très tôt rameuté et fédéré autour de sa cause totalement indéfendable tous ses amis, pour la plupart extrême-gauchistes, islamistes et du grand banditisme.
Au mois de mars 2012 débutaient à Toulouse leurs attentats islamistes.
La thèse initiale du loup solitaire concernant les assassinats alors commis par Mohamed Merah s’est depuis totalement effondrée.
Celle du crime de rôdeur pour Patricia Bouchon un an plus tôt à Bouloc devrait connaître le même sort.
Dans les deux cas, l’assassin n’est pas seul, il est puissamment soutenu, guidé par toute une organisation criminelle, et dispose de toute sa logistique. Qui plus est, c’est exactement la même.
Nous allons donc terminer la petite démonstration de ce jour par les rapprochements suivants :
1. La revendication des tueries de Toulouse et Montauban par Mohamed Merah au mois de mars 2012 aurait été postée à Castelnau-d’Estrétefonds, une information divulguée par la presse le 27 mars 2012. Le tueur au scooter avait travaillé dans cette commune voisine de Bouloc comme carrossier dans un garage automobile.
2. Le 28 mars 2012 au matin était retrouvée abandonnée à Saint-Papoul une Clio grise appartenant officiellement au colocataire du tueur, créateur d’une société de location de véhicules dont plusieurs Renault Clio.
Ah mais… Ah mais… en voilà bien une, de Clio grise !
C’est justement ce qu’on cherche dans l’affaire de l’assassinat de Patricia Bouchon l’année précédente à Bouloc.
Or, ce véhicule surgit brusquement à Saint-Papoul, à moins de 10 km de Castelnaudary, où est stationné le 4e régiment étranger, ou 4e RE, régiment de formation de la Légion étrangère .
Et l’on rappelle encore que Mohamed Merah lui-même avait tenté deux fois de s’engager dans l’Armée, en 2008, à Lille, dans l’Armée de Terre, et en 2010, à Toulouse, dans la Légion étrangère.
Publié le 15/02/2018 à 09:52, Mis à jour le 15/02/2018 à 10:28
Meurtre de la joggeuse de Bouloc : le suspect reste en prison
Meurtre de Patricia Bouchon
Patricia bouchon avait disparu pendant son jogging en 2011./ Photo AFP
Sept ans après la mort de Patricia Bouchon, pendant son jogging à Bouloc en Haute-Garonne, la chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Toulouse s’est prononcée ce jeudi matin sur la remise en liberté du principal suspect Laurent Dejean. Il reste en détention.
Au cours de l’audience il y a un mois, l’avocat général Pierre Bernard avait créé la surprise en requérant un non-lieu. « Un coup de massue » avait réagi la fille de la victime Carlyne. Le juge d’instruction avait pourtant demandé le renvoi du suspect devant une cour d’assises. Ce renvoi est confirmé par la chambre de l’instruction. Laurent Dejean, 38 ans, mis en examen pour « homicide volontaire » depuis février 2014 sera jugé par une cour d’assises.
Incarcéré depuis quatre ans, il a toujours nié les faits. Son avocat Me Guy Debuisson rappelle que « si on retrouve sur les vêtements de Patricia Bouchon des traces d’un ADN masculin, on ne retrouve absolument pas l’ADN de Laurent Dejean ». La justice avait refusé une première demande de remise en liberté en décembre 2016.
Retrouvée 44 ans jours après sa disparition
Patricia Bouchon avait disparu le 14 février 2011 au cours de son jogging. Elle était partie courir aux aurores dans la campagne comme elle en avait l’habitude. Les gendarmes avaient d’abord retrouvé une importante quantité de sang, un chouchou et une boucle d’oreille sur un petit chemin. Le corps de la secrétaire de 49 ans avait été découvert 44 jours plus tard , caché dans une canalisation, sous un pont de la commune de Villematier. Lors de l’autopsie, un gant en latex avait été découvert dans la bouche de la victime.
Meurtre de Patricia Bouchon à Bouloc : l’unique suspect sera-t-il libéré ce jeudi ?
JUSTICE – Sept ans après le meurtre de Patricia Bouchon, mère de famille de 49 ans partie le 14 février 2011 faire un jogging à Bouloc (Haute-Garonne)et retrouvée morte un mois et demi après, le seul et unique suspect dans cette affaire pourrait être remis en liberté ce jeudi après que le parquet général a requis un non-lieu le 18 janvier dernier. Mis en examen pour « homicide volontaire », Laurent Dejean est incarcéré depuis février 2014.
15 févr. 07:00Aurélie Sarrot
La décision de l’avocat général de la chambre d’instruction de la cour d’appel de Toulouse, Pierre Bernard, avait été considérée comme « un coup de massue » pour la famille de la victime et comme un »véritable soulagement » pour le seul suspect dans cette affaire et sa défense. Sept ans après le meurtre de Patricia Bouchon à Bouloc en Haute-Garonne, le meurtrier présumé mis en examen pour « homicide volontaire » et incarcéré depuis février 2014 alors qu’il avait 34 ans, pourrait être remis en liberté ce jeudi 15 février 2018.
Le 18 janvier dernier, le parquet général a en effet requis un non-lieu en faveur de Laurent Dejean. Le parquet général, qui s’était pourtant toujours opposé à la remise en liberté de ce plaquiste présenté comme « psychotique » pendant l’enquête malgré les demandes répétées de ses avocats, est ainsi allé à l’encontre du juge d’instruction qui avait renvoyé le principal suspect aux Assises.
« L’arrêt de la chambre d’instruction a été mis en délibéré au 15 février et mon client pourrait sortir dès cette date s’il va dans le sens de l’avocat général qui s’est rallié à notre thèse. A savoir : qu’il n’y a pas suffisamment d’éléments pour accuser Monsieur Dejean », indique Guy Debuisson, avocat de Laurent Dejean contacté mardi par LCI.
Secrétaire dans un cabinet d’avocats toulousains, Patricia Bouchon, 49 ans, était partie le 14 février 2011 vers 4H30 du matin faire son jogging autour de Bouloc, à 25 km au nord de Toulouse (Haute-Garonne). Son corps avait été retrouvé un mois et demi après, vertèbres et crâne enfoncés, un gant en latex enfoncé dans la gorge. Son meurtrier avait aussi essayé de l’étrangler mais aucun abus sexuel n’avait pu être mis en évidence.
Dans le cadre des investigations menées, Laurent Dejean avait été gardé à vue à deux reprises avant d’être finalement interpellé le 9 février 2014 puis mis en examen pour « homicide volontaire » et écroué. Lors de sa mise en examen, le suspect avait été présenté comme « psychotique », ayant déjà subi des hospitalisations d’office et des « traitements très lourds ». Il était aussi adepte des « paradis artificiels, alcool et toxiques divers », selon le parquet. Il avait demandé un arrêt de travail, dix jours après le meurtre, pour suivre des soins psychiatriques, et n’avait pas repris son emploi.
« Aujourd’hui, mon client est très optimiste, car il est rare qu’un avocat général prenne cette décision. L’instruction a été très longue. Le dossier fait 47 000 feuillets. Mais les preuves ne sont pas là, poursuit Me Debuisson. D’abord, l’ADN retrouvé sur la victime est celui d’un homme mais pas celui de Monsieur Dejean. Or on sait qu’il y a eu des contacts très violents entre l’agresseur et la victime, des touffes de cheveux ont été retrouvées sur le chemin…. Ensuite, la voiture aperçue sur les lieux était une Clio grise alors que celle de mon client était blanche. Mon client n’a pas ailleurs jamais été reconnu par celui qui avait permis aux enquêteurs de faire le portrait-robot » en 2013. Enfin, des voisins du lieu de l’agression ont entendu des cris le 14 février, en l’occurrence, un homme dire « Excuse-moi, je n’ai pas voulu ça », ça les a réveillés. Aucun des témoins n’a reconnu dans ces hurlements la voix de Monsieur Dejean. Par ailleurs, ces phrases ont été dites avec l’emploi du tutoiement, tutoiement qui n’aurait pas été utilisé entre mon client et Madame Bouchon ».
Selon Me Debuisson, son client pense bien sortir de prison ce jeudi 15 février 2018. Et il est déjà prêt à reprendre ses activités et à profiter à nouveau de la vie. « Il rêve d’une bonne entrecôte et de partir à la pêche et à la chasse comme il le faisait avant », ajoute son avocat.
« Garder confiance en la justice »
Pour la famille de la victime la remise en liberté de Laurent Dejean serait très dure à supporter. En janvier dernier, la fille de la victime, Carlyne Bouchon, s’était dite « surprise » par cette réquisition mais avait précisé vouloir garder « confiance dans le travail de la justice ». » Il est difficile d’imaginer que tout va s’arrêter », avait-t-elle dit à l’AFP, évoquant le travail des enquêteurs. Pour elle, « ce serait surprenant que les juges décident ce non-lieu. C’est même inimaginable ».
Dans une interview au Parisien, quelques jours après que le non-lieu a été requis, Christian Bouchon, le mari de Patricia avait déclaré : « un avocat général qui n’est pas au côté des victimes, j’avoue ne pas comprendre ». Au sujet de Laurent Dejean, il avait ajouté : « Si ce n’est pas ce suspect, il n’était pas bien loin de là où Patricia a été tuée. Il a au moins vu quelque chose. J’ai besoin d’un procès pour qu’il réponde à toutes ces questions. Car il doit s’expliquer ».
Enfin, il avait précisé : « Si le non-lieu devait être confirmé, nous irions en cassation. Il me faut des réponses que je n’ai toujours pas. Si le suspect devait être aussi remis en liberté à l’issue, ce serait une décision de la conscience des juges ».
Aurélie Sarrot
Mis à jour : Aujourd’hui à 07:00Créé : Aujourd’hui à 07:00
Abdelilah Himich, surnommé Abdel le légionnaire ou Abou Souleyman al-Faransi, né le 16novembre1989 à Rabat au Maroc, est un djihadiste marocain ayant vécu en France1,2.
Biographie
Ayant vécu à Lunel (Hérault)1, commune marquée à partir de 2013 par le départ vers la Syrie d’une vingtaine de jeunes3. Le 13novembre2008, il s’engage dans de la Légion étrangère, au sein du 2e régiment étranger d’infanterie1,4. Il combat en Afghanistan durant six mois, du 3 juillet 2009 au 6 janvier 2010, et reçoit deux décorations : la médaille commémorative française le 30 août 2009 et la médaille de l’OTAN le 1er janvier 20101,3. Selon sa fiche de service, hormis une ivresse l’empêchant de prendre son service le 4 juillet 2010, Abdelilah Himich est considéré comme un soldat exemplaire ; mais selon la mère de sa compagne, il revient « très marqué » par l’Afghanistan1.
Abdelilah Himich fait défection le 28 septembre 2010 en profitant d’une permission pour assister à l’enterrement de son père, il est déclaré déserteur et radié des contrôles de la Légion le 21 octobre 20101,3. Il retourne à Lunel, puis emménage à Salon-de-Provence avec sa compagne. Il est condamné à 48 000 euros d’amende et 3 ans de prison, dont un avec sursis le 19 avril 20133 après avoir été arrêté à la gare du Nord à Paris2 pour avoir transporté 1,2 kilogramme de cocaïne en 2011 entre Amsterdam et Paris3. Il purge 5 mois de prison2. Après avoir manqué le concours d’aide-soignant, il fréquente des personnes radicalisées et devient l’émir d’un petit groupe de candidats au départ en Syrie3.
Il quitte Lunel dans la nuit du 6 au 7 février 2014 et rejoint la Syrie1. Il aurait d’abord intégré un petit groupe appelé Jaych Mohammed, avant de rallier l’État islamique1. Nommé « émir » et placé à la tête d’un groupe de 50 hommes, il participe à ses premiers combats en mars dans la région de Raqqa où il est blessé à l’épaule par un éclat d’obus1. Quelques mois plus tard, il est nommé émir de la brigade Tariq ibn Ziyad, forte de 300 combattants1. Sa compagne le rejoint également en Syrie et lui a donné un fils, Souleyman3.
Le 22 novembre 2016, les services secrets américains rendent publique leur enquête sur les attentats. Le département d’Etat inscrit Abdelilah Himich, sur sa liste noire des terroristes étrangers comme un « responsable des opérations extérieures » de l’État islamique et qu’il « aurait été impliqué [was reportedly involved] dans l’organisation des attentats de Paris en novembre 2015 et de Bruxelles de mars 2016, mais l’information n’est pas validée par la justice française1 ». Une source de confusion possible serait le témoignage d’un survivant du Bataclan qui raconte avoir entendu un des deux terroristes, encore vivants après que l’un d’eux a été abattu par un policier, s’adresser à son complice pour lui demander s’il « comptait appeler Souleymane », mais les enquêteurs français attribuent cette évocation du prénom Souleymane à Ibrahim El Bakraoui dont la kunya est Abou Souleyman al-Baljiki, qui meurt en se faisant exploser à Bruxelles le 22 mars 20163.
Il serait toutefois l’un des Français les plus importants au sein de l’EI, surtout depuis la mort d’Abou Mohammed al-Adnani, ancien porte-parole du groupe et principal coordinateur des attentats de Paris, tué en août par une frappe de drone américain2. Il est rapporté aussi qu’il serait tombé en disgrâce et aurait été emprisonné6.
En 2017, il aurait pris part à la bataille de Raqqa contre les Forces démocratiques syriennes ; son sort n’est pas connu, il pourrait avoir été fait prisonnier ou aurait fait partie du convoi de djihadistes évacués de la ville après la conclusion d’un accord négocié par le Conseil civil de Raqqa7,8.
A propos de la mort d’Hafed Benotman Photo : Andrea Gandini
L’écrivain-braqueur est mort le 20 février à l’âge de 54 ans. Ce texte est un hommage au défunt et une interpellation à des hommes vivants, qui sont au service de l’Etat français.
A propos de la mort d’Hafed Benotman
J’ai connu Hafed Benotman le temps d’une courte année, entre le jour où j’ai décidé que je voulais qu’il joue l’un des rôles principaux de mon premier long métrage, Diamant noir, et sa mort il y a quelques jours. Entretemps, nous avons tourné ce film ensemble, et j’ai trouvé en lui un homme et un acteur exceptionnels, un ami et un frère. Une de ses amies m’a dit de lui : «Il avait ce quelque chose d’indéfinissable qui faisait qu’on ne pouvait pas ne pas l’aimer.» C’est mon sentiment exact.
Hafed Benotman a été délinquant, braqueur multi-récidiviste, écrivain, dramaturge, poète, acteur, militant anti-carcéral, grand cardiaque, sans papiers. Il était pourtant né en France de parents algériens en 1960, c’est-à-dire deux ans avant l’indépendance de l’Algérie. Comme tous les algériens vivants en France, ses parents, ses frères et sœurs et lui sont automatiquement devenus algériens en 1962. Pour obtenir la nationalité française, ils devaient en faire la demande, et c’est ce qu’ont fait tous les membres de sa famille. A sa majorité, Hafed ne l’a pas fait, car il était à l’époque en détention pour un de ses premiers vols. Et aussi, surtout, parce qu’il s’en foutait alors, comme il le disait lui-même. Il était en colère contre beaucoup de choses (il faut lire ses livres pour savoir lesquelles), et demander à ce pays l’autorisation d’être l’un de ses enfants ne l’intéressait pas. Peut-être a-t-il eu tort de ne pas demander bien gentiment quelque chose qui lui revenait de droit, un droit qui porte un nom : le droit du sol.
Pendant près de 20 ans, Hafed a vécu légalement en France grâce à des cartes de séjours renouvelables. Il devient écrivain en prison, se marie deux fois en prison, en sort, y retourne, se radicalise à l’extrême gauche, continue de publier. En tout, et jusqu’à 2007, il aura passé 17 ans emprisonné. C’est en prison qu’en 1996 il fait un premier double infarctus, se découvrant insuffisant cardiaque. L’administration pénitentiaire a mis 12 jours avant de prendre Hafed au sérieux et de le prendre en charge… d’où est née sa nécrose du cœur.
En 1996 précisément, la Loi Pasqua de la double peine change la donne pour les multirécidivistes «étrangers» comme Hafed : il est sous le coup d’un arrêté de reconduite à la frontière, expulsable vers l’Algérie, pays qu’il ne connaît pas. Peu après, l’arrêté est cassé après un recours en justice, et Hafed est officiellement non-expulsable. Mais dès lors, toutes ses demandes de titre de séjour et de nationalisation seront refusées, jusqu’à sa mort.
J’interpelle donc des hommes dont je ne connais pas les noms. Le cas d’Hafed était défendu depuis plusieurs années par la Ligue des Droits de l’Homme, via son président Pierre Tartakowsky, qui avait multiplié les démarches pour obtenir ce qui ne pouvait légalement plus lui être refusé, si cela avait jamais été le cas, à savoir sa nationalité française. Mais les autorités de France, le Ministère de l’Intérieur, la Préfecture de Police, sont systématiquement restés sourds à ces demandes, signifiant en silence, mais on ne peut plus clairement, qu’Hafed devait encore payer pour ses actes. Après 17 ans de prison, ce qui ressemble pourtant de très près à un paiement suffisant.
Quand j’ai appris la situation administrative d’Hafed, j’ai fait des démarches actives pour tenter d’accélérer sa régularisation, que la LDH pensait imminente, afin qu’il puisse travailler sur mon film. Le jour du tournage se rapprochant, j’ai décidé avec lui de miser sur une autorisation temporaire de travail. Mais pour l’obtenir, nous devions présenter un permis de séjour de trois mois. A cette demande, la Préfecture est aussi restée sourde, et muette. Mais je n’ai pas pu me résoudre à remplacer Hafed pour des raisons aussi révoltantes.
Mais il y a bien pire. Le cœur d’Hafed ne fonctionnait qu’à 25% de ses capacités, et la LDH avait légitimement fait de cette donnée un des arguments de sa démarche auprès des autorités. Hafed n’était autorisé à gagner sa vie que comme auteur, ce qui ne lui permettait ni de gagner correctement sa vie, ni d’avoir une couverture maladie décente. Il était entouré, soutenu, mais constamment fauché. Ses frais médicaux étaient régulièrement au-dessus de ses moyens, et sa pudeur l’empêchait souvent de demander de l’argent à ses amis, pourtant nombreux. Quelques jours avant sa dernière attaque cardiaque, Hafed a eu un signe avant-coureur : il a eu un œdème au poumon. Il l’a identifié comme tel, en ayant déjà fait l’expérience par le passé. Mais il a choisi de n’en parler à personne et de s’auto-médicamenter, pour ne pas avoir à demander à un ami de payer le médecin, comme c’était trop souvent le cas à ses yeux. Là, oui, il a eu tort de ne pas demander bien gentiment. C’est quelques jours plus tard, en essayant d’attraper un train, qu’il est tombé par terre.
Des hommes au service de l’Etat connaissaient ce risque, pour avoir maintes fois été informés par la Ligue des Droits de l’Homme qu’Hafed Benotman, né en France et ayant largement payé pour ses vols, publiant des livres et jouant dans des films en France et en langue française, était insuffisant cardiaque, et que sa situation administrative intenable menaçait sa santé, sa vie. Je doute que que ces hommes au service de l’Etat soient venus aux obsèques d’Hafed Benotman, samedi 28 février 2015 à 12h40, au cimetière d’Ivry-sur-Seine, 44 avenue de Verdun, Carré 16. Mais, vu que personne ne connaît leurs noms ni leurs visages, ils pourront toujours dire qu’ils y étaient s’ils ont quelque remords.
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Abdel Hafed Benotman est né à Paris le 3septembre1960. Il est le dernier né d’une famille de quatre enfants, de parents algériens arrivés en France dans les années 1950. Il passe son enfance dans le 6e arrondissement de Paris (Quartier latin). Il quitte l’école à 15 ans et connaît son premier séjour en prison à l’âge de 16 ans au Centre de Jeunes Détenus de la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis. À sa sortie, il occupe différents petits emplois : livreur-manutentionnaire, chez un fleuriste et dans le prêt-à-porter.
Séjours en prison et écriture
En 1979, à la suite d’un braquage, il passe devant la Cour d’assises. Il est condamné à deux fois sept ans de prison qu’il effectue dans différents centres pénitentiaires, dont la Maison centrale de Clairvaux. Il refuse le travail obligatoire en prison, mais il participe à des ateliers de théâtre. En 1984, il est libéré. Ayant participé à l’atelier théâtre que menait Maryvonne Vénard (écrivaine et metteuse en scène) à la Centrale de Clairvaux depuis 1982, à sa sortie de prison, il est pris en charge par la compagnie du théâtre de la Pierre Noire qui l’installe à Troyes. Il y travaille pour la compagnie de théâtre de la Pierre Noire durant deux ans et demi. Il joue des pièces d’Anton Tchekhov, Victor Hugo (mises en scène de Maryvonne Vénard)…
Il anime des ateliers de théâtre avec différents publics : enfants psychotiques, personnes âgées, jeunes délinquants, handicapés.
En 1987, il revient à Paris et se lance dans l’écriture pour le théâtre. Il écrit deux pièces : M. Toz et La pension qui seront mises en scène par son frère et jouées à Aix-en-Provence et à Paris.
En 1993, son premier recueil de nouvelles, Les Forcenés, est édité alors qu’il est encore en prison.
En 1994, du fait de l’application de la loi Pasqua sur la double peine, il est menacé d’expulsion vers l’Algérie, ne parvenant pas à faire renouveler son permis de séjour3. Il s’évade de prison et se cache (il totalisera 18 mois de cavale sur l’ensemble de ses peines de prison). Il vit sans papiers depuis 1996. En 1995, il est repris et condamné à 2 ans et 6 mois supplémentaires pour évasion, puis encore 3 ans de plus. En 1996, il est victime d’un double infarctus en prison et doit être opéré. Il est depuis en insuffisance cardiaque.
À partir des années 2000, François Guérif, éditeur chez Rivages/Noir soutient le travail d’écrivain d’Abdel Hafed Benotman et publie la plupart de ses livres4. C’est au cours de son séjour à la Maison d’arrêt de Fresnes, en 2004, que Jean-Hugues Oppel, auteur de romans policiers aux Éditions Rivage et ami depuis 2000 lui rend visite régulièrement et l’encourage à poursuivre son travail d’écriture. Il préface son livre Les Forcenés5. En 2005, alors qu’il est toujours incarcéré, Abdel Hafed Benotman épouse Francine. En 2007, il sort de prison et la retrouve. Elle ouvre le restaurant associatif « Diet Éthique » dans le 15e arrondissement de Paris. Depuis cette date, il continue d’écrire. Il participe régulièrement à des salons et festivals littéraires. En 2008, il rencontre le juge Éric Halphen, auteur de romans policiers lui aussi, dans le cadre d’un échange littéraire6. Abdel Hafed Benotman est aussi membre du jury pour le Théâtre du Rond Point des Champs-Élysées, en lien avec les conservatoires parisiens7. En 2012, il écrit et met en scène une nouvelle pièce de théâtre, Les Aimants au Vingtième Théâtre de Paris.
Engagements et luttes anti-carcérales
À partir de 1998, il entretient une correspondance avec des prisonnières dont Joëlle Aubron, militante d’Action directe, Idoia López Riaño, militante de l’ETA et Francine qu’il épousera en 2005, quand elle sera dehors et lui de nouveau arrêté. En décembre 1999, il est libéré de la Centrale de Melun.
En 2000, il est intervenant dans l’association « Dire et faire contre le racisme » parrainée par Danielle Mitterrand, ainsi que dans l’association « Ban public ». Il est invité dans des émissions littéraires et anime une émission de radio hebdomadaire, Ras les murs, sur Radio libertaire à Paris. Il est ouvreur au cinéma Le Méliès à Montreuil en Seine-Saint-Denis. Il joue un second rôle dans un épisode de la série télévisée Central Nuit.
En 2001, sur Fréquence Paris Plurielle, il participe à la création de l’émission de radio : L’envolée8 en référence à Georges Coustel, le premier en France à avoir fait évader ses amis par hélicoptère. Puis un journal du même nom est lancé pour toucher les prisonniers au-delà de la région parisienne. En 2002, il écrit la Politesse des foules pour la compagnie Arcadin. Cette pièce de théâtre est jouée par les habitants des quartiers de Dreux. Une autre de ses pièces, le Numéro sortant, est jouée au Théâtre du Nord-Ouest à Paris pour l’association Ban Public. De 2004 à 2007, il effectue une dernière peine de prison à la suite de sept braquages pour un butin de 22 000 euros.
↑ Bien que né en France, il dit n’avoir jamais eu la nationalité française à sa majorité, ne l’ayant pas demandée, bien que celle-ci eût dû lui être automatiquement reconnue en vertu du droit du sol. Il indique avoir vécu toute sa vie en France grâce à des permis de séjour, puis avec le statut de sans-papiers lorsque le renouvellement de ces permis lui a été refusé en raison de ses condamnations – Voir Portrait : Haut les cœurs [archive], Libération, 21 avril 2008]
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Le tueur au scooter Mohamed Merah n’est pas l’expéditeur du montage vidéo de ses crimes reçu par la poste au bureau parisien de la chaîne Al Jazeera, que la police a entre les mains depuis lundi 26 mars, a-t-on appris mardi 27 mars de source policière.
Les enquêteurs recherchent toujours mardi qui a pu poster mercredi dernier ce courrier, contenant notamment une clé USB, mais, selon les premiers éléments de l’enquête, ce « ne peut être Mohamed Merah », a-t-on précisé de même source.
Les policiers ont localisé le lieu où a été posté ce courrier, qui contient une lettre de revendication manuscrite de la main de Mohamed Merah et a été envoyé « en dehors de Toulouse », a précisé la source.
Selon une information Europe 1, la lettre aurait été postée de Castelnau-d’Estrétefonds, à 25 km au nord de Toulouse, dans un bureau de poste.
Or, selon Le Figaro, le tueur de Toulouse et de Montauban a justement travaillé une dizaine de jours en janvier dans une carrosserie de la commune.
Toutefois, le tampon de l’envoi ne permet pas de dire avec certitude d’où il a été posté car il s’agit de celui de Castelnau-d’Estrétefonds, à une vingtaine de kilomètres de Toulouse qui abrite une plateforme industrielle de tri pour toute la région Midi-Pyrénées, où sont oblitérés chaque jour 2,7 millions de courriers de sept départements.
Avec l’industrialisation du tri, il est « impossible de revenir au lieu précis » où le courrier a été déposé, explique un responsable régional de La Poste. Sur le parcours du courrier, on estime probable à La Poste que l’oblitération du mercredi signifie qu’il a été déposé dans une boîte après la mi-journée mardi ou plus tard dans un bureau de poste.
La vidéo dont s’est saisie l’enquête lundi est un « montage des images des différentes tueries avec de la musique et des versets du Coran », a dit une source proche de l’enquête. Un enregistrement qui ne sera finalement pas diffusé par la chaîne. Les enquêteurs de la sous-direction antiterroriste (Sdat) de la PJ parisienne ont récupéré les images lundi auprès de la télévision et doivent les exploiter, a-t-on encore précisé.
Le tueur au scooter Mohamed Merah avait filmé chacune de ses tueries des 11, 15 et 19 mars à l’aide d’une mini caméra, une GoPro, habituellement utilisée par les plongeurs et sportifs de l’extrême pour filmer leurs exploits, avait révélé jeudi dernier le procureur de la République de Paris François Molins.
Cette caméra, « dont il s’était sanglé », lui avait permis d’enregistrer des scènes « extrêmement explicites », avait-il ajouté. Les enquêteurs ont depuis vérifié que Mohamed Merah les destinait à une diffusion sur internet, accompagnée d’une revendication.
Dimanche déjà, les enquêteurs n’excluaient pas qu’il ait cherché à diffuser les vidéos par d’autres voies qu’Internet.
Affaire Merah : le mystère de la Clio de St-Papoul reste entier
Officiellement, « l’affaire est classée ». Mais la découverte, le 28 mars 2012, à Saint-Papoul, d’une Clio 2 grise, immatriculée dans la Haute-Garonne, et pouvant être liée à l’affaire Merah, garde tout son mystère. Même un an après les tueries de Toulouse et Montauban. A bord de cette voiture, les gendarmes retrouvaient un casque de moto et des éléments de carénage de scooter Yamaha T-Max, le même engin que celui utilisé par le tueur en série pour commettre ses assassinats. Des témoins visuels des faits rapportaient, à l’époque, que le scooter du tireur fou était tantôt blanc, tantôt noir, d’où un possible changement du carénage.
Le véhicule saisi par les enquêteurs
Le rapport entre la Clio de Saint-Papoul et le dossier Merah était d’autant plus troublant qu’après contrôle au fichier, la plaque minéralogique dudit véhicule démontrait qu’il appartenait à une personne habitant dans la même rue que le tueur, rue du Sergent-Vigné, à Toulouse. Le propriétaire était-il le fameux troisième homme, celui qui aurait prêté main forte à Merah, en plus de son frère Abdelkader, toujours écroué ? La Clio était donc saisie par les enquêteurs du SRPJ de Toulouse. Peu après, une source policière indiquait formellement, que la voiture n’avait « aucun lien » avec le dossier et que le propriétaire en question avait vendu la Clio à un Audois, plusieurs semaines avant le drame. Quant aux pièces de scooter, il s’agissait, toujours de source policière, de simples morceaux de ferraille… Une thèse encore soutenue, aujourd’hui, par la justice. « Affaire classée sans suite », indiquait sobrement, lundi, le procureur de la République de Carcassonne, Antoine Leroy.
Le maire n’a jamais eu le fin mot de l’histoire
Il n’en reste pas moins qu’à Saint-Papoul, personne n’a su (et ne sait à ce jour) à qui appartenait cette voiture, littéralement « tombée du ciel », un matin, sur la place du poids-public. Le voisinage, composé pour l’essentiel de personnes âgées, plutôt aux aguets de ce qui se passe à leur porte, n’a jamais vu quelqu’un monter ou descendre de la Clio, ni même prendre ou déposer quelque chose à l’intérieur. Un an après, le maire de Saint-Papoul, Serge Ourliac est toujours aussi formel. « Je n’ai jamais eu de nouvelles concernant cette Clio. Pour moi, il est clair que la voiture n’a jamais appartenu à un habitant du village. Tout le monde se connaît, ici. J’ai bien tenté de m’en informer auprès de la gendarmerie, avec laquelle j’entretiens de très bons rapport, mais je n’ai jamais obtenu de réponse.»
De troublantes concoïncidernces
Un après après les faits, il faut tout de même reconnaître que les coïncidences entre la Clio de Saint-Papoul, son contenu, et l’affaire Merah, restent particulièrement troublantes… Comment ce véhicule, totalement inconnu dans le village, a pu arriver à Saint-Papoul ? Comment se fait-il que plus aucune info n’ait été donnée ensuite ? Et pourquoi le ‘vrai’ propriétaire du véhicule ne s’est jamais manifesté à Saint-Papoul ? Autant de questions qui restent aujourd’hui sans réponse, secret de l’instruction oblige. Une instruction qui n’a jamais à ce jour élucidé la thèse du « troisième homme », pourtant défendue par les avocats des victimes de Merah. Un « troisième homme » qui a peut-être semé un indice important du côté de Saint-Papoul, un jour de mars 2012 . La Clio retrouvée devant l’ancien poids-publics de Saint-Papoul le 28 mars 2012.
Quel lien avec le village ?
Soixante-dix kilomètres séparent Toulouse de Saint-Papoul, soit 40 minutes de trajet. On peut aisément imaginer que le tueur en série, où l’un de ses complices ait choisi ce petit village de 800 âmes pour y installer une sorte de base arrière. Le choix de Saint-Papoul serait-il le fruit du hasard ? Peut-être. Mais en matière judiciaire, il n’y a qu’une faible place pour les concours de circonstances. Alors pourquoi Saint-Papoul ? La Clio était parfaitement roulante et approvisionnée en carburant, au moment de sa saisie. La thèse de la panne, au cœur du Lauragais, est donc à proscrire. Mohamed Merah possédait-il des relations à Saint-Papoul ? Difficile à dire. Une chose est sûre, Merah s’était déjà rendu dans le Lauragais. En 2007, selon nos confrère de « La Dépêche du Midi», il était contrôlé par les gendarmes, à Villefranche-de-Lauragais, suite à un incident lors d’un mariage. De Saint-Papoul à Villefranche, il y a 30 km seulement. Une autre piste peut aussi être envisagée : la présence, à Saint-Papoul, d’un centre pour jeunes en difficultés sociales. Si cette structure œuvre aujourd’hui dans le domaine de la réinsertion, elle fut, voici une décennie, un centre fermé accueillant des délinquants mineurs. Merah y est-il passé, bien que seulement âgé de 23 ans au moment où il a été abattu par le Raid, dans son appartement toulousain ? L’une de ses connaissances avait-elle fréquenté cet établissement ? Possible. Mais il y a un an, quand nous avions posé la question à un cadre du centre, Merah y était « inconnu au bataillon ».
Le 4e régiment étranger, ou 4e RE, est le régiment de formation de la Légion étrangère. Il est stationné à Castelnaudary depuis 1976, date de son arrivée de Corse. Il n’est pas projetable en opération.
C’est dans cette unité que sont formés les engagés volontaires, au cours d’un cycle de dix-sept semaines au sein de l’une des CEV (compagnies d’engagés volontaires). Il s’agit notamment pour ces étrangers d’apprendre le français par le biais de la méthode « Képi blanc » autrefois et « Mauger » aujourd’hui. En binômes ou trinômes (en fonction du nombre de francophones), dont un francophone, les futurs légionnaires acquièrent les bases du français sans jamais recourir à leur langue maternelle.
Après avoir rejoint leurs corps d’affectation, ils reviendront encore au « creuset de la Légion » pour y suivre éventuellement une formation de spécialiste (cuisinier, infirmier, transmetteur, informaticien, mécanicien, moniteur de sport, secrétaire, moniteur de conduite) à la CIS (compagnie d’instruction des spécialistes).
Ensuite, au cours de leur premier contrat, ils reviendront effectuer la FGE (formation générale élémentaire) afin de gagner leurs galons de caporal et, pour les meilleurs, la FG1 (formation générale de 1er degré) qui leur ouvrira la carrière de sous-officier. Ces formations de cadres, de même que la formation de spécialiste 1er degré de combattant et la préparation à la formation générale de 2e degré, sont effectuées à la CIC (compagnie d’instruction des cadres).
Dans les années 1950, il assure pour la première fois une mission de formation pour les unités destinées à combattre en Extrême-Orient. Parallèlement, il concourt au maintien de l’ordre le long des frontières algéro-tunisiennes lors de la guerre d’Algérie.
En 1963, après le cessez-le-feu, il se voit confier la mission d’assurer la sécurité du site de Reggane au cœur du Sahara, où se forge l’armement nucléaire français. L’évacuation du site par la France entraîne sa dissolution en 1964.
Quelques années plus tard, c’est le groupement d’instruction de la Légion étrangère (GILE) qui hérite de la mission de former l’ensemble des corps de Légion. Le GILE est tout d’abord stationné en Corse, à Corte, avant d’être transféré en 1976 à Castelnaudary.
À travers pierres et dunes,
S’en vont les képis blancs.
Sous le soleil, clair de lune,
Nous marchons en chantant.
Vers Bechar ou vers Casa,
Dans toutes les directions,
Nous repartons au combat,
Pour la gloire de la Légion.
Refrain
C’est le 4 en chantant qui s’avance,
Qui s’avance, laissez-le passer.
II
Sur les pistes des Corbières,
Nous partons en mission.
Une colonne de bérêts verts,
S’en va à l’instruction.
Vers la Jasse ou vers Bel-Air,
Dans toutes les directions,
Devenir légionnaire,
C’est notre seule ambition.
la formation initiale de tous les engagés volontaires de la Légion étrangère ;
la formation des spécialistes de niveau élémentaire, 1er degré et 2e degrés dans les branches combat, sport, transmissions, santé, administration, instruction conduite, maintenance auto et télécommunications, informatique, etc.;
assurer la formation des cadres de la Légion étrangère (formation générale élémentaire, de 1er et 2e degrés).
Organisation
Le 4e régiment étranger est articulé en 6 compagnies d’effectifs très variables et aux spécialités bien établies. Le régiment compte un peu plus de 500 permanents.
La CCS ou compagnie de commandement et des services, regroupe tous les services nécessaires au bon fonctionnement de la vie quotidienne de l’unité (cuisines, infirmerie, ateliers mécaniques, casernement, etc.).
3 CEV ou compagnie d’engagés volontaires. Elles assurent la formation initiale de tous les jeunes engagés. Le cycle d’instruction de 17 semaines débute systématiquement par un passage d’un mois en ferme où le jeune légionnaire fait l’apprentissage du français, du métier de soldat et de la vie de groupe.
La CIC ou compagnie d’instruction des cadres. C’est la compagnie qui forme les futurs caporaux et les futurs sergents de la Légion étrangère. Elle forme aussi les futurs chefs de groupe d’infanterie blindée et encadre les sous-officiers plus anciens au cours de la formation générale de 2e degré.
La CIS ou compagnie d’instruction des spécialistes. Elle forme les futurs spécialistes des tous les régiments de Légion dans les domaines autres que le « métier » du régiment, infanterie, cavalerie ou génie. Elle intègre aussi le centre de formation des conducteurs de la Légion étrangère.
Matériels
Régiment de formation, le 4e RE ne dispose pas de matériels majeurs. En revanche, il a en son sein des installations adaptées à l’instruction menée : stand de tir fermé, piscine couverte, piste de conduite, nombreuses salles informatiques, gymnase et stade, parcours du combattant, etc.
Le régiment dispose par ailleurs de 4 fermes, soit une par compagnie d’engagés volontaires et une pour la compagnie d’instruction des cadres ainsi qu’un chalet à Formiguères (près de Font-Romeu). Ces fermes permettent un entraînement de qualité, loin des contraintes de la vie de quartier, permettant l’apprentissage de la vie en collectivité.
↑ Charles Janier, Dictionnaire Opex : Opérations extérieures de l’armée française depuis 1945, Editions SPE Barthélémy, mai 2015, 105 p. (ISBN979-1094311059), p. 5
↑ Arrêté relatif à l’attribution de l’inscription AFN 1952-1962 sur les drapeaux et étendards des formations des armées et services, du 19 novembre 2004 (A) NORDEF0452926A Michèle Alliot-Marie
11h13, le 21 mars 2012, modifié à 09h12, le 22 mars 2012
L’immeuble du présumé « tueur au scooter », à Toulouse.@ FRANCE 2
Ce Toulousain de 23 ans est soupçonné d’être l’auteur des tueries de Toulouse et Montauban.
Les faits. Le Raid a lancé mercredi à 3h20 du matin une opération, encore en cours, dans une habitation du quartier résidentiel de la Côte Pavée, à l’est de Toulouse. Un homme se revendiquant d’Al-Qaïda, considéré comme le principal suspect des tueries qui ont fait sept morts, est retranché chez lui, cerné par la police et le Raid.
Le profil de l’auteur présumé. Le présumé coupable de la tuerie de l’école juive, et du meurtre des trois jeunes militaires serait Mohamed Merah, un Toulousain de 23 ans. Le jeune homme est un Français, d’origine algérienne, a révélé le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant. Né en octobre 1988, il a grandi dans une cité toulousaine, et est connu depuis 2006 par la police locale pour des actes de petite délinquance (délits, outrages), selon les informations d’Europe 1.
Sa mère, amenée sur les lieux pour le raisonner, « n’a pas souhaité entrer en contact avec son fils, indiquant qu’elle n’avait guère d’influence sur lui » a déclaré le ministre de l’Intérieur. Elle a été placée en garde à vue, mercredi matin, ainsi que le frère et la compagne de celui-ci. Le procureur de Paris, François Molins, a d’ailleurs insisté sur l’implication des « frères Merah » dans cette affaire.
Des antécédents judiciaires. »Il a été condamné à un mois de prison ferme et avait rendez-vous début avril avec le juge d’application des peines », a confirmé mercredi sur Europe 1 l’avocat du tireur présumé, Me Christian Etelin. »C’était auparavant un mineur à tendance violente, beaucoup plus intolérant. Mais, il y avait une maturation. Il me donnait une très bonne impression quant à son évolution », a-t-il ajouté. Selon lui, Mohamed Merah faisait preuve, de « respect d’autrui, avec une certaine douceur ». « Il s’adressait aux autres en étant extrêmement poli », précise Me Christian Etelin.
Mais le procureur de Paris, François Molins, a parlé d’un homme avec un « profil violent et avec un profil psychologique allié à des troubles du comportement quand il était mineur ».
Quel est son comportement ? La police est surprise par la durée des négociations. Le tueur s’avère en effet très loquace, ce qui est peu courant. « Dans l’engagement d’un fanatique tel qu’il se décrit, il est surprenant d’avoir quelqu’un qui parle autant », précise Laurent Combalbert, membre du Raid. « Généralement ils ne sont pas dans le dialogue, ils sont plutôt dans le rapport de force. Il essaye de trouver des justifications. Maintenant il vaut mieux qu’il ait envie de parler beaucoup. Cela permet à la négociation de durer », ajoute-t-il.
Mercredi en fin d’après-midi, les tractations se poursuivaient et le procureur de Paris évoque désormais la fin de journée pour un dénouement.
Il se revendique d’Al-Qaïda. D’après le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, dépêché sur place, le jeune homme se revendique d’Al-Qaïda. Mohamed Merah s’inscrit dans cette mouvance djihadiste, décrypte le chef du service international d’Europe 1, Didier François. « Ce qui ne veut pas forcément dire qu’il appartient aux structures d’Al-Qaïda », précise-t-il. « Les opérations d’Al-Qaïda sont, en général, spectaculaires, multiples et à gros effets, on n’est pas du tout dans ce cadre là », précise-t-il. Le jeune homme dit « être un moudjahidine », » et avoir voulu venger les enfants palestiniens ainsi que s’en prendre à l’armée française », a précisé Claude Guéant.
Déjà arrêté en Afghanistan. Mohamed Merah a effectué un premier séjour en Afghanistan où il s’était rendu « par ses propres moyens ». Il a ensuite été en 2011 dans le Waziristan, une partie des zones tribales du nord-ouest du Pakistan, à la frontière afghane, où « il explique qu’il a été formé par Al-Qaïda ».
Pour son premier séjour, le procureur de Paris, François Molins, indique que Mohamed Merah s’est rendu en Afghanistan « par ses propres moyens, sans passer par les pays habituellement surveillés ».
D’après Louis Capriolli, ancien sous directeur chargé de la lutte antiterroriste à la DST, le jeune homme avait « un lien qui lui a permis d’aller en Afghanistan, une connexion avec une organisation ou des membres d’une organisation ».
A tenté de s’engager dans l’armée. Entre deux séjours en Afghanistan, Mohamed Merah, l’auteur présumé de la tuerie de l’école juive de Toulouse et des meurtres des militaires de Toulouse et Montauban, a postulé deux fois pour entrer dans l’armée française. Une première fois en 2008, à Lille, où il s’était présenté au CIRFA de l’Armée de Terre et une seconde fois dans la Légion étrangère en 2010. Il s’était alors rendu au PILE de Toulouse. Il n’avait alors pas été retenu en raison de ses antécédents judiciaires et de son instabilité psychologique.
Le jeune homme, né en octobre 1988, avait été arrêté en 2007 en Afghanistan après avoir posé des bombes dans la région de Kandahar mais s’est évadé quelques mois plus tard, en 2008, a déclaré mercredi à Reuters le directeur des prisons de cette ville du Sud afghan.
Après l’attaque contre les trois paras, le 15 mars dernier, la DPSD, la Direction de la protection du secret-défense, qui le surveillait, a fourni l’ensemble de ses informations aux spécialistes de la DCRI, la Direction centrale du renseignement intérieur, les services de contre-terrorisme de la police.
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