Je décline toute responsabilité quant aux mentions qui s'affichent dans les cinq lignes ci-dessus du pavé "Recherchez aussi" sur lequel je n'ai aucun contrôle.
Mes statistiques sont bloquées depuis le 2 février 2015.
7 février 2015
Mes statistiques sont de retour, tout fonctionne.
16 février 2015
Statistiques "basiques" de nouveau bloquées depuis le 12 février.
22 février 2015
Mes statistiques "basiques" ont été débloquées hier soir après la publication de mon dernier article concernant NEMROD34. Belle reprise simultanée de l'activité du Chinois.
23 février 2015
Statistiques "basiques" toujours sujettes à blocages : le 21 février au soir, à peine étaient-elles débloquées, puis à nouveau hier, 22 février, à peine étaient-elles débloquées.
24 février 2015
Statistiques "basiques" débloquées. Pas de nouveau pic d'activité du Chinois depuis le 21 février.
25 février 2015
Je n'ai pas mes statistiques "basiques" du jour, ça bloque encore... et Justinpetitcoucou est toujours bloqué depuis le 8 février... Faudrait penser à le débloquer, lui aussi, il y a du laisser-aller, là...
26 février 2015
Statistiques "basiques" des deux blog débloquées. Merci pour Justin, il était temps !
27 février 2015
Statistiques "basiques" des deux blogs de nouveau bloquées depuis le 26 février. Ce petit jeu pourrait-il cesser ? On n'en voit pas l'intérêt... Complément de 22 h: merci de m'avoir rendu ces statistiques !
25 mars 2015
Statistiques "basiques" de nouveau bloquées depuis le 20 mars.
26 mars 2015
Merci de m'avoir débloqué mes statistiques "basiques". Encore une fois, je ne vois pas l'intérêt de ce petit jeu. Ce serait aussi bien de cesser de bloquer ces statistiques pour oublier de les débloquer jusqu'à ce que j'aie signalé le problème.
31 mars 2015
Merci de bien vouloir me débloquer les statistiques "basiques" de Justinpetitcoucou, restées bloquées depuis le 14 mars - cf. avis du 25 mars sur Justin.
2 avril 2015
Merci de m'avoir rendu les statistiques de Justin.
7 mai 2015
Je n'ai plus de statistiques depuis deux jours, ni "basiques" ni "avancées".
10 mai 2015
Retour des statistiques "basiques". Merci. Manquent encore les statistiques "avancées".
14 mai 2015
Toutes mes statistiques sont de retour depuis hier. Merci.
3 octobre 2015
Depuis hier, les compteurs de mes statistiques avancées sont tous à zéro. Merci de me les rendre.
Huit membres des forces de l’ordre ont mis fin à leurs jours en une semaine, dont l’ex-patron de la lutte contre le hooliganisme.
Huit membres des forces de l’ordre ont mis fin à leurs jours en une semaine: après quelques années d’accalmie, policiers et gendarmes craignent qu’en 2017 le fléau des suicides dans leurs rangs ne retrouve ses plus hauts niveaux.
Ils sont gardiens de la paix ou commissaire de police, gendarme membre d’une unité d’intervention ou commandant une brigade de proximité, fonctionnaires ou militaires exerçant en zone rurale ou dans l’agglomération parisienne: ils font partie des 46 policiers et 16 gendarmes qui se sont donnés la mort depuis le début de l’année 2017, selon un décompte initial du ministère de l’Intérieur complété.
Le patron de la lutte contre le hooliganisme
Dimanche, c’est le commissaire Antoine Boutonnet, ex-chef de la division nationale de lutte contre le hooliganisme, qui a été retrouvé mort, après avoir probablement mis fin à ses jours avec son arme de service, au terme d’une semaine noire dans les rangs des forces de l’ordre. Dans la soirée, ce terrible bilan s’aggravait encore avec un nouveau suicide d’une policière dans la région de Perpignan.
Pour la seule semaine qui vient de s’écouler, six policiers et deux gendarmes ont mis fin à leurs jours, selon un nouveau bilan transmis par la place Beauvau.
STEPHANE DE SAKUTIN, AFP – Le ministre de l’Intérieur Gerard Collomb photographié le 31 octobre 2017 à Moulins (France)
Cette accélération du nombre de suicides a conduit le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, à demander dimanche soir aux directeurs généraux de la Police nationale, de la Gendarmerie et de la Sécurité intérieure « une évaluation des mesures mises en œuvre pour prévenir les suicides parmi les forces de l’ordre ».
Gérard Collomb a annoncé en outre vouloir réunir « rapidement les représentants des policiers et gendarmes pour évoquer les dispositifs de prévention existants et les moyens d’en renforcer encore l’efficacité ».
Après un pic en 2014, année noire au cours de laquelle 55 policiers (contre 40 en moyenne annuellement) et une trentaine de gendarmes avaient mis fin à leurs jours, le nombre de suicides parmi les forces de l’ordre avait décru en 2015 et 2016.
Etait-ce l’effet du plan présenté en janvier 2015 par Bernard Cazeneuve contenant 23 mesures (recrutement de psychologues, redynamisation des cellules de veille, nouveaux cycles de travail…) destinées à prévenir le suicide ou la conséquence vertueuse du tourbillon opérationnel dans lequel sont plongées les forces de l’ordre depuis deux ans, confrontés à une menace terroriste sans précédent?
« Policiers et gendarmes sont très mobilisés sur la défense des autres depuis deux ans. Peut-être que cela les a amenés à moins se soucier d’eux-mêmes mais peut-être que cela a également généré de l’usure », avance prudemment Céline Berthon, secrétaire générale du syndicat des commissaires de la police nationale (SCPN).
« Confrontés au quotidien à la misère humaine, à la violence et au pire que l’on puisse trouver chez l’homme, les policiers ne peuvent plus supporter ce manque de considération, facteur du passage à l’acte dramatique », avance Unité-SGP-Police, qui demande une « réunion immédiate » du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) de la Police nationale.
Management « déplorable », manque de considération, conditions de travail, « usure professionnelle », « désocialisation », politique du chiffre, sont renvoyés par le syndicat de gardiens de la paix sur le banc des accusés.
Les suicides parmi les forces de l’ordre ont des causes multiples et touchent des profils variés, relève Céline Berthon, « une institution qui est confrontée à ce phénomène doit être en mesure, de manière dépassionnée, de se demander: est-ce qu’il y a des choses qui peuvent faciliter le passage à l’acte ou le provoquer? Et le cas échéant, comment puis-je faire un travail de prévention? »
H.F. avec AFP
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Les hypothèses ne manquent pas et les plus évidentes sont déjà exposées dans de nombreux articles de presse, dont ceux qui suivent.
Il faut y ajouter deux motifs possibles qui sont les suivants :
- le 27 décembre 2016, le président turc a accusé l’Occident de soutenir l’EI et affirmé en avoir des preuves en images;
- de notoriété publique, la France reste la principale cible de l’EI qui au moins une fois, le 22 mars 2016, a commis des attentats dans un autre pays, en l’occurrence la Belgique, à défaut de pouvoir les organiser en France comme initialement prévu.
Il faut donc sérieusement envisager que les attentats de Noël en Allemagne et de la Saint-Sylvestre en Turquie aient pu viser, tout comme les différents attentats commis sur le sol français depuis mars 2012, à maintenir sous la pression de la menace terroriste tous les Français qui pourraient s’opposer aux volontés du malade mental extrêmement dangereux Pascal Edouard Cyprien Luraghi, auquel il est interdit d’interdire quoi que ce soit.
Voilà ma quote-part d’information sur ce sujet.
Je ne suis pas experte en terrorisme mais connais très bien mes agresseurs et tous leurs délires et habitudes.
Pourquoi la Turquie est-elle devenue une cible privilégiée du terrorisme ?
Le passage à 2017 a été endeuillé par un attentat survenu dans une boîte de nuit huppée d’Istanbul, faisant au moins 39 morts. Le groupe Etat islamique a revendiqué l’attaque.
Des policiers turcs surveillent la discothèque stambouliote visée par un attentat terroriste revendiqué par le groupe Etat islamique, le 1er janvier 2017. (HUSEYIN ALDEMIR / REUTERS)
Mis à jour le 03/01/2017 | 10:22
publié le 03/01/2017 | 06:00
En Turquie, le réveillon de la Saint-Sylvestre a été meurtrier. Au moins 39 personnes sont mortes dans un attentat survenu dans la discothèque Reina, à Istanbul, sur les bords du Bosphore. Une attaque revendiquée, lundi 2 janvier, par le groupe Etat islamique. La violence est devenue presque habituelle en Turquie : en 2016, le pays a été frappé par 19 attentats. Là-bas, depuis juillet 2015, au moins 400 personnes sont mortes dans de tels événements.
Franceinfo vous explique pourquoi le pays est devenu une cible privilégiée du terrorisme.
Parce que le pays est voisin de la Syrie
Avant d’aller plus loin, il faut jeter un œil sur une carte. La Turquie compte quelque 800 km de frontière avec la Syrie, soit environ la distance entre Paris et Perpignan (Pyrénées-Orientales).
« La proximité géographique rend le débordement de la violence inévitable », estime Jean-François Pérouse, directeur de l’Institut français d’études anatoliennes, dans une interview à Libération. Et ce Français installé à Istanbul depuis 17 ans : « Les sanctuaires du terrorisme international sont à proximité immédiate de la Turquie. »
La Turquie est située sur les axes de circulation des jihadistes qui combattent en Syrie, les infiltrations sont relativement faciles.
Jean-François Pérousedans « Libération »
Parce qu’Ankara a changé de stratégie face à l’Etat islamique
Pendant plusieurs années, Recep Tayyip Erdogan a laissé l’organisation Etat islamique utiliser la Turquie comme base arrière logistique. Le pays a « longtemps joué un rôle de centre de transit pour jihadistes étrangers partis de leur pays natal pour mener le jihad », rappelle le spécialiste de la Turquie Aaron Stein sur Slate. « Au vu et au su des services locaux, des jihadistes [revenaient] en Turquie se faire soigner dans les hôpitaux du pays », d’après Le Figaro (article payant).
A l’origine, « le gouvernement turc avait estimé que le conflit syrien serait de courte durée et pressenti que le président Bachar Al-Assad serait forcé de quitter le pouvoir en six mois, analyse Aaron Stein. A ses yeux, le problème des jihadistes en Syrie était secondaire par rapport à celui du régime syrien, et sa priorité immédiate était de vaincre Assad ». « Mais il y a deux ans, le président Erdogan, constatant qu’il était de plus en plus isolé, a révisé sa stratégie, allant même jusqu’à accepter depuis cet été qu’Assad participe au processus de transition », explique Didier Billion, directeur adjoint de l’Iris, spécialiste de la Turquie et du Moyen-Orient, dans les colonnes du Parisien.
Le président turc a cessé d’être complaisant avec le groupe Etat islamique à l’été 2015. Les contrôles à la frontière turco-syrienne ont été largement renforcés pour ralentir les allées et venues des jihadistes, et la Turquie a rejoint la coalition internationale qui bombarde les positions de l’organisation terroriste en Irak et en Syrie. Autant de mesures qui ont provoqué la colère de l’Etat islamique. Son nouveau porte-parole, Abu-l-Hassan Al-Muhajir, avait d’ailleurs désigné, fin 2015, « deux cibles principales » : la Turquie et les théologiens opposés au jihad, souligne Romain Caillet, chercheur et consultant sur les questions islamistes.
Sauf que les autorités turques peinent à lutter contre l’EI car l’organisation s’est durablement installée dans le pays. « Quand on les laisse agir – même si c’est pour obtenir des renseignements sur le réseau à plus grande échelle –, ces groupes [jihadistes] métastasent et leur portée prend de l’ampleur », estime Aaron Stein. Autant dire qu’Ankara est loin d’avoir éradiqué le groupe jihadiste de son territoire.
Parce que le conflit kurde perdure
S’il a des implantations en Turquie, le groupe Etat islamique est un ennemi extérieur. Et le pays doit également faire face à un ennemi de l’intérieur : la rébellion kurde, qui a repris ses activités armées en juillet 2015 après plus de deux ans de cessez-le-feu. Ses principales cibles : les policiers et militaires turcs.
En tête de ce mouvement, on trouve notamment les séparatistes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Cette formation, qui existe depuis 1978 et lutte pour l’autonomie du Kurdistan en Turquie, est classée comme organisation terroriste par la Turquie, les Etats-Unis et l’Union européenne. D’ailleurs, en juillet 2015, lorsque Recep Tayyip Erdogan a lancé une « guerre contre le terrorisme », il ciblait de façon « synchronisée » le PKK et l’Etat islamique.
« L’ennemi public numéro un en Turquie, ce n’est pas Daech mais le peuple kurde », explique le documentaire La Turquie face à la terreur, diffusé sur Arte, ajoutant que l’organisation Etat islamique a été tolérée pendant longtemps parce qu’elle combat les Kurdes.
De fait, sur le terrain, dans la lutte contre le groupe jihadiste, certains combattants kurdes « s’imposent comme un acteur dont l’armée irakienne et les Etats-Unis ne peuvent se passer », résumait déjà Le Monde, en 2014. Actuellement, à Manbij, près de la frontière turque, des milices kurdes sont soutenues par Washington pour lutter contre les jihadistes. Dans le nord de la Syrie, les Kurdes sont les principaux combattants au sol contre l’EI, comme l’a constaté, fin décembre, une équipe de France 2, qui s’est rendue aux portes de Raqqa, fief de l’organisation.
« Dispersés sur plus de 500 000 km² et principalement éclatés entre quatre pays, les Kurdes constituent aujourd’hui la plus grande nation sans Etat », expliquait France24, en 2015.
Mais la déliquescence des Etats syrien et irakien fait renaître l’espoir de la création d’un Etat kurde. Fin décembre, les organisations kurdes de Syrie et leurs alliés se sont ainsi entendus sur un projet de constitution pour les territoires qu’ils ont conquis aux dépens de l’Etat islamique. Une perspective historiquement impensable pour Ankara, qui s’est opposée à ce projet, comme l’ont fait Washington et Damas. Des oppositions qui laissent le dossier kurde dans l’impasse et laissent craindre de nouveaux attentats sur le sol turc.
La police turque et les secours sur la scène de l’attentat suicide, le 19 mars 2016, à Istanbul. Photo Bulent Kilic. AFP
La fusillade à Istanbul est le dernier épisode d’une série d’attentats ayant frappé la Turquie depuis un an, attribués soit au groupe Etat islamique soit aux indépendantistes kurdes.
En Turquie, plus de trois cents morts dans des attentats depuis un an
Au moins 35 personnes sont mortes dans une fusillade contre la Reina, une discothèque d’Istanbul, dans la nuit du Nouvel An. L’attentat n’a pas encore été revendiqué.
17 février. Une voiture piégée conduite par un kamikaze fait 28 morts et 80 blessés à Ankara. L’attaque, visant des militaires, est revendiquée par les TAK (organisation indépendantiste kurde).
19 mars. Quatre touristes (trois Israéliens et un Iranien) sont tués à Istanbul, et 36 personnes sont blessées par un kamikaze. Les autorités accusent l’EI.
26 août.11 policiers tués dans un attentat suicide à la voiture piégée à Cizre (sud-est) à la frontière syrienne, revendiqué par le PKK (parti des travailleurs du Kurdistan).
4 novembre.L’explosion d’une voiture piégée fait neuf morts, dont deux policiers, devant un poste de police de Diyarbakir, «capitale» du sud-est à majorité kurde. Attribué au PKK, il est revendiqué par l’EI puis par les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK).
24 novembre. Un attentat à la voiture piégée fait deux morts et 33 blessés sur le parking du gouvernorat d’Adana (sud).
10 décembre.Un double attentat dans le centre d’Istanbul fait 44 morts et une centaine de blessés. Une voiture piégée a explosé près du stade de football de Besiktas au passage d’un car de policiers et un kamikaze s’est fait exploser moins d’une minute plus tard, au milieu d’un groupe de policiers dans un parc voisin. L’attentat a été revendiqué par les Faucons de la Liberté du Kurdistan (TAK), un groupe radical kurde proche du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK).
17 décembre.Au moins 14 soldats turcs sont tués et des dizaines de personnes blessées dans un attentat-suicide attribué au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui a visé un bus transportant des militaires à Kayseri, dans le centre de la Turquie.
19 décembre. L’ambassadeur de Russie en Turquie, Andreï Karlov, est assassiné à Ankara par un policier turc affirmant agir pour venger le drame de la ville d’Alep.
Après l’attentat d’Istanbul, l’heure de la haine et du complotisme
De notre correspondante Burçin Gerçek, publié le 03/01/2017 à 10:56 , mis à jour à 10:56
La discothèque Reina, sous le pont du Bosphore, où une attaque revendiquée par l’EI a causé la mort de 39 personnes. Istanbul, 1er janvier 2017.
Reuters/Umit Bektas
Durement frappée par les attaques terroristes, la Turquie est plus divisée que jamais, après l’attaque contre une discothèque qui a fait 39 morts à Istanbul le 1er janvier. Invectives et théories du complot pullulent sur les réseaux sociaux, rapporte notre correspondante en Turquie.
« On dit que c’est le Bataclan de Turquie. C’est faux. Apres l’attaque du Bataclan, les Français étaient unis et solidaires. Or en Turquie, certains pensent que les victimes du Reina l’ont mérité, car ils célébraient le nouvel an. » Un des nombreux messages circulant sur les réseaux sociaux reflète le désespoir régnant en Turquie après l’attaque qui a coûté la vie à 39 personnes le soir du 31 décembre. Le pays est plus que jamais divisé après l’attentat, revendiqué lundi par Daech contre le Reina, haut lieu de la vie nocturne d’Istanbul.
La célébration du Nouvel An, « contraire à l’Islam »
De nombreux Turcs séculaires accusent le gouvernement et le président Recep Tayyip Erdogan de légitimer les discours djihadistes qui déclarent la célébration du Nouvel An « contraire à l’Islam ».
Depuis plusieurs semaines, le débat se tendait en Turquie à ce sujet. Tout a commencé par une lettre envoyée par le ministère de l’Education aux directeurs d’écoles, début décembre, interdisant toute célébration de Nouvel An dans les écoles. Puis, des affiches d’associations pro-gouvernementales appelant les musulmans à ne pas réveillonner ont couvert les rues d’Istanbul. Certains groupes islamo-nationalistes ont même physiquement agressé des vendeurs déguisés en Père Noel dans les centres commerciaux. La direction des Affaires religieuses, organisme public dont dépendent les mosquées et les imams dans le pays, a de son côté déclaré les célébrations du Nouvel An « contraires à nos valeurs » et « illégitimes ».
Des policiers devant les locaux du Reina, le 1er janvier.
Reuters/Umit Bektas
« L’attaque du Reina peut être considérée comme une déclaration de guerre contre les séculaires de Turquie. Avec ce massacre, il ne reste plus d’espace de vie non seulement pour les milieux qui revendiquent plus de libertés et de démocratie, mais aussi pour les séculaires silencieux », écrivait dimanche le chroniqueur Irfan Aktan dans le journal en ligne Duvar. Ce sentiment d’être visé est accru par des arrestations devenues quotidiennes des opposants alors que des discours de haine visant les milieux séculaires ne sont jamais sanctionnés.
La CIA accusée
Dans ce climat d’insécurité et de méfiance, les théories de complot ont facilement trouvé des adeptes. Du côté de l’opposition, beaucoup accusent le gouvernement de ne pas prendre les mesures nécessaires et de fermer volontairement les yeux face à la tuerie du Reina.
Chez les partisans d’Erdogan, à l’inverse, nombreux sont convaincus que cette attaque a été préparée, ou du moins facilitée, par les Etats-Unis, en réponse au récent rapprochement de la Turquie avec la Russie sur le dossier syrien.
Manifestation nationaliste devant l’ambassade américaine à Ankara accusant Washington de soutenir le PKK. 18 décembre 2016.
Reuters/Umit Bektas
Médias et leaders d’opinion pro-gouvernementaux relayent ces théories en rappelant les récentes accusations d’Erdogan envers les forces de coalition de « soutenir les organisations terroristes, y compris Daech et les YPG », le bras armé du mouvement kurde syrien. Le député du parti au pouvoir, Samil Tayyar, est allé jusqu’à déclarer que « l’attaque du Reina est une action de la CIA, en représailles au cessez-le-feu en Syrie ».
A ce délire complotiste s’ajoute un tableau plus sombre: de nombreux messages déclarant « ne pas être triste » pour les victimes de l’attentat, ou pire encore, faisant l’apologie de l’attaque, ont été partagés sur des réseaux sociaux. L’Union de l’ordre des avocats de Turquie a porté plainte, lundi, contre les auteurs de ces messages. Reste à savoir si ces discours de haine seront sanctionnés ou seront, comme dans de nombreux cas précédents, tolérés et de fait, encouragés.
De nouveaux suspects ont été arrêtés hier à Carcassonne, dont les militaires, qui étaient visés par le djihadiste interpellé lundi 13 juin 2016 alors qu’il voulait passer à l’acte, ont également été frappés par deux suicides les 17 avril et 24 juin 2016.
Publié le 29/06/2016 à 07:39, Mis à jour le 29/06/2016 à 09:38
Trois suspects arrêtés à Carcassonne et Perpignan
Terrorisme
Carcassonne, Aude. idé
Des enquêteurs de la DGSI (Direction générale de la sécurité intérieure), appuyés par des policiers du Raid ont arrêté, hier, peu après 9 heures, un couple dans le quartier résidentiel de Montredon, à l’ouest de Carcassonne. Dans le même temps, les policiers «frappaient» à Perpignan, où un homme a également été interpellé. Les trois personnes ont ensuite été conduites à Perpignan où elles ont été placées en garde à vue.
Une enquête sur une filière jihadiste
À Paris, le parquet antiterroriste a indiqué que les policiers ont agi sur commission rogatoire dans le cadre d’une information judiciaire ouverte depuis plusieurs mois.
Cette enquête porterait sur ces filières françaises qui aident et facilitent le départ des apprentis dijhadistes vers la Syrie, notamment. «En aucun cas, cette opération n’était en lien avec l’intention de ces personnes de commettre des attentats sur le sol français», a assuré le parquet parisien. Contrairement à l’opération menée il y a quinze jours par la DGSI (lire encadré) en gare de Carcassonne.
Le couple serait originaire de la Côte d’Azur
Établi dans le chef-lieu de l’Aude depuis seulement quelques semaines, indique une autre source judiciaire, le couple n’aurait jamais été «repéré» par les services de renseignements locaux, mais il était toujours dans les radars de l’antiterrorisme, qui ont donc décidé de passer à l’action hier matin.
Selon une information, le couple serait orginaire de la Côte d’Azur et ne s’était installé dans le quartier de Montredon que depuis quelques jours. Il serait arrivé le week-end dernier. «Probablement était-il en transit» suggère une source proche de l’enquête. Dans ce secteur résidentiel, très étendu personne n’a rien vu, ni entendu. L’arrestation, qui s’est déroulée en douceur, est passée totalement inaperçue des habitants.
Pour l’heure, on ignore les identités et le profil des trois suspects arrêtés à Carcassonne et à Perpignan, mais plusieurs indices laissent à penser qu’ils étaient probablement surveillés par les services de la sécurité intérieure qui luttent contre le terrorisme. Hier, les enquêteurs se sont refusés à tout commentaire.
Des Audois volontaires au départ vers la Syrie
En janvier 2015, peu après l’attentat commis au sein de la rédaction de Charlie Hebdo, Louis Le Franc, le préfet de l’Aude à l’époque, avait indiqué que «quinze Audois avaient été identifiés comme volontaires au départ vers la Syrie». Ces jeunes, âgés de 15 à 25 ans, «dont des jeunes filles», avait également indiqué le représentant de l’État, s’étaient radicalisés «en trois ou quatre mois».
Dans le cadre de cette enquête, les trois suspects peuvent demeurer jusqu’à 96 heures en garde à vue. Placés en garde à vue, ils pourraient être transférés à Paris pour être interrogés par les juges du parquet antiterroriste.
Un apprenti jihadiste voulait s’en prendre à des touristes
Il y a deux semaines, un homme de 22 ans, Jossuam, a été interpellé à la gare de Carcassonne par des hommes de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Surveillé depuis plusieurs mois, le suspect, originaire de Lunel était armé lors de son arrestation d’un couteau et d’une petite masse. Converti à l’islam avant de se radicaliser à partir de 2014, l’homme aurait voulu s’en prendre à des touristes russes et américains. Après les attentats de novembre dernier, à Paris, l’homme, fiché S pour sûreté de l’État, avait été assigné à résidence pendant trois mois.
Lors de sa garde à vue, celui-ci aurait indiqué aux enquêteurs avoir été contacté par un émir français basé en Syrie qui lui aurait demandé de passer à l’acte pendant le ramadan.
Lors de sa venue à Carcassonne, le jeune homme avait commencé à faire un repérage avant, éventuellement, de passer à l’acte. Dans nos colonnes, son avocat avait expliqué que son client était «un homme désœuvré sur plusieurs plans (familial, social, professionnel), trouvant sur les réseaux sociaux une seconde famille». Toujours selon l’avocat, il «se serait radicalisé dans cette situation d’isolement, vivant sans lien social».
Dans le village de Lisle-sur-Tarn, où il était assigné à résidence, son arrestation avait surpris. Une habitante expliquait être tombée des nues lorsqu’elle avait appris que Jossuam projetait de commettre un attentat contre des touristes étrangers, à Carcassonne. Elle connaissait la conversion de ce jeune à l’islam. Il ne s’en cachait pas depuis 2 ans. Mais à Lisle-sur-Tarn, il parlait rarement de religion… sauf cette fois où elle avait abordé la question du voile. «Il m’a dit : stop. On arrête ou je vais me mettre en colère. J’ai dit OK. La discussion s’est arrêtée là.»
Publié le 17/06/2016 à 07:18, Mis à jour le 17/06/2016 à 09:24
Un attentat terroriste déjoué à Carcassonne
Terrorisme – Sécurité
La Cité de Carcassonne plébiscitée par les touristes
Un Tarnais de 22 ans, proche du Front al-Nosra, groupe affilié à al-Qaïda, a été arrêté à Carcassonne, lundi, alors qu’il préparait un attentat terroriste contre des touristes et les forces de l’ordre.
Les policiers de la sécurité intérieure (DGSI) ont sans doute évité une nouvelle attaque terroriste sur le territoire national. Car c’est un scénario quasi identique au double assassinat d’un couple de policiers à Magnanville, en région parisienne, qui allait visiblement se produire, à Carcassonne où des touristes américains et anglais étaient visés. Lundi soir, vers 21 heures, un homme de 22 ans, récemment radicalisé et surveillé par les enquêteurs toulousains, en raison d’une fiche S pour son appartenance à l’islam radical, est interpellé en gare de Carcassonne. Le même jour que l’horrible attentat perpétré contre le couple de policiers. Arrêté par les enquêteurs du renseignement intérieur de Paris et Marseille, ce suspect au profil très inquiétant est en possession d’un marteau et d’un couteau de poche, type Opinel. Il est placé en garde à vue dans les locaux de la police toulousaine. Une enquête est ouverte, lundi, par le parquet antiterroriste de Paris pour, «association de malfaiteurs en vue de la préparation d’acte terroriste.» Son état mental pouvait laisser entrevoir la présence de troubles psychologiques. Mais selon les conclusions d’une première expertise psychiatrique, il serait accessible à une sanction pénale. Hier, cet homme a été transféré à Paris, devant un juge antiterroriste. Domicilié à L’Isle-, sur-Tarn (81), où il était assigné à résidence et originaire de Lunel (Hérault), ce suspect, converti à la religion musulmane et très vite radicalisé en 2014, via internet et les forums de discussion, «voulait mourir en martyr», indique son avocat toulousain, Me Jocelyn Momasso Momasso. Les enquêteurs ont retrouvé à son domicile un fusil et une machette. Les policiers de la DGSI ont saisi ses outils informatiques pour les éplucher. Ce suspect aurait reconnu des projets d’attaque, non seulement sur des touristes étrangers, en réponse aux frappes américaines sur la Syrie, mais il a également évoqué son intention de vouloir frapper des policiers et des militaires après être entré en relation avec un émir. Un projet terroriste fomenté depuis son écran, comme des dizaines de radicalisés isolés et «jihadiste du clavier», agissant pour le compte des réseaux criminels basés en Syrie et appartenant à la caste de ces terroristes «low cost», candidats au sacrifice final. Cet homme se revendique proche du Front al-Nosra, un groupuscule affilié à al-Qaïda. Et depuis les appels lancés par leurs chefs religieux incitant leurs nervis à «frapper policiers et militaires durant la période du ramadan», ces radicalisés de l’ombre sont prêts à tous les sacrifices. «Cette arrestation démontre l’efficacité des services du renseignement et leur détermination à mettre à mal tous les réseaux terroristes sur le territoire national», commente pour le syndicat des cadres de la sécurité intérieure, Christophe Miette. Rapidement embrigadé via des vidéos propagandistes, «l’apprenti terroriste» aurait voulu se rendre en Syrie pour «vivre librement sa religion». Isolé socialement, sans emploi, il vivotait dans plusieurs foyers d’accueil de la région toulousaine.
Lunel, commune rurale de 25 000 habitants, à mi-chemin entre Nîmes et Montpellier, et… «capitale» du jeune français en partance pour le jihad. c’est là d’où est originaire ce jeune arrêté à Carcassonne.
Pas moins d’une dizaine de combattants sont, en effet, partis pour la Syrie depuis cette bourgade de l’Hérault frappée par un taux de chômage des jeunes record (il est de 20 % pour les 18-25 ans.). Une «filière» d’adolescents embrigadés à la mosquée par des imams, le plus souvent illettrés comme l’ont déploré plusieurs membres du Conseil Français du Culte Musulman, et coincés entre un Intermarché et un préfabriqué abritant un fripier et un magasin d’articles d’équitation.
Ici, comme dans le Gard voisin, des dizaines de milliers de harkis, ces Algériens ayant pactisé avec les Français lors de la guerre d’Algérie, ont trouvé refuge mais non sans subir pendant des décennies un cortège d’humiliations de la part de certains «autochtones».
À Lunel, les ratonnades et les graffitis «Mort aux Arabes» devinrent si inquiétants, au début des années 1980, qu’une poignée d’associations y lancèrent, dans l’espoir de bâtir un pont de compréhension mutuelle, les Semaines du cinéma méditerranéen «pour tenter de rassembler, de se retrouver autour d’un espace commun, la Méditerranée», explique Jacques Choukroun, Pied-Noir rapatrié d’Algérie, qui en fut un des fondateurs.
«Lunel a un peu été, à sa manière, une fabrique de la haine, déplore ce dernier. D’un côté, le Front national s’est imposé en force et de l’autre les Maghrébins d’origines se sont refermés sur eux-mêmes».
Une intégration en panne. Des communautés disloquées qui s’ignorent et se jalousent. Un islam «d’appartements», radicalisé à force de clichés réducteurs et de mensonges propagés sur Internet. Voilà le terreau sur lequel ont poussé ces jeunes partis en Syrie.
Le refus, en 2014, du président de l’Union des musulmans de Lunel de condamner ces départs, comme le lui demandaient de nombreux élus et autorités religieuses et administratives du pays, n’a fait que conforter ces jeunes, en quête d’identité, de la pertinence de leur choix.
Au moins six gamins de Lunel sont morts là-bas. Quelques-uns, comprenant sur place qu’ils avaient été floués, ont eu la chance de revenir. Ils croupissent aujourd’hui en prison. Il n’y a pas que des jeunes de souche musulmane qui ont fait leur hijra (émigrer dans un pays musulman)
Raphaël, 23 ans, brillant étudiant en cinquième année de l’Epitech, une école d’informatique de Montpellier, beau gosse, sportif, musicien dans un groupe de rock pendant ses loisirs, l’a faite, lui aussi. Ce garçon, qui menait des actions humanitaires et s’était converti à l’islam l’année de l’obtention de son baccalauréat est mort, lui aussi en 2015.
Carcassonne : ce que l’on sait de l’homme arrêté qui préparait un attentat
ÉCLAIRAGE – Un homme de 22 ans, fiché S, a été interpellé dans l’Aude le 13 juin. Il projetait d’abattre des touristes et des membres des forces de l’ordre.
Crédit : AFP / THOMAS SAMSON
Le siège de la DGSI à Levallois-Perret, le 1er juin 2014
par Ludovic Galtier publié le 17/06/2016 à 12:37 mis à jour le 17/06/2016 à 14:15
Après la tuerie contre deux policiers à Magnanville (Yvelines) perpétrée par Larossi Abballa et revendiquée par Daesh, un attentat a-t-il été déjoué par les enquêteurs de la DGSI ? Un homme de 22 ans soupçonné de vouloir commettre un acte terroriste a été interpellé en possession d’une machette et un couteau lundi 13 juin à la gare de Carcassonne, dans l’Aude. D’abord placé en garde à vue à Toulouse pour « association de malfaiteurs en vue de préparer un acte terroriste », il a été transféré au siège de la DGSI à Levallois-Perret jeudi 16 juin. Comme le veut la procédure dans le cadre d’une affaire terroriste, sa garde à vue peut durer jusqu’à 96 heures.
Selon Le Monde, le même jour que son arrestation, le parquet antiterroriste de Paris avait ouvert une enquête pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste criminelle, « sur la base de renseignements et compte tenu de la crainte d’un passage à l’acte imminent », indique une source judiciaire.
Fiché S, assigné à résidence et diagnostiqué schizophrène
Originaire de Lunel (Hérault), qu’il a quittée à l’âge de 18 ans, ce jeune converti à l’islam depuis 2014 était fiché S par les services de renseignement, comme le rapporte La Dépêche. Il était également assigné en résidence dans le Gers en raison de l’état d’urgence. Domicilié à L’Isle-Jourdain (Gers), il a reconnu lors de son interrogatoire préparer une attaque contre des touristes américains et anglais et notamment des bus, puis avoué projeter un attentat contre les forces de l’ordre, policiers et militaires.
Le suspect, au casier judiciaire vierge, pourrait être déferré devant le parquet antiterroriste de Paris une fois sa garde à vue terminée. D’après les informations d’Europe 1, « cet individu qui se réclame des thèses djihadistes est par ailleurs diagnostiqué schizophrène, et a déjà séjourné dans un centre d’accueil, dans le Tarn. Pour l’instant, il est toutefois considéré comme apte à être entendu. » Dans le quotidien Le Monde, Me Jocelyn Momasso Momasso, son avocat, ajoute que « c’est un jeune homme fragile qui ne travaillait pas ».
« Venger les souffrances de ses frères bombardés en Irak et en Syrie »
Pour qualifier son client, l’avocat du suspect emploie le mot »désœuvré ». Il le serait même sur plusieurs plans : familial, social, professionnel. « Il a trouvé via les réseaux sociaux une sorte de famille. » Dans une interview accordée à nos confrères de La Dépêche, l’avocat donne des bribes de ce qui pourrait ressembler à des revendications. »Mon client voulait mourir en martyr. En accomplissant les actes pour lesquels il a été interpellé, il a la sensation de venger les souffrances de ses frères continuellement bombardés en Irak et en Syrie par la coalition internationale et plus précisément par les Russes et les Américains. Même si le mode opératoire peut rappeler le drame de Mantes-la-Jolie (Magnanville, ndlr), le gardé à vue avait plutôt des revendications liées à la politique internationale ainsi qu’aux conflits syrien et irakien. »
D’après Le Monde, le suspect »avait notamment été convoqué pour un entretien administratif à la DGSI en 2015, au cours duquel il avait admis des sympathies pour le « califat » fondé par Daesh ».
Une radicalisation sur Internet
Toujours selon son avocat, »il regardait des vidéos de décapitation et en rêvait la nuit ». Internet, Facebook et notamment Telegram, messagerie prisée par les jihadistes de l’État islamique… Dans l’impossibilité financière de se rendre en Syrie, le terroriste en puissance avait annoncé sur les réseaux sociaux qu’il passerait prochainement à l’acte après, selon Le Monde, avoir obtenu « l’aval d’un émir français basé en Syrie ». C’est la raison pour laquelle son interpellation a été déclenchée le 13 juin.
Carcassonne : le jeune radicalisé soupçonné de vouloir attaquer des touristes écroué
Par AFP — 17 juin 2016 à 20:11 (mis à jour à 23:53)
Une voiture de police. Photo Philippe Huguen. AFP
Décrit comme fragile psychologiquement, il avait été arrêté lundi soir en gare de Carcassonne, soupçonné d’avoir voulu commettre «une action violente» imminente contre des touristes américains et russes.
Carcassonne : le jeune radicalisé soupçonné de vouloir attaquer des touristes écroué
Le jeune homme radicalisé arrêté lundi à Carcassonne, soupçonné de préparer une attaque contre des touristes étrangers, a été mis en examen vendredi par un juge d’instruction antiterroriste et placé en détention provisoire, a-t-on appris de source judiciaire. Décrit comme fragile psychologiquement, il avait été arrêté lundi soir en gare de Carcassonne, dans l’Aude, soupçonné d’avoir voulu commettre «une action violente» imminente contre des touristes américains et russes, selon la source judiciaire. Lors de son interpellation, les policiers avaient retrouvé sur lui un «couteau et une petite masse».
Après quatre jours de garde à vue, il a été mis en examen pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste criminelle et placé en détention provisoire par le juge des libertés et de la détention, a précisé la source.L’enquête judiciaire initiée dans l’urgence lundi matin par le parquet de Paris avait été confiée à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).
Converti à l’islam, le jeune homme, fiché pour radicalisation, était suivi par les services antiterroristes depuis des mois et avait été assigné à résidence après les attentats parisiens de novembre, a précisé la source judiciaire. Domicilié dans le Tarn, il est présenté comme étant en rupture sociale, radicalisé sur internet.
Fasciné par les vidéos de l’Etat islamique
Au cours de sa garde à vue, il a dit aux enquêteurs qu’«il avait passé beaucoup de temps à regarder des vidéos du groupe État islamique et des sites jihadistes et s’est dit fasciné», a rapporté la source. Selon ses déclarations, le jeune homme envisageait de «se rendre en Syrie», mais faute d’«avoir pu financer son départ», il avait alors opté pour «un plan alternatif», décidant de «passer à l’acte» sur le sol français, «au nom du jihad armé».
Selon son avocat Jocelyn Momasso Momasso, qui l’a assisté au début de sa garde à vue, «il a expliqué que ses motivations étaient essentiellement liées à la politique internationale», et qu’il voulait «venger les frères» victimes selon lui des frappes de la coalition internationale en Syrie.
Son arrestation a eu lieu le jour où Larossi Abballa a tué à coups de couteaux un commandant de police adjoint du commissariat des Mureaux, Jean-Baptiste Salvaing, 42 ans, devant son domicile à Magnanville (Yvelines).
Paris : un militaire du 3e RPIMa engagé dans l’opération Sentinelle se suicide aux Galeries Lafayette
Le 24 juin à 21h27 | Mis à jour le 24 juin
Le soldat était membre d’une compagnie déployée dans la capitale. PHOTO/N. A.-V.
Un soldat du 3e régiment parachutiste d’infanterie de marine (3e RPIMa) s’est suicidé ce vendredi à Paris. Le militaire, un caporal âgé de 26 ans, se serait donné la mort au 2e sous-sol des Galeries Lafayette, alors qu’il était en mission dans le cadre de l’opération Sentinelle.
Depuis la mise en place de l’opération, le régiment carcassonnais a déployé à de multiples reprises des compagnies à Paris pour participer aux opérations de surveillance de différents bâtiments, instaurées dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Le jeune homme aurait été retrouvé dans un local réservé aux militaires, au coeur de l’établissement commercial du boulevard Haussman. En tenue militaire, le soldat de 26 ans s’est donné la mort avec son arme de service. Les faits se seraient produits aux environs de 16 h 30, moment où un employé des Galeries Lafayette a découvert le corps inanimé.
Un soldat Vigipirate se donne la mort sur son lieu de travail à Paris
18h20, le 24 juin 2016, modifié à 22h54, le 24 juin 2016
Boulevard Haussmann, des militaires du plan Vigipirate sont déployés devant les grands magasins.@ JOEL SAGET / AFP
Un militaire du plan Vigipirate s’est suicidé dans les toilettes des Galeries Lafayette à Paris vendredi après-midi, pour des raisons inconnues.
Un soldat, déployé dans le cadre du plan Vigipirate aux Galeries Lafayette du boulevard Haussmann à Paris, s’est donné la mort sur son lieu de travail vendredi après-midi. Selon une information de M6 confirmée par Europe 1, l’homme a utilisé son arme de service pour se suicider. »Un militaire du rang engagé dans l’opération Sentinelle à Paris a été retrouvé sans vie dans la zone de repos de son unité située dans les sous-sols d’un grand magasin parisien », a déclaré le Gouverneur militaire de Paris dans un communiqué.
Il met fin à ses jours avec son arme de poing. Le caporal - qui appartenait au 3e RPIM basé à Carcassonne - a quitté les deux autres membres de sa patrouille pour se rendre aux toilettes du grand magasin : c’est là qu’il a mis fin à ses jours avec son arme de poing. « Il a été découvert par un autre soldat de son unité à 16h20″ selon le Gouverneur militaire de Paris. « Selon toute vraisemblance, il se trouvait seul au moment de sa mort », ajoute le communiqué. Les raisons de son geste sont encore inconnues. »Une enquête est en cours sous la responsabilité du procureur de Paris pour confirmer les causes et les conditions du décès », a précisé le gouverneur.
Un soldat du 3e RPIMa se suicide d’une balle dans la tête dans les Galeries Lafayette à Paris
Le militaire qui s’est suicidé avec son arme de service, vendredi, au deuxième sous-sol des Galeries Lafayette à Paris est un soldat âgé de 26 ans du 3e Régiment de parachutistes d’infanterie de marine (3e RPIMa) de Carcassonne, selon nos confrères de La Dépêche du Midi.
Un soldat engagé dans la protection du territoire national a été retrouvé « sans vie », vendredi, dans un grand magasin à Paris, ont annoncé les autorités militaires.
Un soldat du 3e RPIMa de Carcassonne
Selon nos confrères de La Dépêche du Midi, il s’agit d’un soldat âgé de 26 ans du 3e RPIMa de Carcassonne. « Un militaire du rang engagé dans l’opération Sentinelle à Paris a été retrouvé sans vie dans la zone de repos de son unité située dans les sous-sols d’un grand magasin parisien », a indiqué le Gouverneur militaire de Paris dans un communiqué.
Suicide d’une balle dans la tête
« Une enquête est en cours sous la responsabilité du procureur de Paris pour confirmer les causes et les conditions du décès », a précisé le gouverneur.
Selon le quotidien Le Parisien, ce soldat s’est donné la mort d’une balle dans la tête au deuxième sous-sol des Galeries Lafayette, boulevard Haussmmann (9è arrondissement).
Un employé des Galeries fait la macabre découverte
« C’est un employé des Galeries qui a fait la macabre découverte en apercevant une flaque de sang sous une porte », écrit le quotidien.
L’opération Sentinelle, mise en place après les attentats de janvier 2015 à Paris, mobilise 10.000 soldats sur le territoire national, dont 6.000 à 7.000 en région parisienne.
Ce caporal, âgé de 26 ans, était engagé depuis le début du mois de juin avec la 2e compagnie du « 3″ dans l’opération Sentinelle, consacrée à la surveillance des sites sensibles et des transports.
Procureur de Paris et enquête de commandement
Les pompiers, la brigade criminelle, le procureur de la République et la cellule antiterroriste se sont rendus sur place. Le suicide a été confirmé en fin de soirée par le Gouverneur militaire de Paris dans un communiqué : « Un militaire du rang engagé dans l’opération Sentinelle à Paris a été retrouvé sans vie dans la zone de repos de son unité située dans les sous-sols d’un grand magasin parisien. Une enquête est en cours sous la responsabilité du procureur de Paris pour confirmer les causes et les conditions du décès. »
Cellule de soutien psychologique
Du côté du 3e RPIMa, on confirmait également qu’une enquête de commandement allait être engagée comme le veut la procédure, afin de vérifier que la chaîne de commandement n’a subi aucun dysfonctionnement. Alors que les services de la cellule de soutien et d’accompagnement psychologique de l’armée de terre ont été sollicités à Paris pour accompagner les soldats qui patrouillaient avec la victime, le régiment carcassonnais a de son côté contacté la famille du jeune homme, originaire du sud-est : les parents du soldat décédé seront ainsi accompagnés par la délégation militaire départementale jusqu’aux obsèques du caporal.
Son corps inanimé a été retrouvé par d’autres militaires qui ont immédiatement alerté les secours : sapeurs-pompiers et Samu n’ont pu que constater le décès du jeune homme. Les premières constatations ont été opérées par les gendarmes carcassonnais, alors qu’une enquête interne de commandement devrait également être ouverte pour déterminer les conditions et les causes de ce suicide.
Un jeune soldat du 3e RPIMa s’est donné la mort dans la nuit de samedi à dimanche avec son arme de service, un Famas. Âgé d’une vingtaine d’années, le jeune homme venait de débuter son tour de garde dans la caserne de Laperrine lorsqu’il a retourné son fusil d’assaut contre lui entre 3h et 4h du matin. Il a été retrouvé inanimé par d’autres militaires qui ont immédiatement prévenu les secours.
Arrivés sur place avant 4h du matin, les sapeurs-pompiers ont découvert le corps de la victime. Une victime atteinte par arme à feu. Ils ont alors prévenu le Samu qui a confirmé le décès du soldat.
Une enquête de gendarmerie a été diligentée ainsi qu’une enquête de commandement afin d’éclaircir les circonstances qui ont conduit ce jeune militaire au suicide. Le jeune homme, engagé volontaire dans l’armée de terre était arrivé récemment au sein du 3e RPIMa.
Carcassonne : deux enquêtes en cours après le suicide du jeune para du 3e RPIMa
Le 19 avril à 6h00 par A. Ca. | Mis à jour le 19 avril
Deux enquêtes, de gendarmerie et de commandement, en cours. PHOTO/D.R.
Une autopsie du soldat de 22 ans qui s’est donné la mort dans la nuit de samedi à dimanche au sein de la caserne Laperrine pourrait être décidée par le Parquet.
Au lendemain de la découverte par ses camarades de régiment du corps d’un jeune para dans l’enceinte de la caserne Laperrine, l’enquête, ou plutôt les enquêtes, se poursuivent pour connaître les circonstances exactes du suicide de ce soldat originaire de Poitiers. Engagé depuis deux ans et demi au sein du 3e régiment parachutiste d’infanterie de marine (3e RPIMa), le soldat de 1re classe s’est donné la mort vers 3 heures du matin. Alors que le corps du jeune homme, âgé de 22 ans, reposait lundi encore à la chambre funéraire de Trèbes, l’enquête de gendarmerie s’est poursuivie, avec l’audition des autres militaires qui partageaient la charge de la garde nocturne au cours de laquelle le soldat s’est suicidé avec son Famas. Des investigations des gendarmes pourrait découler la décision du procureur de la République de Carcassonne d’ordonner une autopsie.
Pas d’écrits laissés
Les autres militaires, également entendus par les médecins du régiment pour s’assurer de leur état psychologique (lire par ailleurs), ont aussi été sollicités dans le cadre de l’enquête de commandement, confiée à des militaires de la 11e brigade parachutiste de Toulouse. Une enquête interne qui, si elle se consacre à la vérification du respect des procédures, tentera également de faire la lumière sur les raisons qui ont poussé le jeune homme, qui n’avait jusqu’alors jamais participé à une opération extérieure du régiment, à se suicider. Lundi, le chef de la section média du Service d’informations et de relations publiques de l’armée de terre (Sirpa) précisait que l’enquête visait « à s’assurer de ce que la chaîne de commandement a fonctionné normalement ». Dès dimanche, des « raisons personnelles » étaient évoquées par l’encadrement du ’3′ qui décrivait un engagé « discret » mais sans problèmes particuliers. Une hypothèse complexe à confirmer, en l’absence d’écrits laissés par le para. Lundi, le Sirpa précisait que l’armée ne s’exprimerait pas « sur les raisons de ce suicide ».
« Les risques sont trop minorés »
L’association de défense des droits des militaires (Adefdromil) estime que la prévention est encore « embryonnaire ». Président de l’association de défense des droits des militaires (Adefdromil), Jacques Bessy n’est guère surpris lorsqu’il apprend que l’encadrement du ’3′ privilégie les « raisons personnelles » pour expliquer le suicide du jeune soldat : « C’est toujours comme ça, ce n’est jamais la faute du service. » Un aveuglement impossible à entendre pour cette association régulièrement sollicitée par des familles de militaires qui se sont suicidés. Précisant que l’Adefdromil a « eu à diverses reprises des remontées d’informations très négatives du ’3′ », notamment en matière d’encadrement des jeunes recrues dans le cadre de la formation, Jacques Bessy livre un regard global sur la question des risques psychosociaux et leur prise en compte dans l’armée française : « La prévention existe, mais elle est embryonnaire. Il y a du mieux pour les soldats qui reviennent d’Opex (opérations extérieures, Ndlr), avec des cellules de décompression. Mais pour les militaires qui restent en métropole, ce n’est pas suffisant, les risques sont minorés. Il y a pourtant de la pression, du stress, des horaires très lourds. On leur demande d’être parfaits. Il suffit qu’il y ait une faille, parfois personnelle, pour que ça bascule. »
La 2e cause de mortalité chez les militaires
En 2009, le Haut comité d’évaluation de la condition militaire avait rendu son 4e rapport. Un document qui chiffrait le nombre de suicides de militaires à 74 par an de 2003 à 2008, avec un pic de 90 en 2005. Des chiffres trois fois plus élevés que ceux des décès en relation avec le service : entre 23 et 37 chaque année de 1999 à 2008, avec un plus haut niveau atteint en 2003 (56). La même année, l’Institut de veille sanitaire publiait une étude portant sur la période 2002-2007. Parmi les causes des 2 115 décès de militaires recensés sur cette période, les accidents de la circulation (25 %), suivis par les suicides (21 %), les accidents en service (11 %), loin devant les morts au combat (1 %). L’étude notait cependant que la mortalité par suicide dans les armées était « 20 % plus faible que dans la population active masculine civile ». Une réalité statistique qui a évolué depuis : en 2012, le taux de suicide dans la population française était de 16 pour 100 000 personnes, et de 20 pour 100 000 dans l’armée. En 2012, le service de santé des armées (SSA) avait à son tour livré un document consacré aux « aspects épidémiologiques du suicide dans les armées françaises », avec une surveillance de 2002 à 2011, période au cours de laquelle 697 suicides avaient été recensés. Avec, pour le SSA, la mise en évidence d’un « sur-risque de mortalité par suicide significatif chez les militaires masculins dans l’armée de terre » de 17-19 ans et 20-24 ans.
Carcassonne / Suicide au « 3″ : pas d’autopsie demandée par le Parquet
Le 20 avril à 6h00 par A. Ca. | Mis à jour le 20 avril
Les auditions d’autres militaires, dans le cadre de l’enquête menée par la gendarmerie, se poursuivaient mardi. PHOTO/Archives N.A-V
Plusieurs jours après le suicide du jeune soldat du 3e régiment parachutiste d’infanterie de marine (3e RPIMa) de Carcassonne, survenu alors que le militaire de 22 ans venait de prendre sa garde, le procureur de la République de Carcassonne a confirmé mardi son choix de ne pas procéder à l’autopsie du corps du jeune homme originaire de Poitiers. Le Parquet a en effet considéré qu’aucun doute n’existait sur la cause du décès du parachutiste, engagé dans le régiment depuis deux ans et demi. Au cours de la nuit de samedi à dimanche, peu après 3 heures du matin, c’est avec son Famas que le jeune homme s’était donné la mort avant d’être retrouvé dans une des salles du quartier Laperrine par ses camarades de régiment.
Mardi, le procureur confirmait que l’enquête judiciaire, confiée à la gendarmerie de Carcassonne, se poursuivait, notamment pour tenter de se prononcer sur les raisons de ce geste fatal. L’hypothèse de « raisons personnelles », avancée par un officier supérieur du ’3′ dès dimanche, reste pour l’heure privilégiée. Les auditions d’autres militaires ont déjà eu lieu et devraient se poursuivre avant que l’enquête ne s’achève. Parallèlement, la 11e brigade parachutiste a dépêché des officiers de Toulouse pour une enquête de commandement.
Depuis le 24 mai dernier, jour où j’avais rapporté sur ce blog la fiche Wikipédia de Sofiane Hambli, celle de François Thierry a été créée et de nouvelles informations quant aux livraisons de drogue qu’il surveillait ont été révélées par la presse hexagonale, notamment les 8 et 9 juin 2016.
En 2009, il recrute comme informateur le baron de la drogue Sofiane Hambli qui vient d’être arrêté en Espagne2.
Il rejoint l’OCRTIS en 20103. Il est soupçonné d’avoir couvert l’importation par son informateur Sofiane Hambli de dizaines de tonnes de cannabis4, puis est muté à la sous-direction anti-terroriste (SDAT) en mars 20165.
Un commissaire plongé au coeur d’une affaire de drogue
ENQUETE – Un grand flic charismatique mis en cause. Un indic qui passe aux aveux. Un ex-infiltré qui règle ses comptes… Contre-enquête sur un dossier qui empoisonne la lutte antidrogue.
Paru dans leJDD En septembre 2013, à Nanterre, le commissaire Thierry (à droite), avec Bernard Petit, sous-directeur de la DCPJ, et Manuel Valls, alors ministre de l’Intérieur, après la plus grosse saisie de cocaïne réalisée en France métropolitaine. (Bernard Bisson/JDD)
« Ex jefe de la lucha antidroga de Francia, acusado de organizar un colosal tráfico de cannabis »… Pas besoin de traducteur pour comprendre, en lisant la presse espagnole, que les ennuis du commissaire François Thierry, patron pendant six ans de l’Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (OCRTIS), ont franchi les frontières. Déjà fragilisé après la saisie controversée, mi-octobre, de 7 tonnes de résine par la Douane en plein Paris « au préjudice » d’un de ses indics présumés, Sofiane H…, celui que ses collègues surnomment volontiers « FT » ou « Yeux bleus » doit faire face à une nouvelle charge.
Comme l’a révélé Libération lundi, elle sort de la bouche d’un « corsaire » de la lutte antidrogue qui l’accuse, « au motif de démanteler des réseaux », de couvrir un vaste trafic au profit de son indic Sofiane. « Les accusations selon lesquelles le chef de l’OCRTIS aurait, à l’insu de sa hiérarchie et de la justice, importé des dizaines de tonnes de drogue sont tout simplement absurdes. Le commissaire Thierry a toujours travaillé dans le respect de la loi. » Me Francis Szpiner n’en dira pas plus, sinon qu’il compte attaquer le quotidien en diffamation.
« Ce type est un mytho! »
Qui croire? Stéphane V…, l’identité d’ »infiltré » de l’accusateur, explique à Libé avoir été missionné par François Thierry pour « garder » une villa au sud de Marbella entre mars et avril 2012 et y avoir assisté au ballet de cinq hommes, des policiers français selon lui, qui se seraient relayés pour « charger et décharger des paquets de drogue sur la plage ». Au total, 19 tonnes arrivées du Maroc par la mer et expédiées par la route vers la France. « La surveillance de la villa, c’est exact », indique un ponte de la PJ. « Pour le reste… Vous imaginez des gars de l’Office manipuler des tonnes de shit sur une plage espagnole au risque de se faire pincer par la garde civile! Ce type est un mytho. Tout s’est déroulé dans le strict cadre de la coopération franco-espagnole et cette opération a permis au moins six affaires réussies en France. »
«L’État a une dette envers moi. Une mission dangereuse en Amérique du Sud ne m’a pas été payée»
Selon nos informations, Stéphane V…, 52 ans, aurait joué ponctuellement les « auxiliaires » pour la PJ depuis 2005 dans des dossiers de fausse monnaie, pour la PJ de Nice et enfin pour l’OCRTIS. La séparation ne s’est apparemment pas bien passée. « L’État a une dette envers moi. Une mission dangereuse en Amérique du Sud ne m’a pas été payée », dit-il dans Libé. « C’est vrai que « FT » l’a jeté et a refusé de le payer », précise une source proche du commissaire Thierry qui renouvelle les accusations de mythomanie envers le quinquagénaire.
Ce dernier a alors écrit début octobre au procureur de la République de Paris pour « dénoncer les méthodes de l’Office des stups ». Ce qui a donné lieu en décembre à l’ouverture d’une enquête préliminaire confiée à l’Inspection générale de police nationale (IGPN), par ailleurs saisie d’un autre dossier visant l’Office des stups. La « police des polices » a déjà procédé par deux fois à l’audition du « volubile » Stéphane V… « Des investigations sont en cours pour savoir si la doctrine d’emploi et la déontologie policière ont été respectées », se contente-t-on de répondre à l’IGPN, avant d’inviter à la « prudence » dans ce dossier.
« TIC TAC, TIC TAC!!! »
Les enquêteurs de l’IGPN ont, comme le JDD, épluché le compte Facebook de Stéphane V… Car si l’homme avance masqué dans Libé, il attaque à visage découvert sur les réseaux sociaux. Ses 630 »amis » ne peuvent ignorer sa vindicte envers le commissaire Thierry. Comme en témoigne la « revue de presse » des articles traitant des différentes affaires le concernant agrémentée parfois d’un « TIC TAC, TIC TAC!!! », synonyme sans doute de compte à rebours, ou encore d’un commentaire assassin accompagnant un article sur les réquisitions dans le procès Neyret : « Vu ce qui est demandé pour Neyret [dix ans] pour l’autre c’est perpet, vive l’État de droit… » (sic). Et si ce n’est pas assez clair, il y a aussi, postée le 6 mars, cette « petite dédicace a (sic) FRANcOIS THIERRY » juste au-dessus de la chanson de Gainsbourg… « Requiem pour un con ». Comme un parfum de vendetta personnelle? Sollicité par le JDD, l’intéressé n’a pas donné suite.
Mais l’homme dispose aussi d’informations pertinentes : c’est par lui que le parquet de Paris a appris que l’épouse du commissaire Thierry, Anne Claire V…, avait été l’avocate de Sofiane H… au moment de son procès en 2011 à Nancy, puis lors de sa remise en liberté en 2014.
Une information qui nous ramène à l’affaire des 7 tonnes saisies à Paris par la Douane et saluée alors par le président de la République en personne. Une saisie record – d’autant que 1,9 tonne et 6,2 tonnes ont été interceptées concomitamment près de Nantes et en Belgique – mais surtout un sacré pataquès juridique. Finalement arrêté en Belgique, Sofiane H…, l’indic du patron des Stups, longuement entendu le 9 mai par les juges Thouvenot et Sommerer, a confirmé son recrutement au profit de l’Office des stups. Mieux, selon plusieurs sources concordantes, il a également révélé avoir servi de « levier » à une opération d’infiltration policière conduite par le Service interministériel d’assistance technique (Siat) sous l’égide de la juridiction interrégionale spécialisée de Lyon… Opération avortée depuis la saisie des douanes.
Soutenu par sa hiérarchie
«Oui, on laisse passer des centaines de kilos parce qu’il nous faut parfois plusieurs livraisons avant de pouvoir identifier l’ensemble du réseau et pas seulement les petites mains…»
Un « sabotage » pour ce cadre de la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ), furieux contre les douanes. À l’écouter, tout a été fait dans les règles : « Le parquet entrant, celui de Perpignan, avait été prévenu du passage de cette livraison surveillée. Le parquet de Paris, en avril 2015, et la préfecture de police, en juillet dernier, avaient été sensibilisés sur le rôle actif de Sofiane H… jusqu’en décembre 2015. » Toujours selon cette source haut placée, Sofiane H… avait été ciblé, justement pour son appartenance au gotha des logisticiens du shit. « Ce n’est ni un fournisseur ni un commanditaire. Pour nous, c’est une formidable source de renseignements parce que le logisticien est plus facile à ‘sortir’ de la procédure et parce qu’il nous permet de suivre la marchandise jusqu’aux équipes de cité qui sont nos objectifs. Et je peux vous dire qu’on en a fait grâce à lui. Alors oui, on laisse passer des centaines de kilos parce qu’il nous faut parfois plusieurs livraisons avant de pouvoir identifier l’ensemble du réseau et pas seulement les petites mains… »
Soutenu par sa hiérarchie mais non autorisé à s’exprimer, François Thierry, 48 ans, a été exfiltré au printemps vers la Sous-direction antiterroriste (SDAT) après six ans à la tête de l’Office des stups. À de rares inimitiés près, personne parmi ses pairs ne remet en cause sa probité ou son professionnalisme. Une critique revient pourtant : « Est-ce vraiment le rôle d’un patron d’office central de traiter directement avec un indic : qui supervise qui dans ces cas-là? » Douze ans après sa promulgation, la loi Perben II, qui encadre les dispositions notamment d’infiltration et de rémunération des indics, a-t-elle atteint ses limites? Faut-il créer un parquet national antidrogue? « Il y a une réelle insécurité juridique pour les enquêteurs. Si on veut lutter vraiment contre le trafic, on ne va pas pouvoir continuer comme ça longtemps… », prévient un policier spécialisé.
La villa d’Estepona, sur la côte sud de l’Espagne, où auraient transité des tonnes de drogue avec la bénédiction de l’ex-patron de l’Office central de lutte contre le trafic illicite de stupéfiants, François Thierry. Photo Laurent Troude pour «Libération»
Après nos révélations sur les méthodes de l’ex-patron de la lutte antidrogue, la hiérarchie policière a tenté de minimiser. Les nouveaux éléments que nous dévoilons attestent pourtant de l’existence d’un trafic contrôlé en haut lieu.
La défense des Stups part en fumée
Trois semaines après les premières révélations de Libération sur les méthodes de l’Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (Ocrtis), de nouveaux éléments viennent accréditer l’existence d’un véritable trafic d’Etat. Pendant plusieurs années, des dizaines de tonnes de cannabis auraient bien été importées en France avec la complicité des Stups et de leur ancien patron, François Thierry, muté en mars à la Sous-Direction antiterroriste (Sdat). Plusieurs rapports d’enquête et des notes de la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) semblent démontrer l’ampleur de ce trafic contrôlé.
Ce dispositif a volé en éclats le 17 octobre, lors de la saisie par les douanes de 7,1 tonnes de résine de cannabis dans quatre camionnettes garées boulevard Exelmans, dans le XVIe arrondissement de Paris. La plus grosse prise jamais réalisée dans la capitale. A un détail près : le destinataire de la marchandise, Sofiane H., est à la fois le plus gros trafiquant français et le principal indic de l’Office des stups. Une information que François Thierry, pris de court par l’opération des douanes, mettra trois jours à livrer au parquet de Paris, avant de voir son service aussitôt dessaisi de l’enquête au profit de la brigade des stupéfiants de Paris (BSP) et de la section de recherche de gendarmerie.
«Libre passage»
Interpellé depuis en Belgique, puis rapatrié par le GIGN, Sofiane H. a commencé à parler : «Je n’ai pas commis d’infraction, a-t-il expliqué le 9 mai aux deux juges d’instruction parisiens. J’ai fait ce qu’on m’a demandé de faire, j’ai agi sur instruction de l’Ocrtis, je n’ai pris aucune initiative, j’ai tout le temps rendu compte de ce que je faisais.» Interrogé sur le cadre juridique de ces procédures, le trafiquant s’est défaussé sur son agent traitant : «François Thierry me disait que la Jirs [juridiction interrégionale spécialisée, ndlr] de Paris était parfaitement au courant de mes interventions.» Selon nos informations, pourtant, il n’y a aucune trace de cette procédure à la Jirs de Paris.
Quels renseignements ont été transmis par le patron des Stups au parquet de Paris ? Depuis que le scandale a éclaté, François Thierry n’a pas été autorisé à s’exprimer publiquement, mais la haute hiérarchie policière explique à qui veut l’entendre que la procédure était parfaitement régulière. Il s’agirait d’une banale «livraison surveillée», bordée par l’article 706-80 du code pénal. En clair, les policiers de l’Ocrtis auraient volontairement laissé passer des tonnes de drogue afin de mieux démanteler des réseaux à l’arrivée. Un grand classique. Sauf que cette thèse apparaît aujourd’hui fragilisée par plusieurs pièces versées à la procédure judiciaire et consultées par Libération. Un de ces documents en particulier soulève de nombreuses questions. Daté du 7 octobre, quelques jours avant la saisie du boulevard Exelmans, il a pour objet la «mise en place d’une opération de livraison surveillée entre Barcelone et la France» et porte la signature de François Thierry lui-même.
Le patron de l’Ocrtis y explique avoir été destinataire d’une information sur une opération imminente. Ce 7 octobre, écrit-il, une équipe de trafiquants français pourrait tenter d’importer en France depuis le Maroc, via le port de Barcelone (ligne de ferry Tanger-Barcelone) «une quantité indéterminée de stupéfiants dissimulés dans un camion transportant du fret légal». La note, adressée à la Direction générale de la gendarmerie nationale (DGGN), à la Direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières (DNRED) et à la Direction centrale de la police aux frontières (DCPAF), sollicite l’ouverture des frontières pour faire passer la marchandise. La livraison doit être effectuée sur un «camion tracteur de marque Renault immatriculé 2500 GBZ», conduit par un certain José R.«Nous sollicitons donc vos services afin de permettre le LIBRE PASSAGE sans contrôle du véhicule précité et de son chauffeur, mesure qui devrait permettre d’identifier le ou les complices et commanditaires, les destinataires de cette importation de produits stupéfiants et in fine de procéder à leur interpellation et à des saisies de stupéfiants», stipule le document, qui précise les «points de contacts et responsables du dispositif» : le commissaire divisionnaire Stéphane L., le capitaine de police Christophe R. et le brigadier-chef Olivier G.
Toujours selon ce document, la procédure aurait reçu l’accord d’Eric Bret, procureur de la République du tribunal de grande instance (TGI) de Perpignan. Selon nos informations, un accord oral a bien été donné par le parquet de Perpignan, mais sur la foi de renseignements possiblement tronqués. Contrairement à l’usage, aucune quantité n’a été mentionnée, même approximative. Aucune indication sur les protagonistes ou les destinataires de la drogue. Rien non plus sur le lieu de livraison. Sollicité, le parquet de Perpignan se refuse à tout commentaire. Quant au chauffeur du camion, le seul dont le nom apparaît dans la procédure, il n’a pas vraiment le profil du trafiquant international. Contacté par Libération, il admet avoir conduit un camion rempli de «plats de tagine» mais jure ne rien comprendre à cette histoire de drogue. L’homme habite avec femme et enfants dans la région de Séville et n’a jamais été convoqué par la justice espagnole, qui aurait pourtant dû être informée par l’Ocrtis en cas de procédure internationale. Drôle de lampiste.
Contrairement aux informations parcellaires transmises par l’Office des stups, le trafic de Sofiane H. semblait bien rodé. Il est l’un des trois plus gros importateurs de cannabis en Europe, et non un simple «logisticien», comme tente de le faire croire la PJ. Selon les vérifications des enquêteurs, tous les véhicules utilisés par Sofiane H. et ses complices ont été loués dans la même société, installée dans le Val-d’Oise, au nom de SMG Production. Ces derniers mois, l’équipe aurait loué une trentaine de voitures par ce biais. Quelques jours avant la livraison du boulevard Exelmans, Sofiane H. cherche cette fois à louer une «dizaine de fourgons» pour un déménagement. Les juges envisagent désormais que d’autres camionnettes aient pu disparaître avant la saisie des douanes, en dehors des quatre du XVIe arrondissement. «Il est probable qu’il y ait eu six véhicules présents concomitamment à proximité du domicile de Sofiane H», notent les policiers de la BSP. Un de ces véhicules aurait d’ailleurs été retrouvé brûlé près de de Montélimar, dans la Drôme, ce qui laisse penser que bien plus de 20 tonnes ont été importées d’Espagne pour le seul mois d’octobre.
Et avant ? Pour la BSP, l’envergure de l’équipe de Sofiane H. ne fait aucun doute. «Composée de délinquants chevronnés, cette organisation s’appuyant sur une flotte de véhicules ne semble pas avoir été à son coup d’essai», notent les enquêteurs dans leur rapport de synthèse.
«Tonton en or»
Combien de tonnes ont été importées par ces équipes protégées par l’Ocrtis ? La question est d’autant plus sensible que Sofiane H. semble avoir été particulièrement choyé. Une autre note de la Direction centrale de la police judiciaire, datée de mars 2015, intime explicitement aux services enquêteurs de ne pas toucher à ce trafiquant-indic de haut vol. A l’époque, cette consigne fait tousser la brigade des stups du «36» et les douaniers, où certains commencent à trouver suspecte la liberté dont jouit ce «tonton en or»(lire page 5). Interpellé depuis, Sofiane H. a expliqué qu’il devait servir de pivot à une opération d’infiltration menée par des juges lyonnais, que les douanes auraient dangereusement fait capoter. Une version qui souffre de nombreuses contradictions.
Jusqu’où l’Ocrtis est-il allé pour faire de belles affaires ? Un témoin, Stéphane V., a affirmé dans nos colonnes (lire Libération du 23 mai) avoir été mandaté par le patron de l’Office lui-même pour garder une villa à Estepona, dans le sud de l’Espagne (lire pages 4-5). «Cinq personnes présentées par François Thierry comme des policiers français étaient présentes pour charger et décharger des ballots de shit sur la plage», a-t-il expliqué à l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) et à Libération. Mais depuis qu’il est sorti du bois, tout a été fait, y compris en très haut lieu, pour discréditer ce témoin clé. Plusieurs «pontes» de la DCPJ, cités en «off» par le Journal du dimanche et l’Obs, n’ont pas hésité à sortir l’artillerie lourde. Stéphane V. y est qualifié de «malade ayant fait des séjours en psychiatrie» et de «mytho qui se réclame de la DGSE et de la CIA». Il n’a pourtant jamais été question, dans ses auditions à l’IGPN, d’aucun de ces services. Mais l’homme a bien travaillé pour le département de la Justice des Etats-Unis et pour la DEA (Drug Enforcement Administration), l’agence antidrogue américaine, comme en attestent des documents authentifiés par Libération.
Et contrairement aux affirmations de certains médias, plusieurs faits précis ont déjà été vérifiés par les «bœufs-carottes». Ainsi, au moins un policier, un certain Laurent, a été identifié dans la procédure grâce à l’exploitation de la téléphonie. Un autre homme décrit comme son chef de groupe, dénommé Christophe, est également dans le viseur de l’IGPN. Etrangement, son numéro de téléphone, communiqué par Stéphane V. à la police des polices, correspond à celui de Christophe R., le policier de l’Ocrtis cité comme référent dans la procédure de livraison surveillée d’Exelmans. S’agit-il du même homme ? Des vérifications sont actuellement en cours, notamment en Espagne.
VIDEO. Complément d’enquête. Quel rôle des policiers français ont-ils joué dans un trafic de 19 tonnes de cannabis ?
François Thierry, l’ancien patron de la lutte antidrogue, aurait aidé à importer des tonnes de cannabis. L’ancien « indic » qui l’accuse a accepté de parler à « Complément d’enquête ». Extrait de « Drogue : la guerre perdue », à voir le 9 juin 2016.
Mis à jour le 09/06/2016 | 15:16, publié le 09/06/2016 | 15:15
Le 9 juin 2016, « Complément d’enquête » raconte une « guerre perdue », celle de la lutte contre le trafic de drogue. Qui bénéficie parfois de complicités au plus haut niveau… L’ancien patron de l’OCRTIS François Thierry aurait aidé à importer des tonnes de cannabis − c’est la nouvelle affaire Neyret. L’ancien « indic » qui accuse François Thierry a accepté de parler à « Complément d’enquête ».
Dans cet extrait, rendez-vous au sud de l’Espagne, à Marbella. Le Saint-Tropez espagnol, face aux côtes marocaines, est la base arrière des trafiquants de drogue français. Stéphane, 52 ans, informateur régulier de l’OCRTIS depuis quatre ans, accompagne Matthieu Fauroux jusqu’à une villa. C’est là qu’il aurait vu des policiers français transporter, main dans la main avec des dealers, 19 tonnes de cannabis.
Mission : surveiller la villa où sera stocké le cannabis
Au printemps 2012, Stéphane aurait reçu un mystérieux coup de téléphone. Il affirme être venu à Marbella à la demande de l’ex-patron de la lutte antidrogue, sans savoir exactement pourquoi, sinon qu’il ne devait « pas oublier d’acheter des gants ». François Thierry l’installe dans les lieux, puis repart. Mission : surveiller la villa, sachant qu’elle verra passer un certain nombre de chargements de cannabis.
L’informateur aurait passé trois semaines sur place. Il raconte les Zodiac arrivant du Maroc bourrés de marchandise. Des policiers français déchargeant le cannabis pour le transférer dans des camionnettes. Ces mêmes policiers français stockant le cannabis dans la villa, puis le chargeant dans d’autres véhicules qui vont le dispatcher sur le territoire français. En tout, 19 tonnes.
Stéphane est-il sûr qu’il s’agissait de policiers ? Outre son « intime conviction », le témoin explique avoir déjà croisé certains d’entre eux dans les locaux parisiens de l’OCRTIS.
Selon des informations du jour, le tueur cherchait sa future victime depuis le 8 juin 2016.
Depuis la tuerie d’Orlando, j’ai publié plusieurs éléments montrant une possible relation entre cette nouvelle attaque revendiquée par l’Etat islamique et les jacasseries habituelles des deux malades mentaux extrêmement dangereux Pascal Edouard Cyprien Luraghi, de Puy-l’Evêque, et Jean-Marc Donnadieu, de Béziers, ne cessant de me calomnier sur les réseaux sociaux depuis l’année 2010 au moins.
A la lecture de ces nouvelles informations, je renvoie avec insistance le lecteur intéressé à mes publications des 12 et 13 juin 2016, montrant notamment qu’un possible terroriste tunisien faisait de curieuses visites de mon blog Satanistique depuis quelques jours, et se montrait particulièrement excité depuis le 8 juin 2016.
Il m’a rendu visite une 15ème et dernière fois après ces publications, lundi 13 juin 2016 à 11h51 :
Je relève par ailleurs que le commandant de police assassiné était originaire de Pézenas, dans l’Hérault, à proximité de Béziers, où est né et a quasiment toujours vécu Jean-Marc Donnadieu, qui se rendait aussi très fréquemment à Pézenas durant les premières années de ses harcèlements à mon encontre pour y voir sa copine habitant cette ville. Ils ont depuis rompu mais gardent de bonnes relations et se voient toujours régulièrement, selon ce qu’en a dit l’intéressé sur le forum de ses ex-amis les Sataniques Sceptiques du Québec, un des nombreux sites où il a raconté sa vie durant tout le temps de son inscription – il en a été banni il y a un mois et demi et y sévissait depuis mai 2008.
Le parcours de Larossi Abballa se précise peu à peu, confirmant que le tueur avait établi un lien avec sa victime, le policier Jean-Baptiste Salvaing, bien avant de l’assassiner à coups de couteau lundi soir. Selon les informations de « l’Obs », la localisation du téléphone de Larossi Abballa les jours précédents l’attentat révèle qu’il a « borné » (a été géolocalisé) les 8, 9 et 10 juin aux abords du commissariat des Mureaux et près de Magnanville (Yvelines), c’est-à-dire près du commissariat où travaillait le policier, en tant que commandant de police adjoint, et ville où il vivait avec son épouse Jessica Schneider et leur fils de 3 ans. Selon cette source :
« Ces éléments montrent qu’il a fait des repérages, et peut-être suivi sa future victime. »
Ces informations viennent compléter les éléments révélés mercredi, selon lesquels Larossi Abballa connaissait au moins l’une de ses cibles, et ne l’a pas choisie pour sa seule appartenance à la police. A l’inverse de ce qu’a laissé entendre le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve lors de l’hommage rendu mardi au couple de fonctionnaires de police.
Mercredi, on apprenait en effet que le terroriste, alors qu’il était retranché dans l’appartement du couple à Magnanville, aurait lancé lors des échanges avec le Raid :
« Il vient chez moi alors je vais chez lui. »
Par ailleurs, selon le spécialiste David Thompson, Larossi Abballa a posté une photo de Jean-Baptiste Salvaing sur son compte Facebook alors que ce dernier était… en uniforme. Ce qui montrerait une fois de plus qu’il ne l’a pas choisi au hasard.
Les enquêteurs ne parviennent toutefois pas, pour l’instant, à savoir quand les deux hommes auraient pu se croiser. Ils tentent toujours d’établir pourquoi Larossi Abballa s’en est pris spécifiquement à Jean-Baptiste Salvaing.
Toujours est-il que Larossi Abballa, 25 ans, était connu des services de police dans les Yvelines, où il a toujours vécu et a notamment été condamné à deux reprises pour un vol et un recel, alors que Jean-Baptiste Salvaing a fait une bonne partie de sa carrière dans le département.
Jessica Schneider et Jean-Baptiste Salvaing, les deux policiers tués à Magnanville. ALAIN ROBERT/SIPA
Les obsèques de Jean-Baptiste Salvaing et de Jessica Schneider, les deux policiers tués lundi dernier par un jihadiste à Magnanville, auront lieu lundi prochain dans l’Hérault.
Lundi, l’émotion sera forte à Pézenas. Une cérémonie y aura lieu à 10 heures en hommage à Jean-Baptiste Salvaing et Jessica Schneider, les deux policiers tués lundi soir par un jihadiste à leur domicile de Magnanville (Yvelines). Leur famille a annoncé l’information dans le quotidien «Midi Libre», dans l’avis de décès: «Un hommage leur sera rendu le lundi 20 juin 2016 à 10h00, sur la place de la mairie de Pézenas, suivi de l’inhumation au cimetière de Montagnac», situé à environ sept kilomètres de la ville d’où était originaire Jean-Baptiste Salvaing.
Tous les deux, policiers de profession, ont été assassinés chez eux par Larossi Abballa dans la soirée de lundi. Le jihadiste avait poignardé le père de famille avant de prendre en otage sa compagne âgée de 36 ans, puis de l’exécuter sous les yeux de leur fils de trois ans et demi, Matthieu. L’enfant, retrouvé indemne mais en état de «sidération», est sorti de l’hôpital et a été récupéré par ses grands-parents paternels.
Comment le tueur a-t-il repéré ses victimes ?
Larossi Abballa, qui a assuré avoir prêté allégeance au groupe Etat islamique, a été tué durant l’assaut du Raid. Trois de ses proches, des hommes âgés de 27, 29 et 44 ans sont toujours en garde à vue dans le cadre de l’enquête. Deux d’entre eux avaient été condamnés, en 2013 avec Abballa, pour leur implication dans une filière d’envoi de jihadistes au Pakistan. L’homme avait enregistré une vidéo de revendication du double meurtre, dans laquelle il menaçait aussi des personnalités depuis placées sous protection policière.
L’enquête devra désormais déterminer comment le tueur a repéré ses victimes: Larossi Abballa, qui a toujours vécu dans les Yvelines, y avait été condamné à deux reprises pour un vol et un recel. Jean-Baptiste Salvaing, lui, a effectué une bonne partie de sa carrière dans le même département. Pour l’heure, aucun lien n’a été trouvé entre les deux.
Un hommage présidé par François Hollande
Jeudi, environ 2.500 personnes ont participé à la marche blanche organise depuis Mantes-la-Jolie jusqu’au domicile du couple à Magnanville. Policiers, gendarmes, pompiers et anonymes ont ainsi rendu hommage à Jean-Baptiste Salvaing et Jessica Schneider, et ont entamé La Marseillaise une fois arrivés devant leur pavillon.
Ce vendredi, François Hollande préside une cérémonie officielle d’hommage aux deux policiers à la préfecture de Versailles, en présence de leurs familles, du Premier ministre Manuel Valls et du ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve.
Qui étaient Jean-Baptiste et Jessica, les deux policiers assassinés à Magnanville ?
Victimes tragiques d’une attaque revendiquée par l’Etat Islamique, lundi soir à Magnanville (Yvelines), les témoignages de leurs proches évoquent deux personnes courageuses, et dévouées à leur métier.
Deux parents assassinés, un enfant de 3 ans laissé orphelin.
Il semble bien que Jean-Baptiste et Jessica aient été victimes de la barbarie. Cette barbarie qui gangrène le monde a ciblé une nouvelle fois hier un des nôtres et sa famille. Cette barbarie qui sans cesse repousse les limites de l’horreur a frappé la grande famille de la police mais au-delà toute la République. La France est une nouvelle fois en deuil aujourd’hui.
Ce sont les mots du syndicat de Policiers SCSI. Ils décrivent bien l’atrocité des actes perpétrés hier soir allée des Perdrix, à Magnanville, dans les Yvelines. Dans cette commune proche de Mantes-la-Jolie, Jean-Baptiste Salvaing, 42 ans, père de deux enfants, et sa compagne, Jessica Schneider, 36 ans, mère du deuxième, ont été tués par un barbare. Il était commandant de police au commissariat des Mureaux, situé dans les Yvelines.
Comme le rapporte Le Parisien, Jean-Baptiste Salvaing travaillait comme chef-adjoint des unités de police judiciaire, après avoir œuvré au commissariat de Mantes-la-Jolie et à la Brigade anti-criminalité du département. Originaire de Pézenas dans l’Hérault, c’est dans le commissariat de cette ville qu’il avait effectué son premier stage, une commune ou son grand-père travaillait comme dentiste, selon le Midi-libre.
Quelqu’un qui avait vraiment une valeur inouïe
Sa compagne Jessica, assassinée à son domicile après son compagnon, était secrétaire administrative au commissariat de Mantes-la-Jolie, autre commune du département des Yvelines. Ils laissent derrière eux Mathieu qui, du haut de ses trois ans, se retrouve orphelin et sera reconnu « pupille de la nation », comme l’a déclaré François Hollande ce mardi. L’autre enfant de Jean-Baptiste le sera également.
Jean-Baptiste, qui a succombé à ses blessures vers 21h hier soir, aura lutté jusqu’au bout avec beaucoup de « courage », comme le relève la note du service de nuit de la police des Yvelines sur le déroulé du double assassinat, relayée par le Figaro :
Il a tenu à alerter le voisinage du danger qu’il courait, en invitant les riverains à fuir et à prévenir ses collègues. Un comportement héroïque, comme en attestent les témoignages déjà recueillis par les enquêteurs.
« Un garçon très droit avec une moralité hors pair »
Plusieurs hommages ont été rendus à un homme « vraiment très bien », comme le décrit le maire de Magnanville, François Garay. Dans son département aussi, un de ses collègues, cité par le Parisien, évoque cette belle personne : « C’était un homme très sympathique qui avait très bonne réputation… Tous les fonctionnaires des Yvelines sont très émus par ce drame qui les touche tous. »
Une parente du commandant, très touchée a déclaré : « c’était un garçon très droit avec une moralité hors pair. C’est un gamin qui était brillant, qui venait d’être promu commandant. Il ne méritait pas ça », précisant que sa sœur était « effondrée ».
Quand la gendarmerie vient vous annoncer ça, c’est inimaginable. Je l’aimais beaucoup, j’étais très admirative de ce qu’il était. C’est quelqu’un qui avait vraiment une valeur inouïe. Ce n’est pas juste.
François Hollande a également rendu hommage aux deux victimes :
J’ai une pensée pour ce couple qui ne faisait que son devoir. L’homme rentrait chez lui après avoir mené ses enquêtes, fait son travail avec beaucoup de rigueur et d’exigence. Sa compagne l’attendait parce qu’elle savait aussi ce qu’est la nécessité de protéger un pays puisqu’elle était elle-même fonctionnaire au ministère de l’Intérieur.
Article rédigé par la rédaction web d’iTELE (avec AFP) // Crédit photo : DR
Le commandant de police tué dans les Yvelines est originaire de Pézenas dans l’Hérault
Jean-Baptiste Salvaing, le policier attaqué à l’arme blanche hier soir devant son domicile à Magnanville (Yvelines) était né à Pézenas dans l’Hérault. Sa ville natale lui rendra hommage demain à midi devant la mairie.
L.C. avec AFP
Publié le 14 juin 2016 à 10:56, mis à jour le 14 juin 2016 à 17:59
Le commandant de police tué de plusieurs coups de couteau devant son domicile à à Magnanville (Yvelines) était orginaire de l’Hérault. Son oncle nous a confirmé qu’il était né à Pézenas et qu’il avait passé toute sa scolarité jusqu’au Bac à Pézenas. Et il est parti ensuite faire ses études en région parisienne.
La mort du couple de policiers
Vers 21 heures, un homme attaque le commandant de police de 42 ans en civil, en poste aux Mureaux (Yvelines), devant son domicile, situé dans un quartier pavillonnaire de Magnanville. Des témoins ont rapporté aux enquêteurs que l’agresseur aurait crié « Allah akbar » à ce moment-là.
L’individu se retranche dans la maison de sa victime. Peu après, les habitants des alentours sont évacués, avant qu’un dispositif policier conséquent n’empêche toutes les allées et venues. L’unité d’élite du Raid arrive « rapidement sur les lieux », selon le récit du porte-parole du ministère de l’Intérieur, Pierre-Henry Brandet. Un contact est établi avec le terroriste et des négociations commencent, au cours desquelles l’homme se revendique du groupe Etat islamique, rapportent des sources concordantes citées par l’AFP.
Le meurtrier, retranché dans le pavillon, a été tué dans un assaut du Raid. A l’intérieur, les policiers ont découvert le corps de sa compagne et retrouvé le fils du couple, âgé de 3 ans, « choqué et indemne ». L’attaque a été attribuée dans la nuit au groupe Etat islamique, par le biais de l’agence Amaq, liée à l’organisation jihadiste.
L’assaillant impliqué dans une enquête récente sur une filière jihadiste syrienne
L’homme qui a tué un policier et sa compagne lundi soir près de Paris au domicile des victimes était impliqué dans une enquête récente sur une filière jihadiste syrienne, a-t-on appris mardi de sources proches de l’enquête, confirmant une information de RTL.
Son implication dans cette enquête menée notamment par la sous-direction antiterroriste (Sdat), sous la direction d’un juge d’instruction, n’a pas été précisée. L’homme tué lundi lors de l’assaut du Raid avait revendiqué agir au nom du groupe Etat islamique (EI).
Pierre Rossignol l’adjoint de la sécurité de la ville de Pézenas a annoncé qu’une minute de silence sera organisée demain mercredi à midi dans la ville natale du policier tué.
La famille du policier vit à Pézenas, ses parents et sa soeur. Il a joué au club de basket et au club de rugby de la ville.
Jean Baptiste Salvaing était aussi le père d’un autre enfant âgé d’une dizaine d’années. Son fils de 3 ans et demi a été évacué par le Raid lors de l’assaut au domicile de Magnanville.
Une minute de silence dans tous les commissariats à midi demain
Le communiqué du ministère de l’intérieur : Le ministre de l’intérieur a demandé de faire observer dans tous les services du ministère une minute de silence mercredi 15 juin à 12h00.
« Dans la soirée du 13 juin 2016, le commandant de police Jean-Baptiste SALVAING, âgé de 42 ans, adjoint au chef de la sûreté urbaine des Mureaux (78) et sa compagne, Jessica SCHNEIDER, (36 ans), adjointe administrative au commissariat de police de Mantes-la-Jolie, ont été sauvagement assassinés par un individu ayant revendiqué ses crimes au nom du groupe terroriste Daech.
L’intervention du RAID a permis de sauver leur enfant âgé de 3 ans qui se trouvait à leur domicile, choqué mais indemne. Le tueur a été abattu au cours des opérations.
Pour marquer notre profonde émotion commune et affirmer toute la solidarité des hommes et des femmes du ministère de l’intérieur envers les familles et les proches de nos deux collègues disparus, tous les drapeaux des édifices du ministère seront mis en berne à partir de ce jour à 12h00, pendant 3 jours, jusqu’au vendredi 17 juin à 12h00. »
Un message du ministre sera lu à cette occasion par Philippe VIGNES, préfet des Pyrénées-Orientales, au commissariat de police (Avenue de Grande Bretagne – Perpignan) et par Emmanuel CAYRON, secrétaire général, à la préfecture (24 quai Sadi Carnot – Perpignan).
Policiers tués à Magnanville : Pézenas se souvient de Jean-Baptiste Salvaing, l’enfant du pays
Le chef de la police municipale et un élu de Pézenas ont exprimé mardi leur peine et leur « colère » après la mort de Jean-Baptiste Salvaing, victime d’un assassinat revendiqué par le groupe Etat Islamique. Il était originaire de cette commune de l’Hérault. Ses amis sont sous le choc.
Par Fabrice Dubault
Publié le 15 juin 2016 à 11:40, mis à jour le 15 juin 2016 à 12:51
Dans sa maison de Pézenas, Jean-Claude Carayon se rappelle avec émotion de Jean-Baptiste Salvaing.
Arrivé à l’age de 12 ans dans son club de rugby, il l’a entrané, l’a vu grandir puis partir à Paris pour devenir policier, il y a 14 ans.
A Pézenas, ils sont nombreux à l’avoir cotoyé et à connaître sa famille, installée là depuis 3 générations. Jean-Baptiste Salvaing y est né et y a fait toute sa scolarité jusqu’au Bac, qu’il a passé au lycée Jean Moulin.
Au lendemain de l’attaque qui lui a couté la vie ainsi qu’à sa compagne, la mairie a tenu à lui rendre hommage par la voix de Pierre Rossignol. Elu de la commune mais aussi ami d’enfance du policier.
La famille est dans la tristesse et dans l’incompréhension.
Après l’annonce du drame de lundi soir, les parents de Jean-Baptiste Salvaing sont partis à Paris, au chevet de leur petit fils agé de 3 ans, seul rescapé de la tuerie. Le policier était également père d’un autre enfant âgé de 10 ans.
Pézenas (34) : témoignages des amis de Jean-Baptiste Salvaing, le policier tué lundi
Peine et colère à Pézenas, ville d’origine du policier tué à Magnanville dans les Yvelines. - F3 LR - Reportage : F.Garel et D.Aldebert
Jean-Baptiste Salvaing, commandant de police adjoint du commissariat des Mureaux dans les Yvelines, était « très sportif et très brillant à l’école », a témoigné lors d’une conférence de presse Lionel Puche, le chef de la police municipale de
Pézenas, qui fut aussi son entraîneur sportif. « C’était un jeune joyeux et convivial ».
J’ai appris cette nouvelle dans la nuit, j’en suis très atteint car même si nous ne travaillions pas dans le même corps c’est un ami policier qui a été touché. J’irais jusqu’à dire dans son intimité car c’est à son domicile que le drame s’est produit », a ajouté le policier municipal. « Voir comme cela une connaissance tomber cela nous obliqe à nous poser plein de questions. Nous pensons aussi encore plus que cela pourrait nous arriver, même ici, en province… ».
Lionel Puche a décrit les membres de la famille du policier comme étant « très investis dans le milieu associatif de Pézenas ». « C’est une grande famille de la ville », a-t-il dit. « Beaucoup travaillaient dans le milieu médical, le grand-père était dentiste, le père médecin. Jean-Baptiste avait choisi une voie différente. Une voie qui ressemblait au poste qu’il occupait au rugby, 3e ligne. Un poste où il faut se dévouer et se sacrifier pour les autres. »
Je suis écoeuré, en colère », a pour sa part déclaré Pierre Rossignol, adjoint au maire de Pézenas et ami d’enfance de la victime. « Jean-Baptiste avait fait le choix de défendre les autres, de leur apporter de l’aider. Il a été assassiné froidement, il ne méritait pas ça. C’était un homme bon et brillant dans tous les sens du terme. Je suis dévasté pour sa famille qui compte beaucoup à Pézenas« , a-t-il ajouté.
Tous les services municipaux de la ville observeront mercredi une minute de silence en l’honneur du policier. Les drapeaux de la commune ont été mis en berne.
Pézenas (34) : minute de silence en hommage au policier tué par un terroriste
L’hommage à Pézenas - France 3 LR
Jean-Baptiste Salvaing, âgé de 42 ans, a été tué à coups de couteau devant son domicile de Magnanville, par Larossi Abballa, 25 ans, condamné en 2013 pour participation à une filière jihadiste.
L’assaillant a ensuite séquestré la compagne du policier Jessica Schneider, 36 ans, agent administratif du commissariat voisin de Mantes-la-Jolie, qu’il a égorgée, et leur petit garçon de trois ans et demi, retrouvé choqué mais indemne.
L e policier tué près de Paris ce lundi 13 juin a grandi à Pézenas où ses parents et sa soeur vivent toujours. Des habitants témoignent et expriment leur tristesse, dont le chef de la police municipale qui était aussi l’entraîneur de rugby du policier tué.
La famille de Jean-Baptiste Salvaing est implantée à Pézenas depuis trois générations au moins. Le grand-père était dentiste, le père medecin, sa soeur vit également sur place. Le policier, en poste aux Mureaux, venait régulièrement en vacances à Pézenas. La municipalité a tenu un point presse ce mardi à 15 heures (vidéo à venir).
« Un jeune bon »
Frédéric, qui l’a côtoyé du primaire au collège, évoque sa gentillesse : « Depuis ce matin, rien que d’y penser, j’ai des frissons. Jean-Baptiste et moi nous nous sommes fréquentés jusqu’à l’âge de 14 ans. Il a dans un premier temps joué au basket puis a rejoint le club de rugby de Pézenas où son père était président. C’était un jeune bon qui avait le coeur sur la main. J’ai appris qu’il était dans la police le jour où moi j’apprenais que je l’avais loupé. Je ne m’attendais pas à ce qu’il rentre dans cette institution car il n’en avait jamais parlé. Depuis on s’apercevait de temps en temps parce que j’ai un commerce pas très loin de chez lui. »
Les drapeaux en berne
Une amie de la famille répète elle aussi que Jean-Baptiste Salvaing était « un homme bon et bien, à l’image de toute sa famille. Rien que pour exemple sa mère aide régulièrement un SDF près de chez eux. Ils étaient comme ça toujours à aider ceux qui leur semblaient ennuyés. Je suis très en colère parce que je ne comprends pas ce qui est arrivé. » Tous les drapeaux sont en berne dans la ville de Pézenas.
La réaction du responsable de la police municipale de Pézenas :
Lionel Puche est responsable de la police municipale de Pézenas et était entraîneur de rugby de Jean-Baptiste.
Emotion hier dans la cour de la mairie, à Pézenas./ PhotoPQR Midi Libre
Traits tirés et visages fermés, ils étaient plusieurs centaines hier à midi silencieusement rassemblés dans la cour d’honneur de l’hôtel de ville de Pézenas. Quelques mots du premier adjoint Philippe Martinez puis le silence absolu, palpable, le recueillement, puis la Marseillaise et des applaudissements à la mémoire de Jean-Baptiste l’enfant du pays. Les êtres sont comme figés sur place pour un intense moment d’émotion et de communion. Car c’est ici que le commandant de police de 42 ans, le martyr de Magnanville, a grandi. C’est ici qu’il a appris la vie et aussi choisi sa trajectoire personnelle dans la police nationale. C’est ici qu’il revenait en vacances en famille pour goûter aux plus belles soirées de l’année. Il était le fils de Jean-Paul, médecin, petit-fils de dentiste, conseiller municipal et issu d’une famille connue et appréciée, investie dans la vie publique et associative. «Depuis deux jours, c’est comme si notre propre vie avançait au ralenti. Ce drame nous submerge. Je ne peux rien dire d’autre» explique lapidairement une de ses anciennes voisines alors que depuis la rue, partout dans les cuisines, on entend ressasser en boucle, les informations sur le drame, comme une litanie qui fait froid dans le dos. «Les gens sont bouleversés. Ils ont tous le sentiment d’avoir perdu un proche. Il y a aussi un sentiment de révolte car c’est une institution qui est visée» explique Philippe Martinez, le premier adjoint du maire qui, stupéfait, a appris la terrible nouvelle lundi, en pleine nuit.
«C’est la tristesse. Et la colère depuis Charlie et le Bataclan. On s’aperçoit que cela continue. Avons-nous les moyens en France de répondre à des actes isolés comme ça ?» s’exclame Lionel Puche le patron de la police municipale et ancien entraîneur de rugby du jeune ado Jean-Baptiste lorsque le futur policier évoluait sous le maillot de l’équipe cadet de Pézenas. «Un joueur courageux, actif, au service du collectif» poursuit le policier municipal qui quitte l’uniforme pour rentrer chez lui le soir et demande à ses collègues de faire de même depuis la mise en place de l’état d’urgence.
Depuis lundi, la famille de Jean-Baptiste, ses parents, son cousin élu municipal se sont retranchés dans le silence. «Ils sont abattus. Littéralement abattus. Et puis il y a ce petit de trois ans en état de choc psychologique. Il a vécu pendant trois heures dans des circonstances abominables» poursuit Lionel Puche avant de recevoir Valentine, la sœur de Jean-Baptiste pour avancer dans l’organisation de l’hommage que le peuple entier de Pézenas en même temps que la France, rendra ce lundi à Jean-Baptiste et à sa compagne Jessica. Au carreau d’une des fenêtres de la mairie, une petite pancarte «Charlie» qui remonte à janvier 2015, fixe cette terrible période qui donc n’épargne pas Pézenas, la ville du théâtre, de la joie de vivre.